Du Marais À la Ville (Libre)

Du haut d'un arbre, Syria contemplait une nuée d'insecte quelque branche au-dessous d'elle. À l'intérieur de cette jungle d'Harmonia, la jeune insectivore avait réellement trouvé son bonheur. Tout au travers de cette dense forêt, elle avait trouvé des insecte de toute les couleurs et de toute les taille. Elle avait même trouvé un endroit ou les termites entreposaient leur larve en attente qu'ils deviennent de véritables insectes. Elle n'avait qu'à tendre la main et elle pourrait se soûler toute la nuit! De plus, en parcourant la jungle, elle était tombé sur un petit marais. Quoi de plus beau! Même si sa dernière expérience dans un marais avait été désastreuse, la jeune adolescente ne pouvait s'empêcher de se sentir protégé, bien reposé sur une branche dans l'un de ses nombreux arbres tropicaux avec autant de nourriture à porté de main.

Mais elle se souvenait de son désir premier de retrouvé les humains dont lui avait parlé son mentor. Pouvait-elle vraiment resté toute sa vie durant dans cette jungle paradisiaque, à souffrir d'un sérieux embonpoint ou d'ennui? Son estomac lui disait oui, mais sa tête et son cœur le contredisait. Malgré toutes ces contestations, Syria restait perché en haut de son arbre. Après tout, elle le méritait. Elle avait été maltraité toute sa jeunesse, on avait tué ses parents par sa faute, ensuite elle avait du assisté à la mort inévitable du seul être n'ayant aucune parenté avec elle qui avait su l'accepté. À la suite de cette disparition, elle avait été obligé de s'exiler une nouvelle fois au travers d'une froide montagne, d'une plaine inhospitalière avant de tombé sur son petit paradis. Depuis ce temps, elle en profitait.

Elle se disait bien qu'elle devrait rejoindre un jour ou l'autre la ville qui portait le nom charmant d'Équillios, mais elle se voyait dans l'incapacité de la rejoindre puisqu'elle ignorait totalement ou la trouver. Elle rigola un moment à cette pensée. Son mentor lui avait tout enseigné, de l'Histoire d'Équillios jusqu'à la façon dont était construite chaque maison de la ville. Pourtant, coté géographique, il n'avait rien mentionné. La mort le rattrapa bien avant. Syria reporta son attention sur la nuée qui avait attirée son attention plus tôt avant de bondir, bouche grande ouverte. Elle en goba une dizaine avant de se rattraper souplement sur une branche plus basse. L'adolescente tua ses conquête de quelque coups de dents avant de les savourer et d'avaler. Au moins, tapi dans ce marais inhabité de toute existence totalement humaine, elle pouvait laissé libre cours à ses tendances plus... étrange que la norme.

Mais malgré tout les avantages que lui procurait la jungle et son marais, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir les affres de la solitude. Elle n'avait parler à personne depuis des semaines et elle sentait que la folie la guettait. Soudain, alors que toutes ses pensées tourbillonnaient dans son esprit, un petit bruit se fit entendre dans une lointaine ramure. Intriguée, la jeune hybride descendit de quelque branches et, au moment même ou elle se réceptionnait miraculeusement sur une nouvelle branche, un scarabée vert énorme sortit de sa cachette. Apeuré par la présence de la jeune fille, l'insecte s'envola loin d'elle avec l'espérance de lui échapper. Malheureusement pour lui, Syria sentait déjà son estomac gronder de bonheur face à ce délicieux repas qui lui était promis. Mettant toute sa rapidité et sa vélocité de libellule à son service, l'adolescente se mit à pourchasser sa victime. Étrangement, la jeune fille ne parvenait pas à prendre l'avantage sur la bestiole qui se faufilait au travers de petit conduit alors qu'elle devait faire de grand détour. Toujours plus concentré sur la poursuite, Syria mettait toute sa concentration sur son repas futur, sautillant de branche en branche avec une habilité qui lui était rarement commune. Elle ne voyait plus le paysage, simplement le scarabée qui la narguait quelque mètre plus loin avec ses ailes tendres et croquantes qui lui restait inaccessible. Soudain, le scarabée disparut au détour d'un tronc d'arbre gigantesque et Syria accéléra encore pour le rattraper. Contournant avec facilité l'obstacle végétal, Syria baissa les yeux une fraction de seconde pour bien se placer sur une branche pour se donner une propulsion et... frappa un arbre de plein fouet.

Syria dégringola de son perchoir à une vitesse effarante, plusieurs branche la heurtant dans des endroits sensibles comme son dos, ou logeait ses pauvres ailes simplement protégé par le survêtement dont était revêtit la jeune fille. Soudainement, les branches se firent plus rare et la jeune fille tomba dans l'eau vaseuse du marais. Assommée, Syria ne pensait même pas à remonter à la surface tellement son corps et surtout son dos lui faisait un mal de chien. Tout doucement, elle s'enlisait dans l'eau verdâtre contemplant les reflets du soleil au travers de ce vitrail liquide...

Le feu grégeois... On en avait parlé à Tanya il y a peu, enfin, elle avait volée la recette à son inventeur. Comme on pouvait s'en douter, Miss Jsaad avait immédiatement décidée de s'en fabriquer elle même pour son navire, cependant il lui fallait de la naphte et jusqu'ici, on ne lui avait parlé que des marais pour trouver cette étrange matière noire inflammable à souhait. Elle se retrouvait donc une fois de plus dans ces lieux honnis, remplit de bestioles qu'elles ne pouvaient pas supporter. D'une humeur encore plus mauvaise qu'à son habitude, elle fumait sa pipe pour repousser les gêneurs, imitée par la dizaine de forbans qui l'accompagnait.

Tous armés de sabre courbés, il se frayait un chemin à grand coup de moulinet de leurs armes, balayant les branches qui leurs barraient la route sans faire de manières. Ils n'étaient pas ici pour contempler les lieux et tous préféraient en finir vite, avant que la Capitaine ne deviennent vraiment agressive. Finalement, ils se retrouvèrent face à une étendu d'eau. Elle n'était certes pas profonde mais tous craignaient les dangers qu'on ne pouvait pas y voir. Tanya n'hésita pas, elle, remontant ses bottes, elle alla dans l'eau qui lui atteignait les cuisses. Les autres finirent par la rejoindre et Miss Jsaad sentit quelque chose lui effleurer les cuisses, ce ne pouvait être qu'un serpent mais ce léger petit contact termina de massacrer le peu de bonne humeur qu'il restait en elle.

Une aura noire l'entoura et l'eau se mit à traverser ses jambes comme si elle n’existait plus. Cependant on pouvait bien la voir, nimbée de son armure noire. Sa pipe avait retrouvée sa place dans sa poche, aussi un moustique tenta sa chance. Le malheureux fut brulé et tomba à l'eau lorsqu'il toucha la pirate, une mort douloureuse pour une si petite faute...

En plus de toutes ses gênes, il fallait que le groupe fasse attention aux trous présent dans l'eau, dans lequel un homme pourrait bien vite disparaitre, surtout qu'ils étaient chargés de lourds tonneaux pour récupérer leur tribu. Leur plus gros soucis était qu'ils avançaient à l'aveugle, n'ayant aucune idée de l'endroit exact où trouver la naphte. Trop pressée, Tanya avait prit le cap du marais dès qu'elle eu prit connaissance de la recette et de là où trouver les composants. Alors qu'elle allait râler pour des faits qui étaient entièrement de sa faute, rappelons le, une chose peu commune se passa. Traversant les arbres devant le groupe, une jeune fille, encore plus petite que Tanya et son mètre soixante trois, passa comme une flèche avant de se prendre une arbre, plusieurs branches et tomber à l'eau. Ayant aperçu des ailes, Miss Jsaad nota tout de suite qu'elle n'était pas humaine, malgré sa mauvaise humeur, elle rappela sa magie noire, jeta son chapeau à l'un de ses hommes ,qui lâcha tout pour être sûr de ne pas le laisser tomber, puis elle plongea dans le trou d'eau dans lequel l'étrangère avait disparu. Ne pouvant rien voir dans ce liquide sombre, la Capitaine chercha du bout des doigts autour d'elle jusqu'à sentir un tissu, qu'elle attrapa pour remonter l'être ailé.

Habituée à plonger longtemps, la pirate n'eut même pas besoin de reprendre son souffle. Ses hommes avaient posés leurs tonneaux pour l'aider à sortir de la vase avec le petit être mais Tanya la gardait fermement en main. D'un geste sec, elle poussa ses cheveux trempés loin de ses yeux et lança ses ordres.

"Trouvez moi un endroit avec un peu de terre, allumez un feu et montez le camp, vite."

Si elle ne ressentait pas vraiment de compassion pour les gens, Miss Jsaad n'allait pas regarder une petite fille se noyer, surtout quand celle ci pouvait surement l'aider en retour. Continuant de la porter, elle gagna un endroit où le sol était fait de terre et non de vase et se mit en tailleur près du feu en gardant la demoiselle dans les bras. Elle ne semblait pas avoir commencée à se noyer, surement était elle évanouie, du moins, Tanya l'espérait, personne n'était médecin ici. Secouant doucement la demoiselle pour la réveiller, elle murmurait.

"Mademoiselle?"

Alors qu'elle avait fermée les yeux depuis à peine quelque seconde, Syria sentit qu'on la remontait. Crevant la surface une nouvelle fois, la jeune hybride ne tenta même pas d'ouvrir les yeux tant son corps et sa tête était douloureuse. En fait, tout semblait n'être que douleur. Syria se sentait incapable de réfléchir, ni même de bouger, cependant elle restait consciente de ce qui l'entourait ainsi que de la douleur qui parcourait son dos et sa tête. Une fois hors de l'eau, elle entendit son sauveur, ou plutôt sa sauveuse, dictée des ordres à d'autre personnes. Celles-ci s'empressèrent de lui obéirent, causant un vacarme qui semblait énorme aux oreilles de l'adolescente. Puis, la femme se remit en mouvement, chaque pas occasionnant une nouvelles douleurs au niveau du dos ou des ailes de l'inconsciente. Enfin, l'inconnue s'arrêta et commença tout doucement à la secouer.
"Mademoiselle?"
Faisant un effort qui lui semblait surhumain, Syria rouvrit les yeux et reprit véritablement conscience avec le monde extérieur. Au-dessus d'elle se trouvait une femme, visiblement une pirate, dont les cheveux et l'habit dégoulinait d'eau. Toutes douleurs oubliées, Syria se redressa, manquant de peu de heurter l'inconnue, avant de se mettre à ramper sur ses coudes loin de cette dernière. Dans sa tête, c'était la confusion total. C'était la première fois qu'elle rencontrait un autre être vivant depuis des semaines et la dernière personne avec qui elle avait parlé avait été son mentor et elle n'avait jamais réellement appris la façon de se conduire en société. Elle se souvenait que chez elle, dans son petit village d'Hybrides, il était coutume de se mordiller pour se saluer. Fallait-elle quelle agisse ainsi? Lorgnant du coté de l'arme que la pirate portait, Syria décida qu'il valait peut-être mieux ne pas essayer. Puis, elle vit un mouvement furtif un peu pus loin et l'adolescente se rendit soudainement compte qu'elles n'étaient pas les seules sur le petit îlot de terre et qu'une dizaine d'homme s'affairait à faire un campement. Syria fit le cheminement dans sa tête et comprit qu'il s'agissait sans doute des personnes auquel la pirate avait donné des ordres après être sortit de l'eau. Syria ne put s'empêcher de penser que la femme devait être rudement forte pour pouvoir faire obéir autant d'homme, des pirates rien de moins! Puis, se rendant compte de ses manières plus que lacunaires, Syria retourna son attention vers la chef.
''Merci...''
Le mot avait été faible, mais elle avait réussi à le dire. Puis, pour faire honneur à la femme qui venait de la sauver, elle esquissa une révérence maladroite qui ne fit que réveiller de nouveau le mal de dos dont la jeune fille s'était pourvu à la suite de sa chute. Malgré elle, les larmes lui vinrent aux yeux et elle commença délicatement à se masser le dos. Il n'y avait apparemment rien de casser, mais elle se mériterait surement quelque belles ecchymoses ici et là. Miraculeusement, ses ailes semblaient avoir survécu aux nombreux impacts et l'adolescente était toujours capable de les faire bougé. Puis, Syria se rendit compte que ses ailes étaient à découvert puisque le survêtement qu'elle portait s'était déchiré durant la chute et que tous ceux qui l'entouraient les avaient déjà certainement remarqué.

Devenant livide comme un drap, Syria recacha ses ailes avec les morceaux de tissu survivants, avant reculer de nouveau de quelque pas. Venait-elle de faire une bourde? Elle se souvenait parfaitement du comportement de ses compères lorsqu'elle était jeune et elle se souvenait parfaitement de toute les injures qui lui avait été destiné et surtout de la mort de ses parents qui avaient été assassiné par sa faute. Ayant atteint la fin de l'îlot de terre, Syria cessa de reculer et se mit à lorgner les armes des matelots ainsi que de la pirate. Elle était seule et elle n'avait qu'une rapière qui avait heureusement elle aussi résister à sa chute de l'arbre tandis qu'ils étaient un peu plus qu'une dizaine accompagné d'une femme qui semblait être loin d'être faible. Tremblant de tout ses membres, tant par froid que par peur, Syria se mit à fixer la troupe, attendant avec patience le moindre de leur mouvement.

Tanya fut satisfaite de voir que la demoiselle qu'elle avait repêchée ouvrait les yeux. Cependant, elle fut un peu surprise de voir que celle ci semblait avoir peur, elle n'avait pourtant pas prit un air agressif. Curieuse et un peu septique, elle la regarda reculer en rampant presque, puis l'être ailée la regarda avec des grands yeux, comme si elle cherchait ce qu'elle devait faire ou dire. L'un des hommes de Tanya s'approcha un peu pour voir ce qu'il ce passait, causant encore plus de peur chez la petite fée qui ne devait pas voir du monde très souvent, encore moins des types avec des têtes comme ça... Finalement, elle sembla se ressaisir un peu, et lança juste un petit mot de remerciement. Elle paraissait tout de même un peu blessée, puisqu'une simple révérence sembla la faire souffrir. La Capitaine était prête à aller l'aider, elle ressentait une certaine sympathie pour la curieuse demoiselle volante et un peu maladroite.

Elle tenta finalement de cacher ses ailes, reculant, à nouveau effrayée, comme si elle avait peur de les montrer. Sourcils froncées, Tanya ne comprenait rien au comportement de l'étrangère mais n'osait pas la brusquer. Finalement, elle s'arrêta au bord de l'îlot, peut être prête à fuir, ce qui risquait d'être dur avec des ailes trempées et pleines de vases, elle risquait surtout de tomber stupidement à l'eau... Miss Jsaad fit signe à ses gars de retourner au campement pour la laisser avec la jeune fille, dont elle s'approcha prudemment en levant ses mains vides pour lui faire comprendre qu'elle ne lui voulait pas de mal.

"Derien, demoiselle volante. Ne soit pas effrayée comme ça, même si ils ont des sales tête, ce sont des bons gars. Vient plutôt au bord du feu te réchauffer un peu, on utilisera l'eau des tonneaux pour se laver ensuite et on mangera un bout, ok? On te veux pas de mal, on est juste perdu dans cette jungle à chercher de la naphte, je me suis dis que tu pourrais peut être nous aider? C'est un liquide noir ne sentant pas très bon et qui fait de belles flammes si on le chauffe trop."

Elle parlait sur un ton calme, un peu avenant, un léger sourire aux lèvres. Ce n'était pas vraiment dans ses habitudes d'être aimable mais elle sentait bien que l'étrangère avait peur et elle ne voulait pas perdre une aide précieuse pour trouver ce qu'elle convoitait. Approchant lentement de l'étrangère, elle la prit avec douceur par la main, l'amena au bord du feu et demanda une couverture, qu'elle utilisa pour recouvrir presque entièrement l'être volant. Prenant une bouteille de rhum dont elle bu une gorgée, elle la tendit ensuite à la fée.

"J'ai ça, ou de l'eau si tu préfère. Mais dit moi, comment t'appel tu?"

Alors qu'elle fixait intensément le moindre des mouvements de la petite troupe de pirate, Syria entendit leur chef lui parler doucement, chose qui semblait d'être loin de ses habitudes. Détournant son regard des inconnus, Syria reporta son attention vers sa sauveuse qui continuait de lui parler, lui offrant entre autre nourriture et eau. Syria ne doutait pas un instant qu'un bon bain lui ferait du bien après toute la crasse qu'elle avait accumulé dans le marais, mais pour ce qui était de la nourriture, jamais! Après avoir vu son mentor mangé ce qu'il appelait de l'agneau, l'adolescente n'avait eu qu'envie de vomir. Comment pouvait-il faire pour manger des créatures aussi mignonnes et inoffensives? Elle préférait de loin les insectes. Un soupir lui échappa lorsqu'elle repensa au repas qui lui avait échappé...Elle reporta toute sa concentration sur la capitaine qui avait avancé de quelque pas, désarmée. Syria se rendit alors compte qu'elle n'avait pas à avoir peur, mais qu'elle devrait être plutôt être heureuse que la providence lui soit tombée sur la tête ainsi.

Depuis plusieurs jours ,elle se morfondait seule dans le bois, se demandant ou pouvait se trouver la grande Équillios où tous étaient accepté. Si ces gens venaient de là-bas, elle n'aurait rien à craindre d'eux et pourrait peut-être allée jusqu'à leur demandé de l'aide... Tout son courage revenu d,un cou, la femme libellule relâcha sa garde et adopta une position plus décontracte. Elle avança même un peu, à la fois pour donné Bonne impression que pour se réchauffer un peu. Puis, la capitaine des pirates se mit à lui parler de la naphte. Étrangement, cela lui disait quelque chose. Elle était certaine d'avoir vu son ancien compagnon en utiliser pour raviver le feu lors des froides soirées d'hiver. Ce produit avait une odeur... qui lui était très particulière... En fait, se remémorant la dite odeur, la jeune hybride se rappela de l'avoir déjà senti alors qu'elle parcourait le marais. Mais où était-ce donc? Elle devait s'en rappeler, parce que si elle détenait l'information et qu'elle aidait la pirate et ses compagnons, peut-être qu'à leur tour ils l'aideraient à trouver son chemin. Au bout de quelque secondes de réflexion, Syria tressaillit. Mais oui! Ce n'était pas bien loin, peut-être deux ou trois milles plus loin dans la forêt. Elle se souvenait même d'avoir penser, alors qu'elle traversait la petite étendu boueuse malodorante, que l'odeur ferait une bonne protection contre les prédateurs. Fière de s'être souvenu de cette information désormais capitale, Syria fit un grand sourire. Au même moment, la capitaine reprenait la discussion en lui tendant une bouteille à l'aspect un peu douteuse.

"J'ai ça, ou de l'eau si tu préfère. Mais dit moi, comment t'appel tu?"

Voulant faire bonne mesure, Syria la prit et en but une grande traite, oubliant que tous ce qui était humain la dégoutait. À la mesure que l'alcool descendait dans son gosier, la jeune hybride avait l'impression que des langues de feu tentaient de l'étouffer. Mais ce n'était pas tout! Ce liquide avait réellement un gout horrible! Infecte était un mot trop gentil pour le décrire. À son gout, c'était à la fois acide, sûr et salée. Elle avait l'impression d'avoir avalée du venin de scorpion. Pendant un instant, Syria fut convaincu que cela avait été le cas et qu'elle allait mourir, mais elle se souvint alors que la capitaine en avait aussi bu. Tentant tout ce qu'elle pouvait pour cacher son dégoût, Syria tenta de sourire de nouveau, un sourire qui devait ressembler plus à un rictus qu'à une véritable preuve de joie. Répondant enfin à la question, Syria tenta de rendre sa voix la plus convaincante possible.
''Je me nomme Syria Rubens et je souhaiterai faire un marché avec vous. Votre naphte contre une information...Mais ne vous inquiétez pas, je vous demanderais juste de me conduire, puisque je suis totalement inapte pour me situer en ce pays, jusqu'à Équillios. Acceptez-vous? Et puisque nous ferons probablement route ensemble pendant quelque jours, pourrais-je savoir votre nom?''

Syria étouffa un petit rire. Parler de façon si cérémonieuse faisait tellement prétentieux, mais elle croyait s'en être tout de même bien sortit, pour un premier dialogue avec une inconnue... Regardant la capitaine dans les yeux pour la première fois, l'adolescente esquissa un nouveau sourire pour inciter la capitaine à lui répondre.

Ce n'était pas ma première venue dans cette jungle. Je me souvenais de cet endroit comme si c'était hier que s'était déroulé cette première fois. Non, même il y a quelques minutes. Même, cette sensation était revenue faire frissonner mon dos. C'était bien là, à mes souvenirs où à mes âges de folie, je venais de tuer une personne innocente qui n'avait rien demandé.
Hmm, est-ce nécessaire de mentir à ce sujet-là ?
En fait, si, elle avait demandé quelque chose. La Mort avec le prix « Extrême souffrance ». Elle s'en voulait d'avoir fait un crime auquel elle ne voudrait jamais avouer et que ce secret repose dans sa tombe avec elle. Évidemment, à mes débuts du métier, je n'avais jamais entendu parler de cette phrase.

Le client est roi.

Cette règle fondamentale, que je n'ai jamais voulu mettre en place, je ne l'avais jamais entendu. Je refusais toute tentative de meurtre, même volontaire. Enfin, ce serait plus du suicide mais elle ne voulait pas que cela soit comme ça, qu'elle soit considérée comme une lâche devant les autres. Cette attitude me donnait envie de vomir mais il n'y avait pas que ça. C'était sa conception de la vie qui me donnait envie de la faire disparaître de la réalité. Je me souvenais encore de son cadavre, plus exactement de son visage. Des yeux bleus vides dont une coulait une larme. Une expression des plus tristes. Quant à moi, je riais comme si j'étais saoule et que je venais de faire une petite folie.

Enfin, là n'était pas le plus important. Notre histoire, maintenant.

J'étais en train de dormir tranquillement sur un arbre. Jusqu'à qu'une mouche vienne avec son bourdonnement incessant. Je faisais mine de la faire partie jusqu'à que je la tuais en serrant ma main pour l'écraser.

« Ci gît, mouche perturbant essayant d'attirer mon attention et a réussi sans comprendre les conséquences... »

Je m'étirais, frottais mes yeux. Au moins, ce réveil n'était pas des plus perturbants par rapport aux autres jours. Je sautais branche par branche juste pour amusement. Puis j'eus une idée en voyant les lianes. Je souris rien qu'à cette idée. Je pris de l'élan et je cris :

« GERONIMOOOOOOOOOOOOÏOÏOÏOOOOOOOOOOOOOOOO !! »

Avant de partir vers une liane et ainsi me balancer. Sauf qu'aussitôt que j'avais pris cette corde naturelle, je tombai dans les marais... Et oui, apparemment, les lianes, c'est planté sur le sol. Je vous détruis un rêve d'enfance.

Encore, je ne m'étais pas habillé en blanc mais bon...C'était déjà salissant et en plus cela avait une odeur infâme. Bah, tant pis, je vais pas me plaindre, faut que j'assume, pensai-je. J'essayais de me relever et ainsi me remettre sur les branches. Ainsi, je pourrais être caché et ne pas être aperçue des autres. J'adorais faire comme ça, c'est amusant de voir les cibles bouger de partout, devenir paranoïaque. Cela permet un peu d'étudier l'instinct humain et animal à la fois.

Je voyais ensuite quelqu'un essayant de se débattre d'un bandit. Ce dernier était déguisé de façon ridicule et d'un cliché incroyable. Limite, on se demandait s'il n'était pas une caricature rien qu'à voir le bandana attaché sur sa tête, le bandeau sur les yeux... Aucune originalité. Autant lui donner une leçon de vol. Je me précipitais vers lui pour lui asséner un coup de poing sur la figure et ainsi l'assommer en le cognant sur un arbre et je descendais avec lui dans la flotte... L'eau n'était pas très profonde alors cela ne risquait pas de le tuer. J'étais devant la victime de ce vol.

« Et voilà, spectacle terminé. Vous me donnez quoi comme note ? »

Et aussitôt, il partit vers une direction. Il avait un crochet à la place d'une main. C'était la seule chose auquel j'avais remarqué d'étrange. J'affichais un visage complètement surpris puis mécontent. « Eh bien, il aurait pu me remercier ! », dis-je avec un ton assez exigeant. Puis je décidais par pur amusement de le suivre à travers les branches. A un moment, il courait vers un campement. Curieux, je décidais de voir tout le campement. Et un groupe m'avait interpellé. Il s'agissait de deux personnes, certainement de chromosomes XX. Les deux étaient spéciales. Tandis que l'une semblait cacher quelque chose sur son dos un peu inquiète, l'autre semblait avoir une fière allure.

Le temps passé, je voyais que ces deux-là commençaient à bien s'entendre. J'essayais d'approcher ma tête, curieuse de leur conversation, jusqu'à qu'une branche décida de faire du bruit et de se briser et donc tomber.

*Aie !*

Alors qu'elle attendait patiemment la réponse de son interlocutrice, Syria entendit soudainement une branche se brisée. Croyant que c'était un oiseau quelconque ou même à la limite un soldat maladroit qui s'était empêtré dans une branche qui avait fait ce bruit, l'adolescente ne s'en préoccupa pas et reporta son attention vers la pirate. Pourtant, un murmure stupéfait dans les rangs des pirates lui fit de nouveau détournée son attention. Un de ceux-là semblait particulièrement essoufflé et il gesticulait beaucoup, balançant de droite à gauche le crochet qui lui servait de main. Inquiète et loin d'être rassuré par cette nervosité plus que suspecte, Syria se redressa agilement sur ses pieds avant de s'approcher furtivement pour savoir ce qui se passait. Remuant l'air de ses bras à-qui-mieux-mieux, le pirate au crochet contait avec passion une aventure qui semblait lui être arrivé:
« ... J'en étais là avec cette parodie de pirate, lorsque tout à coup, comme surgit de nul part, une Selkie m'est apparue! Oui, oui ! Je jure sur la tête de notre capitaine qu'une Selkie m'a bel et bien sauvé la vie! »
Abasourdis, les autres regardaient le manchot comme s'il délirait. Puis, après un silence de quelque seconde, l'un des suspicieux se décida bien à reprendre la parole.
« Tu es bien certain de ne pas t'être trop soûler avec le rhum? Une vraie de vraie Selkie? Une femme phoque? Tu délires!
Pointant son crochet sous le nez de son contradicteur, le pirate haussa légèrement le ton.
« Ahhh ouais? J'ai abusé du rhum dis-tu? J'vais te le dire qui as abusé du rhum!(Soudain, il se calma, rebaissa son arme et haussa les épaules avant de recommencer avec un ton nonchalant)... Et puis, avec l'odeur qu'elle dégageait, je suis certain qu'il s'agissait bien d'une femme phoque... »
Rigolant un peu après cette dernière phrase, les pirates se détendirent un peu plus et la tension qui avait été occasionné par l'écart des deux matelots redescendit d'un cran. Pourtant, celui qui avait été menacé par le manchot n'en démordait pas et continua à contester son collègue marin.
« Ouais, c'est facile à dire ça! Tout pu dans ce marais! Tu as peut-être tout simplement senti ton haleine putride de soûlon tandis que tu somnolais par terre! »
Son sourire se transformant rapidement en rictus, le manchot leva son poing de chair et sauta sur son camarade. Immédiatement, une cohorte de pirate s'attroupa autour des combattants et se mirent à miser sur l'un ou l'autre des deux concurrents. Échappant de justesse à toute cette activité, Syria se mit à marcher vers quelque arbres un peu en retrait. Est-ce que cela se pouvait? Y avait-il réellement dans les environs une créatures semblables à elle, une hybride entre un humain et une autre créature? Énervée, la femme libellule souriait tout seule dans son coin tout en faisant virevolter ses ailes dans son dos pour les faire sécher. Puis, il lui sembla entendre une respiration. Portant son regard vers la forêt, Syria sonda l'amas végétal en recherche d'une âme qui vive. Avait-t-elle rêvé? Non, elle était sur d'avoir entendu quelqu'un respirer. Pouvait-il s'agir de la Selkie? Curieuse, Syria commença à s'avancer dans la forêt, cherchant le moindre mouvement furtif dans cette constante pénombre.

Lorsque la petite fée gouta le rhum, Tanya n'eut aucun mal à voir que celle ci ne devait jamais avoir bu une goutte d'alcool. Sa tête surprise et dégoutée manqua de la faire rire mais elle resta de marbre, jusqu'à ce que celle ci s'en remette et lui réponde finalement. Equillios... Cette ville n'était pas vraiment sur la route de la Capitaine mais elle savait y aller. Elle préférait cette offre à beaucoup d'autres qui lui aurait coutée de l'or, donc, elle conduirait l'être volant jusqu'à la capitale du monde d'Équilibre si celle ci lui permettait de trouver la naphte. Pensive, elle ne faisait pas vraiment attention aux alentours et à l'étrangère. Alors que Miss Jsaad allait répondre, Syria sembla entendre quelque chose, puis regarda les hommes de l'Aigle d'Onyx qui semblait bien agités et attirer le regard de son interlocutrice.

Elle soupira légèrement en voyant la fée partir, puis se releva à son tour, tendant l'oreille pour écouter l'histoire du pirate au crochet tout en bourrant sa pipe, qu'elle alluma avant de tirer quelques bouffées. La fée s'éloigna mais Tanya n'y prêta pas attention, après tout, elle avait l'une et l'autre besoin de s'aider et Syria n'était pas sa prisonnière, elle pouvait bien faire ce qui lui chantait. Miss Jsaad était en revanche attentive à ce qu'il se passait parmi les siens. En effet, la tension commençait à vraiment monter et les deux pirates à devenir violent.

Soupirant, la Capitaine ferma les yeux. Une sombre présence se mit à émaner de sa personne, agressant les sens et donnant une désagréable sensation aux personnes alentours. La lumière se mit à décliner tandis qu'elle restait immobile et sortant de ses narines en même temps qu'une fumée empreinte de tabac, un fin nuage noir prit la direction du groupe, se mettant à enfler. Bien sûr, les pirates les plus proches d'elle repérèrent tout de suite le changement, sans encore l'avoir relié à leur chef, jusqu'à ce que la brume les effleure, brulant légèrement leurs bras. Tous s'écartèrent pour laisser l'abomination flottante passer, laissant à la vue de Tanya les deux protagonistes de la bagarre qui sentirent eux aussi que quelque chose ne tournait pas rond. Tous se calmèrent quand l'équipage comprit que Miss Jsaad intervenait. Finalement le silence se fit et les deux bagarreur se séparèrent, regardant avec les autres la jeune femme brune.

"Bande d'idiots... Je déteste quand des membres de mon équipages se battent entre eux alors qu'ils ne sont pas en permissions..."

Personne n'osait parler, les deux concernés n'osaient pas essayer de se justifier, aussi elle continua.

"Même à terre, vous êtes sous mes ordres et la clé de la réussite, c'est la discipline. Je ne tolère pas l'échec."

Le sourire qu'elle s'était autorisé avec la fée semblait lointain à présent. On retrouvait bien ici une femme capable de briser et diriger pirates et repris de justice. Une femme crainte mais respectée. Elle continua en regardant l'homme au crochet.

"Tu ne devais pas venir avec nous et j'ai accepté de te laisser prendre part à l'expédition, tu voudrais me faire regretter mon choix?"

Toujours aucune réponse, personne n'osait parler en premier.

"Vous recevrez votre sanction quand nous retournerons sur l'Aigle d'Onyx, je ne veux plus entendre parler de vos frasques jusqu'ici."

Un soupir de soulagement général résonna, si la Capitaine n'appliquait pas la sanction tout de suite, c'est qu'elle ne serait pas trop lourde... Finalement, la fumée s'évapora doucement, la luminosité reprit sa teneur normale et Tanya ne dégageait rien de plus que sa mauvaise humeur. Les pirates recommencèrent à parler entre eux, conscient que l'orage était passé et le pire surement évité. Finalement, Miss Jsaad regarda à nouveau vers l'endroit où elle avait vu la fée pour la dernière fois, se demandant si elle ne l'avait pas effrayée sans le vouloir...

Une Selkie ? Qu'est-ce que c'était que ce machin ? Je me dirigeais vers la troupe de pirates qui se rassemblait, en faisant attention à ne pas faire une autre bourde, encore heureux qu'elles ne m'avaient pas repérée... Et je voyais l'homme à la main au crochet qui racontait son histoire. Il devait parler de moi. Et c'est là que je commençais à m'énerver. Un autre pirate avait dit :

« Tu es bien certain de ne pas t'être trop soûler avec le rhum? Une vraie de vraie Selkie? Une femme phoque? Tu délires! »

J'étais considéré pour lui comme... une femme phoque. Là, c'était de trop. Je me considérais comme une personne ayant un grand sang-froid... Mais quand quelqu'un dont vous sauvez sa vie et qu'il fuit, je serais d'accord mais qu'il vous donne l'étiquette de femme-phoque, je n'étais pas vraiment d'accord. Avant que je débarque avec l'air énervé, la jeune fille aux airs de chef débarquait et sermonnait ces deux-là. D'ailleurs, maintenant que je voyais bien le tableau, je voyais qu'elle avait quelque chose de bien spécial pour une personne qui avait quasiment le même âge que moi : son chapeau. Cela laissait penser qu'elle était une pirate. Et à ses dires, ces hommes étaient son équipage...

Impressionnant. Rien qu'avec ça, je frissonnais de peur et d'amusement. Elle ne manquait pas du tout de responsabilité de chef. Elle était jeune mais assurait en tant que capitaine. Ce n'était peut-être pas quelqu'un auquel il faudrait sous-estimer pour assurer d'avoir un aura d'autorité devant des pirates, qui étaient certainement capables de tout, mais surtout de ne pas prendre au sérieux plus jeune que soi. Ce n'était pas le cas.

Le sermon terminé, je voyais la chef des pirates repartir vers l'endroit où elle était. Puis, il était temps pour moi de me montrer. Je sautai de la branche qui me soutenait et atterris au milieu de la foule de l'équipage et je regardai l'homme au crochet. Il était temps, après le sermon de son capitaine, d'avoir mon mot à dire sur ces actions. Je me dirigeais vers lui et prenais son col pour approcher son visage vers le mien. J'essayais de supportais mon haleine et montrait bien mon énervement à partir de mes yeux violets qui brillaient.

« Alors, qu'on soit bien d'accord, le pirate, ok pour me fuir alors que j'ai sauvé ta monnaie face à l'autre branquignole mais y'a des limites à partir de là, mon cher. JE NE SUIS PAS UN PHOQUE ! Ok, je pue mais, ça, c'est ma faute de m'amuser dans une flaque dégueulasse qui pue et qui dégouline en ce moment-même sur mes habits. Mais, c'est pas du tout une raison pour m'appeler... UNE FEMME-PHOQUE ! UN SILKEH ! OU UN SLIKAH, J'EN AI RIEN A CIRER MAIS TU DOIS BIEN AVOIR COMPRIS !!! »

Là, j'étais en feu. J'ignorais tout ceux qui étaient autour de moi, même cette capitaine qui me faisait un peu flipper, pour évacuer toute ma colère vers ce pauvre homme... Maintenant, tout le monde devait bien m'avoir entendu.

Entendant soudainement une nouvelle voix chahuter sur le dos des pauvres pirates, la jeune hybride retourna sur ses pas pour voir qui était l'intruse. Elle eu une grande déception en se rendant compte que l'étrangère était normal, utilisant ses deux jambes comme tout humain pour ce déplacer et qu'elle était loin d'être une hybride. Elle était totalement normale? Certainement que non! Ses gestes semblaient saccadés, méfiants, mais Syria se dit que cela devait être normal, puisqu'elle se trouvait au centre d'une troupe de pirates malodorants. Mais il y avait plus que ça. L'attitude froide de la jeune femme était effrayante. Elle avait même réussit à déconcerté les pirates qui s'étaient figés dès son arrivé. Tranquillement, ces derniers commençaient à reculer, méfiant quant à l'attitude qu'il devait conservé avec la fille. Ils semblaient se demander s'ils devaient la traiter avec le même respect qu'il traitait la jeune hybride ou s'ils devaient protéger leur capitaine et tuer l'étrangère. Prenant les devants, quelque uns dégainèrent sans un bruit leur arme de leur fourreau et s'approchèrent discrètement de leur proie. Syria doutait que ces marins aient une chance quelconque de vaincre la femme, mais elle ne voulait pas que les marins meurent, car cela réduirait considérablement l'effectif sur le navires et elle voulait se faire conduire jusqu'à Équillios avec tout ces morceaux, si cela était possible. Syria rassembla donc tout son courage et s'avança au travers de la troupe. Levant la tête pour paraitre la plus grande possible, Syria haussa le ton pour se faire entendre de la jeune femme et adopta le ton le plus conviviale qu'elle pouvait pour rassurer l'intruse.
« Avez-vous bien entendu messieurs? Cette personne n'est pas une femme-phoque, mais bien simplement une femme. Il vous faut donc l'accueilli comme tel... »

La mi-libellule jeta un coup d'œil au homme armé avant d'ajouté d'un ton pincé:

« Vous ne comptiez tout de même pas l'attaquer? Ce n'est pas une bien belle façon de remercier quelqu'un qui a protéger l'un des vôtres... »
Se détournant des hommes, humiliés de s'être fait faire la morale par une jeune fille, Syria reporta son attention vers l'étrangère qui avait tout comme elle les habits dégoulinant d'eau vaseuse avant de lui faire un grand sourire emplie d'une confiance que l'hybride était loin de posséder.
« Bonjour, je m'appelle Syria Rubens... »
Syria chercha du regard la capitaine des pirates avant de la pointer et de poursuivre.
« ... Je suis une invitée de... de... En fait elle ne m'a toujours pas dit son nom, mais elle semble être la capitaine des pirates... En fait, c'est ce que je déduit parce qu'elle porte un très beau chapeau et qu'elle donne des ordres et aussi parce qu'elle m'a sauvée et que...
L'hybride eu un petit rire nerveux avant de se passer la main dans les cheveux et de continuer, faisant fi du petit dérapage qu'elle venait de faire.
« Enfin bref... Alors comment t'appelle-tu? »
Alors qu'elle attendait la réponse, Syria ne put s'empêcher de penser qu'il y avait beaucoup plus de vie dans le marais que ce qu'elle s'y attendait. Elle avait cru être seul durant ses longues semaines et voila qu'elle tombait sur une troupe de pirate et une jeune fille qui semblait se trouver dans le marais depuis suffisamment de temps pour en avoir adopté l'odeur. Souriant de nouveau, l'adolescente tendit le bras en espérant que son interlocutrice aurait l'obligeance de lui serrer.

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