Dans la pénombre d'une ruelle... [Prio Fulenn]

Le temps était à l'orage, la ville noire, Tenamas, était plongée dans le chaos le plus total. La pluies avait surpris tout le monde, dans les rues, les gens couraient dans tous les sens pour trouver un abri le temps que la tempête se calme, mais visiblement, elle n'en avait pas l'intention.

Seulement voilà, à l'intérieur de cette fourmilière géante qu'est la cité, qui trouvons-nous ? Vasco, le seul, l'unique. Que faisait-il ici ? A quelques mètres seulement des ses ennemis juré ? Ceux-là mêmes qui ont ordonné l'exécution de sa famille, ainsi que sa propre mort ? Et bien c'est simple, il est en mission pour le compte des Gardiens dont il fait partie depuis peu...

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Dissimulé sous une large cape de voyage, de couleur gris souris, usée par les années, Le Prince avançait péniblement dans les rues bondait, prenant bien garde à surveiller ses arrières afin de ne pas prendre un malheureux coup de couteau par un des bandits du coins. Car malgré ces quelques différents avec les dirigeants actuels de la cité, Vasco connaissait plutôt bien Tenamas et ces vieux quartiers. Enfant, il y suivait son père qui distribuait quelques pièces par-ci par là à ceux qui était dans le besoin.

* Mais cette époque est finie... révolue... *

Dans sa poitrine, le coeur du jeune homme ne cessait de s'accélérer, à la moindre bousculade, il risquait d'attirer l'attention des gardes qui auraient tôt fait de le reconnaitre tant son signalement était placardé sur tous les murs.

* C'était pure folie que de m'aventurer ici... Je dois sortir au plus vite de ce...*

" ...Hey !!! "

Alors que Vasco était plongé dans ses pensées, un gamin, sûrement un voleur, venait de le percuter de pleins fouets, le projetant au sol. Aussitôt, le gamin prit ses jambes à son coup, sans attendre de réaction de la part du Prince que c'était cogné la tête en tombant. Peu à peu, sa vison se brouillat, et il perdit connaissance...

A son réveille, la pluies tombée toujours, mais son champ de vision était obstrué par deux visages...

" Tout va bien jeune homme ? Vous voulez de l'aide pour vous relever ?"

Sans bien comprendre ce qui lui été arrivé, Vasco empoigna la main qu'on lui tendait et s'en aida pour se remettre sur pied. Durant la manoeuvre, la capuchon de sa cape bascula, laissant son visage à découvert. Aussitôt debout, Vasco su qu'il venait de commettre une énorme bourde, car les deux hommes en face de lui n'étaient autre que des gardes de la cité. Ces derniers dévisagèrent un instant le Prince d'un air, il faut l'avouer, assez idiot, comme s'ils essayaient de se souvenir où ils avaient bien pu voir ce visage qui leur semblait familier.

Sans attendre, Vasco remit son capuchon, remerciât en vitesse les gardes et partie dans le sens opposé, seulement, l'un des deux zigotos eux la bonne idée de tourner la tête vers un des nombreux panneaux d'affichage où était placardé, entre autre, son avis de recherche....

" Rattrape-le ! C'est lui regarde, c'est lui ! Mais cours bon dieu COURS ! Il va s'échapper ! "

Aussitôt, l'un des deux gardes, le moins gradé sûrement, se lança à la poursuite du Prince qui détala comme un lapin. Zigzaguant entre les passants, empruntant de minces ruelles, Vasco tentait par tous les moyen d'échapper à son poursuivant, mis une pensée le frappa soudain...

* S'il rencontre d'autres gardes dans sa course... *

Aussitôt, un plan germa dans l'esprit du jeune homme. Il avait quelques secondes d'avances, juste quelques secondes pour se cacher dans la première ruelle qu'il rencontra. Dès que le garde s'y engagea, Vasco sortit de l'ombre, sa dague à la main, et poignarda le garde en pleine gorge, il s'appliqua, de son autre main, à empêcher le malheureux d'émettre un bruit quelconque.

Une fois que les derniers spasmes du corps sans vie se furent arrêté, Vasco déposa le corps contre un des murs de pierres de manière à ce qu'il paraisse à peu près assis. Le Prince savait qu'il ne devait pas rester là, la pluie avait certes poussée les gens à quitter les rues boueuses des bas quartiers, mais si un garde venait à passer par là, il était fichu. Et pourtant, Vasco ne bougea pas. Lentement, il se redressa, sa dague toujours en main, derrière lui, une respiration se faisait entendre...

Fulenn était occupée avec un client qui lui avait promis une bonne paye. Comme à son habitude, cette-dernière se contentait de faire son travail en pensant à autre chose ; préférant écouter les sons au dehors plutôt que les gémissements d’extase des hommes qui l’accompagnaient. C’est alors qu’elle entendit des bruits de pas, de course, dans sa ruelle, à l’ordinaire déserte, puis plus rien. C’était suspect… Fulenn voulait voir ce que c’était. Elle repoussa l’homme en lui murmurant à l’oreille :

« Il y a quelque-chose à l’extérieur, ne bouge pas d’ici… »

Fulenn ne prit pas la peine de se rhabiller : elle enfila ses bottes dans lesquelles étaient constamment ses deux dagues et passa négligemment une couverture de toile grossière sur ses épaules. De toute façon, elle n’était même pas convaincue qu’il y ait réellement quelqu’un, c’était surtout un prétexte pour faire une pause. Effectivement, il y avait certains clients avec qui il était plus agréable de « marchander » que d’autres. Celui-là avait l’âge d’être son grand père et il émanait de lui une odeur pestilentielle de sueur mêlée à celle de la bière. Fulenn parcourut donc l’allée, avançant lentement. Elle était essoufflée. C’est là qu’elle le vit. L’homme que tout le monde recherchait. Son portrait était placardé un peu partout à Tenamas ; il était impossible de ne l’avoir pas au moins aperçu. Malgré tout, la femme ne savait pas quel crime est-ce qu’on lui reprochait. Il devait y avoir une affaire de pouvoir ou d’argent dissimulée derrière tout cela, comme c’était souvent le cas, sans quoi on ne s’activerait pas autant pour le retrouver. L’étranger en question était donc là, son poignard planté dans la gorge d’un garde.

Il ne fallut que quelques secondes à Fulenn pour faire le calcul : homme recherché, cadavre de garde, sang… dans SA ruelle. Ça, ça n’était pas de très bonne augure. Pourtant, elle n’avait aucun endroit où fuir, et elle commençait à être connue dans le coin. Elle ne pouvait se résoudre à tout bonnement quitter le lieu.

L’inconnu resta immobile encore une seconde. Une seconde de trop. Il avait du l’entendre, et si cette hypothèse se validait, il ne chercherait pas à savoir qui elle était et la tuerait. Elle serait là, gisant ensanglantée, à l’instar du garde, toujours collé à son meurtrier. Celui-ci ne bougeait pas. Fulenn avait l’avantage d’être dans le dos de l’homme, et son instinct la poussa à réagir pour qu’elle ne le perde pas. Elle bondit vers l’assassin, portant la main droite à sa botte d’où elle retira son poignard. Elle se tint tout contre l’inconnu, et posa son arme sous la gorge de celui-ci. Fulenn susurra :

« Je te préviens : tu bouges, tu es mort. Fais pas de bêtises.

C’est alors que retentit un nouveau bruit de course. Fulenn se pencha en arrière et distingua un autre gars de la milice qui venait vers eux, et le cadavre de son collègue, par la même occasion. La femme ajouta :

-Tu la fermes et tu te baisses.

Elle lui donna un coup à l’arrière des genoux pour qu’il exécute et posa aux-dessus d’eux la toile qui la recouvrait précédemment. Ils étaient ainsi cachés, et Fulenn retint sa respiration. Le garde demeura là quelques minutes et repartit en direction de la rue principale. Fulenn eut un mouvement de recul. Elle était souillée de sang de la victime de l’inconnu, et ses bras et sa poitrines, qui en étaient recouverts, avaient pris une teinte écarlate. Sa peau, visqueuse, glissait.. Elle s’écria à l’intention de l’étranger, furieuse, en désignant le corps du bout des doigts :

-Je t’assure qu’il va falloir m’enlever ça. C’est pas bon pour mes affaires… Et puis ici on est pas en sécurité, viens plutôt dans mon abri.

La scène était plutôt cocasse à voir : il n’était pas courant de voir une femme nue sermonner un assassin en pleine ville.

Le coeur du Prince battait la chamade, cette fois il en était certain, il y avait quelqu'un dans son dos. Il n'osait pas bouger, de peur de la réaction de l'inconnu.

* Et si c'était un garde... *

Vasco savait garder son sang froid, s'il devait agir, il devrait le faire rapidement et sans aucune hésitation. Il détestait tuer, mais dans le cas présent, c'était une nécessité, il ne pouvait se permettre de sa faire prendre, pas maintenant. Il assura donc sa prise sur le pommeau de sa dague dont la lame luisait d'une lueur malsaine, avide de sang, avide de chaires...

Et il se décida, il commença à se retourner pour faire face à l'étranger, mais il était déjà trop tard, il avait trop attendu, une lame vint se poser sous sa gorge, il arrêta tous mouvements.

* Ce n'est pas un garde, mais plutôt un bandit *

Vasco se força à se calmer, sa respiration ralentit lentement, il devait rester mettre de toutes ses facultés afin de profiter d'une ouverture quand il en aurait la possibilité.

« Je te préviens : tu bouges, tu es mort. Fais pas de bêtises."

Le Prince fut surpris par le son de cette voie, une voie féminine, mais redoutable. Au son de cette voie, Vasco ne doutait pas cette femme mettrait sa menace à exécution à la moindre erreur de sa part. Le jeune préféra dans un premier tant de calmer le jeu, il n'avait aucune envie de mourir.

" Je vous arrête tout de suite, je n'ai pas d'argent d'argent sur moi et croyez-moi, je vous suis bien plus précieux vivant que mort et... "

Mais avant qu'il n'ai pu ajouter autre chose, des bruits de course se fit entendre dans la rue.

-Tu la fermes et tu te baisses.

Aussitôt il sentit ses genoux ployer et se retrouva sur le sol, puis, la mystérieuse femme déploya sur eux ainsi que sur le cadavre du garde une toile. A travers le tissu, Vasco aperçu des bottes caractéristiques de la garde de Tenamas s'arrêter à hauteur de la ruelle, il sembla l'inspecter quelques instants, puis, ne constatant rien d'anormal, il reprit sa course, au grand soulagement du Prince.

Une fois le danger écarté, la femme récupéra la toile et se releva. Vasco fit de même, c'est alors qu'il remarqua la "situation" dans laquelle se trouvait son interlocutrice, elle était totalement nue et recouverte de sang, sûrement c'était-elle un peu trop approchait du cadavre ensanglanté lorsqu'ils essayaient de se cacher.

-Je t'assure qu'il va falloir m'enlever ça. C'est pas bon pour mes affaires... Et puis ici on est pas en sécurité, viens plutôt dans mon abri.

Vasco était pour le moins perplexe, pourquoi cette femme l'aidait-il alors qu'il venait de tuer un garde ? Il aurait été bien plus simple qu'elle le remette à l'autre garde qui était passé précédemment.

" J'accepte volontiers votre offre, mais, pourquoi m'aide tu ? Pourquoi ne pas m'avoir vendu au garde ? "

Nénamoins, la jeune femme lui avait proposé un abri et il n'allait pas refuser, il la suivi donc, tout en restant sur ses gardes...

-J'accepte volontiers votre offre, mais, pourquoi m'aides tu ? Pourquoi ne pas m'avoir vendu au garde ?

Fulenn médita intérieurement le propos de l'inconnu. Elle le jaugea d'un œil mauvais et se mit en marche vers son abri sans prendre la peine de lui répondre. A vrai dire, elle n'était pas certaine de savoir la raison pour laquelle la brune était venue au secours de l'étranger. Elle ne l'avait pas vraiment sauvé en réalité. Il se trouvait qu'il s'agissait plus d'un concours de circonstance malencontreux que d'un réel désir d'aider l'homme.

*Si je ne l'avais pas aidé, on se serait trouvé face à face avec le garde, et il n'aurait sans doute pas cru à mon innocence. Ou alors il m'aurait violé. Ce n'est pas la première fois qu'un représentant de l'ordre ferait ce genre d'horreur.*

Le brune se recouvrit de la couverture en toile grossière et rumina encore un instant. Elle détestait les gardes. Ils se croyaient tout permis et n'étaient souvent que des vantards potelés. Et puis, ce genre d'individu ne respectait pas les courtisanes. Ils abusaient d'elles la plupart du temps, et lorsque ça n'était pas le cas, ils leur crachaient au visage. Ces idiots ne cherchaient pas à connaitre la cause qui avait poussé ces femmes à se prostituer, ils ne les respectaient d'aucune façon. Dans le cas de Fulenn, la jeune demi-elfe n'avait pas eu d'autre choix.

L'apparition de l'abri de la femme rappela à celle-ci qu'elle était suivie par l'inconnue. Elle ne lui avait toujours pas expliqué. Poussant nerveusement une mèche de cheveux qui obstruait sa vue, la brune commença :

-La milice et moi on est pas très copains. Mon métier n'est pas des mieux perçus, et ils profitent du moindre prétexte pour nous casser. Cet homme, peut-être était-il honnête, mais je ne voulais pas prendre le risque de lui donner cette joie. Et puis tu peux certainement m'être utile. Je ne sais pas à quoi, mais je n'en doute pas.

Fulenn parcourut son interlocuteur des yeux et rajouta, neutre :

-Tu as l'air plutôt solide. Assassin, guerrier ? Tu fais quoi de ta vie ?

Soulevant le pan de la tente, la femme désigna l'entrée de la main, invitant l'inconnu à y entrer. Elle n'avait pas honte de la modestie de son abri, étant consciente du pétrin dans lequel semblait s'être fourré son invité. C'est là qu'elle aperçut le client détestable duquel elle se chargeait quelques minutes plus tôt, nu comme un ver. Il fit de gros yeux en la voyant revenir toute ensanglantée et avec un autre homme, de surcroit.

*Eh merde. Il va sûrement reconnaitre l'autre énergumène, il y a des avis de recherches de tous les côtés de la cité. Je ne peux pas le tuer à l'intérieur, il va tout salir. Eh merde.*

Fulenn échangea un regard éloquent avec son "consommateur". Comment sortiraient-t-ils de cette situation pour le moins gênante ? Avec un peu de chance, peut-être qu'il ne ferait pas le parallèle entre l'assassin et les affiches placardées un peu partout dans la ville, qui sait ?

Fulenn >> 2 xp
Vasco >> 2 xp

xp donné

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