Une renaissance. [PV : Tyris]

Repos. Repos maître mot ! Fini les rencontres désastreuses ! Fini les femmes vengeresses, fini les orcs stupides, fini les créatures terrifiantes, fini les chèvres qui parlent ! Oui, il serait en paix cette fois, il en était persuadé ! Il ne s’était même pas rendu à Soleriès pour y courtiser quelques nobles. Non, fini toute sorte de rencontre, il ne voulait plus prendre le risque. Il avait juste profité d’une dernière proie à Umbra et avait filé avec l’argent. C’est ainsi qu’il avait décidé de voyager un long moment sur les terres de Lucina, réputées pour les magnifiques endroits qu’elles abritent. Sa première envie fût d’aller au sud, voir ce fameux Verger de Luminis. Puis il irait méditer dans les plaines. Et ensuite se promener dans les bois… Que rencontrerait-il si ce n’est des animaux ? Si ce n’est de la tranquillité…

*Amplement méritée !*

Certes, amplement méritée… Bref, une simple envie de vide, de méditation. Toutes ces aventures auraient-elles rendu le fripon Konwen plus sage ? Il est vrai qu’il était encore possible de douter. Mais pour l’instant celui-ci semblait résigné à passer un long moment seul.

Tel un joyeux luron il sautillait à travers les fleurs, absolument ravi des lieux. En effet il n’était pas déçu ! Il piqua un fruit à un gentil pommier et le croqua à pleine dent. L’homme qui voyait maintenant la vie en rose sifflotait tout en scrutant les horizons à la recherche d’un petit coin paisible.

*Bonheur ! C’est ici que je trouverai le repos du guerrier !*

Eh oui, le pauvre pacifiste avait du se servir à mainte reprise de son arme. Il avait d’ailleurs décidé de camoufler son épée en enroulant moult foulards autour de celle-ci. En bref, son bout d’acier ressemblait maintenant à un sac multicolore.
Ainsi, le bon vivant poussa un soupir d’aise et se cala contre un arbre, entouré de centaines de fleurs rien que pour son bonheur. C’était tout juste s’il ne s’imaginait pas des papillons voler autour de lui tellement il voulait se convaincre qu'il était le plus heureux des hommes.

Eh bien, vous vous demandez sûrement ce que peut faire un être si jovial ayant lui-même pour seule compagnie ? Oui bien sûr qu’il avait changé d’état d’esprit. Enfin pour combien de temps ? Mais malgré tout Konwen restait quelqu’un de paresseux, très très paresseux. Et son seul désir d’homme libéré de toute contrainte était… de dormir !

C’est ainsi qu’à l’ombre, le dos appuyé contre l’arbre, la tête baissée intégralement recouverte de sa capuche, les bras croisés comme à son habitude, les jambes tendues et surtout les paupières lourdes… il s’endormi. Seul avec le silence, la végétation, le ciel bleu, le joli soleil et son esprit libéré de toute gêne. Il rêvait oui. Mais à en croire le niais sourire incrusté sur son visage, mieux valait peut être ne pas savoir de quoi.

Konwen qualifiait sa nouvelle résolution de renaissance. Nous appellerons plutôt cela fuite. Fuite de potentiel bonheur puisque trop gros risque de problème. Après tout c’est ainsi que Konwen avait toujours vécu. A ses yeux, s’attacher équivalait à souffrir. Et être riche et seul était un synonyme de bonheur. C’est ce qu’il avait conclu de son observation de la populace.
Futé ou juste trop peureux ? Il n’en avait que faire et comptait maintenant profiter pleinement de son renouveau équilibré. Ainsi l'appelait-il.

Tyris marchait tranquillement à travers le verger, complètement détendu et pas le moindre du monde pressée, ne perdant pas de vue son objectif mais se permettant un petit moment de détente et de tranquillité. Elle comptait partir de Lucina pour regagner Umbra mais on lui avait vanté la beauté de ces jardins, aussi elle avait voulu les voir avant de rentrer.

La jeune femme avait adoptée une allure particulièrement lente pour ne pas semer son nouveau compagnon: un magnifique loup l'accompagnait désormais et n'avait pas totalement fini de guérir. Elle prenait donc garde à ne pas lui faire forcer le pas.
L'elfe caressa légèrement la bête entre les oreilles puis effleura le plumage de son second compagnon, une petite mésange qui s'était fait très discrète par instant pour ne pas se mettre en danger mais qui semblait trouver que le loup géant faisait un bon nid et Tyris était rassurée de voir que le canidé n'en semblait pas offensé tant que son locataire restait silencieux.

C'est cet inhabituel trio qui pénétra dans le Verger.

La noble pût rapidement constater qu'on ne lui avait pas mentit et un magnifique parterre de fleur l'accueillit. Elle s'approcha pour en humer les parfum et cueillir une petit fleur blanche qu'elle glissa dans sa chevelure déjà immaculée avant de se tourner vers son équipe, attendant qu'ils donnent leurs avis. Comme une personne normale l'aurait interprété, l'oiseau était à des années lumière de comprendre ce qu'on attendait de lui et le loup, si il savait, semblait plus concentré à habituer son flair aux nouvelles odeur. Mais pour Tyris qui passait le plus claire de son temps seule, ils avaient aimés.

"Oui vous avez raison, c'est discret et élégant."

Personne ne lui répondit mais elle n'en avait cure, persuadée qu'ils comprenaient tout. La jeune femme commença à s'intéresser aux fruits des arbres qu'elle ne connaissait pas et gouta un peu de tout. Visiblement aux anges, on aurait pût croire qu'elle retournait en enfance et pourtant c'était seulement l'expression de ses nerfs qui se relâchaient enfin au contact de ce jardin d'Eden. Elle se découvrait un intérêt marqué pour les doux cadeaux qu'offrait la terre et nota pour elle même que son manoir aurait un magnifique extérieur.

Tyris pût apprécier sa dernière trouvaille: deux sacs légers reliés par une corde qu'elle portait sur l'épaule et qui lui permettait de transporter facilement les choses les plus importantes. Bien sûr tout est une question de point de vue, une brosse en argent et une étoffe pour se sécher ne sont pas forcément des priorités pour tous mais pour une femme qui tien à son apparence, c'est vital! L'elfe les sortit donc au premier ruisseau qu'elle trouva et se détendit un peu au contact de l'eau fraiche. L'oiseau avait été contraint de trouver une branche lorsque son perchoir avait bondit à son tour dans l'eau pour rejoindre la noble.

"Il vous faudrait un nom à tout les deux... Maintenant que je sais que tu n'est pas Maman je ne sais plus comment t'appeler..."

Et elle se plongea dans une intense et longue réflexion qui ne donna aucun résultat mais qui amusait la jeune elfe. Pour le moment elle se contenterait de "loup" et "oiseau", faute de mieux. Tyris se sécha et se peigna grâce au matériel "vital" qu'elle transportait et remis sa tenue.

C'est propre, de bonne humeur, ornée d'une fleur et en forme qu'elle reprit sa marche au travers des arbres et autres végétaux. Le canidé semblait avoir flairer une piste et elle le suivi sans poser de question, espérant voir un animal qu'elle ne connaissait pas mais déchanta en constatant la race de sa trouvaille : un homme.
Jamais la noble ne l'aurait vu sans l'aide de son compagnon et c'est après l'avoir regardé quelques secondes qu'elle reconnu ses habits. D'abord persuadée que c'était juste une coïncidence elle était de plus en plus gagnée par la conviction que c'était bel et bien lui. Tyris s'approcha donc doucement du dormeur avant de soulever sa capuche et de confirmer son intuition: c'était bel et bien Konwen...

"Le hasard fait bien les choses... Bonjour Sir Leviaz."

Pourquoi l'avait t'elle réveillé plutôt que de passer son chemin? Elle l'ignorait...

C’était un agréable rêve de solitude que faisait Konwen. En fait… il rêvait de ce qu’il venait de faire. C'est-à-dire de marcher joyeusement à travers le Verger. Puis soudain, une légère bise ayant étrangement l’odeur d’une personne qu’il connaissait lui ôta sa capuche. Mécontent, Konwen ouvrit les yeux. Et en bon schizophrène, alors qu’il se pensait encore en train de dormir, il vit une fleur…

Il se pencha vers cette fleur blanche qui bizarrement avait des yeux et une bouche. Elle lui fit un sourire… végétarien puis parla avec une voix qui ne lui était pas non plus étrangère.

« Le hasard fait bien les choses... Bonjour Sir Leviaz. »

*Tyris ?*

Konwen se releva d’un bon et regarda la jeune femme de ses yeux mi-clos. Non, il ne voulait pas y croire ! Pourquoi elle, maintenant ? Quel manque de chance... Et par pur réflexe comme le ferait chacun d’entre nous, il toucha celle qu’il croyait être une fleur pour être bien certain de sa présence. Ce fut les grognements du loup qui rappelèrent que Konwen touchait du bout des doigts la poitrine de sa maîtresse. L’endormit aux gestes non contrôlés voulu reculer mais ne pouvait malheureusement point traverser le tronc de l’arbre. Il porta donc sa main à son menton et s’immergea dans une profonde réflexion…

*Oui, faisons cela ! Que mon renouveau équilibré perdure à jamais !*

Konwen arbora son célèbre et radieux sourire. Puis il saisit la main de la jeune femme, et tout en effectuant une jolie révérence, il déposa un doux baiser sur celle-ci. Enfin, il se redressa avant de s’éclaircir la voix.

« Bonjour mademoiselle ! Pardonnez mon manque d’élégance à vrai dire comme vous avez pu le constater je dormais à moitié. »

*C’est le moment !*

Il força un rire puis reprit.

« Vous m’avez appelé par un nom étrange… A vrai dire il parait que j’ai perdu la mémoire dans un terrible accident ! Navré mais si je vous ai connu je ne m’en souviens pas… »

L’amnésique imaginaire grimaça intérieurement à la vue du canidé qui n’était visiblement pas enchanté de le voir.

« Quels charmants compagnons ! Me feriez-vous l’honneur de me réapprendre votre nom ? Pour ma part, tout le monde me nomme… Albert ! »

Konwen plongea son regard dans celui de Tyris, prêt à l’affronter pour ne pas se faire repérer. En général doué pour les mensonges, il avait cependant peur de flancher devant cette femme qui lui avait causé déjà tant de soucis.
Mais il l’avait décidé, rien ni personne ne l’empêcherait d’accomplir sa renaissance !

Tyris était étonnée, après l'avoir regardé comme si il avait vu un fantôme, le jeune homme lui avait touchée la poitrine. Elle passa sur le fait qui semblait involontaire et constata avec soulagement qu'il semblait parfaitement guérit de leur dernière rencontre. Les expressions passaient si vite sur le visage de Konwen qu'on aurait pût croire qu'il jouait un petit spectacle censé faire rire les enfants. L'elfe eu le droit d'admirer la pose pensive immédiatement suivi du au Ô combien fameux air aristocrate bien éduqué qui s'alliait à merveille avec quelques courtoisies.

« Bonjour mademoiselle ! Pardonnez mon manque d’élégance à vrai dire comme vous avez pu le constater je dormais à moitié. »

Se pinçant la lèvre pour ne pas rire, elle constata qu'il restait fidèle à lui même et dormait, mais contrairement à ses dire pas qu'à moitié. Un petit rire désagréable et il enchaina

« Vous m’avez appelé par un nom étrange… A vrai dire il parait que j’ai perdu la mémoire dans un terrible accident ! Navré mais si je vous ai connu je ne m’en souviens pas… »

L'elfe perdit quelques instants conscience de ce qui l'entourait le temps d'interpréter la nouvelle. Perdre la mémoire dans un terrible accident... Il mentait horriblement mal et c'était si peu probable qu'elle n'y croirait pas même si c'était vrai. Et puis ces airs étonnés... Non... Elle était sûr qu'il se moquait d'elle.

« Quels charmants compagnons ! Me feriez-vous l’honneur de me réapprendre votre nom ? Pour ma part, tout le monde me nomme… Albert ! »

Konwen s'enfonçait misérablement. La jeune femme fit un petit geste pour calmer son dernier allié à qui elle sourit avant de se tourner vers le soi-disant amnésique et lui offrir à lui aussi la vue de son charmant air enjoué. La noble n'en croyait pas un mot mais puisqu'il voulait jouer, elle jouerait. Et à un jeu où elle était très forte.

"Oh, je vous présente toutes mes excuses. Je suis Tyris Soulless, votre fiancée depuis des mois. Vous êtes Konwen Leviaz, d'une grande famille d'Umbra et avez subitement disparu sans donner de nouvelles."

Elle ne lui laissa même pas le temps de digérer l'information et l'embrassa, tout naturellement. Avec la passion d'une femme qui cherche l'homme de sa vie depuis longtemps.

Sa fiancée depuis des mois ? Une grande famille d’Umbra ? Disparu… ?
Soit Tyris avait absolument tout compris et se jouait de lui, soit elle était vraiment prête à tout pour le récupérer… Konwen penchait plutôt pour la première option. Mais alors qu’il réfléchissait au pourquoi du comment, la jeune femme l’embrassa soudainement.
Au moins, elle n’y allait pas de main morte… Et c’est malheureusement ce qui fit flancher le pauvre homme aux résolutions déjà bafouillées.

Une légère bise invitait les soyeux cheveux de la noble à caresser les joues de l'envoûté.
Que pouvait-il faire si ce n’était l’étreindre avec tendresse ? Humer son enivrant parfum qu’il reconnaissait à des lieux de ça. Répondre naïvement à un baiser dont il ne voulait pas et désirait pourtant plus que tout. Accepter simplement le plaisir d’une douce et à la fois passionnelle union.
Qu’est-ce qu’il y pouvait ? Qui aurait pu repousser cette femme si convaincante après tout ?

Irrésistible…

« Non ! »

Konwen s’était soudainement arraché aux lèvres de Tyris. Et après lui avoir tourné le dos, il s’agrippa brusquement à l’arbre, comme si celui-ci était son seul espoir. Comme s’il allait faire disparaître tous ses malheurs, toutes les personnes présentes.
C’est ainsi qu’il cria presque, sur un ton qui manquait tout de même de conviction :

« Je suis un vil manipulateur et je n’en veux qu’à ton argent ! Je dépouillerai tous les riches de leur fortune ! Je suis… l’infâme Konwen ! »

Aussi ridicule que cela pouvait paraître, le très vilain garçon semblait pourtant passionné par son discours. Et tout en serrant très fort le tronc dans l’espoir de faire perdurer sa stupide renaissance, il continuait son blabla, perdant pourtant de la voix.

« Pars et ne recroise plus jamais mon chemin ! Je te laisse une chance, après il sera trop tard et je… »

Il quoi ? Il fuirait sûrement ! Hors de question de rester aux côtés de cette femme qu’il n’arrivait visiblement pas à terrifier. Mais pourtant Konwen essayait. Pitoyablement certes, mais il essayait de la faire partir.

Le destin s’acharnait visiblement contre lui. Et encore et toujours cette incessante, répétitive et agaçante question : Pourquoi ? Pourquoi elle ici, à ce moment là. Pourquoi agissait-elle ainsi ? Etc, etc…

Quoi qu’il en soit, Konwen était attaché au tronc d’arbre comme un gamin qui vient de se faire mal le serait à sa mère.
Il fermait les yeux et se concentrait sur les bruits qu’il pouvait percevoir. Dans l’espoir évidemment d’entendre s'éloigner cette femme qui était la seule reine de ses songes et désirs.

Tout était si doux...

A l'abri dans les bras de celui que la jeune elfe avait désigné comme son fiancée, elle était aux anges et retrouvait l'instant vécu quand il s'était jeté sur son épée. Tyris n'aurait échangée ce moment contre rien au monde, le gout des lèvres de Konwen, le sentiment de sécurité qu'il lui apportait, la douceur qu'il déployait en répondant à son étreinte, un tout qui lui offrait des sensations qu'elle n'avait jamais connu. Blottit contre lui, ce moment aurait pu durer éternellement, si différent des autres où elle se contentait de jouer et de manipuler. Alors que sa main s'approchait du torse du jeune homme, le rêve se brisa: Un cri qu'elle ne pu comprendre et en ouvrant à nouveau les yeux, elle était perdue...

Son ancien garde serrait un arbre, comme si il voulait l'empêcher de partir. De quoi avait il peur? Que son oreiller du moment se brise? La jeune femme était dans l'incompréhension totale.

« Je suis un vil manipulateur et je n’en veux qu’à ton argent ! Je dépouillerai tous les riches de leur fortune ! Je suis… l’infâme Konwen ! Pars et ne recroise plus jamais mon chemin ! Je te laisse une chance, après il sera trop tard et je… »

La noble aurait été incapable de décrire exactement ce qu'elle ressentait, en temps normal l'elfe se serait sans doute moqué de ce ridicule jeune homme et son comportement étrange et pourtant, elle était triste. Triste qu'il est brisé ce moment, triste qu'il veuille la faire disparaitre, triste de ce qu'il prétendait mais le rêve, encore très présent dans son esprit, l'encourageait à tenter quelque chose. Pourquoi c'était elle entiché de ce garçon si étrange alors qu'elle n'aurait eu aucun mal à trouver un bon partit ailleurs? Une phrase de son maitre résonna dans sa tête et une vision, identique à celle qu'elle avait subit en retournant dans son manoir la frappa.

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Une petite fille au cheveux blanc, sans doute elle, semblait bouder vu tête qui n'encourageait pas à la discutions. Son maitre, un vieil homme, contrarié de subir encore une crise de la jeune demoiselle qui était plus que réticente à l'idée de l'écouter et suivre ses cours tenta une approche différente de celles qu'il utilisait habituellement.

-"Tyris, si tu n'est pas instruite et que tu boude tout le temps, les garçons ne tomberont jamais amoureux de toi."

Il espérait toucher la jeune fille mais ce qu'il gagna ne fut qu'un sourire mauvais et une réponse cinglante

-"Regarde toi vieux crapaud! Tu a bien trouvé une femme qui t'aime alors que tu est moche et vieux! Alors moi j'aurais tout les princes que je voudrais."

Au lieu de se fâcher il ébaucha un sourire, et plutôt que de tenter de lui expliquer qu'il n'avait pas toujours été vieux il soupira

-"L'amour à ses raisons que la raisons ignore."

Le vieil homme fût satisfait de l'air curieux que prit la toutes jeune demoiselle, son cours ne porterait pas sur ce qu'il avait prévu, aujourd'hui encore...*
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*"L'amour à ses raisons que la raisons ignore."*

Elle tendit la main et effleura le dos du guerrier et le parcouru doucement. Tyris chercha quelques instants ses mots et entama.

"Je ne pense pas que tu pourra me faire quelque chose Konwen. Je ne sait pas pourquoi tu essaye de te convaincre de choses alors que tu sais toi même que c'est faux mais... Tes gestes quand tu m'embrasse, quand tu m'enlace ne mentent pas eux."

La jeune femme garda la main sur le dos du "vil manipulateur" et alors qu'elle attendait, une larme perla sur sa joue.

Un frisson le parcouru lorsque Tyris le toucha une nouvelle fois. Il se retint de ne pas se décrocher de l’arbre et de l’enlacer encore et encore. Mais était-ce sa fierté qui l’en empêchait ? Son désir de ne s’attacher à personne peut-être ? Il ne savait pas, Tyris non plus ne le savait pas et finalement personne, pas lui-même ne le comprenait. Elle parlait mais Konwen n’écoutait pas. Comme tout Homme il avait la faculté de réfléchir et c’est ce qu’il faisait. Et tandis qu’il se laissait aller à de nouveaux songes, son corps glissait lentement sur le tronc rugueux, lui arrachant des pans de son bas au passage. Que devait-il faire ? Se mettre à courir et fuir quelque part ? Ou bien se laisser aller à un potentiel bonheur dont il avait peur ? Nul ne sait, nul ne sait…

Quand l’indécis revint à lui-même il se trouvait sur le dos, les yeux rivés sur la maîtresse des ses angoisses et qui lui faisait pourtant extrêmement envie. Il ouvrit la bouche mais aucun mot n’en sortit. Rien de cohérent en tout cas, il balbutiait juste des bribes de paroles inaudibles… Et s’il acceptait, qu’adviendrait-il d’eux ? Une vision lui vint alors que ses yeux étaient toujours bien ouverts.

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Ils gambadaient tous les deux, mains dans la main, les compagnons de sa fictive fiancée les suivant. Ils souriaient, ils riaient… Ils étaient heureux ? Mais tellement abrutis par leur bonheur qu’ils en devenaient affreusement ridicules.

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Konwen se redressa brusquement, dévisageant à présent le loup qui lui faisait face. Quelle horrible perspective d’avenir… Mais si l’inverse se produisait et qu’il la fuyait une fois encore ? Déjà il était certain qu’il ne serait pas capable de la manipuler dans le seul but d’accéder à sa fortune. Mais il était bien trop peureux pour s’aventurer sur les tortueux chemins de l’amour… Une phrase d’un orc qu’il eut un jour rencontré lui traversa l’esprit : « Imprègne-toi de tes rêves. ». Mais quels rêves ? Konwen ne savait plus où donner de la tête entre son incapacité à prendre une décision et son éternel questionnement quant à ce qu’il désirait. Finalement il se releva et d’une voix très sérieuse, qui donnait presque l’impression qu’il avait pris une décision des plus importantes, il dit :

« Oublions un instant tout ça tu veux bien ? Promenons-nous comme de simples connaissances et discutons de choses banales ou non, je te laisse le choix. Mais mettons de côté cette embarrassante situation… »

Ainsi, Konwen lui adressa un joli sourire puis l’emmena vers un lac qu’il avait repéré un peu plus tôt. Il s’assit au bord et invita la jeune femme à faire de même, à ses côtés. Il suggéra aussi que son animal pas vraiment sympathique s’éloigne au plus possible de lui. Puis il se vida l’esprit, se libérant de tous ses doutes précédents pour parler avec franchise et sans ambigüité.

« Dis-moi, qu’as-tu donc fait après notre sanglante rencontre ? Depuis tout ce temps il a bien du se passer des choses dans ta trépidante vie. »

Il posa son regard de braise sur elle et attendit patiemment sa réponse, un fin et chaleureux sourire aux lèvres.

Encore l'une de ses réactions étrange, Konwen s'était lentement effondré sur le sol puis repris brutalement. Tyris aurait bien voulu savoir ce qui pouvait encore lui passer par le tête en ce moment mais s'était contentée de le regarder, en attente.

« Oublions un instant tout ça tu veux bien ? Promenons-nous comme de simples connaissances et discutons de choses banales ou non, je te laisse le choix. Mais mettons de côté cette embarrassante situation… »

Il lui sourit mais elle ne le vit même pas, il lui prit la main pour l'accompagner sur la berge d'un lac mais elle ne le nota même pas. Ses compagnons la suivaient et bien que Konwen l'invita à éloigner le loup, l'elfe l'appela à elle après une phrase que son esprit embrouillé n'avait pas pris la peine d'interpréter. L'immense bête s'exécuta et s'assis patiemment aux côtés de sa maitresse, qui passa sa main dans l'immense fourrure noir aux reflets bleu. Elle recouvrait entièrement le majestueux animal dépassant de loin en taille les deux humanoïdes en position assise. Ses yeux bleu nuit, mi blasés mi curieux passait successivement de la noble a l'autre.

La jeune femme tourna son visage vers Konwen et le détailla: Ses lèvres qu'elle aurait tant aimée embrasser, son torse qu'elle aurait voulu caresser, ses yeux qu'elle aurait voulu admirer, sa chevelure noire dont elle aurait pu sentir la caresse contre son visage... Mais tout cela resterait ce que ça devrait être: Un rêve

Était-ce une malédiction? Tous les hommes étaient destinés à la tromper ou la décevoir? Le rire du Dévoreur résonnait dans son crâne tel l'approbation de sa pensée.

*Je ne me lasserais jamais de te le répéter Tyris... Tu n'est pas faite pour ce genre de vie.*

Et si il avait raison? Et si Tyris devait se contenter de sa vengeance, de la guerre et des meurtres comme seul plaisir ?

Dans un autre état d'esprit, l'elfe aurait sans doute tenté quelque chose mais, après avoir regardé pendant plusieurs minutes sans un mot l'homme à ses côtés, elle tenta de se lever.

Ses jambes cédèrent, elle peinait à respirer et l'effet sur son corps était immédiat. L'emprise de Vasa et son chagrin comprimaient horriblement sa cage thoracique et sa vue devenait de plus en plus floue. Le loup, qui réalisa immédiatement ce que la noble attendait de lui et passa son cou sous l'un des bras de la jeune femme qui s'y appuya pour se relever. La mésange, dérangée pendant sa sieste piailla jusqu'à reconnaitre sa maitresse, sur l'épaule de laquelle elle bondit se poser.

Tyris posa son regard brouillé de larme sur l'amas rouge qui était la seule chose qu'elle voyait du jeune homme à présent, qui lui aurait difficilement pu voir dans quel état lamentable de santé elle se trouvait et surtout qui n'aurait jamais pu en soupçonner la source: Une arme, un démon...

N'ayant même plus la force de sourire et de marcher mais ne voulant pas perdre conscience devant lui elle tenta un pas et se résigna à être trainé par son immense compagnon noir.

"Konwen..." murmura t'elle au moment où ses yeux prirent une teinte uniformément noir et que son esprit hurla de douleur

J'en ai assez de te voir perdre ton temps, je suis le maitre tu entend. Maintenant obéis! Et venge toi!

Konwen qui attendait toujours une réponse se demanda pourquoi elle le dévisageait de la sorte sans dire un seul mot. Puis il regarda avec étonnement la jeune femme qui se leva sans crier gare. De plus, elle peinait visiblement à rester debout puisqu’elle du faire appel à son loup pour ne pas s’effondrer. Konwen se leva à son tour, qu’est-ce qui lui prenait tout à coup ? Il jeta un coup d’œil à l’animal qui lui suggéra d’un regard féroce de la questionner de loin…

« Tyris ? Qu’est-ce qui ne va pas ? J’ai… J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Peut être que… j’ai ravivé de mauvais souvenirs ? Oui ça doit être ça, je t’ai forcé à te souvenir de quelque chose que tu voulais oublier et dont tu ne voulais pas parler ! Non ? Ou alors… Tu dois partir ? Tu t’ennuies ? C’est moi qui t’ennuie ? »

La machine à question se grattait la tête. Bien qu’il soit lui-même, il faut le dire, assez lunatique ; cela ne l’empêchait pas de ne strictement rien comprendre au soudain comportement la semi-elfe. De plus elle ne répondait à aucune de ses questions. Juste le silence… un silence affreusement pesant…

« Konwen... »

Sur le coup, l’auteur du prénom murmuré se recula. Il est vrai qu’elle commençait légèrement à lui faire peur… Ses yeux avaient soudainement virés au noir et il se dit que peut être que finalement elle en avait marre de lui... et qu’elle comptait le tuer ! Après tout il l’avait vu à l’œuvre, il savait combien elle pouvait être cruelle lorsqu’elle s’y mettait. Mais pourtant… quelques larmes s’étaient finalement échappées de ses perles d’onyx et celles-ci ôtèrent de la tête à Konwen son idée précédente. Il s’approcha doucement, sans trop savoir qui du canidé ou de sa maîtresse lui faisait le plus peur.

« Tu… tu pleures ? J’ai dit, fait ou sous-entendu quelque chose de grave ? »

Toujours aucune réponse, évidemment… A vrai dire l’idée de se remettre en question ne lui serait jamais venue à l’esprit. Certes il avait un doute quant au potentiel choc qu’auraient pu produire ses phrases, mais jamais il ne lui vint à l’esprit que son comportement indécis aurait pu en être la cause. Konwen haussa d’ailleurs le ton, finalement agacé par cette mascarade qu’il n’arrivait à comprendre.

« Si tu ne me dis rien je ne peux pas t’aider ! Qu’est-ce que tu veux ? Que je parte ? Très bien je m’en vais, mais tu aurais pu avoir le cran de me le dire de vive voix ! »

Il soupira et lui tourna furtivement le dos avant de s’éloigner. Enfin s’éloigner est un bien grand mot puisqu’à peine eut-il fait deux pas qu’il fit volte face et couru vers la jeune femme avant de l’arracher brusquement au loup qui lui servait de support. Bien que sa capture ait été brutale, son étreinte elle fût des plus douces… Ne demandez pas pourquoi il a agit ainsi. Après tout depuis qu’il a rencontré cette femme, ce "pourquoi " est toujours resté sans réponse. L’homme lunatique glissa au sol avec son précieux trésor dont il ne voulait se défaire…
Est-ce qu’il venait d’être jaloux d’un animal ? Un rire nerveux s’échappa de la bouche de Konwen. Tout cela devenait affreusement ridicule… Mais malgré tout il la serrait à nouveau contre lui. Il invita Tyris à réfugier sa tête au creux de son épaule tandis qu’il passait une main dans ses cheveux, se voulant rassurant. Son silence était toujours aussi flagrant, mais bien moins gênant qu’auparavant.
Konwen vint soudain lui murmurer à l’oreille.

« Je ne sais pas ce que tu as, mais je suis là. Même si je ne dois pas servir à grand-chose tu peux toujours t’appuyer à moi dans un moment de faiblesse… »

Il la serrait doucement contre elle en lui chuchotant des paroles réconfortantes alors qu’une main tout aussi paternelle venait caresser ses cheveux comme si de ce fait, elle pouvait chasser le trouble qu’avait accumulé Tyris. Les événements donnaient l’impression qu’un père s’occupait de sa fille…
Mais enivré comme auparavant, l’atmosphère si tendre et agréable qu’ils venaient de créer le poussa à accomplir ce geste qu’il n’arriva pas à contrôler. Ils avaient rejoint un monde qu’ils étaient les seuls à pouvoir pénétrer. Et dans celui-ci, Konwen n’avait plus rien pour l’empêcher de quoi que ce soit. C’est ainsi qu’il égara ses lèvres dans le cou de sa protégée, effleurant celui-ci en de douces caresses…

La douleur était atroce...

Tyris entendait Konwen mais n'arrivait pas à répondre, le jeune homme la harcelait de question étrange mais Vasa lui causait trop de souffrance pour qu'elle s'en occupe. Elle le voyait et ne pouvait rien faire, une colère sourde la prenait et pourtant elle était toujours incapable de parler ou de bouger convenablement. Son compagnon semblait aussi démunie qu'elle, il avait même l'air de s'énerver d'être ainsi en attente, sans réponse et sans explication. Elle crû un instant qu'il allait partir et la douleur s'amplifia en conséquence: le destructeur utilisait sa peine croissante comme source de pouvoir et sa souffrance comme amplificateur.

Ses yeux se fermèrent quelques instants. Elle se sentit happée, sans doute commençait elle à perdre conscience... L'endroit où elle se trouvait était si doux, si chaud, si agréable... L'elfe ne saisissait pas encore qu'elle était dans les bras du guerrier rouge, son esprit divaguait et se perdait lentement sous l'effet de la douleur. Perdue entre la souffrance qui tambourinait dans sa tête et le plaisir de l'endroit où était son corps, elle commençait à retrouver lentement ses sens...

Le loup n'avait pas bronché lorsque Konwen avait prit Tyris dans ses bras. Il ne savait pas vraiment pourquoi mais il sentait qu'il pouvait faire confiance à cette humain, le canidé s'éloigna un peu mais resta concentré sur la scène: si sa maitresse avait besoin de lui, il serait la. Le moineau lui donna un coup de bec sur le crâne, il tenta de le toucher d'un coup de patte que l'oiseau évita... Une autre bataille avait commencée.

L'elfe sentait ses perceptions revenir, quelqu'un prenait soin d'elle, mais qui ça pouvait bien être? Son compagnon à la fourrure bleu l'avait t'il conduit chez quelqu'un? Sa tête était posé contre une épaule et elle sentait un parfum familier mais n'arrivait pas à remettre de nom dessus.

« Je ne sais pas ce que tu as, mais je suis là. Même si je ne dois pas servir à grand-chose tu peux toujours t’appuyer à moi dans un moment de faiblesse… »

Cette voix, la noble la connaissait, elle en était sûre et pourtant, quelque chose dans sa tête obstruait la réponse. Elle sentit un doux contact dans son cou, des lèvres... Soudain la réalité lui éclata au visage et un nom s'imposa dans son esprit.

*Konwen!*

Une renaissance. [PV : Tyris] 25594261osc8e4djqjsal4u

La jeune femme ouvrit subitement les yeux et aperçue les fins cheveux noir qu'elle connaissait bien. La douleur passait en arrière plan dans sa tête et elle sentait une autre force se joindre à son combat. Bien qu'il était impossible de le voir à cause du fourreau, l'épée brillait d'une lumière blanche qui aurait pu être aveuglante sans sa protection. Une bataille avait lieu dans son esprit: un démon contre un fantôme, un esprit vengeur contre une mère. Tyris pouvait voir distinctement les deux mais reporta son attention sur ce qui la préoccupait le plus pour l'instant, Konwen...

L'elfe passa sa main dans les cheveux de son protecteur avec une infinie douceur puis laissa le bout de ses doigts glisser sur sa joue, appréciant sans retenu le sensation que lui procurait tous ces contacts.

Si ce moment pouvait être éternel...

La main de l’elfe se posa sur sa joue. Une main plutôt encourageante… Est-ce qu’elle l’invitait à continuer ? Sûrement… Après tout cela faisait déjà un moment qu’elle lui ouvrait ses bras sans crainte. Lui qui hésitait tant… d’un geste de la main elle lui faisait oublier tout cela. Et c’est ce qu’il craignait. Pour lui, si la personne d’en face l’attirait au point d’en perdre tous ses moyens c’est qu’il y avait un problème. Eh oui, avoir le courage de s’attacher ou non… une question qui trottait sans cesse dans la tête de l’indécis.

Il allait finalement renoncer une fois de plus et s’enquit donc d’éloigner ses lèvres de la peau de sa compagne. Mais tandis qu’il se redressait leurs regards se croisèrent… Le sien s’emplit d’un désir encore plus fort que précédemment et il décocha un furtif baiser à la jeune femme. Celui-ci ne suffit visiblement pas à Konwen qui scella une nouvelle fois leurs lèvres, encore et encore, dans une tendre et à la fois passionnelle union. Il s’enivrait de son parfum aphrodisiaque, fermant petit à petit les yeux puis tandis qu’il épousait les courbes de Tyris de ses mains, il l‘allongea doucement sur le sol. Les doigts des deux envoûtés s’entrecroisèrent tandis que Konwen aventura une nouvelle fois sur lèvres dans le cou de celle qu’il désirait tant. Puis il commença à replier délicatement les bords de sa tenue qui recouvraient sa poitrine, couvrant celle-ci d’un flot de doux baisers.

Plus jamais il ne voulait la quitter…

Konwen écarquilla les yeux et se redressa brusquement. Cette pensée… celle qu’il fuyait sans relâche. Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Alors qu’il était encore à califourchon sur l’auteur de ses songes il réfléchit… Son regard se posa sur les deux animaux et sa phrase s’enchaîna machinalement, bêtement, comme toujours quand il souhaite échapper à une situation qu’il ne contrôle pas.

« C’est gênant quand quelqu’un nous regarde tout de même… »

L’exaspérant homme se leva, croisa les bras et fit quelques pas pour s’éloigner de Tyris. Il lui tourna le dos. Sait-on jamais, il fallait éviter la possibilité qu’il se jette à nouveau dans ses bras. Ce n’était tout de même pas de sa faute si cette femme avait tout de séduisant, d’attirant, de désirable tout simplement…

« Si c’est ça autant qu’on me crève les yeux ! » Laissa t-il échapper sans le vouloir.

Konwen, qui n’osait donc pas la regarder en face, reprit finalement la parole, l’air cette fois-ci un peu plus sérieux. Sa voix grave et austère indiquant cela en tout cas.

« Ecoute Tyris. Je t’aime bien après tout et donc ce serait dommage que je te blesse. Je ne suis pas quelqu’un fait pour les relations. A long terme du moins. Je… en fait je suis incapable de ressentir quoi que ce soit pour une femme, sauf quelques fois du désir évidemment. Mais bon, rien de très sérieux donc… Tu vois ce que je veux dire n’est-ce pas. Alors… puisque je pense que la possibilité d’être amis est réduite à zéro… autant que je m’en aille maintenant ! »

Quel prétentieux faisait-il… Il assurait une peine certaine à Tyris alors qu’en fait c’était bien lui et lui seul qui en crevait de peur. De voir son cœur s’éprendre d’une personne pour finalement se voir briser en mille morceaux. Mais après tout il avait toujours vécu sans l’once d’un véritable sentiment pour une femme. Il était convaincu qu’il pourrait vivre ainsi toute son existence.
L’amour…

« Quel sentiment futile ! »

L’arrogant menteur hocha la tête pour confirmer ses propres dires…
Quoi que… et s’il passait juste une nuit avec elle ? Accomplir une fois pour toutes ce dont il avait envie depuis qu’il avait posé les yeux sur elle pour ensuite partir…

*Mauvaise idée, possibilité de perte de tous moyens ! Impossibilité de laisser la femme en conséquence. Enfants et maison bien tenue assurés !* Lui disait une petite voix dans sa tête…

« Oui, ce ne serait pas bon, t’as… enfin j’ai raison. »

L’homme qui parlait tout seul depuis maintenant deux bonnes minutes se retourna finalement. En évitant bien évidemment de regarder la maîtresse de ses songes dans les yeux. Il entama le célèbre et affreusement agaçant discours des faibles cherchant des excuses.

« Tu sais tu es très belle ! Et donc je suis sûr et certain que bon nombre d’hommes te courent déjà après. Tu trouveras ton bonheur dans les bras d’un de ceux-là. Vois-tu comme je te l’ai dit je ne voudrais pour te faire de la peine et… cette relation serait destinée à finir en catastrophe, autant éviter cela. »

Il tapait nerveusement du pied. Et alors qu’il aurait pu prendre la fuite il restait planté devant elle. Qu’est-ce qu’il attendait ? Il n’en avait lui-même aucune idée. De toute façon ses idées convergeaient puis divergeaient pour finalement se croiser… En bref, des idées paradoxales, incontrôlées et incompréhensibles. Konwen attentait juste un geste, une parole… que cela annonce une bonne ou une mauvaise perspective…

Konwen l'avait embrassé... Elle laissa furtivement sa langue glisser sur ses lèvres pour ne rien perdre de ce contact. Le jeune homme prenait les devant et ça ne lui déplaisait pas, au contraire même... Alors que les mains du guerrier parcourait son corps, elle se pressa contre le sien et lui caressa le dos et la nuque, jamais elle n'avait été aussi bien en quatre ans. Ses baisers, ses caresses, son parfum, tout en lui causait des petits tremblements d'excitations en elle. Il la posa au sol et la surplomba, alors qu'il lui embrassait le cou et le haut du torse, elle ferma les yeux pour mieux laisser ses autres sens profiter du moment présent. Alors que tout était si parfait, la magie vola en éclats.

« C’est gênant quand quelqu’un nous regarde tout de même… »

Encore... Prenait-il du plaisir à tout lui offrir pour mieux lui reprendre ensuite? Pourquoi ses gestes annonçait exactement le contraire de ses mots?
Des compliments vides de sens, il se défilait une fois de plus. Il avait dit vouloir partir et pourtant, il restait planté devant elle à attendre quelque chose... Mais quoi? Le jeune homme parlait même tout seul, mais quelles pouvaient être ses pensées, Tyris n'en savait rien. Son comportement était... Perturbant. Un coup il semblait l'aimer et l'instant d'après il la fuyait, quel était son problème?

Les lieux étaient tellement magnifique, la lumière si douce, les odeurs si agréable, les couleurs éclatantes... Un vrai paradis et pourtant, elle était triste. La noble ne savait pas vraiment pourquoi mais c'était sa faute, sa tête l'affligeait encore mais la douleur s'atténuait doucement: le pire était passé.
La jeune elfe se releva et le loup, tel une ombre, se posta à ses côtés. Elle, qui ne se compliquait jamais la vie, se dirigea vers son amant, lui prit le menton pour le forcer à la regarder et prit une grande inspiration avant de répondre:

"Ecoute Konwen... Je ne suis pas un jouet... Je ne comprend pas ton comportement alors je t'en prie explique moi... Si tu ne veux pas de moi part, je ne te retiendrais pas. Réfléchit à ce que tu veux et prend une décision, je ne peux pas le faire à ta place. Je sais ce que je veux, moi. Tu me considère comme un monstre? Un assassin? Explique moi pourquoi tu me fuis..."

Malgré son discours dur, sa voix était douce et ses yeux noirs brillaient, au bord des larmes. Le jeune noble posa ses lèvres sur celles du guerrier avant de s'éloigner d'un pas, son regard se perdant dans l'immensité rouge de ses pupilles.

*Mais pourquoi est ce que j'insiste... Pourquoi je veux le garder près de moi? J'ai toujours vécu sans lui je n'en ai pas besoin. Il me fait souffrir, perdre mon temps et pourtant...*

Domage...

Tyris >> 5 xp
Konwen >> 5 xp

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