[quête] Arme spéciale : Seasons Key

Elio poussa son soupire le plus long. Tout ça commençait sérieusement à le peser. Depuis combien de temps cherchait-il son arme dans cette foutue jungle ? Des lustres ! Il commençait sérieusement à en avoir marre et était presque près à donner des coups de boule dans le mur. Il ferma les yeux, rassemblant ses souvenirs qui pourraient sans doute l'aider.

Me*m*o*ry

Le loup se posa sur son arrière train en l'observant, un brin exaspéré. A ses côté, la jeune femme souriait, croqua dans une pomme et lança sur son ton le plus joyeux :

- Les clés sont des armes plutôt rares petiot. Elle ne doivent pas se trouver entre toutes les mains.

L'animal à ses côté acquiesça d'un mouvement imperceptible. Elio passa son regard de l'un à l'autre, attendant la suite de l'histoire. C'était devenu une coutume entre eux qu'il appréciait grandement, surtout lorsqu'on lui parlait d'objet légendaires à la puissance extraordinaire.

* La plus puissante est la clé de l'âme. Mais si tu cherches vraiment à réaliser ton objectif tu devrais commencer par celle du corps. *

Le garnement hocha la tête. Le loup n'avait jamais parlé. Mais quand ils se regardaient dans les yeux, de cette façon, des images naissaient dans sa tête et exprimaient on ne plus clairement une suite d'idée qu'il parvenait à traduire en phrases. Celle-ci lui semblait pourtant un peu vague. Il attendit encore, patient, souhaitant absolument qu'on lui décrive un peu plus clairement ces objets.

- Elles ont été forgées il y a des lustres par des types un peu tordus qui cherchaient à protéger le monde d'une grande menace.

Paf, nouveau regard d'incompréhension. C'était le principal problème avec eux. On devait toujours attendre un moment conséquent pour obtenir de quoi attiser un peu sa curiosité. Et encore.
Voyant son impatience grandissante, elle éclata de rire et se leva, observant le long et sombre couloir dans lequel ils se trouvaient.

- Vas-y, abrège. On a pas tellement de temps.

Le loup grogna, indiquant clairement son mécontentement, puis inclina la tête en regardant à nouveau le petit elfe dans les yeux.

*En bref, chaque clé agit sur l'harmonie générale. Celle du corps te relie à la nature. Et celle de l'âme aux esprits qui l'ont forgés... d'une certaine manière. Je pense que tu ne devrais pas avoir trop de mal à trouver la seconde si tu possède la première. Celle-ci par contre a été brisée en quatre éclats il y a deux cents ans. Chaque bout doit être réactivé séparément si tu veux pouvoir utiliser l'arme complète. Le reste, je pense que tu devrais pouvoir te débrouiller par toi-même sans aucun problème, si tu en es digne. Et là... c'est autre chose.*

Des bruits de pas précipités se firent entendre. Les trois êtres relevèrent la tête avec un soupçon de crainte dans le regard.

***

Rien. Pas la moindre indication. Il se laissa tomber par terre, sur le dos, laissant son crâne tomber pile sur une racine qui dépassait. Il jura, puis... ce fut la révélation. "Les clés sont des armes plutôt rares". La jeune femme qui venait de passer avait justement parlé d'un homme qui en connaissait un rayon sur les armes. OR...
Il se releva, subitement atteint d'une lueur d'espoir. Oui, il devait trouver ce forgeron. Sans doute était-ce pour cela qu'on l'avait envoyé dans la jungle. Pour rencontrer cet homme. Ou alors les armes y étaient situées directement. Dans un cas comme dans l'autre, une petite visite ne pouvait que l'aider.

[later]
Hum, ce devait être la petite maison là... Depuis le temps qu'il cherchait...
Il se rapprocha, observant la jolie petite cloche. Son oeil de fils de forgeron remarqua tout de suite le détail. Elle avait été réparée récemment. Il la tappota, pour vérifier la solidité de l'oeuvre, tira un peu sur la cloche et...

- Et merde...

Le son couvrit presque sa voix. Il regarda la cassure nette qu'il venait de refaire puis se glissa vers la porte, désireux de se faire oublier. Mais de choix, il n'en avait guère. Il ouvrit donc les lattes de bois collées ensemble et se trouva dans une pièce vide de monde mais pleine de trésors déjà. Ses yeux s'illuminèrent alors qu'il regardait partout à la fois. Il s'avança, ne faisant même plus attention à ce qui l'entourait autre que les bouts de métaux rutilants.

Invité

Des pas. J’attends des pas. Un client. Calmement je pose mes outils de travail. Je remue les braises du feu, m’assurant que celui-ci ne s’éteindra pas. Je n’ai pas envie de voir du monde aujourd’hui, comme chaque jour. Mais un client est un client, je ne peux refuser de l’accueillir dans mon antre. Mes yeux s’illuminent, se reflétant avec intensité dans les flammes rougeoyantes. Aujourd’hui le temps est frais, un brouillard léger s’est abattu dans la jungle très tôt en matinée. Pendant longtemps j’ai écouté le chant des oiseaux, seuls rées compagnons à ma solitude. Voilà maintenant des heures que mon marteau mord le métal, le transformant peu à peu en œuvre d’art. Une œuvre d’art qui sèmera la mort, une œuvre d’art qui appellera toujours le sang par le sang. Je forge depuis une éternité des armes faites pour voler des vies. Je n’en tir aucun gloire mais j’en suis fière. Chacun dans ce monde à sa place, la mienne et d’aider le monde à s’entre tuer. À se défendre aussi. Et moi, combien de fois ais-je déjà tué ? Je n’en sais rien, je n’ai jamais compté.

La mort autant que la naissance est une étape nécessaire dans la vie. Je ne me prends pas pour une faucheuse, ou pour un ange noir ayant le devoir de semer la mort. Je ne crains simplement ni d’être tué, ni de tuer. Parfois je me demande si la mort ne m’a pas oublié, moi, le forgeron perdu au fond d’une jungle. Je devrais un jour l’appeler. Mais pour le moment j’ai toujours ma place dans le cycle de la vie.

La porte s’ouvre, le nouveau s’apprête à franchir la porte. Mes muscles brusquement s’animent d’une énergie nouvelle, je m’élance dans un bruit de tissu froissé vers la porte pour rejoindre la pièce principal. Sans ralentir la cadence je crochète une prise à hauteur des yeux sur le mur du fond. Je m’élance, j’étire mon corps avec souplesse. Ma cape m’entour comme des ailes. Pour peu je donnerais l’impression de voler. Avant que l’intrus n’entre de plein pied dans la pièce, je suis accroupi sur une des nombreuses poutres qui relient les murs entre eux. La pénombre me couvre, seuls mes yeux couleur de feu percent l’obscurité. En contrebas l’étranger s’approche, silencieux. Il n’est jamais venu ici. Je le ne le distingue que de dos, je laisse les odeurs et le silence percer l’âme du nouveau venu. Dans la pièce derrière la porte fermée, là d’où je viens, le grand soufflet continue à produire son son métallique caractéristique. Je n’ai pas pris le temps de l’arrêter. Qu’importe, cela rajoute un certain charme au tout. Deviendrais-je sencible à l’accueil de mes clients ? Peut-être.

Finalement l’étranger se décide et agite la cloche. Je me redresse en silence et je me mets à sauter de poutre en poutre, jusqu’à me retrouver juste au dessus du jeune homme. Mes déplacements n’ont fais aucun bruit, mes pieds ont à peine frôlé le bois. Je l’épie, je l’observe. En bas le feu crépite faiblement, tout est calme et paisible. Alors qu’il attend, je saute silencieusement à terre à moins de quelques mètres de lui dans son dos. Mon regard est fixe, impénétrable. Je ne laisse passer aucun sentiment. Je me tien droit, de toute ma hauteur et j’attends qu’il se retourne vers moi. Quand finalement il se décide à faire demi-tour je suis immobile, comme statufié. Je lui laisse le temps d’analyser la situation, je ne suis pas pressé. Le temps n’a jamais été un ennemi pour moi. Il est le plus grand des artistes de notre ère, il permet au vent et aux forces de la nature de sculpter ce monde. Finalement ma voix s’élève, grave et autoritaire. L’étranger ne peut voir mes lèvres sous ma cape. Mes paroles semble surgir de partout à la fois, comme si un esprit malicieux s’amusait à faire résonner la pièce.

« Bienvenue dans mon antre…Vous désirez ? »

Je ne bouge pas, j’attends.

Attaï Kaïgoshi

BADAM ! BADAM ! BADAM !
Il venait tout juste d'effectuer un cent quatre-vingt à se dévisser la tête alors que son coeur quadruplait son rythme de course et le volume sonore. Le sang battait à ses tempes comme si un torrent y coulait. Il ouvrit la bouche comme un ahurit puis la referma avant de recommencer plusieurs fois. Heureusement, le son finit par revenir. Pour ce qui était de l'articulation, c'était encore à ravoir. Un feulement un peu étrange sortit de sa gorge. Décidant qu'il fallait peut-être penser à se remettre de ses émotions, il ferma les yeux, histoire de se concentrer. Il attendit que son rythme cardiaque reprenne une cadence normale et que ses idées s'organisent. Pas facile.

- Hum. Hum, Hum. Hum. Hum. Donc, je disais...
Je suis à la recherche d'un objet magique assez ancien. J'en ignore la forme exact mais je sais qu'il a été créé durant une période sombre dans le but de permettre au monde de retrouver l'équilibre. Il me semble que son nom exact est la Balance d'Er. Sauf qu'une fois la paix rétablie, les dirigeants de l'époque avaient considéré que l'objet dont il est question était d'une puissance beaucoup trop dangereuse pour qu'on le laisse ainsi. La Balance fut donc brisée en deux armes bien distinctes qui elles-même furent scellées : La clé de l'âme et la clé du corps.
Sauf qu'il s'avéra que la deuxième pouvait encore être utilisée sous cette nouvelle forme. Aussi, après quelques évènements assez mouvementés décida-t-on de la briser en quatre éclats qui furent enfermés... quelque part. Bon, cela reste une légende et il y a sans doute une grande part de fable dans ce qu'on en raconte. Mais j'ai entendu dire qu'il était possible de trouver la clé du corps dans cette jungle. Cependant, depuis un mois que je la cherche, je n'en ai toujours pas trouvé la moindre trace.
Étant donné que vous êtes un spécialiste en matière d'arme et que vous résidez ici depuis un moment, j'aimerai savoir si vous en avez entendu parler... Et si vous sauriez où je pourrais trouver ces fameux fragments.

Il se tut enfin, laissant finalement le maître en placer une après un monologue de quelques minutes. Profitant de ce court laps de temps, il se retourna et inspecta l'arme qui avait attiré son regard dès le départ. Une hache courte à double tranchant. Un œuvre d'artiste et de forgeron. La chose n'avait rien de brutal. Au contraire. Les dessins qui la parcouraient étaient finement ciselés, laissant l'observateur en suivre les contours avec admiration. Un travail qui surpassait le talent de son père. Et donc le sien, par la même occasion. Il n'avait jamais été grandement attiré par son métier mais il avait finit par en apprendre les bases. Mais ce qu'il voyait à présent dépassait tout ce qu'il avait déjà admiré.
Quittant enfin son observation attentive, il fixa à nouveau le maître des lieux, attendant une quelconque réponse de sa part. Il se demandait à présent si il préférait entendre un oui ou un non et se doutait que les choses n'allaient absolument pas être simple. Bien au contraire.

Invité

J’airais pus rire de la réaction de mon client. J’aurais pus. Je ne l’ai pas fais. Pourquoi ? Je ne sais pas. S’eut pourtant probablement été une réaction normale. Son air de merle en fris a de quoi faire sourire. Mais non. Pas même une esquisse. Suis-je dès lors anormal ? Peut-être. Quelle importance. Aucune. Je me contente d’attendre. D’attendre qu’il retrouve la parole et puisse s’exprimer comme il se doit. Après quelques échecs il parvint enfin à me lâcher un monologue dès plus indigeste. Faisant mine de réfléchir pendant quelques secondes, comme si l’information avait du mal à atteindre le cerveau, je me détourne finalement de mon interlocuteur. Plus loin les braises crépitent. Doucement je les remues à mains vives avant du plonger une piques en fer. Je prends le temps de méditer ma réponse. Je ne suis pas pressé. Et lui ? Aucune importance. S’il ne peut attendre c’est que son destin est ailleurs.

Une légende. Comme si j’ai la tête d’un conteur. Trouvez-vos vraiment que j’ai la tête à l’emploi ? Son histoire est des plus floues et tordue. Pourquoi venir me voir ? C’est d’un vieil homme les histoires plein la tête qu’il a besoin, pas de moi. Je n’ai pas de carte au trésor dans mes poches, encore moins de trésors fabuleux enfouis dans mes caves. Sans compter que si l’arme est si puissante qu’il le prétend, jamais je ne la confierais à un simple mortel à peine sortit de l’œuf. En poussant sur son nez je suis convaincu que du lait en sortirait. La Balance d’Er. Jamais entendu un nom pareil. Où cet elf a-t-il donc déniché une telle histoire ? A-t-il donc trop lut de compte de fée ? Probablement. En attendant je me dois de le reconduire à la sortie. Ma forge n’est pas une garderie.

« Je suis navré mais… »

Je suis interrompu dans mes dires par un petit cri plaintif. Surpris, je suspends ma phrase. Sors alors brusquement de ma capuche la plus improbable des créatures. Une souris. Ou plutôt un rongeur. Ses deux grandes oreilles rondes parfaitement dressées, l’animal fixent deux énormes yeux noirs sur l’étranger. Agité, il bas nerveusement de la queue et son plumet à son extrémité me chatouille le visage. Croyant à un énervement passager, je m’empresse de glisser l’animal dans ma main pour le réconforter. Mais son excitation semble intarissable. Il tourne en rond sur ma paume avant de finalement s’élancer à la conquête de mon bras. Il dévale alors un pli de ma cape et atterrit sur le parquet Plus déterminé que je ne l’avais jamais vu, ses petites pattes court sur le sol dans un petit bruit de grattement avant de s’arrêter à quelques mètres de l’elf. Le rongeur se redresse alors sur ses pattes arrière, penchant la tête dans une mimique que je ne connais que trop bien.

Après quelques secondes d’hésitation la bête se décide et s’élance à nouveau sur le parquet pour se glisser sous la porte d’entrée. Médusé je fixe la porte sans comprendre. Jamais encore il n’avait montré le moindre intérêt pour un client. C’était bien la première fois. Avait-il eut peur de quelque chose ? Pourquoi tant de hâte ? Je n’en sais rien. Et j’avoue que cela m’est égal.

« Vous venez de trouver votre guide. Prenez garde à ne pas le perdre. »

Mon client vient de trouver ce qu’il était venu chercher. Pendant une fraction de secondes la curiosité me pique. J’aimerai suivre l’animal et voir où il m’emmènerait. Néanmoins je sais que ce voyage n’est pas le mien. Cette histoire ne me concerne pas, je n’ai pas à y prendre par.

« Une dernière chose avant que vous ne partez. Quand on entre chez un inconnu, il est bien vu de se présenter. »

Attaï Kaïgoshi

Il cligna des yeux, manifestant sa surprise sans aucune tentative de dissimulation. Se présenter ? Il ne l'avait pas fait ? Vraiment ? Mauvaise manie dont il n'avait jamais réussit à se débarrasser. Les gens qui l'entouraient n'avaient à ses yeux pas de réelle importance. Retenir le nom de chacun d'eux lui était inutile. Inconsciemment, il en avait conclu qu'il en était de même pour tous les autres, jusqu'à en oublier les règles de bienséance.

- Veuillez m'excusez.

Il se gratta machinalement la nuque, pour se donner un semblant de contenance. Cet être le dépaysait. Trop étrange. Peut-être trop ancien. Anormal en tout cas.

- Je me prénomme Elio. Endral, si cela vous intéresse réellement, mais personne n'utilise jamais mon nom depuis plusieurs années...

Il cligna des yeux et se retourna, mais la créature avait déjà disparut à nouveau après avoir poussé un cri impatient.

- Je... reviendrait vous remercier après !

Il s'élança à la poursuite de la petite créature, oubliant, bien évidemment, de refermer la porte derrière lui - c'est tout juste si il prit le temps de l'ouvrir.
Et quelle course ! Comme était-il possible ne serait-ce que de concevoir qu'une créature aussi petite et frêle puisse larguer de vitesse un elfe aussi à l'aise en forêt que notre orphelin ? Et pourtant ! Il courrait, haletait, plissant les yeux tout en tendant les oreilles pour suivre comme il le pouvait le petit rongeur qui filait à toute allure.
Des arbres, toujours des arbres. De plus en plus à mesure qu'ils s'avançaient dans enchevêtrement de racines, buissons et branches diverses. Il semblait ne même plus y avoir place pour la moindre nouvelle forme de vie. Et puis ce mur s'adoucit enfin, laissant peu à peu la place à des structures en pierres dont le piteux état ne niais pas l'origine. Des ruines. Il y avait eu quelque chose ici, avant. Mais l'animal ne sembla pas se soucier d'avantage de cet état de fait et fila de plus belle.
Si bien qu'après les derniers semblants de rues pavées inondées de lianes et de lierres, ils arrivèrent dans une clairière.
Les arbres étaient plus bas. La lumière un peu moins présente. Il y avait toujours ce toit de verdure qui filtrait le lumière du soleil au dessus de sa tête. Mais au sol, la végétation étaient moins oppressante. De l'herbe, de la terre... quelques pierres par endroit... La souris disparue sous un rocher avant même qu'il n'ait pu lui poser de question. D'ailleurs, aurait-elle seulement pu lui répondre ? Il soupira. Et se rendit enfin compte d'un point du décors si énorme qu'il ne s'agissait plus du tout d'un point de détail.

- Qu'est ce que c'est que...

C'était magique. Grandissime. Effrayant. Encore plus que la grande salle de la crypte du cimetière des anciens. C'était comme si il y avait là tout une réunion de mages qui faisaient un étalage de leurs pouvoirs. Et pourtant... si ce n'est cette sensation encore douteuse qu'il avait acquis en pratiquant la magie, il n'y avait absolument rien. Il ne se passait rien. Tout était calme. Plus de souris. Il était seul. Il ne put s'empêcher de demander, en espérant obtenir un quelconque résultat :

- Je dois faire quelque chose en particulier ou juste attendre ici ?

Invité

*Hihihi*

Une souris verte, qui courait dans l’herbe…Parviendra-t-il à la suivre ? Que oui ! Je l’aperçois entre deux buissons…il a le pas léger le bougre. Encore ! Encore !

La souris file, toujours, toujours plus loin. L’elfe court après, aussi vite que ses jambes lui permettre. Une touffe blanche entre deux fougères…Oups, elle disparaît ! La revoilà à nouveau…Ce n’est que pour mieux disparaître derrière une pierre. Son cœur bat à toute allure, alors que son museau s’agite vigoureusement. Ses grands yeux s’adaptent rapidement à l’obscurité. Mais pas le temps de se reposer, l’elfe l’attend. Le petit rongeur tape de la patte, avant de ressurgir de son trou. Sa voix cristalline envahit la tête du voyageur, imitant celle d'une petite fille d'à peine plus de cinq ans.

*Bonjour !*

J’ai envie de jouer, de jouer ! Sans crier gare, je file ventre à terre vers les pieds de mon pisteur. Mes petites griffes s’accrochent à sa jambe alors que je grimpe le long de celle-ci sous le pantalon. Ne bouge pas grand dadais ! Je risque de tomber ! Et si je tombe, je te mords ! Voilà qu’enfin je surgis entre deux plis de ses vêtements. Consciencieusement j’entame ma toilette, tout ébouriffé que je suis après cette petite cavalcade.

*Hihihi…Un elfe qui court…voilà qui me change d’Attaï ! Ce vieux fou va finir par prendre du poids à force de rester enfermé dans sa forge…tu ne trouve pas ?*

Vu de près…il est plutôt mignon ce petit…En d’autre temps…Si j’avais quelques siècles de moins…Erf ne nous égarons pas sur les souvenirs de la vielle folle que je suis. J’ai envie de voir de quoi ce preux chevalier est capable. La Balence d’Er hein ? Navré, moi je ne la donne pas à n’importe qui, fois de souris ! Regardons d’abord de quel bois tu es fais mon jeune ami !

Brusquement, le rongeur, perché sur l’épaule d’Elio, se met à pousser un cri plaintif. Mais contrairement à d’autre, le cri ne semble pas vouloir s’arrêter. Au contraire ! D’abord plaintif, suraigu et à peine audible pour l’oreille humaine, il prend peu à peu de l’ampleur devenant une douce mélodie elfique aux paroles depuis longtemps oubliée par le temps. Alors que le chant emplit les lieux, la métamorphose s’opère. Le feuillage se retirent, les pierres retrouvent leur place d’antan e leur beauté perdue…les murs réapparaissent de nulle part et les dalles ressurgissent des profondeurs de la terre. Seul le toit manque à cette vaste pièce parfaitement carré. Là-haut, les plus haute branches des arbres continuent de filtrer la lumière du jour, imposant une ambiance de semi obscurité apaisante. Enfin, le petit animal se tait, et le silence revient.

*Ragarde…*

Voilà bien longtemps que je n’ai plus appelé ses pierres à moi. La magie est omniprésente ici, je sans mon pelage s’hérisser d’excitation. En avaaaaaaaaant toute !

Sans crier gare, le rongeur saute de son perchoir pour atterrir sans mal aux pieds de son porteur. Ses petites pattes griffues crissent sur les dalles alors qu’il file tout droit vers un premier mur. Une fois celui-ci atteint, il s’emploi ensuite à faire tout le tour de la pièce, longeant consciencieusement chacun des quatre murs. À chaque fois que l’un d’entre eux est entièrement parcouru dans la longueur, la magie s’opère. Un dessin lumineux apparait, la représentation majestueuse d’un arbre. Et entre, ses racines, le chambranle d’une porte est symbolisé avec style.

Satisfaite la souris revient sur ses pas et s’arrête au pied de l’elfe.

*Quatre…ce nombre a toujours posé question. Depuis la nuit des temps. Les anciens eux-mêmes vénéraient le carré, symbole de la femme, de la fécondité. Quatre points cardinaux. Quatre saisons. Quatre éléments. Rien d’étonnant dès lors à ce que les anciens divisent la clef du corps en quatre morceaux n’est-ce pas ?
Tu veux tous les rassembler ? Et bien soit ! Moi la gardienne je te défie ! Pour obtenir l’objet de tes désirs il va te falloir affronter le cycle de la vie sur ce bas monde…celui des saisons ! Observe ses arbres ! À chacun une saison ! Il te faudra tour à tour les franchir et en revenir avec la satisfaction des gardiens ! Par ou veux-tu commencer ? Choisi ta première épreuve jeune elfe !*

Attaï Kaïgoshi

- Tu parles...

C'était plus une constatation qu'une question. Non, une souris qui parle, cela ne l'étonnait plus. Après avoir vu des vampires, des liches, des loup télépathes, des... Non, depuis qu'il avait quitté sa forêt, il avait fait un sacré bout de chemin. Il avait vieillit. Plus intérieurement que physiquement. Et beaucoup trop pour s'étonner encore de ce que le monde avait à lui offrir. C'est pourquoi il ne mima même pas la surprise, juste un certain soulagement de voir réapparaître son guide.
De courte durée. Elle lui grimpa vivement sur la jambe. Cette fois, il dut se contrôler pour éviter d'essayer, par réflexe, de l'écraser sous son pantalon.
Elle réapparut finalement entre deux boutons de sa veste. Il la dévisagea d'un air réprobateur. Difficile à garder, même pour quelqu'un qui n'avait plus envie de rire depuis si longtemps.
Et pourtant, il tint jusqu'à ce qu'elle ne continue son dialogue.
Pensif, il réfléchit à sa question aussi sérieusement que si il s'agissait d'une épreuve.

- Hum... Je ne suis pas sûr. Il n'a pas vraiment l'air normal comme personnage... Froid mais... Je ne sais pas trop... Un peu comme cet endroit. On dirait qu'il est bien plus que ce qu'il ne montre...

Il eut à peine terminé sa phrase que la souris s'était mise à hurler. Un peu près de ses oreilles... Par réflexe, il plissa les yeux et rapprocha ses mains de ses oreilles. Sans les boucher pour autant. Le bruit devint soudainement si doux que ses deux membres retombèrent mollement.
Autour de lui, les murs se reconstruisaient, pierre par pierre, ré-édifiant ce qui avait autrefois disparu sous cette musique enchantée.
Il fit quelques pas sur l'herbe grasse qui se transformait petit à petit en sol dallé. Il frissonna en foulant le sol lisse et usé par des millions d'autres personnes qui n'existent sans doute plus depuis des siècles. C'était comme se jeter dans un ravin que de contempler sa propre existence dans ce tourbillon de souvenirs. Il n'y avait que le vide, son coeur qui battait et son évidente insignifiance.
Il n'entendit même pas la souris parler et ne la sentit pas quitter son perchoir. Il s'approcha du mur le plus proche et contempla les gravures à demi effacées qui y figuraient, tentant de les déchiffrer comme il le pouvait. Langue inconnue au bataillon. Pourtant... il avait l'impression que les mots voulaient lui parler.
Il fut interrompu lorsque le mur se mit à luire de nouveaux symboles, plus explicites. Il recula instinctivement, se plaçant au centre de la pièce.

*Quatre…ce nombre a toujours posé question. Depuis la nuit des temps. Les anciens eux-mêmes vénéraient le carré, symbole de la femme, de la fécondité. Quatre points cardinaux. Quatre saisons. Quatre éléments. Rien d’étonnant dès lors à ce que les anciens divisent la clef du corps en quatre morceaux n’est-ce pas ?
Tu veux tous les rassembler ? Et bien soit ! Moi la gardienne je te défie ! Pour obtenir l’objet de tes désirs il va te falloir affronter le cycle de la vie sur ce bas monde…celui des saisons ! Observe ses arbres ! À chacun une saison ! Il te faudra tour à tour les franchir et en revenir avec la satisfaction des gardiens ! Par ou veux-tu commencer ? Choisi ta première épreuve jeune elfe !*

Logiquement, le début venait au printemps. Pourtant, quelque chose lui disait que ce n'était pas son départ à lui. Non. Il détailla chacun des symboles et s'arrêta net sur celui qui semblait correspondre à son choix.
Les branches dénudées de l'arbre vieillit lui semblaient prometteuses. Il s'avança et effleura des doigts la nouvelle porte apparue. Elle s'ouvrit d'elle-même, laissant entrer un blizzard fouettant dans la pièce avant même qu'il ne s'en rende compte. Il chercha la porte de la main pour la refermer mais elle avait déjà disparu. Le mur aussi d'ailleurs.
Aussi soudainement qu'elle avait commencé, la tempête s'arrêta. Un humanoïde était accroupi à côté d'un louveteau mal en point. Autour de lui, les autres membres de la meute attendaient, nerveux, inquiets.

- Excusez-moi...

Silence absolu. Aucune réaction. Il fit le tour de la scène pour observer de face l'être étrange et fut un peu surpris, cette fois, de constater qu'il s'agissait d'un orc. Aux yeux bleus. A demi, donc ? L'être regarda dans sa direction, ses yeux semblant plonger au plus profond de son être.

* Je vois. Tu as mon accord pour le moment. Fait, je te regarde.*

La voix résonna dans sa tête de façon un peu étrange. Mais avant qu'il ne tente de vérifier si il était oui ou non tangible, le blizzard repris de plus belle et tout disparu. Et pour la première fois depuis son arrivé, il sentit enfin qu'il avait froid. Il était gelé. Jusqu'à l'âme.
Grelottant, il parvint à peine hurler au milieu de la tourmente :

- Et c'est quoi l'épreuve, au juste ? T'es passée où la souris ?

Puis il se focalisa sur un point de plus en plus crucial : Survivre.

Invité

Elio Endral> 7xps
Attaî Kaîgoshi: 6xps

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