[Quête solo] Disparition Lucinienne [Terminé]

Pour papa…
[Épopée kitchissime dans les profondeurs des années 80-90]

Tout ce ceci est une balade, une promenade. Je ne suis pas un héros. J’espère que ça divertira certains.

[Dilemme ~~tandem~~ intéressant]

[Quête solo] Disparition Lucinienne [Terminé] Taverne

Dans le mot je t'aime
Trop de M
Et jamais jamais un seul N
Dans amour toujours
C'est le pour
Ou le contre c'est souvent la haine
On m'dévisage
On m'envisage
Comme une fille que je ne suis pas
Je m'exile
Trop fragile
Mille et une nuits m'éloignent de moi

Une danse folle, un tourbillon magique. Notre petite héroïne valsait dans tout les sens, une chope de bière à la main. Tantôt elle s’écroulait sur la table d’un inconnu, se mettait à pouffer en lui proposant de l’alcool, tantôt elle allait voir des gens pour leur parler de tout et de rien, d’un air super sérieux mais absolument pas crédible et qui ne cachait pas le moins du monde son fort taux d’alcoolémie. Dans la taverne où elle était, c’était la fête, on dansait et riait comme des petits fous. Elle se sentait comme avant, avant qu’elle aie fait ce drôle de pas dans l’espace, avant que sa vie soit changée. L’auberge sentait l’alcool et la nourriture grasse à plein nez, les rires et les relents de vomis étaient omniprésents. Tout étaient lourd et confus. Tous dansaient ensemble sur des musiques paillardes, faisant couler le vin à flot, en fontaine qui jaillissait au dessus de leurs têtes. Des hommes bourrus flottaient à moitié mort dans la vinasse, se faisaient marcher dessus mais n’était pas assez conscient pour s’en rendre compte. Elle enlaçait joyeusement tout le monde, buvait comme un trou, assez résistante pour une fille aussi maigre que ça, jusqu’à ce que son corps lui dise Stop.

Stop.

Elle s’écroula à terre, roula jusque sous une table, et s’endormi quasi immédiatement. Sa nuit fut longue et peu agitée, et elle ne se réveilla que tard le lendemain malgré les ronflements et les renâclements des gens endormis à coté d’elle. Le réveil fut assez difficile, et c’est en comatant qu’elle se réveilla les yeux à moitié ouvert. Elle tirait une sale grimace et ses cheveux étaient dressés au dessus de sa tête, ce qui lui donnait un drôle d’air. Elle sorti quasi immédiatement de ce lieu infâme et peu ragoûtant, mais s’arrêta d’un coup, remarquant quelque chose de particulièrement… intéressant.

Un homme bourru, à la carrure pierre, commentait à son ami une affiche. Ses yeux brillaient d’une lueur malsaine et il posait dans une attitude arrogante de héros qui va sauver le monde. Il avait le teint halé, des cheveux blonds ondulés et portait une épaisse cuirasse. Dans son dos était accroché une énorme hache, pesant sûrement trois fois plus que Needy, si ce n’est quatre. Tout dans cet homme énervait le petit ange. Ce regard antipathique et supérieur, ces manière arrogantes, elle n’avait envie que d’une chose, le renvoyer à sa place. Mais elle était bien trop sage et réservée pour ça, on le sait tous.

« J’vais en faire qu’une bouchée, moi, de cette princesse de mes deux »

L’autre, plus fin, avec un nez long et le dos courbé, lui donnant des allures de rat, se frottait les mains. Il avait une voix crissante et poussait toute les deux minutes des petits cris hystériques, entre le piaillement d’oiseaux et le hoquet d’un enfant en bas age, insupportable.

« Le roi d’Umbra à promis une groooosse récompense à la clé, cet assassinat ça va être du gâteaux et puis ensuite, à nous la fortune ! »

Le premier lui donna une grosse claque derrière la tête. En fronçant les sourcil et secouant la tête, avec des airs un peu moralisateur, comme si il était le père de nos pères, El padre, le supérieur, celui qui connaît tout, Dieu, Allah et Bouddha en même temps.

« Abruti ! Tais toi un peu ! Tu imagines si un Lucinien nous entendait ? On serait partit pour un mauvais quart d’heure tu ne crois pas ? Ils nous massacreraient ! Cette fille, cette sale merdeuse, c’est le joyaux de la royauté, c’est comme voler un bijoux précieux, les voleurs ne s’en vantent pas .. Ou du moins pas ouvertement, c’est fou ce que tu peux être stupide et immature ! »

Le sous fifre aux allures de rat se recroquevilla sur lui-même et grignotât ses ongles sales et tout tordus, ongles qui trônaient à l’extrémité de mains squelettiques, quasi transparentes, albinos. Cet hommes était vraiment le stéréotype du cobaye humains, tout chez lui était sale ou dégoûtant. Il n’arrêtait pas de sautiller sur place comme une gerbille, tournait autour de son maître comme si il était victime non plus de la gravité de la terre, mais plutôt de la gravité de son maître, en totale soumission, il lui obéissait aveuglement, croyant faire partie d’un duo mais ressemblant étrangement à ces filles qu’on a tous croisé une fois dans la cour de récré, suivant comme un petit chien, presque en aboyant de satisfaction, une leadeuse en mini jupe et talons de deux centimètres, maquillée comme une barbie, la démarche envoûtante aux regards des garçons, laissant derrière elle une traînée de Chanel N°5 qu’elle disait avoir emprunté à sa mère, mais qu’elle avait en réalité volé dans un super marché. Une subordonnée bon marché qui lui portait son cartable et lui faisait ses devoirs, croyant gagner ainsi une popularité éphémère et camoufler derrière de grosses lunettes une acné s’étendant progressivement sur tout les recoins baignant dans le sébum de son visage. L’allégorie de la faiblesse et de la soumission. Petite traînée, esclave, sous fifre, sbire, subordonnée, chien chien. C’était à ça que ressembler le petit albinos, qui regardait son maître comme si il était un mélange de Brad Pitt et Superman.

Si le fait de racler le visage des inconnus contre un crépis bien dur et bien épais était un acte non prohibé, alors Needy s’en serait donné à cœur joie. C’est tout ce que je veux dire.

Les deux étrangers n’avaient pas remarqué la présence de la jeune fille, des boursouflés de leur égo et de leur ignorance, aveuglé par la gloire et la certitude d’être les meilleurs, dans l’opposition exacte de ma personnage. Pompeux et grandiloquent. Mégalomanes. Ils partirent dans une chorale de rires pseudo-machiavélique.

Elle resta longtemps là, hébétée par les personnages, caricatures en chair et en os comme ça faisait longtemps qu’elle n’en avait pas croisé. Elle avait presque envie à l’instant d’être une foule pour pouvoir les applaudir à tout rompre tellement ils étaient ridicules. Puis son œil fut finalement attiré par autre chose. L’affiche était toujours là, placardée contre la façade de l’auberge.

Intéressant non? Plutôt que de errer comme une âme éperdue sur tout le territoire elle allait pouvoir prouver sa force et son courage, devenir un héros brave, renommé dans tout le pays. Ouais. (Cri enthousiaste). Non sérieusement elle n’avait rien à faire, donc elle allait pas se gêner. Ce n’était pas le courage ni quelconque idéologies chevaleresque qui la poussait là. Seulement l’ennui. Un ennui profond, désolant et imperturbable. Sa vie n’avait pas vraiment de sens, alors peut être que cette quête lui en apporterai ? Non ? Sinon ça lui ferai passer le temps.

Elle partit en route presque les mains dans les poches. Des regrets ? Elle n’avait pas à en avoir, car elle pouvait arrêter à tout moment, quand elle ne se sentirai plus capable de continuer. Et si elle mourrai ? C’était pas très grave, la mort l’effrayai beaucoup moins que la vieillesse. Elle avait vraiment peur de vieillir, notre petite Needy, et même si elle était encore gamine, c’était sa hantise. Vieillir physiquement, c’était déjà un aspect dérangeant. Se retrouver moche et tout fripé, tremblotant, incapable. Réduit à dépendre des autres. Tout ça, elle pouvait l’accepter. Mais vieillir mentalement, même si ça pouvait être atteindre la sagesse et compagnie, ça signifiait pour elle perdre ses capacités de raisonnement, sa mémoire, perdre un bout d’elle-même, devenir bête, c’était ça sa vraie phobie. Mais peut-être était elle un peu trop parano.

[Voyage voyage]

Voyage, voyage
Plus loin que la nuit et le jour
Voyage
Dans l'espace inouï de l'amour
Voyage, voyage
Sur l'eau sacrée d'un fleuve indien
Voyage
Et jamais ne reviens

Plus elle marchait, et plus le temps lui paraissait long. Elle était vraiment très éloignée des portes qui menaient jusqu’au bas des Montagnes de Glace. Le sac, sur son dos, qu’elle avait pris soin de préparer et de remplir, était vraiment très, voir trop lourd. Elle avait tout prévu, car depuis son arrivée elle n’avait quasiment pas mangé. Ces quelques jours avaient été un moyen de se ressourcer. Et elle savait qu’en partant comme ça ce petit confort auquel elle s’était accommodée allait lui manquer. En tout cas le fait d’avoir une couverture et à manger. Donc elle avait emporté avec elle un petit baluchon, contenant le strict minimum pour survivre, du pain sec et de la viande sèche trop salée, une couverture, un petit coutelas, des rubans pour se mettre dans les cheveux, une corde, des vêtements de rechange, sa longue épée fine auquel elle tenait énormément, son doudou, des bougies et je crois que c’est tout.

Elle avait envie de prendre son temps. Alors elle s’agenouilla par terre. La mine rejouie. Comme un petit animal, une petite bestiole toute mignonne et rigolote. Elle gratouillait dans la terre tout en avançant lentement. Elle faisait des tracés dans le sable. Des châteaux de petit cailloux… Ok elle n’étais pas très motivée pour y aller maintenant. Mais bientôt ? Non ? Alors on va sauter un passage.

Cinq heure trois minutes plus tard, Needy avait fait environ cinq mètres mais sur ces cinq mètres, si on avait un peu d’imagination on aurait pu voir quelque chose entre la fin du Monde, la révolution et la bataille de Waterloo. Des petit cailloux s’affrontaient les uns contre les autres, certains munis de petits bâtons, d’autre d’épines de pains pour atteindre une forteresse tas de terre que certains cailloux défonçaient à coup de gros bâtons. Des fourmis-infiermières circulaient dans le champs de bataille, venant chercher les blessés ou apporter des munitions. La moitié du champs de bataille avait été inondée, et plein de cailloux étaient mort.

« L’aube sera rouge, mon capitaine »

Need venait encore une fois de parler toute seule, mais elle s’en contrefichait car :
a) Personne ne passait ici.
b) Si quelqu’un passait ici ce serai un inconnu qu’elle ne reverrai jamais.
c) N. s’en fiche complètement de l’avis des autres.
d) N. s’en fiche complètement de la vie des autres.
e) J’aime bien les jeux de mots et les argumentation numérotée.

Needy se leva, d’un air cérémonieux, mordit ses lèvres et regarda le champs de bataille, elle piocha (sûrement pas au hasard je peux vous l‘assurer) un petit caillou, plus gros et plus brillant que les autres.

«Je dois vous laisser, mon roi, une jouvencelle en détresse m’attends, et je serai là pour la sauver ! Mon brave écuyer m’attends également. Ne vous en faites pas mon roi, je me marierai dans votre royaume mais le temps presse et j’entends au loin les cris de la belle ! Puisse Dame Nature vous protéger, vous et votre peuple »

Elle s'accroupit à genoux, embrassa le cailloux, récupéra ses affaires, enleva la poussière qui la recouvrai, se releva et se mis à marcher comme les petit enfants qui font semblant d’être sur un cheval. Tagada Tagada. Une allure rapide, mais bien étrange.

C’est ainsi que la demoiselle traversa la jungle, puis la foret, puis le sous-bois, pour atteindre une fraîche clairière où un ruisselet coulait tout doucement. L’endroit était emprunt de majesté et de tranquillité. Un rideau de rayon de soleil traversai l’endroit pour venir caresser de jolies petites fleurs. Coquelicot, bouton d’or, violette, chardons. Une nature agréable et douce qui s’épanouissait dans ce torrent lumineux mais aussi à l’ombre fraîche des arbres qui formaient comme un sarcophage magique autour de ce petit lieu paisible. Un ruisselet contournait la clairière, où quelque poissons joueurs aux formes et couleurs étranges, comme des poissons tropicaux, sautillaient. Needy ne se priva pas de sauter dans l’herbe, de humer l’humus frais, à plein nez, le prit dans ses mains, en jeta en l’air, se roula dans les fleurs, fit quatre bouquets, trois couronnes de fleurs, et deux bracelets, avant de s’apercevoir que quelque chose était rajouté dans ce décors paradisiaque, quelque chose qui n’était pas, à priori, normal. Oui je sais ce que vous allez me dire : les poissons tropicaux n’ont strictement rien à faire dans un petit ruisselet. Mais ça n’est pas le plus important, non. Ce qui est important, c’est qu’il y avait ici la porte que Needy cherchait depuis si longtemps.

Une porte majestueuse, recouverte de lière, avec toujours ces inscription magique, dissoute par la pluie, et ce grand tourbillon de néant au milieu. Cette fois, en franchissant la porte, Needy pensa très fort aux montagnes de glaces, espérant atterrir à l’endroit où elle désirait. Le plus proche possible de la grotte, par exemple.

Elle sauta dans l’abîme.

[Hors temps, hors limite]

Partir un jour sans retour
Effacer notre amour
Sans se retourner
Ne pas regretter
Garder les instants qu'on a volés
Partir un jour sans bagages
Oublier ton image
Sans se retourner ne pas regretter
Penser à demain recommencer

Elle se fait happer, secouer, retourner, avec l’impression d’être dans une machine à laver. Se sent toute vide et patraque, torturée par des démons intérieurs elle se sent mal et toute bizarre. Un peu ivre, un peu fatiguée. Comme si elle avait abusé de… codéine. Et ça dure longtemps, plus longtemps encore que les autres fois. Elle sent que ses souvenirs remontent à la surface, mais elle n’arrive pas à se souvenir de tout. Comme emportée par les courant d’une mer étrangement violette, étrangement puissante, tellement dominatrice, qui vous ferait presque penser à une femme en sous brette qui vous fouetterai avec un petit plumeau.

Elle plane dans le vide, dans un nirvana total et profond, où l’on rêve de rester pour l’éternité. Dans un souffle, elle pousse un cri :

« Mary ! »

Puis tout s’efface.

[Voyage sans retour ?]

Capri, c'est fini
Et dire que c'était la ville de mon premier amour
Capri, c'est fini
Je ne crois pas que j'y retournerai un jour
Capri, c'est fini

Elle fut brutalement expulsée hors du tourbillon magique, comme si une main géante l’avait catapultée à l’extérieur. Ses mains raclèrent le sol et son visage frôla la terre. Elle enfonça ses doigts dans la terre et leva la tête. Montagnes, au sommet camouflé par la brume. Cette brume glaciale qui se glisse sous vos vêtements et vous murmure doucement que vous lui appartenez. Elle vous mord la chair et vous broie les os. Et pourtant la montagne demeure, tentatrice, comme une déesse. Et on se souviendra longtemps de son écharpe de brume.

Ici. J’ai peur, j’ai froid, et je n’ose pas vraiment y aller. Pourtant, c’est Ici. Et il faut que j’y aille. Je tremblote, je toussote, mes mains se gèlent à l’avance, mon cœur se pince.

Elle a un mauvais pressentiment, elle sent que tout ce qu’elle va faire ici va déterminer son avenir. Tout ce qu’elle fait sera ancré dans l’histoire, écrit au feutre indélébile. Gravé dans la mémoire de beaucoup, ou de personne, peut être.

Ses pas s’enfoncent durement dans la neige, cette fois elle a prévu un meilleur matériel que la première fois. Elle est bien plus chaudement équipée, heureusement. Quand à trouver son chemin, ce n’est pas bien dur, les deux individus s’en sont chargés. Leurs empreintes sont camouflées tellement grossièrement qu’elles forment presque un chemin qui inviterai les voyageurs à être emprunté. Une sorte de tapis rouge… en glace. Needy le suit. Le vent ne s’est pas encore levé, elle à de la chance, car elle sait que le vent ferait surgir ses démons intérieurs. Alors elle prie, pour s’en sortir. Ses ailes, devenues réactives au fur et à mesure du temps, sont crispées, mais parfaitement contrôlées.

Cela fait presque sept heures que Needy marche, elle commence à fatiguer. Bêtement elle n’a pas pensé à prendre de collation avant son ascension, où elle aurait pu être préservée du froid mordant et de l’humidité. Mais elle n’a pas envie de pousser son corps à bout, alors elle se pose tranquillement dans la neige, se fait un petit Igloo rapidement. Elle grignote le quignon de pain qu’elle à pris, mais laisse de coté la viande. Pour elle, hors de question de gaspiller la nourriture inutilement, surtout que dans un climat pareil elle se conserve parfaitement. Elle se roule ensuite en boule dans sa petite couverture, toute douce, toute chaude et toute jolie, et ici, protégée du vent et de ce milieu inhospitalier, elle s’endors comme un bébé, dans la position d’un fœtus. Sa nuit fut agitée mais elle ne se souvint pas de ses rêves le lendemain matin.

C’est longtemps plus tard, on ne sait pas vraiment quand, qu’elle se réveilla. Il avait beaucoup neigé et il lui fallu dix minute pour sortir de la tanière qu’elle s’était faite. Elle pelleta la neige rageusement, prise d’une soudaine crise de claustrophobie. Quand elle fut à la surface, elle aspira bruyamment un grand bol d’air frais, plongea la tête la première dans la neige. Pour se réveiller. Vraiment. Et ça lui fit du bien. D’autant plus que le mistral s’était levé et balayait la neige qui voletait dans tout les sens comme une marée de gaz qui se mélangeait doucement. C’est cette brume qui lui camoufla en premier lieu les deux énormes statues de pierre qui gardaient l’entrée d’une grotte.

[Deux]

Besoin de rien, envie de toi
Comme jamais envie de personne
Tu vois le jour
C'est à l'amour qu'il ressemble
Besoin de rien, envie de toi
Comme le rouge aime l'automne
Tu sais l'amour
C'est à Vérone qu'il ressemble
Besoin de rien, envie de toi
Envie de toi

Elles étaient si magnifiques, si imposantes. Elles semblaient protéger ses grottes sombre à l’aspect maléfiques rien qu’avec leur aura effrayante. Needy resta longtemps fascinée. De peur. De petites gouttes de sueurs perlaient au bout de son nez, immédiatement séchées par la brise. Les deux statues faisaient au moins trois mètre chacune, de vrai, d’effrayant colosse. Elles ne bougeaient pas non, mais semblait vivantes, comme si le grondement de la grottes provenait d’elles, comme si c’était l’écho de leur ronflements.

Needy le sentait, un mouvement de trop lui serait fatal. Ça se voyait, elles allaient s’éveiller. Et une fois éveillées, elle allait se faire casser la gueule. Littéralement. Elle ne savait pas vraiment combien de temps elle pourrait tenir face à des géant pareil. Ces statues semblaient indestructible. Needy réfléchit.

**Il me faudrait de l’aide… J’ai vraiment besoin de quelqu’un là, maintenant… S’il vous plait**

Et soudain, il y eu un éclair, une pétarade, beaucoup de fumée et autres effets spéciaux, et un petit gobelin sortit de nul part surgit ici. Il se mit à hurler comme un démon, à pousser des cris hystériques et à murmurer des paroles douteuses. Il était petit, tout rabougris, avec de longues et fines oreilles déchiquetées. Sur l’une étaient accrochées trois boucles d’oreilles en argent. Sa face avait une expression malsaine, avec des petits yeux, rouge incandescent, et de longues canines très acérées. Il été à moitié nu, avec un tissu un peu drapé, tout gris et tout déchiré qui lui entourait le torse, une faucille dans une main, et une drôle d’épée à la forme assez explicite (Son but était clairement d’éventrer ses adversaire), et puis comme seule armure une épaulière du coté droit. Il sautillait sur place, tournait autour d’elle tout en lui jetant des regard affectifs, comme un chien jette à son maître. Il était la caricature exacte de la sbire, mais cette fois, Needy, au lieu d’en éprouver du mépris, s’attacha à la bestiole.

Mais elle comprit bien vite que cette créature n’était pas là pour recevoir de l’affection. Needy demandait quelqu’un, on lui envoyait. Maintenant il fallait jouer le fin stratège, car, quand elle avait pensé à quelqu’un, s’était plutôt un guerrier faisant le double de la taille d’une des statues. Mais elle allait jouer la carte de l’intelligence, la bête elle ne semblait pas vraiment futée.

Quelque centaines de mètre plus loin, il y avait une grosse pente, le terrain propice aux avalanches, et, plus loin, du plat comme celui sur lequel Needy était. Elle jeta un coup d’œil au gobelin. Il était bien plus léger que les deux statues, et même plus léger qu’elle il pourrait passer facilement sur la plaque de neige sans provoquer d’éboulement. Il aurait juste à traverser puis à se mettre à l’abris de l’autre coté. Les deux statues, elle, se feraient sans aucun doute emporter par la chute de neige et seraient un bon débarras.
Elle regarda le gobelin dans les yeux. Allait-il accepter ? C’était une mission dangereuse et il n’avait pas vraiment de récompense à la clé.

« Si je te demande quelque chose de très important, est-ce que tu pourrais le faire ? »

Le regard de la créature se fit malicieux.

« Hiiiiiiiiiiiii tout ce que vouuuus demaaaanderaaaai seraaaa éxécutééééé »

Il parlait, donc. C’était une bonne chose. Elle était curieuse de savoir comment il était arrivé là, alors elle lui demanda.

« Vous m’avez invoqué, maîtresseee »

Sa voix prit des intonations de serpent pour prononcer le dernier mot.

Invoqué ? Comme c’est étrange… Alors dans ce monde on pouvait invoquer les créatures de son choix ? Ou seulement des petits gobelins ? Elle avait des milliard de questions sur le bout de la langue, mais sentit que ce gobelin n’était pas la créature la plus intelligente qui existait, alors elle se retins.

« Tu vois le couloirs d’avalanche, là-bas ? Je suis quasiment certaine que tu peux passer dessus dans te faire emporter. Tu vois les deux géants, en face de nous, je pense que si tu te rapproche un peu ils vont s’éveiller, et m’empêcher de passer dans la grotte. Il faut que tu les emmènes dans ce couloir d’avalanche à tout prix, c’est la seule solution, leur masse est tellement importante qu’ils seront emportés, et alors ce sera un bon débarras… »

Le petit gobelin s’inclina.

« Comme vous voudreeeez »

Il commença à y aller en sautillant, Needy cria :

« Attends de secondes, comment tu t’appelle !? »

Il ne se retourna même pas, trop emballé par sa nouvelle mission.

« Tinkeeee, mademoiselle »

[Débordement]

C'était la dernière valse
Mon cœur n'était plus sans amour
Ensemble cette valse,
Nous l'avons dansée pour toujours

Needy, cachée dans le trou qu’elle avait creusé un peu plus tôt, observait la scène tranquillement. Le gobelin pris une boule de neige dans sa main, la forma avec application, avant de l’envoyer, non sans enthousiasme dans la face de la statue. Il rigola fort et bruyamment, et ne frémis même pas lorsque cette chose immense s’éveilla, ainsi que sa jumelle, faisant trembler toute la montagnes. Leurs pas étaient lourd et lent, et leur poings balayaient l’espace, ne faisant aucun doute : un coup un seul serrait fatal. Le gobelin lui, sautillait, rebondissait esquivait, les menant jusqu’au couloir de la mort. Comme les deux géants étaient assez lent, il devait patienter sur place parfois. A chaque fois, leur pas faisaient trembler le sol et Needy douta un instant que l’éboulement ne se produise pas maintenant, ensevelissant alors tout sur son passage : Les statues, le gobelin, l’entrée de la grotte et, le plus important : Needy.

Tinkee se rapprochait du but, mais quelque chose vint contrecarrer le plan. Les statues se mirent à prendre de grosses boules de neige dans leurs mains, et cette fois, ce n’était pas l’espèce de flocon que le petit gobelin leur avait jetté dessus. Non, c’était des boules de neige d’un mètre cube, propulsée à la vitesse de l’éclair. Tinkee avec pour chance d’être rapide, mais les projectiles étaient nombreux, et un seul d’eux signifierai une mort certaine. Il arriva enfin au couloir d’avalanche. Et tout se passa à la fois très vite et très lentement. Comme prévu, le gobelin arriva sur la couche instable, seulement, il n’eut pas le temps de parvenir jusqu’à l’autre coté. Sans prévenir, les deux géant accélèrent leur allure et lui plongèrent dessus. Et ce qui devait arriver arriva. La neige glacée se fissura, les entrailles de la terre remuèrent, et les trois créatures furent emporté dans un tourbillon glacé.

Needy eut le sang glacé. Elle venait d’envoyer cette bête asservie à l’échafaud. Elle s’était résignée à tuer les méchants, mais là, ce n’était pas un méchant, c’était un allié, un allié gentil qui avait voulu l’aider, et qui, à cause d’elle, se retrouvait dans ce sarcophage de neige. Néanmoins, je dis bien néanmoins, il ne fallait pas que se sacrifice soit inutile, alors elle sortit de sa cachette et pénétra dans la grotte, prenant bien soin d’allumer une bougie auparavant.

[Adieu]

Faisons l'amour avant de nous dire adieu
Avant de nous dire adieu
Faisons l'amour puisque c'est fini nous deux
Puisque c'est fini nous deux
Faisons l'amour comme si c'était la première fois
Encore une fois toi et moi puisque l'amour s'en va

**Pourquoi? Pourquoi ai-je provoqué la mort ? Dans quel but ? C’est quoi cette blague franchement ? A quoi rime ce monde ? Tout ici me pousse à la haine, à la vraie haine. J’ai perpétuellement ce goût amer de vengeance dans la bouche. On dirait qu’ici tout s’explique, comme si j’avais été mené à cette haine, comme si ma vie ne rimait qu’à ça. A corriger les gens. Le bien et le mal sont des concept bien flous, quand on pense que le monde n’est pas vraiment à sa place. Qui sont tout ceux que j’ai rencontré ? Ils sont si mégalo, tiennent tellement à leur petite personne … Je reverrai de les remettre à sa place, de me venger. Les humains sont des animaux, ils ne vivent pas de sentiment mais bel et bien de chair et de sang. Ils tuent par plaisir, ils tuent par haine, ils tuent par amour… de tuer. Pourquoi me retenir alors ? Je ne comprend plus rien, j’ai la tête qui tourne et tout est vague autour de moi ? Est-ce que j’avance ? Ce noir, tout ce noir semble être le couloir de la mort. Il n’y a pas de lumière au fond, est-ce que c’est vrai ? Je ne sais pas si je veux tuer. Je ne me comprend pas. J’ai peur. Peur de vieillir, peur de tuer, peur de comprendre où je suis. Je n’ai pas envie de choisir, Doudou, explique moi s’il te plait. Pourquoi m’a tu laissé tomber ? Tu parlais tellement avant ? Je doute et j’ai peur. Viens dans mes bras Doudou, je ne pleurerai pas je te le promet. **

[Solitude et stalactite]

Celui qui n'a jamais été seul
Au moins une fois dans sa vie
Seul au fond de son lit
Seul au bout de la nuit

Celui qui n'a jamais été seul
Au moins une fois dans sa vie
Peut-il seulement aimer
Peut-il aimer jamais

Elle pénètre dans ce qui sera le lieu de l’apogée de son périple. La grotte commence par un long tunnel. L’air est glacial et humide, si bien que seul la lueur de la bougie réchauffe un peu le visage de la petite. Après avoir passé quelques instants de peur vint soudain un émerveillement total.

Ce lieu est loin d’être effrayant. On est loin de la caricature du cauchemar qu’elle imaginait. On a donné ce nom à cette grotte pour effrayer les abrutis. Ce lieu est juste… magique. Son regard ne peux s’empêcher de s’arrêter sur chaque détail qui l’entoure et l’angoisse étouffante, la claustrophobie font place à un sentiment puissant de plénitude.

Un delirium juste pour moi.
Quand je me rappelle que tu me tenait la mains.
Pour aller explorer ses lieux puissant et magique que je ne reverrai sûrement jamais.
Papa…

La nature fait des merveilles, si bien que le lieu semble enchanté. Au plafond, des milliers de stalactite blanches nacrées pointent et sont comme aspirées vers le bas. Certaines sont énormes et d’autres sont comme un brouillard tout mélangé de calcaire et d’eau, fin et si facile à casser. Une petite goutte d’eau glisse et s’enroule le long d’une de celle-ci, pour atterrir dans un petit bassin d’eau bleu azur, et, à coté de se bassin, des millier d’autres, séparés par des parois biscornues comme du corail, avec de ça et là des arches, des stalagmites, des colonnes. L’eau est fascinante, d’un bleu le plus pur, fraîche, comme distillée, elle est fluide, et la tentation et forte de plonger dedans, mais Needy n’ose pas, elle se sent trop… sale pour ça. Dedans, il n’y à pas une trace de terre, de saleté, de poussière, aucun animal ne s’y baigne, comme si ce lieu était réservé juste à être contemplé. Ce bassin se remplissait au compte goutte, l’eau était méticuleusement filtrée par la terre.

Needy se réjouis d’avoir des chaussures propres nettoyées par la neige, elle pouvait, sans culpabiliser, marcher sur les sculptures de calcaires sans les salir. Sinon elle se serait arrêté là. Elle était une personne sensible et émotive, et avait du mal à croire qu’un repaire de brigand pouvait être établit ici. Peut être s’était-elle tout simplement trompé de grotte ? Ou peut être que cette montagne était comme un termitière, avec des milliers de galeries qui se raccordaient les unes aux autres ? Peut être que finalement l’étape la plus difficile ne sera pas de trouver la princesse, mais seulement de la faire sortir. Enfin elle n’allait pas abandonner ici, alors que pour l’instant le décors l’emmenait droit au pays des merveilles.

Elle resta ébahie pendant plusieurs minutes, comme une enfant, et chaque fois qu’elle posait les yeux sur le décors, elle découvrait quelque chose d’autre toujours plus fascinant et magique. Elle aurait voulu hurler comme un loup. De bonheur.

Et puis tout s’estompa, à force d’avancer. Moins d’eau, plus de boue.

Elle pénétra dans une énorme sale où avait du se produire un éboulement. C’etait une montagne dans la montagne. Elle put apercevoir dans le noir et petit passage, et se félicita de ne pas avoir invoquer de gros monstre, car il aurait peut être survécu mais n’aurait pas pu passer ici. De toute façon, avant d’avoir des problèmes pour passer, il fallait d’abords grimper. Et cela se révéla bien plus corsé qu’il n’y parait. Les rochers qui s’étaient éboulés étaient parfois haut de plusieurs mèters et la boue, l’humidité, rendaient leur paroi glissante. Elle regarda avec jalousie l’ascension d’une espèce d’araignée, blanche, extrêmement transparente, qui sautait de roche en roche avec une facilité enfantine. Elle essaya de l’imiter, se colla à la paroi, renonçant à des vêtements propre pour se retrouver imprégnée de terre la seconde suivante. Ses mains s’accrochaient au sommet du cailloux, ses doigts glissaient. Elle balança son corps et ses pieds cherchèrent vainement un apui stable. Elle trouva une espèce de petite faille dans la roche, mais du tourner son pied à 90° pour y pénétrer. Enfin, elle se hissa, avec un peu de difficulté mais le net avantage de faire partie des poids léger.

Et elle dut recommencer.
Encore et encore.
Jusqu’à sentir sa la chair de ses doigts brûler.
Jusqu’à sentir les muscles de ses jambes s’engourdir de fatigue.
Jusqu’à ce que sont sang ne soit plus qu’un torrent de lave, un fleuve bouillonnant.

La dernière pierre fut abominable, elle cru un instant qu’elle allait tout lâcher, que ses pieds glisseraient à cause de l’usure de la semelle de ses chaussures et qu’elle irait s’exploser le crâne soixante quinze mètre plus bas. Elle se sentait à moitié consciente seulement, et elle ne réalisa pas tout de suite qu’elle était au sommet. Elle ne voulu pas jeter un coup d’œil en arrière, aux ténèbres qui lui avait tendus les bras pendant toute la durée de son escalade. Elle avait peur rien que d’y penser. Elle était contente d’elle car elle n’avait pas le moins du monde cédé à la panique. Enfin si, un peu, mais faut pas le dire.

Elle sentait bien qu’elle était sur la bonne voie. Le trajet était long, elle ne savait pas trop pourquoi elle avait décidé de mettre en péril sa vie au profit d’une mission qui ne lui apporterai, finalement, pas grand-chose. Mais cette balade était assez agréable, et elle ne se plaignait pas. Au sommet donc de ce tas de cailloux, elle fit un break bien mérité et grignota un petit bout de viande. Mais l’effort l’avait revigorée, étrangement elle se sentait en pleine forme. Elle sauta, donc, dans qu’on pourrai appeler un toboggans géant. Avez-vous déjà regardé les Goonies ? Ce film ring des année 90 que j’adorai, personnellement regarder quand j’étais petite. Et bien dans ce film, avant de trouver le bateau de Billy le Borgne, il tombent dans un toboggan géant, et c’est dans ce genre de toboggan que Needy tomba.

[Delirium tremens]

Couchée dans les étoiles quand se meurt le soleil
J'ai cherché un sourire sur une île de caresses

J'ai fait l'amour avec la mer
J'ai fait l'amour avec la mer

J'ai endormi ma peau dans le creux de ses bras
Et liberé ma peine aux flots de sa tendresse

J'ai fait l'amour avec la mer
J'ai fait l'amour avec la mer

Ses vagues ont dérobé un astre de lumière
En écaillant le ciel
Et rebrodé d'argent l'écume de ses flots
Et j'ai appris ses mots pour cesser de parler
L'alphabet de la nuit sur un soufle d'éther
Est venu murmurer qu'il fallait oublier

Elle glissa dans le noir, car sa bougie s’était éteinte. Elle glissait de plus en plus vite, et la pierre lui raclait la peau, sa chair brûlait à vif. La descente fut longue et effrayante, son cœur broyé par la terreur, dans une terrible et infernale descente aux enfers. Un gouffre total d’effroi, alors qu’elle avait était réjouie de faire un tour de toboggan, tout à coup la terreur l’assiégeait. C’était peut-être le fait de ne plus être éclairée, ou bien peut être le fait d’être essoufflée, mais tout ceci ne lui inspirait plus confiance, elle sentait que tout cela n’avait été qu’un appât destiné à l’emmener précisément dans ce lieu là. Elle avait peur, elle savait qu’elle allait y perdre la vie. Elle n’avait plus aucun espoir, peut être tomberai elle éternellement, jusqu’à mourir de soif, de fatigue et de faim, jusqu’à mourir de peur.

La descente se termina enfin et la lumière revint.

Elle tomba vulgairement dans un lac, et se sentit attirée vers le fond, noir et obscur. Elle vit une bosse et tenta de s’y accrocher. La bosse bougea, et elle vit un visage cadavérique, des yeux globuleux et vide, une peau à moitié décomposée par l’eau. Sa réaction ne se fit pas attendre. Elle hurla, hurla à la mort. Hurla de terreur jusqu’à ne plus en avoir de souffle, ensuite, elle hurla encore. C’était la panique, elle tentait vainement de bouger ses mains et ses bras, mais à chaque fois elle rencontrait des cadavres, toujours plus nombreux.

La scène était éclairée par des espèce de boule de lumière verte, flottant dans l’air.

Elle nagea, parmi les corps inanimé. Elle tenta de se sauver dans son inconscient, mais la peur la ramenait à la réalité. Ce fut la nage la plus longue qu’elle n’eut jamais connu. Car cinq cents mètres la séparait de la rive la plus proche. De l’agonie profonde qui ne s’effacera jamais. Elle s’affala en pleurant sur le rocher qu’elle atteint enfin. Ses larmes coulaient à gros flot, et elle ne douta pas le moins du monde que ce lac était rempli de larmes. Les larmes des gens qui étaient morts ici. Et puis la mort arriva, dans sa longue cape noire et légère, qui flottait autour d’elle. Et elle se mit à tournoyer de plus en plus vite, autour de l’héroïne. Needy se retrouva comme prise d’assaut par une immense ombre, une tornade d’ombre dont elle aurait été l’oeil. À chaque tour, elle sentait une coupure, une entaille peu profonde, qui apparaissait sur son visage. Si ça continuait ainsi, elle allait finir écorchée vive. Pourquoi devait elle agonir ? Elle sortit son épée pour se la planter dans le ventre, pour abréger ses souffrances. L’étau de l’ombre se resserrai. De plus en plus vite, de plus en plus fort. Elle leva son épée très haut pour se la planter dans le cœur. Fit un grand mouvement en l’air, et tout s’arrêta. Elle venait de toucher l’ombre, sans le vouloirs, et lui avait asséné un coup mortel. Un vieux drap noir gisait sur le sol.

Le souffle de la petite fille était haletant, elle avait des hoquet et des tremblements et son épée était serrée fort contre elle.

Alors ça… elle avait du mal à y croire. Elle venait de tuer une créature puissante et maléfique, par un… coup de chance ?

Elle poursuivit sa route, ses pas étaient lourd et mou. Elle fatiguait, titubait, se mettait tantôt à avoir une crise de spasme, tantôt à pleurer. Ce voyage n’était vraiment pas une bonne idée, mais maintenant qu’elle avait commencé, elle se sentait obligée de finir.

Heureusement pour elle, l’objectif était proche.

[Coup de marteau et bataille communiste]

Si j'avais un marteau
Je cognerais le jour
Je cognerais la nuit
J'y mettrais tout mon coeur
Je bâtirais une ferme
Une grange et une barrière
Et j'y mettrais mon père
Ma mère, mes frères et mes soeurs
Oh, oh, ce serait le bonheur.

Une véritable petite entreprise se tenait devant elle. Une dizaine d’homme, équipé de marteaux, s’activaient à des taches plus ou moins étranges. Certains, par contre, ne cachaient pas leur flemmardise et engueulaient les autres du travail à cause de leur travail mal fait. Je ne sais pas quel mot les décrirai le mieux, mais je sens que ce mot est sur le bout de ma langue, attendez ça va revenir. Ah oui c’est vrai. On appelle ça… un patron.

La salle de la grotte qu’ils avaient aménagé ressembler en premier lieu à un village aborigène. Leurs dortoirs étaient construit dans un matériaux étrange… de l’os, et tous semblaient s’activer autour d’un chef, en lui faisant des offrandes de poissons, de viande, d’armes, de bijoux et de nourriture. Derrière ce chef s’entassait des milliers de choses plus ou moins inutiles, dont il ne se servait absolument pas mais qu’il prenait un plaisir malsain, comme tout les humains, à accumuler. Dans cette pile d’objets se trouvait la princesse. Les pieds et les mains ligotées, les yeux bandés, la bouche bâillonnée, affamée, assoiffée, à moitié nue, elle n’avait plus vraiment une apparence humaine.

Needy élimina deux gardes à coup de faucille bien placée. Puis surgit tout à coup au milieu du village. Ses gestes étaient plus précis que lors de son premier combat, dans le désert, mais elle faisait parfois quelque maladresses, risquant de très près de se faire exploser le crâne par un marteau. Et puis finalement, elle réussit à fluidifier ses mouvements, qui coulaient plus naturellement. Elle entaillait une joue par là, découpait un bras, et se fit démonter la clavicule par un coup donné par le chef. Elle sortit son épée. Elle n’avait jamais combattu avec deux armes, c’était bien plus difficile que ça semblait l’être, il fallait être vigilant et ambidextre, car cela ne servait à rien de porter mollement une arme sans s’en servir. Le combat fut assez difficile, elle reçu plusieurs coups, mais fut assez satisfaite d’elle-même lorsque plus aucun bandit ne bougea.

[Souvenir douloureux et crise de jalousie]

Moi je n'étais rien
Et voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits
Je l'aime à mourir
Vous pouvez détruire
Tout ce qu'il vous plaira
Elle n'aura qu'à ouvrir
L'espace de ses bras
Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire
Je l'aime à mourir

La princesse suait et gigotait dans tout les sens. Elle avait du comprendre ce qui se passait, elle avait du sentir l’odeur du sang et entendre le bruit des marteaux contre ceux de la faucille. Needy s’approcha d’elle et lui hotta son bâillon.

« Qui est là ? Je vous en prie ne me tuez pas ! Mon père vous donnera beaucoup d’argent »

Cette voix… la même voix que sa sœur.
Ce fut comme un flash back.
Elle se revu, petite, à mordre la poussière tandis que son aînée se pelottait tranquillement dans son lit.
Toujours cette haine.
Lily-Jane, je te hais, je te hais.
Ce teint clair, cette peau douce, cette jalousie qui lui rongeait les entrailles. Elle haïssait sa sœur. Plus que tout. Et cette princesse lui ressemblait tellement. Elle était pleine d’amertume, et la voix innocente de la prisonnière en était encore plus insupportable. Needy crissait des dents, bouillonnait de rage. C’était cet pouf qu’elle devait sauver ? C’est une blague j’espère.

Coupe lui la tête.
Tu ira mieux petite fille.
Venge toi, je t’assure que tu ira mieux après.

« Je dirai à mon père de vous faire nommer chevalier, vous serrez vraiment récompensé, je vous assure, mais je vous en pris liberez moi, j’étouffe et j’ai mal. Il voulait que j’épouse leur chef quelle horreur, si vous saviez quelles atrocité qu’il m’ont fait subir »

Cette fois, Needy ne put se retenir :

« LA FERME. J’en ai strictement rien à faire d’être chevalier, j’en ai rien à faire non plus de ton argent, tu me prend pour quoi franchement, une mercenaire ? »

Sa voix partit en vrille.

« J’en ai vraiment marre Lily-Jane, je te croyais quand tu me disais que tout cela était pour mon bien, que tout rentrerai dans l’ordre. Je te croyais parce que tu étais ma grande sœur, mon modèle. Et toi tu as abusé de moi… »

La princesse retint son souffle, elle n’avait décidément pas de chance, quelqu’un avait fait tout ce périple, avait affronté les ténèbres de cette grotte, tout ça pour finir comme ça…

Needy leva son épée haut en l’air, ses yeux étaient devenus noir, elle semblait comme possédée.

« JE TE HAAAAAAAAAAAAISSSSSSSSSSSSSS »

Le coup fut fatal, la princesse n’eut même pas le temps d’avoir une dernière pensée pour son père, que sa tête roulait déjà par terre. Needy, furibonde, l’attrapa par les cheveux comme si ça avait été la tête d’une vulgaire Barbie et la fourra dans un sac en cuir qu’elle avait trouvé sur le campement.

[Résultat]

Qu'il neige sur ma vie, gèle en mon coeur
Tombent les pluies rien ne me fait peur
Loin d'ici, loin des douleurs,
Je sais ou ressusciter, je sais où aller

Le retour ne fut pas aussi simple qu’il n’y parait. Même si il y avait une sortie toute proche de la caverne des brigands, il restait encore à la jeune fille à trouver une porte qui la mènerait directement à Umbra. La fatigue engourdissait ses jambes et ses pas étaient tous terriblement lourds, et ne résonnaient pas comme le sceaux de la victoire, mais comme celui d’une défaite, une défaite terrible et profonde, qui vous broie les os et vous noirci le cœur. Le mal l’avait prise. La jalousie, la soif de vengeance l’avaient trahie, elle faisait partie des méchants, maintenant. Quelque chose avait changé, et même si elle pourrait encore avoir des moments simples et doux, l’innocence ne serait plus là. Cette innocence était comme la brume sur la montagne qui l’observait de loin, tel Obiwan observant un Anakin pervertit par la soif de pouvoir, maintenant si loin et si différent.

Des petits piaillement et des rires clichés des sbires du mal retentirent, et un escadron de galopins descendit la montagnes en glissant sur la poudreuse et poussant des cris de libertés assourdissant. Needy se dit que c’était probablement leur technique d’attaques, car peu importe ou ils se trouvaient, en plein désert ou dans le froid glacial des montagnes, ils l’attaquaient en glissant comme des petit surfeurs sur n’importe quelle surface qu’ils trouvaient. Elle laissa tomber son sac contenant la tête de la princesse et ses provision, dégaina sa longue épée, une épée banale, sans pouvoirs à proprement parler, mais qui paraissait magique pour la jeune fille. Sa lame était fine et son tranchant affûté comme un rasoir. La jeune fille, même fatiguée n’eut pas de mal à la manier et à faire reculer cette vingtaine d’adversaires. Les galopins étaient des adversaires grossiers, et seul leur nombre faisaient leur forces. En encerclant la jeune fille, il arrivèrent à lui porter un énorme coup à son poignet qui saigna tout à coup abondamment. Elle paniqua, ne sentant plus les doigt à sa mains gauche, elle replia son avant bras contre sa poitrine, décidant de remettre la panique à plus tard, quand il serait temps. Son bras valide virevolta dans les airs, assenant des coups fatals à droite et à gauche. La douleurs l’avait réveillée, et la masse pesante de fatigue en elle avait disparut l’espace d’un instant.

Une porte se matérialisa à environ trois cents mètres devant elle. Elle récupéra son sac et se mit à fuir, envoyant valser les derniers galopins à coups d’épée bien placés. Elle couru vite, plus vite qu’elle n’avait jamais couru, elle couru à s’en déchirer les muscles et à s’en faire exploser le cœur. Elle sentait son sang affluer au cerveaux et battre contre ses tempes.

Elle sauta dans la porte… Et atterrit à Umbra.
Elle fendit la foule, tout le monde se reculait sur son passage, elle était effrayante, avec ses cheveux emmêlés collant à son visage suintant. Son poignet sanguinolent était recroquevillé contre son cœur et tachait sa robe. La douleur lui faisait atrocement mal. Elle marcha vite, très vite, elle avait plus qu’envie de finir tout ça et de prendre au moins trois mois de vacances. Elle rêvait d’un bon lit et de milliard d’années de repos profond. Elle demanda une audience du roi, qu’elle obtint non sans négociation. Le garde finit par accepter quand elle pointa vers lui son poignet blessés, le menaçant que même avec un bras invalide il pourrait bien se retrouver entre quatre planches si il ne la laissait pas passer.

La salle du trône était le résultat entre des goût douteux d’architecte d’intérieur qui semblait plus qu’apprécier le mélange marron-rouge-noir et une certaine mégalomanie évidente du propriétaire des lieux. Needy s’avança, sans jeter un seul coup d’œil autour d’elle, avec un pas déterminé, jusque très près de son souverain. Elle sortit le sac en cuir, l’ouvrit, la tête roula jusque au pied du roi. Elle leva la tête et aperçu deux canine blanche immaculée ressortir du sourire de la bouche du démon.

Needy Black --> 40xp + 1 lvl pourvoir spécial

EDIT BY ADMIN : Xps donnés !