Pour quelques étoffes de plus [Terminé]

Il était tôt ce matin-là dans les rues d'Equilios.
Une fois qu'elle avait été sur pieds, l'aimable tenancière de l'auberge où Arcania l'avait conduite lors de sa poussée de fièvre lui avait été d'un grand secours.
Serena ne tenait pas à remettre les atours de Barasuishou, la Rose Cristalline qu'elle avait incarnée bien contre sa volonté, d'ailleurs passablement ruinés par le féroce combat qui avait eu lieu dans la Vallée aux Cristaux.
Ainsi la patronne de l'auberge lui avait donné des vêtements que portaient sa fille... d'une douzaine d'années.
Certes la Lucinienne n'était pas grande mais se retrouver dans les tenues d'une adolescente la dérangeait, elle qui avait passé son siècle et demi.
La robe blanche brodée de fil bleue et la capeline assortie étaient très mignonnes, les chaussures confortables mais ça ne convenait pour son errance permanente entre les mondes.
Poliment, elle avait demandé à la tenancière si elle pouvait trouver une boutique en ville où elle pourrait quérir divers vêtements et celle-ci lui donna quelques indications puis rapidement un plan quand elle comprit que l'herboriste venait pour la première fois à Equilios.

Serena tournait la tête de coté et d'autre, c'était la première fois qu'elle venait dans une aussi grande ville.
Il avait beau être tôt, les rues étaient déjà animées par les marchands et les badauds qui s'égayaient d'étal en étal, les gardes qui faisaient leur ronde et les enfants qui se pressaient vers les écoles.
Tsuki, sa petite chouette harfang, somnolait sur son épaule et, en suivant attentivement les indications de la tenancière, elle parvint enfin à trouver la boutique en question.
Difficile de la distinguer des bâtiments environnants sans la pancarte figurant une petite chouette qui se balançait doucement au vent d'Harmonia.
La Lucinienne s'approcha à pas feutrés de la boutique et jeta un oeil à travers la vitre qui illuminait le magasin.
Apparemment, les lieux étaient bien agencés, les articles rangés avec soin sur les étagères, elle devrait pouvoir trouver son bonheur à l'intérieur.
A condition, bien sûr, qu'elle ait de quoi payer.
Ses seuls biens étaient son Naginata, sa sacoche remplie d'herbes médicinales et d'objets hétéroclites accumulés lors de ses aventures et l'animal sur son épaule.
Et pour elle, Tsuki, sa compagne fidèle depuis le début de ses aventures, n'était pas un bien à vendre.
Prudemment, Serena approcha et s'essuya les pieds sur le paillasson.
Il avait plu la veille et elle doutait que le propriétaire apprécie qu'elle souille le sol de son échoppe de boue dès le matin.
Elle poussa délicatement la porte tout juste entrebâillée et pénétra dans la boutique.
Timidement, elle hasarda:

- Bonjour...

Elle n'était pas habituée aux us et aux coutumes en société, après tout, avant sa rencontre avec un Esprit, elle avait vécu seule dans les profondeurs du Bois de l'Innocence.
La Lucinienne constata que l'échoppe paraissait plus vaste de l'intérieur que vu de l'extérieur, il avait vraiment de tout, des potions en passant par la pelle pliante jusqu'aux bijoux ostentatoires que les nobles devaient porter.
Jamais elle n'avait vu pareil étalage de marchandises jusqu'à maintenant, le tout était de savoir si elle allait trouver son bonheur.
Elle jeta un regard circulaire autour d'elle mais, à part deux clients qui contemplaient divers objets en flânant, le gérant ne s'était pas montré.
Une seule note, cristalline, retentit soudain alors que la porte se refermait légèrement derrière elle et elle en sursauta presque.
Tsuki s'agita sur son épaule, émergeant vaguement de son sommeil et Serena la caressa pour l'apaiser.

- Excusez-moi ?...

Le propriétaire des lieux devait décidément être un homme bien occupé !...

Invité

Une odeur de potions et d'herbes pillées émanaient de la cave alors qu'un bruit sourd retenti, quelque chose avale les escaliers à grande vitesse et grande énergie avant que ne surgisse une bête de son terrier. A l'entrée de la cave, en débouchant en troubadour dans sa propre échoppe, le tenancier du magasin, aux cheveux et poils de barbes ébouriffées, balaye l'ensemble de la pièce d'un bref regard avant de remarquer une silhouette qui lui est méconnue.
Il se dirige vers son comptoir alors qu'il se sert d'un essuie pour se débarrasser de trace de suie sur ses mains avant de le remettre d'un geste sur l'épaule et s'accouder tout en regardant "l'enfant" d'un air calculateur.

L'intensité qui se lis dans ses yeux ne permet pas de le dévisager convenablement, avec insistance, tellement on se demande quelles sont ses intentions. Il semble jauger le client en quelques instants tandis que son regard se fait de plus en plus insistant !... au niveau des chaussures de cette dernière.
- Fausse alerte ! J'avais cru que j'avais encore affaire a une cliente qui oublie les bonnes manières avant de rentrer chez quelqu'un, toutes mes confuses. Je me présente, Leo Denshar ! Maître des lieux de la chouette habile.

Finalement, plus de peur que de mal, il vérifiait juste si Ser a correctement essuyer ses pieds et elle semble avoir passer le premier test avec brio. L'air sérieux du vendeur semble s'être envolé aussi vite qu'il est apparut et affiche un sourire fort aimable alors qu'il est dans une pause décontractée qui permet de voir son accoutrement. De nombreuses brocades de tissu et de cuir, entremêlée pour faire une tunique donnant l'illusion de faire face a un aventurier prêt a dégainer son épée pour faire face a une meute de loups des bois.
Malgré son apparence un peu laissée allée, il n'est pas armé et à la garde baissée alors qu'il regarde de ci de là vers les autres clients pour voir si ils s'en sortent mais sans dire mot. Depuis que l'ambiance est devenu plus chaude, une sorte de mélodie a pris place dans la salle alors qu'aucun musicien n'est présent.
- Bien, en quoi puis-je vous servir ?

Serena entendit soudain une cavalcade non loin d'elle et elle se demanda soudain si un troupeau de rats gros comme des castors n'allait pas jaillir de derrière le comptoir.
Mais non, ce fut un homme vêtu tel un aventurier qui en jaillit, essuyant hâtivement des traces de suie avec un chiffon qu'il jeta négligemment sur son épaule.
Son regard était dur, inquisiteur et la Lucinienne avait la soudaine impression désagréable d'être scannée de la tête aux pieds par l'homme face à elle.
Puis l'intensité de son regard sembla soudain se briser tout net quand il reposa ses yeux dans les pupilles écarlates de la jeune fille.

- Fausse alerte ! J'avais cru que j'avais encore affaire à une cliente qui oublie les bonnes manières avant de rentrer chez quelqu'un, toutes mes excuses. Je me présente, Leo Denshar ! Maître des lieux de la chouette habile.

Ainsi donc cet homme d'abord austère et qui affichait désormais un sourire engageant était le propriétaire de cette boutique étonnante.
Prudemment, Serena s'avança de quelques pas dans sa direction.

- Enchantée, je m'appelle Serena et je souhaiterais des vêtements de voyage.

A vrai dire, son problème n'était pas de trouver des vêtements seulement à sa taille ou même confortables.
Mais d'en trouver qui soient désormais adaptés à sa toute nouvelle morphologie.
Sa capeline couvrait tout juste ses ailes qui étaient apparues après sa poussée de fièvre et ce délire où elle avait de nouveau entrevue la figure paternelle.
Si jamais quelqu'un la bousculait sans crier gare, elle courait le risque qu'on les voit et toutes les conséquences que cela pouvait impliquer.
Et puis elle ne tenait pas à semer des plumes partout non plus.
Une musique douce parcourait désormais la boutique sans qu'elle puisse identifier sa provenance et, après avoir jeté un regard inquiet aux autres clients présents, elle s'approcha encore d'un pas du comptoir en espérant que seul Leo l'entende.

- Des vêtements... un peu spéciaux à vrai dire !...

Elle ne pouvait lui montrer ses ailes en présence de tant de gens mais elle espérait que l'homme comprendrait et lui montrerait des effets qui pourraient lui convenir pour reprendre sa quête entre les mondes.

Invité

Leo fut agréablement surpris de voir une jeune fille aussi fraiche et bien élevée alors qu'il avait rehaussé les épaules d'un cran pour se montrer plus dominant face à un client menaçant. Il doit bien tenir le magasin après tout et continua de l'écouter d'une oreille attentive alors que son oeil se balade de par et d'autre et se fixe sur elle lorsqu'elle termine sa demande.
- Des vêtements spéciaux ?... Ah bien entendu *fait un discret clin d'oeil a la jeune fille et lui fait signe de la suivre*

Il se dirige, en ouvrant la marche, non loin de son comptoir où se présente une table discrète sur laquelle repose toute une série de vêtement de taille raisonnable. Il en soulève un et le présente à la jeune cliente en remuant le tissu pour lui montrer l'étonnante souplesse de la matière. Soudain, un sourire complice s'affiche et lui tend le vêtement avant d'en saisir un autre et commence a parler sur un ton raisonnable et filtrant le nombre de décibels haletant.
- Voilà, c'est fait a partir d'un savant alliage entre des mailles de soies et de la peau de Phyltaës. Avec ça, jamais vos vêtements ne resteront jamais trempé plus de 15 secondes. Vous pouvez, a la limite, vous lavez avec et en ressortir impec ! C'est le genre de vêtement spécial que je vend rarement mais vous avez une bonne tête et de bonne manière. Dites moi ce que vous en pensez, tâtez moi de cette souplesse et étonnante douceur !

On vois bien que Leo a tout compris, encore une fois... Alors qu'elle recherche du confortable pour ses ailes, elle se retrouve avec un autre type de confortable vis à vis de la flotte alors qu'elle pourrait, a la rigueur, flotter dans ces vêtements mais regardez moi ce sourire ! On voudrais presque lui pardonner son innocence à ce vendeur au grand coeur.
Mais voilà où l'on en était. Si la conversation n'est pas assez claire, il est bien entendu et rendu que le rendu se déroule a mal sur le type de vente. Après tout, Denshar est connu pour sa faculté à allez droit au but et se fier a la sincérité et clarté des sentiments et vouloir des autres. Il attend avec impatience ce qu'elle va redire sur ces frusques waterproof !

A l'instant où Serena afficha sa demande, un éclair de compréhension s'afficha dans le regard de Leo et cela soulagea la Lucinienne.
Apparemment, il avait compris ce qu'elle recherchait.

- Des vêtements spéciaux ?... Ah bien entendu.

Un discret clin d'oeil et un geste qui l'invite à le suivre, la jeune fille ne se fit pas prier.
Tsuki battit des ailes quand ils arrivèrent devant un étal discret, dissimulé parmi les vastes étagères de l'échoppe.
Dessus trônaient toutes sortes de vêtements et de toutes couleurs.
Serena était un peu perdue dans cette abondance quand Leo, avec un grand sourire, vint lui mettre une tunique dans les mains avant de tendre une autre pièce du même tissu devant lui avec un sourire de vainqueur.

- Voilà, c'est fait à partir d'un savant alliage entre des mailles de soies et de la peau de Phyltaës. Avec ça, vos vêtements ne resteront jamais trempés plus de 15 secondes. Vous pouvez, à la limite, vous laver avec et en ressortir impec ! C'est le genre de vêtement spécial que je vends rarement mais vous avez une bonne tête et de bonnes manières. Dites-moi ce que vous en pensez, tâtez-moi de cette souplesse et étonnante douceur !

Si Serena n'avait été si polie, elle aurait fait part de son désappointement au vendeur.
Au lieu de cela, elle se contenta d'abord d'examiner la matière de la tunique qu'il lui avait confiée et c'était vrai que le tissu était à la fois très souple tout en ayant la douceur d'une fleur de coton.
Un vêtement qui la protégerait de la pluie aurait pu lui être utile quand elle vivait dans les Bois de l'Innocence ou bien maintenant qu'elle possédait le pouvoir de faire tomber de fortes pluies.
Toutefois, les ailes qu'elle avait désormais dans le dos lui interdisaient de porter ce genre de vêtements vu que l'arrière de cette tunique ne permettait pas leur passage.
Avec un sourire d'excuse, elle releva les yeux sur Leo.

- Je vous remercie mais ce n'est pas exactement ça que je recherche.

Bien sûr, exactement est un euphémisme, pas du tout aurait été davantage approprié.
Soigneusement, elle replia le vêtement que Leo lui avait présenté tout en réfléchissant.
Serena ne savait pas comment expliquer à ce brave marchand son problème tout en évitant d'attirer l'attention des autres visiteurs de la boutique.
Elle ouvrit la bouche pour essayer de préciser ce qu'elle souhaitait mais quelque chose l'en empêcha.

- Tsuki !... Non !...

Elle n'avait pas haussé beaucoup la voix mais la petite chouette harfang n'en faisait qu'à sa tête.
Comme elle le faisait souvent le jour, Tsuki était partie se blottir sous le manteau de sa maîtresse mais désormais elle partait se nicher dans le creux de son épaule, auprès d'une de ses ailes repliées dans son dos.
Serena ne put retenir un mouvement instinctif, son aile gauche se déplia brusquement dans un "Flap" sonore qui fit danser sa capeline.
Brusquement, elle obligea son aile à se rabattre et la dissimula de nouveau sous le tissu.
Juste à temps car, en entendant le battement d'ailes, les clients venaient de tourner la tête dans leur direction pour voir ce qui se passait.
Heureusement, ils détournèrent bientôt les yeux et Serena, les joues empourprées, parvint difficilement à reposer ses yeux écarlates sur Leo, gênée.

- Ce... C'est... Pour cette spécificité-là que j'ai besoin de nouveaux vêtements !...

La Lucinienne avait parlé doucement, elle ne se souvenait pas avoir été aussi gênée de toute son existence.

Invité

Et c'est alors qu'un assaut fantôme s'abat sur la pauvre Serena alors qu'une main se trouve sur le haut de sa tête, prêt a broyer cette dernière d'une seule poignée !... Non, c'est juste Leo qui tapote et décoiffe la petite avec un grand sourire. A travers le touché, on peut sentir quelque chose de plus puissants que les mots : Les sentiments.
Il transmit, comme il put, sans magie forcément, toutes les émotions positives et ses bonnes ondes comme pour lui dire "Tu n'as pas a être gênée, tu es ici chez toi". Symbolisé par un sourire, toujours plus large et radieux, alors que l'on peut remarquer les rires chez les autres clients qui semblent avoir perdu, en s'essuyant les pieds sur le paillasson a l'entrée, tout leurs sentiments de mépris.

Il y a véritablement quelque chose de différent dans l'air alors que les plumes semble défier la pesanteur. Leo contourne la petite, effleure délicatement les hauts de l'aile en tachant de le deviner a cause des couches de tissus et s'en va, précipiter, derrière son comptoir. Il en sort, de quelque part, une boite noire qu'il ouvre en extirpant une paire de ciseau fine et une autre, plus grossière et revenir auprès de la cliente.
- Allons, y a pas de quoi être gêné. On vois de tout de nos jours ! Démons, anges... orcs ! Mais peu importe, tu semble pressée, choisi les habits qui te plaisent !

Fit-il en désignant l'ensemble du magasin en pointe, un bout a l'autre, a coup de paire de ciseau tout en tournant sur lui même. C'est comme si, soudain, l'étendue des étalages pris une toute autre dimension. Bien plus longue et profonde, le nombre d'article semble s'être multiplié alors que ce n'est simplement les articles empilés qui semblent, en une fois de la perspective proche du comptoir, tout autre. Comme une révélation pour avoir "parcouru autant de chemin", c'est ce qui fait que les clients restent si longtemps. L'allée est brève mais le retour est éternel car l'acuité semble s'être décuplé pour permettre de révéler les trésors cachés.
Elle a, a présent, l'embarras du choix avec des vêtements de toute taille, tissu ou cuir, avec le nécessaire pour faire que cela lui convienne. Il n'est pas maroquinier ou couturier mais il sait se débrouiller pour rafistoler et chipoter. Ceci, il l'a bien fait comprendre avec son nécessaire d'artisan bricoleur alors qu'il regarde, attentivement, la finalité de l'endroit où se posent les yeux de la jeune gazelle.

Serena eut instinctivement un mouvement de recul en voyant Leo tendre la main vers elle et elle ferma brusquement les yeux.
Elle les rouvrit tout aussi vite en constatant que le marchand lui tapotait doucement la tête, ébouriffant sa chevelure immaculée, avec un sourire qui voulait dire "Ce n'est pas grave" comme à un enfant.
Un éclat de rire de la part des clients la fit presque sursauter mais ils ne se moquaient pas d'elle.
L'atmosphère semblait avoir évolué comme si tout et tous dans la pièce étaient soudain apaisés et de bonne humeur.
Leo tourna autour d'elle comme un tailleur expert et se précipita derrière son comptoir afin d'en retirer deux paires de ciseaux d'une boîte noire.
Il revint aussitôt vers elle avec un grand sourire.

- Allons, y a pas de quoi être gêné. On voit de tout de nos jours ! Démons, anges... orcs ! Mais peu importe, tu semble pressée, choisis les habits qui te plaisent !

Serena acquiesça poliment à la proposition du vendeur mais elle écarquilla les yeux en les reposant sur l'étal.
Etait-ce une illusion ?
La boutique lui paraissait encore plus grande que lorsqu'elle avait franchi le pas de la porte.
Mais elle abandonna ces considérations matérielles pour reprendre sa quête.
Un à un, elle examina les articles qu'elle recherchait et elle finit par trouver son bonheur.
Un corsage lacé sur le devant qui laisserait passer ses ailes sans difficulté, une jupe qui ne l'entraverait pas dans ses mouvements, des bas de soie similaires à ceux qu'elle avait filés elle-même dans les Bois de l'Innocence, une écharpe pour se prémunir du vent et surtout un manteau à capuchon dont un savant système de tissu lacés semblait fait pour laisser passer les ailes au besoin tout en les dissimulant autrement.
Précautionneusement, elle approcha une paire de bottines de daim blanc auprès de ce camaïeu de tissus immaculés.
Maintenant, une sourde angoisse nouait la poitrine de la Lucinienne.

- Que demandez-vous pour tout cela ?...

En effet, cela faisait une masse conséquente d'effets et Serena n'avait vu aucun prix affiché.
Une ou deux fois, la femme qui l'avait accueillie dans les profondeurs du Bois de l'Innocence l'avait emmenée à Solériès où elle vendait ses baumes et onguents à un apothicaire vivant auprès du palais.
Toute son échoppe était constellé de prix divers et variés mais ici il n'y en avait aucun.
Elle ne pouvait que prier que Leo lui en demande un prix raisonnable.

Invité

Voila une question pertinente et fatidique qui ne mit pas long feu à trouver réponse tandis que le sourire de Denshar s'efface et fait place a une atmosphère des plus noires.
- Je veux... ton âme ! Muahahaha !

Fit-il en tournant sur lui même, faisant allez frénétiquement ses ciseaux avant de les poser sur une table proche et lentement s'approcher de Ser en faisant une grimace. Il n'aimait pas qu'un client soit tendu, surtout quand on en vient au payement et une petit boutade est toujours mieux qu'un discours solennel.
- Et bien... l'argent et le troc me conviennent mais plus aisément le troc. Je suis intéressé par tout, que ce soit un manche de dague sans lame ou bien des herbes alchimique, en passant par les composants plus rares d'animaux et autres...

Dit-il en ramassant les quelques plumes qu'elle a fait tomber lors de son déploiement d'aile pour finir par les déposer non loin d'elle tout en s'asseyant sur l'un de ses nombreux étalage, faisant balancer ses jambes dans le vide alors qu'il fredonne un air de musique en respirant profondément l'air avec un air serein.
- Vois ce que tu as à me proposer... ce que tu juge bon pour moi et je te dirais quoi car, si je surprend le client, c'est au tour du client de me surprendre ! Sache également que j'offre une réduction à ceux qui peuvent réaliser mon rêve...

Son regard trépigne d'impatience comme une pigne et attend le contentement des mots de la jeune gazelle qui vas devoir, d'elle même, voir ce qu'elle peut troquer contre ces articles et entamer les négociations avec cet étrange personnage.

Serena sentit l'angoisse monter d'un bond en elle quand le sourire de Leo s'effaça brusquement.
Toute la boutique semblait vibrer à l'unisson avec l'humeur de son maître.
Celui-ci se mit à tourner sur lui-même en faisant claquer les ciseaux comme s'il s'agissait de mâchoire et il déclama d'une voix grave :

- Je veux... ton âme ! Muahahaha !

La Lucinienne ne savait pas s'il était sérieux ou s'il plaisantait mais l'horrible grimace qui suivit la pose des ciseaux sur le comptoir lui fit comprendre qu'il ne s'agissait que d'une boutade visant à la détendre.
Leo reprit sur un ton badin:

- Et bien... l'argent et le troc me conviennent mais plus aisément le troc. Je suis intéressé par tout, que ce soit un manche de dague sans lame ou bien des herbes alchimique, en passant par les composants plus rares d'animaux et autres...

Serena rougit légèrement en voyant l'homme se pencher pour ramasser quelques-unes de ses plumes qui s'étaient échappées quand Tsuki avait fait des siennes.
Elle se mit à réfléchir pour savoir ce qu'elle pourrait troquer au marchand contre sa garde-robe.
Celui-ci vint s'installer dans une de ses étagères vides, balançant ses jambes comme un enfant tout en fredonnant un air.

- Vois ce que tu as à me proposer... ce que tu juges bon pour moi et je te dirais quoi car, si je surprend le client, c'est au tour du client de me surprendre ! Saches également que j'offre une réduction à ceux qui peuvent réaliser mon rêve...

Clignant des yeux à mesure de ses réflexions, Serena se décida à ouvrir sa sacoche qui ne la quittait jamais, où elle entreposait ses plantes et quelques effets personnels comme des trésors.
Sa Pierre de Lune aurait sans doute de la valeur pour le marchand mais elle ne pouvait se résoudre à s'en séparer, elle lui était trop utile lors de ses aventures.
Soudain ses doigts se refermèrent sur une bourse soigneusement fermée et elle la tira, ayant complètement oublié ce qu'elle pouvait bien contenir.
Elle délaça le cordon qui la fermait et contempla son contenu.
Négligemment, la Lucinienne en fit glisser une partie dans sa paume.

- Je ne connais pas bien la valeur des choses mais est-ce que ceci pourrait vous agréer ?...

En effet, d'ordinaire, Serena fabriquait elle-même ce dont elle avait besoin, en utilisant les ressources du Bois de l'Innocence.
Au mieux, elle troquait parfois baumes et onguents aux rares marchands qui se perdaient dans les tréfonds de sa forêt.
Mais ce qu'elle présentait là n'avait rien avoir avec sa pharmacopée.
La bourse contenait les pierres précieuses que Drake Kramingen avait jetées négligemment sur sa table en remerciement d'un repas et d'un duel qui avait failli mal finir avec la demie-démone Espériane.
Déjà, trois d'entre elles, un rubis, un saphir et un diamant, taillés comme des oeufs de pigeon et pour le moins aussi gros, purs et translucides comme de la glace, se tenaient dans la petite paume blanche.
Un joaillier aurait pu vendre père et mère afin d'obtenir seulement une pierre de cette qualité mais si Serena savait que ce genre de choses plaisait au commun des mortels, elle n'avait aucune idée de leur valeur réelle.

- Si ça ne suffit pas, j'essayerais de réaliser votre rêve si c'est dans la mesure de mes moyens...

Pour une fois, l'attitude de Serena collait parfaitement à son apparence, innocente comme une enfant.

Invité

Il fut quelque peu surpris de voir les pierres d'une telle taille, certain confrères se seraient jeter sur elle pour la détrousser et se débarrasser du corps. Il se sentit mal rien qu'a cette pensée alors qu'il se mit a tapoter son front en réfléchissant tout en évitant d'être obscurcit par l'avarice.
- C'est... c'est très gentil mais ces pierres valent... valent bien plus que l'ensemble de la garde robe. Rien qu'une seule même, je ne suis accepté.

Fit-il sur un ton déconfit alors qu'il redescend, se met dos a elle et baisse la tête comme pour réfléchir. Il y a quelque chose de louche, quelque chose qui manque, quelque chose-
- Et puis ! Ca va a l'encontre de l'idée du troc pardi ! Une bonne affaire, sans discussion, ce n'est pas une bonne affaire, faut troquer ! Je sais pas moi, je peux faire tout et rien a la fois. A commencer par ces magnifiques plumes.
S'exclame t-il en les pointant allégrement du doigt mais... il a perdu la raison ou quoi ?

- Cette magnifique clarté, on peut en faire un bel ornement sur un attirail de cuir pour ménestrel mais on peut également les pillées pour en faire un ingrédient de potion. Il y a tellement de possibilité... mais pour faire des tests, il faudra que j'aille a nouveau chercher des herbes... hmmm.
L'excitation est clairement montée en lui, comme un enfant à qui on tend un jouet, et pense a tout ce qu'il peut en faire et quand il aurait le temps de s'y consacrer mais c'est bien trop précipité. Il sort de sa rêverie et délire avant de se tourner vers Ser en attendant une éventuelle réaction de sa part pour débuter, a proprement parlé, le troc qu'il se veut d'inviter à exploser pour finalement déboucher sur une affaire convenable et raisonnable surtout qu'elle est, a ses yeux, tellement adorable et le lui fait, a nouveau savoir, par un sourire amical et indéniablement sincère.

Serena constata que Leo semblait surpris de ce qu'elle lui présentait, à tel point que sa voix se fit hésitante quand il reprit la parole.

- C'est... c'est très gentil mais ces pierres valent... valent bien plus que l'ensemble de la garde robe. Rien qu'une seule même, je ne puis accepter.

La Lucinienne lui renvoya un regard non moins surpris, ainsi ces pierres avaient une telle valeur marchande ?
A ses yeux, ce n'était que de jolies gemmes colorées.
Elle les glissa donc derechef dans la bourse et referma le cordon avant de la glisser de nouveau dans les profondeurs de sa sacoche.
Serena était désormais bien embêtée, qu'allait-elle pouvoir échanger au marchand contre ces vêtements dont elle avait grand besoin ?
Celui-ci était descendu de son perchoir, lui tournait le dos puis il se retourna brusquement vers elle.

- Et puis ! Ca va a l'encontre de l'idée du troc pardi ! Une bonne affaire, sans discussion, ce n'est pas une bonne affaire, faut troquer ! Je sais pas moi, je peux faire tout et rien a la fois. A commencer par ces magnifiques plumes.

Serena écarquilla les yeux, totalement décontenancée.
Ces plumes ? Ils voulait dire ses plumes, celles qu'elle avait perdue lors de l'incartade de Tsuki.

- Vous... Vous les voulez ?...

Cela paraissait totalement inconcevable à la Lucinienne.
Certes, on ne pouvait pas dire qu'il s'agissait de plumes ordinaires.
Les ramiges étaient longues et faisaient davantage penser aux ailes d'un grand oiseau qu'à la frêle silhouette immaculée non loin du comptoir.
De plus, elles étaient duveteuses à souhait, douces comme de la soie et semblaient irradier une lumière douce et apaisante, comme la lueur blafarde de la Lune.
Mais de là à les considérer comme une marchandise de valeur !...
Apparemment, le choix de Leo était bien arrêté.

- Cette magnifique clarté, on peut en faire un bel ornement sur un attirail de cuir pour ménestrel mais on peut également les piler pour en faire un ingrédient de potion. Il y a tellement de possibilité... mais pour faire des tests, il faudra que j'aille à nouveau chercher des herbes... hmmm.

Délicatement, Serena s'approcha du comptoir où le marchand se creusait la cervelle.

- Si vous voulez des herbes, j'en ai.

Doucement, elle extirpa un de ses herbiers de sa sacoche.
En fait, une pièce de tissu soigneusement refermée dans laquelle chaque herbe avait un emplacement bien précis.
Là, il s'agissait d'herbes médicinales, des simples de Lucina, excellentes en infusion ou en pommade.
Ensuite si Leo voulait autre chose, elle ferait de son mieux pour satisfaire sa soif d'échange équivalent.

Invité

L'alchimiste qui est en lui se mit de suite a regarder, d'un oeil attentif, le motif des plantes mais également a palper leur texture et même sentir leurs odeurs en tachant de deviner leurs effets. Mais pour bien faire, il se précipite derrière sa longue table et sors un livre de botaniste sur les plantes de Lucina. Il n'a eu que de rares occasions de chipoter avec les herbes de ces contrées ensoleillées et préfère vérifier tel et tel propriété avant de se décider et désigner les éventuelles souches qui peuvent l'intéresser.

Il fini par, de façon polie et réservée, placé les herbes d'un coté et vérifier tel et tel vêtement en se remémorant les valeurs approximatives pour éviter des erreurs. Il est vrai que certain clients ne savent pas toujours la vraie valeur d'un objet et il considère que c'est le rôle du marchand d'aidé le client sur cette fois et non pas l'égaré pour en tirer profit.
- Voilà, toute la panoplie de vêtement contre ces plumes, cette poignée de feuille, ces quelques racines et ces 2 brins d'herbes dont j'ai oublié le nom ! Je pense que c'est un échange fort équitable pour ce que j'arriverais a en tirer et le temps que j'aurais gagné.

On sens une certaine satisfaction et enthousiaste d'avoir rendu les choses le plus équitable possible mais c'est, avant tout, une question de point de vue et de demande mais Leo est ainsi, un commerçant aimé du quartier de par sa bonne nature et son énergie positive.
- Si jamais il y a besoin de faire une retouche sur tel ou tel vêtement, mais encore de changé la couleur, j'ai le nécessaire et m'engage a le faire gratuitement.
Conclue t-il en tendant le plat de sa main vers Ser, lançant un regard plein d'espoir pour qu'elle accepte et conclue le marché même si la séance de troc fut que trop bien écourtée et maitrisée par ses mains.

Leo se mit à examiner avec soin l'herbier qu'elle lui présentait, tâtant les plantes, les sentant parfois.
Au final, il se mit à fouiller sous son comptoir et par déposer un lourd ouvrage sur le bois poli dans un bruit si fort qu'il fit sortir Tsuki de son sommeil.
La chouette daigna émerger par le col de la capeline de Serena pour voir ce que le marchand tramait.
La Lucinienne constata que l'ouvrage était en fait un gigantesque recueil qui semblait recouvrir toutes les plantes possibles et imaginables qui pouvaient pousser dans les trois mondes.
A ses yeux, un tel livre n'avait pas de prix, d'ailleurs elle n'aurait jamais pensé qu'une telle chose puisse exister quelque part.
Néanmoins, il aida Leo à se décider tout en comparant les plantes qu'ils souhaitait à la garde-robe que Serena avait soigneusement sélectionnée.

- Voilà, toute la panoplie de vêtement contre ces plumes, cette poignée de feuille, ces quelques racines et ces 2 brins d'herbes dont j'ai oublié le nom ! Je pense que c'est un échange fort équitable pour ce que j'arriverais à en tirer et le temps que j'aurais gagné.

Un sourire s'afficha enfin sur le visage jusque là tendu de Serena.
Le marché lui paraissait désormais plus équitable au sens où les plantes sur lesquelles le marchand avait porté son dévolu poussaient dans les tréfonds du Bois de l'Innocence, dans des endroits difficiles d'accès, voire dangereux que seule l'herboriste connaissait.
Elle hocha doucement et poliment la tête.

- C'est entendu.

Déjà le marchand refermait prudemment son livre et reposait son regard perspicace dans ses pupilles écarlates.

- Si jamais il y a besoin de faire une retouche sur tel ou tel vêtement, mais encore de changer la couleur, j'ai le nécessaire et m'engage à le faire gratuitement.

Serena vit que l'homme lui tendait le plat de la main.
Un sourire radieux s'afficha sur son visage de porcelaine et, au lieu de toper dans la main du marchand comme celui-ci s'y attendait sûrement, notre jeune demoiselle, peu habituée aux usages du monde, se décida à la serrer délicatement.

- Ce sera très bien, je vous remercie !...

La Lucinienne était parfois d'une innocence désarmante mais qui oserait le lui reprocher ?

Invité

Et c'est ainsi que ce conclu le marché alors que tout devait être rangé. Leo fut comblé de cette rencontre, comme quelques autres durant la journée, et pu se dire heureux d'avoir humblement servi une cliente à l'air innocent mais ce ne sont que des airs parfois ou bien une facette sincère et c'est pour la seconde pierrette que le marchand veut croire et placer ses espoirs.
Il ne sait pas si il va la revoir mais souhaite de tout coeur qu'elle trouve son chemin même dans le plus noir dédale.
- Au revoir, puisse votre journée être accablée par la bonté.

Et put clore sa vente avec Ser.

Comme si l'échange ne paraissait pas encore assez équitable aux yeux de Leo, après avoir soigneusement rangé les herbes et les plumes qu'elle avait troquées contre sa toute nouvelle garde-robe, le marchand disparut de nouveau derrière son comptoir.
Serena attendit patiemment que le propriétaire des lieux daigne reparaître et celui-ci émergea de nouveau de derrière le panneau de bois.
Sous les yeux écarlates de la Lucinienne et ceux, dorés, de la chouette sur son épaule qui hochait la tête de coté et d'autre, il développa un papier fin.
Avec soin, il plia chacun de ses effets avant de replier soigneusement le papier sur ses achats et de refermer le tout avec une ficelle de qualité.
Puis, avec un sourire, il tendit le tout à sa cliente.

- Au revoir, puisse votre journée être accablée par la bonté.

Serena prit précieusement l'imposant paquet et gratifia le marchand d'un sourire plein de reconnaissance.

- Au revoir et merci encore !...

D'un pas lent et désormais plus léger, Tsuki sur son épaule, la jeune fille quitta doucement l'étonnante boutique de Leo Denshar.
Elle pouvait désormais reprendre ses aventures sans crainte.

Sympatique rp ^^

Serena >> 6 xp
Léo >> 5 xp (attribués au perso principal)

Les xp ont été donnés

» Pour un menuet [Terminé]
» 10 000 vies pour du sable [Terminé]
» Bagarres pour un territoires [Terminé]
» Bonheur pour honneur [Terminé]
» Une journée pour un assassin [Terminé]