Une bête mystérieuse se promène [Libre][Terminé]

Dans une plaine, on peut apercevoir un magnifique cheval blanc ailé avec une corne doré sur le front. La bête marche tranquillement, le soleil tombant sur elle donnant l’impression qu’elle brille. Cette bête, bah c’est moi.

Je suis Hikari, Hika’ pour les amis. Habituellement je suis enjouée et pleine d’énergie, mais pour l’instant je suis plutôt pensive. Il y a environ une heure, j’ai fait un drôle de rêve, un espèce de rêve éveillé. J’ai pas trop compris de quoi la femme qui s’était retrouvée face à moi avait parlée, mais ça semblait important. Très important. J’ai tout de même compris quelques trucs, genre qu’une guerre régnait. Mais je me suis perdue lorsqu’elle a mentionnée « les Trois Mondes ». C’était quoi, ça ? J’étais pourtant sûre qu’il n’y avait qu’un seul « monde » ! Écrire mon histoire, mon destin ? Ça, je le fais déjà. Mais bon. Ce drôle de rêve, autant mieux ne pas trop s’y attarder. Après tout, je suis l’une des premières à savoir que les rêves peuvent parfois être complètement loufoques ! Reste que celui là avait l’air si… Réel.

Je secoue ma tête, faisant virevolter ma longue crinière immaculée et soyeuse. Le son de mes pas est étouffé par la fraîcheur du sol. Je me laisse un instant envahir par la douce chaleur du soleil. Mes yeux dorés se plissent alors que je tente d’observer cet astre. Et puis, sans vraiment savoir pourquoi, je me mets à penser que pour n’importe qui, je pourrais paraître pour un bébé d’à peine quelques mois. Pourtant, j’ai quoi, quinze ans ? Peut-être que c’est dû à la longévité des pégases et des licornes, qui sait. Je pousse un petit soupir. C’est fou ce qu’on peut tenter de penser juste pour éviter de songer à quelque chose d’autre. Ce rêve était si étrange et intrigant… Mais je ne dois pas trop y penser, sinon je vais devenir totalement folle.

Je baisse un peu la tête, me mettant à observer l’endroit vers lequel je me dirige inconsciemment. Une espèce de forêt, mais je dirais plutôt un verger. Il m’arrive d’y aller, quelques fois, lorsque je suis confuse. Je ne sais pas trop pourquoi, mais dans ce verger, je me sens… En sécurité. Peut-être est-ce le soleil ou les arbres. Ou encore les fruits, si délicieux que j’ai parfois l’impression que je ne devrais pas en manger. Mais je crois que c’est plutôt l’ambiance qui y règne, une ambiance calme et douce qui nous permet de réfléchir ou tout simplement de dormir.

Dormir et manger. Pour l’instant, je crois que c’est ce qu’il y a de mieux à faire pour moi. D’ailleurs, juste à y penser, mon ventre gargouille et mes pattes s’alourdissent. Un petit sourire se dessinant sur mon museau, je me lance au triple galop vers le Verger de Luminis. Pour le peu de distance qui me séparait de cet endroit, je n’ai pas eut à courir bien longtemps, tout au plus deux minutes. Dès que je pénètre cette petite étendue d’arbre, je croque avidement dans l’un des fruits à porté de ma gueule. Je répète l’opération à quelques reprises, jusqu’à ce que je sois repue. Après quoi, je me trouve un arbre à l’abri du vent et où le soleil pourrait me réchauffer. Je m’allonge, repliant mes pattes sous moi, avant de fermer les yeux et de me mettre à roupiller, restant dans un état entre le sommeil et la conscience.

Je suis si époustouflée par la créature lorsqu’elle descend du dragon que je ne remarque pas que ce dernier pourrais bien me manger s’il le veut. Cette femme-lion est si grande que j’en ai le souffle coupé. Je n’avais pas vraiment porté attention à ce « petit » détail lorsqu’elle était sur le reptile, mais la c’était une toute autre chose. Du haut de mon mètre cinquante, je ne fais vraiment pas le poids. Elle est aussi grande que quelques-uns des arbres ici ! Elle pourrait pratiquement m’écrasé sous son sabot comme si je n’étais qu’un moustique ! C’est pourquoi je reste tout bonnement bouche-bée lorsqu’elle s’incline devant moi.

Lorsqu’elle se mit à débiter un tas de paroles la décrivant, je l’écoute dans un silence presque religieux. Alors qu’elle se tourne, je sens que le sol tremble un peu sous moi, et pour cause ! Mais je n’en fait pas de cas. En fait, malgré ce qu’elle vient de me dire, je n’ai pas du tout peur d’elle. Je suis seulement… impressionnée. Impressionnée, curieuse et totalement abasourdie d’être tombé sur un truc de ce genre alors que je relaxais.

Je me mets à observer son dos avec intérêt. Jamais je n’vais vu, n’y même entendu parler, des Cormyrs. Mais après tout, ce n’est pas très important. Je la crois sur parole. Puis, la créature se mets à expliquer qu’à chaque fois qu’elle était amoureuse, elle avait des ailes. Et la première pensée qui me passe par la tête, c’est un vulgaire « Un truc aussi énorme peut voler ? ! ». Mais elle continue, me disant son nom, avant d’enchaînez sur le fait qu’elle changeait de forme tous les cents ans. Elle parle beaucoup, dis-donc ! Mais je ne m’en plains pas. Après tout, ça fait un bon moment que je n’ai pas parler avec quelqu’un… Même mes parents évitaient de dire le moindre mot, alors bon.

Lorsque le dragon se met à bougé, je me raidis, prête à détaler au moindre mouvement agressif. Jolene semble le remarqué, puisqu’elle se dire vers la bête. Je ne sais pas trop ce qu’elle lui a fait, mais le gros lézard part d’un pas lourd dans la direction opposée. Soulagée, je ne peux retenir un petit soupir. Toute ma nervosité s’envole d’un seul coup alors que j’aperçois le bout de la queue de la bête disparaître parmi les arbres. La voix de la Cormyr retentit à nouveau, me demandant à mon tour mon identité. Je lui souris alors que, d’un coup de son museau presque aussi grand que moi, elle me relève. Je me rends compte que mes pattes tremblotent encore légèrement, alors je les secoue légèrement. Puis je lève la tête, tentant tant bien que mal de regarder dans le visage de la nouvelle-venue.

- Je m’appelle Hikari, mais tu peux m’appeler Hika’ si tu veux ! Si je ne me trompe pas, ça veut dire « lumière », dans une langue étrangère ! C’est en fait parce que lorsque le soleil me frappe, ça donne l’impression que je brille, c’est vraiment beau ! Comme tu l’as probablement remarquée, bah je suis une pégase. Mais j’ai une corne sur la tête, alors je dois avoir du sang de licorne dans mon ascendance, mais ma mère ne m’en a jamais parlé.

Je me tais un instant, mes yeux brillants de curiosité. En fait, je dois être drôle à voir, moi qui, à peine quelques instants plus tôt, semblait prête à déguerpir au moindre signe de danger, je suis maintenant insouciante. Je continue donc de répondre aux questions de la Cormyr, tentant de paraître aussi cool qu’elle.

- Je viens du bois de l’innocence, une forêt bien ennuyante je trouve. Je suis complètement seule, comme depuis environ deux ans… C’est tellement ennuyant ! Je suis super contente de vous connaître, Jolene !

Mon regard s’était quelque peu assombrit lorsque j’ai parlé de ma solitude, mais il s’est remit à brillé presqu’immédiatement. Tel était mon caractère : la tristesse était bien rare dans mon cœur. J’ouvris légèrement mes ailes, avant de demander, sans vraiment y penser :

- Dites, ça fait quoi de voler ? Je veux dire, j’aimerais bien le faire, mais mes ailes ne peuvent pour l’instant pas me porter, je devrai attendre d’avoir environ cinquante ans, ou alors de contrôler parfaitement le pouvoir de l’Air. Mais vous, vous avez déjà volé, pas vrai ? Du moins, c’est ce que j’ai cru comprendre ! Est-ce que c’est aussi cool que ça en a l’air ?

Je pouvais paraître bien exubérante, mais je ne m’en rendais pas vraiment compte. Après tout, ça faisait si longtemps que je n’avais pas parlé à un être doté d’une cervelle, autant mieux en profiter, non ?