Le cheminement de l'histoire commence ici ! [Libre][Terminé]

Les premiers rayons du soleil filtrèrent à travers les rideaux, le jeune homme bougea lentement dans son lit dérangé par cette lumière au milieu de son sommeil. Mais le jeune Harmonien finalement poussa lentement sa lourde couverture et les draps avant de s'asseoir sur son lit, les pieds posés sur le sol. La première chose dont il se rendit compte c'était le mal de crane horrible qui lui ravageait la tronche, il se remémora sa soirée passée, en effet il avait bien trop abusé sur la boisson. Ses mains tâtant les draps, il rencontra un corps étranger...se retournant il vit une belle jeune femme blonde, en poussant les draps il découvrit la demoiselle, apparemment elle avait dormi complètement nue. Pietro se gratta le sommet du crane, ça y est, les évènements reprenaient leur place lentement, il avait vu cette fille hier soir, et l'avait finalement attiré dans son lit. La nuit avait été d'ailleurs assez sympathique, pour dire vrai le jeune Frateli avait rarement rencontré des filles aussi souples au lit. Faisant fi de la belle, il se leva, remarquant seulement à ce moment sa propre nudité, il enfila pour remédier à ce fâcheux accoutrement un caleçon de toile gris et un pantalon noir et c'est ainsi vêtu qu'il descendit à la cuisine. Les domestiques de la maison était déjà là, entrain de s'afférer à la tache, apparemment ses parents n'étaient pas encore debout. Il s'assit à la table, indifférent des regards que lui portaient les cuisinières, après tout ces dames avaient l'habitude de le voir un lendemain de soirée trop arrosée. Bertha s'approcha, la bonne femme travaillait encore et toujours à la maison Frateli, pour dire vrai la mort de Kyle n'avait fait que rapprocher les deux familles.

- Mon bon Pietro, regarde toi, ou as-tu encore été passé la nuit...tes cernes sont tellement grandes que je m'y plongerais toute entière !
- Ah, ah...très amusant Bertha, au lieu de te moquer de moi, pourrais-tu me concocter un remède anti gueule de bois comme tu en as le secret ?
- Je m'en occupe, mais j'espère qu'un jour tu arrêteras avec ces excès de boisson !!
- J'y veillerais mama, j'y veillerais...

Pietro, depuis le temps qu'il connaissait Bertha la considérait comme une seconde mère, plus rustique, plus paysanne, mais tellement agréable. Il lui avait donné ce doux surnom depuis des années, et même si il avait 26 ans et était finalement un adulte accompli, pour rien au monde il n'aurait arrêté de l'appeler comme ça. Bertha s'afféra à sa tache tandis que Pietro s'empêchait de partir en vrille, sa tête le cognait comme ce n’était pas permis, et son ventre tourbillonnait si bien qu'à plusieurs reprises il eu envie de vomir. Finalement, c'est avec un grand sourire qu'il attrapa le verre que lui tendis Bertha, jamais il ne su ce qu'il y avait vraiment dans ce verre anti mal de crane, et selon lui mieux valais ne pas le savoir. Mais faute était d'avouer que, malgré l'étrangeté du breuvage, il était particulièrement efficace. Pietro vida donc le contenu et ne bougea plus pendant une dizaine de minutes, seule sa tête œuvrait, regardant à droite et à gauche la foule de domestiques de mettre en branle pour servir la famille Frateli. Même si il n'avait jamais vraiment aimé avoir des domestiques, Pietro aimait leur traitement, en effet ses parents prenaient un soin tout particulier à gâter leur domestique en cadeaux, argent et fêtes. Au final, il n'y avait pas vraiment de différence entre les domestiques et les maitres, toute cette grande famille travaillait ensemble dans la plus grande joie.

- Au fait Bertha, il y une fille dans ma chambre, réveillez là dans une heure ou deux et portez lui un petit déjeuner...je ne sais pas ce qu'elle mange donc emmenez lui de tout.

Bertha la cuisinière regarda le jeune Frateli avec un œil inquisiteur.

- Et comment s'appelle cette demoiselle ?

Euh, trou noir. C'était un peu l'état de Pietro à cet instant même, il avait rencontré cette fille la veille au soir pour la première fois de sa vie, en gros pas forcément quelqu'un dont il se serait remémoré le nom en temps normal. Mais en plus l'alcool avait fait son effet...et pour tout vous dire, le jeune Frateli n'avait pas retenu le nom de la jeune fille, mais plutôt son aptitude prendre des positions particulièrement acrobatiques. Pietro se frotta les yeux et répondit à Bertha avec un grand sourire gêné, Bertha en revanche lui jeta un regard assez mécontent, renforçant encore plus l'expression dérangée du jeune Frateli.

- Tu devrais arrêter avec ça Pietro, un jour tu feras mal au cœur d'une demoiselle et elle se jettera d'un toit !!
- Oui, je sais...bref, j'ai faim !

Pietro n'en était pas à son premier coup, et Bertha l'avait sermonné à chaque fois, mais jamais encore il n'avait vu de fille se jeter d'un toit à la suite d'un chagrin d'amour. Selon le jeune Frateli, on remontait toujours la pente, et l'homme était capable de tout affronter avec le sourire, et ça, il en savait quelque chose. Et puis, après tout, depuis le temps Pietro ne s'était jamais vraiment entiché d'une fille, ses relations ne duraient généralement pas plus d'un mois, et le plus souvent ses amourettes se réduisaient à une simple nuit. Bertha, pas rancunière pour deux sous lui servi un grand bol de café au lait, du pain tout juste sorti du four et sorti des pots de diverses confitures ainsi qu'une plaquette de beurre. Le jeune Frateli profita du festin pour correctement se remplir la panse, un peu de bonne nourriture ça faisait du bien pour nettoyer un estomac souillé par le vin et la bière. Le petit déjeuner pris il remonta à sa chambre, la demoiselle n'étant toujours pas réveillé, il ne fit pas le moindre bruit, rejoignant sa salle d'eau personnelle. Il se mouilla le corps, se frotta avec des essences importées de Lucina, se parfuma, et se lava même la bouche et les dents avec du charbon. Dans la bouche ça avait un gout horrible, mais ça avait l'avantage de bien blanchir le râtelier. La toilette faite, il s'habilla, chemise blanche, pantalon noir, cravate noire, chaussures cirées en cuir noir et enfila finalement sa veste...devinez la couleur, noire bravo ! S'examinant une seconde dans son miroir, il attrapa ensuite son carnet auquel était accroché un crayon de bois. Il jeta un dernier regard à la demoiselle, toujours aussi nue, dommage, il ne la reverrait sûrement plus jamais.

* Pourtant ça m'intrigue...comment elle avait fait ça...j'étais positionné comme ça...et sa jambe gauche était comme ça...bah laissons tomber...*

Il dévala les escaliers à toute vitesse, lança un bonjour à ses parents qui venaient tout juste de se lever et sorti. La porte claqua derrière tandis que l'air de la rue et le soleil l'accueillirent à l'extérieur, Equilios était vraiment une belle ville. Le jeune Frateli n'avait pas forcément envie d'aventure, ni de combats, ce qui lui importait c'étai de dégoter des bouquins, des personnes, enfin bref toutes choses susceptible de noircir son carnet de notes. Mais Equilios n'était plus vraiment intéressante, il avait interrogé la plupart des gens, s'était fait envoyé balader par des voyageurs, avait lu la totalité des livres de la Grande Bibliothèque d'Equilios concernant l'histoire de son monde. Bref, plus rien ici ne pouvait encore exciter sa curiosité, il ne lui restait donc plus qu'à trouver de quoi se documenter !

* C'est parti !*

Invité

Voilà quelques jours que l'Umbrien voyageait. Suite à la découverte de ce fameux portail entre les monde, il avait décidé de visiter une grande ville. Ayant porté son dévolu sur Equillios il ne tarda pas à arriver devant les majestueuses portes de la cité. Celle-ci avait l'air immense, de plus il faisais un temps radieux, et même si le Kitsune préférait le Désert ou les lieux sombres, il se dit que c'était un jour parfait pour visiter. Malheureusement, même à l'entrée de la ville, les gens le dévisageait. Les créatures de son espèce était-elle si rare dans cette région ? Il pénétra donc dans la ville, observés, épiés, dévisagés. C'était vraiment désagréable. Mais il devais absolument réussir à passer outre ce problèmes. Et même si les enfants le fuyaient dès qu'ils le voyait, il devait ne pas faire attention. Une légère brise soufflait sur la ville, caressant le poil de Yozora, de plus le soleil se levait à peine, bientôt les enfants seraient à l'école, les adultes au travail. Les rues seraient donc plus tranquilles. Il rencontra néanmoins un groupe de quatre aventuriers qui le dévisagèrent en voulant le provoquer. L'un d'eux fit même mine de dégainer son arme, surement qu'il prenait le Kitsune pour un monstre banal. C'est comme cela que le Kitsune arriva dans les quartiers résidentiels d'Equillios.
Ainsi le renard regardait les habitations de plus ou moins grandes tailles, se questionnant sur les matériaux avec lesquelles les bâtisses étaient fabriqués. L'une était totalement jaune, et devant elle s'étendait un jardin modeste. Tandis qu'une autre un peu plus loin ressemblait à un château et était précédé par un immense parc.

*Comment font les humains pour vivre cloitré ainsi entre quatre murs ? Je comprends que certains veuillent s'en aller.*

Le jeune Kitsune repensait à la sensation de Liberté qu'il avait lorsqu'il voyageait. Il l'avait toujours eut puisqu'il n'avait jamais été posé, il n'avait jamais de maison, de lieux fixes ou habiter, c'était un nomade. Il avait toujours dormi à la belle étoile, toujours chassé le gibier, toujours récupéré les plantes qu'il fallait. Certains membres de son clans se déplaçaient à Umbra, mais cela arrivait très rarement. Puis des souvenirs de la vie avec son clan lui revinrent. Il se souvint de quand il jouait avec ses frères dans une petites tanière alors qu'ils marchaient toujours à quatre pattes. Pendant ce temps un nuage solitaire passait dans le ciel, seulement porté par la fine brise qui raffrachissait la ville de manière très agréable. Le soleil avait déjà gagné du chemin et il devait être aux alentours de neuf heures.
Dans ses pérégrinations le Kitsune avait perdu sa route et cherchait le quartier marchand, afin de s'approvisionner en objets de soins avant de repartir. Il aperçu alors un homme, très bien habillé, les cheveux courts et bruns, marcher au loin. Celui-ci avait la démarche dansante de l'homme joyeux qui aimait la vie. Yozora essaya de le rattraper mais celui-ci marchait vite et prenait de l'avance. Il fut obligé de courir pour rattraper le jeune homme avant de l'interroger de sa voix aux sonorités canines. L'homme se retourna alors, il paraissait plutôt jeune, mais avais passé le stade difficile de l'adolescence. Le renard espérait que celui-ci ne fuit pas.

"Excusez-moi, je voudrais juste savoir où est le quartier marchand d'Equillios ?"

L'homme ne paraissait pas étonné, mais plutôt pleins de curiosité à son égard. La réaction ne se fit donc pas attendre.

Equilios se rebâtissait lentement, petit à petit les habitants de la cité s'étaient réunis pour reconstruire ce qui pouvait être réparé, le combat contre l'Esprit Déchu avait laissé ses marques. Si la guerre éclatait, les simples civils seraient les premiers touchés par les atrocités et la destruction...Saladin marchait dans la ville et c'est exactement à ça qu'il pensait. Il ne voulait pas voir ces habitants mourir un à un à cause des privations, des batailles, des conflits. Pourtant tout ceci était inévitable, les gens allaient mourir, pas tous en même temps, juste quelques uns chaque jour...mais au bout d'une simple semaine on pouvait atteindre la centaine de morts. Une guerre durant généralement plus d'une semaine, alors combien seraient mort à la fin de la guerre...et qu'en serait-il dans la campagne d'Harmonia, sachant bien entendu que Saladin prenait aussi en compte dans son calcul les deux autres mondes. Toute guerre était affreuse, beaucoup de gens allait souffrir...si il en avait eu les capacités il aurait préféré éviter cette triste conclusion des tensions entre guildes et clans. Mais un seul homme ne pouvait se dresser sur la marche du temps, la guerre allait éclater, ce n'était plus qu'une question de temps. L'Harmonien avait beaucoup réfléchi depuis la bataille contre l'Esprit Déchu, et il en était arrivé à la conclusion qu'il était de son devoir de protéger les hommes et les femmes des Trois Mondes.

* Heureusement que les Gardiens sont là...on verra comment préparer tout ça...*

Quoiqu'il en soit, malgré les pensées sombres de l'Harmonien, la journée était belle, et en règle générale, les gens d'Equilios semblaient plutôt heureux. Cela faisait chaud au cœur de voir ce peuple, si faible, si fragile, sans le moindre pouvoir, sourire en de pareilles circonstances. C'est ce qu'il y avait de beau avec les êtres humains sans pouvoir, la nature les avait fait faibles certes, une simple boule d'arcane serait suffisante pour les faire passer de vie à trépas, et pourtant ils pouvaient faire preuve d'une résistance hors du commun. Leur union, la fraternité était une force, ils avaient aussi le pouvoir de s'entraider afin d'affronter des périples encore plus grand. Saladin rigola à cette pensée, peut-être y avait-il encore de l'espoir, si un jour tout ces humains sans pouvoir s'unissait, même le plus puissant des manieurs de pouvoir ne pourrait faire grand chose contre eux. Dans une certaine mesure, ces humains représentaient une force d'opposition très forte aux Esprits Déchus ou aux membres de l'Ordre Nouveau.

* Sachant qu'en plus ...quoiqu'il arrive je ne serais jamais très loin...pour leur venir en aide...*

L'Harmonien en était là de ses pensées lorsqu'il vit une sorte de loup garou courir vers un jeune homme en costume. La présence de l'espèce de loup garou ne le surprenait pas, après tout il avait vu des choses bien plus étranges. Le jeune homme ne semblait pas avoir remarqué la présence de la bête, tandis que la bête fonçait sur lui...comment réagir, allez savoir, il allait sûrement se faire bouffer. Ni une ni deux, Saladin franchit la distance qui le séparait du loup en moins de deux secondes, il n'entendit pas la question que le loup posa au jeune homme et fit tomber la bête à terre. L'Harmonien, se tenant de toute sa stature au dessus du loup garou le menaçait avec son sabre d'abordage dont la pointe titillait la gorge du loup. Il l'aurait bien occis comme ça, sur le coup, car un loup était une menace, mais là...que dire, si ce n'est que la morphologie de la bête était différente de celle d'un loup garou, et que ce dernier avait un regard trop intelligent pour être une simple bête assoiffée de sang. Saladin regarda le loup, puis le jeune homme en costume, avant de ranger son sabre et même d'aider le loup à se relever.

- Pardonnez moi il y a méprise, j'ai cru que vous vouliez attaquer ce jeune homme.

Pietro se promenait avec la joie habituelle qu'il affichait en toutes circonstances, même dans cette circonstance, il avait sur le dos un petit sac, il ne reviendrait pas chez lui avant un petit bout de temps et ses adieux avaient été plus que courts. L'important pour lui était de voyager désormais, et la tache ne serait sûrement pas simple. Par ou commencer, déjà par quitter Equilios et se mettre à arpenter le monde dans sa totalité. Avec ce parcours il glanerait toutes les infos, les livres, les anecdotes et témoignages nécessaire à la rédaction de l'Histoire. L'entreprise n'avait rien de simple, bien au contraire même, mais le jeune Frateli s'en moquait, il souhaitait plus que tout se lancer dans son Histoire et ce au plus vite. Mais son aventure risquait d'être entachée bien vite par des accrocs, le premier arriva bien plus vite que prévu...tandis qu'il courait, presque sautillant à travers les rues, il cru entendre quelqu'un l'interpeller. N'y portant pas grande attention il continua son chemin, pourtant un deuxième appel le fit s'arrêter, était-ce Bertha qui le suivait pour lui donner de quoi grignoter sur la route. Il se retourna, et vit un loup, loup au premier abord, le jeune Frateli décrypta la morphologie de cet être étrange pour en conclure que cette bête avait plus les particularités du renard. Mais quel renard, bien debout sur ses deux pattes arrière, un pelage sombre, des mains griffues, et une épée aussi grande que lui dans le dos. Pour tout vous dire, c'était bien la première fois que Pietro voyait ça.

"Excusez-moi, je voudrais juste savoir où est le quartier marchand d'Equilios ?"

Le jeune Harmonien toisa la bête, finalement il n'avait pas l'air si dangereux, il était même très poli. Pietro n'en fut que plus impressionné, il avait à peine fait quelque pas en dehors de chez lui qu'il rencontrait déjà une créature surprenante, peut-être pourrait-il lui poser quelques questions. Pour cela, il fallait engager la conversation, c'est donc avec son sourire habituel que le jeune Frateli commença la formulation de sa réponse.

- Alors pour le quartier mar...

Pietro eu simplement le réflexe de faire un bond en arrière tandis que la masse du renard humain s'étendait par terre sous l'assaut que venait de lui porter un homme dans le dos. Le jeune Harmonien examina le nouvel arrivant de cette étrange scène, un humain banal, mais cet air sur son visage était assez étrange, il avait l'air d'un rodeur, quelqu'un qui avait usé le cuir de ses bottes sur beaucoup de sentiers et croisé le fer à de nombreuses reprises. L'expression de l'étranger, tandis qu'il menaçait le renard humain de mort, n’avait rien d'agréable, il avait apparemment une certaine détermination, mais pour une raison qui échappa à Pietro, l'étranger libéra le renard de son emprise et l'aida même à se lever.

- Pardonnez moi il y a méprise, j'ai cru que vous vouliez attaquer ce jeune homme.

Tout ceci était donc basé sur une impression, il avait attaqué le renard humain parce qu’il avait eu l'impression que ce dernier s'en prendrait à lui. Pietro fut assez surpris, un homme capable de sortir son arme comme ça pour défendre le premier venu contre le premier danger venu. C'était sûrement un combattant d'exception...pourtant si jeune, à la voir comme ça le jeune Frateli aurait donné à l'étranger une vingtaine d'années pas plus, alors pourquoi cette impression de longue expérience ? La question ne se posait pas pour le moment, Pietro se frottait les mains intérieurement, il n'avait pas fait 200 mètres depuis le palier de sa maison qu'il tombait sur deux personnalités différentes et très intéressantes. Le tout était de les garder prêt de lui un petit moment, le temps de leur soutirer quelques informations.

- Drôle de façon de faire connaissance, en espérant qu'il n'y aura pas de rancune de votre part maitre renard, je m'appelle Pietro, et en ce qui me concerne je me dirigeais justement vers le quartier marchand, nous pourrions faire la route ensemble ?

La question du jeune Frateli était surtout adressée au renard humain dont il apprendrait bientôt le prénom. Il ne s'agissait pas bien entendu d'ignorer le second élément de son début de recherche, c'est pour il se tourna vers le guerrier de vingt ans avant de lui adresser ces quelques mots.

- Vos pas vous mènerait-ils par hasard vous aussi vers le quartier marchand ?

Invité

Le jeune homme qui se tenait devant le Kitsune, n'étais ni apeuré, ni horrifié mais plutôt curieux et observait un être aussi étrange que Yozora avec un vive intérêt. Le renard géant quand à lui faisais onduler ses neufs queues de manière totalement inconsciente, cela montrait qu'il était pacifique, il ne pouvait s'empêcher de parler comme les hommes et comme les animaux en même temps. Le jeune homme amorça un début du réponse :

"Alors pour le quartier mar..."

Il n'eut jamais le temps de finir sa phrase. Yozora était violemment projeté au sol et tandis qu'il se retournait tant bien que mal il se retrouva face à face avec un homme d'une dizaine de centimètres plus grand que lui, aux cheveux sombre et le visage pâle. Ce qui choqua le plus le Kitsune c'est le regard de cet être, Il était d'un noir absolu, seulement cerclé d'un peu de gris. Le renard observa rapidement le sabre d'abordage qui pointait vers sa gorge. Tout cet être puait le trop d'expérience. Des bottes usées, une lame plus qu'effilée, il valait mieux que Yozora fasse profil bas, il n'était pas rare qu'on le prenne pour un monstre, mais s'il se rebellait il y avait de fortes chances qu'il se fasse occire, ce qui lui déplaisait fortement. Quand le regard du Kitsune croisa celui du guerrier, il vit alors un expression de honte sur le visage de celui-aux-yeux-noirs. Apparemment il venait de comprendre la situation. Il lui tendit une main que Yozora saisit afin de se relever, tout en s'aidant de la force de ses neufs queues.

- Pardonnez moi il y a méprise, j'ai cru que vous vouliez attaquer ce jeune homme.

Yozora lui fit un signe de la tête signifiant que cela n'était pas grave, après tout il était habitué. C'est pour cela qu'il évitait les villes, ce n'étais pas forcément agréable de passer pour un monstre assoiffé de sang auprès des aventuriers, trop habitués à voir des horreurs qu'ils préféraient éviter de se faire tuer en l'attaquant d'abord. Mais le pire pour Yozora c'était de voir les enfants fuir sur son passage. Le Kitsune se demandait quel genre d'homme attaquait ses adversaires par derrière. Lui ne connaissait que le code d'honneur de son clan, et cela était interdit d'attaquer un ennemi sans qu'il nous voit, même un monstre. C'était de la triche.

- Drôle de façon de faire connaissance, en espérant qu'il n'y aura pas de rancune de votre part maitre renard, je m'appelle Pietro, et en ce qui me concerne je me dirigeais justement vers le quartier marchand, nous pourrions faire la route ensemble ?

La question était davantage posée au renard qu'a celui-aux-yeux-noirs. Mais par politesse, l'humain-bien-habillé demanda au guerrier s'il partait lui aussi dans cette direction afin qu'il les accompagne. Le Kitsune plaqua son poing sur sa poitrine, au niveau de son cœur. C'est ainsi qu'ils avaient l'habitude de saluer les gens chez lui.

-Mon nom est Yozora, et ce serait un plaisir, que j'espère partagé, de voyager avec vous jusqu'aux quartiers marchands.

Celui-ci en profitait pour jouer avec ses queues, une restant droite à la verticale histoire de montrer qu'il était méfiant envers le guerrier tandis que les autres ondulaient de manière pacifique.

Saladin était plus confus que jamais, depuis quand les loups-garous avaient neuf queues...s’il était du genre gaffeur il se serait tapé le visage avec sa main. Mais il préféra garder son calme et son sang froid, s'assurant qu'il n'avait pas fait de mal à la créature. Quelque chose le surpris cependant, le jeune homme, celui que Saladin pensait être attaqué ne semblait pas effrayé le moins du monde, juste surpris de la réaction de l'Harmonien. Pourtant, à bien le juger, ce jeune homme semblait être une sorte de gosse de riche tout juste sorti de chez papa maman pour aller faire quelques courses...mais non, il était tout à fait calme, il invita même la créature à le suivre au quartier marchand. L'Harmonien épousseta quelque peu ses vêtements et jugea bon qu'il était temps pour lui de faire demi-tour et de laisser ces deux là tranquilles...mais le jeune homme l'invita lui aussi à les rejoindre. Saladin toisa le jeune homme, si la créature semblait avoir un passé de guerrier, le jeune homme en revanche semblait tout à fait innocent. Cependant, à bien y réfléchir, il ne faisait que se promener dans Equilios, aller avec ces deux là ne le dérangeait pas...il pourrait converser avec eux et prendre le temps de correctement fournir des excuses à ce...cette...l'espèce de loup.

- Avec plaisir, mais je ne me suis pas présenté, Saladin, Harmonien.

Il aurait aussi pu dire qu'il était Intendant des Gardiens des Mondes, mais en ces temps de guerre, se présenté comme tel ne donnait pas toujours de bons résultats. Il reluqua un petit coup Yozora, parce que c'est ainsi que se nommait la créature...une de ses queues pointait méchamment le ciel, il ne semblait pas particulièrement content de savoir que Saladin allait les suivre. Après tout c'était tout à fait compréhensible, qui aimait se faire agresser de la sorte parce qu'on vous a mal jugé sur votre apparence ? Quoiqu'il en soit le trio improbable se mit en marche pour les quartiers marchands, le jeune homme bien habillé ouvrait la marche, Yozora et Saladin fermait la marche...mais l'Harmonien restait cependant en retrait, il ne voulait pas déranger le...il était sûr d'avoir déjà vu ça. Son expérience lui jouait des tours, mais il avait déjà rencontré des créatures semblables à Yozora. Sur Umbra...il y avait un petit moment déjà, il était tombé sur un petit village de créatures comme lui.

* Aah...ça m'énerve quand je n'arrive pas à remettre un nom sur quelque chose...ma mémoire me joue des tours...faut dire que je me fais vieux...81 ans...*

Réflexion toujours amusante quand on sait que des trois compères, Saladin semblait être le plus jeune avec ses 20 années d'apparence. Le trio avait à peine fait quelques mètres lorsque Saladin frappa de son poing fermé dans son autre main à la paume ouverte, ce geste symbolisant une sorte de "Bon sang, mais c'est bien sûr !". Oubliant alors qu'il l'avait agressé il y avait moins de deux minutes, la main de l'Harmonien se referma sur Yozora qu'il tourna sans ménagement vers lui. Cette fois ci cependant l'Harmonien n'avait aucune expression de méchanceté, c'était juste un sourire qui étirait son visage avec un air assez satisfait et enjoué.

- Yozora, tu es un Kitsune...si on m'avait dit que j'en croiserais un ici, à Equilios !

L'homme renard-garou se présenta après avoir plaça son poing contre sa poitrine, peut-être une habitude chez lui, sûrement une coutume de son peuple, un peuple dont Pietro ignorait tout, un peuple qu'il lui restait encore à découvrir, rien qu'à cette idée le jeune Harmonien se mit à jubiler intérieurement.

-Mon nom est Yozora, et ce serait un plaisir, que j'espère partagé, de voyager avec vous jusqu'aux quartiers marchands.

En plus il faisait preuve d'une remarquable politesse pour une bête. Mais ce n'était pas la fin de tout ceci, le guerrier semblait vouloir aussi les accompagner, Pietro remarqua d'ailleurs que l'étranger était assez jeune, disons une vingtaine d'années pas plus, et malgré ça il dégageait une sorte de trop plein d'expérience.

- Avec plaisir, mais je ne me suis pas présenté, Saladin, Harmonien.

Pietro se frotta encore une fois les mains intérieurement, ces deux là, sujets d'études particulièrement allaient le suivre, il allait lui de son coté pouvoir en apprendre plus. Discrètement, il sorti son carnet et griffonna sur une page le nom "Yozora", et sur l'autre le nom de "Saladin", ceci fait il rangea son précieux carnet de notes. Les trois hommes commencèrent à marcher, tout en marchant le jeune Harmonien se présenta à son tour.

- Je manque à mes devoirs, Pietro Frateli pour vous servir.

Ces trois n'eurent pas fait cinquante mètres que le dénommé Saladin empoigna Yozora assez brutalement. Pietro eu un geste défensif, pensant que le guerrier allait frapper encore une fois le renard humain à neuf queues, mais il n'e fut pas ainsi le moins du monde !

- Yozora, tu es un Kitsune...si on m'avait dit que j'en croiserais un ici, à Equilios !

Pietro eu un mouvement de surprise, un Kitsune, c'était sûrement le nom du peuple, ou de la race de Yozora, les infos arrivaient donc si vite, et sans qu'il n’ai à les demander lui même. Avec un certain empressement il sorti à nouveau son carnet, il griffonna le mot "Kitsune" et se plaça juste à coté de Saladin pour regarder Yozora.

- Pardonnez moi mais qu'est-ce qu'...aaah !

Dans sa précipitation le jeune Frateli avait buté contre l'épaule de Saladin, ceci le déséquilibrant il ne manqua pas de marcher sur une bouteille vide trainant dans la rue. La chute sut spectaculaire, le jeune Harmonien tomba au sol bousculant quelques passants au passage. Il se releva tant bien que mal, époussetant du mieux qu'il pouvait la poussière encombrant ses vêtements et s'excusa auprès de la foule avec un grand sourire gêné. Ce petit incident mis à part, il se tourna à nouveau vers Yozora.

- Oui donc, les Kitsune, c'est ton peuple Yozora, tu peux m'en parler un peu ?

A vrai dire, malgré son large sourire, Pietro n'inspirait pas trop confiance sur le coup, il avait les yeux du mec complètement passionné, voir même excité par ce qu'il venait de découvrir, et surtout par ce qu'il allait découvrir. Pour en rajouter un peu plus il tenait son carnet à la main, tandis que l'autre attendait, limite tremblante, serrant un stylo, afin de noter les précieuses informations.

Invité

Le dénommé Saladin décida de se présenter au moment ou ils commençaient à avancer. Il aperçut aussi l'autre humain noter quelque chose sur un petit carnet, il essayait d'être le plus discret possible, mais ce détail n'échappa pas à Yozora et probablement pas à Saladin. C'est alors que l'homme-au-carnet se présenta.

- Je manque à mes devoirs, Pietro Frateli pour vous servir.

Ils continuaient leurs avancées en silence, Pietro à l'avant, Yozora au centre et Saladin un peu plus en arrière. Le vent soufflant de face apporta des odeurs de vêtements propres et bien mis émanant de Pietro tandis qu'en se retournant légèrement, on pouvait apercevoir un air pensif se dessiner sur le visage du apparemment jeune guerrier.

*Ce n'est pas possible, il est forcément plus vieux que cela ! On peut pas respirer la force et la sagesse à ce point là...*

Alors Yozora entendit un petit claquement, comme deux poings qui s'entrechoquent de manière inoffensive puis une pression de main à la force non mesurée et néanmoins importante le força à se retourner. Le visage de Saladin était illuminé tandis que Pietro avait eu un mouvement de recul craintif.

- Yozora, tu es un Kitsune...si on m'avait dit que j'en croiserais un ici, à Equilios !

Le Kitsune se mit alors à sourire, ainsi il en avait déjà croisé. C'est rare un aventurier assez expérimenté et assez chanceux pour rencontrer ses semblables. Cependant il n'avait surement pas croisé son ancien clan, celui-ci ne l'aurait pas laissé en vie, surtout avec le nouveau chef de meute qu'ils avaient. Pietro lui s'approchait pour essayer de mieux entendre et griffonna autre chose sur son carnet. Malheureusement celui-ci buta contre Saladin et la chute fut plus que ridicule. Les deux guerriers riaient aux éclats tandis que le jeune homme se relevait en s'excusant auprès des passants bousculés. Mais ses yeux brillaient d'envie de savoir.

- Oui donc, les Kitsune, c'est ton peuple Yozora, tu peux m'en parler un peu ?

Cette fois-ci il tenait son carnet dans sa main, serrant son stylo tout en tremblant. Ainsi il cherchait seulement des informations sur les Kitsunes.

-Comme vous pouvez le distinguer nous sommes les fameux renards à neuf queues. Nous vivons en clan de maximum une vingtaine de membres fonctionnant comme une meute de loups ou comme vos villages et villes. Il y a donc un chef et tutti quanti. Le mien était le clan de Sombre Lune. Un des plus grands et des plus secrets des clans des Kitsunes.

Les souvenirs lui revinrent malheureusement en tête et vit ses frères et sœurs massacrés. Son ancienne vie lui manquait énormément.

-J'ai été contraint à l'exil, ainsi tu n'as pas pu croiser le clan de Sombre Lune, puisque depuis peu, ils tuent toutes les personnes et êtres qu'ils croisent. Notre fourrure noire est spéciale à notre clan d'ailleurs, d'habitude nos semblables sont blancs ou roux.

Puis il se tourna vers Saladin.

- Vous êtes plus vieux que vous n'en avez l'air j'imagine. Cela serait-il indécent que je demande pourquoi ?

Le jeune Pietro sembla être intéressé par la remarque de Saladin, s'y bien qu'il s'approcha de Yozora en vitesse et buta contre l'Harmonien avant de se prendre un joli gadin. Le ridicule ne tuait pas malgré tout et le jeune Harmonien fut bientôt sur pied, ce n'est qu'à ce moment là que Saladin remarqua que Pietro tenait à sa main un carnet et un crayon, d'un coup d'œil il remarqua Saladin et Yozora de griffonner sur ces pages. Qui était Pietro, une sorte de journaliste, mais non, vu la question qu'il posa à Yozora il devait plutôt être naturaliste, ou anthropologiste. Quoi qu'il en soit, Yozora, en Kitsune bien poli qu'il était répondit à la question de Pietro, lui faisant un exposé bref mais complet de ce qu'étaient les Kitsune. Bien entendu il ne rencontra pas dans les détails, tout peuple avait son originalité, avec ses coutumes, ses habitudes, ses croyances, ses rites, etc. Saladin regarda avec amusement Pietro griffonner avec avidité tout ce qui sortait de la bouche du Kitsune, apparemment tout ceci l'intéressait. Yozora se tourna vers Saladin une fois ceci terminé et lui posa la question délicate sur son âge...était-il découvert, sûrement. Saladin sourit, mais ne put que répondre.

- Je n'en sais rien Yozora, j'ai 81 ans cette année, pour 20 ans tout au plus en apparence...je ne sais moi même pas d'où je tire cette longévité, une sorte de mystère de la nature.

L'Harmonien avisé jeta un coup d'œil au soleil, le temps passait, il comptait bien accompagner ses compagnons au quartier marchand, mais ceci fait il retournerait chez lui profiter d'un sommeil du juste. Après tout il revenait d'une longue promenade et il avait envie de dormir tout son saoul. C'est pourquoi tout en continuant son récit il intima ses amis à continuer leur route. Mieux valait partir d'ici de toutes façons, beaucoup de gens regardaient ce drôle de trio. Un guerrier, une sorte de renard-garou, et un jeune homme tombant par terre.

- J'ai rencontré un groupe de Kitsune ici sur Harmonia, il y a 15 ans de cela, ils étaient une dizaine tout au plus, des vieux renards tous sur le point de rendre l'âme, une sorte de vieux clan voué à disparaitre...j'ai appris à les connaitre durant un mois, ils ne m’ont jamais attaqué ou montrer de signes d'agressivité envers moi...pour tout dire je les ai même trouvé plus poli que beaucoup d'êtres humains. J'en ai recroisé plus récemment, quelques mois environs, sur Umbra, ceux ci se sont montré un peu moins coopératifs.

Saladin regarda alors Pietro, qui notait encore, s'attachant maintenant aux dires de l'Harmonien. Il fut surpris, que pouvait bien exercer Pietro comme métier, il n'avait pas la carrure d'un guerrier, semblait pour tout dire trop propre sur lui pour partir à l'aventure, c'était à vrai dire un personnage singulier. Dans sa façon d'être il était peut-être même plus intriguant que le Kitsune. Par une envie d'en savoir plus, étant donné qu'on en était à s'avouer qui on était, Saladin ne résista pas à la curiosité et demanda finalement.

- Hey Pietro, pourquoi tu écris comme ça...tu es écrivain ?

Saladin => 3xp's
Yozora => 3xp's
Pietro => 3xp's

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