J'ai cru voir un gros toutou ? [pv Ely] [Terminé]

Il était là. Il le sentait. Sur sa peau qui suait à grosse goûte malgré l'absence totale de chaleur, les poils s'étaient hérissés sous un frissons d'anxiété. Non, de peur. Elle était là. La chose qui le poursuivait depuis quelques mètres déjà. Il entendait vaguement par moment quelques raclements de griffes, des grondements étranges et des bruits de salives dégoulinant sur le sol gelé. Elle était là. Non loin. Il le sentait. Il le savait. Il le devinait plutôt, puisqu'aucune preuve tangible ne venait appuyer ses pensées troublées. Ses pas sur le sol ne faisait presque plus de bruit, dernier espoir d'échapper à cette
créature tout droit sortie des limbes.
Il serra les dents lorsque ses bonne vieille - plus vieille que bonne d'ailleurs - chaussures tout terrain firent crisser quelques cailloux. Sa main se porta instinctivement à la garde de sa bonne vieille épée argentée qu'il savait inutile contre la plupart des adversaires qu'il pourrait rencontrer ici. Il déglutit, le coeur battant la chamade. Tout allait finir de cette façon ? Vraiment...
Non. Il se retourna. Le couloir ne semblait pas finir. Au bout, il y avait de la lumière. Peut-être la créature avait-elle peur du soleil ? Oui, peut-être... Il chercha à s'imaginer la sensation qu'on pouvait avoir lorsque les chairs se déchirent sous des crocs animés de rage. Il se mordit les lèvres jusqu'au sang pour parvenir à garder son sang froid. Du moins ce qu'il en restait. Tant pis, il n'avait plus le choix.
Il s'élança de toutes la vitesse de ses grandes pattes à travers le long chemin vers son salut. En atteindrait-il jamais le bout ? Il se posa la question. Il ne se retourna pas, de peur de perdre le peu d'avance qui lui restait. Il entendit aussitôt derrière lui un hurlement qui n'avait rien de naturel. Même un monstre n'aurait pu faire ce bruit si affolant.
Et ponk. Chacun de ses pas frappait le sol avec une brutalité surprenante. La force du désespoir. Et reponk. Il ne voyait plus le temps défiler. Survivre était le sol mot gravé au fond de son esprit. Et rereponk. Il ne remarquait même plus la glace qui recouvrait tout. La température n'avait plus d'importance pour lui depuis un moment déjà. Et...
La fin. Ou du moins le début de son espoir. Le trou ! La porte qui menait à ce monde de paix dont il rêvait depuis sa satanée entrée ici. Oui... Son entrée...

Il était venu ici depuis plusieurs déjà - donc, il avait déjà faim, mais c'est inutile de le préciser si vous connaissez le personnage... - guider par la présence d'une étrange magie. Les cheveux tombant autours de ses yeux en de courtes mêches brunes et pointues, sa cape d'un gris sombre masquant la moindre partie de son anatomie, le pantalon noir et souple qui lui plaisait temps - même si les quelques marques de ses incompétences passées indiquaient le contraire - sa bonne vieille veste en cuir tout aussi sombre usée par les intempéries, il s'était enfoncé dans ce dédal impressionnant. Seul détail possitif de son apparence, la douche était récente. Il avait remonté une rivière pour arriver ici et, forcément, lorsque de l'eau, un sol glissant - glacé - et un énergumène de cette espèce se croisent, il arrive immanquablement un "plouf" qui, si il a grandement affecté la fierté masculine de cet être "meurtri", a fait un grand bien à son niveau d'hygiène.
Curieux et stupide, comme à son habitude, il en avait donc recherché la nature et surtout la source. Et bien évidemment, vous vous doutez qu'il... n'y était pas encore parvenu. Enfin, il l'aurait sans doute fait si cette chose ne l'avait pas surpris, animant aussitôt son instinct de survie et provoquant son départ précipité.

Son sourire n'eut pas le temps de se transformer en cri de joie. Sortie, oui. Effectivement, il pouvait choisir de ne pas se faire dévorer vivant par une monstruosité. Sauf que... cela impliquait de sauter dans le vide... Enfin, le vide... Pas exactement. Il n'y avait d'une vingtaine de mètres de hauteur ! De la rigolade ! Presque...

- Meeeeeeeerde...

Son ton était presque suppliant. Désespéré, il se retourna pour affronter enfin cette chose en face à face.

Pour être exact, il ne sut si c'était en faisant ce mouvement qu'il avait glissé, où si ce fut un instinct défensif qui le poussa à reculer lorsque les centaines de chauve souris sortirent du trou en hurlant, enfin heureuses de pouvoir se dégourdir les ailes et jouer un peu.
Toujours est-il que le monde se mit étrangement à tourner. Notre bonhomme était plein de ressources. Il aurait sans conteste inventé une miraculeuse techniques ancestrale pour se tirer de cette situation embarrassante mais, dans un élan de fainéantise désespérant autant que désespéré, il utilisa tous les pouvoirs qu'ils possédaient pour limiter les dégâts sur son intégrité physique. Bien entendu, le résultat ne fut pas tout à fait celui escompté :
C'est donc avec de jolies mimines toutes flambantes dans une armure de glace hérissée d'épine et parcourue d'une multitude d'éclair qu'il heurta le sol avec un bruit assourdissant.

Il cligna des yeux alors que la glace fondait à la vitesse grand V, fixant de façon exaspérée les trucs noirs volants qui tournaient sous le gigantesque plafond d'un argent luminescent.

- ... J'ai mal.

Elysandre marchait maintenant de bonnes heures depuis qu’elle s’était réveillée. C’était comme si la jeune fille était dans une bulle et que personne ne pouvait la rejoindre pour lui parler ou quoique se soit d’autres. Elle repensait à ce phénomène mystérieux qui s’était produit alors qu’elle était motivée pour partir. C’était bien la première fois que ça lui arrivait et elle était persuadé que ce n’était point une hallucination ou bien un mauvais rêve. Enfin… C’était-elle vraiment endormie ? Ça encore, c’est une tout autre histoire… La jeune fille était tout embrumée dans sa tête et elle essayait tant bien que mal de tout remettre en ordre. Étant assez ordonnée, c’était plutôt quelque chose de facile à faire pour elle cependant, elle repensait toujours à ce message, cette voix, cette apparition. Mais bon, ce n’était pas en y pensant tout le temps qu’elle allait avoir des réponses donc elle préféra se concentrer sur la direction où elle allait. En effet, elle n’avait même pas prit la peine de voir où elle se rendait et constata qu’elle se trouvait devant la zone où se trouvait les montagnes de glace. Elysandre commença d’ailleurs à ressentir le froid et elle fut parcourut de frisson. C’est là qu’on se demande si cette sensation n’est pas, parfois, plus psychologique qu’autre chose… Elle s’arrêta et pris le temps de prendre sa cape à capuche de couleur bordeaux qu’elle avait soigneusement plié et rangé dans le sac qu’elle avait pensé de prendre au cas ou… Bref ! Cape mise, il était temps d’y aller. Elle n’avait pas fait demi tour puisqu’elle se disait que si elle avait marché jusqu’ici sans s’en rendre compte, c’est qu’il y avait forcément une raison… Rien n’arrive par hasard ( Kung fu Panda es-tu là? \o/) et cela, elle l’avait suffisamment entendu durant toute son enfance.

Elysandre avait finit par s’engouffrer dans ces montagnes de neige et finalement, ce n’était point psychologique. A présent, elle pouvait le dire: il fait vraiment TRES froid. Ce n’était pas non plus difficile à deviner… Elle se félicita d’avoir penser à apporter ce qui lui fallait et de n’avoir pas mis de jupe pour une fois… Effectivement, la jeune femme avait toujours un haut de style Kimono qui la couvrait extrêmement bien de couleur rose voire saumon avec une fine bordure dorée. Pour le bas, elle avait opté pour un pantalon aussi blanc que la neige qui l’entourait. Le seule souci était peut être ses chaussures. Résistantes, certes, mais Elysandre ressentait tout de même le froid dans ses petits petons. Elle espérait pouvoir trouver un abri ou sortir de toute cette neige un jour et surtout… Rien rencontrer sur son passage qui soit néfaste pour elle… C’était certainement pas le moment pour elle de mourir, hors de question. Elle devait… Accomplir des choses, « le » retrouver juste pour savoir si « il » allait bien et rien d’autres… Puis aussi participer à cette guerre apparemment mais stop. Stop les réflexions, elle aura tout le temps d’y réfléchir plus tard. Elle préféra… Contempler le paysage. Elle n’était jamais venu dans cet endroit et s’attendait à tout. C’était aussi la première fois qu’elle voyait autant de neige et elle arrivait à trouver ça très beau alors qu’elle se doutait que ce qui devait se passer dans ces glaciers ne devait guère être joyeux… L’un des bons côtés de la jeune fille était qu’elle arrivait généralement à positiver même dans la pire des situations. C’est pourquoi, malgré le froid, elle se disait qu’elle avait quand même de la chance d’avoir un soleil qui ne servait à rien à part éclairer et pas réchauffer. Puis elle repensa à ce qu’elle pouvait rencontrer dans cet endroit. Peut-être pas des choses très sympathique et elle imagina toutes sortes de créature qui serait adapté à ce climat genre… Monstres poilus et tout les trucs qui pourraient les réchauffer.

Elle continuait de marcher tranquillement en accélérant le pas et changeant de direction rapidement lorsqu’elle entendait des bruits suspect qu’elle n’avait jamais ouï de sa vie. Quitte à rester en vie, autant fuir, le courage et tout le tralala passait après pour l’instant. Elysandre était des plus prudente lorsqu’elle était sur un terrain inconnu et cela n’allait pas changer de si tôt. Ayant changé rapidement une énième fois de direction, la demoiselle remarqua que si elle avançait encore, elle se retrouverait face à une falaise donc cul de sac. Elle s’arrêta car un détail l’intrigua. Ces espèces de petits trucs noirs là… Qui s’échappait du haut de la falaise. Ca sentait pas bon cela cependant, elle resta. Pourquoi ? Parce qu’une autre chose l’inquiéta encore plus. Cette fois, il y avait un autre « truc »… Plus gros et… Qui ressemblait à un humain en train de tomber de la falaise. Choquée, Elysandre n’attendit pas une seconde et courra en direction de ce qui lui semblait être un homme. Toutefois, même avec la plus forte volonté du monde, ou des mondes dans cette situations, elle n’arriva pas à temps et il heurta le sol… Quand elle arriva, toute la neige autour d’elle fondait et elle ressentit une source de chaleur chez ce jeune homme étendu. Elle entendu d’ailleurs distinctivement le son de sa voix.

- … J’ai mal.

Elysandre analysa d’abord la situation… Elle n’avait pas vraiment envie de déplacer cet homme mais si il était tombé comme cela, ça n’indiquait rien de bon pour ce qui se trouvait en haut. De plus, étant prudente, elle avait quelques herbes avec elle mais… Encore fallait-il préparer tout ça. Donc dans un premier temps, elle allait tenter de déplacer cet inconnu sur le côté où se trouvait une rangée d’arbres. Puis, un son très doux sortit de sa voix.

- Je suis vraiment désolée. Je vais sans doute vous faire affreusement mal mais pour que je m’occupe de vous, il faut que je vous déplace en vous faisant glisser vers ces arbres pour n’être à la vu de personnes…

Ce n’était certainement pas la meilleure décision qu’elle avait prise de toute sa vie mais elle avait apprit à mettre quelqu’un en lieu sur avant de pratiquer quoique ce soit. Bien que le lieu sûr ici ne le soit pas vraiment… Elle le prit alors délicatement sous les épaules en essayant au maximum de ne pas lui faire mal et le fit trainer vers des arbres comme elle le pouvait et une fois bien « cachés », elle sortit quelques affaires de son sac pour lui mettre en haut de la nuque de sorte que sa tête soit redressée. Elle repensa alors à ce que sa mère lui avait apprit à propos de ce genre de situation. Elysandre souriait malgré elle car elle pensait réellement que c’était plus elle qui utiliserait ces feuilles, herbes et autres plutôt qu’un inconnu. Elle avait aussi quelques bandage… Elle commença dès lors à un tout petit bocal ou elle y mis assez de neige, elle était partit chercher plus loin, pour qu’elle fonde en haut. Elle pris son éventail, et quelques herbes qu’elle mis dans ce récipient, mais ne le déplia et s’en servit pour écraser le tout. Sa maternel l’avait tellement bassiné avec tout ça qu’elle arrivait à le faire en quelques minutes seulement. C’était sensé diminuer la douleur mais pas guérir ce qui la créait… Cependant, c’était déjà ça. Ayant terminé sa mixture, elle se rapprocha du jeune brun et tenta de le faire boire doucement tout en essayant de le rassurer.

- Ne vous en faites pas… Tout ira bien..

Positiver, positiver… C’était vraiment la seule chose que notre chère Elysandre pouvait faire dans ce genre de situation… N’est-ce pas ? Toutefois… Elle redoutait vraiment le retour de la chose qui avait blessé cet inconnu à ce point…

Mais... Mais c'est le ciel !
Oui, un zouli ciel grisé par les nuages et le brouillard. Qui laissait pourtant filtrer la lumière. Splendide vu. Lorsqu'on était normalement allongé dans la neige molle et douillette. Pas quand on venait de se taper une chute de ce genre.

- Je suis vraiment désolée. Je vais sans doute vous faire affreusement mal mais pour que je m’occupe de vous, il faut que je vous déplace en vous faisant glisser vers ces arbres pour n’être à la vu de personnes…

... NIEH ? Mais d'où elle sortait celle-là encore ? Il n'avait pas besoin d'aide nom d'une pipe ! Il s'en tirait parfaitement bien tout seul.
Appuyant ses pensées par des gestes, il décida de se relever d'un coup pour lui clouer le bec. Décida seulement. La pratique fut un peu plus difficile à mettre en place. Premièrement, son dos refusa tout nettement de se plier, répondant à son injonction par une douleur sourde. Deuxièmement, son bras gauche sembla indiquer qu'il avait reçu la majeur partie du choc. Si sa colonne s'était mise à hurler de souffrance, le cri du premier aurait déraciné une forêt.
Il se mordit les lèvres, faisait couler un mince filet de sang le long de sa joue. Ses yeux s'étaient écarquillés une fraction de seconde. Une fraction seulement. Son visage était redevenu aussi froid que la température ambiante... Ce qui n'était pas peu dire. La lueur dans ses yeux s'affaiblit puis disparue totalement. Il évita de bouger la tête mais sentit qu'on le prenait sous les épaules. Réflexe bien naturel, il plissa les yeux en raidissant tous les muscles de son corps, se préparant à la douleur qui allait suivre. Mais à part celle qu'il s'infligea lui même, les seuls moment difficiles furent les mouvements un peu brusque de son bras gauche.

- Ne vous en faites pas… Tout ira bien..

... Joke ? Mais pourquoi on voulait le rassurer LUI ! Il allait très bien ! Roooh !

- Ça ira, je n'ai pas b...

Et gloub, vas-y que je te noies avec un truc imbuvable ! On aurait dit les remèdes miracles d'Emily. Combien de fois avait-il pu jurer qu'il préférait nettement crever que d'avaler ce truc ? Bon, il exagérait peut-être un peu. Elle ne le noyait pas vraiment, au contraire. Elle attendait qu'il avale totalement avant d'amener à nouveau le récipient à ses lèvres.
Mais aussitôt, il se reprit en déclarant intérieurement que c'était pour prolonger ses souffrances.
Comme un chien blessé prêt à mordre, il regarda d'un air suspicieux la jeune fille tout au long des soins qu'elle lui procura. N'y tenant plus, il finit quand même par lâcher, d'un ton moins des moins agréables :

- Quelque chose me dit que je suis le plus rassuré des deux. Et puis... Je ne suis pas mourant non plus.

Exact. Il allait parfaitement bien. C'est juste qu'il ne pouvait pas se lever dans l'état actuel des choses ni remuer sans se trémousser de douleur. Rien de bien grave.

- Enfin... Merci quand même.

Il préféra regarder tout ce qui lui passait devant les yeux SAUF la personne à qui il parlait. Déjà bien assez chiant d'admettre qu'il avait une dette de plus à payer... Il ferma les yeux et laissa un flot de magie couler le long de son bras meurtri. De l'eau se mit à perler à sa surface, jusqu'à faire plusieurs centimètres d'épaisseur. Puis l'eau se mit à bouger lentement, ramenant son bras sur sa poitrine non sans le faire grimacer une fois encore. Puis elle gela tout simplement, empêchant jusqu'à son épaule de bouger. Premier problème réglé. Son bras - cassé d'après son expérience - ne bougerait plus. Le plus gênant. Restait l'autre. Il rouvrit les yeux qui s'étaient remit à étinceler. Comme était-il sensé se redresser les vertèbres sans se lever, au juste ? Par magie ? Peut-être mais là, son imagination fertile n'avait imaginé aucun plan foireux.

- Hum... Euh... J'ai le dos coincé... Et... et voilà quoi...

Nouveau regard sur le côté. Il avait légèrement changé de teinte, pas vraiment fier de demander de l'aide de lui-même.

- Ça ira, je n'ai pas b...

Elysandre ne l’écouta pas et lui posa le récipient sur ses lèvres. Elle regarda l’inconnu, perplexe. Elle avait oublié pendant quelques secondes à quel point les hommes pouvaient être abrutis quand ils s‘y mettaient… De vrais petits garçons qui ne supportaient pas l'aide d'autrui et plus spécialement celle du sexe opposé. En plus de cela, vu comment celui-ci buvait le contenu du récipient, elle se dit de suite qu’elle allait certainement en voir de toutes les couleurs. Un vrai bébé quoi. C’est pourquoi, elle espéra qu’il aille mieux vite pour continuer son chemin même si ce qu’elle faisait était juste naturel pour elle. Quand il eut finit et qu’elle commença à rassembler ses affaires qu'elle avait un peu étaler partout, elle remarqua que celui-ci la fixait assez durement. En même temps, elle pouvait comprendre qu’on puisse être suspicieux quand un ou une inconnu(e) s’occupe de nous mais… Bref. Heureusement qu’elle n’était pas du genre à exiger des remerciements ou autres quand elle aidait quelqu’un sinon qui sait quelle serait sa réaction face à ça. Puis, forcément, quand elle l’entendit lui adresser la parole, ce n’était certainement pas d’un ton amical, loin de là…

- Quelque chose me dit que je suis le plus rassuré des deux. Et puis... Je ne suis pas mourant non plus.

Brillante déduction dit donc.. Il n’avait pas tort. Elle n’était pas rassurée. En même temps, ne pas savoir ce qui lui était arrivé, ce qui l'avait blessé autant... Elysandre n'allait certainement pas sauté de joie. Voir un homme tomber d'une vingtaine de mètre n'était pas non plus le spectacle le plus joyeux qu'elle ait vu... Le jeune fille ne lui répondit pas et débuta le rangement de ses affaires puis souria légèrement pour la fin de sa phrase. C’est sûr qu’un mourant ne pouvait certainement pas avoir autant de répartie que cela si il sentait que c’était fini pour lui. Bien sûr que non voyons ! Sauf pour quelqu’un de fier. Elle trouva sur le coup la situation assez comique car c’était bien l’une des premières fois qu’elle sentait autant de fierté chez quelqu’un. Un petit silence régna mais apparemment, le jeune homme était « un petit bavard ».

- Enfin... Merci quand même.

Elle fini de ranger à ce moment là et elle le regarda sans vraiment d’émotion sur son visage. Forcément, la fierté du jeune homme reprit le dessus et celui-ci ne daigna même pas la regarder dans les yeux tellement cela devait le gêner. Elle re-souria légèrement quelques secondes puis elle se leva tout en lui répondant.

- Pas besoin de me remercier.

Puis, elle le regarda faire, surement, de la magie. Elle n’avait encore jamais vu quelqu’un à l’œuvre et mise à part le fait que c’était pou se faire un genre de plâtre, elle trouva cela vraiment très joli. Une vraie fille comme qui dirait. Enfin, elle arrêta de regarder le petit spectacle et se dit qu’il n’avait certainement plus besoin d’elle maintenant. Elle n’avait pas spécialement envie de le gêner d’avantage puis ses regards suspicieux et le ton pas vraiment agréable que cet inconnu prenait quand il lui parlait commençait à devenir un peu lourd pour elle. Elle commença alors à enlever la neige qu’elle avait sur sa cape couleur sang, pas vraiment discrète dans cette immensité de blanc, prête à reprendre sa route. Cependant, cette même voix masculine qu’elle entendait depuis tout à l’heure se fit entendre d’une voix… Beaucoup plus hésitante cette fois. Comme si toute sûreté avait disparu.

- Hum... Euh... J'ai le dos coincé... Et... et voilà quoi...

Elysandre se retourna puis elle le regarda. Cette fois, elle avait l’impression de se trouver devant un enfant qui avait honte d’avouer ses fautes. Elle avait envie de profiter de cette situation pour s’amuser un peu donc elle se réinstalla à côté de lui en soupirant légèrement. Ça ne la dérangeait pas de l’aider. Ce qui la désespérait, c’était l’attitude de ce jeune homme. Elle lui répondit donc bêtement et d’une voix extrêmement douce comme à son habitude.

- Et donc… Vous voudriez que je vous aide. Je pourrais toujours vous mettre des bandages mais il faudrait d’une part que vous osiez me regarder et d’autre part que vous soyez assis… Et ne vous en faites pas, vous ne me devrez rien du tout donc mettez un peu votre fierté de côté.

Elle lui souriait comme pour le narguer et avant de tenter quoique ce soit, elle voulait attendre au moins une réponse de sa part. La demoiselle réfléchissait pendant ce laps de temps et se dit que lui mettre des bandages autour de la taille avec cette « fraicheur » qui régnait n’allait certainement pas être une mince affaire… Curieuse, elle analysa rapidement, quand même, comment le jeune homme était habillé. Elle tourna ensuite la tête pour regarder dans le vide et elle se dit qu'elle avait le don pour se mettre dans des galères pas possible des fois... Mais après tout, c’était presque devenu une habitude que notre chère Elysandre tombe sur des cas plus que compliqués…

Stark grogna en reniflant la paroi de la grotte. L'intrus était passé par ici. Peu de temps auparavant. Mais le maître avait dit qu'il ne pouvait pas traverser la porte de lumière au bout. Il allait donc devoir choisir un autre chemin.
Son souffle fétide et glacial était long et puissant. Il se retourna plutôt difficilement dans ce couloir qui lui semblait plutôt étroit. Puis il s'approcha doucement de son terrier, histoire de retrouver sa route dans le dédale qui avait été creusé dans cette montagne gelée. Sa langue a demi décomposée passa sur ses babines dépecées sans lui faire ressentir la moindre douleur.

- ... un peu votre fierté de côté.

Mais ! Mais mais mais ! Mais c'était quoi cette gonzesse ? Pour qui elle se prenait déjà ? Et puis pourquoi était-elle encore plus chiante que les autres ? Et elle parlait comme si elle pouvait décider de tout à sa place... Quelle... Pfeuh.

- Mwais, ne rien vous devoir... Ça vous paraît facile à vous.

Il soupira. Décidément, quelle situation chiante... C'était à la fois si stupide et si... banal.

- En plus j'vous rappel que c'est bien parce que je ne peux même pas me mettre assis que j'ai un problème... Ma colonne n'est pas fichue de se courber...

Au prix d'un ultime effort sur lui-même et sur l'appréhension que lui apportaient ses divers rencontres avec la civilisation et surtout avec autrui, il fixa la jeune femme droit dans les yeux. Les siens étaient verts, même si l'étrange lueur bleue y flottait encore de manière beaucoup plus faible. Ils gardaient un curieux mélanges de sensations bien caché derrière un étrange voile d'impassibilité et de souvenirs. Une note de peur y flottait sans doute, bien que vague. Un certain mépris s'y retrouvait aussi, ajouté à une note étrange de mélancolie. Un regard de bête sauvage, sans lien réel avec le moindre semblant de société. Une vie de solitude qui disparaissait lors d'un battement de sourcil pour réapparaître aussitôt. Des yeux absents qui semblaient pourtant tout observer en même temps.
Autre détail qui conduisait dans le même sens, ses muscles tendus, près à réagir. Ou peut-être n'était-ce là que le contre coup de la chute. Ses vêtements montraient pour la plupart un certain délabrement qui ne les rendait pourtant pas obsolètes. Son manteau-cape l'étalait dans une mare de tissu gris sombre et dévoilait à présent ce qui se cachait au dessous. Si les couleurs n'étaient pas plus gaies, l'objectif principal était là : pratique. Pas trop serré, pas trop large, pas trop fragile sans être lourd pour autant...

Gêné par l'impossibilité d'utiliser son bras gauche, il rabattit tout de même le droit sur la poitrine, faute de les croiser, et grommela en voyant qu'elle-même ne le regardait plus :

- Bon, j'vous zieute. C'est tout ce que je peux faire pour le moment. Et donc ?

Il avait tout d'un être vexé mais ne semblait pourtant pas vraiment énervé outre mesure. Il s'en voulait principalement à lui-même pour cette situation déplaisante. Être effrayé par une bande de chauve-souris stupides... Et puis quoi ?

- Mwais, ne rien vous devoir... Ça vous paraît facile à vous.

Elle tourna la tête pour le regarder et se retint de rire. En compensation elle lui souria, elle avait vraiment à faire à un enfant capricieux. Toujours à chercher des problèmes quand il n’y en avait pas et comme si ça ne suffisait pas, il en rajouta une couche.

- En plus j'vous rappel que c'est bien parce que je ne peux même pas me mettre assis que j'ai un problème... Ma colonne n'est pas fichue de se courber...

Voila. L’exemple typique. Le sexe masculin dans toute sa splendeur. Toujours à se plaindre pour le moindre bobo. Bon là, elle pouvait comprendre, il avait quand même fait une sacré chute mais il n‘était pas mourant, il le disait lui même. Toutefois, elle se demandait si ce jeune pouvait parfois essayer de réfléchir avant de parler. Ça en devenait presque mignon comme caractère. Sur le coup, elle ne l’écouta pas et elle recommença à fouiller son sac. Elle y sortit quelques bandages et elle espérait que cela soit suffisant pour le gabarit de cet inconnu. D’ailleurs, elle ne savait toujours pas comment il s’appelait… Mais bon, ce n’était qu’un simple détail. Elle reprit aussi ses herbes, au cas ou et en y repensant, les herbes qu’elle lui avait donné devaient certainement avoir déjà commencé à faire effet. Cependant, il ne semblait même pas l’avoir remarqué. Elle vérifia qu’elle avait tout sortit puis se retourna vers son « patient » tout en attrapant sa chevelure pour la mettre sur une de ses épaules. Elle fut surprise de voir que celui-là justement la regardait et elle n‘avait pas remarqué à quel point il possédait quelque chose de très beau, mise à part son caractère. Les deux pupilles vertes avec des nuances de bleu qui la fixaient, avaient l’air d’exprimer des choses. Tellement de choses, c’était la première fois qu’elle voyait ça. Enfin, si on revenait à ce qu’elle pensait, cet inconnu semblait tellement être une personne qui ne résiste à personne et reste sur ses positions qu’elle ne pensait pas qu’il la prendrait au sérieux… Intérieurement, cela lui faisait plaisir mais d’un autre côté, elle n’avait pas l’habitude d’imposer des choses à des personnes, contre leur gré. Surtout quand elle ne les connaissait pas. Elle fixa alors l’arbre et réfléchit à la façon dont elle allait se débrouiller pour le soigner. Mais celui-ci grommela et fit réentendre sa douce voix.

- Bon, j'vous zieute. C'est tout ce que je peux faire pour le moment. Et donc ?

Elle reposa son regard sur lui sans réellement d’expression puis elle lui dit:

- Et donc, je vous rappelle que je vous ai fait boire quelque chose il me semble… Le goût est affreux et ce n’est pas pour le plaisir de voir votre tête dégoutée que je vous l’ai donné. Je ne pourrais jamais vous mettre des bandages si vous êtes allongé donc je vais tenter de vous mettre contre le tronc de cet arbre le plus délicatement que possible. Votre coccyx résistera, je vous le promet !

Elysandre lui souria délicatement puis elle se leva. Elle avait prit le soin de l’amener près des arbres, ce n’était certainement pas pour faire joli. Elle lui avait montré un arbre qui se trouvait à quelques centimètres d’eux. Elle se plaça derrière lui et avant, une fois de plus, de le prendre par-dessous les bras, elle lui précisa d’essayer de rester droit. Elle aimait elle aussi en rajouter une couche. La demoiselle commença doucement à le redresser, elle le tourna un peu de sorte qu’il soit dos à l’arbre puis elle le cala contre le tronc. Elle avait fait cela rapidement de sorte qu’il ne souffre pas trop… Mais vu que les effets des herbes devaient commencer à agir normalement, ça aurait du aller. Elle se remit en position assise, à côté de lui puis elle lui dit:

- Bon, maintenant ça devrait aller mais il faut que j’atteigne votre peau donc bah… Vos hauts… Je vais faire en sorte de ne pas vous les enlever à moins que ce ne soit que des boutons à déboutonnés ?

Elle se retourna pou reprendre ses bandages et ses herbes qu’elle posa sur l’une des jambes du jeune homme tout en ajoutant :

- Et.. Je suis désolée. Je n’oblige jamais personne à faire quoique se soit donc vous n’êtes pas obligé de me fixer. Vous allez assez mal comme ça et je parle pas des blessures physiques mais plutôt morales donc loin de moi l’idée de vous embêter d’avantage.

Elle se posa puis elle le regarda en sachant pertinemment qu’elle allait encore avoir une réponse pas très agréable avec un regard qui lui aussi ne sera guère joyeux. D’un certain côté, il lui rappelait beaucoup son ami et finalement, elle n’était pas mécontente d’être en sa compagnie bien qu’elle aurait préféré le rencontrer dans d’autres circonstances. Elle remarqua alors que le bras droit de son blessé était toujours à la même place et que ça n’allait pas l’arranger pour l’aider. Elle lui prit alors doucement et le remit le long de son corps. Au moins, cela sera plus simple pour elle…

...
Décidément... Non qu'il n'appréciait pas vraiment sa patience mais... sa façon de faire lui semblait... à la fois trop lointaine - comme avec le parfait inconnu qu'il était - et trop proche : elle l'aidait alors même qu'il ne la connaissait pas, et semblait prête à s'occuper de lui malgré tout ce qu'il pouvait lui dire. Bref, le tout engendrait tout un raisonnement sans fin dans la tête du pauvre orphelin qui ne parvenait absolument pas à trouver une conclusion logique à ces faits, ce qui l'agaçait sérieusement, promettant de noircir son humeur déjà acerbe.
Pourtant, bon prince, il laissait volontairement la glace se détacher de son torse lorsqu'elle chercha à la retirer - le principe était quand même de le maintenir, AU DEPART. Mais bon, comme les demoiselles et la logiques n'allaient jamais de pair, il ne fut même pas surpris de ce genre de réaction. Pour ce qui étais du reste, par contre...
Déjà qu'elle voulait qu'il la regarde, voilà maintenant qu'elle voulait le mettre à poil. Manquait plus que ça. Il soupira et défit le fil d'argent qui retenait son manteau, le laissant tomber par terre mollement, puis il s'attaque à la veste qu'il défit en un tours de main. Il la laissa, tout comme l'autre vêtement, chuter tranquillement... Sauf que la manche resta coincé par la glace, à gauche et qu'il dû encore user de sa magie pour régler ce problème.
Le monde entier semblait décider à lui casser les pieds.
C'est donc ainsi qu'il se dévoila torse nu à une température qui chutait plutôt dans les négatifs. Et sans frissonner. Par contre, il grimaça quand son bras remua légèrement à cause de la bise.
Pour ce qui était de sa musculature, on devait admettre que sa vie sauvage l'avait bâti autrement que la façon dont on s'y attendrait d'un elfe. Sans cependant avoir l'air vraiment musclé, sa nature fine avait laissé place à un corps forgé pour l'aventure et l'endurance.
Bon, en plus, bien évidemment, il fallait qu'elle change aussitôt d'avis.

- Giiiiiiirouette...

Grommela t-il un brin exaspéré. La regarder, ne pas la regarder... Souvent femme varie, folle qui s'y fie... Proverbe oh combien de fois vérifié ?

- Hum. Bref, si vous avez froid vous pouvez prendre ma cape. J'en ai pas besoin pour le moment.

C'était vrai. Le froid... Il n'y était plus sensible depuis... son arrivée sur harmonia. A peu de choses près. Le comble du cryomage, grelotter... Mais non. Il sentait certes les différences de température mais sans pour autant que cela ne le dérange. Il était libre de se réchauffer ou non. Cependant, si il était libéré des sensations négatives, les positives avaient aussi perdu de leur attrait. Un foyer n'avait plus tant d'intérêt à présent.
Il s'adossa finalement contre le grand arbre, observant le pic d'un air songeur. Il avait sentit une menace. Et pourtant... Rien ne lui était vraiment arrivé d'autre que... Cette chute stupide. Qui ne se serait pas passée si il n'avait pas prit peur. Il s'était sans doute tromper. Ses sens n'était pas infaillibles. Pensif, il se mit à chercher le dernier cas de ce genre dans sa mémoire...

Aussi grincheux qu’il pouvait être, il était tout de même très coopératif. Même si on voyait parfaitement qu’il ne le faisait pas de gaité de cœur, il écoutait Elysandre. En même temps, si il voulait que la douce demoiselle l’aide, il fallait bien un minimum qu’il fasse ce qu’elle lui demandait. La jeune fille ne compta même plus le nombre de soupirement, de bruits grincheux, de regards noirs qui lui étaient personnellement destinés. Quand presque tout le monde vous regarde de cette façon dans un village sans aucune raison apparente, on ne fait même plus attention à ces détails. Avec le temps, elle avait apprit à ne plus prendre tout ça en considération car ce n’était qu’une perte de temps. Inutile donc. La demoiselle, vit ensuite que le monsieur commençait à se défaire de ses vêtements. Elle n’était aucunement gênée et c’est par simple respect qu’elle tourna la tête. Elle joua quelques secondes avec les bandages encore enroulés car elle n’avait pas envie de ne rien faire dans ce froid presque glacial. Elysandre ne l’aida pas non plus car elle savait parfaitement qu’elle se ferait jeter puis même, ce n’était pas un infirme non plus. Il pouvait très bien se débrouiller comme un grand garçon. Elle bailla légèrement tout en mettant sa main devant la bouche, dire qu’elle n’était pas un peu fatiguée serait mentir. Puis le froid n’arrangeait rien du tout mais quelque chose tomba sur sa joue pour fondre littéralement. Elle regarda plus en hauteur et vit quelques flocons qui commençaient à tomber et elle souria. Pour le coup, elle trouva ça très joli mais sa béatitude présente sur son visage se transforma vite en grimace quand elle entendit les paroles exaspérées suite à ses excuses.

- Giiiiiiirouette...

Elle tourna rapidement la tête et lui lança un regard courroucé et peut être triste à la fois. Elle s’était attendue à une de ces réactions de sa part mais là, elle avait agit inconsciemment. C'était une des particularités de la jeune fille. Aussi douce qu'elle puisse paraitre, elle pouvait exprimer des choses qu'elle ne voulait pas forcément montrer. C'était à la fois gênant et embêtant pour elle et pour le coup, elle se sentit vraiment idiote. Elle revint alors à la réalité, puis elle vit que celui-ci avait finalement terminé d’enlever tout les vêtements qui risquaient de la gêner et fut à peine surprise qu’il avait l’air de ne pas avoir froid. Avec lui, elle s’attendait maintenant à tout. Elle garda les bandages en main puis elle se mit tout juste en face du blessé, à genoux. Elle commença à dérouler la bande, sans dire quoique se soit. C’est d’ailleurs le grincheux qui parla, cette fois-ci, normalement.

- Hum. Bref, si vous avez froid vous pouvez prendre ma cape. J'en ai pas besoin pour le moment.

Ah. Il changeait du tout au tout celui-là. Elle ne lui répondit pas cette fois-ci encore mais elle ramassa ses affaires qu’elle voyait à terre. Elle les posa sur ses jambes, histoire qu’elles ne soient pas mouillées à cause de la neige. Elle regarda alors son torse et elle réfléchit à la meilleure des façons de faire pour qu’elle en finisse rapidement. Elle n’était pas fâchée, elle n’était pas vexée… Elle était juste désespérée. C’était rare que cela lui arrive mais parfois… Bref. Il était plutôt fin sans pour autant être un maigrichon mais bon Elysandre avait une morphologie bien à elle aussi et elle n’avait pas non plus des bras de géant. Elle soupira puis elle lui dit:

- Bon, je vais serrer pour que votre dos reste bien droit, ça risque de vous faire mal et je risque de vous enlacer par moment donc désolée pour le cauchemar que vous allez subir pendant quelques minutes. Et pour l’attention de tout à l’heure… Merci pour votre cape mais sans façon.

Elle mit ses cheveux en arrière puis elle commença à faire passer la bande derrière lui, histoire que les deux extrémités soient de chaque coté de l’inconnu. Elle fit un tour sur la même « ligne » pour qu’elle puisse lâcher un bout du bandage qui occupait sa main puis tout devint plus facile. Elysandre était concentrée sur ce qu’elle faisait et ne s’occupait pas du peu de distance qui la séparait de son « nouvel ami ». En effet, par moment, elle se trouvait qu’à quelques centimètres de lui mais, elle s’en fichait royalement. Elle avait plus important à faire que d’être gênée, bien que toutes personnes féminines normales l’auraient été à sa place. De plus, elle s’était auparavant excusée donc problème réglé. Elle serra le bandage de nombreuse fois, mais pas trop quand même, elle n’était pas sadique à ce point là, puis petit à petit le rouleau commençait à perdre en largeur. Quelques fois, elle jeta un œil à son visage et elle vit qu’il avait l’air bien songeur. En même temps, Elysandre ne savait pas ce qui lui était arrivé pour qu’il se retrouve en haut de cette montagne. Elle préféra d’ailleurs ne pas abordé le sujet car depuis le début, elle n’était pas rassurée. Cependant, elle n’était pas non dégoutée d’avoir pu l’aider et si cela avait été une mauvaise chose eh bien… Tant pis. La demoiselle savait qu’en ces temps troubles, trouver quelqu’un qui puisse nous venir en aide quand on était en mauvais état était… Impossible.

Finalement, c’est au bout de plusieurs minutes que la jeune fille se redressa et qualifia qu’elle avait fini son travail. Elle fit en sorte que tout le bandage tienne puis elle s’écarta. Il ne lui restait plus beaucoup de bandage. Peut-être assez pour un poignet fêlé mais rien d’autre. Elle tendit ses vêtements au jeune homme puis, sans émotions particulières dans sa voix, elle lui dit en souriant légèrement.

- Tenez, votre calvaire avec moi est terminé.

- Hum... Mwais. Merci. Tch...

Il soupira à nouveau. Une fois n'est pas coutume. Les humains étaient tout sauf appréciables. Sauf quelques rares spécimens durs à croiser. C'était le cas d'Emily. Il avait accepté son aide sans vraiment broncher lorsqu'elle l'avait accueillit à Equillios puisqu'il venait lui-même de l'aider. Mais là... Il n'avait rien fait. Cette demoiselle ne lui devait rien et il lui était déjà plutôt redevable. Allait-il seulement pouvoir se souvenir de toutes les dettes qu'il allait payer ? Allait-il d'ailleurs simplement le faire ? Quand bien même il avait décidé de suivre cette règle à la lettre, par respect pour ce qui l'avait amené à être ce qu'il était désormais, était-il seulement en train de le faire ?
L'Ordre... Un bien grand mot. Une organisation aux idées qui pouvait passer pour louables, mais que pouvait-on en penser lorsqu'on observait la mentalité de ses membres ? Arcania était dans les plus douteux mais Tetsuko avait été le pire. Quand aux autres... De simples pions sur un échiquier. Des êtres sans force morale capable de suivre n'importe quel chef pour peu que la paie soit assez lourde. La pire espèce. Des humains dans toute leur splendeur. Humain... Le sens était sans doute trop précis. Tous les êtres vivants "pensant" se comportaient de la sorte. Edifier des murs pour masquer leur soif de destruction. Eriger des sociétés pour combler des faiblesses que même la mort ne pouvait leur retirer.

Il était sur le point de se redresser, mes ses pensées soudaines et pour le moins négatives le démotivèrent totalement. Nouveau soupir. Il se posa une main sur le front pour le rafraîchir et la laissa glisser dans sa chevelure, laissant danser les reflets d'un châtain assez sombre au passage.
Puis il leva les yeux, contemplant l'immense paroi de glace qui leur faisait face. Elle n'était pas lisse et les ombres dessinaient d'étranges forment sur toute sa surface. Il sourit, imaginant une correspondance pour chacune d'elle.

- Bien... je suppose que vous...

Il plissa les yeux, incertains.

- N'avez... plus...

Ses derniers mots se finirent dans un murmure si bien que le "de temps à perdre" qui devait venir ensuite sembla avoir égaré quelques pièces au fond de sa gorge.
Sa main, qui s'était arrêtée sur sa nuque, retomba mollement à son côté.

- FOUTUE POISSE A LA CON !!!

Il fit un tour d'observation pour trouver quelque chose pour se tirer de là. Si son bras était plus que solidement immobilisé, ce fut son dos qui se plaignit. Il serra les dents mais ignora la douleur.
Rien dont il ne pouvait se servir. Ils devaient descendre, en espérant trouver un abri très proche et suffisamment impénétrable pour la chose...
Il attrapa en vitesse la main de la jeune femme et l'entraîna à l'opposé. Le sol semblait dur sous leurs pas, facilitant leur course. Mais glissant. Et notre pauvre ami n'était pas des plus doué. Et son dos ne l'aidait pas vraiment... Il ne se retourna même pas pour voir la chose une nouvelle fois. Il savait exactement ce dont il s'agissait.

La chose. Oui, car la créature qui grattait avec agacement la paroi de glace était difficilement définissable. Sans doute un chien, à la base. Mais immense. Si bien que son garrot dépassait largement la taille de deux hommes empilés. Quand à son imposante stature... Effrayant. Ajoutant à cela les bouts de chair qui saignaient plus depuis longtemps mais qui avaient gardé leur couleur pourpre, les plaques d'acier cousues ou collées à la chair et les os titanesque qui venait remplacer ça et là quelques faiblesses dans l'armure artificielle... On obtenait un véritable cauchemar. Ses deux longues cornes avaient presque l'air d'être ses armes les moins dangereuses, tant chaque partie de l'animal semblait faite pour tuer. Animal... Était-ce seulement encore vivant ? Un Carnivore Décharné dans toute sa splendeur. Et le bougre n'était pas dans les plus petites versions. Loin de là.
Soudain hors d'elle de rester piéger de l'autre côté de ce mur transparent alors que l'intrus se trouvait juste en face d'elle, elle fit ce qui lui semblait le plus évident : elle recula de quelques pattes et chargea de toute sa fureur contre la glace qui se brisa aussi sec. Puis, heureuse de cette démonstration de force et tenant à effrayer encore plus ces jouets à patte, elle se leva sur ses deux pattes arrière et hurla. Oui, le son obtenu tenait plus d'un hurlement guttural et horriblement déformé qui attestait des défaillances de ses cordes vocales. Puis elle se prépara à détruire à nouveau.

Elio Endral -> 6 xps
Elysandre Weaver -> 5 xps

Xps Attribués