L'ombre d'un ange noir [Terminé]

Apparence de Mél

Un endroit de recueil où l'on rêve du passé, dans lequel, passé vit et revit à travers les souvenirs des uns et des autres, ce lieu de culte et d'espoir perdu n'est autre que le cimetière des ancêtres. Les personnes reposent en paix emportant avec eux des secrets, une histoire, des souvenirs de cette guerre qui avait eue lieu jadis sur ces terres que l'on pourrait qualifier de "maudites". Quand la jeune femme frôle cette endroit, elle vient toujours sous sa première enveloppe humaine qu'elle prit à son arrivée dans ce monde qu'elle avait créé. Cette enveloppe corporelle représente bien son mal être mais également son appartenance en déesse de la haine. Ses cheveux étaient mi-long, délicatement attachés par une petite ficelle qui se mariait bien avec le personnage. Deux cornes prônaient sa tête, signe encore une fois de son lien envers le département de la haine qu'elle avait dirigé durant bien des années dans son monde natif. Sa peau était d'un gris pâle, immaculé encore d'anciennes cicatrices. On pourrait croire que celles-ci étaient dues à divers combats mener contre un peuple disparu, mais il en était rien. La plupart, n'était autre que la main portée par ses parents, par sa hiérarchie lorsqu'elle les avait trahis, ou encore, par elle-même, désirant ressentir l'espace d'un instant, la souffrance qu'elle faisait régner dans les parties de la ville qui lui étaient attribuées ... Oui, ce lieu en disait long.

*L'air est frais, le vent plus qu'agréable et la nuit douce*

La tendre créatrice venait d'arriver dans ce lieu saint, malheureusement, par pour tous, on pouvait apercevoir certaines tombes effritées par le temps, mais parfois, la terre qui semblait être retournée, signe de pilleurs ou autres personnes qui trouvaient bon de venir ici fêter et invoquer certaines âmes perdues entre les mondes. A cette vue, le regard triste de notre esprit ne pu s'empêcher de laisser couler une larme qui vient danser sur ses joues de glace. Gentiment, la jeune femme marcha à travers ce cimetière qui tombait en ruine, mais, quelque chose attira son oeil près d'un tombeau, une femme, l'air étrange, son visage recroqueviller entre ses mains assise sur un banc. L'image aurait pu s'arrêter ainsi, telle une photographie digne d'une représentation de la souffrance qui s'en émane de ce monde de chaos, ce monde dont Mélusyne n'était autre d'une de ses créateurs. Pourquoi était-elle si triste ? Peut-être était-elle simplement confuse ou encore, se remémore des souvenirs de personnes qui vivaient ici. Délicatement, la jeune femme s'avança vers cet être étrange qui semblait être un ange du démon, sa main droite vint se déposer sur son épaule, ressentant ainsi la chaleur de l'étrangère la traverser, elle était bien vivante.

"- Tous les choix sont mauvais, tous les choix sont bons, tout dépend de quelle côté tu te places ..."

Tendrement, la bouche de notre créatrice se mit à bouger laissant échapper une fine réponse aux questions de son hôte. Avant même d'attendre une réaction, Mélusyne se déplaça autour du banc pour venir s'asseoir juste à ses côtés et reprendre ainsi cette petite discussion qui venait à peine de s'entamer...

"- Si nous ne prenons pas de choix, notre vie ne serait qu'ennui ..."

- Mes émotions se bousculent toujours à la nuit tombée, je me vois encore dans mon lit avec ma robe de chambre blanche préférée, me faufilant ainsi sous la couverture comme pour essayer de mettre une barrière autour de moi, une barrière entre lui et moi. Pourtant, chaque soir il arrivait à l'enfreindre, je l'entends encore venir doucement essayant de ne faire aucun bruit, mais sa respiration était si forte, montrant ainsi son excitation à mon encontre, comme s'il avait attendu ce moment toute la journée. Sa main se glisse doucement sous le duvet, caressant gentiment mon pied glacial remontant à mes cuisses pour se retrouver entre mes jambes pendant qu'il s'allonge sur moi découvrant encore une fois mon corps en sanglot de ses lèvres. J'essaie de crier, mais rien ne se fait, je me débats, mais je suis bien trop jeune et faible ... Pourquoi personne ne venait m'aider ? Où était les gens que j'apprécie à ce moment ? Je ne pouvais que fermer mes yeux, attendant que ce moment se passe avant de pouvoir enfin dormir en paix avec toujours la même question en tête : Est-ce que tous les pères font ceci à leurs enfants ? ... -

Les douces paupières de notre créatrice s'ouvrirent à nouveau, elle ne savait pas pendant combien de temps elle s'était absentée, replongeant ainsi dans ses souvenirs d'enfances qui n'étaient guère des plus glorieux. Une larme vint encore une fois danser sur sa joue désormais rosée par les émotions qu'elle venait de ressentir. Des frissons lui parcoururent le corps. Délicatement, elle ramena ses bras à ses épaules pour se redonner un peu de chaleur quand elle reprit gentiment ses esprits qu'elle n'était pas seule. L'ange noir à ses côtés semblait également perdue dans ses souvenirs. Il est vrai que dans un endroit pareil, de tels sentiments ne pouvaient que ressurgirent. L'umbrienne cassa cette glace pour répondre à notre esprit d'un chuchotement de voix.

"- Je te l'ai dit, un choix ne peut être que mauvais suivant où l'on se place. Mais sache que tu es loin d'être une personne "Misérable", tu m'as l'air juste un peu perdue dans tes pensées, sûrement prise par ton passé. On vit avec certes, mais ne jamais laisser le passé prendre à nouveau le dessus. Tu es seule maître de ta destinée, tu es ici, assise à mes côtés, tu es belle et éclatante d'énergie j'en suis sûre ! Tu peux accomplir de grande chose, tu n'as pas joué encore toutes tes cartes ..."

A l'issue de ses paroles, Mélusyne tourna sa tête vers le ciel, un léger sourire se dessina doucement sur son visage, avant qu'elle ne repose ses mains sur celles de son hôte, les serrant délicatement pour montrer son soutient envers elle avant que ses yeux ne brillent dans la lueur du ciel ne pouvant cette fois-ci plus retenir cette charge en elle, se laissant ainsi aller à faire perler toutes ses larmes.

Une douce bise venait caresser ma chair dénudée sur le haut des épaules faisant apparaître des frissons de ce moment agréable et simple. A force d'en vouloir trop, certaines personnes oubliaient de prendre le temps de respirer, d'admirer ce qui nous entoure, d'aimer et d'apprécier les gestes que la nature leur offre ou encore, une personne inconnue. Cette femme portait son léger parfum corporel à la perfection, ses traits et sa silhouette parlaient déjà beaucoup de sa personne, mais mon regard se fixait surtout sur ses yeux, des yeux qui en disaient long bien que vitrifiés pour ne pas se montrer faible de l'intérieur.



Mes paroles retentissaient encore dans ma tête au rythme de la douce mélodie de la nuit qui s'était emparée depuis déjà un moment des lieux qui nous entouraient. Juste elle et moi, assises sur un banc, à prendre le temps de partager par des gestes, des sons, des caresses, notre malaise et nos sentiments, rien de plus, rien de moins. Pourquoi toujours faire couler du sang, s'acharner sur des idées ou opinions qui nous rongent ? Certes, sûrement pour se voiler la face, une manière de se sentir vivant, soit, mais les armes, les poings ne résolvent pas tout ...

Délicatement, je sentis sa main se poser sur la mienne, elle était fraîche comme la rosée du matin, je cru me réveiller, sortie d'un rêve qui n'en était guère, mon esprit revenait peu à peu à la réalité d'une vie bien moins rose que j'avais moi-même créé avec mon compagnon de l'époque. Pourtant, on avait jamais voulu que tout cela se passe ainsi, la vie est remplie d'obstacle, on se doit de se raccrocher à ces petits liens de bonheur pour continuer à vivre avec un sourire franc et non voilé. Un petit silence s'installa à nouveau avant que l'étrange et belle inconnue vienne essuyer ma larme qui perlait sur mes joues rosées avant qu'elle ne prenne parole de sa douce et mélodieuse voix qui allait parfaitement avec cette mélodie du moment. J'écoutais attentivement, les yeux se perdant dans les étoiles, dès qu'elle eut terminé, je rabaissa mes paupières pour s'arrêter près d'une des tombes d'un vieille ancêtre avant de lui répondre :

" - Mon cœur ne cessera de crier sa tristesse depuis que la guerre eut lieu sur ces terres ... Oui, je fus présente jadis quand le monde originel était encore unifié. Que de sang versé telle une larme qui danse sous des yeux, que de pleure d'enfants retentissent encore dans l'intérieur de mon être. Si ce n'était que ça ... Mon enfance ne fut pas des plus heureuses, mais quelle enfance est vraiment heureuse ? Chaque personnes est différente et voit la vie avec ses propres yeux, dites moi, ou se trouve cette limite ? Ou commence-t-elle ? Qu'ai-je fait de mal ? Mon œuvre, ma vie, tout a été détruit ... "

Je dû reprendre à plusieurs reprises mon souffle, les sanglots se faisaient trop ressentir dans ma bouche, mes paupières étaient lourdes et tout naturellement, je me laissais glisser sur le banc, ma tête tombant sur les épaules de l'inconnue, cherchant peut-être un certain réconfort ...

Peu à peu, tout en écoutant ces douces paroles qui me venaient aux oreilles, je sentis comme une chaleur m'envahir, une lumière se formait au milieu de mon être, le bonheur était revenu, ainsi que cette sensation de bien-être, qui n'était jamais vraiment partie, juste bien cachée enfouie sous les soucis qui me pesaient. C'était vraiment une très belle femme, sage est calme, bien qu'une certaine noirceur l'entourait, oui, c'était bien une umbrienne, qui elle-même, devait recentrer pas mal de choses dans son coeur. Il n'était maintenant plus de mesure de garder ma fausse apparence, c'est pour cela que je choisis de me dévoiler sous la lueur de la lune qui nous éclairait parfois à travers de sombres nuages.

Délicatement, je me retira de ses bras pour me lever de ce banc qui nous accueillait avec audace, maintenant dévoilée, bien qu'elle dut se douter de mon être, mes cheveux mauves danser au rythme de la douce bise qui nous caressait de son souffle, mon regard de jade était dès lors déposé sur une ange des plus majestueuses avant que je ne m'approche délicatement pour caresser sa douce chevelure noire.

"- Je te remercie pour cet échange, mais j'ai l'impression que tes paroles, qui me touchent, te sont également visés. Tu m'as l'air bien triste en cette soirée bien fraîche. Venais-tu ici pour une raison précise ? Puis-je à mon tour t'aider dans ta peine pour t'arracher ne serait-ce une once de sourire sur ce magnifique visage qui est tien ?"

Ne souhaitant pas la presser, je retira ma main et me retourna, dos à mon invitée, pour admirer le paysage, mais surtout, la danse des ombres des tombes qui s'adonnaient à nous. Tout semblait si simple, si facile, des minutes stoppées et encrées dans nos mémoires, comme si on s'était toujours connues, comme si, le temps ne défilait plus qu'à cet instant précis.

"- Bien que je sois un des esprits créateurs de ce monde et que j'ai grandit dans un univers bien différent de celui-ci, je suis un être comme un autre, avec un coeur, des sentiments, des opinions, avis. N'ait crainte à te confier ..."

Mes dernières paroles sonnèrent comme un murmure qui furent emportées par la bise ...

Magnifique rencontre, dommage de ne pas avoir pu aller plus loin, j'espère te recroiser

Les xps ont été attribués