L'homme et l'animal [Terminé]

Le soleil était a son zénith et brillait tellement qu'il semblait avoir fait fuir les nuages. Ces rayons illuminaient le paysage du verger, d'un vif blanc-cassé. Le vent parcourrait les étendues d'herbes ainsi que les arbres aux milles fleurs en les faisant danser Une journée comme on en voyait souvent au verger de Lucina. Un endroit paisible dont les ressources naturelles étaient infiniment riches, un véritable jardin d'éden.

Dans ce petit paradis, une large silhouette marchait au milieu des hautes herbes, elle semblait malgré sa taille se fondre parfaitement dans son environnement par sa fourrure orangé et sa crinière dorée. Karas se plaisait de passer du temps ici, tout y était calme et serein. Il s'y sentait en harmonie avec son instinct animal, loin de la civilisation. La couleur claire des broussailles, l'odeur du pollen en plein essors à cette époque de l'année, le bruits de la végétation que s'ébruite face au vent, la chaleur du soleil sur sa peau, tout était là afin de le ressourcer.
Il s'étonna même lui même de se balader au beau milieu de ses herbes sur ses quatre pattes. Il errait et observait chaque signe d'une quelconque présence. Un groupe d'oiseaux migrateurs planait au dessus de lui sous une forme triangulaire, mais ce qui retient plutôt son attention était le hennissement d'un cheval au loin. Comme appeler, le fauve se mouva vers sa direction, non pas silencieusement, mais en harmonie avec son milieu en suivant les mouvement des herbes, rendant ses mouvement inaudibles, car son imposante stature ne lui permettait que peu de discrétion.

A porté de vue et à bonne distance, Karas s'arrêta l'observant tranquillement entre les hautes herbes. L'étalon blanc broutait paisiblement en balançant sa queue au gré de ses envies. Les deux yeux bleus du léonal, le scrutait si intensément que celui ci s'en sentit observer, cherchant autour de lui d'où pouvait venir cette sensation. Mais un mouvement non loin, fit détourner l'attention du lion, attirant par la même celui du cheval. L'inconnu semblait simplement se balader en direction de celui ci, attiré surement lui aussi par le hennissement que venait d'émettre le cheval sauvage.

Tapis sur ses quatre pattes, Karas resta cacher pour le moment, parfaitement invisible dans son environnement tant qu'il ne bougeait pas, observant le jeune homme sortir des broussailles. Le cheval recula de quelque pas à son approche, il semblait ne pas tenir sur place, en expirant bruyamment, prêt à réagir au moindre mouvement brusque et agressif. Il pouvait lire dans les yeux de l'animal que celui ci était nerveux, autant que pouvait l'être un véritable sang chaud ...

A la grande déception du lion, le cheval effrayé par l'étranger partit dans les broussailles pour ainsi disparaitre. Karas était heureux d'avoir pu trouver un animal sauvage et voila qu'il venait de de s'enfuir par ce petit homme. Il l'observa avec un certain ressentiment que celui ci se sentit lui aussi observer et il clama en sortant sa lance :

"Euuuuuh... Y'a quelqu'un ? Je suis pacifique, je suis pas là pour me battre."

Karas répondit a l'appel jugeant inutile de rester ainsi cacher. En se relevant doucement, ce fut un colosse de deux mètres et demi qui apparut au dessus des hautes herbes. On pouvait presque se demander ou est ce qu'il avait bien pu se cacher ... Mais il était vrai que la couleur de sa fourrure et de sa crinière s'apparentaient à de ce milieu. Il s'approcha alors du jeune homme fautif à ses yeux. Le soleil derrière lui l'avait placé en contre jour masquant ses traits de visage, seul ses grands yeux bleus le scrutait silencieusement, de quoi s'inquiéter un temps soit peu.

Le lion arriva au niveau de la lance qu'il écarta doucement des doigts de sa grosse main. Toujours les yeux rivé sur lui, son visage semblait plus perceptible et on pouvait y lire une certaine pointe d'agacement. C'est alors qu'une voix grave et profonde sortit de ce qui semblait être la bouche du géant.

« Moi non plus ... mais tu viens de troubler mon spectacle, petit homme ... »

Le léonal ne semblait pas faire de geste brusque tous ses mouvements étaient lents et souple mais ne cachait en rien sa grande force. Rien d'hostile mais beaucoup d'intimidation. Le jeune homme ne pouvait que l'observer en levant la tête, dans l'ombre que l'homme lion lui faisait.