Un héritage à récupérer : Recrutement [LIBRE]

Spoiler:

L’atmosphère était étrangement lourde ce jour là. Fulenn ne savait plus quel jour on était, comment elle en était arrivé là, et pourquoi elle était venue. Perdue dans ces falaises pourtant dangereuses, on n’aurait su affirmer si la redoutable brune était venue chercher l’isolement ou seulement la mort. L’éclat de ses yeux n’était plus, et il ne restait plus que l’ombre de l’asméenne dans ce corps prostré, à genoux, seul. Le ciel était sombre et bas, menaçant de happer la combattante à toute instant. Le vent s’agitait et semblait vouloir emporter la jeune femme solitaire. Celle-ci se tenait à genoux, au milieu d’un désert sec et noir de pierres.

Pourtant, au milieu de cette étendue désolée, une oasis de vie subsistait. C’était certainement l’œuvre d’un mage. En effet, alors que tout semblait mort alentour, un petit jardin clôturé prenait naissance autour d’un monument de marbre. Les herbes étaient hautes et sauvages, dissimulant une pierre tombale très finement ciselée, et d’un artisanat splendide. Malgré la beauté de la chose, celle-ci restait étonnamment simple, et c’est tout aussi humblement qu’était venue rendre hommage la brune : un bouquet de violettes à la main.

-Il y a des choses qu’on ne comprendra jamais.

Levant la tête vers le ciel, la jeune femme sentit une goutte achever sa chute sur son visage. Elle jeta ses fleurs sur la tombe avec une violence qu’on devinait empreinte de regret. Voyant que la pluie commençait à chasser l’étrangère de son morne territoire, cette-dernière repartit vers la ville. C’était la dernière fois qu’elle venait ici, la brune s’en était fait la promesse. Pendant qu’elle avançait à travers le lieu hostile, l’assassin se perdait dans ses pensées. Elle revit en rafale son enfance torturée d’esclave, et le mal que lui avait fait son père. Pendant des années, la brune avait été la victime de celui-ci, pour des expériences magiques plus que douteuses. Enfin, elle avait du se débrouiller seule en tant que fille facile, dans les bas-fond d’Umbra. Avec un demi sourire, Fulenn revécut également sa transformation en combattante, son ascension vers la terrible mercenaire qu’elle était devenue, semant la mort derrière elle. Mais son chemin n’était pas terminé. Récemment, la jeune femme avait accouché de jumeaux, accidents de son ancien travail. Elle les avait confié à une riche marchande, qui s’en occupait en échange de la promesse de leurs services, plus tard, quand ils seraient en âge de travailler. De futurs larbins, en somme

Fulenn émit un rire sarcastique, songeant qu’elle n’honorerait jamais sa parole. Dès que ses enfants auraient grandi, elle leur réservait un avenir bien plus glorieux que de traîner dans la boue et les immondices des bas-fonds de Tenamas. Plus que jamais, la jeune femme prenait conscience que l’on n'avait qu’une vie, et qu’elle ne méritait pas d’être gâchée dans de vaines occupations de mortels. Il fallait penser comme des immortels. Vouloir conquérir le monde, plus que jamais. Chercher la gloire, même si c'est dans la mort qu'on la trouverait. Il ne fallait pas mourir en inconnu, mais devenir quelqu'un. Un nom, voilà tout ce qui comptait, un nom. C’est ce dont elle avait besoin, pour elle et pour ses enfants.

-Au moins, la mort de Père a ses bons côtés.

La brune se sentait tout à coup très légère. En se rendant à la sépulture de son défunt géniteur, Fulenn s’était donné bonne conscience. L’horrible personne qu’il avait été s’était certainement départi de sa folie dévastatrice en mourrant, puisqu’il avait fait quérir sa fille autrefois haïe, pour lui remettre ses biens, et obtenir la rédemption. Mais l’incorrigible messager qu’on avait chargé de la mission, à savoir de remettre le testament de son paternel à Fulenn, avait trompé le pauvre homme. Il avait remis la missive à sa jeune sœur, prétendant qu’elle était la bâtarde de Sire Gwal. Après tout, il était facile de se méprendre, quand il s’agissait de trouver une femme dont personne ne savait rien.
Mais Fulenn était bien décidé à récupérer ce qui lui revenait de droit. Elle obtiendrait ainsi un titre, et un nom. Voilà tout ce à quoi elle aspirait pour le moment. La redoutable femme en avait assez de n’être qu’une putain, une roublarde qui assassinait des gens pour deux sous, ou bien encore une gamine perdue dont personne ne se souciait. Pour le moment, elle faisait son retour au devant de la scène, et elle était bien décidée à ne pas se laisser dicter sa conduite.

*Même avec toute la détermination du monde, on ne se défait pas d’une noble seule, et aussi facilement, même s'il ne s'agit que d'une usurpatrice. Il me faut enrôler des gens. Une fois mon bien et mon nom récupéré, j’aurai largement de quoi les rétribuer.*

Spoiler:

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Fulenn se tenait désormais adossée contre le mur, les bras croisés contre sa volumineuse poitrine. Elle balayait du regard la cohue, plutôt dense à cette heure avancée de la matinée. La plupart des passants de la basseville de Tenamas n’avaient rien de très honnête, et ne se départissaient jamais de cet air louche et fourbe qu’on connaît aux méchants de tous les univers et de tous les temps de l’humanité. Vous savez, ces petits gestes précipités, ces regards nerveux à droite et à gauche… En bref, cette apparence douteuse qui invite à la méfiance toute personne dotée d’un minimum de bon sens.
Cependant, c’est dans cet espace pollué de filous et de bons à rien en tout genre que la brune se sentait le mieux. Parce-qu'elle avait grandi là, seule. Et parce-que ce n’est qu’au milieu de l’obscurité que se distingue la lumière…

*Autrement dit, j’espère trouver quelqu’un d'exceptionnel. Cette quête n'a rien d'anodin : elle est politique, et certainement très meurtrière. Attendons un peu, la précipitation ne me mènera nulle part. Et puis la vengeance est un plat qui se mange froid, alors autant préparer la mienne.*

-Non mais c'est quoi, ça ?

Gordon se leva de sa chaise qui s'écroula au sol en reversant la boisson sucrée devant lui. Il plaqua ses mains contre ses oreilles, mais rien n'y faisait. L'horrible bruit qui sortait de la bouche du troubadour passait entre ses doigts pour pénétrer dans son cerveau et faire grincer ses dents. Le chanteur sur scène essayait, ou de vriller les tympans de tous les clients, ou de se faire des ennemis. Voire même les deux.

Gordon quitta sans tarder la taverne. On entendait dans toute la ruelle les hurlements de désapprobation de tous ces pauvres gens qui avaient osé rester dans le bar à se torturer. Très vite, la musique cessa, après qu'on ait entendu une bouteille se briser. Surement sur le crâne chevelu du barde. Une foule déçue ne tarda pas à prendre la fuite.

Gordon attendit que tous se soient en allés avant de retirer sa longue capuche qui lui cachait le visage. L'homme poussa un soupir, puis plaça son lourd casque sur sa tête. Sa longue cape, ornée d'une capuche, lui servait à enlever son heaume pour boire et manger, tout cela sans qu'on puisses voir son visage. Le reste du temps, il l'enlevait et la mettait dans son armure.

A quelques mètres plus loin se trouvait le cimetière, entouré d'une longue palissade en bois d'où dépassait quelques croix. L'armure détourna le regard et s'éloigna de ce lieu qui lui rappelait trop de souvenirs... Désagréables.

Il continua sa marche vers les quartiers moyens, en espérant y trouver une distraction quelconque, comme un petit spectacle, ou quelque chose dans le genre. Ces quartier, ni pauvres ni riches, étaient connus pour cela. Au fur et à mesure de sa marche dans la rue, celle-ci devenait de plus en plus propre, entretenue. Cependant, quelque chose ne manqua pas d'attirer son attention.

Contre un mur, assise dans une flaque de boue, une femme gisait. Elle était maigre comme un clou, et ses yeux étaient gonflés. Elle était aveugle. Mais ce qui marqua le plus Gordon, ce fût ses deux enfants, assis à ses côtés, dans le même état qu'elle. L'armure s'approcha, et les bruits de ses pas réveillèrent la femme, qui leva la tête, comme pour voir l'homme qui s'approchait d'elle. Ce dernier prit sa bourse et la lança sur les genoux de la clocharde.

-Tenez. Achetez vous à manger, et, par pitié un endroit où dormir et se laver, dit-il.

Puis, il s'éloigna. Il s'avença vers la place en ignorant les remerciements de la femme. Il arriva enfin à son but. La place était ronde et pavée. Au milieu de celle-ci, une petite estrade avait été élevée, sur laquelle quelques acrobates faisaient des cabrioles. Gordon les regarda jalousement. Ils avaient réussi à lui arracher un sourire.

*Pourquoi je suis revenu içi, déjà?*
Après des pérégrinations en tout genre, Natael était revenu.
Revenu là où lui, il y plus de dix ans, avait découvert la souffrance et la peur.
Mais aussi la haine.
Le lieu où, il y a bien longtemps, ils avaient été bannis de Tenamas.
C'est pour ça, au moins en partie, qu'il portait une cape.
Pour se dissimuler.
Et pour cacher les autres.
Comme ça, il ne voyait plus les choses qui marquent.
Les choses qui blessent.
Celles qui restent gravées dans l'esprit à jamais.
Mais là n'était pas le sujet de son retour.
Il était là à cause de son emploi.
Il balaya la foule d'un regard, ne perdant pas une miette des moindres gestes des gens.
De là où il était, il voyait tout le quartier.
Perché sur un toit.
Il vit un homme sortir d'une taverne, une femme adossée à un mur, des mendiants.
Des passants.
Beaucoup de passants.
Il vit l'homme encapuchonné donner une bourse à une mendiante.
*Voilà une occasion.*
Il accrocha sa corde à une poutre de charpente apparente, s'en servit comme d'une liane.
Il passa devant la famille, attrapa la bourse et retourna sur son toit.
Le tout avait duré moins de trois minutes.
Il ouvrit le sac de tissu.
Il y avait là une petite fortune.
Nat' sourit.
Il sauta sur un toit adjacent, afin d'avoir un autre point de vue.
Récupéra au passage sa corde.
Il voyait maintenant la femme qu'il avait remarqué tout à l'heure de face.
Elle était pas mal, mais on se demandait pourquoi elle ne s'était pas mêlée à la foule.
Il se positionna sur le bord de la toiture.
Natael comprit pourquoi il la trouvait désaccordée avec le reste.
Elle était noble!
Cela se voyait dans tout son être, même si Nat' n'était pas un expert.
Il avait trouvé sa proie.
*Allons-y, elle aura sûrement quelque chose pour moi...*
Il sauta dans la ruelle, atterit très silencieusement et s'avança vers la femme.
Il lui plaça sa dague sous la gorge.
"Tu as de l'argent sur toi?Ou quelque chose de mieux?"
Natael savait que la terreur était un des meilleurs moteurs d'hommes.
Il ne se faisait pas d'inquiétudes au sujet de la somme qu'elle alait sans doute lui remettre.
Il la fouilla, ne pouvant plus attendre.
Il ne trouva rien.
Il attrapa la femme, la poussa dans la ruelle.
"Pourquoi une noble comme toi n'as pas d'argent?"

Pour une fois, Amadeus n'était pas torse nu. Non, il avait récupéré une longue cape gris usé avec capuche, qu'il portait sur les épaules, et qui lui arrivait jusqu'aux mollets. Pourquoi était-il revenu en Umbra ? Va savoir. La dernière fois après tout, il en avait pris plein la tronche à cause d'un défi qu'il avait relevé. Mais bon, il s'en était sorti après tout, et aucune marque n'était restée depuis sur sa peau. Cela dit, même si ça faisait un moment, il n'avait pas très envie de se faire enquiquiner. Alors il avait préféré s'habiller un minimum. Il ne cachait pas sa tête, laissant la capuche dans son dos. Des types aux cheveux longs, il y en avait des tonnes. Bon les yeux totalement noirs, peut-être pas, mais il n'était sûrement pas le seul non plus. Et il avait tout de même peu de chances qu'on le reconnaissent : ça faisait vraiment un long moment.

Il observait le quartier, peu agréable à l'oeil, comme la plupart de la ville. Encore que les coins nobles pouvaient être sympathiques, à condition d'aimer leur style, et ça, c'était pas donné à tout le monde. En tout cas, Amadeus veillait à ne pas marcher n'importe où ici. Certes, ses pieds étaient très solides à force, mais marcher dans un détritus ne le tentait pas spécialement. Surveiller les voleurs ? Aucun intérêt. Ses dagues, dissimulées sous son hakama, étaient solidement fixées à ses mollets. Personne ne pourrait les attraper facilement, encore moins rapidement, d'autant qu'il fallait savoir par où passer pour les atteindre. Il y avait plusieurs couches de tissus, le pantalon étant plié plusieurs fois, et si on ne connaissait pas les hakama... impossible de savoir vraiment comment les fouiller.

Le reste ? Il n'avait rien d'autre sur lui. Pas de bourse, pas d'argent, aucun bijou, rien d'intéressant, vraiment. Seules ses dagues pouvaient constituer une prise valable, mais difficile de les avoir. Il n'avait donc pas besoin de faire très attention aux voleurs. Quant aux coupes-gorges... il saurait réagir en conséquence si on le cherchait. Non, Amadeus préférait observer les gens autour de lui. Peut-être y aurait-il une personne intéressante ? Difficile à dire, mais ça ne coûtait rien de regarder. Tiens ce type donnait de l'argent à une mendiante entourée de gamins. Un pigeon donc. Tout le monde savait bien que ce genre de personnes utilisaient les enfants pour apitoyer les autres et obtenir de l'argent facile.

Tiens donc... Amadeus s'intéressa bien plus au voleur qui passa récupérer la bourse à peine donnée. Rapide, pas stupide à priori, encore que prendre le risque de se montrer à tous comme ça n'était pas très malin, mais il avait rejoint l'abri incertain des toits. Lui aimait bien les hauteurs. Quand on savait les utiliser, on pouvait devenir redoutable. Il le suivit des yeux comme il pouvait, marchant tranquillement. Ce que l'autre allait faire ? Boaf, pas intéressant. Le voleur s'annonçait plus amusant. Et ce fut le cas d'ailleurs, quand il attaqua une... oh une bien jolie fille ma foi. Peut-être un peu trop pourvue, mais il parait que c'était très attirant pour la plupart des mâles. De quoi se demander si le voleur voulait son argent ou son corps. On ne pourrait pas lui en vouloir de désirer les deux.

Mais Amadeus aurait été méfiant à sa place. Une femme de ce style dans un endroit mal famé, c'était louche. Et elle n'avait pas l'air perdu, non. Même si sa tenue et son apparence tendaient à croire qu'elle faisait partie d'un milieu plus riche et évolué, son attitude semblait dire clairement qu'elle était à l'aise ici. Du moins, c'était l'impression qu'il avait d'elle. Intrigué, il s'arrêta un instant pour observer le couple, le voleur et la belle fille, se demandant comment elle allait réagir.

L’umbrienne était désormais perdue dans ses pensées. Le flot de misérables gens, déambulant comme des fantômes, avait tôt fait de la pousser à ressasser de sombres idées. La jeune femme s’était alors laissé sombrer dans ses réflexions, gouffre dans lequel Fulenn aimait se perdre, même si cela n’apportait jamais rien de bien constructif… Des remords et de l’amertume, sûrement, mais rien de plus.

C’est une désagréable surprise qui ramena brusquement l’assassin à la réalité. Surprise qui prenait soudain un goût de sang, et qui avait la sensation froide et déplaisante de la mort. Le cœur de la jeune femme s’emporta à l’intérieur de sa poitrine, cognant si fort qu’il vint marteler ses tempes, et que la brune se sentit démantelée. Un mélange de haine et de dégoût la saisit, et un sentiment déchirant lui vrilla l’abdomen.
Ce sentiment de danger, la ténamienne l’avait suffisamment ressenti jeune pour le connaître par cœur. Et la lame pressée contre sa peau, et qui pouvait lui ôter le souffle d’un instant à l’autre, n’avait rien pour lui plaire. Retenant sa respiration, la brune recouvrit son calme tandis que des mains se posaient sur elle.

*Drôle de manière d’aborder quelqu’un… Je devrai lui apprendre la courtoisie.*

"Tu as de l'argent sur toi?Ou quelque chose de mieux?"

La mercenaire était à nouveau elle même, maîtresse de ses émotions et incroyablement réactive, à sa grande fierté. Elle se laissa cependant faire, muette, presque amusée de la démarche de son agresseur. Celui-ci était bien trop précipité, et si c'était de l'or qu'il cherchait, il n’avait visiblement pas su chercher au bon endroit. L’umbrienne baissa les yeux vers son corset et observa sa bourse, dissimulée, et que le voleur n’avait même pas aperçu.

Lorsque l’on décidait de s’en prendre à quelqu’un, il était impératif de conserver un calme à toute épreuve, et une précision irréprochable… L’adversaire de Fulenn était bien trop fougueux et manquait cruellement de patience.
De plus, il avait réussi à attaquer la seule personne de la basseville qui soit capable de se défendre. L’inconnu vint cueillir sa victime au creux de sa chute de rein, l’obligeant ainsi à se cambrer et mettant en évidence la chair tendre de son cou.

*J’aime beaucoup moins tout à coup.*

La jeune femme s’était jusqu’ici amusée, avec une curiosité morbide, à observer les techniques de l’étranger. Mais il était temps que ce jeu cesse, immédiatement. Esquissant un sourire insidieux, la demi-elfe repoussa son adversaire par télékinésie, et celui-ci fut forcé de s’éloigner, poussé comme un aimant par une force invisible.
Ce même pouvoir, dirigé par Fulenn, força l’inconnu à s'élever dans les airs, quittant peu à peu la terme ferme, incapable de résister. La brune se mit alors à rôder autour de l’homme, qu’elle maintenait immobile, moustique piégé dans sa toile. Se glissant à son oreille, l’umbrienne murmura, agressive et sensuelle à la fois :

-Tu sais ce qu’il arrive quand on attaque la mauvaise personne ? Tout se retourne contre nous… Hmm…

Alors qu’elle prononçait ces mots, la meurtrière guida la main de l’autre, toujours mentalement, vers sa gorge… Il fallait qu’il comprenne qu’elle n’était pas n’importe-qui. Alors que la pointe de l’arme effleurait la peau de son adversaire, Fulenn le libéra. Puis, en époussetant ses vêtements du bout des doigts, car son apparence lui était tout de même chère, la brune entama un récit :

-Tu manques d’expérience. Mais tu es loin d’être stupide. Crois-tu vraiment que je suis noble ? C’est tout de même curieux.

Fulenn marqua une pause, en baissant les yeux, pensive. Puis elle enchaîna, après quelques secondes de réflexion, plus vive cette fois :

-A vrai dire je ne suis rien de plus qu'une pouilleuse des bas-fonds. Et je déteste les nobles. Mais je pourrai en devenir une. Cependant, on m’a honteusement dépossédée. J’ai besoin de gens ambitieux et qui n’ont pas peur de se mouiller. Un peu comme toi. Alors faisons un marché ; tu m’aides à balayer les obstacles qui se dresseront sur ma route. Si nous réussissons notre entreprise, j’aurai suffisamment d’or pour te payer, et tu obtiendras l’appui d’une notable ténamienne, ce qui n’est pas anodin dans un endroit aussi crasseux et dangereux que celui-ci.
Marché conclu ?

La jeune femme lui tendit la main, tout en plongeant ses grands yeux bleu sombre déterminés dans ceux de son interlocuteur. Un bruit se fit entendre, derrière l’umbrienne. Celle-ci se retourna alors, doucement, se demandant de quoi il pouvait bien s’agir, et si sa petite démonstration suffirait à convaincre cette nouvelle recrue.

-Une professionnelle, à ce que je vois.

L'umbrienne se retourna vivement et pointa sa main, celle qu'elle n'utilisait pas, en direction de Gordon. Celui-ci expliqua cependant clairement qu'il ne voulait aucun mal à la jeune femme. Le beau visage de cette dernière semblait cependant perplexe. Et Gordon voyait aussi qu'elle commençait à ressentir les effets de la fatigue. Son agresseur, qu'elle tenait à un mètre au-dessus du sol et qui commençait à vraiment s'agiter dans tous les sens, faisait perler des gouttes de sueur sur les pommettes roses de la jeune femme. Ses habits plutôt légers semblaient être faits pour bouger sans être gêné.

Gordon s'approcha du voleur doucement, en évitant de faire des gestes brusques pour ne pas effrayer l'umbrienne. Le voleur avait posé sa propre lame sur sa gorge, et il ne pouvait qu'accepter le marché proposé par sa victime.

-A ta place j'accepterai, dit-il.

Il remarqua que la jeune femme se fatigua jusqu'à ce qu'elle n'ait plus d'énergie, puis le voleur s'écroula lamentablement au sol. Gordon profita de l'occasion et se jeta sur l'homme en capuche, sabre en main. Sa longue épée à deux mains reposait sur la nuque de l'agresseur, et au moindre geste, il n'hésiterai pas.

-Tu sais, les rats de ton genre sont ceux que j'aime le moins. Tu voles, tu tues et tu causes la mort d'une pauvre famille innocente. Tu crois que je ne t'ai pas vu ? Si la jeune demoiselle ici ne voulait pas de tes services, j'aurais déjà essayé de te tuer.

Gordon garda son épée sur le cou du voleur. Il haïssait vraiment ce genre d'énergumène, qui n'hésitait pas à voler aux plus démunis pour aller s'acheter une cape, ou une babiole du genre. Il retirerait son sabre qu'en cas de réponse positive de l'homme encapuchonné. Sinon...

Gordon jeta un coup d'oeil rapide à la jeune femme, qui semblait récupérer assez vite son énergie. Son attention se reporta sur le voleur. Sans la regarder, il dit à l'umbrienne qu'il l'avait entendue demander de l'aide au voleur, puis demanda si, lui-même, pouvait lui rendre service. Il remarqua aussi un homme en capuche qui semblait ne pas vouloir se faire remarquer, qui marchait dans la rue. Aucun interet... A priori.

*D'abord, s'occuper de l'autre gugusse.Ensuite, la télékinésiste.*
Natael avait décollé sans trop savoir comment.
La femme était puissante.
-Tu sais ce qu’il arrive quand on attaque la mauvaise personne ? Tout se retourne contre nous… Hmm…
"J'ai l'habitude d'être dans ces situations..."
Elle lui mit sa lame sous la gorge.
Quelle ironie! Finir la gorge tranchée par la lame qui lui avait sauvé la vie.
Il reprit le contrôle de son bras, et rengaina.
-Tu manques d’expérience. Mais tu es loin d’être stupide. Crois-tu vraiment que je suis noble ? C’est tout de même curieux.-A vrai dire je ne suis rien de plus qu'une pouilleuse des bas-fonds. Et je déteste les nobles. Mais je pourrai en devenir une. Cependant, on m’a honteusement dépossédée. J’ai besoin de gens ambitieux et qui n’ont pas peur de se mouiller. Un peu comme toi. Alors faisons un marché ; tu m’aides à balayer les obstacles qui se dresseront sur ma route. Si nous réussissons notre entreprise, j’aurai suffisamment d’or pour te payer, et tu obtiendras l’appui d’une notable ténamienne, ce qui n’est pas anodin dans un endroit aussi crasseux et dangereux que celui-ci.Marché conclu ?
"Oui, je ne vole que depuis quelques jours.Non je ne suis pas stupide. Mais pas un génie non plus.Oui, je le crois. Je fréquente les bas-fonds depuis tant d'années, que je sais quand quelqu'un n'en est pas issu. Et le souvenir des derniers nobles que j'ai vus, içi même, me permet de pouvoir le deviner."
Natael se demandait pourquoi elle essayait de cacher ça.
"Je ne vous croirais pas sur ce sujet.Ambitieux? Je ne sais pas, mais je ne rechigne pas devant le danger.
Natael allait poursuivre lorsqu'un autre homme s'immisca dans leur dialogue.
-Une professionnelle, à ce que je vois.
Il s'approcha.
-A ta place j'accepterai
Natael venait de tomber.
La jeune femme aussi, sûrement épuisée.
L'épée à deux mains vint se positionner sur sa nuque.
-Tu sais, les rats de ton genre sont ceux que j'aime le moins. Tu voles, tu tues et tu causes la mort d'une pauvre famille innocente. Tu crois que je ne t'ai pas vu ? Si la jeune demoiselle ici ne voulait pas de tes services, j'aurais déjà essayé de te tuer.
*D'abord, s'occuper de l'autre gugusse.Ensuite, la télékinésiste.*
Natael invoqua son gobelin derrière son agresseur.
Si son contrat le vit, elle ne dit rien.
Il passa en mode vision thermique.
Les défauts de son armure lui apparurent clairement.
"Garrek, aisselle droite, genoux droit!"
Le gobelin lui obéit et transperça les points cibles.
L'épée tomba au sol, et l'homme aussi.
"Merci, vieux."
"De rien."
Natael tira sa dague et la lui posa sur la gorge.
Il s'assit sur lui, bloquant ses membres.
"Mon cher gugusse adoré,que tu m'aimes ou pas, je m'en contrefous.Je ne compte pas faire des projets à long termes avec toi.Je vole, oui, et alors? Ils vont continuer à mendier, et auront de quoi manger.J'ai vu ça pendant presque une décennie.Je ne tue pas, et la cause de leur mort sera probablement une infection quelconque.Que tu m'ai vu ou pas, je m'en contretape aussi.Ce qui m'intéresse, c'est les projets de cette demoiselle qui, bien qu'elle soit un peu agressive, ne compte pas me tuer pour de bon.Tu veux me tuer? Alors viens, je t'attends.Contrairement à toi, je n'ai rien à perdre et je me battrais avec la rage pour arme.Alors?"
La fureur faisait vibrer Natael.
C'était une de ses sensations favorites.
Il dégaina sa hache et se mit en garde.
"Maintenant, jeune demoiselle, continuons notre petit dialogue. Je veux bien accepter ton marché. Si tu me donnais les termes du contrat, maintenant, que je sache dans quoi je m'engage.Vous m'avez parlé d'or, de soutien haut placé, ca m'intéresse."
Natael désinvoqua Garrek, mais resta en mode thermique.
Il était toujours vigilant.

Spoiler:

Amadeus observait tout ce petit monde tranquillement, appuyé contre un mur. Un léger vent venait jouer avec ses cheveux et faisait onduler sa cape, dont la capuche était toujours baissée, contre son dos. Ce qu'il voyait confirmait ce qu'il avait pensé : cette femme n'était pas une simple noble sans défense, mais clairement une personne qui savait agir et répondre aux menaces. Intéressant. Il aimait bien son style. Tiens de la télékinésie. Pouvoir très pratique et puissant quand on s'en servait bien. Suspendre ainsi le voleur devait être humiliant pour le pauvre homme. Devenir totalement impuissant quand on croyait avoir le contrôle... Voilà ce qu'il arrive aux impatients qui ne prennent pas le temps d'analyser leur proie.

Cela dit, lui se concentra davantage sur les paroles de la femme. Une histoire de biens à récupérer. Et elle semblait chercher de l'aide dans ce but. L'or et la relation avec une future noble n'intéressaient absolument pas Amadeus. Par contre, il trouvait amusant l'idée de voir cette femme se battre pour gagner ce qui soit disant lui revenait de droit, et ce que ferait ce petit voleur. Mais il ne bougea pas en remarquant une autre personne qui s'incrustait dans l'histoire. Tiens, le généreux stupide. Qui semblait sûr de sa force, probablement un bon guerrier. L'Harmonien bailla un instant. Qu'est-ce qu'ils avaient à tous se chercher des problèmes... Un besoin masculin de s'imposer, de dominer ? Possible. Mais quel ennui.

Même la petite invocation, qui était plutôt sympathique et intéressante aux yeux d'Amadeus, ne suffit pas à faire complètement passer sa lassitude. Il s'avança tranquillement vers la jeune femme, laissant les deux hommes s'amuser entre eux avec leur petite bestiole et leurs épées. Lui préféra saluer l'Umbrienne poliment.

- Bonjour. Auriez-vous besoin d'autres mains pour votre petite expédition ?

Il gardait un oeil vers le duo en attendant la réponse de la femme. Tiens la situation semblait inversée maintenant, le guerrier, qui maintenait le voleur avec son épée, semblait en difficulté. Amusant. Mais rien sur Amadeus ne pouvait laisser voir ce qu'il pensait : un visage et une attitude tout à fait neutres. Il avait toujours l'air tranquille et simplement polie, rien de plus rien de moins.

[HRP] Je préfère préciser vu votre façon de jouer : hors de question de jouer à ma place mon personnage. Donc si pour x raisons on l'attaque, on lui parle, etc, on lui laisse la possibilité de répondre, on ne décide PAS pour lui, et on ne lui donne encore moins une expression qu'il n'a pas. Et on TENTE l'action, on laisse à l'autre joueur la liberté de valider la dite action ou de la contrer. Je vois mal par exemple Gordon laisser quelqu'un lui retirer son casque comme ça, tranquillement, sans réagir Wink

Merci bien ! [/HRP]

Fulenn posa ses longs doigts crispés sur ses hanches tout en levant les yeux au ciel. Devant elle se querellaient ses deux éventuels mercenaires, causant une lassitude extrême chez la jeune femme. La brune les observa se chamailler sans piper mot, se demandant s’il fallait se réjouir de leur ténacité et de leur dynamisme, ou si elle devait maudire le sort de lui envoyer pareils gamins.

*Je sens que la journée va être longue…*

Leur petite dispute cessa avec l’arrivée d’un nouvel homme, et le désir commun de se concentrer sur la proposition de l’assassin. Comprenant que c’était à elle d’intervenir, la demi-elfe posa ses doigts sur ses lèvres, tourmentée, et passa une main dans ses longs cheveux avant de s’exprimer. Avec un air ferme tout d’abord, la jeune femme se tourna vers l’homme généreux, et lui adressa avec un regard froid et plutôt dur :

-Je n’ai pas de leçon à te donner, j’imagine que tu es assez grand pour avoir tes propres convictions et développer ton propre sens critique… Quoique vos enfantillages pourraient me pousser à croire le contraire..Enfin passons. Ce que je veux dire, c’est que je n’ai pas besoin de justicier dans ce groupe. Ces gens sont pauvres, c’est un fait. Si tu veux vraiment les aider, ce n’est pas une poignée d’or qui va aider. Ton attitude est louable, mais tout de même naïve, reconnais-le.

Fulenn fit un pas en avant et se campa devant le petit voleur. Avec une voix plus rauque cette fois, la jeune femme planta ses yeux sombres dans les siens et continua avec une pointe d’agressivité :

-Quant à toi, qui es-tu pour dépouiller des pauvres ? Enfin merde, en les volant tu ruines ton honneur quoi… Je sais pas, j’ai pas envie de dire que c’est nul de voler des pauvres, mais quand même… Bref, fais attention à toi…. (elle marqua une pause) Je suis mal placée pour dispenser des cours de bonne conduite, je suis moi-même loin d’être irréprochable. Mais reprenez vous une seule fois la tête tous les deux, et je vous mange, c’est clair ?

La brune s’éloigna de quelques pas et adressa uniquement un hochement de tête à l’attention du dernier. Elle appréciait un peu de neutralité au sein du groupe, mais si elle savait par expérience que personne ne restait jamais neutre très longtemps. Et puis étant elle même véhémente dans ses opinions, l’umbrienne avait horreur des gens distants et froids. Pour elle, on était passionné, ou on ne durait pas. La jeune femme espérait ainsi que l’inconnu révélerait un peu de piment dans son jugement.

-Oublions ces présentations peu habituelles, et suivez moi dans un endroit plus approprié, j’ai quelques explications à vous fournir. Et un endroit aussi fréquenté est peu confortable et propice à une discussion d’affaire. La jeune femme fixa les deux interlocuteurs qui avaient eu un petit différent et ajouta :Je tiens à ce que vous vous comportiez comme des gens bien. Mais je n’ai aucun doute là-dessus, vous êtes des personnes admirables, n’est-ce pas ?

Fulenn leur adressa un grand sourire cynique et empressa le pas. Elle se doutait bien que son attitude énerverait les autres. Mais elle avait une façon d’être bien particulière, et avait la ferme intention de leur montrer qu’elle n’était pas n’importe-qui, et qu’ils lui devaient le respect. Après avoir été malmenée par l’imprudent voleur, la brune n’hésiterait pas à se montrer insupportable. Quoiqu’il en soit, ses pas la guidèrent bientôt à une auberge déserte dont le nom restera inconnu, la pancarte à l’entrée étant tellement noire de crasse qu’il était impossible d’en distinguer l’enseigne.

L’umbrienne salua le tavernier comateux avec un signe de tête, et adressa un signe injurieux aux deux seuls clients campés au bar, et qui la dévoraient d’un regard lubrique et globuleux. La gargotte était plutôt sale et pas très luxueuse. Mais plus que le confort, la boisson ou l’ambiance, dans ce genre d’établissement, c’était la discrétion qu’on achetait. Et bien qu’elle ait des goûts plus exigeants sur les endroits qu’elle fréquentait, Fulenn aimait cette taverne dans laquelle elle savait que ses conspirations ne s’ébruiteraient pas.

La jeune femme s’assit donc à une table et déplia un plan. Sur celui-ci figurait des indications sur une rue des hauts quartiers de Tenamas, et en plus précis se profilait les entrées et sorties d’une demeure visiblement imposante. Sortant un autre parchemin qu’elle posa à côté du premier, la demi-elfe laissa entrevoir l’intérieur du domaine et l’emplacement des gardes. Désignant une entrée et prenant une profonde inspiration, la brune lâcha dans un soupir :

-J’ai obtenu ceci grâce à des contacts bien placés, n’en demandez pas plus. C’est par là qu’on rentrera. Par contre, j’ai omis de préciser un détail de la mission qui risque de ne pas vous plaire…

Fulenn grimaca, appréhendant la réaction des autres. Respirant à nouveau pour garder son calme et se donner du courage, la brune enchaîna :

-Et bien c’est à dire que… j’ai été dépossédée de cette demeure qui m’appartient, comme je l’ai dit. Mais la jeune femme a usurpé mon identité et s’est approprié le manoir l’a comment dire…reconverti. En maison close en fait. Et pour tout vous dire euh… Le seul moyen d’y entrer serait en fait de nous mêler à la population quoi…

Joignant ses deux index avec embarras, la brune marqua une pause. Elle émit un claquement de langue anxieux et scruta désespérement ses pieds avant de poursuivre d’une seule traite :

-Ce qui signifie en fait que nous devons prendre l’apparence de courtisanes pour entrer… Voilà, c’est dit. Héhé, je suis sûre que vous n’allez pas me planter là hein… Mais non….

Fulenn leur adressa un pauvre sourire avant de s’agripper aux avant-bras des deux hommes juste à côté d’elle, les retenant ainsi sans trop y croire.

Gordon entendit l'umbrienne faire la morale aux deux adversaires. Il attendit qu'elle ait fini pour que le voleur relâches légèrement son emprise sur l'homme en armure. Gordon en profita alors pour tordre le bras de son ennemi et ainsi se libérer de l'étreinte de celui-ci. Il se releva rapidement et jeta un regard noir vers le voleur. Cependant, Gordon n'essaya pas de frapper l'umbrien, les avertissements de Fulenn l'en avait dissuadé. Il se contenta d'obéir et regarder le nouveau venu. Une grande cape lui cachait le visage. Il ignora les deux ennemis et salua l'umbrienne. Puis, il ajouta qu'il voulait aider la jeune femme. C'est là que Gordon se demanda quelque chose : ils avaient tous acceptés d'aider Fulenn, mais ils ne savait même pas pourquoi... L'harmonien s'apprêta à lui demander lorsqu'elle dit :

-Oublions ces présentations peu habituelles, et suivez moi dans un endroit plus approprié, j'ai quelques explications à vous fournir. Et un endroit aussi fréquenté est peu confortable et propice à une discussion d'affaire. La jeune femme fixa les deux interlocuteurs qui avaient eu un petit différent et ajouta : Je tiens à ce que vous vous comportiez comme des gens bien. Mais je n'ai aucun doute là-dessus, vous êtes des personnes admirables, n'est-ce pas ?

Gordon voulut répondre que ce n'était pas lui qui avait commencé, mais il préféra se taire. Il se contenta juste de suivre la femme à travers les rues, ruminant sa vengeance contre Nathael. En pas suffisamment de temps qu'il lui fallait pour élaborer un plan diabolique, ils furent arrivés devant une taverne.

L'intérieur, qui sentait l'alcool à plein nez, était mal entretenu et lugubre. Déçu du bar, Gordon garda ses commentaires pour lui, une fois de plus. Il suivit le petit groupe à une table et s'assit du côté opposé à Fulenn, à côté de laquelle s'étaient assis les deux autres hommes. L'umbrienne déplia une carte sur la table, puis une autre. L'armure profita de cet instant de pause pour faire semblant d'éternuer et donner un petit coup de pied dans le tibia de Nathael.

-Oh, excuse moi, je ne t'avais pas vu ! Tellement tu es insignifiant... S'empressa t'il de dire en jetant un autre regard empoisonné au voleur.

Fulenn sembla ignorer cet évennement. A moins qu'elle ne s'en soit pas rendue compte, tant elle était captivée par ses plans. Gordon retira ses pieds du dessous de la table, histoire de ne pas se retrouver avec un genoux cassé suite à un éternuement intempestif de Nathael, puis il écouta la jeune femme parler.

-J'ai obtenu ceci grâce à des contacts bien placés, n'en demandez pas plus. C'est par là qu'on rentrera. Par contre, j'ai omis de préciser un détail de la mission qui risque de ne pas vous plaire...

Gordon s'intéressa un peu plus à sa mission. Quelle était donc ce "détail" ? Il n'allait pas tarder à la savoir, même s'il se demandait s'il valait peut être mieux ne pas connaitre cette condition...

-Et bien c'est à dire que... j'ai été dépossédée de cette demeure qui m'appartient, comme je l'ai dit. Mais la jeune femme a usurpé mon identité et s'est approprié le manoir l'a comment dire...reconverti. En maison close en fait. Et pour tout vous dire euh... Le seul moyen d'y entrer serait en fait de nous mêler à la population quoi...

-Viens en au fait... Ajouta Gordon.

Son interlocutrice sembla hésiter à dévoiler son détail. Elle regarda ses pieds et déclara en un éclair :

-Ce qui signifie en fait que nous devons prendre l'apparence de courtisanes pour entrer... Voilà, c'est dit. Héhé, je suis sûre que vous n'allez pas me planter là hein... Mais non...

Elle s'agrippa aux deux bras les plus proches d'elle alors que l'harmonien essayait encore de décrypter le message de Fulenn. Il la regarda alors avec de grands yeux pendant un petit moment, puis éclata de rire, plus ou moins ironiquement. Il se demandait s'il fallait rire ou pleurer. Pourquoi ? Car c'était pour lui quelque chose d'impossible. Il attendit d'être complètement calmé et avoir repris son souffle et son sérieux pour parler.

-Je ne crois pas que ça va être possible. Une courtisane, c'est une belle femme, non ? Si tu savais... Je ne peux pas montrer mon visage. Ce travail n'est pas pour moi, que je sois déguisé, ou non. Désolé.

Gordon sortit de la taverne. Il faisait nuit et quelques gouttes de pluie tombaient dans les trous de son casque. Gordon poussa un soupir et résista à l'envie de craquer. Depuis plusieurs années, il n'avait plus montré son visage. Il n'en avait pas le courage. Il s'était entièrement dédié à l'aide des autres, enterrant ses souvenirs.

Soudain, il se rappela de quelque chose : il ne pouvait pas laisser le voleur partir, comme ça, sans s'être vengé. Il serrait trop satisfait... L'harmonien fit demi-tour et retourna à la table du petit groupe, plein de courage et d'espoir.

-J'accepte ! Je veux bien t'aider. Mais pas question de faire la courtisane.

Natael l'écouta lui faire la morale. Ce n'était pas ça qui ferait changer son comportement alors...
Il écoutait plus pour connaitre les convictions de la demoiselle, et vit qu'elle avait l'air d'hésiter à l'engueuler.
"Mon honneur va très bien, merci."
Il relacha son emprise sur le casqué, et se fit tordre le bras par celui-çi qui se dégagea. Heureusement, il n'avait rien. Il rengaina sa dague, n'aimant pas tuer de sang-froid.
-Oublions ces présentations peu habituelles, et suivez moi dans un endroit plus approprié, j’ai quelques explications à vous fournir. Et un endroit aussi fréquenté est peu confortable et propice à une discussion d’affaire. La jeune femme fixa les deux interlocuteurs qui avaient eu un petit différent et ajouta :Je tiens à ce que vous vous comportiez comme des gens bien. Mais je n’ai aucun doute là-dessus, vous êtes des personnes admirables, n’est-ce pas ?
"Je ne suis pas admirable, loin de là. Mais je sais rester discret. Et je préférerais être admiré plutôt qu'admirable..."
Il suivit les trois personnes jusqu'à une taverne, une taverne dégueulasse dans laquelle il ne serait jamais entré en temps normal.
Apparement, elle était déjà venu dans ces leiux, puisqu'elle se contenta d'injurier d'un geste les deux piliers de bars au fond, là où une personne normale les aurait attaqués.
Ils s'assirent, et elle leur montra deux cartes, l'une étant le zoom de l'autre.
Soudain, il sentit un choc contre sa jambe.
-Oh, excuse moi, je ne t'avais pas vu ! Tellement tu es insignifiant...
L'homme en armure lui jeta un regard de tueur. Natael, pas plus impresionné que ça, allongea sa jampe, posa son pied sur celui de son vis-à-vis et augmenta sa chaleur corporelle, juste assez pour lui brûler le coup-de-pied.
"Ce n'est pas grave..."
-J’ai obtenu ceci grâce à des contacts bien placés, n’en demandez pas plus. C’est par là qu’on rentrera. Par contre, j’ai omis de préciser un détail de la mission qui risque de ne pas vous plaire…
Un "détail" pas plaisant? Natael se pencha en avant pour observer la carte.
Elle lâcha rapidement en fixant le sol.
-Ce qui signifie en fait que nous devons prendre l'apparence de courtisanes pour entrer... Voilà, c'est dit. Héhé, je suis sûre que vous n'allez pas me planter là hein... Mais non...
Prendre l'apparence de?? Mais elle était folle!!Qui le prendrait pour une courtisane?? Déjà qu'il avait du mal à passer inaperçu dans son milieu social naturel, alors déguiséen femme...
Il sentit une pression sur son avant-bras. Apparement, elle avait réellement besoin d'eux...
Natael lui brûla la main, histoire qu'elle lui lâche le bras et vit son adversaire de tout àl'heure se lever.
-Je ne crois pas que ça va être possible. Une courtisane, c'est une belle femme, non ? Si tu savais... Je ne peux pas montrer mon visage. Ce travail n'est pas pour moi, que je sois déguisé, ou non. Désolé.
Et il partit. Natael était content.
"Toi, mademoiselle au nom inconnu. Je veux bien accepter de t'aider, car je n'ai rien d'autre à faire de toute façon. Mais qu'il soit bien clair que je ne me déguiserais en courtisane.Tout le monde se douterait de quelque chose. Si tu veux, je veux bien faire le client par contre, bien que ce ne soit pas dans mes habitudes..."
Et son nouvel ami, qu'il surnommerait "girouette démoniaque" revint.
-J'accepte ! Je veux bien t'aider. Mais pas question de faire la courtisane.
*Et mince!Il fallait qu'il change d'avis...*
Natael regarda le troisième homme, voulant connaitre son point de vue.
"Jeune femme, il va te falloir changer tes plans on dirait."
*Ca pourrait faire une rivalité assez intéréssante...*

Amadeus observait toujours la scène un peu en retrait, amusé. C'est qu'ils étaient mignons ces deux types, à se faire engueuler par la jolie fille. Le plus marrant, c'était qu'ils lui obéissaient réellement, prenant en compte ses paroles. Une sacrée femme qui arrivait à mater deux molosses, ce n'était pas si commun que ça, même à Tenamas. Un peu naïve cependant : elle essayait de donner un peu trop de leçons. Qui pourrait parvenir à faire changer la façon de travailler d'un voleur ? Et puis, c'était son droit après tout, il choisissait ses cibles comme il le souhaitait. Enfin bon, lui n'avait absolument rien à dire sur la question. Il se contenta d'attendre le départ, puis suivit tranquillement le groupe, sans un mot. Il était clair qu'il ne parlait pas souvent pour ne rien dire.

L'Harmonien gardait un oeil sur les deux autres hommes. Il trouvait très amusante cette tension entre eux. C'était clair qu'ils allaient se chercher des poux durant toute la mission. Bon, pour le moment ce n'était pas gênant, juste distrayant. Restait à voir s'ils allaient pouvoir mettre leur différent de côté une fois dans l'action et les ennuis. Amadeus n'en était pas certain, ce qui allait le faire redoubler de prudence pour son propre intérêt. On ne sait jamais. Une fois dans la taverne, il écouta attentivement la jolie fille, tout en regardant les plans qu'elle avait disposés sur une table. Une maison close ? Bien, et où était le problème ? Elle semblait gêner d'avouer quelque chose. Les deux autres hommes s'occupant de la hâter à répondre, lui ne dit rien.

Se déguiser en femme ? Quelle idée... qui sembla tout aussi saugrenue aux autres qu'à lui-même. Peut-être pas pour les mêmes raisons cela dit. Le casqué sembla refuser la mission finalement et sortit quelques minutes, avant de revenir pour accepter. Une raison particulière qui l'obligeait à participer ? Va savoir. Le voleur, lui, était tout de suite d'accord pour aider la jolie fille, mais pas pour jouer la courtisane. Il gagnait un point sur la chose : il serait plus logique qu'ils entrent en tant que clients plutôt que marchandise. Amadeus hocha la tête, tout à fait visible, la capuche de sa cape étant toujours dans son dos, et donc son visage dégagé. Mis à part quelques mèches noires, ses cheveux s'étant assombris à l'intérieur de la taverne.

- Je crains fort de ne pas avoir la carrure pour prétendre être une femme. Il me semble plus facile d'entrer en tant que client, comme le dit si bien ce voleur. À moins que cette maison close ait également des hommes à proposer à la clientèle ?

C'était plutôt rare, mais pas impossible. Surtout si l'établissement était luxueux et possédait une bonne réputation. Les femmes riches avides de sexe n'étaient pas difficiles à trouver à Tenamas. Amadeus observa la jolie fille, qui semblait craindre qu'ils l'abandonnent tous. Amusant cette façon qu'elle avait de paraître tantôt forte et tantôt faible. Indépendante et dépendante.

- Vous qui parliez de présentation, pourriez-vous nous donner un nom ? J'aime savoir pour qui je travaille. Le mien est Amadeus.

Il faut bien commencer quelque part.

Le râleur au casque fut le plus prompt à réagir. Il vociféra son refus avant de quitter la table et de s’en aller, boudeur. Fulenn avait certainement du le vexer… Mais enfin, les hommes avaient un sens tellement disproportionné de l’honneur que c’en devenait maladif. Se déguiser en femme n’était pas si dramatique que cela… Bon, peut-être que si.
Quoiqu’il en soit, la jeune femme se heurta peu après à la réponse tout aussi négative des deux compères restants.
Par ailleurs, une douleur cuisante commença à envahir sa main, de manière brusque et inattendue. C’était celle qui était posée sur l’avant-bras du voleur précipité, qu’elle tenait captif entre ses griffes. Le contact brûlant la força à retirer vivement ses doigts tout en laissant échapper un juron.

*Connard !*

L’umbrienne lui lança un regard noir avant de se concentrer sur les paroles du plus pondéré de ses trois compagnons. Ce-dernier l’invitait à se présenter, après avoir donné une alternative à son plan. Après tout, leur réaction commune était parfaitement compréhensible, et l’assassin en demandait certainement trop à des personnes qu’elle ne connaissait à peine. Après tout, il aurait été difficile de convaincre qui que ce soit, aussi proche soit-il. Mais le problème était tout de même justifié ; c’était une maison-close pour les femmes, justement. Certainement une des premières qui ait jamais existé à Tenamas. Fulenn serra le poing à cette idée, maudissant la petite garce qui lui avait volé son héritage… Car elle n’avait pas seulement dépensé ses revenus en robes et accessoires stupides, non, elle avait fait mieux : son affaire marchait à merveille, et c’est une petite fortune qu’elle amassait avec cette idée nouvelle.

-Calmez-vous messieurs, on ne va pas s’énerver pour rien, je vais m’expliquer. D'abord, je m'appelle Fulenn. Mon nom n'as pas d'importance, et mon passé ne vous intéresse pas. Je ne vous force à rien, et je suis ouverte à toute proposition. Fulenn croisa les bras sur sa poitrine avec un regard sombre destiné à réprimer tout jeu de mot ou rire déplacé, puis enchaîna. Le problème c’est que c’est un endroit réservé aux femmes. Donc par courtisane, j’entendais surtout… que vous vous montriez le plus aguicheur possible, ou mystérieux, je ne sais pas trop… Mais que vous vous fassiez remarquer pour entrer, et que vous improvisiez une fois à l’intérieur…

Fulenn tenait les mains jointes sous son visage, dans une posture inconsciente de prière. Elle se doutait bien que ces nouveaux alliés n’accepteraient sûrement pas… Après tout, il leur restait toujours la solution de tuer tout le monde dans le bordel, mais cette manière de faire les mènerait sûrement tous en prison. En soit, cette expérience désagréable ne dérangeait pas tellement la voleuse… Ce qui la faisait paniquer, c’était plutôt l’idée de passer des heures de captivité entourée des deux imbéciles se chamaillant. D’ailleurs ces petits malins se croyaient-ils discrets à se disputer sous la table ? Ils semblaient vraiment irrécupérables.
La jeune femme soupira avant d’ajouter :

-Vous aurez juste à vous comporter différemment le temps d’entrer. Moi je passerai par l’entrée principale, celle qu’utilisent les clientes. Et vous, vous vous dirigerez vers..les loges des artistes disons. La brune dissimula tant bien que mal un sourire cynique. Il était cocasse d’imaginer ces trois costauds habillés en tenue légère à murmurer des mots doux… Quant à moi, j’irai tranquillement là-haut et je demanderai à ce qu’on me présente trois jeunes correspondant à vos descriptions ! Et il ne reste plus qu’à espérer que vous n’ayez pas été choisi avant…

La demi-elfe se racla la gorge. Elle regarda tour à tour les deux ennemis avant d’ajouter avec une moue moqueuse :

-Et vous les amoureux, si vous voulez vous tripoter, vous n’êtes pas obligés de vous cacher sous la table… !

Fulenn attendit qu’ils réagissent et quand le calme fut revenu, elle expliqua qu’il faudrait ensuite s’introduire dans le bureau et trouver la pseudo-propriétaire, ainsi que l’acte de propriété de la demeure. Elle leur précisa entre deux esquisses de sourire qu’ils feraient mieux d’être convaincants dans leur rôle, et les motiva enfin par des phrases parfaitement impersonnelles et aussi peu crédibles que « Je crois en vous », ou « Vous pouvez le faire, vous n’êtes pas des cas désespérés. » La jeune femme espérait cette fois-ci qu’ils réagiraient de manière moins violente. Alors pour finir, elle redemanda à nouveau s’ils voulaient proposer un autre plan.

Gordon regarda Nathael avec une certaine satisfaction. Il allait suivre le groupe, rien que pour embêter le voleur, où qu'il aille, et aussi pour le fasse repérer une fois qu'il serait rentré dans la maison close. Et au passage, il gagnerait un peu d'argent et pourrait aider des personnes désespérées. Restait plus qu'à savoir comment il allait rentrer dans le château, et comme il l'avait précisé, pas question de retirer son casque et se montrer à tout le monde. Et puis, dans tous les cas, même déguisé en femme, s'il montrait son visage, les gardes ne le laisseraient pas entrer... Ils seraient trop effrayés.

Alors que Gordon réfléchissait à un autre plan, l'autre Harmonien se présenta et demanda le nom de la personne pour qui il travaillait. Elle dit son prénom ; Fulenn, et continua à parler de son plan. Gordon attendit qu'elle ait fini de parler pour donner lui aussi son prénom pour ceux que ca interessait.

-Moi c'est Gordon, se contenta-t-il de dire.

Fulenn, qui priait, leva la tête et s'adressa au groupe en détaillant la mission une fois qu'ils seraient dans le château.

*Elle est vraiment têtue... Elle n'a pas l'air de comprendre que je ne ferai pas ça,* se dit l'harmonien.

Gordon préféra l'ignorer lorsqu'elle dit que les deux amoureux se tripotaient et continua de réfléchir à un plan. Il se balançait sur sa chaise machinalement en buvant un verre d'eau lorsqu'une idée lui vint enfin. Il avait trouvé la solution depuis le début sans s'en rendre compte. Les deux pieds avant de sa chaise tapèrent bruyamment le sol lorsqu'il revint à lui. Malheureusement, son plan ne concernait que lui.

-Eh bien, pour moi, c'est tout bête. Même pas besoin de me déguiser ! Je n'ai qu'à me faire passer pour une garde, rien de plus simple. Je n'ai qu'à dire que j'ai mangé un peu trop de gâteau ! Dit-il en ricannant. Elles ne se rendront compte de rien et je pourrai rentrer et sortir de la maison close à ma guise !

Son armure n'allait surement pas être la même que celle des autres, mais il dirait qu'elle est sur mesure pour toute sa graisse... Musculeuse. Gordon recommença à se balancer et attendit les idées des autres.

-Toi, par contre, le voleur, tu pourrais te déguiser en femme, ça se verra pas. De plus ça t'irait très bien...

Natael entendit le prénom de son nouveau copain.
*Mouais...assez banal pour être vrai...*
La fille exposa son plan.
-Calmez-vous messieurs, on ne va pas s’énerver pour rien, je vais m’expliquer. D'abord, je m'appelle Fulenn. Mon nom n'as pas d'importance, et mon passé ne vous intéresse pas. Je ne vous force à rien, et je suis ouverte à toute proposition. Fulenn croisa les bras sur sa poitrine avec un regard sombre destiné à réprimer tout jeu de mot ou rire déplacé, puis enchaîna. Le problème c’est que c’est un endroit réservé aux femmes. Donc par courtisane, j’entendais surtout… que vous vous montriez le plus aguicheur possible, ou mystérieux, je ne sais pas trop… Mais que vous vous fassiez remarquer pour entrer, et que vous improvisiez une fois à l’intérieur…
"Moi c'est Natael."
Il l'aimait bien, elle était par contre un peu trop obstinée à son goût.
-Eh bien, pour moi, c'est tout bête. Même pas besoin de me déguiser ! Je n'ai qu'à me faire passer pour une garde, rien de plus simple. Je n'ai qu'à dire que j'ai mangé un peu trop de gâteau ! Dit-il en ricannant. Elles ne se rendront compte de rien et je pourrai rentrer et sortir de la maison close à ma guise !Toi, par contre, le voleur, tu pourrais te déguiser en femme, ça se verra pas. De plus ça t'irait très bien...
Natael soupira.
"Tes vannes ne serviront pas à nous permettre d'entrer.Sinon, ça pourrait marcher, Monsieur l'homme-de-fer.Et tu sais, je ne renoncerais pas à ma tenue pour être aguicheur.Elle offre l'avantage de masquer un signe distnctif qui, comme son nom l'indique, me distingue des autres. En temps normal, je n'aurais pas peur de le montrer, mais mon passé et les liens qui m'unissent encore à cet endroit me l'interdisent.Les gens d'içi gardent en mémoire beaucoup de choses..."soupira t-il, plongé dans ses souvenirs.Il se reprit"Mais j'entrerais. Je me débrouille toujours pour entrer. Une fenêtre, une cheminée, un trou quelconque, s'il y a un moyen d'entrer, je rentrerais.Je ne me ferais pas repérer non plus."dit-il pour couper court aux éventuelles objections de Fulenn.
Il lança un regard mauvais à Gordon, puis se tourna vers le troisième larron, savoir quel serait sa tactique, tout en gardant un oeil sur la jeune femme au cas où...
*Une rivalité, passe encore, mais si je me fais découvrir par sa faute, il va souffrir...*

Toujours aussi calme et tranquille, Amadeus écoutait les réponses des uns et des autres, réfléchissant. Une maison close réservée aux femmes donc. Mais cela ne changeait rien, même en le voulant il était bien incapable de passer pour une femme, trop musclé et masculin pour ça. Même les femmes baraquées étaient un minimum plus féminines que lui. Par contre, jouer au charmeur pour se retrouver du côté des employés... ça, il pouvait. C'était rare qu'il drague, la plupart des femmes étant superficielles et peu intéressantes, mais il savait qu'il avait facilement du succès. Ca pourrait servir pour une fois.

L'Harmonien hocha la tête légèrement, prenant notes des directives. Entrer, rejoindre la loge des employés, s'arranger pour récupérer Fulenn en cliente. Ca ne devrait pas être difficile pour lui. Tant que personne d'autre ne le réclamait. Les deux autres refusaient toujours de jouer le jeu apparemment. Mais l'idée du dénommé Gordon n'était pas forcément mauvaise, à condition que personne ne le soupçonne de préparer un sale coup. S'il jouait bien la comédie, il pourrait se faire passer pour un nouveau garde. Quant au voleur... s'il arrivait à être assez direct, il pourrait entrer. Mais une fois dans la place, saurait-il bien se dissimuler ? Ca restait à prouver.

Enfin bon, rien n'empêchait Amadeus de nier avoir un lien avec celui qui se ferait prendre. Rien ne les reliait vraiment après tout.

- Je n'aurais aucun mal à entrer. Quant à être choisi, je ferais de mon mieux pour l'éviter. Mais si ça arrive, je saurais m'arranger et vous rejoindrais.

Ce ne serait pas difficile de régler le problème d'une cliente. Ce serait même intéressant de s'en occuper avant d'enchaîner. Mais à sa façon personnelle, qui risquait de ne pas plaire, encore que... il y a des tordus et tordues partout.

- Pouvons-nous y aller maintenant ?

Amadeus se contentait d'écouter sans rien dire, plus ou moins attentif. Son esprit était ailleurs subitement. Une envie bizarre, lointaine, ancienne peut-être, qui lui revenait. Et qui était bien plus attirante que ce petit jeu avec cette Fulenn et ces deux gugusses, même s'ils étaient très amusants, il fallait bien l'avouer. L'Harmonien se leva en laissant tout ce petit monde papoter et s'étira un instant le dos, avant de leur répondre.

- Navré, mais votre histoire ne m'intéresse plus. Amusez-vous bien.

Tout simplement. Que pourraient-ils comprendre de toute façon ? Rien du tout. Il avait sa manière d'agir, très aléatoire certes, mais logique quand on la comprenait. De plus, il n'avait pas besoin d'être compris par les autres. Seules comptaient ses actions et ses envies. Égoïste ? Tout à fait. Il s'éloigna du groupe pour ressortir dans les ruelles en baillant un peu. Voyons, où devait-il aller hum... tiens par ici, ça serait très bien.

[HRP]Désolé, je dois quitter le RP pour diverses raisons. Bon jeu à vous et vous trucidez pas entre vous ! xD[/HRP]

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