Te Dieu! [pv Ange]

Comme le bruit de la mer,
Qui se tape contre les rochers,
Je ressens le besoin de recommencer,
A vivre de façon amère.

- Je ne t'ai rien demandé alors vas-t-en, tu n'es pas encore à niveau, j'en déciderais.
- Steuplaaaaaaaaaaait emmène moi avec toi.
- Rentre chez toi, s'il-te-plait, tes parents doivent être inquiets...
- T'es pas marrant Sebastian !

Il n'est pas grand chose dans ce monde à laquelle je tiens réellement et sans mentir, cette fillette en désir d'aventure en fait partie et elle ne le sait pas. C'était frustrant pour moi d'ailleurs, briser une carapace comme la mienne était loin d'être aisé et je ne désirait aucunement l'emmener pour une raison simple, ne pas devoir abandonner cette sensation de bonheur s'il elle venait à être tuée, pas encore une fois. Je l'avais vu naître et donc elle me connaissait depuis plus longtemps que n'importe qui que j'aurais pu côtoyer. Enfin bref, je devais aller récolter des fleurs, eh oui moi, qui haïssait les fleurs encore plus que n'importe quoi d'autre devait aller cueillir des fleurs comme un humble boy scout chevauchant un poney sauvage les cheveux à l'air avant d'aller les offrir à une jolie dame pour que nous vivions une aventure amoureuse folle, gloire et honneur triompheront de concert et des licornes chevaucheront des arc-en-ciels sous une pluie de marshmallow rose et entourés de senteurs printanières. Je m'arrête là pour ne pas vomir, si je dois aller chercher des fleurs, c'est pour concocter les alternatifs au sang a placer dans les cadavres pour qu'ils ne dépérissent pas trop vite. C'est un fait intéressant non? Ce qui empêche le corps de pourrir ce sont les fleurs. Certaines personne que je n'apprécie pas adoreraient ce concept et s'empresseraient de le répéter à leurs amis si je venais à leur dire. Je pris donc le matériel donc j'avais besoin, quelque gorgée d'absinthe que je pris aussi dans mon sac pour supporter cette odeur florale de merde que je devrais bientôt devoir affronter, puis enfin ferma l'atelier à clef pour partir sans mauvaises surprises à mon retour.

Le voyage était plutôt long et m'avait toujours embêté, je pouvais toujours essayer d'envoyer un cadavre réanimé a ma place mais mon contrôle ne marchait pas jusque là, vivement que je puisse contrôler cet art encore mieux, je n'aurais même plus à travailler. Quel propos de feignant, Arcania déteint sur moi on dirait, c'en est presque effrayant. Ma sacoche était rempli de classeurs pour ranger les fleurs de façon alphabétiques et stratégique en fonction de leur dangerosité, mais assez parlé de fleures me direz-vous. C'est ainsi que j'avais parcouru la moitié du chemin me séparant du jardin fleuri de Lucina, tout cela pendant que je vous racontais ma vie, n'est-ce pas beau? Une péripétie nécessite tout de même votre attention, un homme assez vieux, qui m'avait proposé des organes de remplacement à un pris très abordable. Il avait ouvert sa veste en effet, des organes étaient bel et bien accrochés à la dite veste, moi qui me croyait ignoble. Après l'avoir envoyer paître plusieurs fois, étant donné que je possèderait bientôt le don de remplacer ma propre chair par celle d'un autre décédé, je repris ma route pour arriver finalement aux frontières de Lucina, si belle si douce, si enchanteresse qu'elle me provoquait une nausée à chaque fois que je la contemplais, il faut dire cependant qu'ils savaient cultiver toute sortes de potions et élixirs fort intéressant. Il m'était même arrivé de me surprendre moi-même à visiter leur marché et encore plus surprenant, avait trouvé des choses fortes intéressantes, comme quoi l'habit ne fait pas le moine. J'entrais donc, même pour une personne mentalement limitée il n'était pas difficile de trouver le jardin, dû à l'odeur qu'il dégageait même à l'entrée de la capitale. Au cal cas cette personne n'y arriverait quand même pas, la mer se trouvait juste à coté.

C'est à travers cette capitale que je trouve l'arrogance et la beauté de Lucina plus que surfaite et pleine de morceau d'égo, tout était fait pour attirer l'œil, que ce soit les murs des bâtiments, allant jusqu'aux dalles qui jonchaient le sol. Non vraiment, je n'aimais pas Lucina. C'est alors que j'arrivai enfin là ou j'avais eut l'intention d'être, à savoir une traversée en bateau pour enfin arriver sur l'île qui m'intéressait, sortir la bouteille absinthe de mon sac pour en reprendre quelque gorgée, j'avais bien mérité ca non? Puis continuer jusqu'aux senteurs exaspérantes de ces fleurs de toutes les couleurs qui manquaient à chaque fois de me faire faire une crise d'épilepsie. J'en ramassa quelque unes quand j'entr'aperçus une lointaine silhouette ailée, qui ne manquais aucunement de classe à mon goût. Je l'ignorait car je ne désirait aucunement une conversation avec des natifs de Lucina pour le moment, ils m'en remercient inconsciemment. Puis après quelque dizaine de minutes, mon sac étant à moitié plein, je revis cette même silhouette aller s'encastrer sur un arbre judicieusement planté a quelque dizaines de mètres de moi. A bien y regarder, la silouhette n'était pas ailée, nous mettrons cela sur le compte de l'absinthe, de laquelle j'avais rebut quelque gorgées en veux-tu en voila. Je m'approchait de cette ombre, si elle était inconsciente je pourrais peut-être discrètement boire quelque gorgée directement à son artère fémorale. Manque de chance, elle se contentait de mener, dirais-je, une conversation endiablée avec le dit arbre. Arbre qui, inutile de le rappeler le répondait pas.

Plus je m'approchait de la silhouette plus je sentais cette faramineuse puissance émaner de sa personne, ainsi qu'une forte odeur de vin, aussi incroyable que cela paraisse, ce genre de monstres de puissance aussi avaient leur moments de faiblesses. Arrivé à quelque mètres d'elle, oui elle, car il devenait clair qu'il s'agissait d'une femme, je ne put que faire les gros yeux et dire timidement quelque mots, de peur de me faire couper en deux si la dite personne me voyait comme un ennemi.

- Tout va bien?

Et les yeux de la jeunes femme, oui, il était également évident qu'elle était plus jeune que moi, a vue de nez j'aurais même pas dit la vingtaine, et pourtant si puissante. Mon bilan de mes farabuleuses aventures m'ont mené à la conclusion que Lucina cachait des monstres comme cette Jolène, qui dégageait une puissance contenue à peu près comparable à celle de la jeune inconnue, Harmonia, de toute évidence cachait celle-ci. Mais pour Umbra... Jamais vu... Pourquoi ne pas être le premier? Tout cela pour dire qu'elle était de toute évidence ivre et qu'elle devenait donc un danger encore plus grand, dû au fait que je ne pouvais prévoir aucune de ses réactions, a moins qu'il ne s'agisse d'une ruse. Roh, même s'il s'agit d'une ruse je ne suis même pas de taille à lutter, la seule parade qu'il me reste est d'estimer qu'elle est réellement ivre et de m'enfuir en priant les dieux de l'ombres qu'elle n'arrive pas à me suivre. Dans tout les cas je devais faire en sorte que cette jeune personne m'apprécie pour ne pas finir en kébap. Je vis son regard qui semblait hésiter entre mes yeux et le haut de la bouteille à ses pieds, si il s'agissait d'une comédie, je devais avouer qu'elle mériterait une récompense. De plus je ne l'avais pas constaté plus tôt mais ma propre ivresse m'empêcherait de toute évidence de prendre la fuite, traitresse d'absinthe. C'est alors que la jeune femme se mit à... Insulter la bouteille?? Oui vraiment... Une récompense. J'en revenais au fait que j'étais piégé comme un rat et qu'il ne me restait qu'une seule alternative à cette rencontre : faire en sorte que cette personne m'apprécie suffisamment pour ne plus prêter attention à moi pendant quelque secondes puis prendre lâchement la fuite en espérant que mon ivresse passagère ne me le refuse pas.

Elle balança sans la moindre once de délicatesse la bouteille dans une caisse que je ne n'avais même pas aperçut avant. Que m'arrive-t-il? Puis elle me scruta, les yeux vacillants légèrement, sûrement le coup de trop, me regardant de bas en haut, je ne pus m'empêcher de me mettre en position défensive, dans le cas d'une possible attaque. Je ne crus pas si bien dire, elle se déplaça encore plus rapidement que moi les jours de grande forme. Une sensation mouillée dans ma nuque, elle y avait posé ses lèvre, je n'avais rien pu faire. Me contentant de rester là à faire les gros yeux, un regard choqué orienté vers le vide, elle aurait pu me tuer à cet instant, pourquoi donc ne l'avait-elle pas fait? Je représentais sûrement le stéréotype de tout ce qu'elle haïssait. Une femme aux allures nobles et modeste, et moi, un démon à la parure diabolique. Tout cela augurait très mal pour moi. Puis elle revint à sa place initiale, titubant légèrement, elle ne simulait pas son ivresse, cela était une certitude. Je pris quand même la liberté de regarder mon torse et d'y passer mes mains, voir si une lame ne l'avait pas percée sans que je puisse m'en apercevoir. Il n'y avait rien, un soupir de soulagement qui s'échappait discrètement de mes lèvres. Son odeur était tout a fait inhabituelle, même pour un connaisseur des diverses races qui jonchaient les mondes je n'avais jamais senti quelque chose d'aussi pur depuis... Disons depuis toujours. Pur et noircis à la fois qui plus est, ce qui augurait toujours aussi mal. Puis elle me lança un clin d'œil, ce qui me fit encore faire les gros yeux, je n'avais aucun contrôle sur la situation, c'était très inhabituel.

- Vous me demandez si je vais bien ? Maaaaaaaaais…ça va parfait-tement bien ! Moi et mes a-amies on s’é..écu…écla…éclo..écla-te bien !
_ Qu'est-ce qu...
Grossièrement interrompu.
- Quoiqu’en fait non…Pour tout vous dire moi qui cherchait un moyen de me di-distraire…je m’ennuie à mour-rir…Z’au-r-iez pas une i-dée ?

Elle détourna les talons, pour retourner devant sa caisse, qui au bruit devait contenir plusieurs bouteilles pleine, avant d'en sortir la bouteille qu'elle avait balancée dedans sans la moindre douceur. Elle en but la bonne moitié de ce qui restait et affichait un air de léger dégout. On aime le vin ou on ne l'aime pas, intériorisais-je. Puis elle tendis la bouteille dans ma direction, avec brutalité, ce qui me fit faire un léger bon de recul, foutue peur. Je saisis la bouteille. Elle leva une main en titubant encore, sans doutes pour me dire de patienter, je m'exécutais, de peur de la vexer et de finir en nourriture pour poisson.

- Vous savez patiner ?
Un instant d'hésitation, puis enfin un sourire s'affichait sur mon visage.
- J'adore patiner, mais je ne vois aucune surface dans les environs.
Elle titubais encore, je crus à plusieurs reprises qu'elle allait tomber.
- Tu es sûre que tout vas bien?

- Pa…parfaitement bien.
Réponse qui, à elle seule prouvait le contraire vu sa formulation mais passons.

Je m'étais quand même rapproché d'elle au cas ou l'idée lui venait de vouloir s'attraper les deux jambes et s'éclater le crâne sur la caisse derrière elle. Je m'adoucis dirais-t-on. Elle se remit péniblement sur ses deux jambes, tenait difficilement droite mais elle le perdait plus l'équilibre. Elle s'appuya néanmoins sur la caisse, au cas où, puis pris une pose... Qui rendait étrangement drôle vu le sérieux de la position de base et la façon dont elle le recopiait en étant ivre, je souris d'avantage. Drôle de situation, n'est-ce-pas? Mais je pouvais désormais sentir clairement que la jeune femme n'était pas agressive, un mauvais jour sûrement, pour vouloir fréquenter quelqu'un comme moi avec de la bibine. Pendant que je réfléchissait, elle s'était tournée face à la mer et avait levé les deux mains, ce qui était toujours aussi drôle vu qu'elle tanguait. Elle marmonna quelque mots sans que je puisse les comprendre, avant de se retourner face a moi et me parler d'une façon que j'eus compris cette fois-ci.

-Il n’y a pas de fo-formule. Re-regarde.
- Qu...

Un réflexe tout à fait hors du commun qui m'avait sûrement sauvé la mise cette fois-ci. Je n'avais pu voir que quelque sphères d'eau qui avaient foncées vers ma direction. Nécromancer avait surgit du vide pour venir se caser entre moi et les dites boules d'eau, sauvé hein? Eh ben non, le choc m'avait en plus renvoyé mon épée en pleine poire pour m'envoyer pitoyablement sur le sol, sous les gouttelettes dues à l'impact. Encore sonné, la seule chose que j'entendais était un rire à gorge déployée, je relevais la tête. Valiane était pliée de rire et se roulait sur le sable, je soupirais, quelle drôle de situation. Une attaque de ce style n'était pas destiné ni a faire du mal ni a tuer, si elle le voulait elle l'aurait fait depuis longtemps. Je me mis assis, grattant du doigt mon oreille qui était rempli de sable pour voir la jeune femme toujours pliée de rire à batifoler dans le sable. M'étant remis de mes émotions je me relevais difficilement, moi aussi.

- Bouh ! T’as avalé un manche à ballet de travers ou quwa-quoi ? J’vais pas te manger, c’est aussi dégueu que ce vin, la viande d’umbrien, crois-en m-mon expérience.
Je ne pensais pas que le goût de la chair changeait en fonction de la nativité.

Un second éclat de rire qui la fit encore une fois batifoler dans le sable. C'était stupide à dire mais quelqu'un comme elle, s'amuser comme une enfant... Je ne pouvais que m'attendrir, malgré mon nez qui m'élançait encore de son exploit. Pas grave, je m'approchait encore. Son visage avait changé aussi vite qu'il était venu, un air agacé, la colère qui montait légèrement. Sa voix avait cette fois une certaine froideur et perdait de son animosité.

- Je t’ai posé une question. Tu n’y as pas ré-répondu. Qui es-tu-tu ? Si c’est de ma puissance que tu as peur, tu peux partir, je n’ai pas besoin de pleutres. Si tu faisais partie de l’Ordre je crois que je t’aurais foutu une baffe, ça t’aurais pt’êt’ réveillé-yé.

L'Ordre? Toute ma concentration s'était mise à l'œuvre, le fait de son énervement laissait entendre qu'elle faisait partie de la même organisation que lui, sa puissance laissait entendre un rang élevé dans cette organisation et enfin... Se bourrer la gueule sur une île avec un parfait inconnu c'est montrer l'exemple ca? Je ne pense pas être le seul a mériter une baffe. Elle semblait à présent faire un monologue intérieur, détournant les yeux de moi, son expression de visage changeait et je pus voir a plusieurs moment ses sourcils se froncer. Puis elle retourna le regard dans ma direction.

- T’es pas venu piquer ma caisse-sse au moins ?
...

Ignorant royalement cette dernière question pour une raison que je n'ai aucunement besoin de stipuler, je m'assis à ses cotés, tant qu'a mourir cette après-midi, autant mourir ivre. Lui pris la bouteille des mains en siffla une bonne grosse gorgée. Du vieux vin, vieux mais pas forcément bon...

- Je m'appelle Angelus Kaine, j'imagine que tu me connais...
D'où l'appartenance à l'Ordre.
- As-tu l'intention de me tuer?
Droit au but.

Un sourire, un vrai cette fois, tu regretteras, tu verras.

- Assis

Un seul mot et tout les muscles de mon corps y obéissent, drôle de manières de procéder pour une femme qui semble détester que l'on ne regarde que sa puissance. Ce genre de personne qui ne se contredisent tout le temps avaient le don de m'agacer, le fait de son ivresse qui n'arrangeait strictement rien à la situation en rajoutant encore sur mon énervement. Tutrice de mon organisation? Ivre sur une plage à faire la morale à un démon, ou va le monde... Elle s'assit non loin de moi, je repensais à tout ce qu'elle dit auparavant, un léger sourire sur les lèvres. Idiot, fierté Umbrienne. Et elle critiquait en plus le fait que je n'aie rien tenté à son encontre... Comme si j'avais que ça a faire moi, m'occuper des états d'âmes d'une humaine surpuissante. Pfff, que savait elle, mes origines m'obligeraient à être malsain et manipulateur à tout les moments de la journée? Je pense que si je lui avais dit que j'étais en plus ici pour cueillir des fleurs je serais vraiment passé pour... Bref.

- Tu sais...

Un geste de vif, pousser la caisse de vin avec un coup de poing, l'effet de surprise la fera tomber sur le sol, matérialiser Nécromancer au dessus d'elle et me placer au dessus, l'empêchant de bouger mais pas de réfléchir, la fixant dans les yeux avec un regard de dément, preuve de la haine qui avait instantanément germé en moi et surtout pour l'empêcher de réfléchir à autre chose, comme par exemple me geler puis me briser pour mettre les cubes dans son coktail. Puis enfin créer ce fameux nuage rouge autour de ma main et lui effleurer le cou avec. La puissance du nuage, légèrement amplifié par la rage ne pourrait d'aucune façon la tuer mais serait bien capable de la défigurer. Puis enfin de sourire à la façon du psychopathe que j'étais, qui avait dormi bien trop longtemps, et qu'elle n'aurait pas dû s'amuser a titiller. Je pourrais profiter du fait que j'eut fais cela en tout effet de surprise et en quelque secondes, pour, par exemple lui arracher un œil, je devais dire que la tentation était immense. La rage stagnait, elle n'avait pas exité la bête assez longtemps. Je me contentais de lui dire ces quelque mots, toujours en la regardant de la même façon et sans changer de posture.

- Tutrice ou pas, puissance surhumaine ou pas, ivre ou pas, si tu me retraite de lâche ou tout autre joyeuseté de la sorte je te tue sans préavis, et si je n'y arrive pas je tâcherait quand même de te faire une belle grosse cicatrice sur ton joli visage d'ange. Tu n'as aucune idée de mes états d'âmes et je n'ai aucunement l'intention de te manipuler dans ton état, Umbrien ou pas, Démon ou pas je respecte un code d'étique, crois-le ou non.

Faire un bond en arrière en prenant soin de faire disparaitre l'épée, surpris de n'avoir senti aucune réaction de la part de l'humaine... en attendant de trouver a quoi correspond son odeur je dirais qu'il s'agit d'une humaine. Je cru même voir par moment un léger soupçon de peur dans ses yeux, mon imagination sans doutes. La voyant qui ne se relevait toujours pas, ravalant cette haine que je pus faire disparaitre aussi vite qu'elle avait montré le bout de son nez, lui tendis la main, avec un regard de mépris, dans cet état celui qui risque le plus n'était pas moi. Et comme je l'eus dit auparavant, je ne la raterais pas. J'entend déjà les "tu vois quand tu veux" ou "ah ben quand même" purement hypocrites, tu as eu peur je le sais.

- Relève toi donc, tu fais désordre, Tutrice...

Je me relevais, tant bien que mal. Je suppose qu'un prêté pour un rendu... Je méritais au moins cela. Curieuse jeune fille... Putain tu rigoles, les seuls mots qui me viennent a l'esprit c'est un truc que je sais déjà depuis perpet'... Une sensation de froid, que j'avais déjà sentie auparavant mais impossible de m'en souvenir. En adéquation avec toutes les autres impressions de déjà vu dont je ne pourrais sûrement jamais me rappeler. Je cru depuis le début, comprendre qu'elle possédait une maitrise du vent, de l'eau, d'une étrange bille d’énergie, de feu a moins que ce ne soit un mensonge et enfin d'invisibilité. Je commençait à élaborer une stratégie en cas d'attaque, très risquée mais si elle désirait me tuer, elle y laissera au moins un bras. Quand à cette créature que Valiane semblait abriter, une grande gueule rien de plus. Prisonnier d'un corps un démon ne peut qu'exprimer a peine 10% de ses pouvoirs, pouvoirs qui ne peuvent pas interagir physiquement avec ses opposants. Comment je savais cela moi? Nom de dieu, comment je savais cela? Je repris la femme des yeux, un regard amusé.

- Curieux combat intérieur..

M'assied à nouveau car il fallait bien dire que ce dernier assaut a fait mal. Saisis la bouteille qu'elle tendait généreusement et en but quelque gorgée modérées. Ce sourire était agaçant, cachant à la fois un amusement et un désir très discret de me faire du mal, ce n'est que mon avis. Soupirant a la vue des vagues qui venaient lécher le sable à mes pieds, fatigué par ce pseudo combat que je ne pourrais pas gagner de toute manière, repris la bouteille des mains et la vida d'un cul-sec. Cette sensation de "Et puis merde", vous la connaissez, quand elle vous gagne vous vous dites qu'il s'agit d'une bonne idée, puis bien sûr plus tard vous regrettez cette action. Personnellement je pense que je la regretterais beaucoup, mais "et puis merde", hein? De plus je ne voyais absolument pas quoi faire de cette situation trèèèèès inhabituel donc je décide de laisser l'alcool réfléchir à ma place, alcool qui d'ailleurs avais fait effet trop vite à mon goût, la fatigue, très certainement. Mes pensées s'embrumaient et je ne réfléchissait plus, sauf a une chose, l'issue de cette rencontre. Tant qu'a faire, autant que je reparte avec une nouvelle amie qu'avec seulement ma tête.

- N'y vois aucune forme de lèche-bottisme, mais tu es une femme très attirante.

Puis pour éradiquer toute forme de peur de mon esprit, un dernier jeu s'imposait. Ce dernier jeu avais de forte chances de me faire perdre la vie mais bon. Je m'adressait en parlant directement a Valiane, oeil dans l'oeil, mais elle savait que cela ne lui était pas destiné.

- Et toi le démon miteux, tu comptes me tuer comment? En me refilant un méchant rhume?

Valiane eut à peine le temps d’esquisser un nouveau sourire tout en rougissant légèrement à la remarque d’Angelus. Flattée ? Non, ça devait être le vin qui lui montait le rouge aux joues. Pour sûr…Mais ces couleurs disparurent rapidement. Valiane laissa tomber la nouvelle bouteille qu’elle venait d’entamer, prise d’un certain malaise. La température chuta, l’air devint glacé. La respiration de la demoiselle créait de la buée. Elle frissonna à nouveau, se frottant vigoureusement les mains sur les bras. Ce changement de température n’était absolument pas son œuvre, c’était évident. Valiane fixa Angelus, quelque peu inquiète…

« Qu’as-tu… »

Elle s’arrêta dans son élan, le regard posé au loin.

« Mmmmh…Laisse-moi réfléchir…je pourrais-être commencé par t’égorger ? Ça ne manque pas de charme : beaucoup de sang, yeux révulsés, muscles parcouru de spasmes…mais peut-être un peu trop rapide. Qu’en penses-tu ? »

Le tranchant de la faux était posé à même la chair du cou d’Angelus, faisant perler quelque goutte de sang. Quelque chose le maintenant contre la lame par derrière. Quelque chose de vivant. De parfaitement vivant. Une main étonnamment chaude le tenait délicatement mais fermement par l’épaule droite alors que des lèvres se trouvaient qu’à quelques centimètres de son oreille droite. Sa respiration lente et profonde souleva deux-trois mèches des cheveux du jeune homme. Doucement, l’être s’écarta de lui et le contourna pour s’interposer entre Valiane et l’étranger.

« Tu semblais vouloir faire ma connaissance…satisfait ? »

Angelus pouvait le contempler dans toute sa splendeur. Mesurant un peu plus de deux mètres, Adès le toisait de haute en bas. Contrairement aux idées préconçues, ce démon avait une forme tout à fait nette : pas de nuage aux odeurs de souffre, pas de chaos sous sa forme primitive. Certes, il était clair que ce n’était pas un simple humain, tout son être criait la force et la puissance dévastatrice, bien plus que Valiane. Il était ténèbres. Un long manteau noir usé et tanné par le temps enveloppait une carrure d’apparence plutôt légère mais impressionnante. De longs cheveux noirs en bataille, des vêtements aussi vieux que leur propriétaire et pourtant de haute couture. De sa main gauche habillée d’un long gant en cuir il tenait fermement une faux au moins aussi grande que lui, voir plus. Ses yeux d’un orange vifs ne dégageaient que haine et mépris aux alentours. À la place de la bouche il ne possédait qu’une large fente grossièrement recousue. L’ensemble formait un être à craindre et à respecter pour de pauvres mortels. Il dégageait quelque chose de glacé, de sinistre.

« Je me présente : Adès, premier du nom. Démon de mon état, faucheur par métier et protecteur de cette gente demoiselle par obligat... »
« Va te faire foutre Adès ! Dégage ! Ne l’ai-ais-je pas dis assez fort ? »

Cette fois, Valiane était ivre de colère. Elle se tenait debout, poing serré et jambes écartées, visiblement peu amène de discuter. Le démon s’écarta de quelque pas, pour avoir les deux protagonistes dans son champ de vision.

« Ivre qui plus est. Alors ? Comment va depuis la dernière fois ? Tu te remets bien de ton chagrin d’amour j’espère ? »

Ni tenant plus, Valiane se jeta à main nue sur Adès, telle une possèdée. Ce dernier se contenta de l’attraper par le poignet et de la mettre à terre d’une simple pression. Valiane glapit de surprise mais se calma aussi brusquement que la colère lui avait monté au nez. Les yeux baissé, assise au pied d’Adès, elle murmura d’ne voix douce :

« Ne le touche pas… »
« Je vais me gêner tiens. »

Laissant Valiane dans son coin, Adès revint en face d’Angelus, et s’appuya sur sa faux.

« Nous en étions donc à l’égorgement…Mouais…spectaculaire mais peut-être un peu trop sale à mon goût. Électrocution ? Hydrolyse ? Ah je sais ! Immolation ! Ça a déjà séduit beaucoup de publique par delà les siècles. Ton opinion ? Une idée neuve peut-être ? L’écartèlement ? »

[j'avue que la présence d'Adès n'était pas vraiment prévue au programme oO. Mais il faut avouer que tu l'as cherché XD]

Coupant, froid, désagréable tout comme l'affreuse haleine de cet... Individu? Mhhh les règles on changées on dirait, les scellés peuvent désormais se montrer au grand jour... Pitoyable. J'avais réfléchis trop longtemps on dirait, Adès huh? Avait fini de discuter avec son hôte et semblait fort intéressé par une confrontation, pitoyablement interompue par Valiane qui s'était jeté a cœur perdu dans les bras de son démon. Je faisais les gros yeux. Tout ce que je pouvais en dire, c'est que ça n'avait pas l'air d'être le grand amour entre ces deux là, ce qui pourrait peut-être être utile dans quelque temps. Tout cela pour dire que la créature, a l'air désespérément sûre d'elle, avait pris appuis sur son outil pour engager une conversation qui tournera sûrement court. Pas de la peur non, ivre c'était une sensation abstraite, mais je comptais les minutes qui me restaient a vivre.

- Nous en étions donc à l’égorgement…Mouais…spectaculaire mais peut-être un peu trop sale à mon goût. Électrocution ? Hydrolyse ? Ah je sais ! Immolation ! Ça a déjà séduit beaucoup de publique par delà les siècles. Ton opinion ? Une idée neuve peut-être ? L’écartèlement ?

Rapide calcul de probabilité, ces deux là de toute évidence ne s'aimaient pas du tout vu la vivacité de leur dialogue, donc, l'on pourrait en déduire, comme l'a dit précédemment le démon, qu'ils ont besoin l'un de l'autre. Amusant, réduit a cet état de parasite ayant besoin des autres pour survivre. Bavard apparemment, ce qui pouvait aussi être utile. Je suis d'avis que quand on a envie de mordre, on ne passe pas cinq minutes a raconter comment on va le faire. Je faisais quelque pas de cotés, m'approchant de Valiane qui avait l'air, il faut bien le dire, dans un état second et rien a voir avec l'alcool cette fois-ci. La créature tournait aussi, mais seulement sur sa position, se contentant de me regarder en souriant.

- Tu sais l'ami, je t'imaginais plus grand, plus charismatique aussi... Je suis déçu.

Pris discrètement la liberté de tourner la tête un instant vers la jeune femme, assise sur le sol à présent non loin de moi, attendant qu'elle détourne son regard vers le mien, ce qui arriva après quelque secondes, pour lui adresser un clin d’œil. Sarcastique, non, à partir de cet instant ma vie reposait dans ses mains délicates, amusant retournement de situation non? En espérant qu'elle l'eut compris, le clin d’œil, parce que dans son état... Trois secondes, trois secondes après cela seront les plus déterminantes de ma vie. Cette sensation de pouvoir mourir à tout instant... J'adorais cela, eh oui... Puis je mis en oeuvre, en un instant avait matérialisé Nécromancer a coté de la tête de la jeune femme, gardant le regard bien posé sur le démon qui avait quand même arrêté de sourire instantanément.

Trois secondes, si je survis trois secondes je survis tout court.

Une...

Deux...

« 1… »
« Valiane… »
« 2… »
« Valiane écoute moi ! »
« 3… »
« J’ai dis écoute !! »
« Tu utilises les pouvoirs que m’a offert Pierre pour me plier à ton autorité ? Je ne céderais pas ! »
« Ecartes-toi ! »
« 4… »
« ÉCARTES-TOI C’EST UN ORDRE ! »
« 5… »

Malgré tout ce que ces deux là pourraient en dire, ils tenaient quand même l'un à l'autre. C'est à partir de la fin de ce décompte que je vais vous raconter la version que j'ai pu voir. Premièrement la jeune femme nommée Valiane n'avait aucunement l'intention de rigoler, ensuite la pression de l'air avait augmenté d'une telle force d'un coté comme de l'autre que je me sentais complètement écrasé et pourtant je ne pouvais plus du tout bouger. Une situation totalement intenable et insupportable, je vous avoue même qu'a un moment j'ai préféré mourir que d'endurer cela plus longtemps. D'ailleurs tout fut fini aussi vite que ça avait commencé mais pour moi cela avait passé comme d'affreusement longues minutes. Je volait... Oui non vraiment... Enfin je le croyais jusqu'à que je sente l'eau m'entourer de sa fraicheur, un joli vol plané en y repensant. Des cris étouffées, venant de la surface, assez loin je dirais.

Je sentais les ténèbres m'envahir, puis comme une douce sensation de rentrer chez moi...

Et puis quoi encore, me priver de la suite? Rouvris les yeux, nageait jusqu’à la surface puis jusqu’à la plage, ce qui n'était pas un mince exploit vu mon état pitoyable. Pour arriver devant ces deux la prétendument ennemis.

- Valiane ! Malgré tout ce que je t’ai fais subir Valiane, malgré le faite que je tiennes à ta vie car la mienne en dépend…je t’interdis de mourir ! Tu m’entends ??!! Je te l’interdis ! Tu es à moi ! Je ne veux pas que tu partes ! Tu es mon chef d’œuvre, ma propriété ! Vis Valiane, VIS !

Ouais voilà... Et le pauvre gugusse qui a failli y laisser ses miches aussi on s'en bat le steak... Je crachait un peu d'eau, respirait mal et je soupçonnait également avoir encore de l'eau dans les poumons, ainsi qu'un peu de sang. Aucun organe vital touché, seulement la main qui tenait l'épée, que je venais de constater complètement brisée et qui m’élançait atrocement. Je me remis péniblement sur pied pour avancer jusqu'au "lieu du drame". Le démon était agenouillé à ses cotés, mais je me demandais qui il comptais implorer pour la survie de son hôte. Il semblait dans le même état qu'elle et tanguait, respirait faiblement et ne dégageait presque plus aucune magie. Je m'assis à coté d'eux et constatait avec effroi la jugulaire de la jeune femme qui saignait a n'en plus pouvoir et avait déjà coloré le sable. Mhhh ayant déjà vu ce genre de cas auparavant je dirais qu'il lui reste un peu moins d'une minute à vivre. Je luttais intérieurement. Aucune idée de pourquoi je pensais cela mais cette idée devenait de plus en plus forte et incontrôlable.

- C'est d'accord, Nécro.
Sortit une aiguille et du fil de ma poche intérieur, une vieille manie de les mettre là. Mouillée par l'eau de mer hein? ça va être douloureux...
- Toi le gros, tu te pousse.
Aussitôt dit, le démon tomba sur le sol.

Puis Nécromancer apparu au dessus de la tête de la jeune femme, et, soumis par la loi de la gravité, tombait.

...
CRAC
...

Du sang, partout sur le sable à présent. Mais pas celui de la jeune femme, le mien. Une main broyée qui ne gisait plus sur le sol, la mienne. Oubliant la douleur immonde de cet acte je me rappelais qu'il ne me restait plus beaucoup de temps.Le sang de mon moignon allant s'ajouter directement dans le cou de la jeune femme, car oui, après avoir examiné toute les possibilités, même la raccommoder, elle avait perdu trop de sang. Profitant temporairement de ce que mon sang apportait, ravi de la voir reprendre des couleurs, je commençais à recoudre sa jugulaire, puis la chair qui l'entourait. La ficelle mouillée par l'eau salée apportera une reconstitution plus rapide. Après quelque minutes de travail, je ne me sentais pas bien du tout. J'avais moi même donné au moins un litre de mon sang et je commençais à avoir à nouveau la vision troublée. Juste le temps de...

... Appliquer un bandage serré sur le moignon...

Et enfin se retourner vers la créature, qui était toujours à genou avec un ait complètement choqué. Saisir Nécromancer, une fois encore, la dernière surement. Et enfin de couper la main gauche du démon pendant qu'il ne regarde pas. Avant d'enfin sombrer dans le noir.

Si il tiens vraiment à toi, il comprendra cet acte.

Ce monde rouge, comme vu des dizaines de fois auparavant. Toujours cette curieuse mélodie, Je me trouvais sur la même plage, mais l'air était devenu lourd et je voyais de cendres m'entourer. Le sable prenait feu, mais pas d'un feu normal, les flammes tournoyaient et dansaient, sans affecter le moins du monde ce qu'elles touchaient. Cette fois ce n'était pas comme d'habitude, une sensation apaisante provenait de partout et de nulle part à la fois, pourtant j'avais toujours eu terriblement peur de ces illusions dû à leur petit coté terrorisant et le fait que je n'en sortait jamais indemne, aussi. Ylma était là, mais cette fois a mon plus grand étonnement, avait allure humaine. Ces yeux que je découvrait pour la première fois n'étaient pas jaune comme à leur habitude, mais marrons. Auxquels s'ajoutaient un air heureux et gentil. Elle souriait aussi, mais pas d'un sourire sadique comme toujours, un vrai sourire joyeux et sincère. Et puis l'illusion avait pris fin, et ce fut le noir complet. Je ne pus en déduire que ma mort.

- Nous nous retrouverons, jeune nécromancien. Merci.

Les yeux toujours fermés, essayant de faire un rapport entre les évènements passés et présents. Un courant d'air, du sable qui venait se déposer sur moi. Tout me revint en mémoire assez vite et assez fort. L'haleine dégueulasse de ce monstre y était surement pour quelque chose, ouvrir les yeux. Ah ben tiens, enfin une bonne nouvelle, je suis en vie et le monstre n'en a pas profité pour m'arracher une jambe ou un bras, il a donc compris la nature de mon acte. Me met en position assise, le jour n'allait pas tarder à se lever, d’où la délicate lueur violette qui émanait d'au dessus de la mer. Un bâillement las. Le démon n'était plus là mais la jeune femme par contre... Je fixait mon moignon, qu'elle mauvaise idée en y repensant. Vous vous souvenez de que j'eus parlé du "Eh pui merde" n'est-ce pas? Eh bien voila, je commençait à regretter.

M'approchant de la jeune femme, posa deux doigt valide sur l'autre coté de son cou. Poul faible mais de toute évidence hors de danger, si elle ne bouge pas du tout la tête pendant quelque jours elle s'en sortira sans soucis. Eh puis au passage, ne lui avais-je pas dit que je lui ferais une jolie cicatrice? Comme ce démon a la noix avait apparemment disparu pour de bon, et la caisse avec l'alcool avait mystérieusement disparue avec lui, non, je ne ferais pas la blague. Et puis si je voulais cette caisse ce n'était pas pour l'alcool mais pour le bois. Me relevant et marchant jusqu’à l'arbre ou toute cette histoire avait commencé, nostalgie hein? Le tranchant d'un coup sec avec Necromancer, puis taillant plusieurs petite pièce. Voila, on dirait que c'est prêt. Fabriquer une minerve avec les moyens du bord, je méritais vraiment une médaille de boy scout. Puis enfin pris quelque feuilles. Retournant vers la jeune femme, plaçant un bandage autour de son cou après avoir trempé le dit bandage dans l'eau salée. L'application lui avait d'ailleurs enlevé un rictus dans son sommeil. Placer les feuilles délicatement tout autour de son cou puis enfin y placer la minerve. Et tout ca avec une seule main, je précise.

Faire un trou dans le sable, y jeter quelque feuilles restante puis enfin le bois restant, puis allumer très difficilement un feu avec l'alcool qui restait dans mon sac et un cailloux sur lequel j'avais frappé frénétiquement avec Nécro pour faire des étincelles. Puis enfin plonger dans la mer, qui m'eut arraché un hurlement avec l'application d'eau salée sur mon moignon. Revenir a la plage, victorieux, avec trois crabes au bout de mon épée. Puis s'assoir devant le feu en regardant le jour se lever, et attendant patiemment que la jeune femme se réveille.

La belle se réveillait, et semblait tout aussi sonnée que je l'étais moi-même. Quelque problème pour se mettre assis, de toute évidence. Avec un garrot pareil autour du cou en même temps... Après avoir péniblement réussi à se mettre en tailleurs, la belle se tenait la tête entre les mains, les retours de l'alcool sans aucun doutes. Mais pas seulement, partager le même sang qu'un démon va lui provoquer des belles pulsions meurtrières, je prendrais donc la responsabilité de ses actes pendant sa convalescence. De toute façon elle va pas pouvoir aller bien loin... Un léger sourire m'avait quand même échappé en la voyant approcher timidement. Outre tout ce qui avait pu se passer, elle devra rester encore ici quelque jours avant de pouvoir gambader a nouveau joyeusement, bien que ce ne soit pas tout de suite de mise. Sa voix tremblait un peu, cumule de fatigue et de honte sans doutes.

- Je, je m’excuse de mon attitude impardonnable. J’avais bu et…
Puis baisse les yeux, de honte??
- Relève la tête, ne t'excuse de rien, j'ai horreur de ça.

Continue a exciter le feu en soufflant dessus et retourner les cendres au bâton. J'avais encore les oreilles qui sifflaient et je me sentais faible, frôler la mort était jouissif mais fatiguant, je commençait à avoir l'habitude de toute façon. Ce que j'en savais c'est que je pourrais plus travailler avant un moment, dû à ma cessité temporaire. Je la soupçonnait de ne savoir absolument rien de ce qui c'était passé, je pourrais peut-être lui faire croire que j'ai fait fuir son démon grâce à ma force phénoménale dans un combat acharné sur un décors apocalyptique. Ouais mais non. En même temps si je lui disais la vérité j'aurais peut-être droit à des larmes de remerciement et une proposition de dette éternelle, deux choses dont j'avais totalement horreur. Ce n'est pas l'envie qui m'en manquait mais il fallait quand même que je lui mente, pour des raisons totalement égoïstes et personnelles.

- Ton démon s'est tranché une main pour te fournir assez de sang, il t'a ensuite raccommodé avec ce qui se trouvait dans ma poche, puis il t'a appliqué un garrot autour du cou.
Sous ses yeux ébahis.
- Il m'a demandé de m'occuper de toi pendant ta convalescence, sinon il me couperait l'autre main, c'est tout ce que je sais.
Lui montre mon moignon.

J’appellerais ça un total oubli de moi-même, pour une raison que je ne citerais pas, j'ai une totale horreur envers la reconnaissance, elle me filait des boutons d'angoisse. Puis prend un crabe encore en vie, lui arrache la carapace et plante la chair sur un bâton, une fois cuit, le pose sur une planche de bois qu'il restait et la tend a la jeune femme.

- Tu n'as sûrement plus faim, mais si tu n'avale pas ça je te le ferais manger de force.

Puis me lève pour aller chercher de l'eau potable à une source d'eau que j'avais aperçu peu avant, y remplis une gourde que j'avais dans mon sac, et reviens vers la jeune femme en lui la tendant.

- J’étais ivre, pas folle. Et pleinement consciente de ce que je disais. C’était mon choix. Tu n’avais pas à intervenir. Mais il parait que dans ses cas là il faut dire merci.
Phrase qui laissait tout deviner, fais chier.
- Tu aurais au moins pu faire semblant. Je ne veux pas de tes remerciements, je suppose même que tu m'en veux sinon tu aurais joué le jeu et a vrai dire je m'en fiche aussi.

Seulement les faits sont là, ce qui avait été fait est fait et impossible a changer.

- Si tu veux savoir, si je n'avais aucun moyen de récupérer ma main après ça, je t'aurais laissé mourir pitoyablement sur le sol, cela devrait te dissuader de toute forme de remerciement ou de reconnaissance.

Et si je reste... Si je m'occupe de toi...

- Et je précise que tu devras rester en ma compagnie encore plus longtemps si tu ne mange pas, je suppose que tu n'en a pas envie non?

Lui montre du doigt les débris de chair qu'elle n'avait pas totalement inhumés. C'était quand même assez amusant de constater a quel point et a quelle vitesse cette situation avait dégénéré. A aucun moment je n'aurais pu penser arriver à une telle conclusion, sauver la vie d'une femme a coté de qui je passerait pour un moucheron, me couper une main, celle d'Adès, puis finalement faire des grillades sur la plage. Puis ensuite prendre la liberté de lui expliquer la suite de la situation, comment nous allons passer quelque jours ici, puis que je retire ses points de suture et enfin rentrer chez nous pour oublier toute cette incroyable aventure.

Elle avait toujours l'air énervée plutôt que reconnaissante, je dois dire que cela était préférable, aucune chance qu'elle fonde en larme et s'agrippe a moi pour me remercier. Et toute forme d'amitié semblait totalement fortuite du à cet acte, ce qui était encore plus préférable à mon goût. Ne pas s'attacher, Angelus, ne jamais s'attacher, n'oublie pas ça. Trop dur... Je ne pouvais plus penser clairement, j'avais toujours les pensées engourdies du fait que j'avais failli mourir précédemment. Mourir aussi bêtement m'aurait sérieusement fait du mal, quoique je m'en ficherais si j'étais mort... Je crois.

- Si tu es sage je t'enlèverait le garrot plus vite que prévu et tu pourras tranquillement rentrer chez toi et me hair le reste de ta vie de t'avoir sauvé.

Mais ce que tu ne sais pas, visage d'ange, c'est que la personne qui a été sauvée ce n'est pas toi, c'est moi. Et c'est moi qui te devrait toute ma vie cette reconnaissance. Mais ça je ne te le dirais jamais, je préfère encore devoir te laisser me détester le reste de ta vie, tu as déjà beaucoup trop souffert. Si je t'admettais certaines chose, comme la raison de ton sauvetage, c'est la mort cérébrale qui va t'accueillir a bras ouverts. Je n'avais pas remarqué que je souriais paisiblement depuis quelque minutes, chose que je m’empressai de corriger.

- Si tu as besoin de quelque chose, dis le.

- Laisse-moi te poser une seule question : si ma vie pitoyable ne t’intéresse guère, comme tu le laisses sous entendre, pourquoi restes-tu à mes cotés ?

Cette question je l'attendais, l'attendais de la part de quelqu'un avec un caractère pareil. Une hantise presque, bien trop inavouable, surtout à elle. C'est un joli dilemme intérieur que celui que je vivais, un des plus gros de toute ma vie. C'est parce que... Pfouah, bien trop de prise de tête, cela ne me ressemblait pas. Mais pourtant je ne pouvais pas ainsi partir et la laisser là, elle s'en sortirait surement très bien, peut-être même mieux si je reste à ses cotés... Mais... Me relevant pour aller tremper un autre bandage dans l'eau salée, puis revient vers elle et saisis sèchement sa main, puis enfin remplace le bandage a moitié brûlé. Encore du sang, toujours plus de sang. Si je devais refaire son bandage aussi rapidement il y avait une raison, je suis un démon. Un démon qui n'a rien mangé de consommable à mon goût depuis un peu plus d'un jour entier. Et comme tout démon soumis à cette faim, je commençais à avoir de sévère pulsions meurtrière. Je pourrais contenir cette frénésie pendant quelque jours, bien sûr, mais je sens que cette jeune femme ne vas pas m'y aider.

- Je reste, c'est tout. L'idée ne te plais pas je le sais, mais je reste.

Je reste car j'ai besoin de toi, ton odeur inhabituelle, ton tempérament, ton combat envers toi même. Tout me séduis en toi, et pourtant, je préfère que tu me haïsse tout simplement, et cela sans que je ne sache réellement pourquoi. Nos situations, très certainement, ou le fait que je n'aime pas être capable d'éprouver des émotions comme les gens que je tuais pour survivre. Comme je l'ai dit, cette partie "humaine" à été libérée il y a peu, et cette partie de mon cœur refuse de se séparer de toi car tu l'as faite éclater, et qu'elle sait que lorsque nous nous quitterons, elle recommencera a disparaitre peu-à-peu. Et cette partie là, vraiment sans le vouloir et d'ailleurs l'autre partie lui en veux à mort, t'aime.

Et ces mots ne sortirons jamais, pour la simple et bonne raison que je me refusait à ce genre de choses. Car si je ne n'aime pas je ne vivrais pas dans la peur de perdre, pas encore une fois. Je tournais le dos à la femme, cachant une larme perler, en temps normal ce souvenir ne causait que souffrance, puis au bout de quelque heures c'en était fini. Là c'était différent. Nettoyant ma joue et me relevant.

- Tu as raison, il vaut mieux nous séparer ici.

Puis commençant une lente démarche vers les fleurs qui avaient toujours une odeur aussi exaspérante à mon gout.

Un choc, plutôt violant, les forces de mon corps se refusant de bouger, j'avais bien trop abusé d'elles ces derniers temps. Des ailes? D’où elles sortent d'abord... Un ton de voix qui ne puaient plus du tout l'indiférence, et un déplacement couteux en énergie qui lui fera défaut dans quelque heures quand la blessure commencera a cicatriser. Pourquoi mettre tant d'effort pour moi, désirait-elle encore des réponses sur ce qu'il c'est passé? Cette odeur, ces ailes, un ange. Non pas un ange, un déchu. J'avais pu une seule fois sentir cette odeur auparavant et la créature était loin d'être aussi calme, prudence donc. La déplacer? Dangereux pour elle, et je la soupçonnait de très bien connaitre cette hypothèse et de s'être placé ainsi juste pour cela. Le visage toujours tourné dans le sable, je tournais la tête pour cracher un peu de celui-ci et tousser un peu car la belle était bel et bien en train de lui couper la respiration, un peu seulement mais quand même.

- Point numéro un : je n’ai jamais dis que ta présence me déplaisait. Point numéro deux : Quand au quitte une demoiselle, on lui dit au revoir et on ne lui tourne pas le dos. Point numéro trois-ah… Je peux savoir pourquoi se revirement de situation ? Quelle mouche t’a piquée ?

Des questions qui n'étaient pas du tout orientées vers les événements des dernières heures, s'intéresser aux états d'âme d'un simple moucheron, pour quelles raisons? Elle devrait se contenter de me haïr, de me laisser partir et d'oublier toute cette histoire.
Mais la connaissant comme je la connais depuis peu, elle n'avait aucunement cette intention, beaucoup trop curieuse, et ça lui fera sûrement défaut un jour. D'ailleurs cela lui fera sûrement défaut aujourd'hui. gonflant mes poumons pour la faire reculer d'un tantinet afin de respirer plus clairement, je devais d'ailleurs la remercier de m'avoir fait cracher le reste d'eau et de sang que j'avais dans ceux-ci. Les paroles ne sortaient pas, je me refusait bien trop catégoriquement à les faire sortir d'ailleurs. La connaissant aussi, les entendre la ferait rigoler et ne ferait que refermer cette parcelle plus vite qu'elle ne devrait. Mais... Peut-être étais-ce cela qu'il faudrait, si cette parcelle d'âme est toujours fonctionnelle, un choc violent à son égard comme un grand éclat de rire suffira à la motiver a ne plus se montrer.

- En quoi des états d'âme d'un démon, démon infiniment moins puissant que toi pourraient bien t'intéresser?
Reprendre son souffle.
- Regarde-toi, ma belle puis regarde moi ensuite.

Espérant qu'elle comprenne d'elle même, ce qui ne semblait pas du tout être le cas. Si c'est cela qu'il faut alors... Partie cœur, j'espère que tu écoute attentivement... et que je ne te revoie plus jamais ensuite.

- Tu es la deuxième personne que j'aime de ma vie.