[Quête] Chasse au dragon

Invité

Le Village

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Je regardais le boulanger discuter longuement avec un voyageur de passage. Sa voix était vive et animé, il faisait de grands gestes pour donner plus de dynamisme à ses dires. Assise dans mon coin, je ne pus m’empêcher de sourire sous ma cape. De mon point de vue les choses semblaient tellement cocasses. Dans un coin je voyais un marchand cherchant l’oubli dans un verre de bière, un autre qui interpelait ses voisins en quête d’un chariot qui accepterait de le ramener en des lieux plus civilisé. Un groupe de bucherons tenait haut leurs haches, montrant leur détermination et leur courage, prêt à affronter le monstre. De son côté l’éclaireur improvisé parvenait à captiver la grande majorité des clients de la taverne. Pas bien grand, pas bien gras, ses grands yeux et sa voix puissante attisait la curiosité de tout à chacun.

« Croyez-moi mes amis ! Je n’ai jamais vu une chose aussi effrayante ! Le malheur s’abat sur nous ! Que les Esprits nous protègent ! »

Quelques mégères et deux trois naïfs se signèrent de la main en entendant la référence aux esprits. J’avoue avoir du mal à ne pas éclater de rire. Jamais au grand jamais, je n’aurais cru un village paisible aussi bêta. Ils étaient loin de tout, reculé au fin fond de la jungle. De là à être aussi superstitieux. Le pisteur continuait son discours, captivant la foule avec son récit héroïque où il était question de sa bravoure sans limite et de son courage à toute épreuve.

« Lorsque je suis entré dans son entre, j’y ai d’abord vu sa gueule monstrueuses et ses crocs enduit d’un venin mortel. Sa tête mesurait une fois et demi ma taille ! Mais n’écoutant que me courage, je me suis approché du monstre et j’ai contourné son corps hideux pour voir ce qu’il cachait…Un trésor mes ami ! Ce monstre couvert de pustules et de morve couve un trésor digne du plus puissants des rois. Des pièces d’or à perte de vue, des bijoux, des saphirs, des diamants, des émeraudes, des…Mais attendez ! Tenez ! J’ai une preuve ! »

Je levai les yeux au ciel, priant silencieusement pour l’âme de ses abrutis qui se penchaient avec avidité sur la main du pisteur. Qu’était-ce ? Un bout de verre sculpté ? Un caillou peint en jeune ? Quoiqu’il en soit c’était truqué. J’étais bien placée pour le savoir. C’est alors qu’entra en scène mon chouchou. Décidément oui, sans lui, la vie dans ce village pourri n’en vaudrait pas la peine. Me délectant à l’avance de son discours, je pris appui de la pointe des pieds sur le rebord de ma table et m’alluma une cigarette.

« Mes enfants ! Cette créature est un envoyé des forces du mal. Nous avons péchés ! Nous sommes punis ! Voilà où vous mène vos débauches en ce lieu malsain, voilà ou mène vos esprits pervertit de libertin ! Revenez mes enfants, revenez dans la maison de notre mère à tous. Mélusyne n’oublie pas ces disciples, nous viendront à bout du mal par notre fois en elle et Faolin. »

Père Habbey. Dans le genre illuminé, il les battait tous. Habits sombres, tonsure, sandales misérables, il avait tout du fanatique que j’aimais tant. Sa religion approchait tellement de la secte que plus d’un dans ce village le craignait. On le traitait de fou, de fumeur d’herbe à chat, certains le soupçonnait de même fumer l’encens de l’église et de bouffer ses bougies en suif. Mais quoiqu’ils en disent, c’était mon chouchou. Il était arrivé sur le tard, essoufflé, comme à son habitude. Son entrée fracassante en claquant la porte n’avait échappé à personne.

« Parce que vous croyez vraiment que c’est à coup d’encens et d’eau bénite qu’on va sauver le village et protéger ses habitants ? »

Le tavernier hocha vigoureusement de la tête, heureux que son pire ennemi se fasse rabattre le clapet par le chef du village.

« - De quel droit oses-tu proférer de telles infamies ? Ce village ne peut tomber en des mains impies ! Nous nous devons de le protéger contre le mal ! Repentez-vous mes bons enfants ! Repentez-vous et peut-être les esprits vous accorderons-t-il leur clémence !»
« - Tu m’écœure mon petit père. Ton veux d’abstinence doit t’avoir monté au cerveau pour avoir ainsi perdu jusqu’à ta fierté d’homme. Quelques paroles n’ont jamais changé la face du monde.»

Ça c’est envoyé. Ils ne sont peut-être pas tous si cons finalement. Suite à cette dernière remarque du chef du village, les conversations reprirent de plus belles, chacun ayant son mot à dire. Dans un soupir j’écrasai ma cigarette et me décidait à me joindre à la partie.

« Que vous as donc fait ce monstre ? »

Ma voix était étonnement puissante. Une bonne partie des clients de la taverne s’arrêtèrent et se retournèrent moi. Un homme, plus étonné que les autres, ne pus s’empêcher de me cracher quelques mots au visage.

« Ce qu’il nous a fait ? Est-ce vraiment ce que tu nous demandes ? Il est une malédiction pour nous ! Une maladie que nous devons chasser, un mal à purger de notre terre !! »

Plusieurs têtes hochèrent, appuyant les dires de l’homme.

« Certes, je n’en doute pas. Mais dans les faits ? »

Les yeux écarquillé, l’homme ne put se retenir d’ouvrir béatement la bouche, estomaqué que l’on puisse lui poser une question aussi débile. Le chef du village prit alors la parole.

« Plusieurs chèvres ont disparus, nous avons découverts des empruntes inquiétantes toutes proches de l’entrée du village. Les témoignages se décuples depuis quelques jours. J’ai demandé l’aide du roi mais elle tarde à venir. »
« Êtes-vous certains que c’est l’œuvre d’un dragon belliqueux ? »

Chacun tint à donner son opinion, de sorte que la taverne s’emplit de voix plus incompréhensibles les unes que les autres. Certains établissait déjà des plans de bataille, impatient d’en découdre avec le monstre. Je les observai quelques secondes, le temps de me demander si c’était vraiment une bonne idée de leur expliquer la situation. Après tout aucun ne semblait vraiment apte à me servir à quelque chose.

« Il se nomme Bélial. »

Silence. La masse se retourne vers moi alors que j’éprouve soudainement le besoin irrépressible d’inspecter mes ongles.

« Qu’avez-vous dit ? »
« Vous avez parfaitement entendus. Il se nomme Bélial. »
« Qui donc ? »
« Votre monstre. »
« Qu’en savez-vous ? »

Sur le coup je ne pus m’empêcher de rire franchement. Les hommes avaient parfois des questions bien inutiles.

« C’est moi qui l’ai amené ici. »

Silence. Aussi vif que l’éclaire, Père Habbey profita de l’instant de suspens pour faire un geste héroïque : il se positionna entre moi et les villageois, me pointant sous le nez un bâton étrangement sculpté et commença à entonner des sortilèges pour faire sortir le démon qui était en moi. Je ne pus m’empêcher de rire à nouveau, tapant vigoureusement du plat de ma main sur le bois épais de la table. Je riais aux éclats, séduite par le spectacle qui s’ouvrait à mes yeux. Je finis par en pleurer et dut me concentrer pour retrouver mon sérieux au risques de mourir étouffée.

« Avec un chapeau à clochette tu ferais à un parfait père fouettard mon ami ! »
« Tes paroles empoisonnées n’ont aucune emprise sur moi ! Je suis un représentant des Esprits !! »
« Bouuuu !!! Tenez donc votre chien en laisse, il finirait par me mordre le bougre ! »
« Tes provocations de démon n’impressionne personne. Allez sort ! Sort de ce corps esprit malin ! »
« Ah tien oui, j’oubliais, je ne me suis pas encore présentée. Valiane Sytry De Trehlnor, ange noire et Tutrice de l’Ordre nouveau. Pour vous servir. »

Prenant le jeu au sérieux, je me redressai et leur fit une belle révérence, alors que l’ensemble des villageois me regardait avec effrois. Visiblement ma renommée n’était plus à refaire. L’éclat de l’Ordre à la capitale avait fait son effet même dans les contrées les plus reculées. Je parvins même à en faire hurler un ou deux. Une femme tombe dans les pommes, pour mon plus grand plaisir. De mon coté mon sourire s’agrandit, plus ravit que jamais de cette scène cocasse. Comprenant que la chose était plus sérieuse que prévue, le chef du village décida de prendre les choses en main.

« Pourquoi êtes-vous là ? »
« Ah ! Enfin une question pertinente. J’aimerais avant tout, si vous me le permettez, vous demander si vous connaissez l’existence de gnolls ? »
« C’est une race d’hybride primitif sans grand intérêt qui se déplace en bande et évite les village. »
« C’est exact pour les petits groupes. Il se trouve toutefois que mon ami et moi-même avons découvert il y a peu des traces d’un clan entier de gnolls. Nous pensons à une centaine d’individus qui se déplacent avec montures et matériels de guerre. Il est clair qu’ils cherchent un nouvel endroit pour s’établir et nous pensons que leur choix c’est arrêté sur votre village. »
« C’est de l’humour ? »
« J’en ai vraiment l’air ? Vous avez peut-être repéré les traces de mon ami –fort peu discret je vous l’admets- mais en y prenant gardent vous découvrirez des dizaines de traces de gnolls. Voilà plus d’une semaine qu’ils vous épient à votre insu. »
« Entendez…votre ami est… ? »
« Le dragon ? Oui. Et au passage je tiens à signaler que les dires de votre ami le pisteur sont faux. Nous ne cachons aucun trésor, nous ne possédons même pas de grotte. De plus je trouve que Bélial est plutôt beau, maintenant ce n’est qu’une question de point de vue. »
« Et vous croyez qu’on va gober un truc aussi gros ? »
« Gobez ce que vous voulez. Moi j’ai accomplis me devoir. Les gnolls attaqueront dans trois jours, au levé du soleil. Mon ami et moi seront de la partie, je vous prierai d’éviter de nous tirer dessus. Sur ce… »

Ignorent les mines scandalisées des villageois, Valiane se redressa et s’engagea d’un pas décidé vers la sortie.

« Je vous souhaite une excellente journée. À dans trois jours ! »

La demoiselle fit la révérence et disparut dans un courant d’air sous le regard médusé de la foule.

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Invité

Bélial

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Valiane avançait le pas léger dans la végétation épaisse de la jungle. Tout lui semblait beau et simple à la fois. Ce lieu lui remémorait des souvenirs agréable longtemps enfuit en elle. Une fleur de granidé aux lèvres, elle souriait doucement au paysage qui défilait devant elle. Où allait-elle ? Aucune idée. Cela n’avait aucune importance. Du moment qu’elle allait quelque part. C’était l’essentiel n’est-ce pas ? Aller quelque part… D’aventure, en aventure…La demoiselle rencontra au total sur son passage plus d’une dizaine de plantes carnivores…pour le reste, une vraie ballade de santé !

Jusqu’au moment où elle entendit un bruit étrange. Une respiration puissante, tellement puissante qu’on eut dit celle de la nature elle-même. Ce ne fut qu’à cet instant que Valiane remarqua l’absence de toute vie animale. Poussée par la curiosité, elle ignora le bon sens et la raison, pour filer droit vers l’origine du bruit. Sa surprise fut de taille pour sa plus grande joie. Là, au centre d’une modeste clairière, se reposait le plus fabuleux de tous les reptiles. Un animal qui hantait les rêves de la plupart des mortels. Beaucoup le craignaient, mais la plupart l’admirait. L’ange noir faisait partie de cette seconde catégorie. Combien de fois n’avait-elle pas prit la forme de cet animal extraordinaire. Un être qu’on disait orgueilleux et avare. Mais aussi sage, respectueux, honorable et protecteur. Un allié de taille que la demoiselle ne pouvait s’empêcher d’aspirer à posséder. Enfermant à double tour sa méfiance et son hésitation, elle s’élança vers la bête, les yeux émerveillés par sa beauté. Ses écailles possédaient une couleur indéchiffrable. En fonction de l’éclat du soleil elle passait de la couleur cuivre à celle de l’argent. Il semblait dormir, Valiane se permit alors de s’approcher de lui bien plus la convenance ne le permettait. Elle était à moins de deux mètres de sa tête. Elle admira longuement les formes fascinantes des écailles de son visage et les cornes qui trônaient fièrement sur sa tête. L’ange noir devina que cette créature devait avoir un goût certain de l’esthétique, repérant à plusieurs endroits des moulures en or et en argent garnies ça et là de pierres précieuses.

« Est-ce la folie qui t’amène ici ? »

Surprise, Valiane fit un bon en arrière. Aucun doute possible, la voix qui venait d’envahir sa tête était celle de la bête. Lorsqu’elle se décida à ouvrir l’unique œil que la demoiselle pouvait voir, cette dernière fut comblée de constater que le bleu de l’iris était aussi superbe que le sien.

« La curiosité de voir un être aussi magnifique seul au fond d’une jungle. »
« Voilà bien longtemps que la flatterie n’a plus d’effet sur moi. Cela dit, c’est vrai, je suis seul. »
« Pourquoi donc ? »

Valiane détecta une pointe de tristesse et ne put s’empêcher de creuser un peu. Pour toute réponse le dragon se redressa brusquement, claqua de mâchoires et projeta avec violence sa queue hérissé de picots sur Valiane. Cette dernière ne put qu’éviter l’attaque en plongeant de coté, perplexe.

« Comment oses-tu ! Que d’impertinence ! »
« Vous écartez la flatterie mais votre orgueil ne peut néanmoins rester insensible quand une misérable mortelle vous porte en égal n’est-ce pas ? »

L’animal portait la colère en lui. Il avait besoin de s’exprimer, de frapper sur quelque chose ou il allait devenir fou. Avant même qu’elle ne puisse rattraper son erreur, Valiane venait de se proposer volontairement en punching-ball, le provoquant délibérément. Furax, le dragon rugit avant de se redresser de toute sa taille, révélant toute sa beauté et sa dangerosité. Aussi vif qu’un serpent, il se jeta sur sa proie, la haine l’aveuglant. De son coté Valiane ne tenta pas de lui échapper, son attaque était trop rapide. Elle se contenta de toucher son museau du bout de doigt avant que ses crocs ne l’atteignent. Instantanément, une décharge fulgurante parcouru la bête qui bondit en arrière, surprise. Elle hurla à nouveau, raclant le sol comme un taureau. L’ange noir se mit en garde, savourant d’avance le combat qui se préparait. Lorsqu’il lui chargea dessus, elle l’imita dans un parfait accord. Le choc fut violent, d’autant plus que Valiane prit l’apparence d’un dragon avant l’impact. La réplique exacte de l’original, au détail près. D’abord étonné, ce dernier ne fut ensuite que plus ravit d’avoir un adversaire à sa taille. Le combat ne fut qu’une suite de rugissement, de menace, de coups de pattes et de griffes. Ils allèrent jusqu’à s’envoler dans les aires, cherchant à montrer lequel des deux avaient le plus de force, le plus de poigne et de vivacité. Des dizaines d’arbres furent déracinés, calcinés, réduits en poussière. Un véritable choc de titans. Le dragon finit par parvenir à prendre le dessus sur la dragonne, la projetant avec violence sur le sol et prenant appui sur elle pour l’empêcher de se redressa. Ils continuèrent quelques instants à montrer les crocs, à se débattre, à se toiser, et à agiter leurs cornes respectives avant qu’elle ne se décide à rendre les armes. Elle savait qu’une telle colère ne pouvait naître que d’un amour ou d’une amitié volée. Suffoquant à moitié, elle parvint avec difficulté à prononcé sa question.

« Comment s’appelait-il ? »
« Elle. »

Brusquement toute la colère de la bête fondit comme neige au soleil. Ses yeux perdirent la lueur et se ternir, devenant triste et mélancolique. Le reptile se redressa et s’éloigna à pas lents avant de s’asseoir, tête basse. Le combat n’avait soudainement plus aucun intérêt. Mélancolique, il se coucha, enroula sa queue et lécha silencieusement ses blessures.

« Elle. Elle se nommait Vivianne. »
« Qui ? »
« Des gnolls. »

Le second reptile se releva douloureusement. Son combattent pesait son poids et elle devina facilement avoir plus d’une côte brisée. Elle se mit à souffler comme un bœuf, crachant le sang. De son coté le dragon ne put s’empêcher s’esquisser un faible sourire.

« Malgré tous vos trucs et astuces pour nous ressembler, vous n’êtes, en définitifs, que de pâle copie. »
« Je n’ai jamais prétendue être mieux. Il m’a néanmoins semblé que tu déchainerais plus facilement ta colère sur une bête…à ta taille. »
« J’admets que tu as du répondant. »
« Que vas-tu faire ? »
« Les retrouver, les tuer, un à un. Le sang appelle le sang. »
« Tu n’y arrivera pas seul. »
« Et que me proposes-tu ? De m’aider ? Décidément la vanité des mortels n’a pas de limite. »
« De t’aider…Et de te tenir compagnie, si dû moins tu me le permets. »
« En quel honneur ? »
« Laisse-moi essayer. Nous ne sommes pas partit sur de bonnes bases. Laisse-moi t’apprendre qui je suis et ce dont je suis capable si je parviens à te prouver mon utilité, peut-être m’accepteras-tu comme compagnon. »
« Es-tu un de ses vulgaires chasseurs de dragon qui n’aspirent qu’à monter sur notre dos ? »
« J’ai de grands projet pour moi. Et pour Harmonia. Il me faut des alliés puissants, venant de tous horizons. De plus mon plus grands rêves serait qu’un dragon m’aide à contrôler une magie que je maîtrise mal. »
« Tu as trois jours. »

La dragonne inclina la tête en signe de remerciement. Ce matin encore elle n’aurait jamais crut qu’elle allait s’engager dans une telle histoire. Il lui fallait néanmoins se renseigner sur un dernier point. Alors qu’elle s’apprêtait à formuler sa question, la réponse vint d’elle-même.

« Vivianne n’avait que neuve ans. C’était une petite fille orpheline aux cheveux d’or comme il en existe des milliers en ce bas monde. Je l’avais rencontré cinq ans au paravent. En échange de ma protection, elle m’offrit le bonheur innocent et naïf d’une enfant, comblant ma solitude et mon ennui. »

Valiane ne répondit rien. Elle avait obtenu ce qu’elle voulait. Elle reprit sa forme originale et décolla dans les aires, déployant avec majesté ses ailes d’ange noir.

« Une dernière chose. Comme te nommes-tu ? »
« Valiane. Valiane De Trehlnor. »
« … »
« Pourquoi ce silence ? »
« Ton nom ne m’est pas inconnu. Il me semble en effet que nous ayant beaucoup de chose à découvrir l’un de l’autre. »
« Et toi ? Comment te nommes-tu ? »
« …Bélial. »

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Invité

Champ de Bataille
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Le silence avant un combat. Celui qui n’a jamais vécu cela ne peut pas comprendre. La frayeur et l’excitation prenne tour à tour par de votre esprit. Vous sentez vos membres vibrer, vous êtes plus vivant que vous ne l’avez jamais été. Chaque bruissement, chaque mouvement vous paraît plus net, plus précis. Vous êtes en alerte, vous cherchez la confiance en vous. Lentement, un frisson me parcoure l’échine. Pourtant, je ne devrais pas avoir peur. Je chevauche le plus beau de destrier…

Immobile, Bélial et moi restons éloignés du village. De là ou nous sommes notre vue est parfaite sans que nous soyons à découvert. Lorsque Le Gnolls attaque enfin, mon compagnon bande les muscles. C’est le signe du départ. Moins de quelque seconde plus tard l’animal se jette sur le gnoll le plus proche, lui arrachant prestement la tête. Je sens la colère ressortir de lui, une haine depuis trop longtemps refoulée. Je jette un cou d’œil au villageois, terrés derrière leurs remparts. Malgré ma visite quelque jours plus tôt, ils semblent fort étonné de notre présence, la plupart baisse la armes d’un air ahuri. Levant les yeux au ciel, je saute à terre et je me joins à la vengeance de Bélial. À deux nous formons une barricade solide entre le village et nos adversaires. Certains parviennent à s’échapper, mais les villageois, qui ont rapidement reprit leur esprits, tirent à vue pour les abattre avant même qu’ils n’atteignent la porte principal. Le village est implanté dans une petite clairière, dix mètres à peine après les remparts c’est la jungle qui commence.

C’est un loup gris qui est le premier à recevoir mon arme en plein poitrail. Il tombe raide mort avant même que ses deux congénères ne viennent à sa rescousse. Leur sort ne fut pas plus enviable : l’un mourut le crâne fracassé alors que je gelai le sang du second. Des loups gris avaient donc été dressés par des gnolls. C’était chose étonnante mais non impossible. Nous connaissions finalement très mal cette race, probablement plus intelligente que ce que nous imaginons. Bientôt il me fallut m’envoler pour défendre un autre flanc du village. Bélial tournoyait avec rage, crachant sa colère sur tout se qu’il bougeait. Ses seuls rugissements finirent par effrayer les plus téméraires des gnolls. Plusieurs se jetèrent sur moi, sans que je ne parvienne à trouver un rythme dans mes attaques. L’échauffement fut long à venir, mes blessures arrivaient en nombre avant que je ne parvienne à contenir convenablement mes adversaires. Deux gnoll finirent réduit en cendre dans une explosion d’arcane alors que je courais après un autre loup. Il mourut finalement noyé, l’ayant enveloppé dans un bull d’eau. Lorsque j’achevais mon cinquième loup en le foudroyant sur place, les gnoll commencèrent à se replier, comprenant qu’ils n’y arrivaient pas comme ça. Je parvins néanmoins à rattraper l’un d’entre eux. Effrayé, ce dernier fit rapidement une erreur qui lui fut fatale. Ma lame s’enfonça profondément dans son thorax.

Je fini par me retourner pour estimer les dégâts. C’est alors que je compris la frayeur des êtres mi-homme mi-loup. À lui seul Bélial devait avoir terrassé plus d’une quarantaine d’individus. Leur cadavre rendait le terrain chaotique et accidenté. Le dragon ma lança un regard flamboyant, du sang coulant de ses canines. Je n’étais pas convaincue que c’était ainsi qu’il parviendrait à faire le deuil de Vivianne. Toutefois l’heure n’était pas à la discussion, nos adversaires revenaient à la charge, aidés de créatures que je n’avais encore jamais vue. Haut sur patte, couvert de végétation, ils semblaient vifs et précis. Il y avait là plus d’une vingtaine se spécimen. Les gnolls avaient vu plus grand que ce que j’avais imaginé. Les loups chargèrent en premier. Deux d’entre eux moururent congelé, je pris la décision de ne plus aller dans la dentelle. Un combat s’engagea ensuite entre un gnoll est moi. Rapidement agacé par la tournure de celui-ci, je pris l’initiative de saisir sa hache par le tranchant et de déverser par celle-ci une quantité d’électricité capable d’assommer un rhinocéros. Alors qu’il s’effondrait, je sautais par-dessus pour me rapproche des étranges créatures. La première idée qui me traversa l’esprit fut la bonne solution. Gardant mes distances, je parvins après deux-trois essais à lancer une boule de feu sur la patte d’une des créatures. Constitués principalement de végétaux, l’animal s’embrasa rapidement, me laissant toutefois le temps d’abattre un autre loup d’un puissant coup de manche sur le crâne. Un autre parvint à me mordre profondément le bras droit avant que je ne sache le réduire au silence à l’aide d’un orbe d’arcane.

Deux gnolls se jetèrent à nouveau sur moi, me forçant à reculer. Échauffé par le combat, je n’avais plus envie de perdre me temps et d’économiser mon énergie. Sans attendre je créai une explosion d’arcane puissante, qui balaya et tua sur le coup les deux Gnolls. Trois autres loups moururent aussi sur le coup alors que plusieurs adversaires dans les alentours étaient visiblement sonnés. Nos ennemis décidèrent d’entamer une nouvelle retraite. Voyant que l’une des dernières étranges créatures, sonnée par mon attaque d’arcane, tournait en rond autour de moi, je l’attaquai rapidement en l’immolant sur place. Je l’achevais ensuite d’un coup d’épée, n’allant pas dans la finesse. Le combat s’arrêta pour la deuxième fois.

Les lieux n’étaient plus qu’un carnage. Les terres mettraient des semaines à digérer tout les sang qui coulerait aujourd’hui. Lorsqu’ils revinrent à l’attaque, ils amenèrent avec eux un allié de taille : un serpent géant. D’un simple coup d’œil je fis comprendre à mon compagnon que je m’occupai de cette bête. Bélial acquiesça silencieusement, suivant du regard les gnolls qui approchaient à nouveau. De mon côté je décidai qu’il était temps pour moi de prendre une apparence plus imposante. Pour l’occasion je pris à nouveau exemple sur Bélial, imitant sa physionomie dans les moindres détails. Deux dragons jumeaux en imposeraient probablement plus qu’un seul. Répondant au rugissement du véritable dragon, je mis tout en œuvre pour me montrer aussi effrayante que lui. Ma mâchoire claqua, coupant littéralement en deux un loup. Sans plus attendre je me jetai sur mon nouvel adversaire. Un combat de titan débuta alors. Il avait pour lui sa souplesse, j’avais pour moi mes ailes. Un cercle se forma autour de nous, les paris furent prit. Menace, tentatives d’intimidations, cri, sifflement, claquage de mâchoire. Nous nous testions tour à tour. Je finis par lui sauter au cou, mes crocs passants à quelques centimètres de sa tête. Nous roulâmes sur le sol, arrachâmes plusieurs arbres. Notre combat attirait l’attention, chacun de nous se battant avec la plus grande des violences. Il finit par parvenir à s’enrouler autour de moi, alors que je plantais avec rage mes crocs à l’arrière de la taille. La règle était simple : le premier qui lâchait mourait.

Alors que mes côtes craquait une à une, je sentis le suspens. Chacun retenait son souffle, fasciné par le combat. Lorsque le serpent lâcha finalement prise et s’effondra, inerte, au sol, des cris de joie se firent entendre du village : les villageois avaient en effet rien manqué du spectacle. De mon coté, je fixais, un peu ailleurs, les derniers adversaires qui fuyait à toute jambes. Ma vue devint trouble, je sentis mes dernières forces m’abandonner. Je repris ma forme initiale dans un grand soupir, avant de vaciller à mon tour. Je sentis à peine la présence de Bélial qui venait à mon secours, me soulevant avec légèreté dans les aires. Son souffle chaud dans mes oreilles me fit sourire. J’avais mal partout, j’étais à bout. Mes yeux se fermèrent et je sombrai rapidement dans les vapes. J’eu tout de même le temps de sentir Bélial s’envoler tout en me tenant entre ses griffes. Sa voix me parut distante et floue, comme venant d’un autre monde.

« Nous n’avons plus rien à faire ici. Laisse-moi te soigner et t’emmener dans un endroit sûr. »

Quelque part au fond de son esprit, l’ange noir entendit les applaudissements et les hourras des villageois. C’est à ce doux bruit de reconnaissance que Valiane s’évanouit. Les uite est une autre histoire…

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Valiane De Trehlnor --> 30xp

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