Le réveil d'un pouvoir

Une fine légende racontée à Umbra raisonnait de plus en plus ces derniers temps, il paraîtrait qu'un forgeron doté d'un don spectaculaire se trouverait perdu en fin fond de la jungle des anciens. Jusqu'à lors, l'enfant n'avait croisé aucune personne proche qui aurait rencontré ce bien curieux personnage. Il fallait dire, que jusqu'à maintenant, ce soit-disant mythe ne lui apportait guère. Mais aujourd'hui était un jour bien spécial. Une mission venait de s'achever non loin du fleuve Numa et c'était l'occasion rêvé de voir un peu plus près ce qu'il en était. Mais par où commencer ? Cela aurait été bien plus facile si des pancartes existaient lui indiquant le chemin. A peine un pas de fait dans une direction au hasard, que l'enfant lâcha un lourd soupir.

*C'est vraiment pas gagné ...*

Sortant de son fourreau, la douce empoigna sa fidèle lame. Elle était si belle, une longue épée longue, sa lame était d'une blancheur immaculée. Sur le manche était gravé quelques mots dans sa langue preuve de l'appartenance à son peuple de cette arme. C'était le moment d'aller se renseigner, de voir un peu plus près ce que pouvait bien cacher cet objet. Fermant les paupières, la jeune femme se laissa aller dans ses souvenirs. Kyle était posé près du feu alors que sa mère lui offrit cette nouvelle épée. Dès qu'un membre de son peuple atteignit l'âge de 5 ans, une arme leur été offerte bien que celle-ci soit immense pour un si petit bout d'homme à l'époque. A cette pensée, l'umbrienne laissa échapper un petit rire. Mais c'étaient surtout les paroles de sa mère que Nessa retenait : "Mon fils, tu découvriras plus tard le pouvoir que renferme cette lame, il te faudra grandir et t'entraîner maintes fois avant que celui-ci ne puisse s'éveiller une première fois".

*Qu'entendait-elle par une première fois ? Cette épée cacherait-elle deux pouvoirs ?*

Hélas, alors que son frère fut appelé pour une mission, il n'eut guère le temps d'en trouver les réponses. Dès que la guerrière fut en âge d'obtenir son arme, Kyle lui offrit la sienne avec tout l'amour qu'il portait à sa sœur. L'enfant sentait quelque chose se passer dans son fidèle objet, un lien inconnu les unissait, cette force était bien présente et se dégageait du manche de l'épée. Ouvrant peu à peu ses paupières la jeune femme ne s'était même pas aperçue qu'elle s'était déjà avancée dans la découverte de cette demeure. Un sentier étrange et sombre se tenait devant elle.

"- Heu, il y a quelqu'un ?"

Une vieille bâtisse sortit de terre qui coupa durant un court instant le souffle de la fillette. Rangeant son arme à son dos, elle pointa son doigt sur la sonnette qui retentissait, impatiente de savoir qui allait bien pouvoir lui ouvrir ...

Invité

La cloche. J’attends la cloche. Un client. Calmement je pose mes outils de travail. Je remue les braises du feu, m’assurant que celui-ci ne s’éteindra pas. Je n’ai pas envie de voir du monde aujourd’hui, comme chaque jour. Mais un client est un client, je ne peux refuser de l’accueillir dans mon antre. Mes yeux s’illuminent, se reflétant avec intensité dans les flammes rougeoyantes. Aujourd’hui le temps est frais, un brouillard léger s’est abattu dans la jungle très tôt en matinée. Pendant longtemps j’ai écouté le chant des oiseaux, seuls rées compagnons à ma solitude. Voilà maintenant des heures que mon marteau mord le métal, le transformant peu à peu en œuvre d’art. Une œuvre d’art qui sèmera la mort, une œuvre d’art qui appellera toujours le sang par le sang. Je forge depuis une éternité des armes faites pour voler des vies. Je n’en tir aucun gloire mais j’en suis fière. Chacun dans ce monde à sa place, la mienne et d’aider le monde à s’entre tuer. À se défendre aussi. Et moi, combien de fois ais-je déjà tué ? Je n’en sais rien, je n’ai jamais compté.

La mort autant que la naissance est une étape nécessaire dans la vie. Je ne me prends pas pour une faucheuse, ou pour un ange noir ayant le devoir de semer la mort. Je ne crains simplement ni d’être tué, ni de tuer. Parfois je me demande si la mort ne m’a pas oublié, moi, le forgeron perdu au fond d’une jungle. Je devrais un jour l’appeler. Mais pour le moment j’ai toujours ma place dans le cycle de la vie.

Pourquoi mon client n’entre-t-il pas ? S’attend-il à ce que je vienne lui ouvrir ? Est-il donc dans les habitudes de ce monde que chaque vendeur vienne ouvrir la porte à son client ? Ce n’est en tout cas pas la mienne. La porte s’ouvre d’elle-même. Mes muscles brusquement s’animent d’une énergie nouvelle, je m’élance dans un bruit de tissu froissé vers un coin de la pièce. Sans ralentir la cadence je crochète une prise à hauteur des yeux sur le mur du fond. Je m’élance, j’étire mon corps avec souplesse. Ma cape m’entour comme des ailes. Pour peu je donnerais l’impression de voler. Avant que l’intrus n’entre de plein pied dans la pièce, je suis accroupi sur une des nombreuses poutres qui relient les murs entre eux. La pénombre me couvre, seuls mes yeux couleur de feu percent l’obscurité. J’observe l’étranger, silencieux. Il n’est jamais venu ici. Je le ne le distingue que de dos, je laisse les odeurs et le silence percer l’âme du nouveau venu. Finalement il se retourne et je constate non sans amusement que ce n’est pas un homme mais une jeune fille. Un sourire apparaît sur mes lèvres.

Je me redresse en silence et je me mets à sauter de poutre en poutre, jusqu’à me retrouver juste au dessus de la demoiselle. Mes déplacements n’ont fais aucun bruit, mes pieds ont à peine frôlé le bois. Je l’épie, je l’observe. En bas le feu crépite faiblement, tout est calme et paisible. Alors qu’elle observe une de mes œuvres, je saute silencieusement à terre à moi de quelque mètre d’elle dans son dos. Mon regard est fixe, impénétrable. Je ne laisse passer aucun sentiment. Je me tien droit, de toute ma hauteur et j’attends qu’elle se retourne vers moi. Quand finalement elle se décide à faire demi-tour je suis immobile, comme statufié. Je lui laisse le temps d’analyser la situation, je ne suis pas pressé. Le temps n’a jamais été un ennemi pour moi. Il est le plus grand des artistes de notre ère, il permet au vent et aux forces de la nature de sculpter ce monde. Finalement ma voix s’élève, grave et autoritaire. L’étrangère ne peut voir mes lèvres sous ma cape. Mes paroles semble surgir de partout à la fois, comme si un esprit malicieux s’amusait à faire résonner la pièce.

« Bienvenue dans mon antre…Vous désirez ? »

Je ne bouge pas, j’attends.

Attaï Kaïgoshi

Personne ne semblait répondre, attendant encore quelque peu, la douce hésita d'entrer au vu de la pancarte qui se tenait devant la bâtisse. Il semblait pourtant y avoir du mouvement à l'intérieur, prenant son courage à deux mains, l'enfant appuya sur la poignée avant de la tourner et entra. La chaleur de ce lieux était enivrante, retirant sa cape afin d'être plus à l'aise, l'umbrienne regarda les oeuvres exposées tout au long des parois. C'était magnifique, on se croyait dans une de ces cavernes que certains contes racontaient. Toutefois, le propriétaire des lieux n'était pas pressé de satisfaire sa clientèle. Ce n'était pas grave, Nessa savait être patiente surtout pour un moment pareil. Continuant son avancée, sa main se posa sur le manche de son arme, comme une recherche de sécurité et d'apaisement étant si proche de trouver l'un des secrets que renfermait son arme.

*Bon, je crois qu'il faudra que je revienne plus tard, il n'y a personne ici ...*

La jeune femme fit presque un bon en arrière quand elle se retourna et aperçut un bien curieux personnage. Au vu de ses paroles, cela devait être lui ... elle (?) la personne qui possédait cette forge. Inconnu fort impressionnant, il en imposait et dégageait une drôle d'énergie. Avalant une bonne gorgée, la douce dévisagea du regard cette cape se demandant ce qu'il pouvait bien se cacher en dessous. Etait-ce lui ce légendaire forgeron ? Peut-être. Empoignant à nouveau le manche de son arme, elle le dégaina gentiment la regardant avec toute la tendresse qui s'impose avant de l'avancer devant elle.

"- Bonjour et merci de ... heu ... votre accueil. Je ne sais pas si vous pouvez m'aider, cette arme familiale que voici a été créée refermant deux pouvoirs distincts. D'après sa légende, son premier pouvoir se réveillera dès que son possesseur aura acquis une certaine force. Depuis déjà un moment, sa lame flamboie, comme si elle souhaitait qu'on la libère, qu'on libère ce pouvoir. Cela pourrait tout à fait correspondre à mon avancée d'après l'histoire, cependant, je ne sais pas comment faire, vous pouvez m'aider ?"

Il va sans dire que son explication n'était pas forcément clair pour tout le monde, mais l'essentiel y était, il suffisait de bien déchiffrer le tout. Le regard plein d'espoir, la douce attendait la réaction du forgeron avant de reprendre parole...

"- Si vous pouvez faire quelque chose, dites-moi votre prix, je ferai ce que vous voudrez en échange ..."

Invité

Elle me regarde. Je la regarde. Nous nous regardons. Sous ma cape, je ne peux m’empêcher de sourire. Ainsi donc, cette jeune demoiselle était la deuxième. La deuxième à avoir atteint un niveau suffisant pour posséder une arme plus imposante. La première aussi était une jeune fille. Était-ce un signe ? Peut-être. Le monde change, c’est indéniable. Je l’observe plus attentivement, cherchant à savoir si ma cliente est suffisamment apte à changer de cadence. Toutefois, personne ne l’est jamais vraiment. Pas plus cette petite fille qu’un chevalier dans l’âge mûre. Je ne m’étonne pas de son âge tendre. Il y des choses dans ce monde qu’il ne faut pas chercher à comprendre. Et de toute façon je ne suis pas là pour ça. Moi, je suis forgeron. La question n’est pas de savoir si elle ne risque pas de se couper un doigt et lui donnant une arme trop puissante. La question est juste de savoir si elle en serait digne.

Dehors, j’entends la pluie qui tombe peu à peu sur la jungle. Le bruit léger des gouttelettes chutant sur le toit de ma forge me distraits. Le son est doux et agréable. Je me suis souvent fait la réflexion que l’eau était le plus doué des musiciens. Elle m’accompagne dans mes nuits les plus longues, elle m’accueille régulièrement le matin. Sans elle cette jungle serait bien silencieuse. N’imaginez pas que grâce à elle je me sente moins seul. Je ne suis pas seul. Jamais. La solitude n’est qu’un concept imaginé par l’homme pour expliquer la nécessité d’une société. Je ne fais partie d’aucune société. Et je ne suis pas seul. Je ne fais qu’un avec la nature, le temps, et ma forge. Je ne suis même pas sûre d’exister, comment pourrais-je dès lors affirmer vouloir vivre dans une société ?

Lorsque ma cliente dégaine son arme, mes yeux brillent discrètement. Voilà bien longtemps que je n’avais plus vue une telle lame. Silencieusement je m’empare de cette dernière. Je me détourne de la jeune fille pour plonger son arme dans les flammes de la cheminée à main vive. Alors que je la recouvre de braises ardentes, ma voie s’élève.

« Quel est ton nom ? »

L’existence…Y avez-vous déjà pensé ? Je suppose que oui. Moi aussi. J’aime à penser que nous n’existons pas. Que nous ne sommes que le rêve d’un autre. Amusant n’est-ce pas ? Mais avouez que c’est intéressant comme concept. Cela voudrait dire que nos actions n’ont aucune importance. Que nous n’avons pas à avoir peur du risque. Car tout ceci n’est qu’un rêve. Un rêve immense et sans fin. Et c’est la raison pour laquelle nous ne devons jamais hésiter, douter de quoique ce soit. Le monde est juste une histoire. Une histoire qu’un conteur se complait à imaginer pour son bon plaisir. Qu’importe que cette théorie soit juste au fausse. Elle est belle. C’est aussi simple que cela.

Quelques minutes passent avant que je ne retire l’arme du feu. À présent elle rougeoie et dégage une chaleur intense. Je la soupèse quelque instants avant de m’éloigner en la tenant fermement.

« Suivez-moi. »

J’ouvre avec assurance la porte du fond. Rare son ceux à l’avoir franchie. J’espère que mon invitée sera là deviner sa chance. Nous nous retrouvons dans une petite pièce remplie jusqu’au plafond d’armes et d’équipement en tout genre. Sans un regard derrière moi, j’emprunte un escalier en colimaçon qui s’enfonce dans les entrailles de la terre. Nous marchons longuement avant d’afin toucher le fond. Cette fois la pièce est vaste et circulaire. Une lumière tamiser permet de distinguer l’ensemble sans voir dans les détailles. On y voit un très haut plafond à l’architecture compliquée, peinte d’une infinité d’étoile plus éclatante les unes que les autres. Sans marquer l’arrêt, je traverse la salle de par en part pour atteindre son unique sortie : une grande porte à double battant. D’avance, je me réjouis du spectacle qui s’offrira à mes yeux. Je sais ce que je vais y trouver. Malgré toutes mes nombreuses visites, je ne me suis encore jamais lassée de la revoir. Une fois la porte franchie s’étale à mes pieds un immense escalier taillé dans une pierre inconnue aux reflets bleutés. A ma droite et à ma gauche s’alignent des colonnes finement ouvragé dans cette même pierre. Quoique la taille de l’édifice soit impressionnante, la vue plongeante sur la ville qu’offre notre position en surplomb à de quoi donner le vertige. En, bas s’étale une ville de lumière. Chaque bâtiment, chaque muraille, chaque tour de garde, chaque édifice brille de l’intérieur, comme alimenté d’une mirielle de petits astres éblouissant. Il n’y a pas un coin d’ombre, pas un mur dont on ne peut distinguer tous les détailles. Cette ville aux proportions irréaliste défie les lois de la gravité, chaque tourelle s’élevant toujours plus haut que sa voisine. Malgré son coté enchanteresque, elle s’incrustait parfaitement dans son décors. Comme engloutie par un monstre à la mâchoire énorme, la citadelle est logée profondément dans une caverne démesurée où regorgeait un nombre impressionnant de stalactite et de stalagmite. Le bâtiment que nous venons de quitter est accolé à l’une de ses parois.

« J’ai découvert cette citadelle par hasard. Plus personne n’y vit depuis des millénaires. Personne ne sait quel peuple l’a construit. La légende veut qu’on y trouve toutes les réponses à nos questions. Tu n’es pas une humaine comme les autres. Je ne sais pas ce que tu sais sur toi-même, tes ancêtres ou même ta race. Avant de chercher à progresser, peut-être te faudrait-il comprendre qui tu es. »

Je m’avance de quelques pas avant de lui tendre son arme, toujours aussi rougeoyante.

« Prends-la, elle te guidera. Tu ne risques pas d’être brulée. Une fois les murailles franchies, sache que tu ne pourras pas sortir avant d’avoir trouvé tes réponses. Ne cherche aucune logique à ce lieu, il n’y en a pas. Certaine portes te seront ouvertes, d’autre pas. N’en force aucune ou tu mourras. Bonne chance ».

Attaï Kaïgoshi

Quel phénomène ce forgeron, il était vraiment imposant, du coup, la douce préféra rester sage et de suivre toutes ces indications ne perdant pas une miette de ces gestes, buvant à sa santé ses paroles. D'ailleurs, l'enfant fut toute étonnée qu'il lui demanda son nom, à vrai dire, dans ce contexte, était-ce vraiment important ? L'homme devait être sûrement très puissant et cacher une telle information ne serait pas forcément en sa faveur. Se rapprochant délicatement du curieux personnage, l'umbrienne prononça ces quelques mots :

"- N...Nessa Kaï"

Son regard était porté sur son arme en les mains de cet étranger, au fond d'elle, bizarrement, elle avait peur que quelque chose lui arrive, c'était le seul souvenir matériel de son frère, elle ne se le pardonnerait jamais si elle venait à la briser. Mes ses pensées s'arrêtèrent quand la fillette aperçu sa lame rougeoyante, elle était magnifique, suivant l'hôte de ce lieu, la jeune femme accéléra le pas se baissant sur le côté pour admirer ce qui se trouvait derrière la porte que le forgeron venait d'ouvrir. Bouche bée devant un tel spectacle, l'enfant n'arriva pas à aligner plus d'une voyelle. C'était incroyable, qui aurait cru qu'une citadelle entière se trouvait enfouie à ce point ? Il y en avait peut-être d'autres ?

*A quoi rime ce lieux ?*

Ecoutant à nouveau sagement les paroles de l'inconnu, Nessa pris fermement son arme remerciant d'un hochement de tête le forgeron avant de faire quelques pas. Les environs semblaient effectivement dépourvus de vie, pourtant, quelque chose en elle la poussa à avancer encore plus s'enfonçant dans les ruelles faisant ainsi disparaître le lieu de son entrée.

*Mes réponses ? Comment trouverais-je les réponses à mes questions dans un tel endroit ?*

Se laissant guider par ses pas, la guerrière arriva devant une vielle maison qui tombait presque en ruine, un peu normal vous me direz, mais elle avait quelque chose de particulier, toquant gentiment sur la porte, celle-ci s'ouvrit dans un grincement invitant l'hôte à entrer. Après une petite seconde de réflexion, la douce entra dans la pièce sombre. Une petite fille jouait avec un petit garçon près du feu sous l'œil prévenant de leur mère. Un léger sourire apparut sur le coin des lèvres de la jeune femme s'approchant gentiment de ce petit cocon familial. Cependant, au fur et à mesure qu'elle s'avançait, la pièce tournoyait autour d'elle montrant cette fois-ci une chambre, étrangement familière. La petite fille dormait paisiblement dans son lit quand la porte s'ouvrit dévoilant une silhouette carrée.

"- Non ... Fuis, Cours ... Enfuis-toi !"

Chuchotant pour elle-même, l'umbrienne tenta de faire passer ce message envers cette vision qui n'était autre que celle de son enfance, un véritable supplice pour ses yeux qui la brulait devant cette horreur qui se jouait à nouveau devant elle. Se laissant tomber sur les genoux, la douce porta ses paumes à son visage.

"- C'est ça pour toi les réponses ? Pour moi ce ne sont qu'une évidence d'un passé brisé !"

Délicatement, Nessa sentit une caresse sur son épaule, comme paralysée sur place, la douce connaissait que trop bien cette chaleur, c'était celle de son frère qui tenta de l'apaiser, de lui réchauffer le coeur en ces temps durs. Hélas, cela ne devait être qu'une illusion, elle ne savait toujours pas où il était et sa recherche était plus que compromise. Regardant le petit enfant repartir et disparaître dans l'obscurité, la guerrière se releva tournant ses talons. Une fois sortie de cette bâtisse, elle se dirigea vers une maison voisine, mais la porte semblait fermée, essayant deux autres portes plus loin, la dernière s'ouvrit. Prenant à nouveau soin d'entrer dans cet endroit, elle vit une prairie bien connue, une sorte de petite oasis entre le Désert Sombre et les Monts Lunaris, s'avançant dans la pièce, le regard stupéfait de la fillette ne se décolla plus de cette silhouette qui lui faisait signe.

"- K...Kyle c'est bien toi ?"

Continuant son avancée, l'umbrienne fronça les sourcils et cligna des yeux pour être sûre qu'on ne lui jouait pas des tours. C'était bien lui, aussi frais et aussi beau qu'à son départ à travers les portails. La douce en avait presque oublié ses traits du visage.

"- Me cherches-tu toujours ?"
"- Bien entendu, quelle question !"
"- Alors tu n'es pas au courant ..."
"- De quoi tu parles ? Kyle ? Kyle ! Attends-moi !"

Courant en sa direction, la guerrière souhaitait une fois pour toute que ce voile soit retiré sur sa famille, était-ce la réponse à ce soit-disant secret qu'elle devait trouver ? Mais quelles seront les conséquences ?

Invité

« Suis-moi. »

Le jeune homme se détourne de sa sœur et s’élance à travers la prairie sans ajouter un mot. Pour dire quoi ? Qu’il n’est que le fruit de l’imagination de la jeune fille ? Non, c’est au-dessus de ses forces. Il doit néanmoins l’en informer, d’une manière ou d’une autre. Puisqu’il ne peut le faire avec des mots, il allait le lui montrer. C’est ainsi qu’une longue marche débute, entrecoupé d’arrêt et de détours. Il ne semble jamais fatigué, attendant patiemment Nessa quand elle fatigue et l’encourageant avec des mots doux. Mais jamais, au grand jamais, il ne la laisse la toucher. Lorsqu’elle lui pose une question, il lui répond en changeant de sujet ou en ignorant purement et simplement les paroles de sa sœur.

Combien de temps marchèrent-ils ainsi, à errer à travers plaines et forêts ? Impossible à dire, le temps n’a aucune emprise dans un tel lieu. Parfois je me dis que je devrais venir habiter ici pour de bon. Quand je prendrais ma retraite. Cette cité est tellement étrange que j’en viens à me demander si elle fait partie du monde d’Harmonia. Après tout, si j’ai construis ma forge juste au-dessus, ce n’est certainement pas un hasard. Tout ce qui concerne cette cité n’est pas un hasard. C’est une entité à elle toute seule que même le temps ou le hasard ne peut défier. Elle est la hauteur de rêves les plus fous. N’importe quel mortel a toujours rêvé de posséder quelque chose lui permettant de répondre à toutes les questions, passées, présentes ou futures. Comment sera le monde demain ? Quand se terminera la guerre ? Les Esprits Créateurs vaincront-ils les Esprits déchus ? Qui mourra ? Autant d’interrogations cruciales auxquelles cette cité peut répondre. Alors pourquoi ne lui en ais-je jamais posé la question ? Je ne sais pas. Peut-être les réponses éventuelles ne m’intéressent pas. Erf, voilà que je m’écarte à nouveau du sujet. Décidément c’est une manie chez moi. À ce demandé si je suis fou. Ou peut-être simplement schizophrène. Quoique l’n n’empêche pas l’autre. À choisir…Je préfère être fou, ça offre plus de possibilités. Me serais-je à nouveau écarté du sujet ? Sacrebleu oui !

Enfin, le garçon s’arrête au pied d’une colline, le regard vide de toute expression. Il se retourne une dernière fois vers sa sœur, regrettant l’avance la suite des évènements. Mais elle doit savoir, il le sait. Doucement, il s’approche d’elle et lui prend tendrement la main, comme un grand frère guidant une enfant à qui il tient plus que tout. Ses yeux veulent dire tant de choses que les mots ne peuvent exprimer. Autant de sentiments et d’amour qu’il éprouve pour elle difficile à contenir. Lentement, il grimpe peu à peu la colline, sans la lâcher. Le chemin, quoiqu’agréable et aisé, lui semble atrocement difficile à suivre, comme si quelque chose de puissant l’attirait irrémédiablement vers le bas. Courageusement, il contenue son escalade tout en s’assurant que Nessa ne lâche pas prise. Finalement, ils atteignent ensemble le sommet, surplombant ainsi une vaste vallée qui s’étendait en contre bas.

Brusquement, le ciel se charge de nuage et l’air devient lourd. Une rafale agite les cheveux de la jeune fille. Son frère reste immobile, le visage impénétrable. Ses yeux sont fixés sur la vallée, le cœur serré. En contre bas, une vision de cauchemars apparaît. Des corps mutilés, torturés. Un combat digne des pires horreur s’y est déroulé. Les cadavres semblent encore frais, comme si la vie venait à peine de les quitter. Par fierté et par honneur, son frère ne parvient pas à détacher son regard du spectacle. Car ses hommes, ces hommes étaient ses amis, ses frères d’armes. Aussi loin remonte ce souvenir, il est convaincu que Nessa a reconnu comme lui les éclaireurs avec qui il était parti, voilà bien des années.

Attaï Kaïgoshi

Le pas se ralentissait quand l'homme s'était retourné l'invitant à le suivre. Une longue marche à travers ce monde étrange allait être entreprise durant laquelle les questions fusaient à l'intérieur de l'enfant qui voyait ses souvenirs refaire peu à peu surface. C'était bien dommage que devant l'entrée de la forge, il n'y ait pas eu un petit panneau d'alerte qu'un long périple risque de vous attendre. Exténuée après bien des heures de pas sans fin et n'ayant aucune explication à cette lancée que la douce dû se reposer un peu laisser ses lourdes paupières se rabaisser vers un futur incertain qu'elle avait peut-être trop idéalisé. Il était inutile de dire que cette sieste n'était absolument pas réparatrice, toutefois, elle regagna assez de force pour se relever et continuer sa route. Combien de temps s'était-il écoulé depuis ? A vrai dire, le temps ne semblait pas vraiment être l'ennemi dans le coin, le ciel était étrange et le paysage avait bien changé depuis son arrivée, peu à peu l'umbrienne avançait, peu à peu elle oubliait le fruit de sa venue se retrouvant chez elle dans ce désert sombre.

*Cette colline, tout devient flou*

*Non tu verras, tout sera bien plus clair désormais !*

Sans même se rendre compte, son démon grouillait à l'intérieur de son ventre, l'excitation semblait l'avoir gagné mais heureusement Nessa réussissait encore à le maîtriser tout en se concentrant dans l'escalade tirée par son frère qui restait toujours aussi muet, impassible face à cette rencontre, s'en était presque vexant. Mais la découverte du lieu qui allait se tenir devant eux écrira une nouvelle page d'histoire, d'un futur enfin avancé dans ce présent figé aux yeux de la douce.

"- Pourquoi on s'arr..."

Coupée par le bruit de lames qui s'entrechoquaient, la jeune femme s'avança un peu plus au bord pour admirer le magnifique spectacle qui s'offrait à elle, une vue, une étendue de terre magnifique à vous en faire couper le souffle, mais ce bruit bien lourd gâchait ce théâtre inattendu. Suivant le regard de son interlocuteur, elle vit un combat se mener, clignant quelque peu ses yeux, elle reconnu des visages familiers. Les poings jusqu'à lors serrés se relâchèrent, restant las, bouche bée, devant une telle horreur. Ce n'était pas possible, le groupe d'éclaireurs qu'elle cherchait depuis maintenant bien des mois se faisait massacrer devant ses yeux.

"- Faut qu'on aille les aider !"

Mais la main de son frère la stoppa au bas du ventre continuant à regarder ses hommes s'entretuer sans même verser une quelconque émotion. Se retournant à nouveau, le visage d'un homme en particulier l'alerta. Son cœur s'arrêta de battre l'espace d'un instant.

*Non, comment... Comment il peut être là ? C'est la mie de Fémy, c'est pas possible, c'est le seul corps qu'on ait retrouvé lors d'une bataille à ...*

*Tu comprends vite quand on explique lentement ...*

Tout ça n'était donc pas réel ? Ses yeux s'excitèrent pour essayer de reconnaître le visage d'autres personnes, d'autres corps qui avaient été ramenés au village depuis bien des années. Le groupe d'éclaireurs avait il failli aussi vite que ça ? Tout espoir était donc perdu ? Ce n'est pas possible, des indices menant à son frère avaient été parsemés un peu partout entre les mondes, des indices que l'enfant avait pu récolter lors de ses multiples aventures. Ses jambes étaient trop lourdes pour supporter un tel choc, se laissant tombée sur les genoux, Nessa ne put retenir quelques gouttes qui vinrent danser le long de sa joue.

"- Mais ... Et toi Kyle, ou ... ou es-tu dans l'histoire ? As-tu survécu ?"

*Nessa, il n'y a eu aucun survivant, regarde bien ... Approche-toi si tu le préfères*

*Et qu'est-ce que tu en sais toi ? Je veux me réveiller, je veux me ...*

"- Alors, qui es-tu toi ? Pourquoi prendre cette apparence ?"

La bataille était terminée, redescendant en courant de la colline en direction du champ de combat, la guerrière se manqua quelque fois glissant et tombant sur la roche écopant de plusieurs égratignures. Reprenant son appui, elle continua sur sa lancée cherchant parmi les corps, mais là encore, aucun signe de son frère, il y avait peut-être encore un espoir, cherchant telle une folle alliée entre les décombres, la folie s'emparait d'elle alors que son démon continuait à grandir d'excitation devant un tel spectacle, sa jubilation était extrême !

Invité

« Moi ? Qui je suis ? Je ne suis que le fruit de ton imagination. »

Peu à peu le combat s’achève. Le sang est partout, imbibant la terre, teintant les fleurs et les plantes. Où sont les vainqueurs ? Qui sont-ils ? Il n’y en a pas. Il n’y a jamais de vainqueurs. Jamais. Les survivants sont éreintés, la mine défaite. Ils ont gagné le droit de vivre. Est-ce cela une victoire ? Non. Doucement les souvenirs s’effacent, ne laissant que les morts que Nessa connaît. Leurs visages, figés d’horreur et de stupeur, les yeux grands ouverts, ressemble à des poupées de cires, irréaliste. Le ciel reste lourd et pesant, personne n’ose percer le silence. Kyle reste là, toujours parfaitement immobile. Sans cesse il revoit ses images, sans cesse il repense au passé. Pourtant. Oui pourtant. Il n’est qu’un souvenir.

« Ce jour là tout à changer petite sœur. Mes amis, mes frères, ont péris sous mes yeux. Et moi ? Où étais-je ? Un jour peut-être. Oui un jour je te raconterais. Mais pas maintenant. Non, pas maintenant. Vient ! »

Ému plus qu’il ne veut l’admettre, le jeune homme prend sa sœur par le poignet et la force à dévaler la pente avec elle. Il court aussi vite qu’il le put, filant à perdre haleine sans écouter les éventuel plainte de Nessa. Ensemble, ils dévalent la pente, traverse toute une prairie jusqu’à rejoindre le cœur d’une forêt. Là, au détour du chemin, une cabane apparaît. Avec des gestes fébrile Kyle ouvre la porte et entre, tenant toujours fermement sa sœur. Il n’y a qu’une seule pièce qui sert à la fois de salle à manger, de chambre et de cuisine. Le tout, quoique modeste et sans attrait particulier, est propre et entretenu.

« Vois, ceci est ma dernière demeure. Peut-être suis-je déjà mort, peut-être pas. Cela n’a aucune importance. Je veux que tu me fasses la promesse de ne jamais chercher à me retrouver. Tu m’entends ?!! Jamais !! »

L’émotion fait transparaître de la colère dans sa voix sans qu’il ne le veuille vraiment. Réalisant à quel point il se contrôle mal, Kyle se détourne de Nessa pour s’occuper du feu dans la cheminée. Avec des gestes sec et précis il s’empare d’un pic en métal et retourne les braises presque éteinte avant d’ajouter deux belles buches. Après un instant de réflexion le jeune homme se relève en se massant la nuque. Il n’ose pas regarder à nouveau sa sœur. Il ne sait pas comment entamer le sujet. Kyle ferme les yeux en soupirant. Il faut qu’il le fasse, voilà trop longtemps que sa sœur a le droit de savoir. Lentement, il se retourne vers sa sœur en ouvrant les yeux. Il l’enjoint à s’asseoir à coté de lui sur le lit de fortune à quelques pas de la cheminée.

« Excuse-moi…Je…je…je ne sais pas…cela fait si longtemps petite sœur…laisse-moi te regarder… »

Quelque peu tremblant, Kyle tente de sourire faiblement à Nessa, essayant ainsi de la rassurer. Il plonge ses yeux dans les siens, lui prouvant à quel point il tien à elle, à quel point ses sentiment n’ont jamais changé à son égard.

« Nous nous sommes quitté il y a bien des années. Tu te souviens de ce jour là ? Ce que nous nous sommes dit ? Chaque jour j’ai pensé à toi. Plus nous nous enfoncions dans les ténèbres, plus ton souvenir m’étais précieux. Tu fut et tu es toujours ma lumière Nessa, ma luciole. »

Son frère se racle la gorge, s’apprêtant à entamer enfin son récit.

« À la base, nous étions partis pour une simple mission d’observation. Mais sans le vouloir nous avons déniché un lièvre beaucoup plus gros que prévu. Nous nous sommes enfoncés dans l’une des plus sombres histoire d’Harmonia. Les temps sont devenus durs. Nous n’osions plus vous transmettre de nos nouvelles, de peur que nos ennemis ne vous repèrent. Aujourd’hui, qu’importe que je sois mort ou vif. À tes yeux je suis mort Nessa, Kyle Kaï est mort ! Après cette sanglante bataille je me suis évanouis dans la nature, j’ai renié jusqu’à ma mon nom et ma famille pour vous sauver. Pour te sauver. Alors je t’en supplie, je te demande de faire ton deuil. »

Si Nessa fut attentive, elle remarqua peut-être un détail en dévalant la colline : un cri. Un cri puissant d’un animal probablement énorme qui venait de l’endroit où c’était déroulé le combat.

Attaï Kaïgoshi

Kyle Kaï

Les mains pleins de sang, l'enfant se jetait sur les corps pour essayer de retrouver un souffle, un seul, peut-être pourrait-elle faire quelque chose, la panique était à son comble, pourtant, elle savait que ce n'était qu'un souvenir, un fait du passé, alors pourquoi s'obstiner ? C'était si facile de les voir, de les sentir, de les toucher, c'était si réel. Son cœur était comme arraché de sa poitrine, impuissante devant un tel massacre, comment en étaient-ils arrivés là ? Mais ce fut la réponse de son frère qui l'interpella arrêtant sa course folle entre les cadavres. Stoppée net, la jeune femme se redressa gentiment, les regards écarquillés, la bouche grande ouverte, elle se retourna vers Kyle. Son imagination était si poussée ? De telles détails qu'elle était pourtant persuadée d'avoir oublié ? S'imprégnant une fois de plus de sa silhouette, elle ne vit aucun défaut, ses cheveux toujours en bataille, son regard cyan comme les siens, ses cicatrices de combat jonchaient son torse. En fait, oui, un détail, un seul lui confirma malheureusement ses paroles... Il était tel son départ il y a bien des années, impossible qu'il soit resté ainsi sans aucune marque de vieillesse apparente. Quelque chose n'était pas réel, mais l'umbrienne s'en foutait, elle voulait y croire, son espoir n'était pas perdu.

*T'es vraiment butée toi ! Ma pauvre Nessa ...*

Pourquoi tant de voile autour de ce passé, pourquoi vouloir cacher ce secret, en quoi cela était-il important à présent ? L'attitude de cette apparence imaginaire se laisse prendre par les émotions, l'attrapant par la main, il l'attira encore plus loin, dévalant la colline, courant à travers la forêt. Un cri effroyable s'était invité dans cette lancée, mais apparemment, l'homme n'y fit pas attention. Les frissons parcoururent gentiment la guerrière qui tourna sa tête à l'arrière pour graver ce lieu en sa mémoire, voir une dernière fois ces hommes qu'elle connaissait, ces hommes de son peuple. Mais peu à peu, ils s'effacèrent faisant place à une forêt dense. Après un long moment, tous deux arrivèrent devant une petite maison de bois ne contenant qu'une pièce. Nessa se plia en deux pour essayer de reprendre son souffle, il fallait dire que la course était de loin pas son sport préféré. Mais à peine arrivés, son frère prit parole, une fois encore incompréhensibles.

"- Mais pourquoi ?"

*Tu ne veux pas comprendre, la réponse tu l'as déjà ...*

L'homme s'installa après avoir alimenté le feu, il l'invita à le rejoindre. Hésitant un peu, la douce pris place, elle n'était pas très à l'aise, s'en était beaucoup pour elle, elle qui avait toujours pensé à une autre fin que celle-ci, semblant toujours ne pas vouloir ouvrir les yeux, elle dévisagea son interlocuteur qui était dans le même état qu'elle. Il prit gentiment la parole expliquant ce qu'il s'était passé ce soir là, cela devait être une mission bien simple et pourtant, elle conduisit tout le groupe à leur échec. Kyle s'en était donc sortit ? Il avait vécu ici ? Mais combien de temps, l'umbrienne avait eu peut-être la chance de le retrouver mais elle arriva bien trop tard, ne connaissant ni le lieu, ni le monde dans lequel il s'était réfugié. Les mots cessèrent de sortir des lèvres de son souvenir alors qu'ils continuèrent à raisonner dans la pièce. Baissant délicatement son visage à ses pieds, elle cherchait des réponses, tant de questions à poser, tant de choses à savoir que son imagination ne daignait répondre.

"- Tes phrases n'ont aucun sens ! Pourquoi veux-tu que je fasse le deuil alors que tu es peut-être vivant, pourquoi t'obstiner dans cette pensée ? Ensemble pour toujours, on se l'ai promis, tu me l'as promis, de toujours me protéger quoi qu'il advienne, c'est à mon tour te venir en aide, de ..."

Un énervement qui laissa la place à la tristesse. Les poings serrés sur ses genoux, quelques larmes vinrent s'abattre sur le haut de ses mains. Ne pouvait-il pas comprendre ce qu'elle ressentait ? Pourquoi il ne voulait pas le voir, quel secret lui cachait-il une fois de plus ? Serait-ce en rapport avec cette guerre qui avait presque décimé le village, ce chef qui avait trahi son peuple, leur propre père, même les soirs où il abusait de son enfant, Kyle était toujours là pour l'aider, pour qu'ils s'en sortent. Mais ce soir là c'était bien différent. Leur père vendit la jeune femme au chef adverse qui en profita avec ses sbires. Cette image était longtemps effacé de la mémoire de l'enfant, pourtant, tout avait bien commencé en cette nuit de pluie. Le chef avait offert aux deux enfants un cadeau bien spécial qu'il scella à l'intérieur de chaque ventre qui se donna sous une forme de cicatrice. Un démon, une malédiction qui se manifestait par une flamme bien distincte à l'œil gauche. Etait-ce la clé de toute l'histoire ?

"- Je veux que tu me répondes franchement ! Es-tu mort ?!"

*Oui*

*FERME-LA !*

Se levant d'une traite de sa chaise la faisant tomber en arrière, la douce quitta les lieux s'enfonçant plus profondément dans la forêt se tenant le visage entre les mains. Elle s'agitait dans tous les sens, elle en pouvait plus d'entendre cette voix dans sa tête qui semblait en savoir bien plus qu'elle, cette chose qui grouillait en elle la rendait folle, ne pouvant plus se maîtriser, Nessa se jeta contre un arbre avant de s'évanouir. Cette énergie commençait à se faufiler dans ses veines, prenant de plus en plus de prestance, prenant de plus en plus le contrôle de son corps. Les paupières de la douce s'ouvrirent gentiment montrant une magnifique flamme bleue à son visage. Sa main portée à son œil, la guerrière se releva tant bien que mal.

"- Ce soir là ... Tout est donc lié ? Tout est à cause de ce chef ? Je l'ai pourtant cherché, pourchassé dans son repaire, mais rien n'y fait. Peut-être que lui aussi à perdu vie dans une autre bataille, peut-être qu'au contraire, il continue à perdurer ses incantations maléfiques. Tout a un rapport, mais pourquoi toi, pourquoi moi ? On se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment ?"

*Oublie pas que tu es la fille d'un grand chef ...*

"- Tu parles d'un chef ... UN VRAI CONNARD !"

Entendant des pas s'approcher d'elle, la douce se retourna encore engourdie, perdue dans sa folie, n'arrivant plus à se maîtriser, elle sauta au coup de l'imposteur avant de relâcher gentiment son étreinte... Cela ne servait de toute façon à rien. Se laissant tomber à terre, se recroquevillant sur elle-même, l'umbrienne prit sa tête entre les mains. Pour la première fois de sa vie, elle ne savait plus qui elle était, pour la première fois de sa vie, elle accepta enfin d'entendre la réalité, pour la première fois de sa vie, elle allait enfin pouvoir écrire ses propres pages de l'histoire ...

Invité

« Je suis là petite sœur. Je serai toujours là. Oui, je te l’ai promis. Ensemble pour toujours. »

Kyle souffre de voir sa sœur ainsi démunie et perdue. Il devait le lui dire. Il devait. Cela n’empêche toute fois pas le remord de lui monter au ventre. Le regard attristé, il observe Nessa sans savoir quoi faire pour la réconforter. La vérité n’est jamais facile à accepter, même pour lui. Dès lors, lorsqu’elle lui pose sa question, il ne peut que la fixer en silence, immobile dans la semi obscurité de l’habitation. Brusquement, l’enfant se relève et disparaît par la porte d’entrée. Le jeune homme reste là, indécis, le regard tourné vers la sortie. Quelques secondes s’écoulent avant qu’il ne se redresse dans un soupir. Il s’approche à pas lents de la porte et s’appuie sur son chambranle, la tête ailleurs. Il pourrait lui mentir, lui dire qu’il est vivant et que bientôt ils se retrouveront. Elle retrouverait ainsi sa joie de vivre, son sourire que Kyle adore tant. Néanmoins ce mensonge ne lui serait en rien profitable.

L’homme soupir à nouveau, avant de s’élancer à son tour dans la forêt. Il ne lui faut pas longtemps avant de remettre la main sur Nessa. Cette dernière, surprise, lui saute au cou avant de se retirer, se recroquevillant au pied d’un arbre. Kyle l’observe un instant, songeur. Elle est bientôt prête. Mais pas encore. Pour le moment elle est fragile, trop fragile. Avec un sourire compatissant, le jeune homme s’accroupit au coté de sa sœur et approche ses lèvre de son oreilles.

« À tes cotés. Pour toujours. »

Ni une ni deux, il la prend ensuite dans ses bras avant de la soulever. Il la sert contre lui, appuyant ses dires, comme pour lui prouver que même par delà la mort, il ne la lâcherait pas. De retour dans la cabane, Kyle pose l’enfant avec douceur sur le lit avant de s’écarter quelques instants. Il s’empare d’un bol et le remplit d’un bouillon qui mijote tranquillement dans une marmite suspendue au-dessus du feu. Le sourire aux lèvres et l’œil espiègle, il lui tend le bol.

« Tient, tu ne va pas dire non au bouillon « tout vert tout moche tout bon » n’est-ce pas ? Je suis sûr que tu n’as jamais trouvé quelqu’un d’autre aussi doué que moi pour la faire !»

Kyle s’assied à coté d’elle, l’air complice. Il ne parvient pas à détacher ses yeux de sa sœur. Certes, il ne l’a jamais vraiment quitté, il la connaît mieux que quiconque. Mais la voir en face de lui…depuis si longtemps…Il a envie de l’étreindre, de la serrer fort contre lui pour retrouver ce contact perdu depuis longtemps. Mais il sait que cela ne servirait à rien. Voilà des années qu’il n’est plus qu’un fantôme, incapable de ressentir quoi que ce soit. Il doit se contenter de l’observe, subjuguée par sa présence sans parvenir à se satisfaire d’un contact physique.

« Tu as grandit. Tu as changé. Tu es presque devenu une femme Nessa. Presque. Pour moi tu resteras à jamais ma petite sœur. »

Affectueusement il lui prend le menton entre ses doigts, pour la taquiner un peu.

« Qu’es-tu devenue après toute ses années ? Comment t’en sors-tu dans ce monde en guerre ? Je ne t’ai jamais quitté des yeux mais j’aimerais entendre tes mésaventures de ta propre bouche ! »

Attaï Kaïgoshi

C'était irréel, bercée dans une magique quasi parfaite, la douce se sentait en sécurité, à l'aise comme si elle était enfin rentrée chez elle. Au diable les missions, la guerre qui allait éclater, juste l'espace d'un moment, juste son frère et elle existait prenant un peu de temps pour se retrouver. Se laissant portée, l'enfant souriait à son hôte plongeant son visage dans son torse pour s'y emmitoufler. Quelques frissons lui parcouraient le corps. Les deux personnages retournèrent vers la petite cabane dans laquelle l'homme se mit à préparer un bon bouillon. La jeune femme le regarda chaque fait et geste de son bien aimé frère se délectant de ses paroles qui la rendait vivante. S'en était presque trop, et alors ? Il fallait bien se foutre de toutes ces idioties de compassion et être parfois égoïste. Le sourire aux lèvres, les dernières paroles de son frère l'interpellaient. C'est vrai, qu'avait-elle fait durant tout ce temps ? Fallait-elle dire la réalité ? Ou bien se cacher à nouveau ? Après tout, c'était son sang, un jour ou l'autre, il le saurait ...

*J'ai bien trop longtemps couru après un souvenir, maintenant qu'il est devant moi, je ne peux même pas en profiter, quelque chose me ... Pourquoi ?*

Regardant attentivement son interlocuteur, la jeune femme baissa légèrement les yeux, il fallait se rendre à l'évidence, tout ces bons moments devaient rester à jamais graver dans sa mémoire, mais elle devait avant tout avancer pour son avenir, pour ses objectifs et opinions et ne plus courir après un fantôme. Pourtant, il semble bien connaître ce qui lui arrive. Caressant délicatement son ventre qui portait son futur, l'umbrienne réfléchissait pour une fois à ce qu'elle pourrait faire de sa vie, quelle tournure prendre, venger sa famille, mais pour cela il fallait devenir bien plus forte. Venger son frère ? Oui, ça elle en était capable, et une seule cause en était son effet !

"- Je me rends bien compte que je n'ai fait que de courir après ton souvenir. Tu es peut-être bien mort, qui sait, pourtant, j'ai l'impression qu'une partie de toi est avec moi. Ce soir là, quand le chef du clan ennemi nous a infligé cette malédiction, quelque chose a changé en nous. Ce démon ... Je ne sais pas, mais je commence à bien l'apprécier et ... Il faut que je pense à moi et à ce bébé qui grandit peu à peu ..."

Se relevant gentiment s'avançant vers l'une des fenêtres, la douce se perdait dans le paysage vaste qui s'offrait à elle. Oui, une guerre éclatait au dehors, elle en avait déjà pris part mais défendant simplement les personnes qu'elle avait côtoyées jusqu'alors. Avait-elle fait les bons choix ? Une chose était sûre, dès son départ de cet endroit, tout ne sera plus pareil. Une nouvelle Nessa était en train de naître pour son plus grand bien. Enfin elle sentait ce souffle venir la bercer, elle se sentait réellement vivante et par dessus tout, elle savait quelle destinée prendre. Le sourire aux lèvres, elle se retourna vers son bien aimé frère.

"- Je te remercie de croire en moi. J'avais vraiment besoin de te revoir une dernière fois, même si on ne sera pas vraiment séparé."

Sous la paume de la fillette, la joue de Kyle semblait si chaude et rassurante, sa voix elle l'avait presque oubliée, pourtant, elle aurait dû le savoir que ce n'était autre que lui depuis le début, juste une partie que l'on aimerait bien cacher c'est tout. De même pour lui, c'était l'âme sombre de la guerrière qui dormait dans cette cicatrice. A vrai dire, elle le savait depuis toujours mais ne se l'était jamais avouée. Embrassant son frère sur les joues, elle le remercia une dernière fois lui offrant une étreinte qui semblait ne jamais finir. Une fine larme de joie vint couler le long du visage de la jeune femme.

"- Je sais ce qu'il me reste à faire maintenant !"

Depuis maintenant un bon moment, des groupes bien distincts se formaient peu à peu à travers les capitales, même l'umbrienne avait assisté à l'un de leur combat. Les rejoindre serait une bonne manière de commencer son nouveau périple et pouvoir ainsi arriver à se venger de tout ce carnage qui avait engloutit sa mère et son frère. Ces esprits créateurs étaient la base de tout, à force de vouloir tout le pouvoir et d'en restreindre à leurs habitants, cela allait causer encore plus de perte et il fallait à tout prix que cela cesse ! Nessa n'était guère une bonne fifille, mais son caractère allait enfin s'affirmer de plus en plus pour son plus grand bonheur et son épanouissement. C'est les yeux pétillants d'excitation qu'elle quitta son frère bien aimé lui souhaitant une bonne route et se promettant de s'aimer à jamais.

*Je suis ravie de te compter avec moi ... Kyle ...*

*Moi de même !*

*Pourquoi ne t'es-tu jamais présenté ?*

*C'était à toi de le découvrir, n'oublie pas, qui tu es, ta faiblesse est ton meilleur atout, ta malédiction n'est qu'un don, ce chef ne t'a jamais voulu du mal, juste profiter de ta chair au passage...*

*C'est père qui nous a vendu, depuis le début, tout ça pour ces ... Créateurs ... !*

Tout était enfin clair ...

Invité

La belle demoiselle semble enfin retrouver un semblant d’équilibre en elle-même. Je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire, perché en aux des arbres. Son regard à changé, c’est indéniable. J’y lis une nouvelle flamme. Il est plus vif, elle est plus sûre d’elle-même. Le reste n’est maintenant plus qu’une question de formalité. Quoique…

L’amour fraternel…Je n’ai jamais connu l’amour. Du moins au sens où nous l’entendons. Aurais-je un jour le droit de goûter à ce met que l’on dit aussi enivrant et agréable que pernicieux ? Je ne sais pas. Peut-être. Ou peut-être pas. Qu’elle importance ? L’amour reste un des plus grands mystères des hommes –et/ou tout être pensant. Un être aimé peut attirer autant de baiser et de sourire que de larmes et de colère. J’en viens parfois à me dire que c’est une création de l’homme pour se compliquer un peu plus la vie. Comme si elle n’était pas encore assez complexe comme ça. Après tout, c’est vrai. Quel intérêt d’aimer ? Quel intérêt de chérir un être qui peut disparaître en un instant ? Un être qui peut nous conduire au désespoir ou à la folie. Beaucoup racontent que sans lui ils sont perdus, incapable de vivre. Sans volonté, sans désir. Toutefois, un simple aperçu de cette jeune Nessa me conforte dans l’idée que, quelque part, l’amour apporte bien plus qu’un sentiment de dépendance. C’est avant tout une force. Une force qu’elle vient de tourner à son avantage. Grâce à elle je suis maintenant certain qu’elle est apte à posséder l’arme qu’elle recherche.

La jeune femme s’écarte de la cabane. Je la laisse parcourir une centaine de mètres avant d’intervenir. Sans la moindre formalité, je me laisse tomber de mon perchoir et j’atterris lourdement devant Nessa. Je lui barre ostensiblement le barrage, la forçant à faire halte.

« Tu as trouvé ce que tu étais venu chercher. Il te faut maintenant progresser. EN GARDE ! »

Dans un même mouvement je m’écarte d’un bond en arrière tout en dégainant mon arme : un long glaive à double tranchant. Rien dans sa forme ou dans ses motifs ne le distingue particulièrement d’un autre glaive. Beaucoup m’on souvent demandé pourquoi moi, grand maître d’arme, je me contente d’un simple glaive. Je leur rétorque alors qu’il n’a de simple que le nom. Et qu’avant tout, ce qui fait la qualité d’une arme, c’est la qualité de son propriétaire. D’une geste sûr et puissant, j’exerce un ample mouvement de mon arme sur ma droite. Tout obstacle que rencontre cette dernière se retrouve tranché, comme un simple fétu de paille. Même les arbres les plus épais ne parviennent à la ralentir. Satisfait de cette mise en scène, je m’avance d’un pas certains vers mon adversaire et abat le glaive avec force à l’endroit exact où se trouve la demoiselle.

« Pour vaincre il va te falloir chercher en toi. Cherches jusqu’au plus profond de toi-même. Éveille ton arme. Éveille-toi. »

À nouveau mon glaive s’abat, de manière méthodique et systématique. Vais-je la tuer ? Peut-être. La pitié et la compassion ne font pas partie de mes attributions. Survivent ceux qui doivent survivent. Périssent ceux qui doivent périr. Je n’ai pas à choisir pour le destin. Je n’ai pas à choisir pour elle. C’est à elle de choisir.

Attaï Kaïgoshi

Délicatement, comme un voile qui se retire, les yeux de cette inconnue brillaient d'envie, d'excitation, elle avait enfin compris ce qu'il se passait mais surtout, ce qu'il c'était passé ce fameux soir. Levant gentiment son visage pour percevoir ce ciel si bien détaillé, l'étrangère se prénommant Nessa, était en train d'écrire une nouvelle page de son histoire, une page bien sombre ne laissant plus aucune compassion prendre le dessus. Serrant les poings fièrement le long de son corps, un frisson de bien-être lui parcouru le dos. Rien n'était joué, au contraire, son périple ne faisait que commencer. Le maître de ces retrouvailles fit son apparition se montrant tel qu'il était, tout aussi obscur qu'auparavant. Tout en écoutant sagement les bonnes paroles de son interlocuteur, l'enfant ne s'était même pas rendue compte que son arme se trouvait à nouveau dans son fourreau. Dégainant à son tour, l'umbrienne ramena son autre main pour tenir fermement sa fidèle lame. Une nouvelle force était en train d'entrer dans ses veines sentant ainsi une puissance encore inexplorée, un vrai délice. Ne quittant pas du regard son opposant, la guerrière laissa apparaître un sourire au coin de ses lèvres, un visage sûr d'elle et rassurant, prête enfin à bondir contre ses ennemis, chose encore bien nouvelle, depuis quand elle n'avait pas été aussi sérieuse ?

"- La chair n'est qu'inerte dépourvue de son sang ..."

*Frère d'arme*

*Frère d'arme*

Une souffle se leva peu à peu au pied de la jeune femme qui s'était mise en position faisant tournoyer d'une main son épée. Elle était longue et légère d'un blanc immaculé. Son maniement était si agréable et d'une souplesse. Toute arme possédait son secret et toute arme était invincible dans les mains de son plus grand connaisseur. Ne jamais se fier aux apparences tels étaient les instructions reçues lors de ses entraînements. Bien que le forgeron continua ses attaques répétées avançant de quelques millimètres à chaque essai, Nessa savait très bien qu'elle devait attaquer au plus vite avant qu'elle ne se fasse tranchée. Fermant délicatement les yeux, l'enfant sentit une nouvelle source couler en elle, bouillonner au niveau de sa cicatrice qui, étrangement, ne lui fit plus mal.

"- DANSE !"

Ouvrant à nouveau ses paupières d'une traite, une belle flamme bleue s'illumina sur son oeil gauche, il fallait maintenant réussir à manier ses mouvements dans la peau de son frère qui avait pris possession de son âme, c'était ce que signifiait cette apparition à son regard. Alors qu'avant elle en avait peur, maintenant il fallait à nouveau apprendre à se battre à l'aide de ce nouvel atout.

*Il faut que nous ne fassions qu'un avec l'arme pour réveiller le pouvoir de notre sang*

*Plus ... qu'un ...*

Courant à l'encontre de l'homme des lieux, la jeune femme afficha un sourire provocateur faisant ainsi danser sa lame contre celle de ce bien curieux forgeron. Après plusieurs échanges, le persécuteur ne semblait guère essoufflé. La douce cracha quelque peu ses poumons avant de se concentrer une nouvelle fois pour lancer une nouvelle attaque. Bien qu'aucun résultat n'en résultait, elle se sentait enfin à l'aise, harmonisant les gestes de son corps avec l'âme de son frère tenant l'épée. L'umbrienne avait surtout besoin d'entraînement pour retrouver toutes ses facultés. Cependant, au rythme de ce combat improvisé, la guerrière semblait apprendre avec une rapidité exemplaire. Reprenant à nouveau son souffle près d'un arbre, ses yeux se posèrent sur cette lame qui brillait de plus en plus fort. Approchant celle-ci de plus près, elle se mit à la caresser avant d'approcher plus délicatement sa bouche.

"- Plus qu'un ..."

Fermant ses paupières gentiment, la Mygor sentit l'odeur de ce métal bien étrange avant de la caresser à nouveau du bout de sa langue jusqu'à son bout. Imprégnée dès lors de son goût, elle comprit comment elle pouvait ouvrir ce secret. Se relevant, cette nouvelle impératrice de son clan humidifia à nouveau le long de son épée avant de la positionner devant elle. Les yeux dès lors totalement ouverts, sa flamme grandit à vue d'oeil avant qu'elle ne prononce ces quelques mots...

"- Sort de ton leurre et éveille-toi"

L'harmonie était parfaite, presque trop parfaite à vrai dire, la lame disparut ne laissant que le manche à son possesseur. Paniquée, l'enfant chercha aux alentours ce qui pouvait pas se passer.

*Concentre-toi, tu ne sens pas ?*

*Oui mais c'est bizarre, c'est comme si elle était là sans ...*

*Regarde bien autour...*

Clignant quelque peu ses yeux, la guerrière aperçut des petits bouts voler, des bouts de son arme ? Incroyable, mais comment faire fonctionner ce pouvoir ? Par la pensée ? En jouant avant le manche ? Regardant le bout qu'elle tenait dans sa main, presque instinctivement, l'umbrienne souffla dessus faisant virevolter ces petites lames en forme de pétales avant de porter son regard contre l'arbre derrière elle. Aussitôt, ce nouveau pouvoir vint transpercer l'arbre à son pied tombant en plusieurs morceaux à terre.

"- Incroyable ... C'est donc ..."

*Oui, c'est bien ça, tu possèdes Tengen : La danse des lames noires*

*C'est ... Je n'ai pas de mots ...*

*Tâche de bien t'en servir, prononce son nom, elle s'éveillera ...*

Encore bouche bée par cette révélation, la jeune femme tendit le manche en direction des pétales noires à terre venant se reconstituer sur celui-ci formant à nouveau une belle lame blanche.

*Tengen ... C'est donc toi, cette arme si puissante que possédait notre village ?*

Reportant son arme dans son fourreau, il était clair qu'elle en prendrait encore plus soin qu'auparavant. Bien que cela soit l'arme de son frère au départ, cet héritage était aussi celui de son peuple presque disparu. La voilà dès lors dotée de sa nouvelle mission, elle devait la dorer au plus quit à faire des compromis. Se retournant vers le forgeron fière d'elle, Nessa s'avança en sa direction.

"- Merci pour ce travail, ta légende est bien avérée, je suis bien fière de cette rencontre, mon regard porté a pu enfin se changer."

Posant l'une de ses paumes sur le haut de son interlocuteur plus ou moins au niveau du torse, l'enfant déposa un baiser à la hauteur de son coup avant de se retirer, enfin prête pour sa nouvelle destinée sachant exactement quel serait sa prochaine proie : L'Ordre Nouveau !

Invité

Nessa> 8xps
Attaî> 7xps

LES XPS ONT ÉTÉ ATTRIBUÉS

» Un réveil surprenant [Terminé]
» Un étrange réveil [Terminé]
» Un étrange réveil [Terminé]
» Un réveil hivernal [libre][terminé]
» [EVENT] Le Réveil des Trois Soeurs (groupe 1)