La douce valse de la lune [Pv Valiane~]

Le soleil entamait sa douce et langoureuse descente, pour se reposer de sa tache laborieuse qu'elle venait d'accomplir. Le ciel ténébreux commençait peu à peu à apparaitre, les ombres virevoltaient dans le ciel obscur, mais heureusement que la lune était là pour éclairer ce paysage mystérieux.Le cheval, aux courbes brutales et aux pattes nombreuses, trottait tranquillement. Son compagnon semblait avoir une triste mine, certes un peu fatigué mais il cachait quelque chose d'autre. La lune se reflétait dans ses yeux rouges vifs, donnant un éclat que personne ne pouvait décrire, ne pouvait comprendre. L'harmonien appelé Vàli poussa un long soupir, et il continuait sa route monotone, ne sachant où il allait, il ne semblait pas plus s'en inquiéter. Sleipnir, le cheval, hennissait comme pour lui demander pourquoi il boudait, ou s'il faisait semblant. Le jeune guerrier respira une longue bouffée d'air avant de lui répondre,

"Sleipnir, tu sais que tu est un compagnon, très fidèle et si amusant, mais faire son aventure seul n'est pas amusant, j'aurais aimer avoir quelqu'un pour m'accompagner, pour être à ses cotés, et sur qui je pourrais compter"

Il arrivèrent alors au château du crépuscule sans même s'en être rendu compte. Cet endroit était un peu connu, surtout pour son brouillard mais ce soir, comme si le brouillard avait compris la détresse de Vàli, il n'y en avait pas. Seul la lune faisait place maitresse au sein du ciel aux larges nuages étoilées, les étoiles filaient un peu partout. De nouveau il poussait un nouveau soupir, et d'une voix un peu timide, rajouta au cheval,

"Tu sais j'aimerais bien avoir une compagne, avoir le coup de foudre d'un seul coup, vivre avec l'être aimé, mais peut-être que pour toi, ça ne te dit rien mais chez nous les hommes, c'est un sentiment que nous avons tous un jour ou l'autre"

Il descendit alors de la selle, pour aller se coucher dans l'herbe aux courbes douces et allongées, juste dans le jardin du château. Sans doute pour méditer sur ce qu'il allait faire maintenant plutôt que de voguer aux grès des vents, il ira sans doute explorer la bâtisse mais pour le moment, il voulait juste souffler, et commença à s'imaginer la vie à deux.

Il faisait un peu pitié mais néanmoins il semblait trouver du réconfort dans des rêves, ou des fantasmes. Le cheval broutait l'herbe à coté de lui, tranquillement. Le jardin faisait place à un petit espace aquatique, où quelques roseaux servaient d'accompagnement, et où la lune se présentait encore une fois. Vàli le remarqua tout de suite, et se relevant d'où il était, alla de suite voir ce petit étang. Il voyait son reflet dans l'eau, et commençait à se poser des questions sur la vie qu'il mène depuis qu'il avait commencer à vivre seul. Il avait fait des rencontres certes mais un sentiment le prenait, le bouleversait toujours lorsqu'il se retrouvait dans des situations comme celle-ci...

Songeuse, Valiane fixa son reflet au bord d’un paisible petit étang. Elle passa distraitement sa main sur sa nuque, détaillant cette dernière pour la millième fois avec des yeux attristés. Vingt-sept. Plus au moins bien alignés sur une ligne nette et précise. Vingt-sept points de suture juste dans le creux de son cou. Comment devait-elle appeler ce qui s’était produit ? Un suicide raté ? Un appel au secours ? Un moment de délire ? Certes, l’alcool n’avait probablement aidé en rien. N’empêche…À présent elle garderait à vie la marque de sa folie. De sa folie d’aimer. Et comble de l’ironie, cette cicatrice lui rappelait étrangement le sourire d’Adès. Combien de temps resta-t-elle là, à contempler son image ? Impossible à dire. Elle fut brusquement tirée de sa rêverie par un grand « plouf », suivit d’une belle éclaboussure.

« Espèce de sale petit monstre ! »

Le dit-nommé « sale petit monstre lui répondit avec un petit croassement très satisfait de lui. Il nageait, tout à son bonheur, tout en lançant un regard de défit à Valiane. Cette dernière eu beau prendre son air le plus menaçant et le traiter de tout les noms…Rien y fit, la petite bestiole, qui ne devait pas peser plus de quelques kilos, tapa frénétiquement de la queue pour éclabousser encore un peu plus la demoiselle.

« Mon ami…gare à vos fesses ! »

Aussitôt, le petit reptile plongea sous l’eau, bien déterminé à ne pas se laisser facilement attraper. Valiane plongea sans la moindre hésitation à la poursuite de son adversaire. Débuta alors une course poursuite dont, bien sûr, elle en sortit perdante. À force de s’agiter de tout les sens, la vase du fond de l’étang avait fini par remonter et elle n’y voyait plus à deux mètres. Dépitée, elle ressortit du lac, l’eau ruisselant sur son corps. Sa belle robe sombre brodée d’argent déjà très moulante à la base, était maintenant plaquée sur elle et l’étouffait. Elle la retira prestement, en plus de ses bottes et de ses gants, ne laissant sur ses épaules qu’une fine robe en soie rouge, fendue plus haut que la convenance ne le permettait. Ses formes étaient à présent facilement discernable mais cela lui importait peu : rare étaient les voyageurs à s’aventurer dans les environs, encore plus rare étaient ceux qui osait l’aborder sans craindre pour sa vie.

Avec un demi-sourire l’ange se coucha au bord de l’eau, le souffle saccadé et rapide. Non content de parvenir presque systématiquement à l’agacer, ce petit monstre avait aussi le don de l’épuiser. Décidément oui, ce petit reptile à plume lui correspondait parfaitement. Presque aussi caractériel qu’elle. Lorsqu’il grandirait ce varactyl est elle deviendrait probablement une véritable équipe de choc…Nouveau sourire.
Dans un soupire Valiane s’allongea complètement et ferma les yeux. Ce n’était que le début de l’après-midi mais elle se sentait déjà éreintée. Comme à son habitude elle avait erré entre les mondes, à la recherche d’elle-ne-savait-quoi. Les souvenirs la hantaient, la douleur était toujours là, au creux de sa poitrine. Ce château elle le connaissait de réputation, mais ni avait encore jamais mis les pieds. La rumeur courait qu’il était hanté, raison pour laquelle elle avait décidé d’aller lui rendre visite. Voilà quelque temps en effet qu’elle aspirait au calme et à la sérénité. Et jusqu’ici elle n’avait pas rencontré âme qui vive. Avant qu’elle ne s’endorme, elle sentit une petite boule toute mouillée venir se glisser au creux de son cou. Elle posa avec douceur sa main sur son compagnon et ne tarda pas à s’endormir pour de bon.

*Il faudra que je finisse par te trouver un nom toi, espèce de petit monstre…*

Lorsqu’elle s’éveilla, Valiane comprit rapidement qu’elle avait dormi longtemps. Le soleil était sur le point de se coucher. L’air c’était rafraîchit et les ombres dardaient sur le sol des formes burlesques et extravagantes. La demoiselle frissonna, se frottant vigoureusement les mains sur les bras. Sa lourde robe et ses bottes étaient loin d’être sèche, et elle n’avait pas pris l’initiative d’allumer un feu. Quant au varactyl, il avait évidemment disparu, probablement en pleine découverte de ce nouveau terrain de jeu. Ses yeux couleur azur fouillèrent les environs à la recherche de l’animal, ne sait-on jamais. Les environs étant définitivement silencieuse et immobile, Valiane haussa des épaules et entreprit de faire sécher ses vêtements. Lentement, elle passait ses mains chauffée par sa magie sur le tissu et le cuir des ses bottes. Mais à peine avait-elle terminé le quart de son travail, qu’un bruit se fit entendre.

Un étranger s’était approché de l’autre coté de l’étang, visiblement plongé dans ses pensées. Quoique quelque peu éloignée, l’ange noir eut tôt fait d’affiner sa vision pour analyser l’inconnu. Toute la question étant : ami ou ennemi ? Elle n’avait vraiment pas envie de se battre, ne s’en sentant ni l’énergie, ni le courage. Peu de chose d’ailleurs lui faisait encore envie depuis peu. À pas léger, elle se rapprocha du bord de l’étang, il la réparerait plus que probablement avec sa robe rouge vermeille et, avec un peu de chance, il la laisserait en paix. Pour accentuer l’effet, une bourrasque aussi vive que puissante souleva ses cheveux de jade dans les airs, et se dirigea vars l’étranger, lui apportant la puissance de l’aura de Valiane. Ses bijoux accrochés par dizaines dans ses cheveux s’agitèrent dans un bruit cristallin, alors qu’elle posait un regard indifférent sur l’homme. Elle avait tout à fait l’attitude du prédateur sur son territoire, signalant sa présence à un étranger et l’informant que s’il tenait à rester en vie il était déconseillé d’aller plus loin. C’est alors qu’elle remarqua la couleur de ses yeux. Un rouge vif qui tranchait avec force sur ses cheveux sombre. Un second frisson la parcouru avant qu’elle ne se détourne. Ce regard avait de quoi impressionner, elle n’en avait jamais vu un de pareil.

Les choses auraient très bien pu en rester là pour Valiane. Malheureusement, quelqu’un d’autre en décida autrement. Quelqu’un de pas bien grand. Avec de toutes petites dents. Une longue queue. J’ai nommé le perturbateur numéro un. Surgissant des flots, l’individu susmentionné sauta sur l’étranger dans un terrible cri de fauve…qui ressemblait bien plus à un cri de jeune reptile pré pubère. Dégoulinant d’eau, il atterrit d’un air très fier sur les cheveux de sa cible. Après avoir tiré sur deux-trois mèches, il bondit à nouveau et replongea dans l’eau, prenant soin, au passage, de mouiller à nouveau son terriiiiiible adversaire. Sa tête émergea rapidement, ne laissant apparaître au ras de flots qu’un petit museau et deux yeux noirs. Nageant en cercle devant l’étranger, il ne le quittait pas une demi-seconde des yeux, l’air de dire « la chose de l’autre coté du lac est à moi, pas touche. » Il n’avait beau ne pas savoir parler, le message était très clair.

Quant à la « chose », elle se contenta d’observer la scène, bouche bée. Elle se tapa bien le main sur le front une ou deux fois malheureusement le mal était fait. Tentant de se rappeler encore pourquoi elle avait accepté de s’occuper de cet imbécile à plume et a écaille, elle leva les mains en l’air avec désespoir.

« Excusez-le messire, c’est un sale petit monstre possessif et terriblement susceptible. »

Les murs du château firent résonner sa voix sans qu’elle ne doive forcer dessus.

L’harmonien, vagabondant dans son monde isolé, réfléchissait quant au problème qu’il avait. Cette sensation, ce pincement au cœur, qui le tenaillait, que le tirait, qui le détruisait, était tellement lourde. Fixant la belle lune, il se reprochait de ne plus avoir de contact « proche » depuis la disparition de son village, de sa mère et de son père, des villageois. Sa mine se renfrognait encore plus rien qu’à cette pensé nostalgique, le sourire de ses parents, les jeux organisés par les villageois, tout cela lui manquait. Mais d’un seul coup, quelque chose vint le tirer de ses pensées, un cri de reptile plutôt faiblard,se relevant brutalement du sol, il sentait quelque chose lui tirer les cheveux, d’une fougue bestiale.

*Qu’est-ce qu’il se passe !? *

Un vent s’était levé dans la même foulée, et la bestiole avait déjà disparut dans l’eau vaseuse de l’étang, faisant quelques trottes d’un coté à l’autre, pointant une tête bizarroïde, avec pour pièce maîtresse deux perles noirs globuleuses. Vociférant quelques injures discrètes, il passa la main dans les cheveux comme pour tenter d’enlever l’eau gluante, suintante. Vàli la voyait faire des cercles, tranquillement, et semblait faire passer un message, mais il ne l’avait pas encore saisi, et il se disait qu’il était bien excité, peut-être à cause de son jeune age apparemment. Traînant son regard un peu partout sur le jardin, autour de l’étang en particulier, il finit par tomber nez à nez avec une demoiselle. Elle se tapotait la tête, très mignon, et avançait d’un pas sensuel vers le guerrier déprimé. Il la déshabillait du regard, sa longue chevelure brune, sa tenue, une robe en soie rouge, ses bijoux en argents scintillant aux éclats de la lune majestueuse. Elle avait l’air d’être une princesse tant sa beauté était resplendissante, et Vàli se sentis bien minuscule par rapport à tant de magnificence. Perdu dans ses pensées et dans cette situation qu’il ne s’attendait pas, il eut du mal à réceptionner les quelques mots qu’elle lui avait adressé.

« Excusez-le messire, c’est un sale petit monstre possessif et terriblement susceptible. »

Sa voix était des plus suaves, douce et cristalline, Vàli en tombait sous le charme. Néanmoins, le pincement était toujours présent au fond de se con cœur, mais il lui répondit tout de même,

« Oh, il ne faut pas, c’est normal de vouloir garder un trésor resplendissant d’une telle beauté, je pense qu’il voulait jouer sans doute, il semble déborder d’énergie »

Ensuite ? Vàli ne savait pas trop, il était plonger dans ses pensées, et après s’être posé ici, il ne s’attendait pas à tomber sur une telle personne. Sleipnir, quant à lui, regardait la scène d’un œil amusé, et il semblait vouloir montrer à Vàli son amusement en tapant fougueusement le sol. Comme s’il éclatait d’un fou rire, mais intérieur. L’harmonien plongeât alors son regard dans celui de cette demoiselle à la somptueuse allure avant de lui reparler,

« Je m’appelle Vàli Gungnir, sachez que je vous trouve très belle, peut-être est-ce malpoli mais je n’avais vu jamais vu une telle beauté auparavant »

C’était peut-être un peu brut en effet, mais le guerrier avait un franc parler, et devant une telle personne, il ne pouvait que lui dire ce qu’il pensait. Surtout quand c’est la vérité. Il reprit ensuite,

« Que faites-vous ici ? La manoir du Crépuscule est somptueux je trouve, surtout une nuit de pleine lune ! »

Valiane s’approcha de l’étranger, le regard imperturbable, bien décidée à garder ses distances. Elle n’était pas vraiment d’humeur à faire de nouvelles rencontres, bonnes ou mauvaises. Tout en marchant, elle noua le foulard en soie blanche qu’elle portait habituellement à la taille sur son cou, pour dissimuler sa cicatrice. Lorsqu’elle estima être à une hauteur respectable l’inconnu, elle le dévisagea sans une once de culpabilité. Cet homme avait du charme, à n’en point douter. En d’autre temps peut-être aurait-elle tenté l’aventure mais aujourd’hui plus beaucoup de chose éveillait en elle la passion. La demoiselle ne put s’empêcher de rougir toutefois lorsqu’il la flatta. Les compliments manquaient quelque peu de finesse mais semblaient sincères. Il plongea ses yeux dans les siens, la mettant mal à l’aise. Perturbée, elle détourna le regard, peu habitué à ce que des iris rouge flamboyant la fixent avec tant de détermination. Elle aperçut à l’écart une monture à l’apparence pour le moins inhabituelle. Alors qu’elle cherchait mentalement à comprendre l’utilité de huit patte, le dénommé Vàli reprit la parole une dernière fois, évoquant un château une nuit de pleine lune. Cette dernière remarque la fit sourire et elle résista difficilement à le prendre au jeu.

Avant qu’elle ne puisse lui répondre, la varactyle refit des siennes. Il émergea brusquement de l’eau et s’interposa entre sa dame et l’étranger. Il posa un regard assassin sur ce dernier, battant furieusement de la queue et poussant de nouveaux petits cris. Il entreprit ensuite d’escalader la jambe de la demoiselle et se posa sur son épaule, bombant le torse et redressant les plumes turquoise qui ornait son crâne. « Chasse gardée ». Le message avait le mérite d’être clair. Pour la peine, Valiane ria légèrement, tout en posant une main affectueuse sur son compagnon.

« Et mon ami ! De nous deux, je ne pense pas que se soit moi qui mérite une protection. Alors calme-toi. »

Elle le dévisagea avec un air de malice dans les yeux, attendrie par la réaction du reptile. D’une certaine manière c’était une preuve d’affection et elle se sentait touchée. Mais elle eut beau tenté de le calmer, l’animal continuait de fixer l’étranger avec mépris. Elle le taquina une dernière fois, avant de reporter son attention sur le guerrier.

« Tout compliment est agréable à entendre…Vous me flattez, quoique je pense que vous n’ayez pas du voyager beaucoup pour affirmer n’avoir jamais vu plus belle beauté que la mienne. »

Elle caressait distraitement le petit reptile qui, s’il avait put, se serait mit à ronronner.

« Je me nomme Valiane De Trehlnor et si j’erre dans ce château par cette nuit de pleine lune, c’est simplement que toute ruine se doit d’avoir ses fantômes. Je ne suis que le souvenir d’un passé oublié. »

Le jeu était bien trop tentant. Ne pas mentir tout en laissant sous entendre l’éventualité qu’elle ne soit qu’un souvenir. Qu’importe qu’il la croit ou non.

« Se serait dès lors plutôt à moi de demander au bel étranger au regard de braises ce qu’il fait ici dans ce château, par cette nuit de pleine lune. »

Nouvelle bourrasque. La silhouette de Valiane s’effaça très légèrement, comme pour donner l’impression qu’elle n’était pas faite de chair et de sang. L’illusion ne dura que quelques secondes, juste assez pour que Vàli l’entraperçoivent. Un sourire s’esquisse sur ses lèvres alors qu’elle fixe le guerrier comme un prédateur fixerait sa proie.

« Ne craignez-vous donc pas les rumeurs qui trainent sur ce lieu ? »

Sa voix était aussi douce et fluette qu’emplie de menaces et de fausse naïveté. Il la disait donc belle…le dirait-il toujours avec tant de conviction après avoir vu ce qui se cachait derrière son masque de beauté ? Ses cheveux s’élancèrent dans les airs avant de retomber aussi rapidement, agitant aux passages ses bijoux au son mélodieux. Elle avait devant elle au guerrier qui se voulait probablement courageux et juste. Il était fort tentant de le provoquer.

Des rumeurs ? Entendu ? Elle ne put retenir un nouveau sourire, trouvant la question de Vàli amusante. La rumeur courrait depuis longtemps sur ce château, mais c’était elle qui allait la concrétiser. Pourquoi ? Elle ne trouvait pas de réponse à cette question. L’étranger semblait quelqu’un de bien, de droit dans ses bottes et de fiable. Elle ne pensait pas devoir le craindre. Mais ce besoin de solitude l’obsédait, la poussait à commettre les pires stupidités. Elle se sentait désespérément sale, et craignait de salir autrui. Seul le varactyle était parvenu à la consoler. Sa présence la distrayait, son attitude possessive envers elle l’amusait autant que ces caprices.

« J’en ai entendu certaines oui. Mais plutôt que de vous les conter, ne serait-il pas plus intéressant de vous les montrer ? »

À cet instant la lune se voila, plongeant le château dans une obscurité impressionnante. Valiane distinguait difficilement à la silhouette de Vàli mais ne s’en portait pas plus mal pour autant. Sans mot dire, elle prit avec délicatesse le petit reptile sur son épaule et le posa au sol. L’animal se faufila alors dans l’eau, comprenant que la suite de l’histoire ne le concernait pas. Ce misérable étranger allait bientôt comprendre à qui il avait à faire. Valiane était sienne et il paierait le prix cher pour avoir oser perturber leur soirée. De son coté la demoiselle posa un regard mystérieux au guerrier, dans l’attente d’on-ne-sait-quoi. Puis, peu à peu, son corps s’effaça, devenant translucide. Sa chair n’était plus qu’un courant d’air, ses cheveux volèrent une dernière fois dans le vent avant de disparaître. Bientôt, il ne subsista plus rien du corps de l’ange noir, le guerrier était seul… en apparence. Le temps semblait suspendu, tout était figé. Comme un orchestre attendant son maestro. Enfin, une voix douce et mélodieuse vint se pencher à l’oreille de Vàli.

« Il y a…des rumeurs de fantômes. »

Le vent se mit à souffler avec force, agitant l’herbe sous les pieds de Vàli. De la poussière vint lui frapper le visage, alors que sur les murailles à moitié effondrées du château apparurent d’étrange silhouettes. Livides, blanchâtres, elles incarnaient ce que se devaient d'être tout bon fantôme digne de ce nom. Ils étaient trop loin pour que le jeune homme puisse clairement les discerner mais assez proche pour paraître menaçant.

« De monstres aussi. »

L’air devint oppressant. Dans les cieux, des nuages invisibles s’amoncelaient, créant des roulements de tambour digne des plus beaux orages. Quelques éclairs illuminèrent les ciels, ajoutant une nouvelle touche de mysticisme au lieu. Loin de se satisfaire de ce résultat, Valiane continua son scénario en allant plus loin. L’eau du lac se mit lentement à tournoyer sur elle-même, avant de s’élever dans les airs sous la forme d’un dragon aquatique. Elle poussa le vis jusqu’à matérialiser une longue queue uniquement constituée d’eau qui frappa la surface du lac dans le seul objectif d’éclabousser la guerrier. L’énorme animal poussa un cri puissant, tête rejeté vers l’arrière, avant de ramener son attention sur Vàli. Ce n’était qu’un immense volume d’eau mais le réalisme était si poussé que, pour peu, on eut été certain de distinguer une flamme de vie dans ses yeux.

« Et puis…il y a moi. Moi qui ne suis plus qu’on souvenirs presque oubliée, moi qui ne suit que l’espoir déchu d’un autre. Une ombre parmi les ombres. Pas tout à fait morte. Mais plus tout à fait vivante. »

Valiane se matérialisa…sur la tête du dragon. Elle tenait dans sa main droite une boule de feu, tel un phare au milieu de lui nuit. Le vent s’agita de plus belle, alors que les silhouettes se rapprochaient de la scène.

« Vas-t-en étranger, et laisse les souvenirs reposer en paix. Il n’y que souffrance et désespoir ici, tu n’a rien à y gagner. »

Si avec ça elle n’était pas parvenue à foutre la peur de sa vie à Vàli…

Spoiler:

Vàli contemplait le visage de la demoiselle, ses lèvres luisaient sous la lune impératrice, il ne pouvait se détacher de son regard. Quelque chose planait dans l'air, quelque chose de mystique, mais le guerrier ne savait pas encore de quoi il s'agissait, cette demoiselle lui semblait tant étrange et on ne pouvait pas vraiment deviner ce qu'elle cachait mais Vàli commençait à vouloir la connaitre un peu plus. Elle lui avait répondu quant à ses rumeurs, voulant les montrer ? Comment pouvait-on dire cela, et l'impression que l'harmonien avait d'elle devenait encore plus étrange, mais il ne pouvait abandonner, il voulait rester pour parler avec elle, son visage semblait cacher quelque chose de grave.

*Que veut-elle dire par me les montrer ?*

A ce moment, le ciel devint sombre, une impression planait dans l'air, nous aurions pus croire à un orage mais le guerrier allait voir quelque chose d'inédit. Il ne pouvait plus trop apercevoir la gente demoiselle, et après un moment, l'a vis complètement disparaitre. Surpris il avança vers elle, ou du moins où elle était quant au même moment, il entendit le clapotis de l'eau, de l'étang.

*Qu'est-ce qui se passe ?*

L'eau tourbillonnait alors, formant un léger sillon qui devint croissant au fur et à mesure que Vàli avançait. Il jetait un coup d'œil au château, des ombres livides se dessinaient sur les murs, comme pour un rituel d'indigène entourant le feu sacré, les rumeurs étaient véritables. Vàli continuait son chemin vers le bord de l'étang, quelques éclairs vinrent parfaire l'étrange tableau, et d'un seul coup, le tourbillon s'éleva, et l'image d'une créature mythologique s'afficha inexorablement. Le dragon aquatique, d'une beauté magique, se levait vaillant devant le guerrier, et sa queue titanesque vint frapper le lac de plein fouet. Vàli se protégea de l'averse éclair, bien qu'il ne se soit retrouvé trempé de la tête au pied, et se demandait où était passé Valiane. Le danger était grand et comme tout bon guerrier, Vàli pensait à la protéger, ne savait-on jamais quel risque il y avait. Si le dragon était pacifique ou dangereux, devant une telle bête, le risque était grand. En aucun cas, il n'aurait pensé à l'apparition d'un dragon, ici, dans ce lieu silencieux. D’ailleurs, il poussa un cri monstrueux qui faisait frémir l'harmonien, si jamais il devait se battre contre lui, il ne durerait sans doute pas longtemps. Il le regardait, de ses yeux perçants, et il semblait figé sur place, planté dans une stupeur inédite.

« Et puis…il y a moi. Moi qui ne suis plus qu’on souvenirs presque oubliée, moi qui ne suit que l’espoir déchu d’un autre. Une ombre parmi les ombres. Pas tout à fait morte. Mais plus tout à fait vivante. ».

Le dragon parlait ? Une divinité doué d'intelligence, non, mais c'est alors qu'une silhouette parut en haut du dragon, sur sa tête. Une lumière jaillissait dans la pénombre, mais il pouvait clairement distinguer, grâce à la lumière et aux contrastes, le visage de Valiane. Valiane ? Qu'était-elle ? Le guerrier semblait bouleversé par une telle apparition, un fantôme ? Hum, il n'arrivait pas à le croire, mais elle semblait le menacer, pour quelles raisons ? Il alla lui demander, d'une voix tremblante,

« Qui es-tu ? Un fantôme hantant ce lieu ? Pourquoi semble-tu si attristé, tu me crains, moi, j’ai peur, mais pourtant je reste planté là devant toi, pour je ne sais quelles raisons »

Elle me répondit :

« Vas-t-en étranger, et laisse les souvenirs reposer en paix. Il n’y que souffrance et désespoir ici, tu n’a rien à y gagner. »

La souffrance et le desespoir est une part entière de l'homme, et il se doit de vivre avec tout le long de sa vie, même si c'est une épée de Damocles constante. Vàli, pétrifié par le dragon, demanda tout de même quelque chose,

«Pour me dire cela, c'est que tu doit avoir un propre expérience de la souffrance et du desespoir mais n'as-tu jamais eut, un jour, envie de tout changer, de vivre d'un bonheur constant, je me tiens devant toi mais sache que je suis moi aussi plonger dans une grande peine et que l'issue me semble toujours incertaine, mais tu semble cacher quelque chose, et cela me pousse à rester ici devant toi, devant ta peine »

Les yeux grands ouverts, Valiane fixait la main qui la retenait, tout en écoutant les dernières paroles du guerrier. Amoureux ? Les hommes c’étaient-ils donc tous donné le mot ? Songeuse, elle n’osa pas redresser la tête, les épaules baissées, le regard ailleurs. Que devais-t-elle lui répondre ? Il n’y avait rien de plus susceptible qu’un homme amoureux.

« Tu…Tu ne comprends pas. »

Valiane leva les yeux au ciel, alors que les nuages lui permettaient de contempler la lune. Plus que jamais elle se sentait perdue, incapable de bouger ou de prendre la moindre décision. La main de Vàli dans la siennes avait brisé toute sa volonté. Mais non, décidément non. Elle ne devait pas se laisser aller, elle ne devait pas faire confiance. Plus jamais. Pas parce que Vàli ne méritait pas sa confiance. Simplement parce que personne ne pouvait faire confiance à une ange noir. S’il comprenait qui elle était vraiment, il la repousserait, comme tous les autres, comme Saladin. Tel était son destin. Il valait dès lors peut-être mieux lui montrer tout de suite, briser l’image faussée qu’il avait d’elle. Il apprendrait vite à la détester, à la renier.

« Dommage. Je t’avais conseillé de fuir. Mais à la place tu avoues être amoureux d’une illusion, d’un être que je n’ai jamais été. Regarde… »

D’un mouvement vif du bras, elle tournoya sur elle-même en tenant fermement le poignet de Vàli, au risque de le briser. Sans la moindre délicatesse elle le poussa sur le coté et déploya ses ailes d’ange noir. Le dragon rugit, gueule grande ouverte, avant de se jeter sur Valiane, la tête la première. Il y eut une énorme explosion d’eau, lors de laquelle Valiane disparut. Un instant le calme revint. Un silence lourd et pesant. Là haut dans le ciel tout n’était que noirceur et ténèbres. Le lac avait repris sa forme initiale, tout semblait avoir reprit sa place. Mais quelque chose dans l’air planait, forçant à la méfiance et au doute. Brusquement, une boule d’arcane de la taille d’un ballon fusa droit sur Vàli, dans l’objectif de le percuter de plein fouet. La magie semblait être apparue de nulle part, comme ayant sa propre raison d’être.

Valiane réapparu en haut d’une muraille à moitié effondrée, surplombant Vàli de sept à huit mètres. Elle affichait toute sa puissance, laissant irradier autour d’elle son aura. Ses yeux brillèrent d’une magie malsaine, tout en elle transpirait le pouvoir immense qui se dissimilait en elle, qui bien souvent en fantasmer plus d’un. Les nuages tournaient lentement en cercles concentriques, tel de spectateurs impatients. La demoiselle déploya haut ses ailes, réaffirmant ainsi son appartenance à la race des anges noirs.

« Je me présente…Valiane De Trehlnor, ange noir de mon état, Tutrice de l’Ordre nouveau de mon métier. J’ai créé cette guilde dans l’unique but de détrôner les Esprits Créateurs, voir de les tuer. J’ai tué, saccagé, pillé, vandalisé. J’ai mis à feu et à sang Equillos, ma ville natale, pour le simple bon plaisir d’un déchu. J’ai pactisé avec Anoth, déchu sanguinaire sans foi ni loi. Je suis devenue la championne des armées de Pierre Chrisme, et ainsi cheffe des chevaliers de l’Apocalypse. Es-tu sûr d’aimer cette personne ? Es-tu sûr de vouloir aider quelqu’un qui ne vit que pour et par le chaos ? Je suis une ange noire, un destructeur qui a inspiré le respect aux plus grands de ce monde. Et je n’hésiterais pas à te tuer. »

Valiane sauta à terre, tout en dégainant un des ses katanas. Un combat faisait rage en elle, voulant à la fois écarter définitivement Vàli et se refugier dans ses bras. Mais ça, elle n’en laissait rien paraître. Extérieurement, elle était la tutrice parfaite, la championne rêvé et l’ange noir dans toute sa splendeur : forte, puissante, déterminée et violente. Tout ce qu’elle n’avait jamais été, tout ce qu’elle refusait d’être. Mais c’est ainsi qu’Harmonia la voyait, et c’était dès lors une partie d’elle-même. Si Vàli disait l’aimé, il devait aussi aimer ce coté plus sombre d’elle-même, cette image que le monde a d’elle. Confiante, elle s’approcha de Vàli, le regard menaçant. Sans lui laisser l’occasion de s’échapper, elle le plaqua au dos d’une muraille, et posa sa lame contre sa gorge.

« Tu as parlé trop vite étranger, personne n’aime un être tel que moi, sauf par fascination. Je suis crainte, respectée,… idolâtrée parfois…mais pas aimé. Du moins pas dans mon entièreté. Après tout, c’est vrai, qui voudraient de moi comme compagne ? Personne, je suis à l’origine de bien trop de cauchemars je suppose. Alors la question est : puisque tu refuses de partir, que vais-je faire de toi ? »

L'harmonien lui avait dit cela, et maintenant il attendait sa réaction. Jamais il n'avait ressentis quelque chose comme cela et il souriait en voyant qu'elle ne redressait pas la tête comme un geste timide.

« Tu…Tu ne comprends pas. »

Elle leva les yeux vers le ciel, vers la lune qui les baignaient de sa lumière lunaire, et le guerrier fit de même pour contempler toute la splendeur. Il réfléchissait alors à cette phrase, pourquoi ne comprendrait-il pas ? Tout le monde peut comprendre, peut accepter les déboires de chacun, le monde ne peut être tout bon, il y a le bien et le mal mais tout cela pour le guerrier n'était du qu'à l'opinion que nous en faisions. Un silence assez pesant s'installait entre les deux personnes, Vàli méditait sur la réponse à donnée mais c'est alors qu'elle brisa le silence, semblant désolé du fait que l'harmonien n'avait pas fui et d'un geste vif, l'amoureux fit emporté et jeté au loin dans le jardin tandis qu'elle déployait...ses ailes noirs.

*Un ange ?*

Le dragon aquatique ouvrit grand la gueule et allait percuté Valiane, et l'harmonien se releva tantôt pour tenter de faire quelque chose mais bien sur c'était vain car elle avait déjà disparut dans l'énorme explosion d'eau. La petite bruine vint caresser le visage de Vàli avant de retourner à son état normal, le calme s'installa de nouveau, indéniablement. Vàli se retourna dans moult sens pour trouver Valiane lorsque, soudain, une boule d'arcane vint le percuté de plein sans qu'il ne puisse réagir. La douleur était impressionnante, le jeune homme saignait à diverses endroits mais il continuait tout de même à explorer les environs pour retrouver Valiane. Ainsi il l'a retrouva sur un mur le surplombant d'une bonne hauteur, sans nulle doute, il pensait qu'elle était à l'origine de la magie. C'est alors qu'elle laissa apparaitre sa vraie nature, son aura émanait, on voyait pertinemment qu'elle était dangereuse. Vàli ne pouvait s'empêcher de l'admirer mais une question le turlupinait, tant de pouvoir n'était guère bon pour une seule personne et il ressentait un mal être quant à elle, sans doute beaucoup de personne désirait avoir le même pouvoir mais lui trouvait que c'était un fardeau, chacun devait voir que le pouvoir et personne ne pouvait voir la vrai personnalité de cette ange noir. Elle se présenta alors à nouveau, détaillant cette fois-ci quelques nouvelles facettes guère lumineuses.

Oui, elle lui montrait sa partie la plus sombre, comme si elle voulait le mettre à l'épreuve et voir s'il pourrait supporter son fardeau. Tout de suite, un élément allait le perturber, elle lui avait dit être la tutrice de l'Ordre nouveau ? Donc ils étaient ennemis ? L'homme pris alors la décision de ne rien dire quant à sa propre position, mieux valait-il pour lui être discret. Il voulait lui répondre, car même si elle avait commis ces massacres, c'était sous l'ordre d'un quelconque supérieur, à chaque fois, et il voulait lui demander ce qu'elle voulait, elle faire de sa vie. Peut-être commencer à penser autrement ? Vif, rapide, déterminé, elle s'approcha de lui et le plaqua contre une muraille, la lame sous la gorge. L'homme n'écoutais plus ses paroles, confus en la voyant de si près, cette facette sombre, il réfléchissait. Il acceptait alors cette partie obscur, même si d'après elle n'est pas entièrement responsable mais comment allait-il le lui dire,

"Fais ce que tu veux de moi, mais sache que beaucoup de gens ont des cauchemars mais il existe des rêves, même éphémères, nous pouvons nous réfugier dans nôtres propres bonheurs, même si c'est une illusion. Tu dit que tout le monde te respecte, t'idolâtre même mais lorsque je te vois, je vois quelqu'un en détresse qui ne sait plus ce qu'elle fait, ni même pour quelles raisons elle agit, je suis tombé amoureux de cette facette là, même si tu possède cette part sombre, je suis prêt à l'accepter mais je ferais de mon mieux pour t'apporter ce bonheur qui tu semble avoir abandonner"

Il toussota, du sang giclait par terre, il se sentait mal mais il ne pouvait refuser de la laisser là. Lentement, il posa la main sur le katana qui lui serrait tant le coup et même si le tranchant commençait à lui entailler la main, il voulait montrer sa détermination et prouver qu'il ne l'abandonnerait pas...

Valane posa un regard indéchiffrable sur Vàli, le fixant comme s’il venait d’apparaître sous ses yeux. Il était sur la bonne voix, c’était plus que certains. Et même s’il n’avait pas raison sur tout, sa réponse méritait réflexion. La demoiselle baissa sa lame, voyant le guerrier forcer dessus à main vive. Elle fit mine de ne pas avoir vu qu’il toussait, même si intérieurement son cœur se serra. Elle ne savait plus où se mettre, ni ce qu’elle devait faire ou dire. Elle était perdue, et ce, depuis bien longtemps. Elle avait voulu montrer un semblant d’assurance et de confiance en elle, mais Vàli semblait bien déterminer à ne pas lâcher le morceau. Doucement, son emprunte magique disparut, ne laissant que Valiane, seule face à elle-même.

« Chut, tu parles trop. Tu parles bien, mais trop. Tu ne sais pas ce que tu dis. »

Elle lui lança un sourire enjôleur. Peu s’en fallait pour qu’elle se laisse aller, écoute ce bel étranger et oublie tout le reste. Mais quelque chose en elle la retenait, sans qu’elle ne parvienne à briser ses chaînes. Et ces chaînes, elle les portait depuis près de deux ans. Avec légèreté, elle posa un index sur les lèvres de Vàli, comme pour souligner ses paroles.

« Arrête de dire des bêtises, vous êtes déjà nombreux à m’avoir tenu ce genre de discours. Et quoi que pendant toute ma vie j’ai refusé de l’accepter, je sais aujourd’hui que certains d’entre nous avons un destin à accomplir, que nous le voulions ou non. Je fais partie de ses gens là, ma vie ne m’appartiens pas…Arrête de dires des bêtises. »

Valiane devinait à l’avance la réaction de Vàli, réaction qu’elle aurait elle-même eut quelques mois au paravent. Mais aujourd’hui elle avait acquis plus de maturité, elle avait conscience des responsabilités qu’impliquait son pouvoir et ce, même s’il elle ne l’avait jamais vraiment voulu, ce pouvoir. Elle regarda l’étranger, le regard triste et perdu, mais mit tout en œuvre pour soutenir le siens sans faillir, sans flancher. Il fallait pourtant si peu pour qu’elle cède, si peu…

*Tu es en train de craquer.*
*Non.*
*Que si, on ne me la fait pas à moi. Tu restes encore et toujours une force surhumaine dans un corps faible et sensible au moindre sentiment… Navrant.*
*Laisse-le, il cherche juste à bien faire.*
*Et bien il fait mal.*
*Non ne…*
*Silence !*

Brusquement, Valiane fut projetée en arrière. Elle ne résista pas, elle savait que c’était inutile. Péniblement, lange noir se redressa et posa un regard navré dans la direction de Vàli. Avant même qu’elle ne le voit, elle savait ce qu’elle découvrirait. Il n’était que ténèbres et noirceur. Atteignant près de deux mètres, son corps fin et élancé était recouvert d’un long manteau noir tanné par le temps. Des cheveux sombres en bataille, de hautes bottes, des gants épais, on ne voyait de peau que sur son visage. Une peau blanche, cadavérique. En guise de bouche il ne possédait en tout et pour tout qu’un grand trou cousu grossièrement dans lequel on pouvait entre-apercevoir quelques dents pointues. Sa simple présence était oppressantes et malsaine, après tout, c’était un ancien faucheur, un démon, reconvertit en ange gardien. Ses iris orange rivalisaient avec ceux de Vàli, alors qu’il posait un regard haineux à ce dernier. Il venait d’apparaître, plus déterminé que jamais, entre Valiane et Vàli, sans même prendre le paine de poser un regard sur elle. Chacun se connaissait maintenant parfaitement bien, il n’avait pas besoin de se retourner pour connaître sa réaction. Feignant l’indifférence, le démon s’approcha du guerrier en tenant fermement une grande faux de sa main gauche.

« Répète-moi ça ? L’aider ? À accéder au bonheur ? Le bonheur est réservé au naïf, il n’existe que dans l’imagination des petits garçons, Valiane n’a pas besoin de ça. Mais répète-moi ça en face, que je m’amuse. »
« Vàli, je te présente Adès, un démon qui me sert d’ange gardien depuis ma naissance et qui, depuis peu, c’est mit en tête de m’inculque quelques notions de la vie. C’est aussi lui qui m’appris à maîtriser cette puissance, pour qu’un jour je devienne une digne représentante de ma race. »
« Et il n’en faut plus beaucoup pour atteindre cet objectif, tu juste encore faible dès qu’on te parle d’amour. Mais tu verras, à force de tuer tout ceux qui prétende t’aimer je finirais bien par faire quelque chose de toi. Sois-en assurée. »

Valane n’ajouta rien, la mine renfrogné et le visage sombre.

La beauté de la lune, son aura magnifique n'avait d'égal que la beauté de Valianne, Vàli ne pouvait pas s'en empêcher, cet air si fragile mais pourtant cette impression de devoir faire quelque chose à l'encontre de la volonté propre. Elle lacha alors l'emprise qu'elle avait sur lui, même si l'on pouvait ressentir un petit remord, et la lame vint délicatement se retiré du paumeau du guerrier et celui-ci poussa un léger soupir de soulagement. Son aura s'était calmé apparament, avait-elle touché par ses paroles ? Peut-être mais il ne pouvait s'en empêcher :

"Je ne parle pas trop, je ne veux que ton bien, la haine, la désolation, la tristesse n'est pas bon pour un aussi beau visage, j'aimerais te voir sourire de plein grès, de voir ce visage si pronfondément attristé rire de bon coeur et même si je dois perserverer"

Elle souriait d'un air enjoliveur mais l'harmonien n'était guère rassuré et il voyait très bien qu'il y avait autre chose, beaucoup lui avait déjà tint ce discours ? Lui, s'en fichait totalement, ce n'étais guère pour tenter de paraitre bon, à présent, il était questionde coup de foudre et de volonté d'aider, alors il lui répondit :

"Je ne veux pas être comme les autres, le destin, je suis d'accord, nous ne pouvons lui échapper mais nous avons toujours le choix mais ta vue t'appartiens à toi et à toi seul, personne ne peut influencer comme cela, jamais je ne le permettrais, je veux...je veux être à tes cotés, t'aider à trouver cette facette de toi qui te correspond, celle que tu semble avoir oublié"

Elle le regardait d'un air triste et il aurait voulu la serrer dans ses bras, poussé une nouvelle fois par une pulsion qu'il n'avait jamais connu jusq'à maintenant mais Valiane fut projeté sans même qu'il ne puisse rien faire. Quelque apparut devant lui tandis que Valiane lui posa un regard une nouvelle fois attristé, et l'homme ou plutôt le démon qui était en face de lui fit frémir Vàli.Tout chez lui aspiré à la crainte, son physique, son attitude, tout chez lui réspirait la haine, la mort. Il s'était interposé entre lui et Valiane, une barrière protectrice ? Un ange gardien ? Vàli n'en avait pas l'impression.

« Répète-moi ça ? L’aider ? À accéder au bonheur ? Le bonheur est réservé au naïf, il n’existe que dans l’imagination des petits garçons, Valiane n’a pas besoin de ça. Mais répète-moi ça en face, que je m’amuse. »

Tout de suite, Vàli partit au quart de tour, dégainant rapidement son épée qu'il tendis vaillament face à ce démon et il allait lui répondre lorsque Valiane le présenta. Adès, son nom était des plus glauques mais les valeurs qu'il inculquait à la demoiselle n'était guère bénéfique, il s'en servait pour faire d'elle une marionnette et cela, Vàli ne supportait pas et perdit son sang froid. Dans une fureur il alla à la rencontre du démon, même s'il allait paraitre malsain vis-a-vis de la belle. Toute les parôles du démon résonnait comme une symphonie malsaine et il ne pouvait s'empêcher de réagir. La garde tapa un grand coup dans le corps du démon tandis que l'harmonien le plaquait au sol, pour tenter de l'immobiliser. D'une voix amplie de colère et d'agacement, il pestiféra :

"Toi, un ange gardien ? Regarde le mal qui lui fait ! Elle ne sait plus ce qu'elle fait, tu t'en sert comme une marionnette et tu dit lui inculquer les vraies valeurs ? Alors pourquoi ne pas lui apprendre a aimer !? Tu t'en sert pour tes propres desseins, jamais je ne pourrais te croire, et crois moi, je ferais tout mon possible pour, moi, l'aider et même si les valeurs que je défend te paraisse étrangères, je m'éfforcerais de lui montrer !!!"

A ce discours, d'une colère fulgurante, il frappa plusieurs coups de poing dans le visage du démon, peut-être n'étaient-il que des coups en vain mais il ne pouvait pas rester comme ca.Le souffle court, le guerrier regarda la jeune demoiselle, pour lui montrer sa détermination mais aussi un certain regret :

"Valiane, tu dit que Adès est ton ange gardien mais je ne peux le croire, ces parôles ne sont pas digne d'un gardien, c'est impossible, il se sert de toi, même si je ne le connais pas, il ne peut pas dire ces choses affreuses, tuer ? Détruire ? Massacrer ? Etait-ce là ce que tu souhaitait vraiment au fond de toi ou n'était-ce que des vulgaires prononcé par ce démon !?”

Il s'était emporté lui aussi mais c'était chose faite, maintenant il ne pouvais reculer devant ce qu'il venait de faire...

« Non content d’être mon ange gardien, il est aussi mon maître, mon précepteur. Et si ses paroles te choc tant, c’est que vous n’êtes pas du même monde, ni de la même époque. Dans l’absolu c’est lui qui a raison. Il faut une part de bien…mais aussi de mal. Sinon ou serait l’équilibre ? Détruire…Tuer…Massacrer…Des mots que te dégoutes mais qui sont le quotidien de ceux de ma race. Nous détruisons ce que d’autres construisent, pour créer le cycle éternel de la vie. Quand à mon opinion personnelle, elle n’a aucune importance. C’est le devoir de ma race qui prime. Dû moins c’est ce que prétend Adès. Je n’ai pas à choisir si je veux faire le bien ou le mal, je n’ai pas à m’opposer à mon destin. Car si je le réfute, le chaos perdra un pion qui lui revient de droit, et un déséquilibre s’installera. »

Adès regardait fixement Vàli, un sourire en traves du visage. Le démon était immobilisé au sol, coincé sous la poigne du guerrier. Son agressivité et sa violence l’avait surpris, il devait le reconnaître. Toutefois dans l’instant présent la situation l’amusait au plus haut point. Avec un ricanement satisfait, il s’effaça peu à peu, laissant son adversaire seul à terre. Il réapparut aux cotés de Valiane, s’interposant toujours entre elle et Vàli.

« Valiane n’est pas ma marionnette. Mais celle du destin. Tout comme toi, moi ou tous les êtres pensant dans ce monde. Nous avons une ou des tâches à accomplir. Certains doivent cultiver un champ pendant trente ans, d’autres doivent semer la mort. Chacun sa voie. La mienne est de m’assurer que Valiane ne s’écarte pas de son devoir. Quant à l’amour…C’est un sentiment futile qui donne l’impression aux mortels de se croire surpuissant alors que c’est exactement l’inverse. Regardes-toi : par affection, par amour ou que sais-je, tu viens de sauter au cou d’un démon. Folie, suicide ou simplement bêtise congénitale ? Aucun des trois : amoureux ! L’amour est une perversion de l’âme, c’est une drogue qui trouble les sens et empêche d’accomplir sa destinée. Valiane n’en a pas le droit. Ce n’est pas moi qui le dis. C’est son destin. »

Adès se mit en garde, montrant clairement son intention à Vàli. Le poids de son corps se déplaça vers l’avant, tel un prédateur se préparant à se jeter sur sa proie.

« Une dernière volon... ? »
« Vas-t-en. »

Le démon se retourna souplement vers Valiane, étonné de sa réaction.

« Pardon ? »
« J’ai dis vas-t-en. C’est un ordre. »
« Tu utilises encore le pouvoir de Pierre hein ? Tu sais que cela te consumes, plus tu l’utilises, plus le chaos t’envahit. »
« Et toi tu sais que si tu lève la main sur cet homme je m’y opposerais, et ça terminera en bain de sang, comme la dernière fois… »

Avec des gestes vifs, la demoiselle ôta l’écharpe blanche qui recouvrait son cou, laissant apparaître une cicatrice nette et précise, courant sur toute la largeur de sa gorge. L’amulette autour de son cou brillant puissamment, attestant qu’elle faisait bien appelle à de la magie pour forcer le démon à lui obéir. Le regard d’Adès était froid, glacé même. Il n’appréciait absolument pas l’attitude de révolte de son élève. Mais la magie qu’elle utilisait ne dépendait pas de lui, il ne pouvait pas s’y opposer.

« Un jour, tu me payeras toute cette insolence mon enfant. Quand à toi Vàli, ma menace est toujours d’application. Si tu tentes de corrompre mon élève avec de futiles valeurs telle que l’amour…je te retrouverais. Et je te tuera… »
« DÉGAGE ! MAINTENANT ! »

Le démon n’eut même pas le temps de terminer sa phrase qu’il disparut. L’instant d’après se fut comme s’il n’avait jamais été là, laissant Valiane et Vàli seul à nouveau. Dans un soupir, la demoiselle n’osa pas regarder le guerrier dans les yeux et se contente de s’écarter, allant s’asseoir un peu plus loin, au bord du lac. L’air absent, elle enleva ses bottes et plongea ses pieds dans l’eau. Le temps était clair, il faisait bon et l’orage avait disparut.

Valiane frissonna lorsque le guerrier lui effleura la gorge. Ce contact inattendu lui fit étonnamment plaisir, bien plus qu’elle ne le laissa paraître. Elle ne retira pas la main qui se baladait dans ses cheveux, mais fit mine de ne rien voir. Mais sentir le contact aussi proche d’un homme la fit à nouveau frissonner. Elle ne savait pas à quel jeu jouait Vàli, mais elle avait envie d’y plonger son cœur et son âme.

« Ce que je crois ? Je ne sais plus ce que je dois croire Vàli. Je n’ai plus vraiment…d’opinion, ni de conviction. Adès à tout de même raison sur certains points…Je ne réussi ce que j’entreprends que quand j’œuvre pour le chaos. L’amour et l’amitié ne m’apporte souvent que le chagrin… »

Saladin ? Bah, disons qu’elle c’était faite une raison. Elle avait pensé ses plaies, et le désespoir ne l’envahissait plus à l’évocation de son nom. Toutefois, elle n’était pas prête d’oublier sa phase de dépression qui en découla. En faite, elle broyait toujours du noir. Il l’avait quitté parce qu’il n’acceptait pas ses actes et la vie de tueuse qu’elle menait. Depuis, Valiane se torturait l’esprit en se disant que si lui n’avait pas voulu d’elle, personne n’en voudrait. Que l’amour n’était pas fait pour elle. Ajoutons à cela qu’Adès ne se privait pas de cracher son venin dès qu’il le pouvait.

Dans un soupir, la demoiselle sortit de sa poche un paquet de cigarettes et s’en alluma une après en avoir proposée une autre à son compagnon. Ses gestes mécaniques, devenu habituels, la réconfortaient. Elle prit le temps de répondre à la question de Vàli, méditant longuement sur ce qu’elle devait dire ou ne pas dire.

« J’ai toujours eu envie de cesser tout ça. Mais on ne dit pas facilement non à un démon, d’autan plus si ta vie dépend de la sienne et réciproquement. Il n’y a dès lors pas trente six mille solutions « pour en finir avec tout ça ». Je ne pense pas que je dois te faire un dessin… »

Sa cigarette presque entièrement consumée, elle embrasa le mégot entre deux doigts et retroussa sa robe jusqu’à mi-cuisse pour éviter de la mouiller. Elle se décida à se retourner pour plonger son regard dans le sien, un sourire timide aux lèvres.

« Cette cicatrices n’est pas de lui mais de moi. Plus de prise de tête, plus de déception amoureuse, plus de torture de l’esprit, plus d’obligation, plus de devoir…plus d’Adès. L’aventure me tentait et me tente toujours un peu. Mais il paraît que c’est un comportement de lâche. »

Préférant ne pas s’attarder sur la sujet, la demoiselle s’empara de son écharpe pour la remettre autour de son cou. Il y avait de souvenir pénible que l’on préférait cacher derrière une écharpe que de devoir les affronter.

[plus court cette fois-ci, difficile d’aller plus loin sans avoir ta réaction ^^]

https://www.youtube.com/watch?v=RaV6eDvgiG4

Valiane plongea ses yeux dans ceux de Vàli, lui ouvrant son âme jusqu’au plus profond d’elle-même. Elle lui fit ressentir toute la tristesse qui l’habitait de mener la vie qu’elle avait…mais aussi la joie et les moments de bonheurs. Ses grands iris bleu tentaient de lui transmettre un message impossible à expliquer à haute voix. Un mélange de désespoir, de lassitude, de déception continuelle. Mais aussi de force et de courage. De témérité, de volonté. Tout cela pouvait se résumer en une seule chose : l’espoir. L’espoir que rien n’est jamais éternel, l’espoir d’un jour retrouver l’amour et la passion. L’espoir que sa vie peut avoir un autre but que de tuer. L’espoir d’un jour pouvoir mener sa vie et de la vivre. Il y avait un équilibre entre le pour et le contre, entre son désir de rendre les armes ou au contraire de se battre. Elle était indécise, attendant que le temps lui apporte sa décision. Brusquement, elle secoua la tête dans un soupir.

« Tu ne comprends pas. Peut-être n’ais-je pas été assez clair… »

Elle détourna son attention de Vàli pour regarder fixement l’eau qui léchait ses cuisses. Elle se mit à faire lentement tournoyer ses pieds dans l’eau, comme une enfant qui cherchait à se distraire d’une conversation gênante.

Distraitement, Valiane passa sa main sur sa gorge, imaginant facilement les contours de la cicatrice à travers le foulard. À nouveau elle n’osa plus regarder son compagnon dans les yeux, et se contenta de laisser ses pensées dériver le long de l’eau. La proximité du corps de Vàli la perturbait, mais omit bien sûr de la mentionner. Elle n’avait pas oublié ses paroles… « Je suis…amoureux ». Elle ne savait ce qu’elle devait en penser. Et elle ? qu’approuvait-elle pour cet inconnu ? Certainement pas de l’indifférence. De cela, elle en était certaine. Mais quoi alors ? De l’amitié ? Pas exactement. De l’attachement ? Plus que cela. Plus il était près d’elle, mieux elle se sentait. Comme s’il pouvait purifier l’air autour d’elle, comme si sa simple présence apaisait son âme. Mais le terme « amoureux » était un bien grand mot. Elle sentait encore en elle les blessures sur son cœur des amours passés et n’était pas sûr de vouloir recommencer une aventure. Tout lui paraissait si vainc. Mais à coté de cela, le simple faite de ressentir sa présence, couché à ses cotés, suffisait à la faire frissonner.

Que devait-elle faire ? Que devait-elle dire ? Elle se sentait perturbée, et un peu perdue. Son regard de braise l’impressionnait, elle n’osait toujours pas le regarder dans les yeux. En fait, elle n’osait même pas s’allonger à ses côtés, craignant et espérant à la fois ce qui pourrait se passer ensuite. Hésitant, elle se contenta alors de sortir ses pieds de l’eau et de les caler sous ses fesses, tout en serrant ses genoux entre ses bras. Elle se surprit à frissonner à nouveau, mais de froid cette fois. Elle avait laissé ses vêtements de l’autre coté de lac, mais pour rien au monde elle n’avait envie de s’écarter de Vàli. Elle fit alors du mieux qu’elle put pour cacher son léger tremblement, et posa sa tête sur ses genoux.

« Si Adès meurs, je meurs. Nous dépendons chacun de l’autre. À ma naissance, je fus confié à une famille d’humains, pour diverses raisons. Toutefois, comme le veut la tradition, mes parents celèrent mon destin à un mentor, Adès. Le sort nous empêche de dénouer nos liens, si ce n’est par la mort. Ainsi, Adès ne peut me tuer, et il serait prêt à donner sa vie pour sauver la mienne. C’est la meilleure des façons pour forcer un démon à protéger un mortel. Donc s’il ne peut me tuer, je ne peux le tuer moi aussi. Plus que des mathématiques, c’est de la logique. La manière la plus simple pour me débarrasser de lui devient évidente : je dois me tuer moi-même. »

Valiane se sentait lassée, fatiguée de tout et de rien, comme de plus en plus souvent. Une mélancolie déprimante on-ne-peut-plus indigne d’elle. Elle qui fut toujours si forte, toujours si belle, toujours si grande. Plus que jamais elle avait l’impression de n’être rien, de ne ressembler à rien. Que le monde tournerait tout aussi bien sans elle, que sa vie n’avait aucune importance. C’était cliché, stéréotypé, honteux, mais c’était ainsi. Elle n’avait jamais eut peur de rien, pas même des gros clichés. Elle esquissa en sourire en imaginant Pierre s’il la voyait. Lui qui avait une si haute estime d’elle, il tomberait probablement bien bas en la voyant. Elle, sa majestueuse et resplendissante championne…en train de se lamenter sur sa misérable vie et de broyer du noir en compagnie d’un inconnu de passage prit d’une folie d’aimer. Misérable. Pitoyable. Honteux. Mais qu’importe, comme déjà dit, Valiane n’avait que faire de l’opinion du monde sur sa personne, pas même de celle de son maître.

Brusquement, Vàli lui prit le menton pour y déposer un bien timide baisé. Il semblait craindre un peu sa réaction, mais elle se contenta de lui lancer un sourire indéchiffrable. Si elle avait dut lui expliquer ce à quoi elle pensait, il ne l’aurait jamais comprise. Son esprit voyageait à toute allure entre souvenirs, réflexion et réalité. Que ressent-elle ? Mille et une choses, et rien à la fois. Elle avait l’impression de chuter dans un grand puits sans fond. Certains disaient que c’était d’un premier baiser que l’amour naissait entre des êtres. Peut-être son compagnon espérait-il une réaction de sa part, mais elle n’en fit strictement rien. C’est tout juste si elle sentit ses lèvres sur les siennes, perdue quelque part entre rêve et réalité. Seule la présence de Vàli la forçait à ne pas perdre définitivement tout contact avec la terre ferme. Il était là, à ses cotés, fermement décidés à ne pas la lâcher. Son attitude l’amusait et la réconfortait en même temps. On eut du un grand enfant tout étonnée d’avoir embrassé une fille, comme s’il venait d’accomplir un exploit.

Finalement, Valiane bougea. Elle posa doucement sa main sur la joue de son compagnon et lui lança un sourire aussi indéchiffrable que son regard. Il voulait dire à la fois tant et si peu de chose. Qu’importe comment il interpréterait son attitude. D’un coté il tenait à la réconforter, mais de l’autre coté son attitude trahissait sa gêne et sa timidité. Était-ce donc ainsi qu’il espérait réchauffer le cœur d’une dame ? Par un frêle baisé à peine ressentit ? Sa main glissa doucement de sa joue, retombant silencieusement le long de son corps.

Un nouveau frisson la parcouru. Dans si légère robe, elle ne parvenait à échapper à la morsure du vent. Sa peau était glacée, et le froid s’incrustait peu à peu dans ses chairs. Lorsque la chair de poule apparu sur ses bras, elle n’y tint plus. Fermant les yeux, elle se glissa dans les bras de Vàli, se montrant bien plus déterminé qu’il ne l’était. Elle se pelotonna contre lui et se serra dut mieux qu’elle put en recroquevillant ses pieds sous ses cuisses. Tout son corps se mit à trembler quelque peu, avant qu’elle ne se concentre pour se calmer.

« J’ai…froid. »

Était-ce purement physiquement ou partiellement psychologique ? Elle n’en avait aucune idée, et s’en foutait royalement.

Il était certain que je n'aimais pas brusquer les choses même si cela l'avait choquer au moment où je lui avait que je l'aimais, mais n'est-ce pas le puissant sentiment ? Le puissant coup de foudre qui me poussait à avoir dit ça ? L'immense tristesse dans laquelle elle était plongé m'empêchait de ne rien faire. Je regardais une nouvelle fois le plafond étoilé à la recherche d'un quelconque signe qui pourrait me dire ce que je devais faire à ce moment mais ce fut Valiane qui eut une réaction. Posant sa douce main sur ma joue, elle me regardait de son regard si mystérieux, si impressionnant, si indéchiffrable, voulait-elle me dire quelque chose ? Elle me semblait frigorifié et, dans une grande surprise, elle se blottit contre moi, recherchant la chaleur qu'elle n'avait jamais pus garder. Je l'entourais alors avec mes deux bras pour tenter de la réchauffer quand une autre idée me vint à l'esprit. J'enlevais alors la veste que je portais pour aller délicatement la couvrir, ainsi peut-être qu'elle n'aurait pas froid ? En tout cas je tentais de la couvrir du mieux que je pouvais en espérant qu'elle y trouve un peu plus de chaleur. Je posais ma tête contre elle, et je décidais de parler un peu de moi, car elle m'avait confier de profonde choses à propos d'elle, je pense qu'il était normal que j'en fasse de même, c'est ainsi que je lui avouais la perte de mon village :

"Tu sais, j'ai perdu mon village entier à cause d'une troupe d'individu dont je ne saurais probablement pas le nom, je vais t'expliquer un peu, en fait mon paternel m'avait envoyer combattre un géant dans la forêt qui faisait des ravages, c'était pour lui, le rite qui reviendrais à dire que j'ai assez de cran pour diriger le village à sa place. La bataille avait été ardu je m'en souviens encore, dans la forêt, la bataille avait fait rage jusqu'au petit matin, et, épuisé, je rentrais au village. Mais une surprise m'attendait, de loin je pouvais voir une épaisse fumée s'échapper de mon village. Ainsi j'accourus là bas pour voir ce qu'il se passait, et, horrifié, je vis le village ou plutôt les ruines cramoisis, les corps calcinés, un tableau d'horreur défiler devant moi, mais le pire était à venir"

Je reprenais un peu mon souffle et cette pensée m'attristait un peu, puis je continuais,

"Mon père m'attendait au milieu de la place des ruines, s'aidant de son épée pour rester encore debout, il m'attendait, et les derniers qu'il eut prononcé était "Je suis fier de toi, mon fils" et il est mort, le sourire au visage, me laissant seul face cet enfer, je ne sais combien de temps j'ai pleurer mon désespoir et maintenant j'ai surpasser ce souvenir en devant le chef d'une guilde, en voulant montrer ma force, mais maintenant que je suis ici, des doutes s'installent en moi, et je ne sais quoi faire, et je m'en veux aussi de ne rien pouvoir faire pour toi, à part, peut-être te réconforter d'une quelconque manière ?"

Assez discrète, une larme semblait s'échapper sans que je puisse le vouloir, mais, étant assez caché, Valiane ne pouvait sans doute la voir...