La bête du village assoupi [pv:Ely][Terminé]

Vallée des mégalithes, non loin de la capitale d'Harmonia, un petit village en périphérie de la grande ville fleurit même de nuit. Accoudé à une table, en tête à tête avec le ciel étoilé lui même, un voyageur solitaire observe une scène pittoresque avec un air relevant du grotesque. Une mine fatigué, un visage égratigné, un cou pansé, une tignasse ébouriffée, Syldaïn incarne vraiment le manque d'élégance mais se contrefiche de son éloquence.
Surtout qu'en ce moment, demeurant esseulée au milieu de ce décor gelé, il tâche de faire le vide dans son esprit. Sa traversée de la jungle des anciens, relativement périlleuse, ne va pas sans lui arracher quelques douloureux souvenirs qu'il veut enfuir dans les abysses. Un peu comme le ferait un tendre et aimant mari, discrètement, avec le dégoutant et répugnant chandelier que sa belle mère lui a offerte. Discrètement sous les égards de sa femme avant qu'il ne s'égare et tombe à la renverse en se prenant les pieds dans le tapis.

Aussi maladroit que cet ahuri, Deïvos a trop basculé de sa chaise et se retrouve dos à terre, les yeux toujours rivé sur cette mer étoilée qui n'a de cesse de scintiller. C'est comme si ces dernières lançaient infinité de signaux pour l'appeler et le sommer de monter les rejoindre. Souriant naïvement à cette pensée, visage s'étirant durement pour faire un gris sourire, il tend la main vers le haut dans l'espoir qu'elle s'agrippe à la voûte céleste mais peine perdue.
Il finit par abandonner au bout de quelques minutes, soupire, et laisse tomber son bras sur sa poitrine.
- Suis-je encore en vie ?
Le froid, comparable a une vipère de givre, mordant ses doigts. Ses pieds, enclumes terminant ses brindilles, souffrant de la fatigue. L'arrière de son crâne, désespérément vide, douloureux à cause de la chute. Les battements puissants de son coeur, siège même des rares émotions dont-il peu encore faire preuve, sont autant de preuves qu'il est belle et bien vivant. Et puis on a jamais vu quelqu'un mourir d'une simple chute d'une chaise... n'est ce pas ?! Cependant, il commence à se dire que, dans le fond, mourir lui permettrais de rejoindre un paradis plus facile, plus rapide, plus gratuit.

Finalement, il se ravise et se relève péniblement, se dégoutant lui même à cette pensée. Qu'importe à quel point il a perdu ses émotions, qu'importe le stade auquel se dégrade sa raison, la mort est une horreur, tout simplement. Bien qu'il semble avoir beaucoup perdu, être quelqu'un de passif et de désespérant, il n'en demeure pas moins accroché à la vie et à l'espoir.
Il tourne la tête vers la scène qui demeure éternellement calme. Il n'y a pas un chat, comme si la peste avait fauché tout le village tandis que les habitations sont pour la plupart plongées dans les ténèbres. Une mer noire dans laquelle les timides lumières appellent les naufragés égarés afin de ne pas se noyer dans les bras de Morphée, au milieu de nulle part, et finir dépouiller de tout ses biens. Enfin quelles biens ? Vu que Syldaïn n'a même pas le sous pour se payer un séjour dans une auberge.

D'ailleurs, celle du coin est calme pour une raison inhabituelle alors que notre jeune ami erre dans les ruelles tel une âme solitaire. Les petites maisons de pierres, clairsemées comme le blé dans un champ, sont entrecoupées par plusieurs chemins de terres qui, tous, mènent aux 4 sorties de la bourgade, l'auberge ou bien la maison du doyen. Il se perd au détour de l'une d'elle, tel un navire sans phare, prêt a faire naufrage. Puis s'abandonne en plein milieu de la route, comme emporté par les vagues, et lève les yeux au ciel comme si promesse de guidance lui a été fait par les astres célestes.
- Par où...
Comme si quelqu'un allait te répondre ! Quoique, sauf bien bourré, il y a moyen de dialogué avec la lune. Parole d'ivrogne !

C’était un bien étrange endroit. Etrange mais fascinant. Tellement que la demoiselle à la longue chevelure prit tout son temps pour observer les moindres détails qu’elle pouvait apercevoir. Il faisait nuit et le ciel étoilé annonçait un lendemain ensoleillé. Bonne nouvelle donc. Elysandre avait beaucoup erré et elle aurait voulu voir une petite trace de civilisation.. Elle était certes calme mais elle appréciait la compagnie de personnes généralement, qu’elles soient extravertis ou introvertis. Juste une présence, rien de plus. Elle se motiva donc pour continuer son chemin au lieu de prendre son temps à admirer ses roches bizarres. Elle espérait trouver une petit village dans les alentours, même si, étant donné qu’il faisait nuit, elle ne rencontrerait certainement personne dans les rues. Mais pourquoi ne pas espérer, même un tout petit peu ?

Son sac à l’épaule, son éventail en main, elle marchait maintenant plus rapidement en guettant le moindre petit signe. Au bout de plusieurs minutes dans la fraicheur de la nuit, elle aperçut de faible lueur. Son visage rayonna d’un seul coup et Elysandre commença un peu à courir tout en faisant attention de ne pas se prendre un quelconque rocher pour éviter toute chute ou simplement de se blesser. Après avoir suffisamment couru, la jeune fille s’arrêta pour constater les lieux. C’était vide et les quelques lumières qui étaient allumées, il y a peu de temps, venaient de s’éteindre. Le village en lui-même semblait petit et on avait l’impression que ce qui y habitait n’était d’autre que des fantômes. Elysandre prit son courage à deux mains et entra. Elle n’avait pas forcément peur, c’était juste un tout petit peu angoissant pour elle. Cependant, elle avançait tranquillement comme si de rien n’était. Elle regardait les structures des maisons et elle les trouvait vraiment charmante. Cela lui fit repenser à son village natal et elle ne put s’empêcher de se demander si tout allait bien pour sa famille et les autres. Elle était comme toujours, soucieuse du bien être des autres si bien que parfois, elle en oubliait même de penser à se nourrir et autres. Elle espérait que la paix règne de nouveau un jour comme ça, elle n’aurait à se soucier de savoir si « bidule » ou bien « machin » étaient en sécurité ou pas.. La jeune fille revint vite à ses esprit quand le bruit d’un coup de vent se fit entendre ce qui lui l’obligea à accélérer le pas. Son vœu de croiser un être vivant aussi petit ou grand qu’il soit devenait de moins en moins réalisable. Enfin, pour elle surtout. Elle pourrait toujours se rendre à Equillios. Là bas, elle serait sûre de voir du monde et il lui semblait que ce n’était pas si loin que ça de ce village. Elle n’y était jamais allée et elle avait toujours voulu voir à quoi ressemblait cette grosse cité. En fait, elle n’avait jamais quitté son village natale et elle entendait à chaque fois parler de tel ou tel endroit… Si bien que sa curiosité avait du atteindre le niveau maximum et que part moment, la demoiselle avait envie de faire plusieurs chose en même temps.

C’est alors qu’Elysandre décida de tourner dans une ruelle. Pas très intelligent quand on a légèrement peur du noir comme celle-ci mais bon, qui ne tente rien n’a rien ! Elle sortit alors de la ruelle et instinctivement, elle regarda des deux côté et fut surprise de voir une personne de dos. A la carrure, Elysandre en avait déduit que c’était un homme et celui-ci semblait regarder le ciel étoilé et plus précisément la lune à qui il s’adressa. La jeune fille décida de s’approcher discrètement de lui en même temps.

- Par où...

Elle était maintenant à peut être deux mètres de lui, il était toujours de dos. Puis, par réflexe, elle regarda aussi la lune comme si elle attendait la réponse de celle-ci aussi. Finalement, elle regarda le jeune homme puis elle lui dit :

- Vous pensez qu’elle va vous répondre ?

Elle ne s’était même pas posé la question si oui ou non cet homme pouvait être dangereux pour elle ou pas. C’était complètement débile de sa part mais bon, elle avait comme un petit pressentiment. En attendant que celui-ci la remarque, Elysandre commença à jouer avec son éventail entre ses doigts…

Sans même sursauter ou détourner le regard, malgré l'arrive surprise d'une invitée, Syldaïn continue de regarder la lune et réfléchi à ce qu'elle à dit. Peut-elle lui répondre ? Il le pense... oui, faut croire que la solitude cogne dur sur la caboche !
- Oui... toutes les réponses ne sont pas formulées avec des mots...

En effet, la simple lueur de cette dernière lui permettait de songer aux intimes conseils qu'elle lui adresse, faisant de l'astre de la nuit une compagnie et une confidente l'accompagnant dans les coins les plus reculés d'Harmonia et de son coeur.
- Alors je me complais à voir en elle l'amie que je n'ai jamais eu.
Il se retourne lentement et dévisage l'étrangère. Il est haut perché, bien plus qu'elle ne l'est et semble prête à être engloutie dans sa propre ombre qui noie son propre corps dans un voile noir. Cependant, malgré le coté impressionnant de la scène, est très loin de l'être. Ses yeux, comme à leur habitude, semble ne pas avoir d'éclat, comme si le néant lui même a trouvé refuge en eux. La lente respiration et la position décontractée de ce voyageur trapu invite une atmosphère étrangement calme. On peut presque sentir tout le coté passif et décontracté de Deïvos tandis qu'il regarde de la tête aux pieds la genre de personne qui se présente à lui.

Elle est habillée de façon élégante, tout le contraire de lui mais il a su se débarrasser de son odeur infâme d'il y a plusieurs semaines grâce a une rivière proche. Plus présentable qu'à l'habitude donc !
Il stoppe son regard non loin de l'épaule droite de cette dernière, marque un temps, et se présente finalement.
- Syldaïn... voyageur errant très peu doué en dialogue et, hum,... avec, heee... les autres, pour faire plus court et simple.
Dit-il avec une grise mine tandis qu'il détourne le regard une dernière fois, par dessus son épaule, en direction de la lune. Pour ensuite le ramener à elle sans que plus rien ne transparaît. Si on imagine qu'un visage est un drap blanc et que les émotions sont des tâches de couleurs, on vient d'assister à la scène où il se tâche pour ensuite redevenir blanc en un instant. Il reste sur ses positions, toujours droit comme un i, ne sachant trop comment se mettre et attend une réponse de l'étrangère dans un village étrangement silencieux.

Tournoyant entre ses doigts, telle une Geisha, son éventail, la demoiselle attendait toujours une réponse. L’homme n’avait point sursauté suite à l’apparition surprise et malpolie d’Elysandre. En effet, comme une enfant totalement naïve et curieuse, elle n’avait pas hésité à déranger cet inconnu alors qu’il avait l’air enfoui dans ses songes. Peut-être n’avait-il pas envie de parler avec quelqu’un ? Ou peut-être pas. Elle stoppa son arme et regarda elle le regarda toujours en train de fixer la planète couleur neige. Puis finalement, au bout de quelques minutes, elle put enfin entendre le son de sa voix.

- Oui... toutes les réponses ne sont pas formulées avec des mots...

Elle souria. C’était typique le genre de réponses qu’elle adorait entendre. Elle n’avait pas du tout parlé de la parole quand elle lui avait posé la question. Elle était pas si surprise que cela mais plutôt rassurée de voir que Roy et elle n’étaient sûrement pas les seuls à pouvoir penser la même chose. D’ailleurs, après sa réponse, un silence se refit entendre et c’était plutôt… Apaisant. Elle regarda elle aussi la lune quelques instant. Elle était vraiment belle et imposante. Un des rituels de la jeune fille était de regarder le ciel tout les soirs avant d’aller dormir. Elle pouvait des lors commencer à rêver éveillée sans que personne ne lui dise quoique se soit. Elysandre aimait la lune car elle était comme elle… Elle brillait d’un éclat emprunté l’une par le soleil et l’autre par deux roses symboliques. Sans ses roses, elle n’était rien, transparente. Tout comme la lune qui sans soleil ne serait point visible… Elle sortit de ses pensées en entendant une fois de plus la voix de cet homme songeur.

- Alors je me complais à voir en elle l'amie que je n'ai jamais eu.

Elle reposa dès lors son regard sur lui qui se retournait lentement pour voir à quoi Elysandre ressemblait. La demoiselle par contre remarqua le visage vide du jeune homme qui avait du passer de trop longs moments seul. Il était aussi très grand comparé à la jeune fille qui était vraiment petite et c’était la première fois qu’elle voyait des yeux bleu sans éclat… Mais sur le coup, elle trouva cela très beau. Peut être un effet de la lune sur lui ? En tout cas, cela lui allait bien même si elle pensait que tout le monde avait le droit de s’épanouir. Paix ou pas. Là n’était pas la question. Après, tout dépend des gens, cela peut être un choix et c’est tout à fait respectable pour la jeune fille en tout cas. Elle n’allait pas non plus s’étaler sur le sujet. Elle le vit la regarder sans mot. Il devait lui aussi faire sa petite analyse sur la petite naine qui se trouvait devant lui. Pour le coup, Elysandre tourna la tête et se frotta la joue du bout du doigt. Elle n’était pas gênée, c’était juste qu’elle n’avait pas l’habitude…

- Syldaïn... voyageur errant très peu doué en dialogue et, hum,... avec, heee... les autres, pour faire plus court et simple.

Elle enleva son doigt de sa joue et elle le regarda. Elle n’avait aucune expression sur son visage. Elle se rendit compte qu’elle avait raison et sa façon de faire montrait une assez grande timidité. Elle trouva cela drôle de la part de quelqu’un d’aussi grand d’être aussi réservé. Mais comme on dit, « l’habit ne fait pas le moine » et il prouvait en beauté qu’on peut être grand et ne pas avoir une « grande bouche » comme certains que la jeune fille avait pu croiser, malheureusement. Les gestes que pouvait faire Sydaïn montraient clairement qu’il n’était pas habitué, comme un enfant. Elle ne souriait pas, mais elle lui répondit tout de même d’une voix amicale.

- Enchantée. Je suis Elysandre, une simple voyageuse solitaire. Ravie de faire votre connaissance et désolée si je vous ai dérangé, ce n’était pas du tout mon intention de départ.

C’était la moindre des choses que de s’excuser et d’ailleurs elle s’inclina légèrement par signe de politesse. Ca aussi, c’était une habitude. Elle se rapprocha de lui tout en regardant autour d’elle puis elle lui demanda :

- Dites moi… Ce village.. Est-ce vraiment normal qu’il n’y ait personne ? Je veux dire, même la nuit il peut y avoir des gens réveillés, nous en sommes la preuve vivante… Comme vous êtes arrivés avant moi, je voulais savoir si vous aviez aperçut quelques personnes..

Pour le coup, Elysandre était vraiment perplexe et elle espérait quand même que les lumières qu’elle avait vu au loin n’était pas une simple hallucination. Elle n’était pas encore devenue folle. A moins que les villageois se cachaient. Ca encore, ça restait à prouver mais cette ville fantôme ne lui présageait rien de bon. Elle regarda d’ailleurs la lune comme pour qu’elle lui donne un petit signe, n’importe quoi en attendant que sa nouvelle connaissance ne lui réponde.

Une voyageuse solitaire, comme lui. Il sourit intérieurement à la pensée de ne "pas être le seul" dans le fond malgré le suffixe solitaire collé à leurs derrières. Cependant, ses joues ne s'étirent pas assez pour dessiner un sourire sur son visage tandis que l'interrogation de la damoiselle l'interpelle.
Il n'a croisé âme qui vive, aucune agitation dans ce village, comme si seuls les fantômes hantaient ces lieux et que les vivants y ont perdus le droit de séjourner. Cela ferait d'eux des clandestins mais le voyageur solitaire ne s'inquiétait pas plus que ça. Après tout, un village isolé, même assez proche de la capitale, par une telle nuit, ne peut qu'être calme. Néanmoins, il décide de faire l'effort d'allez s'enquérir de savoir de quoi il en retourne.
- Et si on trouvais une auberge ? Il doit bien y avoir quelqu'un.

Toujours aussi calme, il regarde les alentours pour y découvrir un bâtiment plus grand et large que les autres, suscitant l'idée d'être fait pour accueillir une foule plus nombreuse. Surtout que Syl est persuadé qu'il y en a une. Chaque village se doit d'en avoir afin d'offrir le gîte et le couvert aux voyageurs, source de revenu non contestable pour une bourgade.
Malgré l'obscurité, baignant dans une faible lueur lunaire tel un brouillard mystique, il distingue un bâtiment se surélevant au dessus des autres. Tels disciples muets, les maisons se terrent dans les ténèbres alors qu'un colosse noir se dresse comme pour attirer à lui quiconque ose foulé le sol de ce paisible village : l'Auberge.
Elle est plantée au beau milieu du décor, à se demander si il avait ses yeux dans les poches. Peut-être que sa compagne l'a remarqué plutôt que lui et noté mais il était tellement pris dans son investigation qu'aucun mot ne pouvait atteindre son esprit déjà voguant sur le lointain horizon.

- Allons-y
Dit-il sans se faire commander tout en marchant tranquillement en direction de leur future destination, en quête de réponse. Les lieux demeurent sinistres pour ceux qui sont sur leurs gardes. Pour Deïvos, l'endroit est génial car le calme et la paix qui y règne, le coté magique et surnaturel que l'on peut y déceler, sont autant de charmes qui lui font baissé sa garde pourtant fort peu relevée en général.
Ayant fini de travers la rue, scrutant les rares fenêtres où la lueur d'une bougie y veille, il se présente devant la porte de l'auberge et la pousse sans plus attendre en se plaçant contre cette dernière une fois ouverte afin de laisser passer la demoiselle tandis que ses yeux, vide d'expression, cherche âme qui vive mais personne.
C'est comme si l'endroit à été déserté ou presque à l'exception d'une personne, le propriétaire des lieux. Un hall assez somptueux mais humble à la fois, invite les nouveaux venus à se mettre à l'aise tandis qu'un comptoir, placé non loin d'un escalier menant aux chambres, se présente à nos jeunes solitaires. Le gérant, lui, semble endormi sur son comptoir et n'a pas noté leur présence malgré le vacarme qu'à fait Syldaïn pour entrer.

Il demeure silencieux et soucieux face à cette personne dont le filet de bave vient tapisser une bonne partie de son meuble de bois dont les lueurs des lanternes viennent faire danser multitudes de reflets. Chaleureux et pourtant mystérieux, notre jeune ami sent qu'ils sont sur le point de faire querelle avec quelques problèmes. Il attends l'étrangère pour se charger du reste puisque son éloquence et l'énergie qu'elle dégage à fort inspirer Syl, comme le ferait un monarque avec son disciple.

- Et si on trouvais une auberge ? Il doit bien y avoir quelqu'un.

Étrangement, Elysandre n’avait pas attendu longtemps avant que Syldaïn ne lui réponde. La jeune fille quitta la lune des yeux et acquiesça pour montrer qu’elle était d’accord. Puis, elle observa les alentours constitués pour la grande majorité de rues et de maisons. Enfin, on ne voyait que de gros carré noir avec pour seule lumière ce soleil de la nuit. Cependant, elle finit par distinguer une construction de plus grosse envergure que les petit carré noir environnant. Elle remarqua que le jeune homme avait lui aussi porté son attention sur ce bâtiment c’est pourquoi, elle préféra attendre de voir ce que celui-ci voulait qu’ils fassent même si ce n’était pas très difficile à deviner…

- Allons-y.

La demoiselle ne se fit pas prier et marcha d’un pas chancelant. Le village était tellement silencieux que la seule chose que l’ont pouvait entendre étaient les pas que les deux habituellement solitaire faisaient pour se rendre à destination. Ayant assez observé ces maisons qui se ressemblaient toutes, Elysandre préféra penser à ce qu’il y aurait dans cette grande demeure. Elle espérait sincère que quelque chose de vivant les accueillerait. Méchant, gentil, moche, beau… Elle s’en fichait royalement. Tout ce qu’elle voulait, c’était voir quelqu’un d’autre que son compagnon bouger. Sinon, elle finirait par croire que tout le monde, et même les inconnus, la fuient. Elle avait perdu l’habitude de voir une foule de monde et même si elle n’était pas vraiment fan de cela, le demoiselle se disait que de temps en temps, ça ne pouvait que lui faire du bien. Même si elle n’est pas bavarde plus que ça, même si elle n’était pas très extravertie, elle aimait le monde car ça la rassurait d’un certain côté… Le temps d’être dans ses songes, les deux jeunes gens avaient finalement atteint l’auberge, du moins ce qu’ils pensaient en être une. Pendant que Syldaïn ouvrait la porte, Elysandre essayait d’apercevoir quelque chose par la fenêtre mais rien… En parfait gentleman, le jeune homme la laissa entrer en première et celle-ci la remercia discrètement.

Tout comme l’extérieur, l’intérieur était plongé dans les ténèbres. Le sol grinçait au bruit de ses pas et elle manqua d’éternuer à cause de la poussière. Les espoirs de la jeune fille commençaient à s’envoler petit à petit… Il y avait un grand hall vide, des fauteuils vides, des escaliers vide et un bureau… PAS vide. Elle soupira légèrement. Même si cet homme était complètement affalait sur son bureau en train de faire moult rêves, elle était un peu soulagée mais bon. Ce n’était point cela qui allait faire son bonheur. Elle vit que Deïvos était déjà proche de l’homme en question et la demoiselle ne se fit pas attendre, là non plus, pour le rejoindre. Voyant qu’il n’était pas apte à tenter quoique ce soit, c’est tout naturellement que la jeune fille picota du bout des doigts le bras du propriétaire, si c’était lui. Cependant… La réaction était typique de n’importe quel abruti avec son gros filet de bave…

- Heuu…

- Bonsoir monsieur. Nous sommes affreusement déso..

- Qui êtes vous ?! Que faites vous ici ??

Quel accueil sympathique.. Dotée d’une patience à toute épreuve, Elysandre n’était pas encore désespérée. Ce qui lui semblait étrange, c’était de savoir pourquoi il leur demandait ce qu’ils faisaient ici alors qu’on était sensé être dans une auberge. La voyageuse, décida d’attendre que l’homme ait fini de brailler pour qu’elle puisse au moins s’expliquer sans que tout cela ne se transforme en brouhaha incessant. Elle ne montrait aucune expression sur son visage et c’était de même de Syldaïn. Quand le propriétaire eut terminé, la jeune fille lança:

- Je pense qu’il n’était pas nécessaire de nous répéter vingt fois la même chose… Nous sommes de simples voyageurs. Mais d’abord, sommes-nous pas dans une auberge ici ? Parce que si c’est le cas, vous avez déjà la réponse à votre question.

- Ah..

- Vous sembliez paniquer. Que se passe-t-il ? Et pourquoi ne voit-on personne dans ce village ?

Elle n’eut après cela aucune réponse car l’homme s’était précipité à la porte pour les enfermer. Il leur désigna l’étage et pour ne pas créer une nouvelle fois un mouvement de panique, Elysandre acquiesça tout en tirant sur une manche de Syldaïn pour qu’il la suive. Les escaliers aussi grinçaient sous leur pas mais c’était le cadet des soucis de notre brune. D’un coup, elle ne comprenait plus rien. Elle regarda Syldaïn qui avait était muet depuis un très long moment maintenant puis elle lui dit :

- Je ne sais pas pour vous mais moi… J’ai un mauvais pressentiment.

Et encore, les mots qu’elle avait choisi lui semblait bien faible d’un coup…

Son regard se fixait sur les ténèbres qui se dressaient au sommet des marches tel un sombre rempart duquel personne ne repart une fois franchis le seuil de cette muraille noire. Toujours impassible, il a assisté à toute la scène sans tirer mot, donnant un remerciement muet à sa compagne pour s'être chargé des formalités avec lesquelles il n'a aucun habilité.
Soudain, elle lui fait part de son inquiétude et tourne son visage à l'encontre du siens, demeurant toujours aussi absent d'émotion pouvant laisser deviner ce à quoi il pense mais ce n'est pas compliqué, il ne pense a rien ! Il se laisse guider par les évènements, tout simplement, tel un cadavre flottant dans la rivière, emporté par le courant... chouette métaphore dit donc. C'est exactement ce qu'il nous manquait comme touche de sinistre pour aggraver la situation !

Sans même sourciller, il détourne le regard et s'avance le premier pour arriver au sommet et voir se dresser un long couloir. Se tenant plus droit qu'à l'habitude, il se dresse de toute sa hauteur comme pour devenir le bouclier de celle qui l'a guidé jusqu'ici, lui rendant la pareil à sa façon. Enfin, c'est ce qui peut être interprété, difficile à dire alors qu'il parle peu, n'a aucun éclat dans ses yeux et ne montre que de discrets signes ayant 200 et une interprétation.
Il avance lentement en scrutant chaque porte fermée avec beaucoup de minutie comme si il s'attend a voir surgir quelque chose de derrière. Depuis fort longtemps, il est à nouveau vigilant aux éventuels danger, a abandonné sa passivité. Ses yeux, arborant une certaine intensité, font bouillir son sang tandis que ses muscles se tendent pour réagir le plus vite qu'il lui soit permis.

Et là, c'est le drame. Sans le moindre avertissement, absent de tout bruits et de tout signes, une porte à sa gauche s'ouvre et une main l'agrippe avec violence pour le tirer dans une pièce. Sa réaction n'a pas été de reculé mais d'avancer pour s'engouffrer dans la chambre et bousculer son ennemi. Tout s'est passé très vite ! Pour quelqu'un qui aurait été derrière lui, on l'aurait vu s'éclipser dans cet antre avant de découvrir la scène à laquelle participe Syldaïn. Si la personne avait été à sa droite, il aurait pu voir l'horrible silhouette qui l'avait attrapé mais sans avoir le temps de réagir... sauf si on est surhumain ou bien gros et portant le prénom de Bill !
Mais qu'est ce qui se passe dans cette chambre !? Deïvos, le coude poussant violemment la gorge d'un homme d'une trentaine d'année, est plaqué contre le mur tandis que plus de 5 autres individus sont dans la pièce, assis a une tablé et éclairé par une série de bougie. Son assaillant, le visage suant et implorant le pardon, ne semble pas du tout hostile. Hésitant un instant, notre jeune ami relâche l'attaquant de sa prise alors qu'il se précipite vers le reste du groupe dont le chef déclaré se déclare en se levant pour accueillir ses invités.

- Bienvenu... qui que vous soyez.
- Que nous voulez vous ?
Sans même demander leur identité, Syl va droit au but, cherchant vaguement du regard sa compagne et éviter de trop s'imposer car il compte, à nouveau, sur elle pour prendre le relais. C'est bien l'un des rares moments où l'on peut lire quelque chose sur la face de ce jeune solitaire : la détresse. Mais sans laisser le temps à qui que ce soit de poser d'autres questions, le meneur prend la parole et répond à la question du nouveau venu en les invitant à s'asseoir sur le lit non loin d'eux mais Deïvos hésite et demeure debout, ne sachant, encore une fois, où se placer. Après tout, les non-héros n'ont pas l'assurance et la prestance nécessaire pour savoir et savoir-faire ce genre de chose.

- Notre village est maudit... depuis peu, nous dormons... encore et encore... a peu près 20 heures par jour. Ca n'a pas l'air terrible aux premiers abords mais ça l'est. Avec seulement 4 heures de vie active, on ne peut labourer correctement nos champs, faire du commerce ou pire ! Fricoter la nuit avec nos gazelles ! On ne sait pas ce qui en est l'origine mais on pense qu'une bête en est a l'origine et qu'elle est contrôlée par "Le Beau". Pourquoi le beau ? Parce que c'est sans doute un beau gosse qui est venu nous plonger dans une torpeur noire afin de faire crac crac avec nos femmes... Pitié, voyageurs, aidez nous à lever la maléd...zzzzz
Sans avoir eu le temps de finir, il s'endort et enfui sa tête entre ses bras accoudés sur la table. L'acuité et la concentration de Syldaïn ne lui permirent de remarque que, tout au long du discours du leader, ses compagnons s'étaient endormis les uns après les autres. Les yeux béants, il demeure sceptique quant à ce qu'il arrive. Que faire ?

Si Elysandre était restée dans ses songes pour tenter de comprendre ce qui se passait dans ce village, elle n’aurait certainement pas remarquer que Syldaïn l’avait dépassé pour prendre le relais. Elle le suivit donc en montant les quelques marches qu’il restait. Elle ne voyait pas tellement ce qu’il y avait devant elle étant donné que son compagnon y était mais cela semblait être un couloir. La jeune fille n’eut pas d’autre choix que d’observer ce qui il y avait autour d’elle. Il y avait autant de poussière à l’étage que dans le hall et cela ne présageait encore rien de bon pour le jeune homme et elle. Plusieurs tableaux et quelques miroir. Elle s’arrêta sur l’un de ces miroirs qui était tellement couvert de poussière qu’elle ne pouvait même pas voir son reflet. Elle arrêta donc de suivre Syldaïn puis s’approche de la petite glace pour commencer à l’essuyer rapidement de ses doigts. Une fois suffisamment dégagé, elle souria. Elle ne pouvait pas voir véritablement son reflet quand elle regardait un ruisseau ou une rivière mais là… Elle remarqua qu’un certain éclat dans ses yeux n’était plus là. Peut-être dû à la fatigue ou bien par l’anxiété… Ça la faisait sourire mais il n’y avait rien de drôle à cela. C’était juste qu’elle était rassurée car elle avait peur d’avoir beaucoup trop changé puisqu’elle pensait beaucoup trop au passé… Mais non. Rien de vraiment alarmant. En regardant l’état de ses doigts, la jeune fille eut un peu peur car remplit de poussière ils étaient… Elle prit son sac et le posa sur le sol histoire de trouver un mouchoir pour qu’elle puisse nettoyer cette saleté. Elle en trouva un puis elle commença à s’essuyer quand elle se souvint qu’elle n’était pas toute seule.

Quand elle regarda Syldaïn, une porte s’ouvrit à côté de lui et on l’attrapa tellement rapidement qu’Elysandre n’eut pas le temps de réagir. Le temps qu’elle se lève et court tout en prenant ses affaires, elle entendit comme des bruits de bagarres. Quand elle arriva près de la porte, la jeune fille était prête à n’importe qu’elle attaque mais ce qu’elle vit la rendit perplexe. D’un côté, elle vit son compagnon qui s’en était bien sortit en plaquant un homme plus vieux qu’eux deux et de l’autre côté de la pièce, elle vit d’autres hommes assis une table l’air apeurés. Alors que Syldaïn lâcha l’inconnu, Elysandre s’approcha de lui voir si il n’était pas blessé puis elle reposa son regard sur la table d’hommes. La demoiselle allait finir par croire qu’elle était dans une ville constituée uniquement d’hommes… C’est alors qu’une discussion s’engagea enfin… Si on peut appeler cela discussion…

- Bienvenu... qui que vous soyez.

- Que nous voulez vous ?

Elysandre regarda légèrement le jeune homme puis elle comprit vite qu’il n’était pas à l’aise dans les discussions avec autrui. Il n’y avait qu’à voir avec elle aussi. Cependant, l’homme qui lui avait sauté dessus il y a peu pris rapidement la parole…

- Notre village est maudit... depuis peu, nous dormons... encore et encore... a peu près 20 heures par jour. Ça n'a pas l'air terrible aux premiers abords mais ça l'est. Avec seulement 4 heures de vie active, on ne peut labourer correctement nos champs, faire du commerce ou pire ! Fricoter la nuit avec nos gazelles ! On ne sait pas ce qui en est l'origine mais on pense qu'une bête en est a l'origine et qu'elle est contrôlée par "Le Beau". Pourquoi le beau ? Parce que c'est sans doute un beau gosse qui est venu nous plonger dans une torpeur noire afin de faire crac crac avec nos femmes... Pitié, voyageurs, aidez nous à lever la maléd...zzzzz

C’était… QUOI ce village ? Elysandre eut la sensation que tout allait lui retomber dessus vu le contexte. Mais si c’était pour sauver des gens… Ce n’était pas bien grave bien qu’elle pensa que ce groupe d’hommes n’était que des pervers qui ne pensaient qu’à assouvir leur plaisir… Décidément les hommes étaient vraiment répugnants quand ils le voulaient… Elle les regarda quelques minutes tous endormis, puis elle s’étira tout en s’expliquant.

- Bon eh bien… Si cet homme dit vrai et que ces choses sont attirées par les femmes, je vais servir d’appat. Après… On verra pour le reste.

Elle le regarda puis souria tout en quittant la pièce. Elle avait confiance en Syldaïn même si elle ne le connaissait que depuis plusieurs minutes. Elle reprit le couloir sombre pas très sûre d’elle et arriva dans le hall. Elle avait oublié un léger petit détail… Elle avait peur du noir. Enfin, un peu… La jeune fille respira un bon coup puis elle avança. Le propriétaire s’était endormi sur la poignet et Elysandre ne pouvait pas le bouger de là…

- Yare, yare… Je suis désolée monsieur mais je ne vais pas avoir le choix… Et puis faire cela m’arrange dans un sens.

Elle prit une chaise puis la balança contre la vitre qui fit un boucan pas possible mais pas assez fort pour réveiller les personnes endormies. Comme elle l’avait dit, ça l’arrangeait pour se faire repérer dans ce village fantôme où on n’entendait rien du tout. Elle sortit donc par la fenêtre puis sortit son éventail et commença à s’éventer. Elle marcha un peu puis elle fit mine de chercher quelque chose désespérément.

- Il y a quelqu’un ? J’ai besoin d’aide !

Elle sentie alors comme un coup de vent puis elle regarda le chemin qui lui faisait fasse. L’atmosphère commençait à devenir glacial et sous cette pleine lune, ça pouvait être parfait pour n’importe quel film d’horreur. Elle entendit alors des bruits de pas sourd mais la jeune fille ne bougea pas. Avec la brume qui était apparue, elle ne pu voir qu’une masse brune qui s’approchait ou peut être deux… C’est d’ailleurs une voix élégante qui s’éleva du noir.

- Quelle… Douce odeur. Ne sens-tu pas mon ami ?

- Si… C’est nouveau dans le village ça…

La deuxième voix était beaucoup moins gracieuse et beaucoup plus grave et monstrueuse à la fois… Elysandre recula d’un pas et était prête à réagir à tout moment et ironiquement, elle leur dit :

- C’est que maintenant que vous me remarquer… J'ai du casser une vitre pour sortir de cette maison ! Je cherche depuis un moment quelque chose de vivant dans c…

Elle sentit alors quelque chose qui passa derrière elle et se tut. Elle n’osa pas se retourner mais elle resta étrangement calme même quand celui-ci lui toucha le visage.

- Vos souhaits sont donc exaucés..

Elle replia son éventail rapidement et lui frappa sur la main. Si il y avait bien une chose qu’elle détestait, c’était bien qu’on la touche de la sorte. Elle devait cependant gagner un maximum de temps puis, elle vit autre chose plus distinctement. La grosse ombre, celle qui avait la voix grave n’avait rien… D’humain. L’homme de l’auberge avait donc raison. Cette bête avait la tête d’un félin et deux yeux couleur sang. Il devait atteindre les deux mètres de hauteur assez facilement, pour la longueur... Elle ne préféra pas le savoir. Cependant, il n’avait rien d’agréable à regarder. Il se mit en face de la jeune fille qui ne réagissait pas puis il dit:

- Bon réflexe dis moi..

- Et vous… Pas bonne haleine…

Elysandre se félicita intérieurement pour ses talents d'actrice cachés. Elle y repensera pour une autrefois pour berner les gens... Elle fit en sorte de se faire du vent avec son éventail et se rendit compte qu’elle n’avait peut être pas du dire cela. Sa franchise aurait raison d’elle un jour, elle le savait. Faire ce genre de remarque à ces animaux fier d’eux et de leur puissance n’avait rien de très intelligent… Elle pensa alors à Syldaïn en espérant que celui-ci pouvait voir la scène malgré la brume qui s’y était installée…

L'ayant discrètement suivi pour silencieusement assister à toute la scène, Syldaïn garde sa main sur sa barre de fer, prêt à la brandir si les choses tournent mal pour elle. D’ailleurs, cela semble être le cas alors que les deux silhouettes s’approchent d’elle. Sans hésiter, il sort de sa cachette mais trébuche sur quelque chose et le fait tomber face contre terre. Il vient de raté une action épique et cool à cause d’un peu d’obscurité et d’un seau posé sur sa route mais alors qu’il se relève au plus vite, il assiste avec surprise à l’ effondrement de ses 2 adversaires. La surprise est totale et il s’approche à pas de loup en regardant sa compagne d’un air suspicieux tout en tachant d’oublié sa gamelle d’il y a quelques secondes.
Une fois à leur hauteur, on peut les voir toutes deux assoupies. Seul leurs ronflements viennent perturber le calme de cette tyrannique soirée dédiée à Morphée. En se penchant au dessus des deux personnes, on se remarque que la « Bête » en question était... une femme !

Mais avec toute cette obscurité, pas facile de distinguer quoique ce soit, surtout avec l’astre de la nuit qui est caché par d’épais nuages aussi noir que l’abîme. Elle avait une tête de chat et un corps gigantesque, comparable à un monstre. Après tout, il y a tellement de race qui se côtoient sur le continent, pas étonnant de trouver une sorte d’hybride dans le lot. Son amie, elle, a une sorte de gueule d’endive et se passera de commentaire pour le reste.
- C’était juste des villageoises... peut-être que ceux de la taverne ont exagéré les faits.
Fit-il en se tournant vers elle tout en se relevant quand soudain, il se rabaisse en se frottant le derrière du crâne. A peine perceptible, le bruit d’une caillasse tombant plus loin résonne alors que Syldaïn grimace de douleur. Il a reçu un projectile mais dont ne sais où quand soudain, quelqu’un vient apporter ton lot de boucan pour renverser le tyran du silence.

- Des visiteurs ? Bien ! Je crois apercevoir une paire de seins attaché a une femme ! Ca ne fera qu’une victime de plus pour moi, le Beau ! Bientôt, vous aussi succomberez au puissant pouvoir soporifique de mon piège ! Et cette magnifique paire de... sera peloté par mes divines mains !
Du haut du toit d’une des maisons proches, un homme avec cape et chapeau s’est dévoilé et a aussitôt disparu une fois son discours post-dramatique récité. Un peu pris au dépourvu, Deïvos se tourne énergétiquement vers sa compagne et semble avoir repris des couleurs tandis que le faible reflet dévoile un éclat dans ses yeux, comme récemment ravivé par l’agitation et l’aventure.
- Que fait-on ? Il a pas pu sauter du toit jusqu’au sol ! Je propose qu’on encercle la maison au plus vite !
Il attend, impatient, une décision, une approbation, un conseil, un quelconque changement stratégique afin de partir sur les chapeaux de roues et coincé le coupable de tout ce Bazard mais doivent se dépêcher car les effets de la torpeur se font, peu à peu, Sentir.

Badam !

C’était quoi ce bruit qui venait de l’aub… Syldaïn. C’était forcément lui et Elysandre eut tout de même un peu peur de la réaction des deux autres. Cependant, avant même que les deux inconnus puissent agir, ils s’effondrèrent, ce qui surprit la jeune fille… Ou pas. Ce n’était pas les ou la bonne personne. C’était un peu comme des marionnettes. La jeune fille remarqua que la brume s’était limite en aller et elle put distinguer à quoi ressemblait ce qui aurait pu être ses kidnappeurs… Au féminin. Car oui, les deux étaient des femmes ce qui rendait vraiment le tout très malsain. Son compagnon s’était rapproché aussi et il regardait les deux corps étalés. Elle n’était pas humaine et il y avait donc la féline et… Une chose non identifiée avec une tête de légume. Toutefois, Syldaïn la coupa dans sa description.

- C’était juste des villageoises... peut-être que ceux de la taverne ont exagéré les faits.

Elysandre restait assez perplexe face à cette situation plus qu’inhabituelle. Plus ça allait et plus tout s’embrouillait mais pas pour longtemps. Effectivement, la jeune fille était capable rassembler toutes ses idées en un temps record et puis là, autre chose allait faire bouger les évènements. Alors, qu’elle tournait la tête pour le regarder, elle vit quelque chose atteindre la tête du jeune homme et celui-ci faire une grimace qui devait certainement être du à la douleur. Elle se rapprocha rapidement pour voir si il était blessé, un peu inquiète quand même, puis, une voix d’homme et totalement inconnue se fit entendre.

- Des visiteurs ? Bien ! Je crois apercevoir une paire de seins attaché a une femme ! Ca ne fera qu’une victime de plus pour moi, le Beau ! Bientôt, vous aussi succomberez au puissant pouvoir soporifique de mon piège ! Et cette magnifique paire de... sera peloté par mes divines mains !

Cette fois-ci, se fut au tour d’Elysandre de grimacer et de porter son regard sur la voix en question. Elle ne put qu’apercevoir la carrure d’un homme avec un étrange chapeau sur la tête qui avait disparu en quelques secondes. Pourquoi fallait-il que ce soit un village de pervers ? Pourquoi fallait-il que CE village justement soit prit par un pervers ? La demoiselle le sentait de moins en moins bien pour elle. Il était hors de question que cet odieux personnage ne pose ne serait-ce qu’un doigt sur elle. Lui ou n’importe qui. Elle s’en fit la promesse. Maintenant, elle n’avait qu’une hâte, c’était de retrouver cet homme et de lui faire comprendre que la luxure était certainement pas le meilleur moyen pour avancer dans la vie. Elle fut d’ailleurs beaucoup plus motivée d’un coup et replia d’un coup sec son éventail qui risquait de lui servir. Elle regarda Sydaïn et vit que son visage était soudain plus expressif.

- Que fait-on ? Il a pas pu sauter du toit jusqu’au sol ! Je propose qu’on encercle la maison au plus vite !

Elysandre réfléchissait. Était-ce réellement une bonne idée ? Ce pervers n’attendait peut être que cela que les deux jeunes gens soient effectivement séparer. Soit pour se débarrasser de l’un, soit pour assouvir ses plaisirs sur l’autre. C’était risqué mais amusant et la jeune fille se dit que frapper ce dégueulasse ne pourrait lui faire que du bien mentalement. Elle souria puis elle lui dit.

- Il n’a pas l’air très intelligent et pas besoin d’être un génie pour le remarquer. Encercler est une bonne idée mais un de nous deux va se faire prendre à tout les coups. Donc on va partir chacun d’un côté de l’auberge rapidement. Soit il nous attend derrière, soit il en prend un par surprise. Celui qui ne voit pas l’autre derrière l’auberge rejoint le « piégé » pour l’aider.

Elle s’étira, puis commença à partir du côté droit du bâtiment, prête à réagir à tout moment qu’on arrive au dessus, en dessous, en avant, derrière elle ou sur les côtés. L’auberge n’était pas accolée à sa maison voisine car on pouvait facilement s’introduire à plusieurs. Elysandre regarda attentivement autour d’elle pour voir si elle voyait la moindre petite chose bizarre. Elle pensa à toutes ses femmes et jeunes filles qui ont du, sans le savoir être utilisées comme objet parce pervers immonde. C’est clair, elle avait fait son choix : elle allait l’étriper. Elle arriva alors derrière l’auberge et s’arrêta pour constater qu’il y avait une petite cour derrière cette auberge et pas de trace de cet imbécile ni même de Syldaïn. Elle alla alors rapidement en direction de l’autre côté de l’auberge puis elle entendit une voix venant de la porte arrière de la maison.

- Il faut vraiment que je t’aies toi !

Elle se retourna et vit à quoi ressemblait celui qu’on appelait « Le Beau » puis elle manqua d’explosa de rire. Ironiquement, son nom n’allait pas du tout avec son aspect physique, ni même avec ce qu’il semblait être au niveau du caractère. Il n’était pas bien grand et assez maigrichon, son chapeau assez imposant cachait la majeur partie de ses cheveux mais le plus flagrant était son visage. Elle n’avait jamais vu quelqu’un avec autant de défaut. La jeune fille ne faisait guère attention à ce genre de détail niveau physique mais… Les personnes prétentieuse comme lui et qui abusait consciemment de jeune femmes en les faisant dormir… C’était juste inacceptable donc oui, elle se permettait cette fois-ci de se moquer de lui. Le visage assez rond, cet homme possédait un mono-sourcil, des lèvres de mérou et le comble, en plein milieu du visage un nez… Gros des plus affreux. Elle était tellement concentrée sur cet homme qu’elle ne savait même pas si Syldaïn était là ou pas. Puis elle parla pour la première fois à ce dingue.

- Incapable de sauter par le toit… Vous êtes passé par une fenêtre pour entrer dans l’auberge et descendre les escaliers tranquillement. Fascinant, vous êtes moins débile que ce je pensais, cependant…

Elle déplia son éventail et son expression sur son visage se changea radicalement tandis que l‘autre souriait.

- Les propos que vous tenez envers moi sont inacceptables et ce que vous faites subir à ce village l’est encore plus alors je vous demanderais de bien vouloir partir d’ici.

Tellement gentille et pas forcément naïve. Elle s’attendait déjà à la réponse de cette répugnante personne dans tout les sens du terme et c’est en revoyant cette même brume apparaitre que le jeune fille compris non seulement la réponse mais la façon dont il procédait.

- Hors de question..

La jeune fille pris sont éventail des deux mains puis elle fit rapidement un arc de cercle autour d’elle et certainement Syldaïn qui devait se trouver normalement derrière elle et qui avait assisté à tout la scène. Son geste avait eu l’effet d’éloigner cette masse des deux jeunes compagnons avec l’air environnant et non « contaminé » et de le renvoyer vers l’expéditeur. Ils allaient peut être avoir du mal finalement…

Ecoutant attentivement le plan de sa compagne, ne comprenant absolument rien à ce qu'elle manigance, il la voit partir et à l'air très fin. Il ressent un léger malaise et se demande quoi faire, sentant le stress grandir quand soudain, il réalise qu'il se sent vivre. Il reste planté au milieu de la scène plongée dans l'obscurité alors que, à ce moment, Ely observe le Beau dans la cour arrière de l'auberge. Syldaïn réalise qu'il peut pleinement sentir la douleur, la joie et la tristesse, comme si sa froideur et son impassibilité n'était qu'un cauchemar passager mais c'est ainsi qu'une voix, devenu atrocement familière, résonne dans sa boite crânienne.

"C'est agréable n'est ce pas ? De se sentir vivant, autre qu'un cadavre ambulant ne pouvant que manger, dormir et subir les intempéries de la vie."
- Tais toi...
"Mais tout s'arrête où et quand je le désire."
- La ferme ! Je... ne veux plus jamais t'entendre... Ugh...

Il tombe a genoux, le regard perdu, et crispe sa main sur sa poitrine tandis qu'il ne sent... plus rien. Comme si on une griffe acérée et charnue a percé son corps pour se plonger dans son corps, remuer dedans, et extirper ses passions pour l'en priver. Il ferme les yeux et baisse la tête au plus bas alors qu'Ely est en plein milieu de son discours avec l'individu qu'ils traquent.

"Tu n'as pas besoin d'elle... assomme la, tue la, abandonne la, trahis la, fait ce que tu veux mais oublie la..."

Se relevant sans un bruit, agrippant sa barre de fer pour la trainer à bout de bras, il lance un regard vers le coin où elle est partie et se dirige vers sa position actuelle. Très vite, il entend le "hors de question" d'une voix qui ne lui est pas inconnu et arrive à la hauteur de sa compagne. Il se cabre, le regard vide, a moitié voilé dans la pénombre, et s'avance lentement vers elle. Il ne le montre pas mais son esprit est une véritable tempête, ne sachant que faire, voulant tout simplement se vider et demeurer soit même mais qui est-il ? Trop de question et de réflexion pour lui qui arrive maintenant non loin d'elle, le souffle haletant et l'air impressionnant. De son coté, le Beau continue a se faire mouvoir la brume mais n'attire même pas l'attention de Deïvos.
Quoiqu'il fasse, il le regrettera d'une façon ou d'une autre...
- Si il faut le regretter... alors autant le faire pour une bonne cause.
Marmonne t-il en se plaçant aux cotés d'Ely en tenant fermement son arme tout en faisant face a leur ennemi soporifique. Il a perdu l'éclat dans ses yeux, son enthousiasme et sa combativité mais il va quand même donner le peu qui lui reste pour celle qui lui a tendu la main, au plus profond de son âme, sans s'en rendre compte. En parlant d'elle d'ailleurs, il peut sentir toute la frustration et la rage de cette sombre conscience qui l'habite mais assiste à la scène en silence.

- Il va falloir vite en finir.
Dit-il sans attendre plus longtemps et coursant son adversaire qui prend une pose ridicule et montre son air fort surpris. Très vite, il sort son gourdin... attendez ! Ca n'a pas la forme d'un gourdin ! On dirait plus un go... non rien, disons que c'est un gourdin a double usage ! Quoiqu'il en soit, il est équipé le bougre. Les sens engourdis de Syldaïn ne lui permettent pas de se battre à pleine capacité, surtout dans cette obscurité, mais donne un ample coup de barre et balaye son adversaire qui va grossièrement s'écraser plusieurs mètres plus loin dans la cour. Sans lui laisser de répit, notre jeune ami s'y précipite, espérant être suivi de près par Ely mais alors qu'il arrive vers l'endroit de la chute, personne.
Il s'arrête et cherche du regard avant de se recevoir un coup dans la nuque qui le fait lâcher son arme et allez quelques pas titubant en avant alors qu'il se retourne et voit son ennemi et se dit qu'il ne va pas avoir le temps de réagir pour le second coup.

Elysandre entendit une sorte de marmonnement puis quand elle jeta un regard à sa droite, elle vit Sydaïn. Celui-ci lui semblait étrangement bizarre ou du moins, il avait l’air de ne pas se sentir dans son assiette. Elle espérait au plus profond d’elle que ce n’était que passager car c’était loin d’être le moment pour ce genre de choses… Cependant, elle reporta son regard semi-noir sur « Le Beau » qui devait avoir compris que sa brume ne lui ferait quasiment rien sauf si elle ne pouvait plus utiliser son éventail.

- Il va falloir vite en finir.

Elle sursauta sur le coup, puis la jeune fille le vit partir sans qu’elle n’eut le temps de réagir. C’est donc sans plus attendre qu’elle le suivit tout en voyant l’adversaire sortir une arme des plus… Bref. La demoiselle était prête à utiliser n’importe quoi pour mettre fin aux agissements de ce monstre. Toute fois, ce fut son compagnon qu’il l’attaqua directement en premier et elle vit d’ailleurs l’autre se prendre un violent coup dans l’abdomen. Du moins, il lui semblait être cela malgré la faible et seule luminosité que lui procurait la lune. Un bruit assourdissant ce fit entendre quand leur ennemi s’écrasa lamentablement dans le reste de la cour. C’est donc en accélérant leur course que les deux jeunes gens se dirigèrent vers cet imbécile. Elle vit d’ailleurs que Syldaïn s’était arrêté mais avant qu’elle n’ait eu le temps de le prévenir, une ombre vint se mettre derrière lui pour lui asséner un coup. Pas le temps d’être choquée, Elysandre serra son éventail et avant que « le Beau » ne puisse vouloir achever son compagnon, elle fit un geste vif et rapide comme lui avait appris sa mère. Elle ne savait pas comment mais son éventail avait la capacité de pouvoir trancher si et seulement si il était bien utilisé. C’est d’ailleurs ce qui se passa et ce qui paralysa son ennemi prêt à donner le coup de grâce à Syldaïn. Tout aurait très bien pu être si simple si il s’était étalé par terre cependant, son envie de femme avait l’air de lui tenir particulièrement à cœur. Il s’était retourné vers la jeune fille pour la frapper avec la force qu’il lui restait malgré les blessures qu’il lui avait été infligé. Elle bloqua l’arme repoussante avec son avant bras puis elle le regarda.

- Je t’aurais… Je..
- Dans vos rêves les plus obscures. Peut-être.
- Peut-être pas.

Il ricana et la jeune fille commença alors à se méfier. Elle sentit qu’il mettait beaucoup plus de force dans son arme tout d’un coup ce qui la fit reculer mais pire… La brume recommençait à apparaitre et si elle ne voulait pas être souiller par cet affreux personnage, il fallait qu’elle arrive à l’atteindre pour ne plus le voir agir ou mieux, l’assommer. Elysandre pensa furtivement à Syldaïn qui devait être encore dans les nuages suite au coup qu’il avait reçu et elle espérait qu'il allait agir rapidement. Elle prit une grande inspiration et ferma les yeux puis une sorte d’aura apparu autour d’elle. C’était maintenant ou jamais ! Elle repoussa de toutes ses forces l’espèce de bâte du moche et fit un coup de pied circulaire en direction du flan gauche de l’ennemi. Celui-ci alla faire une rencontre passionnante avec le mur, non loin, de la maison voisine. Elle remercia son père intérieurement cette fois-ci pour ses techniques de barbares qui n'avaient rien de bien féminin. La petite aura disparu et Elysandre fini à genoux et souria jaune. Elle avait un peu inhalé le gaz soporifique produit il y a quelques minutes. En effet, la jeune fille n’avait pas pu repousser cette brume et ayant respiré celle-ci, elle voyait ses pouvoirs diminués et ses sens s’affaiblir petit à petit. C’était juste lamentable surtout qu’elle ne savait pas si l’autre était hors d’atteinte ou pas. Elle essaya de regarder vers Syldaïn pour voir si il avait pu reprendre ses esprits malgré une petite baisse de régime que la Waever avait put apercevoir il y a peu. Maintenant, c’était à lui de jouer. Soit il l’abandonnait à son triste sort, soit il l’aidait. Elysandre commença alors s’éventer pour qu’elle ne s’endorme pas et pour reprendre ses esprits. Elle entendit alors quelques marmonnements qui venait de l’endroit où le pervers c’était écrasé. C’est pas possible, il est increvable ou quoi celui-là ? Il était peut-être plus en état de combattre mais c’était exactement la même chose pour notre chère Ely et elle n’eut aucun mal à l’admettre.

Elle soupira et tenta de se relever malgré ses paupières lourdes. C’était réellement vicieux comme procédé et la jeune fille détestait ça. Elle s’éventait toujours, essayant de guetter le moindre mouvements même si c’était vraiment difficile pour elle en l’état actuel des choses…

- Tic Tac Tic Tac…

Elle sursauta et se paralysa presque en entendant cette voix. Il était là mais… Elle ne le voyait pas. Comme c’était… Chiant. Ses paupières lourdes eurent alors raison d'elle et elle s'écroula de fatigue sur le sol. Cette fois-ci, elle avait perdu, bêtement, mais perdu.

Il se pavanait presque au dessus d'elle, se léchant les babines tout en savourant sa victoire. Le petit individu jette un regard vers l'endroit où il avait été expulsé la première fois et vois une longue masse allongée et inerte, déjà assommée par le gaz. Il rie jusqu'à en perdre la voix et se penche au dessus d'Elysandre mais s'arrête en plein mouvement.
Inquiété, il sent comme une ombre planer au dessus de lui. Le Beau n'a pas même pas le temps de se retourner qu'une main agrippe sa tête avant d'être tirer en arrière. C'est avec des yeux frénétiques qu'il arrive à voir son agresseur qui n'est autre que Deïvos.
- Mais comment !? Les vapeurs de mes plantes devraient déjà t'avoir-

Cependant, sans sommation, il lui enfonce la tête dans le sol avec un violent mouvement descendant, allant jusqu'à faire bouger son propre corps à l'unissons avec celle du laideron dont le crâne, couvert de boue, commençait à être étourdi. Syldaïn ne lui laisse aucun répit et le traîne jusqu'au seuil de la porte de l'auberge et fracasse son adversaire contre le mur de pierre brute, encore, et encore, et encore, sans éprouver la moindre hésitation, la moindre révulsion, juste un guerrier sans émotion.
Après lui avoir complètement défiguré le visage, s'évanouissant à cause d'un trop plein de dommage, il défait sa grippe alors que le corps inerte du Beau s'affale contre la paroi de rocaille en laissant sa marque de sang. Pourquoi n'a t-il point été affecté par le gaz autant qu'il le devrait ? Il ne se pose même plus la question. Si la douleur n'est plus qu'un mot éphémère aussi doué qu'une grand mère au bras de fer avec un chef de guerre orc, alors la fatigue ne doit être qu'une autre de ces sensations qu'il ne ressent qu'occasionnellement.

Il jette un regard à sa compagne et se présente silencieusement a elle pour finalement s'abaisser, passer l'un de ses bras par dessus son épaule, et la soutenir pour la ramener dans le chaleureux intérieur de l'établissement où ils avaient trouvé le groupe "révolutionnaire". Il passe l'embouchure de la porte sans même prêté attention a leur cible qui ne gémit même plus et finit pas faire halte devant le comptoir où il donne un coup de pied dans le meuble de bois pour secouer le tout et se faire réveiller en sursaut le gérant des lieux.
- Votre "bête" est en sang et juste au dehors.
Dit en pointant la porte d'où il venait d'entrer. Deïvos laisse la capture aux bons soins d'un des villageois, espérant qu'il ne s'endorme pas en cours de tâche, et gravi les marches assez péniblement. Il ne ressent peut-être pas la fatigue, mais son corps, lui, s'engourdit tout naturellement. Son esprit est devenu le maître au fouet et son corps l'esclave qui tire la lourde pierre. Si il est fatigué, qu'importe les coups et les hurlements de son gourou, ça n'avancera pas plus vite.

Finalement, il arrive au sommet de la plus ardue montagne qu'il du gravir, non pas qu'Ely est lourde ! Loin de moi l'idée de me faire tuer avec une remarque déplacée ! La première porte qui se présent s'ouvre avec le bout du pied et termine son parcours du combattant devant le lit où il la dépose... non, pas aussi délicatement qu'il le faudrait. Pas non plus du genre "je lance mon sac a patate dans la réserve !". C'est entre les deux car, une fois fait, il s'écroule par terre, dos contre terre, juste à coté du lit. Sa respiration est intense, manquant cruellement d'énergie, et rive ses yeux exténués au plafond avant de s'assoupir, tendrement mais surement.

- Des roses ?
- Ne regarde pas ça comme si je t’offrais un insecte vraiment dégoutant.
- Disons que je ne suis pas habituée à ce genre de chose de ta part !

Elle lui tira la langue alors que lui, il rigolait, gêné.

- Yare, yare… La petite Ely’ ne changera jamais. Ne juge pas aussi vite, elles sont spéciales. du moins je crois et…
- Chuuut ! N’en dis pas plus. Merci en tout cas… Elles sont magnifiques. Je pense qu’elles seront parfaites dans mes cheveux !

Le jeune homme rigola en voyant l’attitude enfantine de la jeune fille. Cependant, il ne l’avait jamais vu aussi heureuse d’avoir quelque chose même si cela pouvait être un cadeau banale. Il était plutôt beau garçon. Un grand brun au regard ténébreux et avec une physiologie fine mais pas trop. Il semblait avoir tout pour lui ce garçon... Elysandre le regarda puis tout devint noir autour d’eux et elle se leva rapidement, apeurée. Son ami lui avait un sourire mélancolique et elle le voyait s’éloigner d’elle. La demoiselle tenta de l’attraper mais impossible. Il lui tournait le dos, elle était en larme. Elle répétait son nom, encore et encore en espérant que celui-ci l’entende et se retourne. Elle courrait… Elle trottinait… Elle marchait… Elle s’arrêta, puis elle tomba à genoux et regarda dans la direction. Elle marmonnait maintenant même si ça ne changeait rien du tout puis le décor vira au gris, avec de la pluie en prime. C’est tête baissée qu’elle se tut et souriait. Voyons le beau coté des choses, au moins on remarquerait pas ses propres larmes de capricieuse. Elle releva la tête et elle le vit encore une fois de dos. Elle se releva rapidement de dos et lui toucha l’épaule.

- Roy.. ?
- Tic Tac Tic Tac…

Effrayée, Elysandre recula en se disant que ce n’était pas possible… Elle connaissait que trop bien cette odieuse voix. Elle vit l’homme se retourner doucement et elle pu constater qu’il s’agissait de ce pervers qui était prêt à sauter sur elle.

.~.~.

- … !!

Elle était assise, le regard effrayé. Quand elle passa sa main sur son visage, elle sentit qu’elle avait pleuré. Cela lui arrivait vraiment rarement et ce rêve… Bref, elle était où là ? La jeune fille avait l’air d’être dans une chambre éclairée par les rayons du soleil qui passaient au travers de la fenêtre… Elle grimaça, puis elle réfléchit. D’un coup tout lui revint à l’esprit. Le Village endormi, Syldaïn, l’auberge, « Le Beau »… D’ailleurs, la dernière image d’elle qui lui vint à l’esprit était qu’elle était dans la cour de l’auberge, à genoux, luttant contre le sommeil et incapable de se défendre… Elle venait de se réveiller donc elle s’était endormie… Elle devint pâle tout d’un coup puis elle chassa les mauvaises pensées qui venait de surgir dans son esprit. Elle avait oublié qu’une personne était avec elle à ce moment là puis d’ailleurs où était-il ? C’était en se concentrant d’avantage, qu’elle entendit quelque chose ou du moins quelqu’un. Elle se pencha et vit que son compagnon dormait par terre, à coté de son lit et pour le coup, elle se sentit affreusement gênée. Il avait du très mal dormir sur ce plancher en bois froid et sale et puis… Elle n’était pas somnambule donc il avait certainement dû la ramener jusqu’ici. Elle prit une grande inspiration puis elle se le va et sortit du lit tout en s’approchant de Syldaïn. Une fois près de lui, la jeune fille s’accroupit et essaya, malgré elle, de le réveiller en lui touchant la joue plusieurs fois du bout de son index. Le regard vide, elle se demandait vraiment ce qu’il s’était passé une fois qu’elle avait perdu connaissance. Elle n’aimait pas être du genre inutile comme toutes ces princesses qui avaient le don de se mettre dans un pétrin pas possible en attendant comme des flemmardes leur prince charmant… Elle n’était pas vraiment fière d’elle pour le coup… Sans vraiment se rendre compte et tête baissée, elle marmonna :

- S'il vous plait... Réveillez-vous..

Il marche paisiblement dans un long couloir, celui ci semble être d'un manoir. Par delà les fenêtres, il n'y a que le vide alors que le plafond demeure un néant béant. Il continue sa marche insouciante, les bras ballants quand soudain, il entend une voix venu d'au-dessus de sa tête.
- S'il vous plait... Réveillez-vous..
Levant les yeux vers l'abime inquiétante, il reconnait très clairement la voix d'Elysandre, celle qu'il n'a finalement pas trahis comme le lui dictait une sombre conscience résidait au fin fond de son esprit. Se réveillez... ce serait tellement plus facile de demeurer ainsi... mais Syldaïn a décidé de ne jamais se résigner et de toujours continuer a marcher, inlassablement, pour des raisons qui ne sont peut-être pas héroïque et même inconnues, peut-être d'une façon qui n'inspire pas le respect, mais de quand même le faire.

Il sait qu'il est loin d'être un héros, loin de savoir tout ce qu'il devrait savoir, d'avoir fait tout ce qu'il avait à faire ou aurait du faire, mais il continue, encore et toujours. Son attention se porte à nouveau devant lui alors qu'il continue son exploration des lieux et voit quelque assis sur une chaise faisant face a une fenêtre, a coté d'une table sur laquelle est empilé montagne de feuilles et livres. Au fil des pas, le coté inhumain et surréaliste de cette personne enveloppée dans les ombres se dévoile de plus en plus mais ne sentant la peur ou l'hésitation, émotions qu'elles demeureront, il s'arrête juste à coté d'elle et lui adresse un regard las mais à moitié intrigué.
- Qu'es tu donc à la fin ?
- Finalement, tu ne m'as pas écoutée.
Il laisse planer un long silence alors qu'il tente de réfléchir a une réponse correcte, bien piquante, qui pourrait relever les devants mais rien à faire, son sens de la répartie et de la prestance sont loin d'être assez grand. Il demeure juste devant cette figure énigmatique qui se lève et se dirige lentement vers la fenêtre pour y poser une main aux ongles sombres et longs.

- Je suis... l'un des reflets de ton âme... caché au sein de ton esprit...
- Ca n'veux rien dire.
- Pour l'instant ! Je te dirais ce que tu veux savoir mais plus tard... Dis moi, pourquoi ?
- ...
- Pourquoi ne m'as tu pas écoutée ? Que penses tu pouvoir accomplir en restant aux cotés de cette femme ? En l'aidant ? En pensant a elle ?
Cette voix lui perce le cerveau, comme un fleuret traversant sa boite crânienne de part en part, et tombe a genoux en se la prenant entre les mains alors que l'étrangère se penche sur lui et murmure exactement ce qu'elle a dit avant. Il demande à ce que ça cesse, au fond de lui, que ce cauchemar insensé prenne fin et soudain, alors qu'il bat encore une fois des paupières, le décor change du tout au tout en une fraction de seconde, juste après que les rideaux soient tirés et ensuite relevés.

C'est le plafond de l'auberge, bien présent et presque a porté de main selon sa perspective avec Ely, non loin de lui. Il sort de sa torpeur et s'assoit, trop faible pour se tenir sur ses pieds. Il dirige ses yeux vers sa compagne et réfléchit à ce que cette sombre mélodie lui a suggéré, de l'abandonner. Mais comment aurait-il pu en être ainsi alors qu'elle ne l'a pas délaissé contrairement à d'autres qui l'ont fait malgré sa maladresse ?
Il lui sourit et repense à ce qu'elle a fait pour lui, aussi humble ou courageux fut-il, du simple pour parler mener au retournement de la situation du combat contre le Beau. En fermant les yeux, sereinement, il lui dit sur un ton très sincère :
- Merci... du fond du coeur, merci.

"Je doute fort que je te laisse un coeur après tout ceci."

« Yare, Yare… La petite Ely’ ne changera jamais… »

Ces paroles prises d’un ton léger, naturel et presque rassurant résonnaient encore dans sa tête. Si seulement elle pouvait juste réentendre une seule fois son nom sortir de sa bouche… Si seulement. Elle n’avait pas été aussi mélancolique depuis des jours et, c’est-ce qui allait certainement la troubler toute la journée. Elle reprit cependant très vite ses esprits, laissant ses songes de côté. Quand elle porta son regard sur son compagnon, qui se réveillait, Elysandre le trouva… Bien expressif d’un coup. Du moins, depuis leur rencontre. Il avait l’air comme serein et la jeune fille ne comprenait pas trop pourquoi. Enfin, tant mieux pour lui dans un sens. Elle préférait voir les gens comme cela plutôt que triste et désespérés… Un peu comme elle devait transparaître sur son visage angélique. Il fallait absolument qu’elle se reprenne pour ne pas inquiéter les autres à son tour et spécialement Syldaïn justement. Elle d’ailleurs surprise de voir que celui-ci lui souriait presque chaleureusement et cela lui faisait juste une mine adorable. Bien entendu, il ne s’arrêta pas à ça puis il lui dit :

- Merci... du fond du cœur, merci.

Quand elle entendu cela, Elysandre, quant à elle, fit une mine d’incomprise. Ce n’était pas plutôt à elle de le remercier ? Peut-être avait-elle fait quelque chose sans s’en rendre compte ? Elle ne comprenait plus rien à ce qui se passait, ce qui s’était passé… Bref. La demoiselle arrêta sa grimace et commença à sourire, apparemment gênée, puis elle finit par lui répondre :

- Aah… C’est plutôt à moi de vous remercier ! D’ailleurs, je suis désolée d’être tombée bêtement dans son piège..

Pas besoin d’en rajouter plus, elle s’en voulait suffisamment. Elle se leva et alla vers la fenêtre puis elle vit du… Monde ? Des hommes, des femmes, des enfants… Tout le village avait tout d’un coup reprit vie et l’image de cette communauté fantôme disparaissait petit à petit de l’esprit de la jeune fille. Il faisait assez beau par rapport à la veille et elle fut contente de constater que les gens avait l’air sains et saufs eux aussi. C’était comme si une nouvelle vie commençait et elle espérait que « Le Beau » soit réellement hors d’état de nuire… Elle posa sa main sur la vitre tout en souriant. Qu’allaient-ils faire maintenant ? Il fallait déjà qu’elle trouve un endroit où se débarbouiller parce que bon, voila… Elle pensa aussi, d’un coup, à tout les dégâts qu’ils avaient du causer pendant qu’ils s’occupaient de ce pervers soporifique. L’image d’elle en train de casser une vitre de l’auberge grâce à une chaise lui revint délicatement à l’esprit, ce qui la fit rigoler légèrement. Ce n’était pas drôle, c’était juste qu’elle était gênée, encore une fois. Elle se retourna tout sourire puis elle alla vers Syldaïn et lui prit le bras en lui disant d’un air joyeux :

- Nous n’avons pas fini d’aider ces gens il me semble.

Elle le lâcha et lui fit signe de le rejoindre, quand il sera bien réveillé, évidemment. Quand elle sortit de la chambre tout en refermant la porte derrière elle, elle fut… Surprise. Il y avait tout un tas de personne qui lavaient, asticotaient et quand elle sortit, tout le monde se figea. C’était pour le moins agaçant et pas vraiment surprenant. Personne n’osait lui parler et c’est elle qui se dirigea vers une femme, plus âgée qu’elle en apparence en tout cas. Elle lui demanda si il n’y avait pas quelque chose ou un endroit pour se laver rapidement puis celle-ci lui indiqua timidement quoi faire. Elysandre ne se fit pas prier puis elle fit ce qu’elle avait à faire. Une fois prête, elle repassa le couloir qui était silencieux à son passage et descendit les escaliers. Elle ne savait pas si Syldaïn s’était levé ou pas mais bon, tant pis. Quand elle arriva dans le hall, le propriétaire vit la jeune fille et s’approcha d’elle tout sourire.

- Merci ! Merci mille fois!
- Mais euh… Je n’ai rien fait moi…

Elle trouva la réaction de cet homme étrange et lui demanda si il savait exactement ce qu’il s’était passé mais avant… Où était « Le Beau » ? Ne pouvait-il vraiment plus faire de mal? Et Syldaïn, où est-il ? En attendant, elle écouta attentivement ce que l’aubergiste avait pu voir après s’être réveillé. Tout en étant attentive, elle regarda un peu partout furtivement. Certains villageois venaient aider l’aider pour réparer certains dégâts COMME la fenêtre. D’autres se hâtaient dans la cour arrière même si ça ne devait pas être si catastrophique que cela, elle espérait en tout cas…

Entre les derniers mots que sa sombre conscience lui délivra et ceux d'Elysandre, un combat intense au sein de lui se déroula mais très vite, il perdit ses expressions alors que sa compagne lui dit qu'ils n'avaient pas fini d'aider ces gens. Elle ouvre la marche et Syldaïn, lui, tente d'en faire de même mais ne se décide pas. Il reste impassible, a nouveau, et tente de ne pas regretter ses choix alors qu'il s'est fait, une fois encore, déposséder. Ce combat cyclique sans fin commence à lui mordre le noeud et fini par se résigner à continuer a marcher, seule chose qui prouve qu'il n'a pas abandonné l'envie de vivre malgré ses soucis.
Il descend l'escalier et voit tout ce monde dehors, intimidant malgré l'accueil. Il reste dans l'ombre de cette dernière et va se réfugier derrière le comptoir pour voir le Beau. Ce dernier, ayant reçu quelques contributions de la part des villageois, surtout au visage, est fermement ligoté mais pas bâillonné. Il doit aussi se réfugier histoire de se faire oublier et Deïvos en profite pour lui demander quelque chose sur un ton tellement inexpressif qu'on se demande si ce n'est pas une machine ou plutôt un golem.
- Comment marchais ton pouvoir soporifique ?

Ce dernier, lançant un regard haineux et plein de rancune, se ravise très vite alors qu'il se souvient de son récent interrogatoire de la part des membres de cette petite communauté.
- J'vais l'dire vu que j'l'ai déjà dis aux villageois... J'ai installé une plante qui a un parfum aux effets soporifique. Je me suis servi de cette plante médicinale pour innover ce pouvoir de sommeil... avec mon pouvoir de maitrise de l'eau, j'ai capturé ces arômes dans une sorte de brume que j'envoyais ensuite dans le pif de tout ceux qui devaient dormir selon moi.
- Je vois...
Sans chercher plus loin, il est soulagé ou du moins le crois, car sent ce vide grandissant dans sa poitrine alors qu'il la serre avec sa petite mimine d'amour histoire d'y placer un peu de sentiment chaleureux. Les motifs du Beau, véritable ou non, n'intéresse pas Syl car il juge qu'on se défini à travers ses actes. Il les a attaqué et c'est ce qui importe le plus à ses yeux mais une inquiétude grandit en lui tout comme il se relève, aux cotés de sa sombre compagne en portant ses yeux sur sa belle compagne au milieu de la foule.

*"Etrange, n'est ce pas ? Quelque chose, dans cette scène, n'a pas sa place."
- Pourquoi... pourquoi autant de villageois sont au courant de l'existence du Beau ?
"Ils sont bien organisés, tu ne trouves pas ? Une fois le problème fini, ils se sont tous réunis ici et se mettent déjà à la tâche. De plus, regarde l'expression sur leurs visages..."*

Ce n'était pas de la joie mais de la malice, quelque chose n'allait pas dans tout ça. Il détourne juste le regard vers l'un des paysans occupé a réparé la vitre et le voit soudainement détourné les yeux vers sa tâche en faisant comme si il ne s'est jamais interrompu. Ils sont observés et sent la menace devenir de plus en plus pesante. Il veut accourir vers Ely quand soudain, sa vue se trouble et ne voit plus la porte d'entrée en face de lui.

*- Qu'est c'que ?!
"Non, non, non... cette fois... tu ne la sauveras pas... ta seule sortie est par derrière, seul, tu n'as qu'à te débar-"
- La ferme ! Qu'est ce que c'est que cette sorcellerie ?!
"Trois fois rien... juste tes propres yeux qui te jouent un tour. Tu sais, les hallucinations sont monnaie courante chez les fous !"*

Seul l'écho d'un rire sournois et satisfait résonna dans sa tête alors que Syl hurla autant qu'il le pu.
- Ely ! Bouge toi d'là !

Syldaïn Deïvos > 10 xps
Elysandre Weaver > 10 xps

Xps Attribués

» La princesse et la bete [Terminé]
» Une bête mystérieuse se promène [Libre][Terminé]
» Un petit compagnon pour une grosse bête [Terminé]
» Le village des Lions Parlants
» À la recherche de la bête [Finish]