[Recrutement des Gardiens] Découvrir l'âme du Gardien en soi

Cela faisait déjà un bon moment que Liam avait terminé la rédaction et envoyé des lettres destinées à des futurs membres de la Guilde des Gardiens des Mondes, du moins, il l’espérait. Les lettres écrites par l’Orateur des Gardiens des Mondes renfermaient chacune une mission pour chaque aspirant, ils devaient tous se rendre au Lucinien qui les attendrait. Liam d’ailleurs, était silencieux, assis sur son propre bureau en ce moment même. La guilde représentant les Créateurs avaient besoin de nouveaux membres, la guerre était proche, même déjà commencée à certain endroit. Il ne pouvait pas se permettre de perdre des membres et chaque personne était importante dans cette guilde et avait un rôle à jouer. Faolin, l’Esprit Créateur avait demandé au Lucinien de s’occuper de bâtir une armée, trouver des membres fidèles. Liam l’avait écouté et on l’avait même promu Orateur de cette guilde. C’était son devoir de promouvoir la bonne parole de la guilde et il devait également s’occuper principalement du recrutement. L’elfe de lumière souffla donc la bougie de son bureau, puis quitta le repère secret des Gardiens.

L’environnement à l’extérieur n’était pas des plus rassurantes. Comme à l’habitude, un épais brouillard semblait recouvrir le Fort Abandonné, cherchant peut-être à se camoufler qui sait ? Le temps était froid et très calme, ce calme avant la tempête … Liam sortit donc du Fort abandonné et gravit quelque marche, avant de s’installer dans un recoin du fort abandonné. De cette manière, il était sûr de voir arrivé n’importe qui dans les environs, peu importe de quel côté arrivait les futurs aspirants. Le Lucinien n’avait plus qu’à attendre maintenant et espérer voir le plus de recrus possible, pour faire le plus plaisir à tous les membres présents de cette guilde ainsi qu’aux créateurs qui n’attendaient rien de moins de sa part.

* Quels charmants visages vont donc venir rejoindre nos rangs ? *

L’elfe était plus qu’impatient de voir arriver les aspirants Gardiens !

Spoiler:

La matinée était bien avancée dans le faubourg d’Equillios où Yuan déambulait aujourd’hui… Il était en train de traverser un des nombreux marchés qui essaimaient chaque jour au gré des places et carrefours fréquenté et cela l’arrangeait bien car au milieu d’une telle concentration de gens personne ne viendrait l’importuner. De multiples fragrances parvenaient à ses narines alors qu’il avançait calmement le long de la rue pavée alors que les cris caractéristique des commerçants se faisaient entendre. Même s’il avait rabattu sa capuche sur la tête cela ne l’empêchait d’ailleurs pas de jeter un coup d’œil divers étals pour refaire un peu ses provisions alors que son sac semblait bien vide à son épaule. Nombreux furent les étals auxquels il ne jeta qu’un bref coup d’œil : en effet il ne fallait pas bien longtemps à Yuan pour remarquer les nombreux escrocs qui tentaient de vendre des produits avariés aux personnes les plus pauvres de ce monde et le demi-elfe espérait qu’un jour ce genre de comportement serait puni…mais aux vues de la situation il n’y avait que peu de chances que cela arrive.

Il finit malgré tout par acheter un peu de viande séché, du fromage, des haricots et des fruits secs et des céréales. Il ne pouvait prendre que des denrées peu périssables tant qu’il courrait les routes…les rares fois où il mangeait vraiment bien était quand il s’arrêtait dans des auberges avec un bon standing ce qui n’était malheureusement pas courant… Régulièrement il croisait des patrouilles mais elles ne semblaient pas pour autant très assidues et il avait déjà repéré deux voleurs qui se débrouillaient pour vider les bourses les plus pleines sans que la victime ne le remarque. Alors qu’il regardait sur sa droite un duo de mégère se quereller autour d’un poisson que l’une aurait vu avant l’autre il fut percuté par un enfant.

- S’cusez moi m’sieur.

Le gamin tenta aussitôt de s’éclipser mais Yuan avait senti la petite main dans sa poche et lui attrapa vivement l’avant bras en silence avant de le fixer quelques secondes. Le jeune garçon semblait paniquer et n’avait rien dans la main…ne voulant pas se faire remarquer outre mesure Yuan relâcha le petit qui disparu rapidement dans la foule. Il porta machinalement la main à sa poche et sentit quelque chose se froisser à l’intérieur…intrigué il mit la main à l’intérieur et sentit une fine feuille de parchemin. Il se retourna pour chercher le jeune garçon des yeux mais il était trop tard. Il bifurqua dans une petite ruelle pour avoir un peu de calme et voir ce dont il s’agissait. Il déroula le petit message devant lui et quelle ne fut pas sa surprise d’y lire ces quelques lignes.

Spoiler:
Yuan relit au moins trois fois le parchemin : il n’y croyait pas vraiment… Cela pouvait très bien être un piège d’autant plus qu’il n’avait jamais totalement cru en l’existence réelle des gardiens même s’il avait réussi à parler avec un de ses « membres ». Lors de leur discussion il se souvenait avoir déclaré qu’il soutenait totalement les idées qu’on venait de lui exposer mais depuis il avait complètement oublié cette conversation…visiblement son interlocuteur non. Plus il y repensait et moins il pensait qu’il puisse s’agir d’un piège…utiliser les gardiens comme prétexte était trop risqué car personne n’aurait pu être sûr qu’il s’y rende et de plus le lieu était tellement vague qu’il empêchait toute embuscade.

Yuan prit quelques minutes pour réfléchir à cette proposition, temps durant lequel il sortit son briquet et brula le message jusqu’à ce qu’il n’en subsiste qu’un peu de cendres qui vinrent se mêler à la poussière du sol. Certes rejoindre les gardiens ne serait pas très rentable au niveau matériel…mais n’était-ce pas là l’occasion de se racheter aux yeux de ceux qui l’avaient aimé ? D’essayer d’améliorer la vie des habitant d’Harmonia pour qu’un jour plus personne n’ai à vivre la même existence que lui… Finalement il poussa un long soupir et se décolla du mur contre lequel il était adossé : il allait y aller…ne serait-ce que pour en avoir le cœur net ! Il regagna l’artère principale désormais totalement hermétiques aux différents appels des marchands et il s’empressa de poursuivre son chemin en direction du sud des faubourgs à la recherche d’un « taxi » comme il aimait à les appeler…il n’était en effet pas question qu’il marche aussi loin. Après dix minutes d’un pas vif à se glisser entre les passants il arriva à destination : une grande place d’où partaient de nombreux marchands retournant chez eux ou approvisionnant la province. Il commença à divaguer parmi les chariots en s’enquérant de la destination de chacun et il finit par trouver son bonheur auprès de deux frères.

- Excusez-moi ? Puis-je savoir quelle est votre destination messieurs ?

Les deux hommes déjà assis sur la banquette du chariot à quatre roues et tiré par deux chevaux de trais se concertèrent du regard et le plus âgé des deux répondit :

- Emilburg, mais voyez-vous nous ne prenons pas de passagers…

Un sourire apparu sous la capuche de Yuan qui commença à sortir une de ses bourses avant de rétorquer :

- Parce que vos passagers ne sont peut-être pas assez généreux ?

Une nouvelles fois les deux hommes échangèrent un regard et le plus jeune déclara à son frère :

- C’est toi qui vois si on peut vraiment lui faire confiance…

En tout cas il semblait hésiter et il se grattait la tête pensivement…il finit par répondre néanmoins :

- Deux pièces d’argents et une d’or pour le trajet à l’arrière et du vrai or jaune…De plus qu’on soit clair : nous ne fournissons pas le repas et vous passerez la nuit à l’écart pour éviter que vous partiez avec nos biens.

Il soupira légèrement de façon imperceptible pour les deux hommes mais n’en sorti pas moins la somme demandée qu’il tendit à son chauffeur :

- Satisfait ?

L’homme s’empressa s’empocher la somme et lui fit signe d’aller à l’arrière :

- Aller grimpez, mais faites attention au chargement : si vous abimez quelque chose vous le paierez.

Il le remercia quand même d’un rapide mouvement de la tête et s’empressa de grimper à l’arrière du chariot bâché qui s’avéra contenir en fait de nombreux draps et rouleau de tissus : visiblement ses « hôtes » étaient des négociants de textile… Visiblement les deux hommes n’étaient pas tentés de lui faire la conversation et cela tombait très bien pour Yuan qui comptait en profiter pour se reposer : il posa son sac dans un coin puis son arme avant de s’appuyer contre une balle de textile s’en servant de cousin et il regarda défiler la rue derrière lui puis la route une fois que le chariot eu enfin quitté Equillios… Bercé par les mouvements du véhicule il finit même par s’endormir…

La journée s’écoula de manière fort ennuyante comme il n’avait rien à faire ni personne pour discuter… Il grignota en silence au milieu de la journée et finalement lorsque les deux hommes s’arrêtèrent pour la nuit il s’empressa de ramasser ses affaires pour aller s’installer quelques mètres plus loin au pied d’un arbre histoire de respecter leur accord. Il alluma un petit feu pour y faire cuire quelques haricots accompagné d’un peu de lard alors que les deux commerçants mangeaient eux à l’abri de leur chariot… Finalement il s’enroula dans sa couverture car la nuit restait assez fraiche et s’endormit le dos appuyé contre le tronc de l’arbre tout en se demandant si sa journée du lendemain serait si ennuyante.

Effectivement la journée ne commença pas plus joyeusement dans la vaste vallée mégalithique…il ouvrit les yeux avec l’aurore et s’empressa de ranger ses affaires par crainte que son taxi ne parte sans lui…on ne sait jamais. Cependant vers midi alors qu’ils venaient de dépasser un nouveau site circulaire de mégalithes et qu’un loin la jungle des anciens se profilait, un événement totalement imprévu se produisit. En effet alors qu’il était perdu dans ses pensées il entendit un bruit de galop venant de l’avant et il se demanda ce que cela pouvait être. Il entendit les deux frères marmonner entre eux se demandant s’ils étaient des mercenaires ou des coursiers… Visiblement ni l’un ni l’autre car alors que les chevaux ainsi que le chariot s’arrêtait le bruit d’une boule de feu titilla les oreilles de Yuan qui la vit passer à côté du chariot pour s’écraser sur la piste à l’arrière du véhicule. Une voix grave se fit alors entendre :

- Ne bougez pas les deux rigolos si vous tenez à la vie…vous n’êtes pas de taille comme vous venez de le voir ! Toi file voir s’il reste quelqu’un dans ce chariot…

Yuan comprit qu’il devait se cacher…mais où ? Il n’y avait que de l’herbe à proximité… En attendant il poussa ses affaires sous les tentures alors qu’il entendait quelqu’un démonter de cheval. Les deux frères semblaient par chance trop apeurés pour le dénoncer et il se glissa par l’arrière du chariot avant de passer en dessous et de ses suspendre au châssis aussi confortablement que possible… c'est-à-dire très difficilement. Il ne restait plus qu’à espérer qu’ils ne soient guère consciencieux. Il voyait des bottes faire le tour du véhicule pour en inspecter l’arrière et il poussa un soupir de soulagement lorsqu’il entendit.

- Rien à signaler à l’arrière ! Par contre la cargaison à l’air intéressante.- J’espère bien ! Attache-les et met-les à l’arrière : tu vas conduire le chariot.

Un long soupir parvint aux oreilles du demi-elfe qui se doutait qu’il ne s’agissait probablement pas de la tache la plus gratifiante qu’on pouvait se voir confier. L’opération prit un certain temps durant lesquels ces pleutres de marchands n’émirent pas la moindre protestation…et Yuan commençait à fatiguer de rester dans une si mauvais position…

- En tout cas tes sorts de feu sont bien plus impressionnants pour faire peur aux gens que mes boules d’arcane…- C’est sûr mais pour le moment ce qui m’intéresse c’est de me mettre une bonne choppe derrière la cravate une fois arrivé au campement.

Yuan prit note mentalement que le conducteur du chariot serait le pyroman alors que le cavalier risquait de se montrer coriace à éliminer… Finalement le chariot reprit enfin son avancée bien que dans la mauvaise direction : ils n’étaient plus très loin du fort…et il hésitait à se laisser tomber et laisser les deux marchands se débrouiller à payer une rançon à leur ravisseurs. Cependant qui était-il pour espérer rencontrer les gardiens après ce genre d’acte ? Non il devait venir en aide à ces deux hommes et neutraliser ces deux rançonneurs de grand chemin. Il essaya de tenir aussi longtemps qu’il le pouvait pour que les deux bandits se croient le plus en sécurité possible et lorsqu’une crampe le prit dans le bras droit il se laissa tomber le plus silencieusement dans la poussière de la piste. Il s’empressa de se relever le temps qu’il puisse grimper à l’arrière du véhicule à nouveau tout en restant hors de vue du cavalier. Il se plaça derrière une pile de rouleaux pour se dissimuler aussi à la vue du conducteur pour le moment.

Les deux marchands bien ficelés lui jetèrent un regard surpris pensant qu’il avait prit la fuit mais il leur fit signe de la boucler. Lentement Yuan fit sortir son couteau de son étui comme il ne pouvait pas utiliser son arme principale dans un espace si réduit. Il pencha lentement la tête pour constater que le conducteur buvait à l’aide de son outre signe qu’il n’était plus trop attentif à ce qui se passait près de lui. Yuan trancha les liens des marchands en leur faisant signe de ne pas bouger pour le moment puis il se mit à ramper vers l’avant… Il parvint sans se faire repérer à se glisser près du malandrin et sera son arme dans sa main gauche avant de se lancer. Il se redressa brusquement repérant le cavalier sur sa droite du coin de l’œil alors que le fil de la lame tranchait le cou de sa cible qui s’effondra sur le côté dans un gargouillis de sang. L’autre bandit mis quelques secondes à comprendre et Yuan avait déjà pris la lame entre ses doigts et lancé le couteau qui manqua sa cible se plantant dans le cou du cheval qui rua alors que le cavalier tentait de lui envoyer des boule d’arcanes mais les mouvements de son cheval lui firent manquer sa cible et il finit par vider les étriers.

- Mon arme vite !

Les marchands ne se le firent pas répéter et lui lancèrent sa hallebarde alors que le demi-elfe courrait déjà dans l’herbe sèche en direction de son adversaire. Ses mains se refermèrent sur la hampe qu’il connaissait dans ses moindres défauts et l’ennemi venait seulement de dégainer son épée lorsqu’il fut sur lui : la rapidité d’action l’avait heureusement empêché d’utiliser sa magie et Yuan se fendit d’un attaque violente qu’il repoussa tant bien que mal avec son arme trop courte… Yuna revanchard multiplia les assauts de plus en plus violement pour le pousser à la faute…faute qu’il finit par commettre et la hallebarde le faucha au niveau de la jambe lui brisant la jambe droite. Il s’effondra en hurlant et Yuan fit tourner son arme une dernière fois avant de lui décoller la tête définitivement.

Yuan put enfin souffler alors que les marchands accouraient pour voir quelle était la situation…Il leur fit signe que tout allait bien et le soulagement put se lire sur leur visage. Ils vinrent le remercier avec effusions alors qu’ils récupéraient leur argent dans les bourses des deux morts. Yuan les prévint :

- Vous devez rallier la ville au plus vite…ne trainez pas en chemin.

Ils lui jetèrent un regard surpris se demandant où il voulait en venir :

- Mais et vous ?

Un léger sourire revint sur son visage si particulier et il jeta un regard en direction de la forêt :

- Notre route se sépare ici…je ne comptais pas aller jusqu’en ville et vous n’avez pas besoin d’en savoir plus désolé.

Il s’empressa de regagner le chariot pour récupérer son sac puis se dirigea vers le cheval qui avait succombé à sa blessure pour en retirer son arme.

- Bonne chance à vous.

Il tourna les talons et s’avança en direction de la jungle lorsqu’il entendit un bruit de course.

- Attendez !

Il stoppa et se tourna vers le cadet qui le rejoignit avant de lui tendre trois pièces d’or. Yuan lui jeta un regard interrogateur mais tendit néanmoins la main pour récupérer les pièces qu’il glissa dans une de ses poches.

- Pour vous remercier de nous avoir sauvés et pour nous faire pardonner de vous avoir mal jugé…- Dans ce cas là j’accepte…mais filez vite et prenez garde.- Bonne chance à vous aussi.

Il regarda l’homme rejoindre le chariot qui se remit rapidement en route et s’éloigner de lui. Il poursuivit donc son chemin à pied en longeant la lisière de la jungle. Il prit le temps de se restaurer pour récupérer de toutes ses émotions puis reprit la route jusqu’à tomber sur un bosquet traversé par un ruisseau…il ne devait plus être très loin du fort mais une ultime péripétie l’attendait…

En effet alors qu’il remplissait sa gourde dans l’eau fraiche au milieu de la végétation touffue un relent de pourriture lui parvint une fraction de seconde avant que des lianes s’enroulent autour de ses jambes et le fasse tomber. Il se mit à glisser rapidement sur l’herbe et parvint à se retourner tout en prenant son arme en main pour voir ce qui le tractait comme cela… Il s’agissait en fait de deux grosses plates carnivores qui venaient de se déployer alors que leur repas glissait lentement vers elle… Dans la gueule de l’une d’elle on voyait un animal en cours de digestion ce qui expliquait parfaitement l’odeur. Yuan n’hésita pas et frappa à tout va autour de ses jambes pour trancher les lianes alors que les plates se mettaient à siffler de rage. La première suffisamment proche voyant qu’il n‘avançait plus tenta de le prendre à l’aide de sa mâchoire…. Yuan se redressa aussi vite qu’il pu et planta la pointe de sa hallebarde dans la bouche de son adversaire la bloquant dans sa tentative. Yuan leva alors la main et envoya une boule d’arcane à la base de la tige qui soutenait la partie principale de la plante ce qui suffit heureusement à la sectionner. Sans perdre de temps il retira vivement son arme et s’en servit pour réduire en charpie la seconde plante en lui hurlant dessus :

- J’en ai marre qu’on me fasse chier aujourd’hui !

Une fois finit il reprit péniblement son souffle et retourna sa rafraichir au ruisseau où son sac était resté…Il finit de remplir sa gourde comme il avait tenté de la faire précédemment et ne préférant pas perdre de temps il se remit en route. Le Soleil venait de se coucher lorsqu’il arriva enfin à destination…le fort semblait être dans un état absolument lamentable : la mousse semblait servir de joints aux blocs de pierre, des squelettes trainaient encore sous la végétation et des armes de siège finissaient de pourrir sur les remparts. Si ce lieu avait été un vrai bastion à une époque…elle était finie depuis longtemps. Il n’y avait qu’une façon de savoir si le message n’était qu’une farce…et il avança en direction de la porte avec appréhension.

Liam respirait tranquillement, dans le silence des lieux. Ce moment de repos lui faisait étrangement du bien, il avait besoin d’être seul un moment et se moment de solitude en quelque sorte obligatoire ne lui fit pas plus de mal que cela. Il attendit donc un moment seul, se laissant transporter tranquillement dans son propre monde, mais rapidement, des bruits de pas le ramenèrent à la réalité. Il regarda donc tranquillement autour de lui pour apercevoir un jeune homme qui venait de pénétrer dans les ruines du vieux Fort. Il regardait tranquillement l’être devant lui, ce dernier ne semblait pas être rassuré par les yeux. Tout doucement, le Lucinien fit quelques pas, puis parla tranquillement à l’homme qui venait à l’instant même de faire un grand pas dans l’histoire de sa vie.

- Content de te savoir rendu à destination Yuan !

Liam lui fit un léger sourire, puis rejoint l’aspirant Gardien, se positionna devant lui pour finalement lui présenter sa main. Le Lucinien prit quelques bonnes respirations, ferma les yeux un moment et lorsqu’il s’assura que personne ne pouvait en ce moment même l’écouter, l’Orateur repris la parole.

- Je me prénomme Liam Norliar, je suis l’Orateur des Gardiens des Mondes. J’ai su que tu souhaitais rejoindre nos rangs et c’est pourquoi je t’ai rapidement contacté avec ce message. Te voilà maintenant ici, me prouvant bien des choses …

Liam mit une de ses mains dans ses poches. Il cherchait quelque chose, un objet en particulier qu’il réussit finalement à sortir. L’objet en question était un médaillon d’or, orné par le symbole des Gardiens, c'est-à-dire un phénix. Liam fit un sourire à Yuan avant de déposer le médaillon dans le creux de la main à l’Harmonien.

- Bienvenue parmi nous Yuan, tu es dès maintenant considéré comme un Gardien qui est ici présent pour protéger les Esprits Créateurs. Tous ce que tu as accomplit pour parvenir ici nous prouve d’or et déjà ton courage et ta fidélité. Je viens de te remettre ce médaillon qui représente notre guilde, garde le toujours sur toi et ne t’en sépare jamais. Il te sera très utile !

L’elfe de lumière fit par la suite signe à Yuan de le suivre. Ils marchèrent un moment pour pénétrer dans le vieux fort. À un endroit en particulier, Liam porta le phénix qui pendait autour de son coup contre une gravure sur le mur. Immédiatement, il y eu un déclic et un passage s’ouvrit pour laisser passer les deux Gardiens. Liam prit une torche qui se trouvait allumé dans le passage et les deux êtres descendirent quelques marches, puis passèrent dans une espèce de labyrinthe formé de mur. Miraculeusement, l’elfe de lumière connaissait le chemin pour se rendre à n’importe quel endroit. Un fois arrivé dans le quartier général des Gardiens des Mondes, Liam se retourna vers la nouvelle recrue !

- Bienvenue dans le Hall des trois mondes, Yuan ! Ici est notre quartier secret, tu y seras sûrement convoquer un jour ! Pour l’instant, je dois te laisser, mais sache que si tu veux sortir de cet endroit, tu ne te perdras jamais dans le labyrinthe que nous venons de franchir, car si tu es un vrai Gardien, une énergie inconnu te guidera toujours vers la sortie ! Au plaisir de te revoir bientôt !

Sur ce, Liam laissa Yuan tranquille et quitta les lieux, pour retrouver ses appartements. Si Yuan avait des questions, il pourrait toujours venir toquer à son bureau, car le Lucinien n’attendait pas de nouvelles recrues dans les prochaines heures …

Yuan --> 24 xps pour ton adhésion aux Gardiens des Mondes et pour ta quête Wink

! Pas besoin de réponse à se Rp et si tu as vraiment le goût de faire un RP avec moi, direction les Bureaux des Chefs, dans le Hall des Trois mondes, sinon, on se recroisera bien un jour en RP Wink

!

Edit by MdH : Rang et Xps attribués !

Courir. Encore et encore jusqu’à ne plus avoir de souffle. Jusqu’à trouver un abri pour se protéger de la pluie qui ne cessait de tomber depuis des jours. C’était ce que cherchait Harmonya depuis deux bonnes heures. Un abri. Elle savait qu’Equillios n’était pas loin, peut-être une quinzaine de kilomètres vers le Nord, mais même en le sachant la jeune femme n’arrivait pas à garder espoir d’y arriver en vie. Pour la simple et bonne raison qu’elle était blessée. Evidemment cette blessure datait depuis au moins trois jours mais Harmonya n’y voyant aucune gravité ne s’était appliqué qu’une pommade à bases de plantes médicinales qu’elle avait cueilli dans la Jungle des Anciens. Là-bas, elle y avait trouvé toutes sortes de plantes bénéfiques pour la santé et les diverses blessures que les créatures aux alentours ou ailleurs pouvaient affligés. Mais maintenant que sa jambe lui faisait un mal de chien, la jeune femme regrettait de ne pas s’en être plus sérieusement occupée. Cela Harmonya n’avait pas le temps de se soigner, il fallait qu’elle rejoigne la capitale au plus vite.

Dans le sac qu’elle portait en bandoulière, une petite boule de poils dormait paisiblement sans sentir les secousses que provoquait sa maîtresse dans sa longue course contre la pluie battante du dehors. Jiroku, petit lapin inoffensif, accompagnait depuis longtemps la jeune femme. Celle-ci l’avait recueilli alors qu’il n’était qu’un tout petit animal qui venait à peine de naître. Sa mère avait été tuée par une bête sauvage, laissant sans défense le lapin qui trouva du réconfort auprès d’Harmonya. Depuis, ils ne séparaient plus. Et même si l’animal n’était pas très utile au niveau des combats, pour tout ce qui était de ramasser de la nourriture, des plantes ou autres choses étant parfois inaccessible là Jiroku était doué. Harmonya ne lui demandait cependant jamais de l’aide, pour la simple et bonne raison que de nombreux dangers attendaient l’animal s’il s’aventurait tout seul dans les endroits les moins faciles d’accès. Pour n’importe quel humain s’entend. Bref, tandis que la petite boule de poils rêvait de chaleur et d’un repas copieux, la lucinienne parcourait les kilomètres restant, c’est-à-dire dix kilomètres, avec l’espoir de trouver de quoi la soigner. Et même en utilisant son pouvoir pour que la douleur passe, cela ne tenait pas très longtemps. Autant souffrir jusqu’au bout.

Sur le chemin boueux et glissant, Harmonya faillit par trois fois de tomber la tête la première dans la terre très humide, aucun animal ne fit son apparition. Heureusement pour la jeune femme.
Deux heures plus tard, elle aperçut enfin la capitale. Ses forces l’abandonnaient désormais assez rapidement, la fièvre qui l’attaquait semblait vouloir prendre le dessus et dans un dernier effort, passa les remparts d’Equillios et se rendit chez un vieil ami qui saurait la soigner. La demoiselle se laissa entièrement aller dans les ténèbres lorsqu’ Ari, le dit ami, l’accueillit. Durant deux jours, Jiroku, qui s’était soudainement retrouvé par terre, hors du sac de sa maîtresse, Harmonya fut dans un état pitoyable. Le fait d’avoir couru l’avait déjà pas mal épuisée, mais sa blessure n’avait aidé en rien, affaiblissant la lucinienne qui peinait à retrouver de l’énergie. Mais son ami s’occupa d’elle, soignant sa blessure et déposant régulièrement sur son front une serviette humide et imbibé d’un remède à base de plantes. Il n’y avait rien d’autre à faire, juste attendre. Cinq jours après son arrivée dans la capitale, la jeune femme se retrouvait dans une pénombre effrayante, sans un bruit, sans un souffle. Seule. Mais petit à petit, alors que les jours défilaient lentement, elle retrouva son monde. La réalité. Enfin.

Le lendemain, malgré les conseils d’Ari, la lucinienne partit se balader un peu, afin de changer d’air. Rester à l’intérieur, ce n’était pas vraiment son genre, elle avait toujours besoin de bouger. C’est ainsi que, au détour d’une ruelle, elle heurta un homme d’une taille assez impressionnante et aux yeux d’un vert très... intriguant. Ses cheveux marrons lui collaient au visage tandis qu’il lui tendit la main avec un sourire d’excuse. La lui serrant, elle laissa cet inconnu partir. Dans sa main se trouvait un papier. Voici ce qui y était inscrit :

Vous avez pris la décision de rejoindre les Gardiens mais les trouver est une autre histoire.
Des rumeurs indiquent qu'ils se rassemblent quelque part dans la Vallée des Mégalithes, peut-être même non loin du Fort Abandonné.
Mais les routes qui mènent à cette bâtisse ne sont pas sans danger, entre les attaques de bandits de grands chemin et les escarmouches avec les créatures qui peuplent la Vallée.
Se rendre là-bas permettra sans doute de prouver à la guilde que vous souhaitez rejoindre votre détermination et votre valeur.

Un sourire orna ses lèvres roses tandis qu’Harmonya rangea le morceau de papier dans son sac et rentra tranquillement chez son ami. Un mois avant, la jeune femme avait rencontré, par un étrange hasard, l’un des membres de cette confrérie dont elle voulait faire partie depuis un long moment. Le but des Gardiens des Mondes étant de mettre hors état de nuire les Anges Déchus, qui avait, pour la lucinienne, causé énormément de mal à Harmonia. Il fallait revenir à l’ancien Temps, comme le lui avait souvent raconté ses parents. Eux qui étaient morts dans d’atroces souffrances, eux qui avaient été balayé par la Faucheuse d’âme sans pouvoir être sauvés. Mais la petite fille qu’elle était avant avait vu l’horreur et le sang, elle avait fui la Mort sans se retourner et avait beaucoup pleuré. Puis elle s’était trouvé une autre famille. Qu’Harmonya quitta par la suite pour partir à l’aventure et retrouver ceux qui avaient détruits sa famille. Mais passons. Ne parlant pas à Ari de sa mission, la jeune femme expliqua qu’elle ne voulait pas déranger plus longtemps et le lendemain, la voilà partie vers la Vallée des Mégalithes. Bien sûr c’était assez facile d’y aller, la demoiselle connaissait le chemin par cœur. Ce qu’évidemment elle ne savait pas, c’est que quelques obstacles allaient se poser sur sa route.

Le premier obstacle s’était matérialisé en deux loups gris. Deux créatures d’un niveau légèrement supérieur au sien mais il fallait être sur ses gardes car les loups, lorsqu’ils étaient plusieurs, pouvaient s'avérés très dangereux. Harmonya n’avait pas envie de se battre aujourd’hui, mais comme les deux bêtes lui barraient la route, elle n’avait pas vraiment le choix. Il fallait que la jeune femme soit rapide et sans aucune hésitation. Pas évident avec une lame comme la mienne songea-t-elle en observant ses deux adversaires. Comment se sortir de se pétrin dans lequel la demoiselle s’était fourrée sans le vouloir ? Et puis soudain, voyant que leurs yeux étaient rivés vers son sac, Harmonya pencha la tête sur le côté et fouilla dans celui-ci afin d’y dégoter deux bouts de viandes emballer dans de grandes feuilles pour en conserver les saveurs. Les deux loups ne voulaient donc pas nécessairement l’attaquer, mais l’odeur de la viande fraîche les avait attirés jusqu’à elle. Jetant la nourriture convoitée plus loin, les deux animaux se jetèrent sur la viande tandis que la jeune femme courait rapidement pour les distancer, au cas où qu’ils aient l’envie soudaine de la dévorer elle et Jiroku qui s’était, au préalable, enfoui sous la longue chevelure de sa maîtresse. Puis, plus calmement, les deux compagnons reprirent leur chemin.

Plus tard, alors qu’Harmonya laissait la petite boule de poils courir un peu partout pour se dégourdir les pattes, des cris s’élevèrent non loin de là où elle se trouvait. Ce n’était pas des cris de joie, mais plutôt des appels au secours. Intriguée et inquiète, la jeune femme s’approcha d’un gros rocher et grimpa dessus, avec l’habilité d’une bonne escaladeuse, et se hissa au plus haut pour voir se qui se passait. Apparemment et d’après ce qu’elle avait sous les yeux, un marchand qui devait apporter de la marchandise à Equillios, du moins c’est ce que la demoiselle pensait vu la position du chariot, se faisait en ce moment même attaquer par deux brigands qui voulaient la marchandise. Harmonya voyait bien qu’elle devait faire quelque chose, mais les deux hommes étaient armés eux aussi et semblaient bien plus fort qu’elle. Cela serait du suicide de se jeter dans un combat perdu d’avance. Mais le marchand avait besoin d’aide, elle ne pouvait donc pas rester là sans rien faire. Harmonya descendit donc du rocher et le contourna, de manière à ce que les deux hommes ne la voient pas. Cependant, alors qu’elle allait passer à l’action en détournant leur attention, un gamin d’une dizaine d’années surgit de nulle part et se campa devant les deux brigands en sortant un couteau.

La jeune femme n’en croyait pas ses yeux. Un enfant si jeune, et déjà très courageux. Peut-être connaissait-il le marchand ? Harmonya devait agir. Rapidement.

« Oh, un môme. Allez, dégage de là gamin et va faire mumuse avec tes jouets ailleurs. »
« Sinon on sera sans pitié et on te tuera aussi. »

Ils étaient sérieux. Et semblaient déterminés les tuer quoi qui se passe. La lucinienne ne pouvait pas les regarder faire ça sans rien tenter. Prenant un caillou de la taille d’un poing, elle le jeta à 30cm du premier brigand, celui avec une affreuse balafre sur le visage et les vêtements d’un noir effrayant. Le deuxième, plus petit mais tout aussi affreux que l’autre, semblait celui qui commandait. Mais peu importe, les deux hommes se retournèrent vers la jeune femme et la regardèrent de la tête aux pieds. Elle n’avait plus le choix, elle devait leur faire face. S’avançant d’un pas lent, Harmonya n’était qu’à quelques mètres des brigands qui oublièrent la marchandise et leurs victimes tant ils étaient concentrés sur ses formes de femme. Pas du tout mon genre songea la lucinienne qui s’arrêta. Le chef s’adressa à elle, d’une voix forte et pleine de sous-entendu.

« Que fait une aussi belle femme dans ce genre d’endroit ? Aviez-vous donc besoin d’assouvir quelques désirs ? Nous serons ravis de vous y aider. »
« Très ravis même. Allez approche, n’es pas peur... »
« Avoir peur de vous serez ridicule messieurs. Je ne suis pas là pour assouvir mes désirs car rien qu’à vous regarder j’ai une irrémédiable envie de vomir, par contre menacer un enfant ça me met hors de moi ! »

Sa voix était froide, menaçante. Rare était lorsqu’Harmonya était en colère. Mais cela n’était qu’une feinte, pour que les deux hommes ne voient qu’elle et non pas Jiroku qui, discrètement, entourait leurs pieds d’une fine corde. Liés sans s’en apercevoir. Et s’ils avaient le malheur de s’avancer, hop ! Ils tomberaient. Ce qui donnerait assez de temps à la demoiselle pour terminer le boulot et laisser s’en aller le marchand et le gosse. Alors qu’ils allaient répliquer, tout deux firent un magnifique ballet gestuel avant de se manger le sol avec élégance. Harmonya éclata de rire tandis que l’enfant la regardait avec des yeux ronds.

« Filez, je m’occupe du reste d’accord. Et pas la peine de me remercier, vous savoir arriver sains et saufs sera ma récompense d’accord ? Allez maintenant. »

La remerciant, les deux individus s’en allèrent à bord de leur chariot indemne. Ce qui n’allait pas être pareil pour Harmonya car les deux brigands s’étaient détachés du lien qui avait provoqué leur chute et semblaient vraiment furieux maintenant. Sa jambe ne lui faisait plus mal. La lucinienne pouvait donc courir. Car elle savait que leurs niveaux étaient trop élevés pour avoir une chance de gagner. Inspirant un grand coup, la jeune femme détala avec autant de force qu’elle le pouvait. Fuir n’était pas ce que mademoiselle aimait le plus mais dans ce genre de situation... Heureusement pour Harmonya, les brigands étaient trop stupéfaits de la voir s’en aller en courant que le temps qu’ils réagissent, elle était loin. Assez pour se cacher en tout cas. Et puis lorsqu’elle se rendit compte d’où elle était, son cœur manqua un battement. Le Fort abandonné ! Maintenant, c’était certain, il n’y avait plus de risques.

S’avançant doucement, la jeune lucinienne entra dans le fort. Vestiges d’un passé, elle ne pouvait s’empêcher de rester émerveillé devant la puissance qui se dégageait de cet endroit. Puis d’un geste tremblant Harmonya sortit le bout de papier envoyé par les Gardiens et s’approcha de la porte, attendant patiemment que celle-ci s’ouvre et qu’on lui dise qu’elle ne rêvait pas et qu’elle était acceptée parmi le groupe. Sa voix s’éleva, une douce mélodie en sorti pour s’éparpiller sous le vent frais qui faisait virevolter ses cheveux.

♪ Espoir, Ô bel espoir qui souffle sur les plaines, éclaire mon chemin et guide-moi à mon Destin, efface la lourde peine qui sommeille dans mon cœur et apporte-moi les réponses que je cherche. ♪

Etre Cheffe des Renseignements au sein des Gardiens n'avait rien d'une sinécure.
Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, Serena était sur les routes des trois mondes en permanence.
Mais cette fois elle s'était accordé un congé, enfin si on pouvait appeler cela comme ça.
Elle avait pris la peine de suivre la nouvelle aspirante dans sa quête qui devait l'amener jusqu'aux contreforts du Fort Abandonné, au creux de la Vallée des Mégalithes.
La demi-Sélène n'avait donc rien manqué de son tête à tête avec les loups et encore moins l'instant où sa concitoyenne avait embobiné les deux brigands, au sens littéral du terme.
Certes, la jeune femme à la brune chevelure, accompagné de son fidèle lapin, manquait encore de force et d'expérience mais ce n'était pas le cas concernant le courage et l'ingéniosité.
Maintenant la voix de la Lucinienne s'élevait, douce et tendre, dans le silence de la bâtisse abandonnée.
L'oreille de la Gardienne en était ravie, il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pu entendre un chant de son monde d'origine et, en guise d'accueil, la voix cristalline et mélodieuse de la magicienne blanche s'éleva depuis sa cachette en réponse , la branche d'un chêne séculaire qui avait élu domicile au beau milieu de la cour pavée de l'ancien fort.

♪ Espoir, Ô bel espoir qui chante dans les bois, illumine ma voie et conduis mes pas, essuie les larmes qui jaillissent au fond de moi et protège-moi pour que je parvienne à toi. ♪

Cette petite parenthèse musicale avait au moins permis à Harmonya de poser les yeux sur la demoiselle ailée qui l'observait avec un léger sourire amusé et pourtant bienveillant depuis son perchoir.
Mais Serena n'entendait pas prendre la nouvelle venue de haut, aussi déploya-t-elle ses ailes blanches afin de rejoindre le sol avec grâce.
Sa fidèle compagne emplumée suivit le mouvement et vint reprendre place sur l'épaule de sa petite maîtresse, en saluant d'un piaillement la belle inconnue et le petit lapin qui l'accompagnait.

- Sois la bienvenue au Fort Abandonné Harmonya Alvis'Ysera. Je me nomme Serena Magami, responsable des renseignements et aussi ton examinatrice.

Voilà une présentation bien pompeuse et plutôt impressionnante pour le petit brin de femme qu'était la frêle demi-Sélène.
Mais comment diable la beauté brune face à elle aurait-elle pu se douter un seul instant que se tenait en réalité devant elle une puissante magicienne dont les pouvoirs étaient inversement proportionnels à sa petite taille ?
Une légère lueur perspicace illuminait son regard couleur de rubis et elle reprit la parole en contemplant la vallée et les épreuves que la Lucinienne venait de traverser.

- Je ne t'ai pas quittée des yeux un seul instant depuis que tu as reçu ton ordre de mission. Et j'avoue que je suis plutôt satisfaite... même si tu as un certain don pour la fuite !...

Serena ne se moquait pas de la nouvelle venue, elle n'aurait pas fait la fière non plus face à deux Loup-Gris et à des brigands au début de son périple entre les trois mondes.
D'un coup d'ailes, elle s'éleva au-dessus d'Harmonya et doucement elle glissa autour de son cou un médaillon doré orné d'un oiseau de feu luminescent gravé dans le métal.

- Voici la preuve que tu es acceptée parmi les Gardiens. Prends-en soin et deviens forte, la plus forte possible ! Ce n'est qu'en allant au devant du danger que l'on sait vraiment qu'elle est notre force !...

La Gardienne parlait en connaissance de cause, elle-même n'avait acquis son pouvoir qu'en se confrontant à des ennemis toujours plus nombreux et plus puissants qu'elle, dans des endroits dangereux s'il en était.
Et l'heure viendrait bien assez vite où Harmonya et Serena devraient combattre côte à côte.

[HRP : Je t'accorde 15 xp pour ton adhésion aux Gardiens des Mondes et pour ta quête. Nul besoin de répondre à ce rp et si tu veux me voir, tu peux le faire au sein du Hall des Trois mondes ou bien inrp. Mais comme je le disais, notre prochaine rencontre viendra bien assez tôt, qui sait ?... ]

Edit by MdH : Xps attribués, rang attribué

"Combien de temps partiras-tu ?
- Comment cela ?
- Je connais cet éclat de fer dans tes yeux. Tu t'es découvert un ennemi et ton mutisme prouve que tu cherches comment l'éradiquer. Alors ? Combien de temps partiras-tu ?
- Longtemps. Je cherche un oiseau rare. La guerre n'est pas même commencée. Il se peut même que ne revienne jamais. Mais avant que cela n'advienne, je le dénicherai.
- On dirait bien que tu t'attaques à un gibier de taille...
- Je n'attaque pas, ce serait bien trop dangereux. Je traque, je chasse.
- As-tu besoin d'une monture ?
- Pour que tu t'en serves comme d'un étendard te permettant de me suivre ? Je ne suis pas sotte, Argawen. "

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Rah les tavernes. Rah les boissons. Rah les hommes... Saouls de préférence. Délicieusement bavards pour peu qu'ils puissent penser finir la soirée entre vos bras. Selemba était habillée telle une saltimbanque ou une bohemienne, des bracelets dorés cliquetant autour de ses chevilles et poignets. Exotique, belle. Elle passa trois nuits ainsi dans une auberge ou les hommes riaient à gorges déployées. Elle dansait sur la minuscule scène, suivant les rythmes que ces hommes tapaient ou leurs chansons paillardes. Un jour l'un d'entre eux se révéla capable de battre des tempos vifs et entrainants sur le comptoir, pour le plus grand bonheur de la demoiselle et des spectateurs. Mais inutile de vous précisez que l'elfe n'amusait la foule que pour un intérêt dissimilé. Elle voulait un alibi. Elle l'avait. Lorsqu'elle n'était pas sur la scène, ses oreilles pointues suivaient attentivement toute les conversations depuis sa table placée sur la coté. Le patron soudoyé, lui signala une direction d'un geste. L'elfe dû se décaler pour apercevoir le client détenant probablement es informations qu'elle désirait. Un homme large d'épaules, visiblement sobre. Seul. L'elfe soupira. Évidemment.

# Oui, forcément. Je ne pouvais pas tomber sur un gros soulard incapable de retenir sa langue, c'est pas marrant sinon, c'est ça ? #

Elle eut une moue boudeuse mais revêtit bien vite un masque jovial, un brin naïf. Ce charmant monsieur devait se faire approcher souvent, il ne serait pas spécialement surpris de la voir rechercher sa compagnie. Avec sa démarche de danseuse elle se dirigea vers le bar ou elle pris une choppe de bière dans chaque main et louvoya entre les tables jusqu'à son but. L'homme leva un regard surpris vers elle, comme si elle l'avait sortit de ses rêveries, lorsqu'elle posa les deux choppes sur la tables en s'appuyant contre le bois sans pour autant s'assoir. Chacun étudia l'autre. Mais pas de la même façon. Lui la jugea agréable à regarder, une potentielle conquête. Elle chercha à lire en lui, tentant de deviner la meilleur technique d'approche... Au moins l'homme avait eu une information qui l'intéressait, aussi simplette soit-elle, contrairement à la demoiselle. D'un léger sourire il l'invita à s'assoir. Elle n'avait pas l'air agressive et apportait la boisson, pourquoi la refuser ? Ils discutèrent de tout et de rien, sirotant leur alcool, échangeant quelques plaisanteries et anecdotes. Parfois quelques sous-entendus plus ou moins dissimulés aussi. Lorsqu'elle ramena deux autres choppes, l'homme ne remarqua pas le léger changement qui s'était opéré dans le goût de sa boisson. Comme un léger goût de fleur... Elle réprima de justesse un sourire triomphal lorsqu'il posa une main sur sa cuisse.

# Tes connaissances seront miennes. Tu as perdu. #

Comme une amante, elle saisit doucement cette main et se leva, le guidant entre les tables pour gagner l'escalier menant aux chambres. L'elfe laissa enfin un sourire de requin déformer ses lèvres alors que l'homme était juste dans son dos, ne désirant pas la lâcher. Néanmoins il marchait droit. Mauvais. Il allai falloir l'occuper le temps que les plantes fassent effet. Avec un clin d'œil taquin, elle sortit une petite clef d'un plis de sa jupe lorsqu'ils arrivèrent devant une petite porte. L'homme la serra entre son corps et la porte, soufflant à son oreille. Il était trop empressé, un sacré désavantage pour lui. Ils entrèrent dans cette petite pièce à la lumière tamisée. Jouant les galantes, elle sorti une dernière bouteille d'un petit meuble et les servit. De fil en aiguille, l'homme se retrouva ligoté sur une chaise, l'esprit complétement embrumé. Selemba le dominait de toute sa taille, un sourire presque pervers éclairant son visage. L'homme résistait plutôt bien à se petites décoctions. Tant mieux, ses réponses seraient un brin plus logique. Il se tendit visiblement en entendant la voix de l'elfe, un ronronnement vaguement malveillant.

"Dis-moi chaton, quelques rumeurs me disent que tu as un lien avec les Déchus. Je veux savoir. Pas comment les atteindre, je n'en ai pas la force. Qui sont leurs ennemis ?
- Les esprits créateurs, idiote.
- Rah ! Je ne te parle pas d'eux mais de ces guildes légendaires.
- Parce que tu crois que je vais te répondre ? Vipère !
Écoute moi bien. Dans quelques minutes tes neurones déconneront complétement et ton état empirera progressivement jusqu'à ce que tu t'étouffe dans le sang de tes propres tripes. Alors tu as deux solutions. Mourir en restant muet. Ou parler et obtenir l'antidote si tu me satisfait. "

Un lourd silence s'installa. L'homme jugea l'Ombre, une lueur de haine brûlant dans son regard. Sentant qu'elle avait besoin de le convaincre, elle sortit une petite fiole et l'agita sous le nez de l'homme qui se tendit vers elle comme un cobra... en un peu plus bruyant. L'elfe fit un bond en arrière, surprise. Puis renifla, méprisante. Il devrait savoir qu'il était plus sage de ne pas s'agiter. Le plus intelligent aurait été d'hurler mais il n'y pensa visiblement pas.

"- Tu m'as drogué... Combien de temps ?
- Fallait être galant et payer les boisson, ça m'aurait compliqué la tâche. Moins de 5 minutes pour commencer à halluciner. Je dirais 3 pour commencer à avoir du mal à réfléchir.
- Très bien... Mais si tu recroises ma route, je t'arracherai les dents avant de t'égorger et offrir ton joli cadavre aux vers.
- Marché conclu.
- Il y a deux guildes qui s'opposent aux Esprits Déchus. Les Gardiens des Mondes et la Confrérie des Mondes.
- Quelles sont les différences ?
- Les Gardiens soutiennent les esprits Créateurs. La Confrérie souhaite leur départ.
- Comment les contacter respectivement ?
- ….
- Tu n'as pas le choix. Parle.
- Pour la Confrérie il y a un messager qui loge de maison en maison le long de la rue la plus chic de la capitale d'Umbra. Il est présent les trois premières nuits où la lune entame sa phase décroissante. Pour que l'on puisse le trouver une lanterne bleue orne le palier. Il faut demander ''Le guide'' et lui glisser quelques allusions à propos de la vision de cette guilde et plus tard vous recevrez une missive dont j'ignore le contenu. Quant au messager des Gardiens, il suit le même procédé dans Equillos à l'aide d'une lanterne orangée. Je ne connais que ces deux solutions. Elle sont très peu utilisées généralement... je peux avoir l'antidote ?"

Il faisait pitié, ce rat crachant tout ce qu'il savait par peur de mourir. Il fallait avoué que la demoiselle y avait mis les formes. Pas un instant il n'avait flairé le piège avant de se retrouvé au pied du mur. Un jeune femme vient le voir ? Il est charmant, ce n'est pas étonnant. Elle paie les boissons ? Profitons-en. Elle le ligote ? C'était un jeu érotique. Et bien non. Et les difficultés éprouvées à se concentrer ne venaient pas de l'alcool ou de la jeune femme qui lui faisait tourner la tête mais d'une drogue capable de le tuer. La jeune femme s'accroupit devant lieu, caressant sa gorge d'un doigt.

"Mais, chaton. Il n'y a jamais eu d'antidote. Tu vas halluciner et dormir. Longtemps, certes mais jamais cracher tes tripes. Et lorsque tu te réveilleras je serais partie. Mais comme je suis adorable, je vais t'éviter les hallucinations et surtout m'épargner les cris."

Et avant qu'il n'ai pu réagir, elle empoigna ses cheveux d'un geste vif et frappa la tête de l'homme contre le dossier de la chaise. Sa tête dodelina sur le côté. Assommé. Pour la migraine, il se souviendrait plus souvent d'elle comme cela. Avec un sourire satisfait elle réunit l'ensemble de ses affaires et passa plusieurs éreintantes minutes à essayer de placer l'homme sur le lit. Si par hasard quelqu'un entrait, il le laisserait dormir. Et au passage il devrait payer pour elle les trois nuits passées dans cette chambre ainsi que les repas. L'elfe gloussa en imaginant la tête de l'homme au réveil. Puis elle troqua sa tenue de bohémienne contre celle de cuir. Curieusement le contact familier la rassura. Elle s'assit pensive sur le rebord du lit. Nullement pressée.

#La Confrérie et les Gardiens... La Confrérie à deux ennemis de taille. Risqué... trop même. Les gardiens bénéficient surement du soutiens des esprit Créateurs. Plaçons des priorités. On apporte son soutient à ceux sensés éradiquer les Déchus et par la suite on avise. Les Créateurs n'ont pas à jouer les marionnettistes. Néanmoins la partie est trop serrée sans eux. Pas le choix. À ennemi commun, alliance oblige. Si le guide est présent les trois premiers jours où la lune décroit, ce soir est le dernier.#

Et l'Ombre quitta la pièce. Envoyant un baiser dans l'air au dormeur. Pauvre petit choux... Désirant être discrète elle retint un fou-rire. Elle referma la fenêtre derrière elle. Et s'évanouit dans la nuit. Recherchant une petite lanterne orangée parmi les rues chics.

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L'elfe attendait. Telle une femme dont l'époux serait parti sur le champ de bataille et ne donnant plus la moindre nouvelle. Comment entrer en contact avec la guilde, elle avait trouvé. La petite lanterne, elle avait trouvé. '' le Guide'', elle avait trouvé. La missive, elle l'attendait. Ses sourcils se froussaient de mécontentement. Le Guide l'avait peut être trouvé suspecte. Ce n'est que plusieurs jours plus tard, alors qu'elle se livrait à une balade nocturne, que la missive arriva enfin. Par la voix des airs, portée par une superbe chouette blanche rayonnant à la lumière de la lune. Le rapace se posa avec grâce tout près, la fixant de ses yeux dorés, étonnement intelligents. La jeune femme tendit le bras, indécise et la messagère vint s'y poser, tendant sa patta autour de laquelle était enroulé un parchemin léger. L'elfe le déplia prudemment, surveillant la chouette afin qu'elle ne la pince pas. À la faible lumière de la lune, seule sa nyctalopie lui permit de déchiffrer l'écriture raffinée.

Vous avez pris la décision de rejoindre les Gardiens mais les trouver est une autre histoire.
Des rumeurs indiquent qu'ils se rassemblent quelque part dans la Vallée des Mégalithes, peut-être même non loin du Fort Abandonné.
Mais les routes qui mènent à cette bâtisse ne sont pas sans danger, entre les attaques de bandits de grands chemin et les escarmouches avec les créatures qui peuplent la Vallée.
Se rendre là-bas permettra sans doute de prouver à la guilde que vous souhaitez rejoindre votre détermination et votre valeur.

Les Chefs des Gardiens des Mondes

Un fin sourire éclaira son visage. La Vallée des Mégalithes ? Il allait lui falloir un cheval. Aucune envie d'acheter... elle allait le voler ! Une bête robuste et rapide si possible.

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C'était grand. S'étendant sur l'horizon dans une sorte d'infini flouté. C'était varié aussi. De la brume. Des cailloux. Roh, une touffe d'herbe ! Des cailloux. De la brume. De la poussière. Un oiseaux fondant vers elle. Des caill... QUOI ?! L'elfe fixa le rapace, un aigle, approcher, songeant que c'était un nouveau messager. Plus il s'approchait plus il lui semblait grand pour un membre de son espèce. Le chasseur tendit ses serres et elle comprit qu'il était loin d'être inoffensif. Ses yeux s'écarquillant de surprise et elle lança sa monture récemment acquise au galop. Depuis quand les oiseaux attaquaient-ils des être humanoïdes ?! Le bruit des battements d'ailes semblaient s'approcher mais peut être n'était-ce que le fuit de son imagination. Le paysage, vu sous la vitesse, lui paru différent mais elle n'eut pas vraiment le temps de s'y attarder.
Des cailloux. De la brume. Une touffe d'herbe. Ah, un arbre ! Bah quoi jeune elfe ? Tu n'en avais pas vu la branche ? Ceci expliquerait ton air étonné et tes mains plaquées sur ton torse. Selemba reteint un gémissement de douleur, persuadé que si elle desserrait les dents elle hurlerai. Le fouet lui avait cinglé la peau, la désarçonnant. Nullement fidèle à un cavalier, le cheval continua sa course, emportant provisions et le matériel que le précédent possesseur avait laissé dans les poches. Qu'importe, elle avait ses affaires. Quoique pour l'instant elle essayait juste de respirer, testant ses membres pour s'assurer qu'elle n'avait rien de cassé. Soudain elle revit l'image de l'oiseau fonçant vers ses yeux et se redressa d'un bon. Disparu. Pas le moindre rapace en vue. Son esprit lui jouerait des tours ou la vallée elle même se riait de sa crédulité ? De rage et d'incompréhension elle dégaina un de ses sabres, tranchant d'un geste la modeste branche traitresse. Ou plutôt ce qu'il en restait.
Elle se remit en marche d'un pas vif et rageur, conservant sa lame en main. Plusieurs fois des ennemis fictifs hérissèrent son échine. Ses poignards déchiraient le vide, inoffensif face à ses tourments. Elle aurait pu ne plus réagir, devenir inerte en espérant qu'ils cessent ainsi. Mais la crainte de confondre illusion et réalité était trop grande alors à chaque fois elle se défendaient, persuadée qu'une véritable menace se cacherait derrière ces parts de songes. Elle se mit à répondre à ses ennemis, donnant probablement l'impression de dériver vers la démence. À sa énième confusion elle se laissa choir à terre, fermant les yeux pour ne plus voir, sa tête entre ses mains alors qu'elle grogna de rage. Un rire sembla monter de partout raisonnant à ses oreilles comme si le bruit ne venait pas que de l'extérieur mais aussi l'intérieur d'elle même.

# Cache-cache semble bien être ton jeu préféré. Tu es douée dès lors qu'il faut droguer les gens ou les duper mais les ennemis que tu ne peux manipuler te déplaisent, n'est-ce pas ?
- Ta gueule !
- Quelle grossièreté. Voyons, chaton, je t'avais juré de te le faire payer si je te retrouvais, non ? Et si ma mémoire est bonne, tu as accepté ce pacte.#

Selemba fut parcourue de frissons. L'homme de la taverne... Mais comment l'avait-il trouvé ? Il ne pouvait savoir quand le message allait lui être livré et donc quand elle serait dans les plaines ! À moins qu'il ne l'y ai attendu. Pas de bruit. Juste un effroyable silence, l'oppressant avant que l'orage n'éclate. Ses paupières plissées se refermaient presque sur elle même et elle ne put retenir un gémissement pitoyable quand une main gantée se saisit de son menton et la contraint à relever le visage. Elle garda les yeux clos quelques secondes et le ré-ouvrit enfin. Un sourire cruel fendit le visage de cet homme qui la dominait de toute sa hauteur.

''Je n'ai pas encore décidé ce que je vais faire de toi. Te rendre la monnaie de ta pièce me semble bien insuffisant mais l'on va commencer par là. ''

L'elfe tenta de se redresser dans un bond mais il l'en empêchait, sa main pesant sur son épaule. Avant même qu'elle n'ai eu le temps de se dégager de cette emprise qu'un poing s'abattit sur son crâne. Et le monde devint noir et néant.

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Selemba ne se réveilla pas d'elle même, ce fut une gifle magistrale qui s'en chargea. C'était la première fois que la demoiselle goutait à sa propre médecine : assommer joyeusement et réveiller d'un bon coup si nécessaire. Elle n'était pas, mais alors pas du tout certaine d'apprécier. La nuit était tombée et un petit feu crépitait à quelques mètres. Dès qu'elle aperçu la silhouette penchée sur elle elle tenta de reculer mais un nouveau gémissement déchira sa gorge. Tout ses muscles lui faisaient un mal de chien et de sévères cordes enserraient ses poignets.

''Que m'as-tu fais, ordure ?
- Je t'ai trimbalé comme un vulgaire sac de marchandise sans même faire attention à si ton corps heurtait diverses obstacles. Je m'amuserais à compter tes bleus si la réponse t'intéresse. Je t'ai réveiller seulement pour éviter que tu ne prennes trop de repos. ''

Elle resta muette. Ne trouvant rien à répondre. Démunie. Il se coucha et elle resta éveillée. Pieds et poings liés. Elle pensa hurler pour le réveiller et lui pourrir sa nuit mais la douleur de ses membres l'en dissuada. La jeune femme était presque à moitié endormie quand un éclair traversa son esprit. Elle avait une lame dans sa botte, prévue à cet effet. Se contorsionnant, elle réussis à atteindre sa botte du bout des dents. Certains de ses muscles hurlaient de protestation devant cet étirement mais elle les ignora, chercha l'objet de ses désir comme si il représentait son salut. Ce qui était surement le cas. Elle s'entailla la lange en saisissant la lame entre ses dents. Bien maline, elle se demanda comment faire passer l'arme de ses lèvres à ses mains et soupira de lassitude. Têtue, elle laissa le minuscule poignard tomber dans l'herbe et se coucha presque dessus, ses mains fouillant l'herbe sous elle. Là ! Décidément, c'était plus simple dans les livres. Il lui fallut de longues minutes pour parvenir à se détacher et enfin elle put se relever. Fébrile, elle récupéra ses armes et s'éloigna sans bruit, refusant même de l'approcher pour l'égorger ou lui laisser un message.
Lorsqu'elle fut certaine que même un loup n'aurait pas pu l'entendre à cette distance, elle se mit à courir, désirant creuser la distance entre elle et ce fou décidé à se venger. Elle bifurqua, refusant de se diriger directement vers la forteresse, persuadée qu'elle serait trop simple à retrouver. Ce n'est qu'au petit jour qu'elle s'écroula au sol et s'endormit pour souffrir à des songes agités. Après quelques heures de repos, elle grignota quelques plantes comestibles trouvées et se remit en marche, profitant d'un fleuve pour se nettoyer et constater les dégâts. Son corps était maculé d'hématomes. Ces couleurs hétéroclites la firent grimacer mais elle se remit en marche, plus décidée que jamais. Selemba était de ces gens qui voient la grandeur d'un but par les difficultés que l'on a à l'atteindre. Et ce but-ci n'avait cessé de lui poser des tas d'obstacles.
Un sourire un peu dément étira ses lèvres lorsque ses doigts touchèrent la pierre de la forteresse. En un rien de temps elle contourna les murs pour gagner la porte. Pas un instant elle n'hésita. Et par trois fois, elle abattit son poing sur le bois.

Ainsi les Gardiens allaient bientôt compter un nouveau membre, ainsi elle allait elle aussi franchir les portes du Fort Abandonné et découvrir le Hall des Trois Mondes. Quelles étaient ses motivations, pourquoi les Gardiens, peu importait, l'essentiel était qu'elle allait faire partie des siens. Et bien entendu le fait qu'elle rejoigne les Gardiens lui permettrait sans aucun doute de passer plus de temps en sa compagnie. Mais la question n'était pas là, il se devait d'agir en chef et rien d'autre. Le soleil de l'après-midi lançait ses rayons avec intensité sur la Vallée des Mégalithes, même si la température ici n'était en rien comparable avec le désert Sombre d'Umbra, il pouvait y faire très chaud. C'est d'ailleurs à cause de cette température plus qu'agréable que Saladin attendait. Il était monté un peu plus tôt dans la journée sur l'une des tours du Fort, allongé, torse nu, il se prélassait au soleil. Le but n'était pas vraiment de flâner, mais bien d'attendre, attendre la venue de Selemba.

Les bruits avaient courus un peu plus tôt qu'une Harmonienne cherchait à contacter les Gardiens. Ces rumeurs furent bientôt arrivés aux oreilles de l'Intendant, qui fut plus qu'enchanté d'apprendre la venue de Selemba parmi eux. Les discussions avec Liam et Serena ne furent pas longues, Saladin assurant lui même que l'Harmonienne était une personne de confiance. Il avait même pris des risques, gageant lui même que si Selemba s'avérait être une traitresse ou quoi que ce soit, il s'occuperait lui même de lui régler son compte. Il en allait ainsi, les Gardiens dans ce contexte, et lui plus encore en sa qualité d'Intendant devaient se montrer extrêmement attentifs et faire preuve de beaucoup de précautions. Au sein de sa guilde, l'Harmonien savait oublier ses sentiments, ses amis, il ne vivait plus que pour la guilde et les buts qu'il s'était promis de défendre.

Il écrasa une énième cigarette sur l'une des massives pierres formant le sommet de la tour. Selemba était en retard, elle aurait dut être là dans la matinée, peut-être même dans la soirée. L'après-midi avançait désormais. Les dangers étaient nombreux sur la route, sûrement aura-t-elle était retardée. Si il s'était écouté, il serait descendu de son perchoir et venu à sa rencontre, mais la venue jusqu'au Fort était déjà une épreuve en soit, une sorte de rite de passage. Si un combattant arrivait à venir jusqu'ici et frapper jusqu'à la porte, il méritait qu'on les lui ouvre.

* Elle viendra...*

Le temps passa, Saladin était aux aguets. Il était toujours allongé sur la pierre, ne regardant pas aux alentours, préférant se fier à sa perception des énergies. Le temps passa sans que rien ne se passe, mais finalement ce ne fut pas une énergie, mais le bruit d'une main frappant à la porte qui le réveilla. Il se concentra et discerna nettement la force de Selemba. Il était certain que c'était-elle, pour avoir été très proche d'elle il aurait reconnu son énergie parmi mille autres. L'Harmonienne était donc enfin arrivée. L'Intendant se releva et s'étira quelque peu avant de simplement sauter de la tour...ce fou fit une chute du haut de la tour, et sembla ralentir sur la fin, avant de toucher délicatement le sol. Il était derrière la porte, qu'il ouvrit lentement, accueillant Selemba d'un sourire.

- Tu as mis le temps...

Il s'approcha d'elle et remarqua qu'elle était plutôt mal en pont. Ses sourcils se froncèrent légèrement, mais après tout elle avait vécu une épreuve, maintenant elle méritait d'entrer. Il retrouva une expression chaleureuse et lui attrapa la main, lui déposant au creux de la paume un collier. Le pendentif était un phénix, symbole de Gardiens.

- Tiens, ce collier est le symbole que tu fais désormais parti des nôtres, même si tu ne le trouves pas beau, porte le, ou au moins essaie de l'avoir toujours a porté de main...ah et oui, je suis l'Intendant des Gardiens, le chef suprême des Gardiens, mais pas besoin de me vénérer non plus.

D'un geste doux il l'attrapa par l'épaule et lui intima de le suivre. A peine furent-ils entré que les lourdes portes du Fort Abandonné se refermèrent sur eux.

- Voilà, c'est ici que tout se passe, tu apprendras à connaitre les gens, à part moi il y a aussi Liam et Serena a qui, je suis désolé, tu devras parfois obéir, nous nous occuperons des détails plus tard.

Tout en discutant de choses et d'autres concernant les Gardiens, des membres, des lieux, des ennemis, de l'organisation, l'Intendant emmena Selemba vers le Hall des Trois Mondes. Une nouvelle âme de plus dans leur rang.

[HRP : Pour ton entrée au sein de la guilde et pour ton post d'épreuve, je t'octroie en cadeau de bienvenue 23XP.]

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