Te Dieu! [pv Ange]

- Qui est le plus indigne de nous deux ?

Une blague? Dans une telle situation, après avoir vécu tout ça. L’admet être assez sadique par moment mais là. Une étreinte, étreinte qui n'avait duré que quelque secondes mais avait quand même été sincère, je le sentais, allez savoir comment. L'air était plus doux, plus chaud, plus respirable, et je ne parle pas du fait qu'elle ne bloque plus la respiration. Me relevant pour me mettre en tailleurs, écoutant attentivement et sans broncher ce qu'elle avait à dire. Je ne relèverait pas qu'elle continue de se meurtrir et que mon estomac grouillait de plus en plus fort a cause de l'odeur du sang. A la fin de son récit un gros vide s'était installé, vide de d'épuisement et de déballage de tout ce qui lui restait à dire, qui lui tenait à cœur. Perdu la fois en la vie huh? En l'amour? Moi pas, mais une partie de moi ne demandait que cela, laquelle suivre?

- Tu n'es plus seule, en tout cas

Ouais, vous avez raison, ces mots n'avaient surement aucun sens mais ils étaient sortis spontanément et sans que j'aille la moindre parcelle de contrôle sur ceux-ci. Partie cœur me hurlant de crier l'amour qui sommeillait, partie cerveau qui m'ordonnait de partir en courant et d'oublier toute cette incroyable histoire, partie cerveau qui avait même réussi a presque me convaincre que c'était mieux. Situation totalement intenable, deux parties de moi qui se foutaient littéralement sur la gueule pour gagner cette bataille, et le moi restant entre les deux, avait la tête en feu. Me rapprochant d'elle qui ne disait toujours pas un mot, fixant le vide. En même temps qui aurait pu s'attendre à quelque chose de pareil? Non mais franchement, même moi j'avais encore du mal a y croire alors elle. Et puis je n'avais rien du beau prince charmant qui libère sa princesse des dragons qui la gardent et toute ces conneries, mais je dois dire que cette histoire ressemblait foutrement a un compte de fée.

Indigne? C'est à mon tour d'imaginer une farce? Indigne de ... moi? Un rire, sincère et franc face à une si étonnante déclaration. Malgré le ramdam qui buniait sur tout les cotés de ma tête j'avais sûrement mal interprété ceci, et elle parlait surement de moi en fait. N'ayant eu aucune réponse que je pouvais interpréter d'une façon décisive, je m'approchait encore difficilement de Valiane. Essayer, encore, de lui tirer les vers du nez, positive ou négative la réponse sera décisive pour moi. Auquel cas même si tout mes sens m'ordonnaient de fuir, la perspective de vivre à nouveau un amour primait sur tout le reste, à nouveau, être humain, du moins sentimentalement.

- Tu dis ne plus croire en rien, j'ai longtemps été comme toi.

Je ne pensais pas que la perspective de m'avoir dans sa vie ne lui plaisait réellement, c'est seulement le fait d'entendre ces mots. Ça l'avait chamboulée, peut-être fait plaisir, peut-être qu'en fin de compte son désir de mort ne dépendait que de cela et que d'entendre quelqu'un comme moi de tout a fait opposé à ses convictions et ses désirs. Il s'agissait d'un amour totalement stupide et infantile, mais les faits étaient là.

- Je ne t'ai pas menti, tu sais.
Un léger rire.
- Je crois que j'ai commencé à t'aimer quand tu m'as passé un savon.

Puis à mon tour de contempler le vide de la mer, attendant avec impatience la fin de la guerre cerveau-coeur.

Invité

« Tu n’es pas seule en tout cas »…gna gna gna…Elle faillit lui rire au nez et se retint de justesse. Il voulait la réconforter c’était évident. Et peut-être même s’auto-réconforter aussi. Il était juste quelque peu…maladroit. Voilà bien longtemps que Valiane se savait vivre sur une autre planète, un autre monde. Seule sa puissance avait de l’importance pour son entourage. Elle était définitivement seule parmi cette population bien plus faible qu’elle. Alors qu’il vienne lui dire qu’elle ne l’était pas était de l’ignorance pure. Il avait flashé sur une fille dont il ne connaissait rien, pas même son âge où ses origines. Valiane prit même presque peur des sentiments qu’il approuvait pour elle. Elle avait besoin de beaucoup de chose, sauf d’une empathie mal placée et d’un amour qui sonnait faux. Car oui, elle ne croyait pas en ce qu’il disait. Tomber amoureux d’une fille en si peu de temps alors qu’elle était ivre, avait failli le tuer et avait tenté de se suicider avait de quoi être insensé. Certes, elle était loin de se souvenir de tout ce qu’elle avait fait la veille. Mais au vu de ses sentiments amoureux actuelles, elle doutait lui avoir sauté au cou pour lui déclarer sa flamme.

Lorsqu’il se mit à rire Valiane comprit à quel point ils n’étaient par sur le même pied. Lui voyait en elle une sorte de déesse descendue sur terre, qui avait daigné lui adresser la parole. Dans de telle circonstance il était compréhensible qu’il se prenne pour le pauvre misérable amoureux d’une princesse. Valiane se voyait cependant très mal dans le rôle d’une princesse…Elle avait tué un nombre incalculable de fois, dirigé des hordes de mercenaires et était aujourd’hui à la tête des armées d’un déchu. Était-ce cela que l’on puisse t’appeler une princesse ? Au moins, se rire l’avait éclairé sur un point : ce n’était pas d’elle qu’il était amoureux, mais de son aura. De son prestige et de sa puissance. Un éclair de déception passa dans son regard, alors qu’elle l’observait rire.

Elle n’écouta la suite que d’une oreille distraite, léchant toujours avidement le sang qui perlait sur sa paume. Elle avait espéré un instant, ou plus exactement espéré pouvoir espérer. Mais cet espoir c’était envolé aussi rapidement que le rire d’Angelus. Ce démon qui vivait pour le moment dans l’ombre c’était agglutiné à la lumière qu’elle dégageait, rêvant probablement de pouvoir la rejoindre. Que devait-elle lui dire ? Que devait-elle lui donner comme réponse ? Pour être franc, elle n’en avait aucune idée. D’abord parce que ses dernières histoires de cœur l’avaient terriblement fais souffrir, qu’elle se disait vouloir prendre une pause. Toutefois recommencer une autre histoire était peut-être le meilleur moyen de se consoler…Il n’était ni moche ni bête, il pouvait se révéler un compagnon fidèle. Mais elle ne savait rien de lui…elle se souvenait vaguement de quelques évènements de la veille sans plus. Quant à aujourd’hui à part s’être montré une vrai mère poule elle n’avait pas appris grand-chose. Pour finir, Valiane restait fermement convaincue qu’il ne l’aimait pas, il n’aimait que sa lumière.

« M’aimer ? Sais-tu simplement ce que ce mot veut dire Angelus ? Je me souviens à peine de ce qu’il s’est passé hier, je considère donc te connaître depuis environs…vingt minutes ? Qu’aimes-tu en moi ? En une soirée, qu’as-tu appris à aimer en moi pour te prétendre amoureux ? »

L’ange noir préféra ne pas cacher ses doutes. Autant être honnête avec lui. Il lui avait sauvé la vie, elle ne devait pas le laisser s’enfoncer dans ses illusions. Était-elle amoureuse ? Non. Était-elle ouverte à une nouvelle relation ? Aucune idée. Cela dépendait de beaucoup de chose. Et de lui en premier. Ou plus exactement de ce qu’il allait lui dire. Et s’il se lançait dans une tirade enflammée à l’eau de rose du style « tes yeux brillent comme deux étoiles dans le firmament » ou « tu es une drogue pour moi sans que je ne sache pourquoi » ou encore « tout en toi me séduit tout simplement. » voir « tu es la lumière qui éclaire ma vie » ou pour finir « tu es pour moi une révélation »…elle se promit de lui foutre une baffe, pour le dire très clairement.

- M’aimer ? Sais-tu simplement ce que ce mot veut dire Angelus ? Je me souviens à peine de ce qu’il s’est passé hier, je considère donc te connaître depuis environs…vingt minutes? Qu’aimes-tu en moi ? En une soirée, qu’as-tu appris à aimer en moi pour te prétendre amoureux ?

Une phrase typique, qui était là soit pour me tirer les vers du nez, sois qu'elle ne me croyait pas. Sois qu'elle devait penser que je désirais la poursuivre comme un charognard lorgnant sur ses pouvoirs dont j'avais rien a secouer. Cette justification me paraissait évidente en somme, n'importe quel gugusse sans aucune fierté lui aurait fait une déclaration à peu près similaire, seulement pour pouvoir vivre sous son aile. Une intense déception se ressentais de ma part, ainsi qu'une vague de dégout, avais-je réellement l'air menteur? Cherche-t-elle une excuse pour simplement dire "non"?, ce qui me paraissait improbable vu sa personnalité qui, comme elle semblait l'ignorer, je connaissait plutôt bien en fin de compte. Outre cette déception, je commençait moi aussi a en vouloir à la partie cœur, comment osait-elle. Ai-je réellement l'air menteur? Je savais qu'elle ne ressentait absolument pas la même chose, mais j'aurais préféré qu'elle me dise ça accompagné d'un "non" plutôt que ce ramassis de connerie, qui je savait au fond d'elle, savait très bien. Tout cela devenait clair, ce qu'elle disait relatait de l'auto-mutilation, comme une personne riche qui croirait que tout les quidams qui lui feraient une déclaration semblable le feraient pour son argent et non pour elle.

Un instant de réflexion.
- Comment oses-tu...
Encore un.
- Comment arrives-tu à tout faire tourner autour de ta "fantastique" puissance?
Jamais deux sans trois.
- J'ai vu plus de choses de toi hier soir qu’énormément de gens te connaissant. Et surtout, a aucun moment je n'ai vu autre chose que toi, ni ta puissance, ni cette sensation oppressante que tu dégage, juste toi, comme tu es, ce que tu ressens, ce que tu vis.
...

Un blocage, complet. Elle s'auto-torturais et j'en aurais pris plaisir si je ne ressentais rien à son égard. Plus aucun mots n'arrivèrent à trouver la voie des lèvres, une sensation de dégout exaspérante, elle imaginait quoi donc? Moi, lui léchant les bottes pendant qu'elle menait ses investigation tout en me caressant la tête? Ce n'est même pas la peine d'imaginer quoi que ce soit dans ce cas de figure, et comme je le savais, ces personnes là vivront toujours dans le doute, quoiqu'on en dise ou qu'on en fasse. Aucun moyen de leur prouver quoi que ce soit par nos actes, elles imagineront toujours une machination, et penser tout cela me dégoutait de plus en plus. Ralliant cette faim à sa cause, dû au fait qu'elle n'arrêtait toujours pas de sucer son foutu sang. Partie cœur commençait à se refermer, c'était bon ou mauvais? Dans mon état actuel je n'avais aucun moyen de le savoir mais je continuerais, tant qu'elle ne m'enverrait pas au moins convenablement péter. De plus ce qu'elle pensait était en total désaccord avec ce qu'elle essayait de prouver, qu'une personne n'était pas que la légende qui la poursuivait, et toute ces conneries, j'en avais marre.

- Ça me dégoute, de tout ce que j'ai bien pu t'avouer tu n'en croira pas un mot et pourquoi? Car tu aimes ça, te faire du mal toute seule, et donc chacune des personnes qui te diront cela tu ne les croiras pas car tu pensera qu'elles veulent juste que tu leur gratte la tête pendant qu'ils se montrent en public avec toi?
Une légère colère.
- Je croyais que tu valais mieux que les autres, je t'aime vraiment et tu veux savoir pourquoi? Ta force mentale, ton courage, ce combat intérieur que tu as gagné sous mes yeux, et tout cela émane de toi bien plus fort que ta prétendue folle puissance de mes deux.
Me plaçant en face d'elle, lui tirant une baffe à mon tour, de colère.
- Et tu veux savoir pourquoi tu ne croiras pas ce que je te dis? Tu t'auto-persuade que tu vaux mieux que les autres en fin de compte. Cette puissance certe, est effrayante, mais elle finira par disparaitre quand tu mourras, et à ce que j'en crois tu finira par mourir seule.

Puis me rasseyant un peu plus loin, espérant au moins lui avoir un peu ouvert les yeux.

Invité

« Va te faire foutre ! »

Plus caractérielle que Valiane, c’était dur. Par un reflexe stupide elle se posa la main sur la joue, comme pour se soulager de la baffe qu’elle venait de recevoir. Elle avait le regard noir, meurtrier. Un fifrelin de rage frôla son esprit, autant contre le jeune homme que contre elle-même. Elle était frustrée, terriblement frustrée. Ignorant la douleur, elle se redressa et se planta en fasse d’Angelus. Si son regard était des mitraillettes il serait mort depuis longtemps. Sans un soupçon de culpabilité elle le saisit par le collet et le souleva dans les air, le forçant à se tenir debout.

« Je me nommais Valiane Sytry de Trehlnor, ange noir de mon état. J’ai tué sans compté, saccagé, pillé, sans compassion ni regret. J’ai pactisé avec les plus grands, parcourus des centaines de lieux pour accroitre puissance et fortune. Durant ma courte existence j’ai faits des rencontres, bonnes ou mauvaises. J’ai appris à me méfier, à avoir confiance. J’ai faits des erreurs, parfois. J’ai eut une belle vie Forte et mouvementée. Je me nommais Valiane Sytry de Trehlnor. »

Elle prit une pause, juste pour accentuer un peu plus sa colère et le sérieux de ses paroles.

« Hier et aujourd’hui je ne suis plus qu’un déchet, se lamentant sur un passé qui n’est plus. Hier tu n’as rien vu. Tu n’as rien compris. Si tu avais vraiment ressentis ce que je ressentais à ce moment là, si tu m’avais vraiment compris comme tu le prétends, tu aurais su que si je voulais mourir…c’était pour avoir été rejeté par un homme. ALORS NE ME DIS PAS QUE JE NE SAIS PAS CROIRE QUELQU’UN QUAND IL ME DIT AIMER !!! NE MIS DIS PAS QUE MA PUISSANCE M’AVEUGLÉ ET QUE JAMAIS JE N’AIMERAIS ! IDIOT !! »

Ivre de colère, Valiane relâcha Angelus sans délicatesse, et se détourna une seconde pour tenter de se calmer. Il n’avait pas tiré sur la bonne corde, c’était évident. Mais maintenant que c’était fait, elle avait besoin d’exprimer sa colère, de vider son sac. Et tant pis s’il le prenait mal, d’une certaine manière il l’avait cherché. Elle se sentait autant responsable que lui de la tournure de la discussion. Et n’était pas prête de s’arrêter pour autant. Le visage plus fermé, elle fit à nouveau face à son interlocuteur, posant un regard lourd sur lui. Sa voix était froide, plus distante.

« Ce n’est pas en tes mots que je ne crois plus, c’est en l’amour, aussi simplement que cela. Si tu me trouves égocentrique de faire une fixation sur mon fan-ta-st-i-que pouvoir…C’est que tu me connais mal. Quant à me faire du mal, à m’automutiler…à croire bêtement que l’amour n’existe plus… oui, je suis parfaitement consciente que c’est de la bêtise…mais n’est-ce pas cela que l’on appelle une dépression ? Dois-je dès lors faire semblant de te croire ? »

Les yeux de Valiane brillaient d’une lumière indescriptible. Un mélange de sentiments refoulés, qui tentaient de revenir à la surface.

« Je n’ai plus ni force ni courage. Quant à se combat dont tu parles je ne l’ai pas gagné, il n’y que reporté, comme à chaque fois. Je suis épuisée d’une vie bien remplie. Je n’aspire plus qu’à une chose et ce, de par la faute d’un homme. Tu m’excuseras dès lors si oui, je te rie au nez lorsque tu me dis aimer. Aimer une suicidaire dépressive…avoue qu’il y a de quoi avoir des doutes non ? »

Sentant que la colère était loin de s’atténuer, elle s’écarta d’Angelus et s’assit plus loin. Elle parla alors sur un ton monocorde, autant pour elle-même que pour lui.

« Je ne suis plus qu’un fantôme, une âme perdue qui pleur un souvenir. Tu me dis me sentir vivre, mais voilà des semaines que ce n’est plus le cas. J’ère par delà les mondes à la recherche de je-ne-sais-quoi. Donc non Angelus, tu ne sais strictement rien de moi. Ce qui c’est passé hier n’était que les élucubrations d’une ivrogne. Ce n’était pas moi. Ce n’était pas Valiane De Trehlnor. »

So close, no matter how far.

- Aïe.

Retomber sur une main qui n'est plus là fait non seulement mal, mais provoque en plus une sensation atroce, comme si le cerveau était certain que le choc avait été retenu, une sensation fantôme. Outre cela, une réaction étonnamment prévisible et escomptée venant de la jeune femme. Une réaction qui m'eut fait plaisir, non pas que servir de punching-ball pour une femme instable était des plus enivrants à mon goût, mais je pense que pour une des premières fois de toute sa vie elle vidait son sac, et elle n'avait pas fini. Si elle devait me haïr moi et mes propos à la fin de cette rencontre, au moins cela lui fera une bonne raison de vivre, j'en savais quelque chose. Mais perdre un être aimé pour des raisons aussi... Débiles, c'était au dessus de mes forces, pour cette raison que je lui ferais cracher tout son venin, que je la forcerait à finir toute ses phrases haineuses, pour cela que je forcerait à continuer de me regarder dans les yeux quand elle le fera, pour cela que je continuerais de l'aimer malgré tout, car bien qu'elle ne le sache probablement pas, le courage de dévoiler tout son être à un individu qu'elle ne connaissait pas, malgré sa force de caractère. Aucune personne dans ce monde n'y arriverait.

Couldn't be much more from the heart.

- Pourquoi dans ce cas, ne m'as-tu pas tué et est allé te suicider ensuite? Au fond de toi tu y crois encore, si tu étais si sanguinaire comme tu l'as dit, tu m'aurais juste ris au nez.

Devant son regard, que je ne pouvais étrangement pas décrire pour une fois, oubliant tout les conflits physiques et moraux qui m'ennuyaient depuis pas mal de temps, juste l'instant présent, juste lui faire cracher sa rage encore une fois, juste la voir recracher ce qui la perturbait depuis apparemment des années, pour enfin la voir l'accepter et renaître de ceci. Et comme je l'ai dit, même si a l'issue de ceci j'en venait à mourir ou à me faire détester, j'aurais au moins essayé, mais je ne renoncerait que si celle-ci me coupe les cordes vocales. Ce qu'elle en disait était intensément émouvant, tant de vécu et si peu de plaisir, et pourtant elle était toujours là. Sans aucun soutien moral, sans aucun pilier la ramenant à la terre ferme elle était toujours là, et ça, ce n'est pas du courage? Adoptant un regard qui se voulait ferme, bien décidé à lui tirer les vers du nez quitte à en mourir.

Forever trusting who we are.

- Ensuite, Valiane De Trehlnor, arrête de dire que tu n'as plus de force, plus de courage.Que tu y croies ou non, j'ai écouté ton récit d'une oreille plus qu'attentive et une seule conclusion en est venue : Si j'avais été à ta place, il y a fort longtemps que j'aurais mis fin à mes jours, le fait que tu sois toujours là, et que bien sûr tu aies le courage de me dire tout cela, ne fait que prouver ta force mentale qu'aucune autre personne dans ce monde n'est digne de posséder.
Posant mes mains sur ses épaules, quoi qu'elle en dise.
- Mais maintenant il est temps de te réveiller ma grande, tu es loin d'avoir tout vu et tout vécu, je ne veux pas te moraliser je n'en ai pas le droit. Mais si tu as tenu si longtemps, c'est car tu attendais quelque chose, je ne sais pas ce que c'est mais je te promet de tout mettre en œuvre pour te l'offrir, si tu me promet de vivre.

And nothing else matters...

Invité

*Il est mignon ce petit. Charmant. Aimable. Prévoyant….Pathétique. Il s’imagine quoi ? Que c’est lui que tu attendais depuis de mois ? Touchant. Je t’assure, je suis sincère. Il ferait presque un bon psy.*
*Adès ?*
*Oui ?*
*Fuck*

Et il partit d’un grand éclat de rire. Bien sûr, Angelus ne pouvait rien entendre, et Valiane se contenta de garder l’air ailleurs, comme si elle n’entendait pas les sarcasmes du démon. Après tout, à quoi bon ? Elle n’avait ni l’envie ni le courage de se lancer dans un débat sans fin. Qu’il aille voir ailleurs si elle y était. Lassée de se lécher les plaies, elle s’alluma une seconde cigarette et reposa son attention sur son compagnon.

« Tu me la joues quoi là ? Le mec qui me dit « ta encore toute la vie devant toi bébé. Alors bouges tes fesses et embrasses-moi que je te redonne goût à la vie » ? »

C’était cru, mais au moins ça résumait clairement le fond de sa pensée.

« Quoiqu’en faite t’es peut-être trop sympas pour penser à sa, après tout tu tentes sans doute de me remonter le morale. Dans le genre « si tu ne crèves pas c’est qu’au fond de toi t’en a pas envie alors lèves les yeux et sourit-moi ». Erf t’es gentil mon mignon mais même à dix-neuf ans j’ai passé l’âge. Cigarette ? »

Valiane lui tendit le paquet, un sourire timide et légèrement effacé peint sur le visage. Oui c’est ça, il était gentil et même presque mignon dans son rôle de grand frère protecteur et amoureux. Un preux chevalier rien que pour elle qui lui tombe littéralement dans les bras. Si ce n’est pas merveilleux ça. C’était peut-être un signe après tout. Il était peut-être temps qu’elle se remette au boulot. Qu’elle aille dire bonjour à Arcania et toute sa clique. Qu’elle donne des nouvelles à Pierre. Qu’Angelus était l’homme de sa vie. Comme c’était peut-être tout simplement le signe qu’elle devait arrêter de fumer. Va savoir…

« J’avoue ne pas me souvenir en détail ce qu’il s’est passé hier. Mais je suis tout de même étonné de ne pas t’avoir dis pourquoi je n’ai pas encore passé à l’acte. D’habitude quand je perds le fil de mes idées je hurle sur tous les toits que c’est Adès, un salopard d’ange gardien qui m’interdit de crever et me force à chaque fois à oublier de vouloir passer à l’acte. Il tien à sa peau le bougre. Hors de question que je disparaisse. Si n’est ni une question de croyance, ni de force mentale. Vouloir en finir n’a rien de lâche ou de faible. »

Valiane se referma peu à peu. Angelus l’avait blessé en la disant incapable d’aimer, mais elle se calmait peu peu. À prêt tout il ne pensait pas à mal, il voulait probablement juste l’aider à exprimer ces sentiments. C’était sain de s’exprimer de temps à autre. C’était nécessaire, chaque individu en avait besoin. Mais Valiane n’avait jamais aimé ce genre de discussion. Elle avait l’impression qu’Angelus lui volait une partie d’elle-même chaque fois qu’elle exprimait un ressentit. Elle était convaincue qu’il ne ferait jamais rien de ce qu’elle lui rencontrait aujourd’hui, qu’il garderait en lui tout ce qu’elle lui révèlerait…que se soient ses craintes, ses chagrins ou ses désirs. Mais parler était bien l’une des seuls choses qui la répugnaient profondément, sans jamais avoir su pourquoi. C’était comme donner volontairement tous ses bijoux de famille à un passant. Volontairement, mais forcée. Angelus n’avait rien d’un voleur, elle ne parvenait toutefois à s’ôter ce sentiment de la tête. C’est pourquoi, reprenant peu à peu sur elle-même, elle retrouva son attitude habituelle. Ouverte, agréable, mais effacée et insaisissable. Elle posa sa main sur sa minerve tentant de déterminer à quel point sa chair c’était-elle refroidie. Elle ne ressentait pas le froid de la glace et sa chair avait depuis longtemps appris à supporter à être congeler. Néanmoins ce n’est pas ainsi qu’elle faciliterait la cicatrisation. Bah qu’importe, elle aviserait plus tard.

« Qui était cette première femme ? »

La question était simple. Elle y mit une pointe de curiosité, comme pour alléger la question et la rendre naïve. Mais dans le fond, c’était surtout un moyen peu délicat de changer de sujet.

...
- Avant de répondre à cette question, sache que si tu avais pu mourir hier soir, tu pourras recommencer tôt ou tard, c'est tout.

Elle semblait encore avoir un peu de rage au fond d'elle, rage parfaitement compréhensible, quoique pour une femme de 19ans. C'était assez triste d'imaginer une si jeune personne endurant tant à la fois, mais je doute qu'elle veuille seulement qu'on essaye de la plaindre. Ce changement de sujet semblait indiquer la fin de cette rage. Mais cette question était mon cauchemars. C'est une partie de ma vie dont les souvenirs que j'en avait avaient été effacés puis ramassés et remis bout-à-bout. Une partie de cette dite vie que j'aurais bien sûr dû éviter, logiquement vous ne pensez pas que si certains de vos souvenirs ont étés effacés. il y avait une bonne raison? Qu'elle soit mauvaise dans un bon sentiment ou bonne dans un mauvais sentiment ça revenait au même. Ces souvenirs j'avais l'impression qu'ils ne m'appartenaient pas, comme si je les regardais à travers un livre, mais ils faisaient pourtant si mal. Les plus lointain remontant à moi, tenant la main de cette femme dont j'ai oublié le nom, son visage rayonnant sous le soleil d'une prairie, un souvenir mièvre et glauque à mon goût, mais qui me rappelle quand même une sombre époque ou j'étais heureux. Tout les suivants allant de moi à tenant une enfant en bas âge, de flammes ardentes, d'un pacte avait une sinistre entité.... Et j'en passe. Tout ce que j'avais pu déduire de ces longues heures d'analyses envers ces images était que...

- J'ai eu une famille, il n'y a pas si longtemps. Mais pour moi, on dirait que des siècles se sont écoulés.

Pour pouvoir répondre entièrement je devrais me souvenir entièrement, logique en même temps. Et la qualité de mes souvenirs ne me laissait pas clairement entendre tout ce que je voulais. Que vous me croyiez ou non, me répandre sur ce sujet n'était pas vraiment ce que j’appréciai le plus au monde, mais pour elle qui avait mis son âme à nu, je ne pouvais pas lui refuser quelque chose comme cela. Je n'avais aucune envie d'affronter son regard, quel qu'il soit, pour une simple et bonne raison. La partie cœur tant appréciée s'était mise en boule et m'empêchait de réfléchir clairement, et j'interpréterais surement mal tout ce qui pourrait être dit ou montré par expression faciale. Et pour quelle obscure raison cette jeune personne s’intéresserait à moi tout d'un coup? Le changement de sujet devait être une bonne raison, pour cette même raison j'éviterai d'en divulguer trop à mon sujet. Les raisons étaient multiples et personnelles pour la plupart.

- Je déteste me lamenter.

Me relevant en tendant la main à la jeune femme, puis me diriger vers le feu qui crépitait encore faiblement au bord de l'eau, peut-être que celle-ci n'avait pas faim, mais le sang commençait à m'appeler de plus en plus et peut-être que le crabe restant pourra atténuer ceci.

[HRP : j'pensais pas divulguer ça au début mais bon ^^ ]

Invité

Une famille ? Valiane resta abasourdie, regardant Angelus comme si c’était un alien. Une…une…fa…famille. Qu’elle mot étrange pour elle. Elle n’avait jamais vraiment eut de famille et cela ne semblait pas vraiment lui faire défaut. Généralement tout ce que l’on ne possède pas est enviable, mais ici elle n’avait jamais vu l’utilité d’une famille. Des êtres sur qui compter ? Elle avait des amis qui lui étaient très proches à Equillos, qu’elle considérait sans difficulté comme des « frères de cœur ». Alors quoi ? Une femme fidèle et serviable ? Rien n’empêchait d’en avoir une sans famille. Les enfants alors. Il aurait donc eut un enfant ? Avoir un enfant…Ça encore Valiane ne pouvait le concevoir. Quel intérêt de procréer ? Voir une descendance ? Car si c’était juste pour avoir de la compagnie, un chien suffisait amplement. Sas compter les centaines d’affamés qui trainait dans les rues de la capitale et qui donneraient tout pour avoir une famille d’accueil. Elle omit toutefois de faire le moindre commentaire. La famille était pour elle un monde complètement inconnu, qu’elle ne se permettrait pas de juger sans savoir. Elle se contenta de tenter de comprendre ce que pouvais faire la perte d’au moins deux êtres proches : sa compagne et un enfant au minimum. Étaient-ils morts ? Elle n’osa pas lui poser la question mais de toute façon la réponse n’avait aucune importance. Mort ou vivant, Angelus semblait convaincu de les avoir perdus pour de bons.

Son regard agar, sa mine un peu perdu, fit oublier à Valiane toutes ses histoires d’anges noirs. Était-ce une forme de curiosité ? Peut-être. Mais quoiqu’il en soit il y avait une grande part d’empathie. Lorsqu’il lui proposa sa main, elle s’en empara sans hésitation et se redressa, avant qu’il ne la dirige vers le feu. Une demi-seconde de doute traversa son esprit. Allait-il encore tenter de la faire manger ? Elle était à présent bien éveillée certes, mais pour rien au monde elle n’accepterait d’avaler ne fut-ce qu’une patte de crabe. Sa gorge était comme nouée, incapable d’avaler quoique ce soit.

L’ange noir s’assit à nouveau au pied du feu, songeuse. Angelus avait aiguisé sa curiosité. Elle ne parvenait à oublier ce qu’il lui avait dit. Une famille. L’ange noir se décida finalement à lever les yeux vers son compagnon. D’une voix légère et paisible elle se décida à lui poser la question.

« Ça fat quoi, d’avoir une famille ? »

Elle sous-entendait qu’elle n’en avait jamais eut une. Là n’était nullement sa volonté, mais cet question la taraudait depuis si longtemps qu’elle ne résista pas à la lui poser. Brusquement gêner de l’avoir énoncée à voix haute, elle s’empara du deuxième crabe et le mit à cuir. Comme si, après tout, la réponse d’Angelus n’avait aucune importance. Lorsqu’elle revint à sa place, elle réalisa en se maudissant qu’elle surévaluait ses forces. La faigue revenait rapidement, et sa brève course poursuite avait mis ses maigres forces à bout. Elle voulait juste dormir dormir dormir…Dormir.

Est-ce pour confort ou pour une autre raison, Valiane ne trouva rien de mieux que de s’appuyer sur Angelus, épaule contre épaule. Elle jouait probablement avec le feu, c’était même plus que certains. Mais cela faisait bien longtemps que plus personne n’avait été gentil avec elle.

« Tu n’aimes guère te lamenter mais tu m’as poussé à m’exprimer. Chacun son tour. »

La tempête est passée, dirait-t-on.

- Le peu dont je me rappelle est un bonheur inconditionnel. Et un arrachement d'âme quand tu n'as su les protéger.
Rappelons le.
- Ne te trompe pas, mes sentiments à ton égard me plaisent encore moins à moi-même sûrement plus qu'à toi.

Il était vrai en effet que ce sentiment provoquait une mélancolie accompagnée d'une nostalgie à me filer de vertiges, qui me dérangeaient au plus haut point. Il était hors de question de laisser une fois encore le dit sentiment prendre une partie intégrante de ma vie, pour le peu que je pouvais m'en souvenir. Que faire dans ce cas? La solution était logique mais dure, pas dure dans le sens que je risquais encore une fois ma vie... Dur dans le sens de... Son odeur était inhabituelle, je pouvais la sentir plus clairement depuis sa proximité. Un doucereux mélange acidulé et doux, très difficile à expliquer. Le soleil arrivait à son zénith, et chacun de ses rayons envahissait l'espace autour de nous, berçant de sa chaleur mon corps et mes habits encore humides de ma baignade.

La jeune fille sûrement sans s'en rendre compte s'appuyait de plus en plus et retenait sa tête de toucher mon épaule, une fatigue tout à fait compréhensible dans ce genre de cas, autant physique que morale. Passant ma main valide sur son épaule puis délicatement pousser sa joue à se reposer sur mon épaule, même si elle n'en avait pas envie je suis en droit de penser qu'elle n'allait pas tarder à s'endormir. Ne disant mot car je suis aussi en droit de penser que la dite jeune femme devait en avoir assez de m'entendre, se contentant donc d'observer la mer qui berçait doucement le sable sous la lumière du soleil. Je pense que je n'avais plus rien à dire de toute manière, et je savais ce qui me restait à faire.

- Tu devrais t'allonger, Tutrice, je sens ton cœur ralentir de plus en plus.
De sommeil, bien entendu.
- Tu récupères plus vite que je ne le pensais.

Cette phrase elle ne l'aura sûrement pas interprété comme moi, mais dans ton les sens je pense que ça l'arrangeait de l'entendre. Me tourner délicatement vers l'arrière sans la bousculer et réunir un tas de sable de sorte à faire une espèce de coussin. Puis enfin la poussant délicatement pour que ça tête aille se poser sur ce ... Coussin hypothétique. Puis me relevant pour me remettre en position assise, toujours à ses cotés, sans réelles connaissance de ce que je comptais dire ou même faire par la suite, sans le regretter en tout cas.