[Quête Solo] Disparition Lucinienne [Terminé]

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« Vous allez me lâcher oui ? Vous verrez mon père vous… »
« Mais ta gueuleeeeeeeeeeeuh »

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eux heures. Deux heures qu’elle hurlait et poussait des cris stridents. Ils avaient bien essayé de la bâillonner mais cette folle était presque parvenue à s’étouffer avec le foulard. Plus d’un avaient suggérer de l’assommer ou, plus simplement, de mettre un terme définitif au problème. Mais Valiane s’y était opposé. C’est ainsi que la troupe continuait d’avancer, ignorant la furie qui se cassait la voix dans sa cage. Malgré les craintes que les vociférations de la folle n’attirent la foule, ils ne

rencontrèrent personne sur leur passage et le voyage se déroula sans ennui. Bientôt, la caverne fit son apparition,arrachant un soupir de satisfaction aux hommes.

En tête de troupe, Valiane leva la main pour ordonner la halte. Les montures renâclèrent avant de s’arrêter, aspirant elles aussi à un repos bien mérité.

a tutrice de l’Ordre Nouveau avait besoin d’argent, c’était inévitable. Une demande de rançon avait été la solution la plus simple et la plus propre qu’elle avait trouvé. Son passé de voleuse lui permit de retrouver rapidement des contacts susceptibles d’être intéressés par son projet. Sa réputation fit le reste. Il ne lui fallut pas longtemps avant qu’elle ne parvienne à se constituer une petite troupe de dix hommes fiables et sérieux. Tout était organisé minutieusement, un plan finement brodé qui permettait à chacun de s’en sortir sans casse. Le gros défaut des cambriolages et autres vols, était que le criminel était obligé de s’exposer au danger. Dès lors une prise d’otage c’était imposé de soit. Le jour J, Valiane envoya ses hommes dans les quartiers chics de la ville, à la recherche d’une proie idéale ; une jeune fille bourgeoise un peu naïve, prête à obéir sans poser de question et de famille riche, bien entendu.

e premier souci était apparu lorsque la tutrice réalisa qui ces abrutis avaient enlevé : la princesse en personne. Étouffant un juron, elle dut se contenté de continuer à suivre le plan. Ce qui était fait était fait, impossible de revenir en arrière. Elle avait alors ordonné la levé du camp et c’est ainsi que, chevauchant à bride abattue, ils voyagèrent pendant de nombreuses heures avant d’atteindre enfin leur destination. La grotte était assez grande pour abriter tout le monde, montures comprises. Dix jours. Dix jours avant l’expiration du délai.

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Jour 1
a princesse continue toujours de s’égosiller et de hurler. Je commence moi aussi à avoir des pulsions meurtrières. Mes nerfs sont en boule à force de l’entendre monter dans les aigus. Au début nous croyions qu’elle finirait par se casser définitivement la voix. Malheureusement elle semble plus résistante qu’en apparence.
À part ça l’ambiance est bonne. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est l’amour, la plupart d’entre nous se contentent d’un hochement de tête de temps à autres. Néanmoins je n’ai pas à me plaindre. Les tours de garde ont été mis en place, nos éclaireurs surveillent constamment la piste qui longe la grotte.
Nos réserves son en suffisance, nous prévoyons cependant de chasser, la viande fraîche variera nos habitudes.
Il ne nous reste qu’à attendre et à espérer. Chacun s’occupe comme il peut et prend son mal en patience. De mon côté j’ai vainement tenté de raisonner notre prisonnière, peine perdue. Peut-être finira-t-elle par se fatiguer, qui sait ?

Jour 2

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ous avons instauré des tours de passage, assommant tour à tour la princesse. C’est un relaxant puissant. Certes, je commence à me poser quelques questions sur l’état physique de cette jeune fille si nous continuons ce petit jeu-là. Mais, vu son état mentale, je ne crois pas que ce soit une grande perte pour l’humanité si elle garde une bosse à vie sur le front. Ses jérémiades étaient venues à bout de ma patience.

J’en étais venue à me demander s’il avait bien été précisé au roi que nous lui rendions sa fille en un seul morceau. L’envie de la lui réexpédier par la post dans des petites boîtes me démangeait.
Pour le reste…le temps est agréable, la motivation du groupe reste bonne. Nous n’avons pas encore reçu de réponse du roi mais il est encore tôt. Certains se sont mis à organiser des jeux de dés ou de cartes, alors que la plupart continue à astiquer leurs armes dans un coin. Ces hommes sont de véritables mercenaires conscient de leur métier, sérieux, solitaire, concentré et fiable. Du moins pour le moment…espérons que cela continue.

Jour 3

lle a décidé de faire une grève de la faim. C’est son nouveau truc pour tenter de nous rendre tous dingues. Malheureusement pour elle c’est raté, si elle ne veut pas manger c’est son problème. Et au moins maintenant elle a arrêté ses cris stridents pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Elle se contente de nous maudire jusqu’à la 445 ème génération. Si ça peut l’amuser…
Toujours pas de nouvelle du roi.
Les éclaireurs sont parvenus à ramener un superbe cerf de leur chasse. Le repas de ce soir promet d’être un véritable festin. Chacun aide à sa manière, pour ma plus grande joie. Il est parfois risquer de créer ainsi un groupe à partir de rien. Si deux individus ne s’entendent pas, une fracture peut rapidement apparaître entre les hommes, la mort du groupe est alors inévitable. Mais par chance nous semblons avoir échappé à ce genre d’ennui. Ils sont un peu rustiques certes, pas toujours très fins non plus, mais se respectent plus au moins bien et s’écoutnt. Quant à moi je tente de garder mon rôle de cheffe, ne montrant ni faiblesses ni doute. Être une femme parmi des mercenaires n’est pas une chose facile, je maintiens mon rôle au mieux. Jusqu’ici mon autorité n’a pas encore été bafouée mais il reste encore sept jours de vie commune. Si du moins tout se passe bien…

Jour 4

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ujourd’hui un éclaireur est rentré en annonçant avoir abattu un étranger qui s’approchait un peu trop de la grotte à son goût. La nouvelle à été accueillie froidement. Il est possible que ce ne soit qu’un voyageur infortuné. Mais il est aussi possible que le roi ait mit une récompense pour nos têtes. Dans ce cas ce fouineur n’est que le premier d’une longue [liste et une promesse de gros ennuis pour nous. De plus, si cette seconde option s’avère la bonne,

il y a de forte chance pour que le roi ne paie jamais la somme demandée. Je lis sur le visage de beaucoup de mes hommes de l’inquiétude et de la colère. Je devine d’avance que la partie ne commence que maintenant. Il va falloir jouer serré.
L’attente devient longue et lourde. La bonne humeur des premiers jours est en train de tomber en chute libre. J’espère sincèrement que nos inquiétudes son infondées. Si ce n’est pas le cas je ne donne pas cher de notre peau et de la réussite de notre objectif.
La folle de son côté à fini par arrêter sa stupide grève de la faim, après avoir au passage engloutis la moitié de nos réserves. Nous sommes dès lors forcé contrains d’augmenter notre chasse pour garder une alimentation suffisante. Inutile de blâmer l’enragée, elle semble ne même plus comprendre où elle est et qui elle est. Elle continue de marmonner dans son coin comme une vielle sorcière, grattant le sol en parlant une longue que seul son esprit tordu peut comprendre. Parfois elle pointe l’un d’entre nous du doigt et crache au sol. Son spectacle n’impressionne plus personne, il nous suffit de l’ignorer. Néanmoins l’un d’entre eux m’a ramené être certain de l’avoir vue gober encore vivants des insectes grouillant au sol ou volant dans les aires. D’un commun accord nous avons décidé de tenir cette information secrète.

Jour 5

our une fois, les cris de la princesse lui ont probablement sauvé la vie, si ce n’est sa virginité –si du moins elle en avait encore une. En effet, alors que je rentrais de ballade mon attention fut plus particulièrement attirée par ses cris remplis de colère et bien différent des autres. Je suis arrivée à temps, il s’en était fallu d’un cheveu. Ces porcs s’y étaient mis à quatre, pour mon plus grand dégoût. Après les avoir lourdement menacé, ils ont fini par se calmer. À partir d’aujourd’hui je ne partirai plus en ballade, je ne lâcherais plus cette fille d’une semelle.
S’il commence à penser à ça, c’est que les choses vont mal. Je n’en ai fais aucun commentaire mais je songe déjà a un plan bis.
Voilà cinq jours que nous n’avons reçu aucune missive du roi. Certains commencent à redouter le pire, moi comprise. Je lis sur eux comme dans un livre ouvert et je ne préfère pas trop savoir quelles sont leurs intentions si la rançon n’arrive pas. C’est tellement facile à deviner…
Quoiqu’il en soit pour le moment je parviens à garder mon autorité et à instaurer l’ordre dans le groupe. Je tente de les occuper à faire telle ou telle chose pour éviter que leur petite cervelle ne réfléchisse trop.

Jour 6

ette fois les éclaireurs n’ont pus se contenter de tirer à vue. L’un d’eux est revenu avec le bras transpercé. Ils étaient quatre. Quatre voyageurs armés jusqu’aux dents. Le doute n’est plus permis, ils sont à notre recherche. La solution la plus sage serait de tout abandonner et de partir le plus rapidement possible. Mais la plupart des hommes refusent de tout abandonner après autant d’effort. Ils réclament leur paye. Certains sont prêts à abattre la princesse sans la moindre hésitation. La colère les aveugle, d’ici peu de temps ma réputation ne suffira plus à les arrêter.
Le seul coté positif de l’affaire est que la folle semble s’être définitivement calmée. Je l’ai moi aussi, à plusieurs reprises, vu ingérer des créatures rampantes à l’aspect plus que douteux. Elle continue de grommeler entre ses dents et de feuler dès qu’un homme tente de l’approcher. Quant à moi elle m’ignore superbement tout en sachant pertinemment bien que je suis son seul rempart. Nos relations sont curieuses. Je me suis résignée à ne plus tenter de la ramener à la raison, elle est un cas désespéré. Je doute que cette aventure soit à l’origine de sa folie, elle n’en a été que le déclencheur.

Jour7
es hommes n’y tiennent presque plus. Toujours aucunes nouvelles du roi. Cette nuit nous avons aperçu deux feux de camps dans les environs. Preuve que nous sommes passés du titre de chasseur à celui de chassé. Dans la journée les éclaireurs ont été inspecter discrètement les environs. Ils estiment à une dizaine le nombre de chasseurs de têtes. Au vu de notre positions stratégique, nous savons qu’ils n’attaqueront pas tout de suite, ils ne sont pas encore assez nombreux. Néanmoins l’issue finale n’en reste pas moins certaine. Je doute que cet attroupement d’homme si près de notre antre ne soit qu’un hasard.
La question n’a pas encore été ouvertement posée mais elle viendra, tôt ou tard. Mes hommes se sentent traqué, menacé. Seul mon calme et ma détermination parviennent à les maintenir en place.
Cette nuit la garde sera doublée.

Jour 8
our la première fois un des mercenaires c’est opposé à moi, mettant en doute ma capacités à diriger la troupe. Comme le veut la tradition, si un membre du groupe remet en cause l’autorité du chef et veut prendre sa place, un combat est organisé. La vainqueur devient ou reste le chef. Il est évident que ce genre de duel est plus que systématiquement mortel.
À peine avions nous commencé le combat que je décidai d’y mettre un terme définitif. Je n’avais pas envie de jouer et encore moins de m’attarder à de telle ineptie. Sa nuque claqua dans un craquement sinistre sous la caresse de ma main. Je n’avais même pas encore dégainée mon arme que l’homme s’effondra. Il était mort avant d’avoir touché le sol. Je ne pris pas la peine de commenter l’action, c’était inutile. Les mercenaires restant enroulèrent leur partenaire dans sa cape et le poussèrent dans un coin. Il était hors de question de le jeter par la grotte ou de lui trouver une sépulture descente dehors. C’eut été trop risqué. De plus, si l’un des hommes en bas trouvait le cadavre, il comprendrait rapidement que des dissensions sont en train de se créer chez nous.
Au moins cet évènement fit-il une heureuse. La princesse, ravie de voir un des mercenaires tomber au sol, s’empressa de lui cracher au visage et de maudire son corps pendant tout la soirée. Elle l’insulte, lui crie dessus, lui jette mille et un déchets trouyvés au sol, invente des formules aussi tordues que son esprit,…
Dehors, je compte quatre feu ce soir.

Jour 9

elon la demande de rançon, nous avons promis de tuer la princesse le matin du dixième jour si nous n’avions toujours pas de nouvelle de roi. Cette clause de notre lettre explique probablement la soudaine activité de nos ennemis. Ils nous ont attaqué tôt ce matin, mais ont finalement été repoussé par nos archers. Il s’en est fallut tout de même d’un cheveu. Les hommes s’agitent, plus d’un commencent à penser que la princesse doit être tuée puis balancé dehors et guise de représailles. Je m’interpose jusqu’ici plutôt bien, aucun n’est parvenu à atteindre la jeune fille. Ils ont finit par comprendre et attende patiemment un instant de faiblesse de ma part. Ils s’imaginent que la chance leur viendra à la nuit tombée.
De mon coté, moi aussi j’attends impatiemment la nuit. Je refuse de tuer cette fille, fut-elle folle. J’ai déjà tué certes, mais des êtres armés, capable de se défendre. Or cette demoiselle serait capable de se percer le pied en tentant de trancher la gorge à un manchot en cul de jatte à deux mètres.
C’est décidé, cette nuit je m’évade.

Jour 10

eux hommes s’approchent de moi, je les entends venir. Je ne bouge pas, je reste immobile. L’attente est intenable. Mes mains son moites avant même que le combat ne commence. Dehors les grillons m’informent qu’il fait encore nuit noir. Je suis couché,les yeux fermé, supposé dormir. Ainsi donc ces lâches ont-ils décidé de me tuer dans mon sommeil. La rage bouillonne en moi alors que j’attends qu’ils s’approchent encore, toujours plus prêt. Lorsque leurs lames s’élèvent au-dessus de moi,

j’entends brusquement la princesse qui pousse un cri de terreur. Instinctivement je m’élance, bondissant sur mes adversaires. Avant qu’ils n’assimilent l’information je plante deux poignards dans leur poitrail avant de faire un pas de côtés. Ils chancèlent sur leur jambes avant de s’effondrer lourdement dans une marre de sang. Leur agonie sera lente et douloureuse, je ne peux me permettre de jouer dans la finesse.

Plus loin, les sept autres rescapés me regarde avec de grands yeux. Comme moi ils savent qu’on ne peut pas faire de bruit, au risque de compromettre la vie de tous. Mon regard s’anime alors que je m’élance dans une danse macabre vers eux. Mes deux katanas sont dégainés. Je feinte, je tournoie, je pivote. J’enchaine parades, coups franc, feintes, remise, attaque, défense, contre-attaque et ce, sur toutes les lignes. Sixte, octave, septime, quarte, tierce,…J’utilise toutes les bottes que je connais, devenant l’épéiste la plus fine et la plus agile possible. Les lames s’entrechoc, encore et encore avant qu’enfin, le calme ne revienne. Neuf cadavres, dix avec le premier. Autant d’effort réduit à néant. Mais les choses sont loin d’être finies. Sans prendre garde à mes blessures, je m’empresse de filer vers les chevaux. Ils sont énervées par le combat, piaffent d’impatience et de terreur. Je les calmes aux mieux et en selle quelques unes. Intérieurement je m’étonne que personne ne soit encore grimpé dans la grotte, attiré par le bruit des combats.

Avec un calme impressionnant et une mine déterminée, je me dirige vers la princesse et lui enjoint de monter en selle. Cette dernière refuse catégoriquement, encore sous le choc du combat. Perdant le peu de patience qu’il me reste, je l’empoigne par la taille et la force à s’installer sur l’un des chevaux.
C’est à cet instant que le premier des étrangers entre dans la grotte. Perturbée, ses yeux passent des morts à la princesse puis à moi, sans comprendre. Je profite de ce moment de flottement pour sauter en selle et couper les cordes maintenant les chevaux ensemble. Au passage, je suis étonné que la princesse ne court pas vers son sauveurs, la folie ayant probablement eut définitivement raison d’elle.
Sans plus atteindre, je me mets à crier le plus fort que je peux, terrorisant les chevaux qui s’élancent dans une galopade effrénée vers la sortie. Mon cheval s’emballe pendant que je vérifie que celui de la princesse suit le mouvement. Ensemble nous franchissons l’entrée de la grotte à font de balle, percutant violemment l’ensemble des étrangers, surpris. Sous l’effet de surprise nous parvenons sans mal à franchir leurs lignes et à éviter leurs flèches. Le troupeau continue sa folle traversé, s’enfonçant profondément dans les forêts qui jalonnent les montagnes. Peu à peu le groupe se dispersent. Je m’empare alors des rennes de la monture de ma protéger et nous continuons notre cavalcade à deux dans les ténèbres de la nuit. Dans les montagnes, les chemins jonchés de caillou rende le pistage long et difficile. Le bruit des sabots se répercute à l’infini sur les flans des montagnes. Le fait que chaque bête se soient éparpillé de son côté rendra la tâches de nos poursuivants encore plus malaisé.

C’est ainsi que, sans un mot, deux cavalières disparaissent dans les ténèbres de la nuit, sous l’œil complice de la lune.

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amais Valiane n’aurait cru cela possible. Ils avaient parcouru près de trente lieues à travers la forêt épaisse de la montagne sans jeter un regard derrière eux. L’air était frais et vivifiant, la lune les éclairait par intermittence entre les branches des épineux. Lorsqu’enfin ils firent halte, l’astre cédait peu à peu place au soleil, ses premiers rayons dardant une chaleur réconfortante sur les voyageuses d’infortune.

[Quête Solo] Disparition Lucinienne [Terminé] 97008139

gnorant sa compagne, Valiane guida sa monture vers une source proche et la laissa longuement se désaltérer.Quelques minutes plus tard la princesse la rejoignit, tenant elle aussi son cheval par la bride pour qu’il puisse boire. L’ange noir évita son regard, mal à l’aise. Et maintenant ? Quel était le programme ? Que faire ? La tuer ? L’abandonner ? La ramener chez les siens ?

Ses idées s’entrechoquaient dans son esprit sans qu’elle ne parvienne à faire un tri. Tout avait été trop vite, sans qu’elle ne parvienne à assimiler les informations une à une.

n détail l’avait néanmoins frappé lorsque que les chevaux s’étaient élancés à travers les étrangers : ce n’était pas tous des preux chevaliers venu secourir une demoiselle en détresse. Certains avait la mine bien trop lugubre et sinistre, la demoiselle n’avait pas eut le moindre doute sur leur intention. Son instinct l’avait immédiatement alerté sur leurs origines. Des obscuriens. Et en nombre. Cela expliquait peut-être pourquoi il n’avait pas attaqué plus tôt. Leurs ennemis eux-mêmes étaient divisés. Alors qu’une partie voulait sauver la vie de la princesse, d’autre voulait s’assurer qu’elle meurt. Chouette programme. Si elle laissait la princesse seul en forêt, elle avait autant de chance de tomber sur son assassin que sur son sauveur. Le choix était difficile.

endant que Valiane méditait, la fille du roi s’installa à ses côtés, muette. Seul le bruit de déglutition des bêtes venaient troubler le calme qui s’installa. Elle ne bougea pas, se comportant comme une petite fille qui attendait sagement la suite des instructions. Comme si elle s’était résignée à ce que sa vie ne lui appartienne pas, à ce qu’elle ne soit qu’un paquet qui changeait alternativement de mains au gré du destin.

rusquement Valiane se redressa et s’empara des bêtes pour les attacher à un arbre, quelques mètres plus loin. Comme elle s’y attendait, la princesse la suivit comme un petit chien. Elle dessella les bêtes puis sortit des fontes deux couvertures et en lança une à la jeune fille. Celle-ci, d’abord hésitante, finit par se décider et s’installa le plus confortablement possible, imitant Valiane. Malgré cette nuit mouvementée, le sommeil ne mit pas longtemps à les envahirent.

uelques heures passèrent avant que l’ange noirs de s’éveille. En observant l’astre elle devina avoir dormit cinq ou six heures, tout au plus. La princesse de son côté dormait toujours. Elle l’observa longtemps, comme regrettant d’avance ce qu’elle allait faire. Elle dormait comme une enfant, le sourire aux lèvres, confiante. Dans un soupir, Valiane se redressa et cella sa monture. Lorsqu’elle sauta en selle, elle se retourna une dernière fois vers la jeune fille assoupie avant de disparaître dans la forêt.

« Bonne chance petite »

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Jour 16

e ne compte plus le nombre de cigarettes que j’ai fumé depuis six jours. À chaque instant, je regrette mon geste mais je sais que si c’était à refaire, je le referais. Je l’ai proprement abandonnée au milieu des loups, j’en ai parfaitement consciente. Je ne suis qu’une idiote égoïste qui refuse d’accepter les responsabilités que la vie lui offre. Mais c’est plus fort que moi. Rien qu’à l’idée de trimbaler un boulet, de devoir la ramener jusque chez son père, de subir les ovations avant de devoir échapper aux cachots…Non, décidément non cette solution ne me plais pas. Est-ce de la lâcheté ? Peut-être, quoique j’en doute. Je n’estime pas être complètement responsable de la situation de cette jeune fille. Dès lors, je la remets aux mains du destin.
Cependant, sans savoir exactement pourquoi, je ne parviens pas à quitter les montagnes de glaces. Comme si…comme si quelques chose me retenait en ses lieues, comme si je n’avais pas encore fini mon travail ici. Le temps me paraît long mais prompte à la méditation. L’hiver dur et glacé des montagnes à depuis longtemps céder la place à un été doux et lumineux. Je me sens bien au milieu de cette nature sauvage sauvegardée de la sauvagerie des hommes. Certes, il m’arrive de croiser de temps à autres des traces d’étrangers plus au moins fraîche, mais jusqu’ici je suis toujours parvenue à éviter une rencontre. Et cette perpétuelle animation en ces lieues me conforte dans l’idée que la princesse n’a pas encore été attrapée, que ce soit par l’un ou l’autre camp.

Jour 17

oujours pas de nouvelles de la princesse. Je ne cherche pas particulièrement après elle. Mais je suis tout de même étonnée de ne pas avoir repérés la moindre trace de son passage quelque part.
Le temps commence peu à peu à peser sur moi.J’ai beau me déplacer au gré de mes envies dans
ces montagnes fabuleuses, ne pas savoir ce que j’attends m’irrite. Je sais que j’attends quelque chose, que je dois rester tant que je ne l’aurais pas trouvé. Mais combien de temps ce petit jeu va-t-il encore durer ? Et que vais-je trouver à la fin de mon périple ? L’image de la princesse égorgée dans son sommeil hante mes nuits sans que je ne parvienne à la dissiper.
Il m’arrive parfois, à flan de montagne, tard dans la nuit, de repérer un ou deux feu de camps. La chasse est donc toujours ouverte. À moins que ce ne soit ma tête qu’ils recherchent, alléchés par sa mise à prix. Un prix probablement très coquet, je n’en doute absolument pas. Quoiqu’il en soit je ne me fais pas trop de soucis, aucun dans le lot ne semble assez doué pour m’attraper.

Jour 18

es jours passent et l’animation dans les montagnes ne diminue pas. Cela fait pourtant plus d’une semaine que je leur ai filée entre les doigts, je m’étonne de leur ténacité.
Ce matin je suis, pour la première fois, tomber sur un de mes poursuivants, presque part hasard. Il était aussi étonné que moi de sorte que je suis parvenue à disparaître avant qu’il ne réalise sa chance.
Cette rencontre inattendue à remit mes sens en alerte, une chance pareille ne se reproduira pas deux fois.
Je ne sais toujours pas où aller, ce que je dois faire, qui dois-je attendre ou quoi. Le temps me paraît interminablement long et ennuyeux. Cette chasse à l’homme, où on ne sait même pas qui chasse qui et pourquoi, m’agace. L’idée de créer un énorme feu de camp pour les attirer tous en un même point pour qu’on s’explique une fois pour toute m’a déjà traversé l’esprit. Mais aussi sûrement que quelque chose m’attends ici, je sais que je dois rester discrète et invisible. À nouveau je ne peux l’expliquer. C’est comme si mon instinct s’exprimait à ma place, comme si je savais ce qui allait se produire et que je devais être présente.

Jour 23

oilà trois jours que je n’ai plus écris. Mon corps me fait encore mal mais d’après mon aide soigneuse cela ne devrait plus trop durer.
Vous savez quoi ? J’ai enfin trouvé ce que je cherchais. Ou plus exactement, c’est elle qui m’a trouvé.
Il y a quatre jours, alors que j’avançai la tête ailleurs, tenant ma monture par les rennes, quelque chose à brusquement jaillit du sol. Avant que je ne parvienne à faire quoi que ce soit, cette espèce d’énorme serpent rouge m’élançait puissamment entre ses anneaux, faisant claquer une à une mes côtes. Instinctivement j’appelais l’arcane à ma rescousse, ne trouvant pas d’arme plus rapide. Mais à peine mes mains s’étaient-elle mises à briller que leur lumière décru. Sans que je ne comprenne quoi que ce soit, je me mis à sentir la mort autour de moi. C’était bête, tellement bête que je refusais de le croire.
Je ne me suis réveillée voilà quelques heures. Tous mes muscles et mes os me font mal, j’ai l’impression d’avoir été compressé et fracasser dans une barate à beurre. Ma tête tourne et je n’arrive même pas à me redresser. Mais ce qui m’étonne le plus, et de loin, c’est Arya, ma sauveuse.

Jour 24

lle s’appelle Aria. Je me souviendrai toujours de son sourire lorsqu’elle me l’annonça simplement, comme si c’était l’évidence même. Sur le coup, si j’en avais eut la force, je me serais donné une baffe. Après tout ce temps, je n’avais même pas pris la peine de lui demander son nom !
Le plus étonnant c’est qu’elle ne me pose aucune question, elle se contente de me soigner, de me nourrir, de m’aider et de subvenir au moindre de mes désirs. En échange je reste muette, je l’observe et je laisse mes yeux voir sans comprendre. Il lui arrive très régulièrement de partir en me laissant seul sur mes couvertures. Elle sait que je ne ferais pas un mètre sans aide, elle ne s’inquiète donc pas d’une escapade éventuelle de ma part. De mon côté je suis bien trop choqué pour pouvoir prendre la moindre initiative.
Malgré mon mutisme passager, Arya à tout de même prit la peine de m’expliquer ce qui m’était arrivé. J’avais fait la rencontre d’un naga particulièrement vicieux qui s’était caché sous la terre pour surprendre ses victimes. Son poison m’avait empêché d’utiliser ma magie et sa force était presque parvenue à me broyer. C’est à cet instant qu’elle était intervenue en ma faveur, me sauvant in extremis de la colère de cet hybride.

Jour 25

’arrive enfin à me tenir debout, quoique mon pas soit encore plus qu’hésitant. Arya me certifie que d’ici deux jours ils ni paraîtra plus. Je me suis contenté d’hocher de la tête, sans savoir quoi ajouter.
Depuis nos retrouvailles, je n’ai pas prononcé un mot. Casse la tienne, elle s’occupe de faire la conversation pour deux. Chaque jour elle me raconte un peu plus ce qu’elle a fait pendant notre semaine de « séparation ». Ses retrouvailles avec la nature lui avait fait visiblement énormément de bien. Ce n’est qu’il n’y a peu que j’ai enfin comprit pourquoi. Elle m’a en effet révélée être un elfe par sa mère. Alors que je la prenais pour une gamine incompétente, elle se révèle être l’une des plus fine chasseuse, cuisinière, soigneuse et compagne que je connaisse. D’un accord tacite je ne lui pose aucune question sur sa folie passagère et elle ne me demande aucune explication sur les motivations de mon départ le lendemain de cette fameuse nuit.
C’est ainsi que j’appris qu’elle me pistait depuis plusieurs jours déjà, si ce n’est depuis le début. J’en suis encore toute étonnée, il est d’habitude rare que quelqu’un puisse me suivre sans que je ne le détecte. Elle me raconte aussi à cœur ouvert sa propre réflexion sur sa vie et sur son monde qu’elle a eut durant ses derniers jours. Je l’écoute patiemment, j’assimile l’information mais je ne pipe pas un mot.

Jour 26

e matin je me suis enfin mise à parler. Nous avons discuté de tous et de rien, comme deux vielles amies en voyage. Elle se révèle être quelqu’un de très cultivé à l’esprit vif et intelligent. Bien loin de l’idée que je me faisais d’elle à vrai dire. Comme quoi les stéréotypes ont encore la vie dure. De son côté elle semble ne pas être étonné de ma personnalité, comme si elle l’avait toujours sut. Je me sens agréablement bien à ses cotés, je la confonds un peu avec une amie d’enfance retrouvées après tant d’années. Malgré que nous ayons vécu notre jeunesse dans deux mondes différents, nous retrouvons mille et une similitudes dans notre éducation et la vie que nous avons menées. Je crois que c’est la premières fois que je parle aussi librement avec quelqu’un issu du même milieu que moi. Jusqu’ici je les ais toujours pris pour des péteux avares et sans le moindre intérêt. Stéréotype toi-même.
Mes côtes ne me font presque plus souffrir, les remèdes elfique se sont révélés très efficaces. Demain je pourrais monter en selle. C’est donc demain que nous déciderons de la suite des évènements.

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« Reste-il beaucoup de monde dans les montagnes ? »
« Oui assez. Et l’idée que se soit deux femmes qui parviennent à les mener en bourrique depuis plus de quinze jours m’amuse beaucoup. »
« Certes mais ce petit jeu a assez duré. Je n’ai plus rien à faire ici et puisque je suis en état…Et toi ? Que vas-tu faire ? »
« T’accompagner, si du moins tu me le permets. »

ous le coup de la réplique Valiane ne trouva rien à répondre. Il lui fallut quelque secondes avant de retrouver le son de sa voix.

« M’accompagner ? Mais…mais…Mais ma vie n’est pas faite pour une princesse ! »
« N’en étais-tu pas une à peu de chose près toi ? »
« Mais…mais…mais ce n’est pas pareil ! Et ton père ? Que va dire ton père ? Et ta famille ? Et ton peuple ? »
« Laisse-moi seule décider de ce genre de question. J’aimerais voyager, voir du pays. Jusqu’ici je n’ai jamais trouvé personne pour m’accompagner. Maintenant que je t’ai rencontré, je te demande juste si tu acceptes ma compagnie. Rien de plus. »
« Oui, j’accepte avec grand plaisir mais tu ne m’enlèveras pas de l’idée que c’est… »
« C’est donc chose entendue. Quand partons-nous ? »

’est ainsi que la chose fut conclue. Moins d’une heure plus tard elles enfourchèrent leurs montures et dévalèrent ensemble les pentes des montagnes abruptes. Valiane comprenait les choix qui poussaient la princesse à la suivre. Mais elle ne les acceptait qu’à moitié tout en sachant qu’il y a des années, le même choix c’était offert à elle. Et elle avait prit la même décision que l’elfe. Elles ne savaient pas où elles allaient, laissant les chevaux choisir pour eux. Valiane savoura chaque instant de leur vie commune, appréciant avec étonnement la compagnie dans ses aventures. Elles chevauchèrent de ville en ville, de région en région, de monde en monde. Tout leur paraissait simple et beau. Chaque jours elles apprenaient à mieux se connaître, jusqu’à parvenir à passer pour deux sœur jumelle en quête d’aventures. Leurs têtes étaient néanmoins affichées un peu partout dans les grandes villes, l’une pour avoir enlevée l’autre. Elles évitèrent dès lors au maximum les villes, se faisant discrètes et invisibles.

Invité

Jour 41

oilà six semaines que la princesse à été enlevée. La résignation commence à apparaître dans certaine ville ; les affiches se font vielles, nous ne craignons plus trop de nous montrer. Je me demande combien de temps encore cette situation va durer. Elle ne peut être éternelle, c’est certain. Je n’ai cependant pas envie d’arriver au bout du chemin. J’ai l’impression de vivre un rêve éveillé, d’assouvir tous mes plus grands désirs depuis bien longtemps. À deux nous formons un duo de vrais chipies prêtent à faire les quatre cents coups. Pas un jour nous ne trouvons quelque chose à faire pour nous amuser. Il nous arrive d’espionner des amoureux, de faire fuir de gibier des chasseurs, d’ouvrir les barrières des clôtures au milieu de la nuit, d’enfermer des tourterelles devant la fenêtre d’une chambre, d’aplatir des épis de blé pour former des dessins dans les champs, de creuser des trous sur les chemins, de déplacer les épouvantails à des endroits incongrus, d’échanger les œufs de poules avec les œufs de canard, de jeter des chats dans des chenils, de…Bref, je retrouve une seconde jeunesse si je puis dire.
De son côté elle découvre le monde les yeux grands ouvert. Malgré son éducation et son entrainement aux armes et à la magie elfique, elle semble tout ignorer du vaste monde. J’ai l’impression de devoir tout lui apprendre, tout lui montrer. Elle me pose tellement de question sur la vie quotidienne du peuple que bien souvent nos conversations se terminent à l’aurore. On dirait une enfant de cinq ans qui n’a de cesse de poser des questions sur tout et sur n’importe quoi. J’essaye de lui répondre de mon mieux mais cela n’est pas toujours facile.

Jour 42
Alors que nous chassions le faisan, nous avons fais une drôle de rencontre ce matin. Pas bien grand, l’individu ne devait pas mesurer plus d’un mètre vingt. Ses vêtements démontraient une intelligence certaine mais quelque chose dans son attitude lui donnait une apparence plus bestiale qu’humaine. Nous avons d’abord essayé de communiquer avec lui, sans succès. La princesse eut alors la mauvaise idée de s’approcher de lui plus qu’il ne l’aurait fallut. La
créature recula brusquement puis se mit à gesticuler dans tout les sens, appelant visiblement de l’aide. Pourtant, aucun son ne sortait de sa bouche. Ce n’est que quand une grosse vingtaine de ses compagnons apparu que nous comprîmes son objectifs. Ils nous encerclèrent, montrant plus que clairement des signes de menaces. Arya tenta vainement de s’expliquer, de leur faire savoir que nos intentions n’étaient pas mauvaise. Sans succès. De mon côté j’avais déjà comprit et mes katanas étaient dégainé avant même que le premier ne se jette sur moi.
Le combat fut rapide et violent. Je grinçais des dents, acceptant difficilement de devoir tuer pour un malentendu. La princesse de son côté refusa même de sortir la moindre de ses lames, se contentant d’échapper agilement aux attaques de nos adversaires. J’utilisais tout mon art pour tenter de les faire fuir, qu’ils abandonnent le combat. Mais ces petits êtres étaient téméraires et courageux. Plus d’une vingtaine périrent sous mes assauts avant qu’ils ne se décident enfin à partir.
Longtemps, l’elfe resta là, les yeux écarquiller devant les cadavres, ne comprenant toujours pas ce qui s’étaient passé. J’essayai bien de lui expliquer, de lui dire que le vie n’est jamais juste, que c’étaient leurs vies ou les nôtres. Que leur mort n’est qu’une étape dans le cycle de la vie, que nous n’avions pas a regretter ce qui avait été fait. Mais rien y fit, elle était inconsolable.

Jour 43

e sens que quelque chose s’est cassé en elle depuis notre rencontre avec les petits êtres. Elle ne parvient pas à accepter ce qui c’est passé. Mes blessures, quoique légère et ne méritant que peu d’attention, sont les seuls signes encore visible du combat chez moi. Chez elle, c’est différent. Physiquement, elle n’a rien. Mentalement c’est autre chose. J’ai l’impression de promener un fantôme. Ses yeux sont vitreux, ses reflexe nulle.
Tôt se matin elle a tenu à ce que nous retournions sur les lieux du combat pour a-offrir une sépulture descente à nos adversaires. Mais d’autres étaient passé avant nous, emportant les cadavres sans laisser de traces.
Arya est brusquement tombé de son pied d’étal. Jusqu’ici je lui avais montré un monde joyeux et plein de vie, remplit de petites histoires amusantes et agréables. Voilà qu’elle réalisait soudainement que la vie ce n’est pas que ça. Nous avançons en silence, laissant nos montures choisir de notre direction. J’aimerais la réconforter, la rassurer, lui dire que non, la vie est toujours belle. Mais ce serait lui mentir. Je me contente dès lors de mener la marche en silence, de la laisser digérer les évènements, seule. Elle voulait que je lui ouvre les yeux sur le monde, c’est maintenant chose faite.

Jour 44

lle s’est réveillé ce matin le sourire aux lèvres, à mon grand étonnement. Elle semblait avoir tourné la page, oubliant jusqu’aux plus petits souvenirs notre rencontre avec les petits êtres. Mais cela n’est qu’apparence et je le vois bien. Son esprit continue de se torturer en cherchant des réponses à ses questions. Ces dernières ont d’ailleurs changé. Elles ne sont plus aussi innocentes que les premières. Loin est le temps où elle me demandait une explication sur le fonctionnement d’une tisseuse ou d’un moulin. Elle me questionne sur ce que le peuple craint, sur la politique, sur la menace que fait planer les esprits déchus, sur leurs objectifs, sur l’origine du monde, sur les injustices qui parcourent les terres. Je réponds à ces questions du mieux que je peux, essayant de rester le plus neutre possible quoique mon implication personnel dans la politique des trois mondes soit importante. Je ne lui ai pas dis que j’étais la tutrice de l’Ordre Nouveau, et je pense que je ne le lui dirais jamais. Elle ne comprendrait pas. Arya est une amie qui voilà des semaines m’aide à trouver le sourire. Mais elle n’est pas une confidente à qui je pourrais ouvrir mon cœur. Cette évidence me frappe brusquement comme en plein jour et me conforte dans l’idée que note amitié et notre voyage à deux ne sera pas éternels. J’aimerais tellement pourtant…

Jour 48

es jours s’écoulent sans que nous nous en rendions compte. Chacune sait que cette aventure aura une fin, nous en profitons donc à notre maximum. Cela va bientôt faire sept semaines que je l’ai enlevé, elle ne m’a pourtant posé aucune question sur le pourquoi du comment. De mon coté je m’en félicite, j’avoue ne pas savoir ce que je devrais répondre. Dans mon désir de lui cacher une partie de ma vie, j’ai l’impression de lui mentir, par omission certes, mais cela n’en reste pas moins un mensonge. Ce qui me réconforte c’est qu’elle aussi me cache certaines choses, j’en suis certaine.
Aujourd’hui nous sommes parties à la chasse au tigre. Jusqu’ici nous n’en avons pas trouvé un seul. Toutes les pistes que nos avons trouvés se sont avérés trop anciennes ou différente de celle d’un félin. En ce moment nous faisons une halte au milieu de la jungle. L’air est agréable, je repense avec le sourire à ma rencontre avec Saladin en ces lieux. J’en viens à me demander si elle aussi a connu l’amour, le vrai. Bah qu’importe, je l’entends qui reviens, nous repartons.

Jour 49

ette fois c’est moi qui lui ai sauvé la vie. Mais il s’en est fallu de peu pour que nous périssions toutes les deux. C’est à moi de jouer les aide soignante, Arya n’est pas en état de se soigner toute seule. Je ne prétends pas avoir ces dons elfiques de guérison cependant je fais de mon mieux, je l’aide dans la mesure de mes moyens. Mes blessures aussi sont importantes, chaque mouvement me fait tirer la grimace. Passer la nuit au milieu de la jungle dans cet état ne me plaît pas. Ni l’une ni l’autre n’est capable de défendre ne fut-ce que sa propre vie.
On raconte qu’un forgeron se cache ici quelque part. J’ai l’intention de partir en éclaireuse sous peu pour tenter de le trouver. J’espère qu’ensuite il acceptera notre compagnie pour la nuit.
En attendant je me retrouve à bander misérablement mes blessures. Je me suis probablement cassé encore une ou deux côtes sans compter mon bras gauche en petits morceaux et une multitude de petite coupures plus au moins importantes. Il y a une néanmoins une dans mon dos qui me fais plus souffrir que les autres. Je ne peux pas la voir, j’espère que ce n’est pas trop grave.
Mais ce qui m’effraye le plus, et de loin, c’est ce qu’Arya a vu. Car maintenant elle sait qui l’accompagne.

Jour 50

n fait, au départ, tout s’annonçait bien. Nous étions toujours à la chasse au tigre et le soleil levant nous annonçait une journée fabuleuse. Nous étions toutes les deux de bonne humeur et d’attaque pour parcourir des kilomètres dans cette jungle étouffante. Nous nous sommes mises en route le sourire aux lèvres, presque heureuse de nous enfoncé dans ce pays malsain.
Alors que le soleil brillait à son zénith, Arya trouva brusquement une étrange statue caché derrière diverses plantes grimpantes. À deux, nous avons eut tôt fait de débarrasser la statue de ses parasites. Elle nous parut étrange, bien loin de tout ce que nous avions déjà vu. Mon instinct me criait de partir en courant mais je n’y pris pas garde. Cette œuvre inspirait une sorte de crainte mêlé à de la fascination. La princesse et moi restâmes longuement devant elle, l’observant en silence. Lorsque nous nous décidâmes à nous remettre en route, nous trouvâmes une autres statue, similaire, elle aussi dissimulée derrière le feuillage. Tandis que nous terminions de nettoyer la seconde statue, une respiration sourde et sifflante se fit entendre dans notre dos. D’un même mouvement nous nous retournâmes pour découvrir avec horreur que la première statue était à moins de trois mètres de nous, ces petits yeux nous jetant un regard noir, arme dégainé. Si nous ne l’avions pas vue quelques instants plus tôt, nous aurions pu croire à un mauvais plaisantin qui venait de la déplacer. Mais sa position n’était plus la même, c’est ELLE qui avait bougée.
Lorsque cette conclusion frappa notre esprit, une seconde respiration se fit entendre dans notre dos.

Jour 51
partir de cet instant, tout se passa trop vite. Arya se retourna et hurla, prise de panique. Par un reflexe stupide elle abattit son arme sur l’épaule d’une statue. En réaction l’immense épée de la statue frappa l’elfe sans que je ne puisse rien faire. Prise à mon tour par la crainte, je voulu la rejoindre pour l’aider. Son corps gisait, sans vie, sur le bas côté. Mon cœur se serra, je craignais le pire.
Mes adversaires se placèrent entre elle et moi. Sous le coup de la panique, je perdis le contrôle de moi-même, m’abandonnant à l’obscure sans même le savoir. La colère et la haine me submergèrent, l’arcane se mit à tournoyer sous mes pieds. Le peur de perdre un être cher m’aveuglait, je n’avais plus conscience d’exister. Dans un cri de rage inhumain mes ailes noires apparues, plus resplendissantes que jamais. La magie chantait dans chacun de mes muscles, je me sentais pousser des ailes au sens propre comme au sens figuré. J’avais soif de mort et de vengeance. Je voulais qu’ils payent. La rage me rendait aveugle, faisait bouillir mon sang. De la pointe des mes katanas jusqu’aux bouts de mes orteils je me sentais animée d’une force nouvelle.
Quant au combat en lui-même. Je ne m’en souviens plus. Certains flashs me reviennent parfois, sans plus. Je crois que mon premier adversaire est mort sous le cou d’une vague d’arcane aussi grande que ma colère. Je chancelais sur mes jambes. Je suis tout de même parvenue à tuer le second. J’en suis certaine car l’image de leur deux corps côte à côte me revient régulièrement à l’esprit. Et après ? Je ne sais plus. J’étais blessé, à bout de force. Je pense avoir hurlé de colère et revoyant le corps de ma compagne, puis de joie en la sachant vivante. Je l’ai trainé dans un endroit tranquille il me semble, puis les ténèbres m’ont envahit.

Jour 52

’ai finit par trouver la tanière du forgeron. Ou plus exactement, c’est lui qui a fini par me trouver. Il savait que quelqu’un trainait dans le coin, ayant entendus les cris de combat. Il nous accueillis sans poser de question. Je crus lire sur son visage qu’il savait qui était Arya mais il ne fit aucun commentaire et la porta jusque chez lui pendant que je suivais derrière. Le voyage me sembla interminablement long et éreintant
Je suis maintenant chez lui, à l’abri des caprices de la jungle. Après avoir pensé mes blessures et allongé mon amie sur des couvertures, il me proposa une miche de pain et un peu de soupe.
J’ai maintenant l’estomac plein, je suis au chaud devant l’âtre de la forge, couchée au milieu de la pièce maîtresse du bâtiment. Attaï, le forgeron, c’est quant à lui retiré dans ses appartements, nous laissant seul avec ses armes et ses œuvres. Je me sens calme et épuisée. Le sommeil ne sera pas long à venir. Il m’a assuré qu’Arya vivrait, il lui fallait juste du repos, beaucoup de repos.

Jour 56

es jours s’écoule lentement. Chaque minute qui passe en voyant la princesse anamniée au sol est une torture pour moi. Heureusement, quoique qu’il me semble être quelqu’un d’étrange aux idées bizarres, le forgeron s’occupe aussi bien d’elle que de moi. Il s’assure que j’ai toujours quelque chose à faire pour me changer les idées. Si ce n’est pas retourner le charbon ou graisser une arme, il m’apprend à graver le fer ou à reconnaître les armes de qualités. Je n’ai pas assez d’énergie pour faire plus de quelques pas. Peu à peu je trouve mon rythme dans la vie étrange d’Attaï. Je l’aide au mieux, je lui sers de second lorsque qu’un client s’amène.
Attaï est doux, quoiqu’en pense la plupart des gens, j’en suis certaine. Il possède une aussi grande connaissance des plantes qu’Arya, il a de bon goût et possède en réalité une voix chantante et agréable. Pour peu je le prendrais pour un elf. Il porte constamment une cape sur lui, de sorte qu’il m’est impossible de vérifier mon hypothèse. Néanmoins comme il me l’a lui-même affirmé « Peu importe qui on est, ce qui importe c’est que l’on fait. »

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oucement mais surement, Valiane se glissa peu à peu dans sa nouvelle vie paisible. Les jours passèrent et ses blessures se refermèrent lentement. Le forgeron commença en l’envoyer un peu partout sur Harmonia, pour remplir l’une ou l’autre course. La demoiselle lui obéissait avec plaisir, ravie de se contenter d’obéir pour ne plus avoir à penser. Elle parcourait le monde l’esprit ailleurs, la tête dans les étoiles. Tout lui paraissait fade et sans goût, dénué de couleur. Le forgeron n’était pas
particulièrement tendre avec elle ni bavard. C’était plutôt comme si il comprenait ce par quoi passait la jeune fille, comme si il entendait sa souffrance et ses lamentations. Il semblait savoir comment la soigner, en la caressant dans le sens du poil.

n matin Arya se réveilla enfin. Valiane se sentit revivre, son cœur c’était brusquement remit à battre. Dès cet instant la princesse se mit à aller mieux de jour en jour. Toutes les deux reprenaient des couleurs, comme si pendant plusieurs jours la vie les avait quittés. Le forgeron continuait de soigner l’elfe, la traitant comme un animal blessé qu’il aurait trouvé en forêt. De son côté Valiane parlait, encore et encore, lui racontant ce qu’elle faisait de ses journées, quel temps faisait-il dehors, quel arme Attaï était-il en train de forger, qui était le dernier client, comment était…Elle avait brusquement tant de chose à dire et à raconter à son amie. Au bout d’une semaine Arya était capable de subvenir seule à ses besoins et de se déplacer seule dans la gorge. L’heure des questions approchait, Valiane sentait venir l’instant fatidique à chaque seconde. C’est ainsi qu’un matin, le forgeron étant parti faire quelques emplettes, alors qu’elles engloutissaient chacune une immense tartine à la confiture, la princesse se lança.

« Tu es puissante n’est-ce pas Valiane ? »
« Tout est relatif. »

’un air absent cette dernière entreprit de ramasser à l’aide de son doigt mouillé la moindre miette de pain qui trainait sur la table.

« Ne tourne pas autour du peau. »
« Si tu me compare à la population moyenne des trois mondes…oui. »
« Quelle race es-tu ? »
« Quelle importance ? »
« Je ne te jamais cachée la mienne, je te demande d’en faire autant. »

ilence. Les yeux toujours dans les vapes Valiane s’empara de la petite cuillère dans le pot de confiture et la lécha avec parcimonie.

« Je suis une ange noire. »
« Fais-tu honneur à la tradition de cette race? »
« J’essaye d’échapper à ce destin. »
« À nouveau tu ne réponds pas à la question. »
« Il m’arrive de tuer de sang froid oui, tout dépend d’Adès. »
« Est-ce ton démon ? »
« Oui. »

es elfes connaissaient parfaitement les coutumes des anges noirs, Valiane ne s’étonnait pas qu’Arya en connaisse autant sur le sujet.

« Avais-tu l’intention de me le dire un jour ? »
« Arya…Nous n’appartenons pas au même monde, quoi que tu en dise. Je me suis depuis bien longtemps enfoncée dans un chemin que peu de gens approuveraient. Mais c’est le mien et je ne tiens pas à le faire partager. Je n’ai que faire des reproches et je n’autorise personne à me juger sans savoir. »
« Ais-je à un seul moment laissé croire que j’aurais pu te juger ? »
« Non, mais j’avais peur. L’aventure que nous vivons ne sera pas éternelle, certes, mais je ne tenais pas à l’écourter trop vite. »
« Que crois-tu que je vais faire maintenant ? »
« Je ne sais pas. Tu es libre. »

n peu hésitante, Valiane s’empara du pot de confiture et plongea la cuillère avant de la lécher à nouveau. Elle craignait cette conversation depuis trop longtemps. Maintenant qu’elle y était, tout lui paressait vide et inintéressant, comme si le temps lui-même venait de s’arrêter.

« Avec une telle puissance, prends-tu part à la politique des trois mondes, au conflits des esprits qui font rage en ce moment ? »
« Cela m’arrive. »
« Tu ne réponds toujours pas à la question. »
« Oui, j’ai mon rôle à jouer. »
« Qui est… ? »

rusquement Valiane lâcha sa cuillère qui tomba dans la pot de confiture. Avec l’air d’une enfant résignée elle appuya la pointe de ses pieds sur le bord de la table puis lança un regard indéchiffrable à Arya.

« Qui est… ? »
« Je suis la tutrice de l’Ordre Nouveau. »

ilence. Cette fois Arya n’insista pas. Elle se leva, débarrassa sa place et partit vaquer à ses occupations. De son côté l’ange noire se remit à lécher cuillère après cuillère la confiture, tout en se balançant sur sa chaise. D’avance, elle savait que cette journée allait être lourde.

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Jour 61

[Quête Solo] Disparition Lucinienne [Terminé] 58229897

rya me parle peu, voir presque pas. J’ai du mal à en deviner la raison…Déception, colère, rage, tristesse, résignation, hésitation…Se sent-elle dépassée par la situation ? Perdue Peut-être ? J’aimerais l’aider, la réconforter, la serrer dans mes bras. Mais son regard sans vie me décourage. Elle ne me voit plus, elle ne m’entend plus. M’ignore-t-elle ? Tente-elle de me mettre en colère ? Ou de me rendre triste ? Je ne sais pas. Cela me fais peur, je reste de plus en plus longtemps dehors,

fuyant sa présence, il m’arrive de rentrer après le couché du soleil, espérant la trouver endormie pour ne pas avoir à la croiser. Mais elle est là toujours, s’assurant que je rentre bien avant d’aller se coucher. Cette situation devient intenable, je l’ai cherché.
De son côté le forgeron ne di rien, il continue à vaquer à ses occupations sans plus faire attention à nous. Sa porte nous est toujours ouverte mais dès l’instant où nous fûmes capable de nous débrouiller seul c’est comme si nous avions cessé d’exister pour lui. Je me sens seule, une solitude que je connais bien mais que j’espérais retrouver le plus tard possible.

Jour 62

[Quête Solo] Disparition Lucinienne [Terminé] 73485681

e n’y tiens plus, je me suis enfin décidé à annoncer mon départ. J’ai néanmoins laissé entendre que si Arya voulait me suivre elle était la bienvenue. Elle n’a pas répondu à ma suggestion mais j’ai remarqué que le forgeron a remit des nouveaux faire à nos deux montures. Se doute-il de la suite des évènements ?
Je leur ais dis que je partis demain à l’aube, pour profiter au maximum de la fraicheur du matin. Je ne sais pas encore où je vais ni ce que je vais faire. Le vent me guidera, comme il la toujours fait.
Je m’attriste que notre relation se soit ainsi écourté alors que dans le fond, c’était juste pour lui sauver la vie. C’est néanmoins ainsi qu’en a décidé le destin, je ne remettrais dès lors pas en question sa décision. Je vais probablement reprendre ma vie d’antan, à commencer par retrouver ma place au sein de l’Ordre Nouveau. Connaissant Tetsuko je devine à l’avance que le travail sera dur. Mille et une choses m’attendent, j’en trouverais bien une qui me fera oublier la princesse.

Jour 63

[Quête Solo] Disparition Lucinienne [Terminé] 42177474

e matin Arya a sellé son cheval et même temps que moi avant que nous allions faire nos adieux au propriétaire des lieux. Je l’ai remercié chaleureusement pour toute l’aide qu’il nous a fourni, il s’est contenté d’une brève réponse. Arya lui a aussi adressé quelques mots, en elfique. Je n’y ai évidemment rien comprit mais le forgeron lui a répondu longuement dans la même langue. Mes soupçons sur ses origines se sont donc révélés juste, je déplore cependant que la princesse ait voulu délibérément m’exclure de la conversation.
Nous nous sommes ensuite mis en route dans un silence mortel à vous dresser les cheveux sur la tête. Le voyage m’a paru éternellement long et monotone. Quand je pense qu’à l’allée on nous aurait pour deux sœurs…Les choses ont décidément bien changé.
Ce soir nous longeons à la lisière de la jungle. Attaï nous a donné aussi des provisions pour plus d’une semaine, nous ne sommes donc pas pressés. Demain il nous faudra suivre une destination précise, au risque de nous perde dans la brume de la vallée des mégalithes.
J’entends toujours avec impatience qu’elle prononce un mot mais elle semble obstinément braquée dans son mur de silence. Si demain elle ne se décide pas à parler je le ferais, c’est décidé.[

Jour 64

[Quête Solo] Disparition Lucinienne [Terminé] 38479032

ôt ce matin elle m’a réveillé sans ménagement avant de partir sellé son cheval. Il me fallut quelque instants avant que je ne me rappel où je suis. J’ai alors tenté de lui faire sortir le moindre mot, qu’elle m’explique au moins où elle voulait que nous allions. Mais elle me laissa à

peine le temps d'harnacher ma monture avant de s’enfoncer au trot rapide dans la brume matinale de la vallée.
Pendant plusieurs heures nous avons erré, elle devant moi derrière, sans que je ne parvienne à deviner notre destination. Je n’avais aucune idée d’où nous étions. La brume épaisse des lieux nous cachait tout le paysage. Nous savions qu’il faisait jour, et les étranges silhouettes hautes et immobiles que nous croisions de temps à autre nous indiquait que nous étions toujours dans la vallée des mégalithes. Pour le reste…
En fait, ce n’est que bien trop tard que je n’ai compris dans quel piège nous venions de nous enfoncer…

Jour 65

ette fois nous en sommes sortie indemne, à peu de chose près. Après coup je crois que nous avons croisé le chemin d’une ombre. Son illusion de départ était tout à fait superbe. Une sorte de phare lointain, de lumière éloignée vers laquelle nous étions irrémédiablement attirées. Comme des papillons de nuit nous nous approchions de cette source lumineuse, poussée par la curiosité. Plus nous approchions, plus l’air était glacé et sinistre mais nous y prêtions aucune attention, trop ébloui par cet étrange phare lointain.
L’ombre poussa son gémissement atroce une demi-seconde trop tôt, me laissant le temps de me retourner sur ma selle pour fouetter l’air avec mon katanas. L’étrange silhouette avait déjà disparue avant même que mon arme ne s’abatte sur elle. Perturbée, je ne sus quelle attitude adoptée, sachant simplement que nous étions en danger, encore une fois. L’ombre s’en prit ensuite à ma compagne qui rejeta de la même manière l’attaque. Nous sachant ainsi apte à nous défendre la bête hurla à nouveau, son cri hérissait nos poils et faisait grincer nos dents.
Elle était probablement d’origine magique pour pouvoir disparaître au gré de ses envies, inutile de la chercher à coup d’arcane. Elle apparu d’abord juste en face de nous, puis sur notre droite, notre gauche, derrière nous,…Il fallut qu’elle face encore quelques tours de passe passe avant que je ne comprenne ce qui se passait. Illusion ! Elle avait le don d’illusion !
Une dizaine d’ombres apparurent autour de nous. Avec l’énergie du désespoir nous nous lançâmes nos montures à l’assaut, sans y croire réellement. Toutes nos attaques portèrent dans le vide, l’ombre restant définitivement hors de portée de nos coups. Les temps passèrent, nos réserves d’énergie s’épuisèrent peu à peu.

Jour 66

[Quête Solo] Disparition Lucinienne [Terminé] 98289862

l me fallut encore quelques instants avant que je ne trouve la faille de la créature. Suite à notre fatigue et notre énervement nous n’avions pas prit la peine d’y réfléchir, c’était pourtant tellement évident : le bruit. Les illusions de cette créature ne

produisaient aucun son. J’arrêtai sans ménagement ma monture, le mords lui rentrant cruellement dans la bouche. Les excuses viendraient plus tard…
Mes yeux se fermèrent alors que je me concentrais pour focaliser mon attention sur les bruits aux alentours. À plusieurs reprises je devinai qu’une illusion se jetait sur moi, entendant distinctement Arya qui me criait de prendre garde. Imperturbablement je restai immobile, les yeux clos. La respiration puissante et haletante de ma monture lui faisait monter et descendre ses flans à un rythme effréné. La bête, cachée dans l’ombre, dut paraître étonné de mon attitude car je l’entendis avec certitude se déplacer quelque part derrière moi. Quelques secondes passèrent encore avant qu’elle ne se jette sur mon dos dans un silence presque total. Mais pas tout à fait. Au dernier moment je me retournai et enfonçai ma lame avec violence droit dans son cœur. Cette fois je n’avais pas loupé mon coup. Ses griffes s’accrochèrent à moi, me lacérant le dos et celui de ma monture. À peine eut-elle touché le sol qu’elle disparut dans un nuage de fumée. Les illusions s’effacèrent à leur tour, nous laissant seule, Arya et moi, dans ce nuage de brume.

Jour 67

ela fait presque trois jours que l’ombre nous à attaqué. Depuis nous avons rejoins la capitale. Arya à soigné mes blessures, et recommence à parler. Il semblerait que le combat avec cette créature ait cassé la barrière qu’elle avait érigée entre nous. Comme si elle était soudainement revenue les pieds sur terre, comme si elle venait de reprendre conscience de la réalité et du monde qui l’entourait. Je ne peux que me réjouir de ce changement de position. Nous parlons à nouveau, de tout et de rien. Je lui fais visiter la ville, ma ville. Je lui montre tout ce que je connais, ou du moins le plus possible. Je reprends goût à la vie. Equillos est l’une de mes plus grande fierté, c’est pour moi un honneur de la présenter à la dauphine de Lucina. À chaque ruelle elle s’émerveille un peu plus des lieux. Tout l’impressionne, l’épate, elle ouvre de grands yeux partout où je l’emmène. L’elfe me suit aveuglement jusqu’au plus profond de la ville, jusqu’à son cœur. Elle me pose mille et une questions auxquelles j’essaye de répondre de mon mieux. J’ai l’impression de me revoir un moi et demi au paravent, lorsque le monde entier l’étonnait. Ici ce n’est pas la monde entier, mais c’en est un à lui tout seul, c’est le mien.
Néanmoins, je vois dans ces yeux que quelque chose la tracasse. Plus nous restons dans la ville, plus cela devient une évidence. Demain je l’interrogerais sur le sujet.

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orsque Valiane se leva de son lit, elle constata qu’Arya s’était déjà levé. Ses affaires était replier et rangée dans son sac au pied de son lit. Elle avait donc décidé de reprendre la route. Après s’être aspergé le visage à l’eau froide la demoiselle s’habilla en vitesse, empaqueta ses affaires et descendit dans la salle de l’auberge, les deux sacs à la main. La princesse était assise à une table, une tasse de café à la main. Elle discutait de la plus et du beau temps avec le tavernier occupé au bar. Apercevant son amie, elle lui fit signe de la rejoindre. L’ange noire posa leurs affaires à la porte d’entrée puis rejoignit sa compagne le pas léger. Elle s’empara d’une chaise et s’assit à ses côtés.

« Où allons-nous ? »
« Je rentre chez moi. »

ilence. Valiane encaissa difficilement le coup. Voilà à peine quelques jours qu’elles se reparlaient à nouveau et déjà Arya voulait repartir ! Prise par surprise, elle perdit sa bonne humeur et baissa les yeux, prenant l’air d’un chien battu et malheureux. Mais cela devait arriver un jour, elle en avait parfaitement conscience.

« Cela fait plusieurs jours que je médite sur la question. Il est temps que j’arrête de jouer. Il est temps que j’assume mon rôle de dauphine et que je prenne mes responsabilités. Les mondes se préparent à un grand changement, je veux être aux premières lignes et l’aider de mon mieux. Tu as choisi ton camp, j’ai choisi le mien. Nos chemins se séparent ici Valiane. »
« Laisse-moi t’accompagner jusqu’à ta ville au moins. Notre dernier voyage. »
« Il est inutile de te dire que tu vas courir des risques inutiles. Mais soit. »

a conversation se déroula paisiblement, chacune réalisant qu’elles passaient leurs derniers moments ensemble.Une fois le déjeuné terminé, elles sellèrent leur monture et quittèrent la ville. Arya faisait tout pour peindre un sourire sur le visage de Valiane, sans succès. Le voyage dura huit jours. Au total la princesse avait donc disparut pendant septante-cinq jours, soit à peu près deux mois et demi. Il était indéniable qu’elle avait bien changé depuis, quittant son enfance pour devenir une future reine. Mais Valiane aussi avait changé, bien plus qu’elle ne pouvait le croire. Lorsqu’elles arrivèrent à l’entrée de Tenamas, l’ange noir stoppa sa monture. Elles avaient rabattues leur capuches, craignant d’être reconnues par un passent.

« Nos chemins se quittent ici princesse, je ne rentrerais pas dans cette ville. »
« Si tel est ton désir. Mais sache que ma porte te seras toujours ouverte, moi aussi j’aimerais te faire visiter ma ville un jour. »
« Entendu, je reviendrais. Fais honneur à ton sang, protège ton peuple et vis pleinement ta vie Arya. Je suis heureuse de t’avoir rencontré.»

es adieux déchirants n’étaient pas la tasse de thé de Valiane. Sans ajouter un mot elle poussa sa monture à faire demi-tour et s’en alla lentement. Son amie la regarda quelques secondes puis, n’y tenant plus, cria à travers la foule qui s’amassait devant les portes.

« Valiane ! Sais-tu ce que m’a dit le forgeron avant de partir ?!... Le sais-tu ?... »
« … »
« Que même la différence ne peut briser une amitié. Qu’un jour ou l’autre cette amitié nous réunira à nouveau, que nous combattrons alors côte à côte. Vie ta vie Valiane ! Bon vent et n’oublie pas : qu’importe qui nous sommes, ce qui compte c’est ce que nous faisons de ce que la vie nous offre ! Je t’attendrais Valiane ! Toujours ! »

on interlocutrice ne répondit pas, ne se retourna même pas. Mais un sourire naquit sur ces lèvres, imperceptible. Arya aussi se mit à sourire...Jusqu'à ce que qu'un habitant reconnaisse sa voix et hurle au miracle. Une grande fête s'annonçait. Mais la princesse ne voyait qu'une seule chose dans ce paysage diffu ou tout le monde l'acclamait...Une fine silhouette à cheval qui s'éloignait à pas lent vers le monde extérieur, vers l'aventure, vers son destin.

Valiane De Trehlnor --> 40xp + 1 lvl pourvoir spécial

EDIT BY ADMIN : Xps donnés !

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