Retour de bâton [pv: Vaiarii][Terminé]

Yuan en avait eu assez…assez d’être traqué sans arriver à rendre le moindre coup alors que le nombre de ses ennemis ne semblait faire que croitre au fil de ses contrats. Il avait cependant pris une résolution importante : il allait faire un exemple de ce qui attendait ceux qui le sous-estimaient une bonne fois pour toute. Lors de la dernière attaque il avait pris sur lui et était parvenu à épargner un des deux assassins qui avait tentés de le poignarder dans son lit d’auberge… En échange de la vie sauve le survivant lui avait livré le nom de son employeur et Yuan en avait ri toute la nuit. En effet, fallait-il déjà être arrogant pour engager des tueurs prêts à livrer comme ça leur commanditaire mais aussi pour ne pas passer par un intermédiaire capable de masquer son identité. Une fois cette précieuse information en poche il avait disparu dans la noirceur d’une nuit sans Lune de la ville où il se trouvait en direction de la vaste vallée Harmonienne et plus précisément vers le domaine du comte Carsten… Il savait pourquoi cette pourriture voulait sa mort : simplement pour qu’il ne puisse jamais le vendre auprès du gouvernement d’Harmonia après qu’il ait détourné pendant de longs mois des taxes multiples et c’est Yuan entre autre qui avait servit d’intermédiaire avec un érudit du nom de Danielson qui faisait les comptes. Il ne faisait d’ailleurs aucun doute que le pauvre homme devait pourri quelque part ayant subi le sort qu’on essayait de lui infliger à lui.

Peu avant d’entrer dans le comté où il se rendait il prit la peine de se teindre les cheveux car sa toison bleutée était par trop reconnaissable dans ce secteur et il n’était pas encore temps de se venger…il devait faire des repérages avant cela. Et pour faire cela rien de tel que se rendre dans le bourg principal qui abritait le château du noble qu’il comptait bien éliminer rapidement. Il se doutait que tenter de le tuer à l’intérieur même de sa demeure serait trop compliqué …mais il aurait des tas d’autres occasions c’est pourquoi il devait obtenir avec précision toutes les habitudes de celui-ci. Les informations n’étaient d’ailleurs pas très compliqué à obtenir tant la misère était présente et le ressentiment latent. Bien sûr personne n’osait dénigrer publiquement le comte car ses hommes en armes tenaient la contrée d’une main de fer profitant outrageusement de la fortune de leur maitre. Yuan passa donc plusieurs jours à écumer les tavernes locales graissant la pette des nombreux domestiques du château lorsqu’ils venaient boire un coup et payant suffisamment de bière à quelques gardes pour qu’ils roulent sous les tables …non sans avoir lâché de précieuses informations. Un plan commençait déjà à prendre forme dans son esprit : régulièrement le comte organisait des parties de chasse à partir d’un de ses résidences secondaires et visiblement il y avait un endroit parfait pour organiser une embuscade sur cette route dans un petit bois en pente douce.

Le seul problème était qu’il était souvent accompagné de nombreux hommes d’armes et il n’arrivait pas à savoir combien… Il ne lui restait plus qu’à faire parler un de ceux qui savaient en l’occurrence les chevaliers à son service. Il en cibla un en particulier qui avait une maitresse en ville d’après la rumeur et qui venait lui rendre visite à des heures avancées de la nuit… Malheureusement pour elle il ne vint plus jamais car Yuan l’attendit bien embusqué sur les toits alors qu’il passait tranquillement perché sur son cheval. Aussi silencieux qu’une ombre il fit un saut qui aurait pu être dangereux s’il n’avait pas été le bâtard d’un elfe. Il percuta l’homme qui vida des étriers et se retrouva sur le dos dans la boue de la rue sombre et déserte de la ville. Yuan qui était arrivé accroupi à côté de lui planta alors son couteau entre les côtes et fit un mouvement de torsion en coinçant un chiffon dans la bouche de l’homme pour qu’il ne fasse pas de bruit alors que le cheval affolé était déjà loin. Il parvint en promettant de le laisser partir à lui faire avouer le nombre exact d’hommes qu’emmenait son seigneur avec lui et il finit par lui trancher la gorge alors que la surprise se lisait sur le visage du mort : cet imbécile croyait vraiment qu’il allait le laisser prévenir ses camarades.

Il quitta alors la ville sur le champ pour ne pas prendre de risques et nul doute que la mort du chevalier serait bien vite oubliée passant pour une vengeance personnel à un des nombreux outrage qu’il avait pu causer…peut-être qu’un innocent paierait à sa place et même si cela le mettait mal à l’aise il n’y pouvait rien et poursuivit sa route en essayant de se convaincre qu’ils seraient tous plus heureux une fois leur maitre mort : avec un peu de chance son successeur serait plus compréhensif et humain. Son chemin le mena ensuite le long de la route qui menait au manoir pour repérer éventuellement le lieu de l’embuscade qui s’avéra lui convenir parfaitement et il finit par retourner à Equillios non sans avoir récupéré une partie de son pécule qui sommeillait toujours bien à l’abri de sa cachette favorite. Il ne resta pas très longtemps dans la ville qui avait bien souffert ces derniers temps se contentant de faire passer le message dans les milieux adéquat comme quoi il recrutait des hommes en armes moyennant un bon salaire et qu’il attendrait une semaine dans un bosquet à une demi-journée de marche de la ville prêt d’un des innombrables sites mégalithiques qui parsemaient cette région du monde.

Durant les premiers jours il avait recruté une bonne douzaine de bons soldats qui lui faisaient bonne impression à l’œil et il en recala cinq autres qui lui paraissaient peu fiable… Actuellement la nuit du sixième jour venait de tomber sur la plaine et le bosquet où les hommes s’étaient rassemblés autour du grand feu de camp alors que certains dormaient déjà soit sous leur tente personnelle soit à la belle étoile suivant la prévoyance de chacun. Les plus tardifs quand à eu jouaient leur avance généreuse aux cartes ce qui amusait grandement le demi-elfe qui ne comprendrait jamais l’intérêt que pouvait avoir ces hommes à perdre aussitôt ce qu’il venait d’obtenir. Le secteur n’étant pas dangereux à première vue il n‘avait pas encore instauré de tour de garde mais avait toutefois interdit aux hommes de se saoulé. Tout manquement à cette règle leur vaudrait des ennuis avec lui mais pour l’instant personne ne s’était spécialement plaint…l’or fait accepter bien des choses à ceux qui en ont besoin de toute manière.

Yuna quant à lui était perché sur une grosse branche d’un chêne séculaire le dos appuyé contre l’écorce rugueuse et il regardait tranquillement les étoiles et la Lune qui donnait un faible éclat à ses cheveux auxquels il avait enfin rendu leur vraie couleur puisqu’il ne cherchait plus à se cacher. Une seule chose le préoccupait pour le moment : il aurait bien aimé avoir un ou deux mercenaires un peu plus complet car dans ceux qu’il avait aucun ne maitrisait autre chose que les armes en temps que tel...ce qui n’était visiblement pas le cas de tous leurs adversaires et un peu de magie n’aurait pas été de refus comme lui-même était assez faible dans cette pratique. S‘il ne trouvait pas il devrait compenser son manque de force par la ruse et la surprise…mais il avait encore une bonne journée à attendre ici et il ne perdait pas espoir.

-Quuuuuuooooiii?!!! Aucune chance, laisse tomber!

Le compte Carten le regardait à moitié ahuri. Comment pouvait il dire non? Lui qui était si redouté, si riche et si distingué? Il commença à devenir rouge de rage tremblant de tout son corps. Apparemment, ça faisait longtemps que quelqu'un lui avait refusé quelque chose. Vaiarii, lui, décida de s'asseoir sur un fauteuil dans la pièce somptueuse.

Il regardait le chandelier pendu au plafond et les diamants accrochés à celui-ci, il regardait le vase dans le coin qui devait couter une fortune, le bureau en bois massif et des jointures en or; cet homme avait les moyens de se payer une armée alors pourquoi voulait il de sa protection? Le jeune Néko se frotta les yeux en mettant ses pieds sur le dossier de la chaise laissant sa tête frôler le sol.

-J'ai pas envie de venir avec vous, c'est long, chiant, y'aura rien à faire et trainer avec des brutes sans intelligence ça sert à rien. Je décline ton offre.

Tutoyer le compte aggrava encore la situation et Vaiarii essayait de deviner dans combien de temps il recevrait un coup de sabre. Pourtant, le coup de vient pas, les cris non plus. L'homme en face de lui se calma et alla s'asseoir derrière un bureau le menton reposé sur ses mains; il souriait méchamment en sa direction visiblement en train de manigancer un plan. Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes qu'il décida de parler. Sa voix grave résonna dans toute la pièce tandis qu'il parlait posément.

-Vous les voleurs vous ne travaillez pas pour rien hein? Que dirais tu d'argent? De femmes? De gloire? Tout ça tu peux l'avoir.

Vaiarii fit semblait de s'intérresser quelques secondes avant de lâcher un :

-Non.
-Oui, je l'avais prévu, rit l'homme. Il devait avoir d'autres atouts dans ses manches, je connais ton histoire.... ton créateur aussi.

Vaiarii cilla à ses phrases.

-Mais je ne suis pas là pour t'offrir le moyen de te débarrasser de ta marque dans ton dos, dit il en montrant l'endroit exacte ou le pentacle de Vaiarii se trouvait, je suis là pour te proposer un plan, une carte au trésor si tu préfères. C'est un endroit sacré ou des richesses inestimables reposent, personne n'a jamais réussi à y rentrer.

Le Néko regarda sa main vêtue de deux bagues, une troisième le rapprocherait de son but. Il ferma les yeux en se remettant sur son siège pour écouter. Avec un soupir , il se résigna et dit:

-Bon..on pars quand?

Quelques jours plus tard dans une écrurie

*Surtout rester calme, rester calme*

Un homme énorme arriva à ses côtés avec une peinte de bière dans ses mains et lui prit l'épaule et chantant. Lui foutant une baffe, Vaiarii s'approcha du compte pour râler. Il montra les hommes de l'équipe.

-C'est ça ta garde?! C'est minable! Dans le tas y'en à peut-être que dix qui sont pas saouls et cinq qui savent se battre! En comptant moi ça te fait une garde de six personnes soit une chance infime de survie si on se fait attaquer!

Il se tourna bouillonnant de rage. Il faisait ce boulot pour la carte mais dès que le compte sera arrivé à sa destination, il lèverait les voiles sans dire au revoir. Il se mit dans un coin de la pièce en regardant la compagnie. Tous étaient pitoyables sauf cinq hommes dans un autre coin qui semblaient l'observer.

*Bof...de toute façon on risque pas de se faire attaquer..si?*

Il entendit un: "départ dans quatre heures", il soupira en même temps que les hommes du fond, eux aussi semblaient embarques dans les évènements contre leurs gré

Lorsque le jour fatidique se leva et que Yuan ouvrit subitement les yeux alors qu’un corbeau le toisait à l’autre bout de la branche, il n’avait toujours pas trouvé une personne supérieure au commun des combattants pour l’épauler. Fallait-il que les gens soient bien tous occupés pour qu’une récompense n’arrive pas à attirer les gens les plus avides comme une viande pourrie arrive à attirer les mouches. Le volatile de malheur le fixait de son œil droit cherchant à savoir s’il était mort puisqu’il ne bougeait pas d’un pouce alors qu’un peu plus loin ses hommes se réveillaient les uns après les autres en grognant et en allumant des feux pour préparer la tambouille matinale en sachant qu’il allaient passer la journée à marcher. L’oiseau commença à avancer vers lui et grimpa sur sa jambe avant de lui donner un coup de bec pour vérifier ses suppositions. Yuan qui n’attendait que ça déplia vivement son bras et attrapa le sale volatile par le cou avant de lui briser la nuque avec sa poigne.

Considérant le cadavre avec un dégout profond il le jeta au sol avant de se laisser glisser à son tour sur le plancher des vaches. Les rayons du Soleil naissant se réfractaient sur la fine rosée qui ornait la prairie entourant le bosquet donnant un spectacle aussi magnifique qu’insaisissable et éphémère. Il se dirigea lentement vers ses hommes en récupérant ses possessions au passage et se servit une petite portion de ce qu’avait préparés les hommes à partir de viande et de blé…comme tous les plats de soldats ce n’était guère appétissant mais cela tenait au corps. Ensuite il laissa les hommes finir de ranger leur campement de fortune pendant qu’il sortait la liste des personnes qui l’avait rejoint et où il avait noté les spécialités déclarées de chacun. Au final ils étaient seize en le comptant lui et il avait quatre archers, deux arbalétriers, trois piquiers et les derniers à l’épée où à la hache : restait à réfléchir à comment les disposer de manière optimale une fois sur place…mais il avait encore le temps.

En effet le lieu de l’embuscade se trouvait à environ trois jours de marche puisqu’il n’avait pas prévu de crever ses hommes en les faisant courir : un soldat fatigué était un piètre combattant. En toute logique il bénéficiait d’environ cinq jours avant le passage du comte Carsten ce qui faisait qu’il était tranquille pour le moment.

* Tu vas voir ce qu’il arrive à ceux qui tentent de me rouler chez comte…*

La lueur de la mort se lisait dans les yeux du demi-elfe mais personne parmi ses hommes ne vint faire une quelconque remarque. Yuan rangea le morceau de parchemin dans sa tunique avant de frapper dans ses mains :

- Allons pressons les gars ! On a du chemin à faire, vous vous reposerez une fois sur place.

Les hommes bougonnèrent un peu de se faire presser de la sorte mais plus par habitude et parce qu’il était tôt que par réel envie de se faire remarquer : d’ailleurs Yuan habitué aux us et coutumes de ce genre de personne ne releva pas. Cinq minutes plus tard ils avaient tous leur paquetage sur le dos et leurs armes à portée de main.

- Puisque tout le monde est prêt : en avant marche. Personne ne traine à l’arrière et suivez-moi puisque nous allons emprunter les pistes secondaires par soucis de discrétion. Dorénavant vous n’allumerez de feu que là où je vous la dis et avec ma permission c’est bien compris.

Celui qui s’imposait déjà comme le chef de la petite troupe et qui était en l’occurrence un ancien sergent de la garde d’Equillios qui avait préféré prendre ses cliques et ses claques lorsque la situation était devenues hors de contrôle répondit pour ses ouailles.

- C’est vous qui payez chef !

Yuan eut un léger sourire en coin en songeant à quel point leur loyauté était fragile mais il n’avait pas d’autre solution pour se procurer des hommes que la bourse bien remplie qui se trouvait dans la partie intérieure de sa tunique.

- Exactement.

C’est ainsi que la petite troupe sortit lentement du bosquet en marchant d’un bon pas en direction du domaine du comte tout en traversant de nombreux sites mégalithiques au gré de leur avancée. Comme Yuan tirait tout droit à travers cette campagne d’éleveur ils ne croisèrent guerre qu’un pâtre avec son troupeau de mouton à qui d’ailleurs il acheta une de ses bêtes à bon prix pour le repas du soir de ses hommes.

Curieusement ce trajet faisait du bien au jeune demi-elfe qui préférait rester un peu à l’écart des hommes. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas pu voyager en se sentant autant en sécurité même s’il prenait garde à ce qu’on ne tente pas de lui voler la solde. Aucun tueur ne se serait risqué à attaquer cette petite troupe qui avançait fièrement dans la prairie verdoyante qui lui rappelait son enfance et il se prenait à rêver de trouver un jour la paix. Ils n’arrêtèrent leur marche qu’à la tombé de la nuit et après un bon repas et l’instauration d’un tour de garde strict ils s’endormirent tous rapidement y compris Yuan fatigués par la marche de la journée d’autant plus que le lendemain serait identique.

Les deux journées suivantes se déroulèrent de la même façon et comme prévu par le demi-elfe au départ il atteignirent la colline boisée où l’embuscade devait se dérouler. Yuan trouva un renfoncement au pied d’une petite falaise et demanda à ses hommes de s’installer là pour le moment pour prendre du repos et comme le mouton était mangé depuis bien longtemps et qu’ils manquaient de viande il emprunta l’arbalète d’un employé avant de s’enfoncer seul dans les broussailles malgré l’air inquiet du propriétaire de l’engin. Yuan marcha pendant un bon quart d’heure en prenant soin de ne pas faire le moindre bruit bien aidé en cela par son sang impur et il en profita pour examiner l’état de l’arme qu’il tenait chargée entre ses mains. Certes elle était victime de quelques petites tâches de rouilles mais elle était bien huilée là où il fallait signe que son propriétaire savait s’en servir…et l’entretenir en conséquence. Il finit par atteindre une petite mare qu’il avait repérée lors de son précédent passage et il se glissa derrière un tronc avant d’attendre adossé contre la douce écorce de ce frêne.

Il se laissa lentement bercer par le cri des oiseaux alors que le ciel rougeoyait dans les derniers instants de présence de l’astre céleste. L’odeur de la forêt l’envahissait doucement alors qu’il fermait les yeux et que la nuit tombait maintenant… Finalement il entendit une série de craquement et rouvrit les yeux avant de se pencher pour voir de quoi il s’agissait. Il avait de la chance puisqu’il s’agissait d’un petit sanglier d’une quarantaine de kilogrammes…exactement ce dont il avait besoin. Il laissa la vilaine bête s’approcher de l’eau pour s’abreuver tout en s’allongeant pour ne pas se faire voir et il épaula l’arme qu’il tenait dans ses mains. Quand il fut sûr de son coup il pressa la détente et un grognement de douleur se fit entendre juste après le claquement de la corde métallique. La bête s’affaissa la colonne brisée par le carreau qui avait un peu dévié de l’endroit qu’il visait et il s’empressa d’aller lui porter le coup de grâce avec son couteau. Une fois cela fait il empoigna la fourrure drue de l’animal et le hissa sur ses épaule après avoir rangé son arme pour regagner lentement le campement : nul doute qu’un peu de viande fraiche ferait plaisir aux hommes à leur réveil…et avec un peu de chance il déduirait cela en tant que frais supplémentaire de leur solde.

Le départ était prévu dans quatre heures, en gros, à la tombée de la nuit ou le ciel commencerait à devenir sombre. Franchement, Vaiarii se demandait bien ou il avait pu tomber; escorter une personne importante qui était sujet à plusieurs agressions et cela presque pendant la nuit?! Le noble était soit totalement inconscient, soit extrêmement sur de lui...le Néko opta pour la première solution. Il se pressa le front contre son poing en maudissant cette mission, il remarqua aussi du coin de l'oeil les cinq hommes dans le fond qui adoptaient le même genre de comportement.
Décidément ils l'intriguaient beaucoup.

Il marcha dans leurs direction en souriant et remarqua un coup de coude d'un des hommes dans son collègue. Ils l'avaient vus avant et le regardaient depuis un bon bout de temps apparemment.

-Salut à vous! Je peux savoir pourquoi vous êtes là? Vous avez l'air...
-Différent? Termina un des guerriers; oui, on peut dire qu'on est là pour récolter de l'argent pour notre clan qui vit dans la foret. Je crois que a part nous six y'a aucun potentiel.

Le Néko fit oui de la tête en regardant autour de lui; les autres soldats s'ammusaient à se frapper pour voir qui allait tomber dans les pommes.

-Je m'appelle Petit Jean, enchanté dit l'un des hommes.

Imposant et armé d'un marteau de sa taille, il était vêtu d'une plaque de maille et d'une épée bâtarde qu'il gardait silencieusement à sa taille. Après s'être présenté, Petit Jean lui présenta le reste de la bande en montrant à chaque ses spécialités. Le Néko était impressionné par les capacités de ces gens. Un avec un marteau géant, l'autre avec un sabre long et fin venait de l'est, un avec des poings en fer; tous aussi particuliers les un que les autres. Celui qui attira son attention le plus, fut un certain Robin, capable de tirer avec une précision mortelle, son arc semblait être une arme de choix.

*Robin...Petit Jean..... je l'ai sur le bout de la langue.....pffff*

Bref, au bout des quatre heures il avait appris à faire connaissance avec ces cinq hommes et à rigoler avec eux, c'était vraiment les seuls qui savaient se battre dans le tas.

-Tout le monde en route! Cria le noble sur son destrier immense.

Les guerriers se traînaient sur leurs chevaux et partirent au galop dans un fracas pas possible. Vaiarii et la bande suivaient avec le Néko sur la scelle de Robin qui avait accepté de le prendre avec lui, et oui, mi-homme mi-chat sur un cheval ne fait pas bon ménage.

La route fut longue et surtout, surtout, agassante. Entre son dos qui lui faisait mal à en crever et les chansons de route des "guerriers", l'ambiance était à son comble et la discrétion à son minimum.
Pret à exploser de fureur, Vaiarii descendit de son cheval pour se caller devant le noble lui barrant la route. La troupe s'arrêta le regardant d'un oeil amusé. Le Néko gueula de frustration pour la première fois de sa vie

-Noble de médeux! Ca sert à rien cette escapade! Tes gorilles font plus de bruit que un troupeaux de dragons, en plus avec l'odeur c'est le bouquet! Et je me répete mais aucun ne sait se battre! On est six, six à pouvoir assurer votre sécurité! Les autres servent juste de mur humain!

Le silence était à couper au couteau et le compte réalisa pour la première fois son erreur. Le soleil était toujours haut, heureusement, mais n'allait pas tarder à disparaître à l'horizon d'ici quelques heures. La troupe était placée sur un petit sentier entouré d'arbre et de rochers vraiment pas accueuillants, autant dire que pour la sécurité c'était pas le top.

Le Néko se retourna vers les vrais guerriers au fond qui le soutenaient dans son idée: C'était du suicide et qu'en cas d'embuscade ils seraient que six à faire le boulot, les autres arriveraient peut-être, dans le meilleur des cas, à en descendre un ou deux..

-Oh et puis merde dit il en laissant tomber, toute façon un gogole comme vous, ça sert à rien de l'attaquer, d'ailleurs je suis sûr que rien ne va se passer et qu'on sera en sécurité jusqu'au bout du voyage, je pourrais enfin récupérer ma carte.

Il leva le bras d'un ton solennel et dit:

-Croyez moi! Le jour ou on se fera attaqué, les poules auront des dents!....

Comme Yuan le pensait ses hommes lui furent gré de s’être donné la peine de leur ramener de al viande fraiche même s’il laissa la tâche ingrate de la découpe à quelqu’un de plus expérimenté que lui : il voulait bien chasser pour eux mais il y avait des limites quand même tout en sachant qu’il les payait. La matinée s’écoula paisiblement seulement ponctué par une grosse averse qui laissa bientôt la place au Soleil doux et chaud sur la peau du demi-elfe alors que se petite troupe se reposait en regardant l’animal rôtir sur une broche improvisé. Il n’y avait pas de raison de s’alarmer outre mesure puisqu’ils étaient en avance. Il participa au repas avec eux en se servant une tranche bien cuite de sa proie tout en tendant l’oreille aux discussions des mercenaires. En effet il était important de savoir quelle était l’humeur des combattants avant d’engager un combat pour limiter les risques de désertion. Heureusement pour Yuan pour le moment le moral de sa troupe était au beau fixe et il espérait que lorsqu’il expliquerait le plan qu’il avait mis en place tout se passerait bien. En effet une fois sa nourriture engloutie il avait sorti une planche de bois et du papier pour le transformer en plan du secteur de l’embuscade et placer après mûre réflexion chaque homme.

Pendant qu’il faisait cela il avait complètement arrêté de suivre ce qui se disait autour de lui et soudain une paires de bottes s’arrêta à la limite de son champ de vision lui qui était accroupi à même le sol.

-Capitaine ?

Il reposa lentement sa plume avant de relever la tête pour dévisager celui qui venait ainsi l’interpeler. Le terme de capitaine avait été décidé la veille par les hommes eux-mêmes pour plus de commodité et par reflexe pour la plupart. L’homme face à lui n’était autre que le sergent qui s’occupait d’organiser spontanément les hommes depuis le jour du départ. Rien ne transpirait sous son air bourru de vétéran et la lourde épée à deux mains dans son dos en faisait quelqu’un à ne pas taquiner plus que nécessaire si on ne le connaissait pas.

- Que se passe-t-il Gustav ?

L’homme se gratta un peu la barde cherchant visiblement ses mots pour formuler au mieux sa question.

- Voilà, nous sommes dans l’expectative…vous ne nous avez encore rien expliqué de notre mission hormis que nous organisons une embuscade contre une troupe en arme…

Yuan était surpris sur le coup mais en y réfléchissant bien il était logique qu’ils se posent ce genre de questions car il avait fait de même plus d’une fois. Il s’empressa de le rassurer dans un premier temps.

- Je comprends tout à fait, je comptais vous en parler dans un moment de toute façon. Mais puisque vous voulez toutes les explications vous allez me suivre tout de suite…emportez vos armes et des cordes au passage. Fait passer le message.

L’homme acquiesça rapidement et tourna les talons pour s’exécuter :

- Tout de suite capitaine !

Yuan rangea son matériel d’écriture et enroula le plan qui était enfin sec avant de récupérer lui aussi son arme avec néanmoins une certaine tension : allait-il arriver à diriger ses hommes comme il faut ? Il ne pouvait pas se permettre de laisser le comte s’échapper ! Il constata que ses hommes étaient déjà rassemblés et il s’avança vers le bois en leur faisant signe du bras de les suivre.

- Aller venez…

Il disparu rapidement entre les buissons bientôt suivit des hommes qu’ils trouvaient particulièrement bruyant lorsqu’ils se déplaçaient la faute probablement en partie à un équipement lourd pour la plupart car plus de la moitié portaient des morceaux d’armures ou des cottes de mailles de façon à prévenir une partie des coups durant els affrontements. Il cheminèrent ainsi le long s’une sente tracée par des animaux durant un petit quart d’heure avant d’atteindre la route là où Yuan avait planifié son petit piège. Il leva le bras pour les stopper et désigna la petite butte qui surplombait la route sur la gauche lorsqu’on venait du domaine de son ennemi.

- Messieurs, voilà le terrain de vos futurs exploits. Vous vouliez avoir des précisions sur votre travail à venir ? Et bien il s’agit simplement de tuer le comte Carsten pour ceux qui le connaissent.

Des murmures furent rapidement échangés entre les hommes car certains hésitaient à s’en prendre ainsi à un noble, cependant ceux qui appâtés par l’appât du gain et ceux qui connaissaient l’iniquité dont faisait preuve ce noble là eurent raison des réticences.

- Bien, jusque là je vois que nous sommes d’accord.

Un sourire amusait transparaissait sur le visage particulier de Yuan qui leur tournait le dos en contemplant la route enveloppé dans sa cape bleue fétiche.

- Il faut s’attendre à une vingtaine d’hommes en armes maximum selon mes estimations… et à cheval.

Il entendit Gustav faire un pas en avant et pressentant qu’il allait poser une question il leva la main pour le faire taire et continua.

- Je vais vous montrer quels seront vos postes et vous me soumettrez vos récriminations éventuelles par la suite…j’ai horreur d’être interrompu.

Il avança sa jambe droite avant de se pencher un peu en avant pour mieux juger du niveau des différents éléments puis il tira le plan de sa poche et commença son explication.

- Tout d’abord je veux que vous tendiez une corde solide à soixante-dix centimètre du sol entre les deux hêtres là-bas pour briser leur élan dans un premier temps : si jamais un ou deux cavaliers se tuent dans la chute c’est tout bénéfice. Ensuite la butte que je vous ai montré servira de poste de tir pour nos six tireurs : bous découperez des buissons pour vous dissimuler avant le début des hostilités. De plus je veux que les archers cherchent à toucher les bêtes autant que les hommes : tirez le plus de traits possible pour semer la confusion tant que vous le pouvez. Pour les arbalètes bien évidemment faites comme d’habitude et tentez d’abattre les hommes les plus coriaces si possible. Vous pouvez aller reconnaitre le terrain.
- A vos ordres.

Alors que les six premiers hommes s’occupaient de préparer leurs postes et de tendre la corde il continua à distribuer les rôles et les explications.

- Comme vous les voyez le côté droit de la route est une pente rocailleuse impraticable à cheval donc ils ne fuiront pas par là….nous allons donc placer les piquiers dans ces fourrés prêt de la butte des archers. Votre mission première sera des les couvrir en cas de charge dans leur direction et je sais qu’il s’agit d’un poste risqué qui nécessitera une bonne synchronisation avec eux. Vous avancerez pour finir le travail dès qu’ils seront stoppés. Quand aux autres… Gustav et Heinrich devront se placer près du chêne à l’arrière pour qu’il tombe dès que le combat s’engage pour bloquer une retraite facile. Pour le reste planquez-vous et chargez quand c’est le moment en évitant de vous faire trucider si possible…attaquer dans le dos des cavaliers : ils ne sont pas assez mobiles.

Il pouvait paraitre déloyal d’agir ainsi mais Yuan avait toujours trouvé ridicule les principes chevaleresques à la guerre… une seule règle comptait : survivre. Les vainqueurs écrivent l’histoire ou l’effacent d’ailleurs, jamais les perdant même s’ils avaient raison.

- Messieurs je n’ai qu’une chose à vous dire de plus… que tout le monde soit à son post dès l’aube demain matin !

Yuna tourna son regard vers l’ouest c'est-à-dire la direction de laquelle viendrait son ennemi alors que dans son dos Gustav lui lançait.

- Les hommes n’ont rien à redire au plan à première vue et je suis aussi d’accord avec votre plan…j’espère seulement qu’il n’y aura personne d’exceptionnel en face qui pourrait nous causer des soucis.

Yuan tourna alors un regard vide d’expression vers lui en repoussant une mèche rebelle de sa chevelure bleutée :

- Moi aussi Gustav…moi aussi…

Il fallait s’en remettre à la chance et aux compétences des hommes qu’il avait avec lui désormais.

Ayant fini son petit discours, il marcha vers Robin afin de remonter en scelle; ses phrases avaient un peu calmés les troupes et les soldats semblaient avoir pris mouche à ses critiques, ils semblaient plus apte au combat, c'était déja ça. Un des guerrier lui fit un clin d'oeil avant de repartir au galop.

Choses amusante, même le baron avait arrêté d'afficher un air de toute puissance et regardait chaque arbre et buisson effrayé de voir quelque chose sortir pour l'attaquer. La troupe bougeait à l'unisson galopant tous vers l'arrivé pressés de pouvoir rentrer chez eux. C'est la que le Néko remarqua quelque chose, dans les rang se trouvait des manieurs d'épées, de lances, de masses, mais aucune arme à distance! Seul Robin et lui avaient ce privilège et son moral redescendit d'un coup. Face à une attaque de loin qu'avaient ils comme choix? Courir? Bloquer? De toute façon ils avaient peu de chances d'êtres attaqués.

Ils passèrent leurs route sur le petit chantier voyant à chaque fois des arbres défiler devant eux. La troupe commençaient à faire du bruit et le noble à ralentir.

-En fait ca sert à rien ce que je leurs ai dis! Une heure plus tard ils sont redevenus aussi abrutis qu'avant.
-Hmmm, étrange en effet, répondit le cavalier devant lui.

Ils arrivèrent enfin sur un sentier plus étroit que les chemins d'avant avec à leurs droite un terrain impraticable pour la fuite.

*Mais pourquoi je pense à ça moi? Y'aura pas d'attaque..*

C'est à cette pensée que les premiers cavaliers furent propulsés en avant par une force invisible. Bien sur, l'armée stoppa net pour se moquer des imbéciles qui s'étaient croûtés comme ça. L'arret propulsa Vaiarii au dessus de Robin et atterrît, par miracle, sur ses pieds quelques mètres plus loin devant la corde tendue entre deux arbres. Sans réfléchir, il leva ses bras bien haut en criant:

-Stop, stop! Ne tirez pas. Il se retourna vers les soldats, et vous bandes de dégénères bougez pas d'un poil. Ca sent le piège.

Il attendit ses bras bien levées en regardant autour de lui. Une corde comme ça n'était pas là par hasard et si il s'agissait bien d'une embuscade, mieux valait il commencer pas la voie diplomatique, aprés tout, les brigands avaient peut-être besoin que d'un peu d'argent. Il resta donc sans bouger en esperant de tout son coeur qu'il n'allait pas recevoir un coup en traître.

-On peut s'arranger! dit il en espérant qu'il y avait bien quelqu'un qui les attendait, il aurait l'air bien bête si il n'y avait personne.

A l'arrière, Robin et la troupe regardaient dans tout les sens, un avait la masse dans sa main, l'autre une flèche prête, ils attendaient aussi pour voir le déroulement des choses et aussi pour voir si le Néko allait être abattu par sang froid.

La journée suivante fut très éprouvante pour Yuan et sa petite troupe…en effet contrairement à ce qu’il avait prévu le compte et son escorte ne se montrèrent pas de la journée…il était quasiment sûr qu’ils n’étaient pas encore passés ce qui voulait dire qu’ils étaient en retard et qu’ils risquaient de combattre de nuit. Le soleil déclinait alors que Gustav remontait lentement la pente pour rejoindre Yuan qui montait la garde avec les archers et arbalétriers. Il semblait inquiet même si cela n’était peut-être du qu’à son interprétation personnelle…

- Capitaine ?

Yuan croisa ses mains dans le dos en jetant tout de même un coup d’œil à la route un peu plus loin pour tenter de repérer un éventuel nuage de poussière soulevé par les chevaux puisque la journée avait été chaude et avait fait sécher le peu d’humidité résiduelle de l’averse de la veille.

- Que se passe-t-il ?

L’homme d’armes barbu s’arrêta devant lui alors qu’un des archers éternuait bruyamment : il espérait qu’il s’abstiendrait de faire de même au moment crucial. Heureusement celui qui lui servait de second avait finalement compris qu’il pouvait parler sans détour à son employeur qui reconnaissait son rôle de porte-parole.

- Les hommes s’impatientent…beaucoup pensent que nous sommes venus pour rien…

Yuan haussa les épaules devant ce genre de remarque prévisible même si son visage trahit brièvement un certain agacement…

- Ils ont intérêt à garder leur poste s’ils veulent être payés… si cela peut les rassurer va leur dire qu’ils seront payés la somme prévue quoiqu’il arrive si cela peut les calmer.

Un grognement d’approbation dans son dos lui fit comprendre que son idée était la bonne et visiblement Gustav la partageait aussi. Cependant il avait une autre requête à lui soumettre…

- Serait-il possible de faire distribuer un repas plus consistant que celui de midi ?

En effet les soldats avaient juste grignotés depuis le petit-déjeuner et la faim risquait de les affaiblir… c’est pourquoi Yuan acquiesça lentement de la tête avant d’y mettre quelques conditions.

- Soit, mais pas de feu et je veux toujours quelqu’un prêt à faire tomber le chêne si tu t’en écarte. Compris ?

L’ancien sergent lui fit comme un rapide salut militaire avant de commencer à redescendre la petite pente.

- Bien reçu capitaine…je fais pour le mieux.

Yuan s’assit à nouveau en tailleur sur une grande pierre plate qui trainait par là et où son arme gisait posé dans l’herbe en regardant Gustav s’occuper de distribuer des rations aux hommes sans prêter attention à lui lorsqu’il revint ravitailler les tireurs. Le Soleil dardait ses ultimes rayons et un loup hurlait au loin alors qu’un pâle croissant de Lune se levait à l’opposé. Le demi-elfe était complètement absorbé dans ses pensées et réalisa alors qu’en pleine nuit il serait dur de tirer juste…il devait trouver une solution. Il se leva et descendit rapidement la butte dans l’obscurité à la recherche de son second…lorsqu’il le trouva prêt du chêne où il avait reprit son poste il lui demanda simplement :

- Où sont les affaires qui ne sont pas restées au campement ?

Le sergent semblait surpris par son irruption subite mais désigna du doigt un buisson touffu à deux mètres de lui en entrant dans le bois un peu plus.

- Merci.

Le demi-elfe s’y précipita à la recherche de quelque chose d’utile en se maudissant de ne pas avoir une quelconque aptitude à manier les flammes. Heureusement une fois qu’il eut tout sorti il trouva de quoi le satisfaire. En effet dans un des sacs se trouvaient un certains nombre de cruches en terre cuite fermées par un bouchon de liège et enveloppée dans des linges pour ne pas les briser. De plus il trouva une lampe à huile et de quoi l’alimenter… Il ne perdit pas une minute et rependit la bière contenue dans deux des cruches sur le sol avant des les remplir d’huile. Une fois cela fait il déchira les linges et glissa deux mèches imbibées de cette même huile dans les cruches avant des les refermer solidement avec des la ficelle. Satisfait de lui-même il s’empressa de regagner la butte sous le regard interrogateurs des hommes qui n’avaient pas suivi ce qu’il avait fait… il allait leur faire la surprise.

L’attente repris à nouveau alors que les bruits liés à la vie sylvestre nocturne comme les hululements de hiboux résonnaient par ce temps sec et ce ciel découvert de tout nuage. Alors qu’il baillait et commençait à désespérer, ses oreilles frémirent captant le bruit d’un grand nombre de chevaux qui avançaient rapidement. Un sourire fendit alors le visage de Yuan alors qu’il se relevait rapidement en prenant ses cruches et un briquet dans les bras… l’instrument produisant une petite flamme magique allait lui être d’un grand secours une nouvelle fois. Il commença par imiter le cri d’un pigeon bien fort et trois fois de suite comme convenu plus tôt avec Gustav pour prévenir tous les mercenaires de se tenir prêts. Il se tourna vers les tireurs qui se mettaient en place derrière leurs faux buissons et les informa de son changement.

- Je vais illuminer la piste pour vous aidez, attendez mon signal pour tirer.

Les hommes acquiescèrent en silence alors que tout le monde entendait désormais le bruit des sabots sur la piste caillouteuse. Quel mouche avait piqué cet imbécile de comte pour qu’il se déplace la nuit…le tuer sera encore plus facile de cette façon. Soudain la troupe du noble fut en vue et s’avança dépassant d’abord le chêne puis arrivant à hauteur des hommes. Les deux premiers cavaliers furent alors vivement projetés en avant alors que leurs chevaux s’affaissaient grâce à la corde tendue…méthode toujours efficace et peu couteuse pour semer la confusion. D’où il était Yuan distinguait déjà bien les silhouettes et vit l’une d’elle se placer les bras levés au milieu de la route :

-Stop, stop! Ne tirez pas.

Mais pour qui se prenait-il ? Croyait-il vraiment qu’il allait retenir ses hommes pour son bon plaisir. S’il ne voulait pas mourir il n’avait plus qu’à fuir. Le fou tenta à nouveau de parlementer alors que Yuan enflammait les deux mèches :

-On peut s'arranger!* Rêve toujours…on s’arrangera sur ton cadavre !*

Il lança les deux cruches en plein milieu du groupe de cavalier et celles-ci explosèrent sur la piste créant immédiatement deux petite nappes de flammes qui aveuglaient encore plus les cavaliers, les illuminaient et effrayaient au passage les chevaux.

- Feu à volonté les gars. GUSTAV !

Les cordes dans son dos claquaient relâchant les premiers traits de mort alors que de l’autre côté des craquements accompagnaient la chute du gros arbre qui vont bloquer le chemin de la retraite. Les chevaux hennissaient au milieu de cette situation confuse alors que les trois piquiers se plaçaient en couverture et que Yuan descendait rapidement à couvert son arme à la main pour rejoindre l’assaut principal des hommes d’arme qu’il ne voulait rater pour rien au monde.

[Désolé de la lenteur de la réponse, mais c'était la rentrée pour moi alors j'ai dû m'adapter un peu. je vois que vous avez continuer alors je me suis mis à jour en conséquence. Si cependant vous ne voulez plus de moi, mp (bien que j'aurais aimé en avoir un avant D:)]

D’autant qu’il se souvenait, Jeremiah n’avait jamais réellement aimé Equilios. Si ce n’était que de la débauche et encore là, il en fallait beaucoup, ça lui aurait peut-être plus mais là, rien à faire. Ce sentiment d’être observé, d’être reconnu, surtout, lui déplaisait. N’allez pas croire qu’il ressentait une réelle oppression de la part des individus, non, au contraire. Il savait qu’il était disparu de la carte suffisamment longtemps pour ne pas être reconnu par la masse et cela lui suffisait. C’était seulement…un agacement. Un peu comme avoir des fourmis dans les pattes et qu’on essaye de s’en défaire. Enfin, il marchait d’un pas aisé, léger et soutenu, les mains dans les poches, examinant chaque recoin de cette ville qu’il connaissait pratiquement en détail. Il savait qu’une rue plus loin, des marchands organisaient des jeux illégaux durant la nuit, qu’un peu en arrière un homme vendait le corps de ses filles pour un peu d’argent et que juste à droite, on servait de la nourriture qui plaisait beaucoup aux gens. Des trucs aux fruits dont le nom lui échappait. Tout sourire (parce que c’était bien vu aux yeux de la population), il se faufilait dans la masse de gens, sans réellement savoir où il allait. Ces lieux lui rappelaient des souvenirs, souvenirs qui ne l’intéressaient peu, aussi beaux étaient-ils. Pour cela, il aurait fallut qu’il expérimente ce genre de choses. En fait, la notion de beau lui échappait. Non pas qu’il ne savait pas ce que cela représentait, mais à ses yeux, cela relevait si peu d’importance qu’il se demandait pourquoi les gens avaient une fixation là-dessus. S’il avait été moche, aurait-il été différent? Sûrement pas. Il vivait dans un océan de gris uniforme, ou rien n’était plus noir ou plus blanc. Le laid et le beau valait la même chose, tout comme la gentillesse et la méchanceté. Ce n’étaient que des concepts créés par l’homme et faute de choix, il devait s’y plier, même s’il ne comprenait pas.

Il s’arrêta d’un coup et huma l’air autour de lui. Bien qu’il ne sentait rien de spécial, il jugea qu’il valait mieux rester ici plutôt que de continuer à errer dans la ville dans la recherche de quelque chose qu’il ne savait pas lui-même. Quoi que s’il devait s’arrêter à chaque fois qu’il faisait cette réflexion, le pauvre n’avancerait visiblement pas. Et prit place sur le sol, tout juste à côté d’un banc. Il aimait cette façon dont les gens méprisaient ceux qui semblaient démunis en apparence. Un regard rapide, furtif, une demi-grimace de dégoût perlant sur leurs visages. Il replaça son capuchon sur sa tête et attendit, une jambe repliée sur lui tandis que l’autre s’étirait jusqu’à l’allée où les gens passaient. Ceux-ci évitaient ou lui marchait presque dessus, c’était à leur choix. La dignité, il ne connaissait pas. Puis il se mit à écouter les gens. Des discussions inutiles, superficielles et sans intérêts, pour la plupart. Une des conversations attira son oreille pourtant. C’était une sorte de recrutement, une sorte d’embauche. En elle-même, cette offre d’emploi lui paraissait ridicule. Mais une chose parvint à lui faire changer d’idées. L’employeur se trouvait à une demi-journée de marche. Pourquoi cet individu se tenait-il si loin? Pourquoi une exclusion alors qu’il passait cette annonce dans une ville qui constituait une capitale. Quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire. Et c’est justement ce qui l’intéressait. Pourquoi se cachait-il si loin. Il continua d’écouter. Cependant, la mention de travail rémunéré l’intéressa bien peu. Il resta quelques heures encore, à écouter ce que les gens pouvaient bien dire, mais aucun autre ne mentionna ce mystérieux employeur. Quoi qu’il en était, il irait le voir lui-même. Et c’est ce qu’il fit.

Le voyage fit des plus ennuyeux. Si bien qu’il préféra tout oublier. En effet, il ne vit rien d’intéressant ou digne de mention. D’ailleurs, les jours qui suivirent furent aussi ennuyeux que les précédents. Il arriva au lieu déterminé et à sa surprise, plusieurs hommes bien baraqués y étaient déjà. À vrai dire, il faisait pâle figure face à tous ces colosses qui savaient manier différentes armes. Jeremiah était un brin plus petit et nettement moins musclés que ces gaillards en manque d’argent. En fait, le jeune employeur renvoya seulement cinq personnes mais il savait pertinemment que si ce n’avait été que de ces cinq individus beaucoup moins puissants que lui, il aurait été retranché sur-le-champ. En fait, il ne voulait pas faire de démonstration de force parce que ça impliquerait d’utiliser ses dons magiques, ce qu’il tenait à éviter. Il voulait un regard similaire à celui que les autres recevait ni plus, ni moins. Par ailleurs, bien las de toute cette barbarie digne des fraternités, Jeremiah resta les jours qui suivirent isolé, capuche par-dessus la tête, les coudes posés sur les cuisses, les mains jointent et le dos légèrement recourbé, ce qui donnait l’impression qu’il était en méditation. Les autres n’osaient pas trop l’approcher, soit par mépris ou par crainte, il ne savait trop. Bien qu’il ne dégage rien de spécial, le simple fait d’être à l’écart comme ça pouvait très bien soulever les soupçons. Après tout, il ne faut pas provoquer ce que l’on ne connait pas. L’inconnu effraie les hommes par le simple fait qu’ils ne savent pas comment y réagir préalablement. Risquer quelque chose peut aussi bien signifier leur perte tout comme leur survie. C’était prendre une chance. Et pourtant, ils y allaient bon train, à parier leur argent facilement gagné entre eux. Voilà une autre chose qu’il ne comprenait pas.

Et il resta comme ça jusqu’au lendemain où les hommes commencèrent à marcher. Il ne dormi que très peu cette nuit-là, toujours de plus en plus intrigué par l’action à venir. Il voulait vraiment en savoir plus sur cette étrange mission que l’attendait. Déjà, le fait d’être dans cette vallée était étrange mais là, de ne pas savoir ce qui l’attendait, le suspense était réellement à son comble. Il marcha, discuta un peu avec les soldats près de lui pour ne pas éveiller trop de soupçons. Après tout, il était engagé pour aider ce dénommé Yuan et non pour lui faire du mal. Aussi bien paraître le plus crédible possible. Il ne se soucia que très peu du reste de l’aventure, perdu dans ses pensées. Il émergea seulement où une question vint piquer sa curiosité.

«Voilà, nous sommes dans l’expectative…vous ne nous avez encore rien expliqué de notre mission hormis que nous organisons une embuscade contre une troupe en arme…»

Ah, voilà ce qu’il voulait entendre. Un sourire se dressa sur son visage, comme sur celui de bien des soldats. Bien que le sien n’avait pas la même signification. Pressé de savoir ce dont il était réellement question, il s’adonna aux préparations nécessaires afin de plaire à l’employeur et c’est alors qu’il dévoila son plan.

«...Et bien il s’agit simplement de tuer le comte Carsten pour ceux qui le connaissent.»

Aucune idée de qui pouvait bien être cet homme. Néanmoins, il comprit ce dont il s’agissait, enfin, en partie. Une vendetta? Un conflit entre riches? Peut-être. Peut-être… Les motifs ne l’intéressaient guère. C’était l’acte en tant que tel qui le passionnait. L’homme aime vraiment le pouvoir.

Une autre journée passa, aucun signe de vie. Sur les yeux des soldats, ces bêtes assoiffées d’adrénaline et gorgées de testostérone se lisait une sorte d’impatience rehaussée d’une envie non-dissimulée de croiser le fer. Certains se provoquaient même en petits duels amicaux où le gagnant recevait soit de l’argent, soit une partie de la nourriture d’un autre. La nuit retomba lourdement sur tous les soldats, y compris le chef qui improvisait une façon d’éclairer les tireurs qu’il espérait d’élite. Rien de plus que des pantins tremblotants dans la main d’un riche, pourtant. Enfin, toute l’action commença à débouler, lui, qui n’avait pas l’habitude de ce genre de situations se contenta de suivre du mieux qu’il le pouvait.

- Feu à volonté les gars. GUSTAV !

Et voilà que tout commençait. Les dés lancés, la mort prête à faire son travail. Seulement, est-ce que ce chef d’arme connaissait l’ampleur de son choix? Jeremiah le suivit sur le front principal, arme à la main. Pour la première fois depuis son embauche, il lui adressa la parole.

«Oh mon chef, êtes-vous sûr de ce que vous entreprenez? Êtes-vous prêts à assumer les conséquences de vos actes?»

Un petit rire taquin, voire moqueur s’échappa de sa bouche. Une provocation modeste, cependant. Il ne prévoyait pas le trahir au contraire. Il voulait le faire réfléchir, cependant. C’était l’heure de sortir le grand jeu. Toujours aux côtés de Yuan, Jeremiah enleva un de ses gants qui scellait en partie son pouvoir. Parce qu’il ne voulait pas le retenir, tout simplement. Peut-être par paresse, peut-être par envie, le choix était le sien.

«Voyez, ce dont vous vous êtes dotés en ce soir.»

De son couteau, il amorti le coup de son adversaire pour parer son attaque avant de placer sa main dénudée sur la mâchoire de l’homme. Tout en le tenant coincé sur lui, la mâchoire de la victime commença à noircir sous les cris de celui-ci qui se débattait pour sa vie. Après quelques secondes, les doigts de Jeremiah traversèrent les joues alors que sa mâchoire putréfiée commençait à perdre de la consistance. Après quelques autres secondes, il l’arracha presque sans craquement avant de le tuer en plantant son arme de le fond de sa gorge. Il remit son gant en faisant signe à l’homme de se taire.

«Ne dites rien de ce que vous venez de voir. Je ne souhaite pas créer la confusion parmi ces hommes. S’il advient quoi que ce soit, je garderai un œil sur vous. Vous êtes le chef après tout…mais à quel prix…?»

Un autre rire en provenance de sa bouche s’évapora dans l’air. Puis l’instant d’un clin d’œil, il ne s’éclipsa pas bien loin, seulement un peu plus loin. Il prit l’épée de l’autre et commença à échanger des coups avec un autre adversaire.

-Non de...

Vaiarii se plaqua à terre quand il entendit la première flèche siffler; le nuage de projectiles frappèrent plusieurs hommes à cheval les faisant tomber à terre. Prêt à partir en retraite, les cavaliers commençaient à faire demi-tour, chose futile car un arbre tomba pour leurs barrer la route. Au sol, le Néko se maudissait d'avoir un groupe aussi pitoyable, de plus, les bandits d'en face s'amblaient vraiment organisés.

Une première vague de bourrins s'avancèrent sur le front tuant quelques malfrats...mais pas assez. Le Noble restait sur son cheval miraculeusement pas touché et regardait la scène les genoux tremblants.

Pour les autres compagnons, le spectacle était assez agréable à voir. Le monstre avec sa massue dégageait les bandit en supportant les coups, à le voir on aurait dit une tornade. Robin restait à l'arrière et s'amusait à compter le nombre d'archers qu'il touchait de sa position; le reste des hommes étaient aussi marrants à voir, un se battait même avec des casseroles... qui étonnamment faisait pas mal de dégâts.

Malheureusement, à part la bande des cinq il n'y avait aucun potentiel, juste une barrière humaine. Le Néko, se releva regardant dans tous les sens et frappa sa veste pour en enlever de la poussière. Le plan était simple: protéger le noble. Un peu hésitant, il fit un geste de ses mains pour en sortir huit dagues, une entre chaque doigt. Relies par des fils coupants extrêmmement fins, elles se trouvaient être dangereuses même si il ratait sa cible.

Il lança donc ses dagues qui allèrent se planter dans les arbres face au noble. Vaiarii approcha du vieux en évitant les conflits pour se placer à ses côtés. Protèges par sa barrière de fils mortelles, ils ne craignaient rien contre une attaque de front...enfin, tant que ses fils restaient invisibles. Il fit signe au noble de rester immobile et de se câcher derrière son cheval.

Revenant à la réalité, il sortit sa faux et la plaça sur un doigt en train en jouer avec. Les rangs allies avaient diminués et il restait lui, la bande de cinq et quelques soldats qui ne servaient à rien. Il cria en faisant des signes.

-Alors bandes de froussards? On attaque par surprise? C'est pas digne d'hommes ça...retournez chez votre mère ça vaut mieux!

Bien sur ces phrases étaient purement provocatrices et il espérait que quelques ennemis allaient se projeter sur lui passant à travers sa barrière mortelle. Il observa les troupes dont un qu'il reconnut. Cheveux bleus, silhouette fine, il lui rappelait quelque chose. Pour en être sur il lui fit de grand gestes en criant:

-Youhhhouuuu!!! Fait voir ta bouille un peu..;oui par ici!

C'était fait, il était désormais la cible principale de l'armée adverse et il se lécha les lèvres en pensant à quel coup foireux il pourrait leurs jouer encore.

Yuan descendait rapidement la pente alors que les traits meurtriers continuaient de pleuvoir et que les hommes sortaient des bois en hurlant avant d’engager une mêlée confuse… Le demi-elfe ne perdait pas de vue le comte qui semblait complètement dépassé par les événements alors que ses piètres gardes plus habitués à rançonner qu’à se battre tombaient les uns après les autres. C’est alors qu’un de ses hommes lui adressa curieusement la parole.

«Oh mon chef, êtes-vous sûr de ce que vous entreprenez? Êtes-vous prêts à assumer les conséquences de vos actes?»

Et en plus cela semblait l’amuser car il riait alors qu’ils allaient engager le combat : visiblement ce soldat n’avait pas tout ses esprits d’autant plus qu’il dénotait beaucoup au milieu des grands costauds qui formaient sa troupe. Il allait lui envoyer une pique acérée pour lui demander de garder ses réflexions pour lui mais le vit brusquement retirer son gant. Il stoppa net sa course se demandant ce qu’il faisait…

«Voyez, ce dont vous vous êtes dotés en ce soir.»

Il le regarda ainsi foncer au corps à corps esquivant habilement un coup d’épée avant de plaquer sa main sur le cou de sa cible… Yuan ne comprenait vraiment pas pourquoi il ne lui avait pas tranché la gorge. Lentement à la lueur des flammes il put voir la peau et la chair de l’homme se nécroser alors qu’il se débattait…et cet homme curieux finit par passer ses doigts au travers des joues en décomposition. Une fois ce stade atteint il l’acheva alors que le demi-elfe avait un arrière gout de bile dans la bouche : cet homme était diabolique et semblait prendre du plaisir à faire souffrir sa victime. Néanmoins il se battait pour lui donc il ne pouvait pas vraiment lui reprocher de se battre…

«Ne dites rien de ce que vous venez de voir. Je ne souhaite pas créer la confusion parmi ces hommes. S’il advient quoi que ce soit, je garderai un œil sur vous. Vous êtes le chef après tout…mais à quel prix…?»

Yuan frissonna alors que son mystérieux mercenaire s’engouffrait à nouveau dans la mêlée…il se doutait qu’il avait intérêt à bien le payer et à rester loin de lui s’il tenait à sa peau. Mais il fut tiré de ses pensées par un cavalier qui venait dans sa direction en levant une hache…

- Pathétique…

Il fléchit légèrement les jambes et donna une forte impulsion vers l’avant profitant de sa meilleur allonge et la pointe acérée de son arme perfora le plastron de son adversaire au niveau du ventre avant de le jeter au sol bruyamment : certes il mettrait du temps à mourir d’une telle blessure mais aucune chance qu’il s’en relève… Il se tourna alors vers les piquiers alors que deux de ses archers semblaient être mort frappés par des flèches venues du seul archer de la troupe adverse.

- Piquiers en avant ! Gustav : buttez moi ce con d’archer ! Arbalétriers le comte est pour vous maintenant.

Il s’avança encore et frappa les jambes d’un cheval pour le faire chuter de manière à coincer son cavalier dessous ce qui s’avérait rapide et sans risque… Néanmoins un groupe d’homme semblait faire de la résistance notamment près de l’archer en question. Il reconnu alors une silhouette familière à la lueur des flammes : il n’avait pas croisé beaucoup de nekko dans sa vie… et encore moins avec une faux. Il semblait d’ailleurs titiller ses troupes pour qu’elles se jettent inconsidérément sur lui. Yuan ne savait pas trop quel tour du destin les avait fait se rencontrer à nouveau mais sa voix qui résonna soudain acheva de lui confirmer qu’il s’agissait bien du nekko croisé en Umbra…

-Youhhhouuuu!!! Fait voir ta bouille un peu…oui par ici!

Yuan se tourna vers lui en le foudroyant du regard au moment où un trait venait frapper la monture du comte qui vida les étriers et tenta de se relever péniblement en tenant son bouclier et en appelant à l’aide ses hommes… Yuan avait fait son choix et il se fraya un chemin jusqu’à son magicien qui en finissait avec son adversaire, et lui désigna l’homme chat du doigt rapidement en lui glissant :

- Si tu me débarrasses de ce gêneur je double ta prime c’est compris ?

Puisqu’il semblait être là pour l’argent il allait être servit...s’il survivait à cette confrontation qui s’annonçait bouillante. Yuan ne perdit pas de temps de son côté et sautant par-dessus deux cadavres pour rejoindre sa cible principale avec un sourire sanguinaire aux lèvres.

- Bonjour monsieur Carsten : je crois qu’il est temps de solder les comptes cher comte ! Ta mort suffira amplement à mon bonheur !

Celui-ci reconnu parfaitement la chevelure bleutée qui se tenait face à lui et la peur se lisait sur son visage juste avant que Yuan ne passe à l’attaque donnant de grand coup avec le tranchant de son arme pour l’obliger à reculer et à se découvrir…

L’odeur du sang se répandait doucement dans l’air environnant. Cette odeur métallique qui emplissait le nez de tous les combattants d’infortune. Certains ne juraient que par cette sensation fétide tandis que d’autres la redoutait comme la peste. La marge entre les faibles et les forts, il paraît. Pour Jeremiah, c’était ambigüe. Ce sentiment d’être en plein contrôle de soi lui suffisait. Soit, il pouvait être considéré comme un faible, mais cela lui importait peu. Il ne s’était jamais considéré comme un combattant. Il n’en avait tout simplement pas les aptitudes physiques. Opportunistes serait plutôt le mot à employer. C’est pour ça qu’il changeait souvent d’apparence. Tout en s’accommodant aux critères humains, il arrivait à drastiquement changer son apparence et dégager un charme naturel. Puis, sa vie était un continuel cycle. Tantôt il est là et plus tard, pouf, disparu de la carte. Les gens oublient. Ils oublient tout dans les limbes de leur esprit pour finalement avoir le souvenir de ce personnage au dernier instant.

À la lueur du feu qui brûlait à ses côtés, Jeremiah croisait le fer d’une mollesse déconcertante. On pourrait le croire inhiber de toute volonté et cette paresse lui valait quelques écorchures ça et là. Un peu à l’image de l’homme pour qui la vie ne relève que bien peu d’intérêt et qui se bat avec la paresse et l’indifférence de se savoir en danger. Au fond, l’homme qui n’a plus rien. Jeremiah n’avait jamais rien eu. Aucun attachement, même pas à soi-même. Ce qui composait l’intégralité de sa vie, l’intrigue de cette médiocre pièce de théâtre c’était la science de l’homme. Savoir à quoi est dû ce souffle de vie si singulier, cette façon de voir le monde, comprendre l’esprit humain. Voilà un exemple parmi tant d’autres. Cet homme croit qu’il n’a rien à offrir et baisse alors la garde. C’est à ce moment que d’un coup rapide et précis vint couper trois doigts à son agresseur qui échappa son arme avant de recevoir celle de Jeremiah dans la gorge. Un coup rapide dont il ne tirait aucun plaisir, aucun exutoire, rien du tout. La mort dans son état le plus gris, le plus lamentable. La vrai mort. Personne pour rire, pleurer ou faire quoi que ce soit. Il gisait, un spasme lui parcourant pour la toute dernière fois l’échine avant de reposer inerte. L’âme de cet homme s’en allait peu à peu. Intéressé par ce phénomène, Jeremiah se pencha à ses côtés et introduisit ses doigts dans sa gorge. Si l’âme existait, il devrait être en mesure de la trouver. Il fouilla, tréfouilla chercha du bout des doigts l’essence vitale présente dans le corps de cette personne. Rien. Que les faibles sons gutturaux de ses doigts en présence de la chair saignante. Aucune présence de l’âme. S’était-elle déjà envolée? Peut-être qu’au moment de sa mort, celle-ci s’était dissipée en un instant, instant qu’il avait malheureusement manqué. Il ne fit rien. Il retira ses doigts. Encore un échec. Il va falloir changer de méthode, aussi. Il faut avouer que ce n’était pas très bien exécuté.

Il respira. Tiens, l’odeur du sang s’était intensifiée. Plusieurs corps gisaient sans vie à présent, autant des deux camps. Des masses parfois informes, démembrées, un bien morbide paysage pour ce qui devait être un exercice tout à fait simple. Le bruit du métal s’entrechoquant, les cris, les rires, les soupirs de ceux qui n’étaient pas tout à fait morts encore. Était-il le seul à s’en rendre compte, à y prêter attention? Sans doute. Pourtant, pourtant, c’était bien présent. Il ne bougeait pas, bien installé au milieu du champ de bataille. Il ne prêtait guère attention à l’action environnante, si ce n’était que de la musicalité de l’événement. C’était étrange. Vraiment étrange. Puis, il fut sortit de sa rêverie par une voix familière. Celle du patron qui lui proposait une offre spéciale.

«- Si tu me débarrasses de ce gêneur je double ta prime c’est compris ?»

«Je n’ai que faire de votre argent. J’agis pour mon propre intérêt seulement. Ça vous semble contradictoire? La vie n’est-elle pas une suite de contradictions? La vie, la mort, tous ces sentiments qui s’opposent sans arrêt. Cependant, si vous voulez que je m’en occupe, il doit avoir quelque chose de spécial…Alors, j’irai.»

Une expression terne s’afficha sur son visage. Malgré sa petite tirade, il n’avait rien exprimé, même pas une forme de satisfaction dans ses paroles. Il ne relatait que des faits, comme on sert de l’information pour éduquer. Éduquer la pensée humaine…C’est ridicule, surtout lorsqu’on ne la comprend pas soi-même. Il usa de son pouvoir d’invisibilité. Lentement, il disparut des yeux du chef, mais pas parfaitement. Il restait une masse floue qui se mouvait près du feu. Pourtant, il y avait un élément qui jouait en sa faveur. La noirceur. Il était bien difficile d’apercevoir quoi que ce soit dans cette noirceur alors lui qui est semi-invisible, presque impossible. Il se faufila au travers du champ de bataille, évitant toutes les sources lumineuses. Il ne venait en aide à personne et marchait presque nonchalamment. Maintenant près de son «adversaire», il mit un pied avant d’être stoppé par quelque chose qui lui entailla la joue. Une entaille profonde même. Un liquide carmin s’écoulant le long de son visage. Il n’y prêta guère attention. Doucement, il posa le doigt à l’endroit où il jugeait que le truc se trouvait. En faisant le moins de bruit possible, il passa son doigt le long du fil, une nouvelle coupure. Il extrapola la longueur du fil. Car bon, il fallait bien que ça tienne quelque part. Toujours en arrière du comte et de l’homme-chat. Il n’arriva pas vraiment à avoir où se trouvait la fin de l’arme. Mais, à ses pieds, des dagues étaient plantées. En enlevant son invisibilité, il mit son plan rudimentaire à l’œuvre. Il profiterait de la noirceur pour changer l’environnement sans qu’ils ne s’en aperçoivent. Il s’approcha des deux et s’adressa plus particulièrement au neko.

«Je ne comprends pas. La vie est si fragile…volatile, même. Alors pourquoi font-ils cela? Tout cela m’échappe. Qu’est-ce qui pousse un homme à vouloir tuer un autre? La réputation? Non, la colère. Des sentiments mauvais guident ces actions. Au point tel qu’ils misent ce qu’ils ont de plus précieux; leur propre vie…»

Au même moment où il parlait, il fragilisait la terre sous ces pieds en faisant mourir tout ce qu’il y avait, en la rendant granuleuse et infertile. De cette façon, lorsqu’il serait projeté contre celles-ci, il aurait mal, serait blessé, mais celles-ci ne pourraient supporter l’impact du choc.

Vaiarii énervait l'armée d'en face mais le résultat ne fut pas celui qu'il avait espéré, il voulait une émeute, des soldats fonçant sur lui, au lieu de ça, rien, il n'y avait que les cinq guerriers avec lui qui semblait s'amuser...cinq? Il y en avait quatre, un manquait à l'appel, mort? Il ne savait pas et se concentra sur la bataille en cours.

Le compte à côté de lui, ils regardaient la réaction de l'homme en face qui ressemblait étrangement à quelqu'un que Vaiarii avait déja rencontré dans un bar avant. Bref, suivant le cours des choses, il le vit parler à un homme à côté de lui, ni grand, ni fort, ni même effrayant; il semblait s'ennuyer profondément sur le champ de bataille, pour dire vrai, il amusait le Néko, beaucoup.

L'homme qui avait été engagé disparut tout bonnement de là ou il se trouvait; le compte retenait sa respiration en cherchant partout pour comprendre comment il avait fait. Vaiarii regardait tout simplement dans le noir, Lucien, il avait la capacité d'y voir clair et pouvait voir une masse flou se déplacer. Cela dit, l'illusion était bien faite et il perdit plusieurs fois de vue l'homme invisible.
Un fil bougea, quelqu'un le touchait, il l'avait retrouvé, l'homme sans émotion se tenait devant son piège intrigué par la technique, sa lenteur de mouvement l'avait sauvé et le Néko regardait étonné, l'homme toucher ses fils sans trop se couper.

*Impressionnant*

l'homme cessa toute activité et commenca à lui parler:
«Je ne comprends pas. La vie est si fragile…volatile, même. Alors pourquoi font-ils cela? Tout cela m’échappe. Qu’est-ce qui pousse un homme à vouloir tuer un autre? La réputation? Non, la colère. Des sentiments mauvais guident ces actions. Au point tel qu’ils misent ce qu’ils ont de plus précieux; leur propre vie…»

Le Néko mit une main derrière l'oreille visiblement troublé

-Comprend pas..tu peux parler normalement?

Tomber sur un penseur en plein champ de bataille, on ne lui avait jamais fait celle-là; mais, justement cette petite chose en plus donnait du charme à l'adversaire et le rendait que plus intriguant, d'ou venait il? Comment s'appelait il? Comment se battait il?
Toute ces questions tournaient dans sa tête; plus elles venaient nombreuse, plus le pentacle dans son dos se mettait à briller fortement à un tel point que le compte l'appela en lui tapant sur l'épaule. La tête effrayée il lui dit:
-Ta un truc qui brille sous ton haut?

*Merde! Pas maintenant!*

Il essayait de retenir les questions et de ne pas y penser, mais la tentation était trop dur, le processus avait déja commencé et il espérait seulement gagner du temps pour mettre le compte à l'abris. En parlant de compte, l'elfe bleu commençait à l'attaquer afin de le tuer, c'était vraiment injuste, d'un côté l'homme invisible, de l'autre l'elfe, il lui fallait réfléchir. La seule option était la fuite malheureusement.

Il créa donc une boule de lumière de taille important devant lui éblouissant le champ de bataille, allié comme ennemi. Seul à voir dans la lumière vive. Il s'empara du compte extrêmmement lourd et se mit à courir.

*Fuir oui...mais ou?*

En effet, il ne pouvait pas le porter jusqu'à une ville et sa boule de lumière ne durerait pas trés longtemps; il se résout donc à poser le gros à terre bien caché dans un buisson à une centaine de mètres de la.

-Bon mon cochon, tu bouges pas d'un poil, attends que je reviennes

Sans attendre la réponse, Vaiarii commenca à rejoindre le champ de bataille en faisant le tour, ainsi ses ennemis ne sauraient pas d'ou il venait.

*Bon alors, le gros en sécurité? Oui. revenir d'un autre côté? Oui. Défendre les autres..on verra*

Au loin il voyait sa boule de lumière disparaître pour laisser le champ dans son état initial. Il courra de toutes ses forces et arriva non loin du combat.
Il ne restait plus que lui et trois hommes dont Robin et Petit Jean...ils n'avaient aucune chance.

-Hep!! Cria t'il. si tu veux le gros, va falloir soutirer les informations de moi!

Il regarda l'homme invisible avec étonnement, toute la terre autour de lui semblait décomposée et prête à tomber en morceaux. Il lui adressa la parole:

-Comment fait tu ça?

La question était trop importante pour lui , de plus son dos commençait à le brûler, il n'avait que trés peu de temps avant de devoir "Laisser sa place" [HRP: Vous comprendrez aprés^^ ]

Le combat commençait à se fragmenter : sa belle organisation de départ n’avait plus aucun intérêt et les petits groupes de soldats s’affrontaient jusqu’à dans les petits sous-bois qui encadraient la piste. Deux gardes prenant leur courage à deux mains vinrent au soutient de leur maitre en tentant de le repousser par un efficace travail d’équipe en utilisant leur épée et leur bouclier. Malheureusement pour celui qui se tenait à gauche de Yuan et qui posait le plus de problème il s’approcha un peu trop d’une des flaques lumineuses qui faiblissait à vu d’œil puisque presque toute l’huile s’était consumée. Dès qu’il se détacha clairement sur le champ de bataille il reçu un carreau en plein heaume qu’il perfora avant que le soldat s’écroule foudroyé et le demi-elfe adressa un rapide remerciement de la main à l’arbalétrier survivant qui s’était rapproché et utilisait un arbre comme écran pour recharger son arme. Il réalisa qu’il se trouvait juste à côté de son homme mystérieux qui en profita pour lui donner sa réponse alors qu’il se fondait très bien dans l’obscurité et qu’il se battait avec une nonchalance rare qui lui donnait une irrépressible envie de lui donner un coup de botte au derrière…

«Je n’ai que faire de votre argent. J’agis pour mon propre intérêt seulement. Ça vous semble contradictoire? La vie n’est-elle pas une suite de contradictions? La vie, la mort, tous ces
sentiments qui s’opposent sans arrêt. Cependant, si vous voulez que je m’en occupe, il doit avoir quelque chose de spécial…Alors, j’irai.»

Décidément il était complètement fou et presque inconsciemment il songea que s’il prenait un mauvais coup au cours de la bataille il n’en serait que plus soulagé car il voyait bien qu’il n’avait aucune maitrise sur cet idiot. Du coin de l’œil alors qu’il reprenait le combat il nota que quelques survivants des gardes tentaient de fuir du champ de bataille mais certains de ses propres hommes tentaient de les poursuivre.

* Les idiots, ils oublient l’objectif de cette mission…*

Il décida de reprendre les choses en main et sauta sur la carcasse encore fumante d’un équidé avant de crier pour que tout le monde l’entende bien.

- Laissez-les fuir ! Seule la vie du comte m’intéresse…sus à l’ennemi.

Il constata avec satisfaction que ses hommes avaient bien compris le message et abandonnaient la poursuite…de plus avec une telle déclaration nul doute que certains des gardes allaient tenter leur chance : l’argent n’avait de valeur que lorsqu’on pouvait en profiter et personne ne souhaitait partager le sort qui attendait le noble. Il en profita pour redoubler ses assauts contre son adversaire du moment en faisant tournoyer largement son arme à droite et à gauche en faisant jouer tout ses muscles du dos. Sa lame heurta violement le bouclier puis l’épée de son adversaire…finalement celui-ci manqua de glisser sur une flaque de sang qui coulait d’un cadavre et Yuan en profita pour donner une violente impulsion vers l’avant qui enfonça la grille du casque de son adversaire jusqu’à ce que la pointe rentre dans le crane de l’homme qui cessa d’être une gêne. Il enjamba alors le cadavre avec un sourire dédaigneux envers son adversaire abattu et commença à s’approcher à nouveau du comte. C’est alors qu’une grosse boule de lumière envahit le champ de bataille aveuglant tous les hommes Yuan compris et des nombreux gémissements de douleur se firent entendre amis par les mourant et par ceux qui n’avaient pas fermé promptement les yeux…Yuan était presque sûr qu’il s’agissait d’un manœuvre du nekko…il se tient les sens en alerte attendant une attaque mais rien ne vint…

- Sale enfoiré…qu’est-ce qu’il fout merde !

Heureusement la boule ne dura qu’un temps et lorsqu’elle se résorba faute d’énergie interne les hommes de Yuan reprirent l’assaut…il ne restait presque plus personne à part trois ou quatre combattants atypiques… c’est alors que Yuan réalisa que le comte avait disparu. Il était légèrement blessé à la jambe et n’avait pu aller loin même avec l’aide du nekko. Celui-ci était justement en train de le narguer en lui criant :

-Hep !! Si tu veux le gros, va falloir soutirer les informations de moi!

Mais visiblement l’intervention du magicien de son camp sembla le calmer quelque peu et Yuan désigna les bois derrière le groupe de soldats.

- Je veux quatre hommes pour fouiller la forêt ! Trouvez-le et ramenez moi sa tête comme preuve…les autres avec moi : on va s’occuper des autres.

Il n’était plus aussi nombreux qu’au départ mais avait largement l’avantage du nombre et ils se déployèrent en éventail pour encercler les derniers résistants sans toutefois s’approcher de Jeremiah et de ses sombres sorts…

Même dans le coeur du combat, il sentait un vide. Quelque chose d’immense, qui manquait au sentiment de plénitude ressenti par tous ces hommes dont le nombre diminuait sans cesse. Les forces ennemies était presque toutes anéanties, en fait. Il se surprit presque de l’absence de réaction de l’homme-chat, en fait. Et surtout, comment l’avait-il reconnu, lui qui se voulait cacher la nuit. Sous son masque de ténèbres, ne devait-il pas être invisible aux yeux des gens? Ou alors, il avait mal jugé la force de son adversaire. Peut-être avait-il des yeux plus perçants que la moyenne, ou un truc du genre. Il n’en savait rien. Tout ce qu’il savait, c’est que l’effet de surprise n’était plus. Mais il ne s’en formalisa pas pour autant.

Il dévisagea l’homme qui se voulait être son adversaire comme on dévisage l’inconnu, quelque chose à laquelle nous n’avons jamais été confrontés. Une expression familière? Pas la moindre. Son subconscient n’affichait d’aucune manière la moindre impression de reconnaissance. Des oreilles félines, une faux, une expression sur son visage qui laissait plutôt place à l’intérêt qu’à un quelconque sentiment relié à l’insécurité. Il serait très naïf pour lui de sous-estimer cette personne dont il ne connaissait strictement rien. Cependant, ses paroles n’inspirèrent pas le jeune à répondre.

Il douta, un instant. Est-ce qu’il y allait trop sérieusement? L’espèce d’un instant, il se trouva négligeant dès le départ. Ne rien laisser transparaître, y aller franc-jeu dès le départ. C’est vrai, il aurait pu jouer le jeu, se mêler aux soldats et garder la surprise pour la fin. Bah, dans ce cas-ci, c’était un retour pour lui, une façon de se faire reconnaître. Cherchait-il quelque chose au moins dans cette réputation. Non. C’était un passage obligatoire et il ne pouvait que s’y plier. Il ne souhaitait pas être reconnu, justement. Pourtant, les mots se font entendre à son sujet, bien que jamais une description réellement détaillée de sa personne fut donnée jusqu’à présent. Et ça lui convenait, beaucoup, même.

Un éclair de lumière intense vint l’aveugler à un point tel qu’il du mettre sa main devant ses yeux. Après quelques secondes d’accoutumance, il remarqua que l’homme-chat en question n’était plus là, mais bien à l’autre bout du champ de bataille. Pffft, alors son stratagème n’avait servi à rien. Que pouvait-il y faire? Ça faisait tout simplement partie du fil normal de la vie, l’incapacité à prévoir les événements. Pourtant, ce geste lui fit perdre toute envie d’affronter cette personne, aussi rapidement qu’elle était venue. Il sorti de l’endroit et se dirigea tout de même vers son patron, sans pour autant prendre la peine de regarder l’autre qui faisait son spectacle devant eux.

-Hep!! Cria t'il. si tu veux le gros, va falloir soutirer les informations de moi!

Jeremiah regarda le ciel. Lui semblait-il plus rouge que d’habitude? Cette teinte carmin fit émerger quelques questions en lui. Peut-être était-ce l’âme des hommes qui mourraient en ce soir qui venait éclairer ce ciel sans nuages? Accouplé du feu qui laissait ses longs rayons monter jusqu’au firmament étoilé, cela donnait un spectacle à la fois merveilleux, mais dont les gens semblent tellement habitués. C’était étrange, très étrange, même. C’était uni, simple, mais incroyablement attrayant. Le type lui adressa la parole, mais Jeremiah ne le regarda même pas. Occupé, oui. Il était occupé en ce moment. Il contemplait l’infinité teintée de rouge, comme s’il cherchait quelque chose en particulier. Il leva une main vers le ciel, la referma. Il ne savait pas trop pourquoi, mais il sentait que quelque chose approchait. Il était loin d’être un devin, mais dans l’air ambiant, une certaine animosité régnait. C’était tout à fait juste puisque la situation ne laissait place à la convivialité. Il écouta ses paroles, mais ne répondit pas exactement après.

-Comment fait tu ça?

Une question simple, décevante. Il devait parler de ses agissements de tout à l’heure, comme s’il était surpris ou plutôt face à l’incompréhension de ses talents. Jeremiah ne voulait pas répondre. Il n’en avait pas envie. En effet, il jugeait que cet individu n’était pas vraiment apte à connaître ses secrets, sachant que l’affrontement était inévitable. Pourtant le laisser dans l’ignorance totale l’embêtait pourquoi devait-il être comme ça? Ses mains retombèrent doucement contre le long de son corps. Il pencha la tête avec nonchalance, fixa le sol. Il ne voulait pas lui dévoiler quoi que ce soit. Alors pourquoi ne pas l’enfoncer dans son marasme.

«Comment j’ai fait quoi? Je n’ai rien fait, sinon de laisser le cycle de la vie faire son œuvre. Les choses vivent, meurent pour ensuite permettre à autre chose de vivre et ainsi de suite. Notre monde est basé sur ce principe. Ce que tu viens de voir n’était que cette manifestation naturelle, avec un catalyseur en plus. Je n’y suis pour rien, sinon d’être présent. Voilà où je suis coupable. Que cela soit discutable ou pas, ce n’est l’affaire de personne. Parce que suivant cette lancée, nous pourrions tout aussi bien questionner votre présence même en ces terres? Tout est matière à question en ce monde. Alors comment j’ai fait ça… Très bonne question. Je ne peux y répondre, malheureusement, je n’ai pas la réponse. Une chose est sûre, cependant… Il faut blâmer la nature.»

Il le regarda, un sourcil arqué. Avait-il compris? En effet, il ne croyait pas avoir ordonné à la nature même de se détériorer. Cela s’était fait, comme ça. En provenance de lui, peut-être bien, très possiblement même. Mais à ce moment, il n’avait pas d’autres réponses à lui fournir. Il nota quand même l’air intéressé de son adversaire, comme s’il tenait à avoir une réponse claire à sa question. Malheureusement, il lui avait donné ce qu’il pouvait.

«Ceci étant dit…» poursuivit-il. «Je ne crois plus avoir affaire avec vous. Je suis bien las de toute cette action, je dois dire»

Il fit quelques pas en arrière, plusieurs en fait, question de faire une distance avec ses deux autres adversaires. En effet, il ne voyait plus l’autre et ses hommes de mains comme étant ses alliés.

L'homme poison en face de lui semblait errer dans la direction opposée comme hypnotisé par le ciel qui avait prit une couleur étrange grâce aux derniers rayons du soleil. Le sol nécrosé était toujours dans un état déplorable et l'homme étrange semblait complètement ailleurs, la preuve fut sa réponse qui voulait dire tout et rien à la fois. C'est comme ça que marchait l'homme, il répondait à la question qu'un peu , puis divagua sur un autre sujet laissant le Néko sur sa soif.

Son dos lui faisait de plus en plus mal et l'homme étrange n'arrangeait pas la chose. Vaiarii voulait, non; devait, savoir qui il était, pourquoi il se comportait comme il était. La personne en question semblait avoir perdue tout intérêt pour la bataille. Cela arrangeait pas mal le Néko qui se félicitait de l'avoir dégouté du combat éventuel, maintenant il n'avait plus que l'elf et l'armée d'en face à combattre.

En parlant d'armée, le chef avait ordonné à ses hommes de fouiller la forêt et ils partaient presque tous vers les profondeurs de l'endroit immense. Avait il peur pour le baron? Non, il était bien caché et sans une direction bien précise il était presque impossible de le retrouver; qu'est-ce-qu'il ferait si ils réussissaient à le trouver? Rien, le comte ne lui inspirait aucune sympathie et le voir mourir n'allait avoir aucune répercussion sur son moral
D'un geste vif, il dégaina son arme et plaça quelques dagues dans sa main gauche. Une nouvelle lueur arrivait dans ses yeux, ses pupilles se dilataient tandis qu'il lançait des regards rapides dans tous les sens. Le pentacle s'activait et il essayait de garder un peu de raison pour parler à l'elf.

-Ecoute, laisse ta cible tranquille, que veux tu? L'argent? La gloire? Tu n'auras aucun en tuant ce gros porc

Essayant de raisonner l'attaquant, il s'était pourtant mis sur ses appuis se rapprochant du sol, à le voir, on aurait dit qu'il allait foncer tête baissé dans le tas. Sa main se serra sur la manche de sa faux tandis qu'il essayait de se contrôler. Son comportement devait certainement être flagrant dans les rangs adverses et ils devaient bien se demander ce qui se passait avec le jeune Néko.

*Allez, va t'en ! Laisse nous!*

[HRP: Pitit texte, pas d'inspiration du coup^^]

Yuan perdait complètement le contrôle de la situation : il ne lui restait plus que quelques hommes épuisés avec lui et en sueur en cette nuit sanglante qui semblait se teinter de rouge. Le mercenaire qui s’était joint à ses troupes au départ semblait maintenant être devenu une réelle menace alors qu’il divaguait à nouveau en parlant avec le nekko qui était lui aussi acculé. Le point positif de l’affaire était que les quatre hommes partis à la poursuite du comte étaient d’excellents pisteurs et ils trouveraient bien assez rapidement la trace de leur proie avant d’en finir. Il écarta les bras pour retenir ses fantassins restant pour qu’ils n’aillent pas se jeter sur les deux magiciens qui se regardaient encore en chien de faïence.

- N’y aller pas, vous ne faites pas le poids ! Faites le tour et finissez les autres…

Lui-même commença à faire quelques pas en arrière alors que ses bottes se détachaient du sol avec un léger bruit de succion comme il enjambait un cadavre exsangue qui avait imbibé la poussière de son sang. C’est alors qu’il entendit le genre de phrase qu’il redoutait depuis quelques minutes…

«Ceci étant dit, je ne crois plus avoir affaire avec vous. Je suis bien las de toute cette action, je dois dire»

Le fou prit lui aussi ses distances et ils se retrouvèrent ainsi à se toiser du regard un à chaque sommet d’un triangle équilatéral et Yuan avait les mains moites…il se trouvait inférieur aux deux autres au moins sur le plan magique. Dans le cas idéal on viendrait lui annoncer la mort de sa proie et ils pourraient rapidement prendre la fuite…il se tourna toutefois rapidement vers le bosquet derrière lequel se trouvait son dernier arbalétrier et il lui désigna rapidement les deux hommes du doigt avant de mimer une décapitation afin qu’il comprenne qu’il devait les abattre au plus vite. En attendant il ne lui restait plus qu’à gagner du temps et cela risquait de s’avérer ardu alors que l’homme chat brandissait désormais sa faux et ses dagues…de plus il semblait se passer quelque chose alors qu’une lueur passait dans ses yeux.

-Écoute, laisse ta cible tranquille, que veux-tu ? L'argent ? La gloire? Tu n'auras aucun en tuant ce gros porc.

Malgré ses paroles il semblait désormais en position d’attaque alors que le cercle de mort entourant le troisième larron lui donnait des sueurs froides. Il savait que cela ne servirait à rien mais il lança tout de même à l’intention de son adversaire alors qu’une légère brise nocturne venait purifier un peu l’air lourd et puant qui régnait sur ce champ de bataille sordide.

- Je suis là pour régler mes dettes avec cet employeur peu scrupuleux : on n’essaye pas d’éliminer un mercenaire après s’en être servit sans prendre de risque. Je ferais un exemple mémorable pour lancer un signal fort à ces gens qui se croient tout permis et qui piétinent les gens comme des jouets.

Yuan était très remonté et savait qu’il ne pardonnerait jamais à cette ordure, non pas pour les attaques contre lui mais plus pour celle contre Danielson qui avait tant fait pourtant pour lui. Le problème s’il réussissait son entreprise était qu’il risquait d’être recherché : mais après tout il en avait déjà l’habitude. Il fit à nouveau quelques pas en arrière histoire de maximiser les chances de voir ses deux adversaires se gêner avant qu’une d’entre eux ne s’en prenne à lui. Il replaça néanmoins ses mains sur la hampe de son arme et en baissa la pointe pour faire barrage au prochain assaut qui ne manquerait pas d’arriver. Du coin de l’oreille il entendait le léger cliquetis de l’arbalète qu’on remonte et il eut un faible sourire en coin : avec un peu de chance il n’aurait qu’un adversaire.

La situation semblait tendue à son paroxysme. Sous la forme d’un triangle équilatéral, on notait les trois puissances qui se livrait une bataille à la fois psychique et physique. D’un côté, il y avait Yuan, ancien patron de Jeremiah, cherchait à se venger d’un être qui aurait préféré mourir que d’être là en ce moment. De l’autre, le néko, archétype du héros en quête de justice. Mais de quelle justice parlait-on? La justice du plus fort? La justice de la rédemption? Tant de façon de voir les choses qu’on ne pouvait vraiment qualifier l’un ou l’autre de foncièrement héroïque et l’autre de vilain. À l’autre extrémité, Jeremiah, les mains reliés, le regard vitreux, absent, fixant le ciel se colorant d’une teinte brunâtre avec les vapeurs de décomposition qui se mêlaient dans l’air dans une homogénéité tout à fait remarquable. La lune fixait la scène couverte d’un voile de mort avec ses traits grossiers, l’éloquence et la forme n’étant pas au menu en cette soirée sans nuages.

Jeremiah y réfléchissait beaucoup, mais n’arrivait pas à se décider. Il avait failli succomber à plusieurs reprises, mais son conscient toujours plus fort n’avait pas lâché prise. En fait, une chose qui distinguait très bien l’ancien du nouveau Jere’. D’une part, il n’était plus la bête parsemée de pulsions qu’il eût été autrefois. Maintenant, il était tout à fait maître de lui, une œuvre à la fois mystérieuse et incernable, changeant subtilement les masques, imitant avoir une crédibilité désarmante la gestuelle, les envies, les besoins des êtres humains. Mais au final, il était un amas de chaire grise, sans couleur, sans personnalité. Et à quoi bon? Il n’avait rien à prouver, rien à montrer, rien à maître. Il se considérait lui-même comme un cerveau ambulant, dont la seule utilité est d’accumuler les informations. Que ce soit par la discussion que par l’expérimentation, il se devait de comprendre. Tuer n’existe pas dans son vocabulaire. Il expérimente pour découvrir. Les lois morales sont aussi vides que lui. Ses actions sont justifiables. Et si pour cela il devait tuer et bien soit. Il avait un arsenal très puissant entre ses mains, les apparences. En cette soirée, alors que l’action se calmait peu à peu dans l’air envenimé par l’adrénaline, la sueur et la peur, une question se logea comme une balle dans son esprit. Qu’est-ce qui justifie leur motivation? Pouvait-elle flancher? Si oui, comment? Est-ce que l’orgueil est plus puissant que la ‘’raison’’, c’est-à-dire l’instinct de survie? Si sont visage placide n’indiquait rien de plus qu’une profonde indifférence (toujours en apparence), la roue tournait à toute allure dans sa tête. Un sourire se logea sur ses traits durs. Un sourire enfantin, pressé, comme lorsque l’on est sur le point de découvrir quelque chose qui a beaucoup d’importance. Il marcha d’un pas lent et pesant vers les deux qui tentaient de se faire justice par les mots.

À cet instant particulier, il sentit quelque chose s’approcher à une vitesse folle. D’un mouvement brusque de la tête qui visait à le protéger, il sentit une douce chaleur lui zébrer la peau. En fait, c’était sa joue qui se déchirait sous la pointe du carreau qui lui infligeait ce doux supplice entraîné d’une montée d’adrénaline et d’une libération d’endorphines au sein de son organisme. Il eut simplement un hoquet de surprise, mais la blessure étant mineure, il regarda Yuan, placide comme s’il n’avait pas été touché par son projectile. Était-ce de cette façon qu’il le récompensait de l’avoir assisté jusque-là? Était-ce leur honneur qui les poussait à vouloir agir à contrecourant de la raison? Il dégaina son couteau, la seule arme qu’il possédait. Pourquoi ne pas entrer dans leur jeu? Donner l’impression que lui aussi, cherchait à se venger de cette trahison. Il s’expliqua d’une façon calme et quelque peu inquiétante.

«Je ne croyais pas que c’était possible, de se retourner contre ses alliés de cette façon. Votre honneur n’a-t-elle pas de limites? Éliminer ses propres alliés d’une façon aussi grossière? Je suis d’avis qu’il vous faudrait une bonne leçon d’humilité, patron. Mais avant…»

Il s’approcha du neko et une fois à sa portée il donna un coup horizontal, très facile à éviter. Il ne démontra pas plus d’envie de se battre non plus, d’ailleurs. Une chance pour lui? Qui sait…

«Si tu cherches tant à connaître mes secrets, vient les apprendre par toi-même. Un secret est fait pour rester secret, non? Je m’excuse d’avance pour mes piètre talents de combattant et je te suggère de faire vite, avant que je ne sois vraiment las de toute cette action et ne décide de partir.»

Il n’y avait pas vraiment de stratégie en arrière de tout ça. Il suivait le moment, l’action, l’adrénaline, etc… C’était assez rare de lui, d’ailleurs. Mais l’expérience se forge en essayant de nouvelles choses.

L'elfe lui répondit presque en criant:

- Je suis là pour régler mes dettes avec cet employeur peu scrupuleux : on n'essaye pas d'éliminer un mercenaire après s'en être servit sans prendre de risque. Je ferais un exemple mémorable pour lancer un signal fort à ces gens qui se croient tout permis et qui piétinent les gens comme des jouets

Pour Vaiarii, tout ça était du charabia, il ne comprenait toujours pas les motifs de la personne en face ni ce qu'il attendait. Un peu surpassé des évènements, il resta figé en essayant de trouver un moyen de régler ca avec la parole. A sa droite quelque chose d'autre se passait, l'humain étrange venait vers lui, pas rapidement ni avec une lueur de vengeance dans ses yeux, il arrivait juste.

Ne voyant aucune menace dans les gestes de l'empoisonneur, le Néko resta sur place avec les yeux un peu dans le vide. Il se pencha tout de même en arrière à l'attaque de l'homme pour esquiver.

*C'est pas une vraie attaque ça....mais il veux quoi lui à la fin?!*

Il arriva un pas en arrière face au magicien; celui-ci semblait plus enclin à parler et lui annonça , si Vaiarii avait ben compris, que la seule façon de connaitre l'homme était de le battre au combat. Le Néko se retrouvait donc entre deux possibilités, l'une était de percer un secret, l'autre était de sauver son employeur. Trop de questions à la fois....

Il tomba sur se genoux le dos brillant et son pentacle illuminée.

A terre, il se tenait la tête tandis que son corps changeait, ses jambes devenaient plus humaines, ses oreilles disparaissaient et son regard malicieux fut replacé par ceux d'un savent fou.

Transformé, l'ancien Néko se releva sous la forme d'un humain, son créateur.

Spoiler:

Le savent se mit debout devant le magicien la faux à la main.

-Bonjour, je me présente, Dr. Stein.

Il jeta un coup d'oeil à l'elfe un peu plus loin.

-Je fais un marché avec toi, va tuer l'homme mais ramennes moi la carte qu'il portes sur lui, ça fera certainement plaisir à Vaiairii...quant à toi,continua t-il en regardant le magicien dans les yeux, qui est tu?

Sachant pertinemment que l'homme n'allait pas répondre tout seul, il se prépara à un combat inévitable en plaçant sa faux devant lui.

-Parle..ou je te ferais parler

Yuan perçu alors le bruit typique de l’arc semi-métallique de l’arc de l’arbalète qui relâchait brutalement toute son énergie… Le trait fendit l’obscurité en direction de Jeremiah mais celui-ci bougea légèrement et le trait mordit dans la chair de sa joue ce qui n’allait pas le mettre de meilleur humeur… Une chose était sûre pour Yuan toutefois alors que l’obscurité se faisait encore plus pesante alors que la Lune se dissimulait derrière des nuages : ces deux énergumènes ne voulaient pas sa battre avec lui et représentaient une grande menace, or il ne tolérait que rarement les menaces puisque tout futur adversaire se devait d’être éliminé au plus vite… Le magicien sortit alors un couteau avant de dire :

«Je ne croyais pas que c’était possible, de se retourner contre ses alliés de cette façon. Votre honneur n’a-t-elle pas de limites? Éliminer ses propres alliés d’une façon aussi grossière? Je suis d’avis qu’il vous faudrait une bonne leçon d’humilité, patron. Mais avant…»

Allait-il l’attaquer ? Allait-il se retrouver avec deux adversaires en même temps ? Par contre ce n’est pas ce stupide couteau qui risquait de lui poser de problèmes…il avait une arme avec un telle allonge que jamais il ne passerait ses défenses et il en profita alors pour lui lancer au visage :

- Qui s’est retourné le premier ? J’étais prêt à te payer grassement pour ton aide mais c’est toi et toi seul qui a subitement décidé de faire cavalier seul. Comment peux-tu croire que je vais laisser quelqu’un de si dangereux que toi s’en prendre à n’importe qui au gré de tes desideratas !

Mais alors qu’il allait prendre les devant et le charger violement il s’avança vers le nekko pour l’attaquer ce qui figea le demi-elfe de stupéfaction…décidemment il était complètement fou à lier. Il se mit alors à lier parler à son tour sans que la conversation n’eut plus aucun rapport avec ce qu’il venait de dire juste avant… Yuan en profita à nouveau pour reculer : si les deux guerriers souhaitaient s’étriper mutuellement cela lui convenait tout à fait car il n’était vraiment pas là pour ça.

C’est alors qu’un phénomène inconnu du demi-elfe se produisit…le guerrier félin se laissa tomber à genou devant son adversaire visiblement affecté par une étrange magie alors qu’un pentacle luisait dans son dos. Grâce à cette lueur il put facilement voir le corps du guerrier se déformer lentement et se transformer alors que les dernières flammes de la bataille s’étouffaient d’elle-même plongeant le champ de bataille et les cadavres dans l’obscurité…

Lorsqu’il se releva il n’était plus du tout le même et avait une silhouette humaine même s’il était particulièrement hideux…Il tenait toujours sa faux à la main et même le magicien fou s’était arrêté pour contempler ce qui lui faisait désormais face…

-Bonjour, je me présente, Dr. Stein.

Il s’agissait encore d’autre chose…deux créatures dans la même personne soit la personnification même du concept de schizophrénie. Une chose était sûre il semblait avoir envie d’en découdre vraiment mais pas avec lui ce qui l’arrangeait parfaitement et alors qu’il continuait de reculer atteignant l’orée du bois il lança :

- Ravi de faire votre connaissance doc mais vous me pardonnerez : on m’appelle !

Cette phrase sembla attirer l’attention du « docteur sur lui » qui tourna ses yeux dans sa direction malgré la pénombre et il lui lança :

-Je fais un marché avec toi, va tuer l'homme mais ramènes moi la carte qu'il porte sur lui, ça fera certainement plaisir à Vaiairii...

Une carte ? Que voulait-il dire par là ? Ainsi le comte avait des petits secrets…peut-être s’agissait-il de l’emplacement de d’une partie de son trésor extorqué par la violence à son peuple. Il pourrait la garder pour lui-même…mais il n’était pas vraiment là pour ça et il risquait de s’aliéner une personne de plus alors qu’il était venu diminuer le nombre de ses ennemis c’est pourquoi il lança d’une voix forte en sautant derrière les buissons épineux :

- On va trancher la poire en deux, je vais décoller sa tête de porc au comte puis je vais partir : je te promets juste de ne rien prendre sur lui…

Au pire il pouvait faire une rapide copie du document si celui-ci s’avérait avoir une quelconque importance. Une chose était sûre il était parvenu grâce à cela à s’éclipser du champ de bataille laissant les deux hommes face à face en position de s’étriper joyeusement. De son ôté il s’empressa de réunir quelques-uns des survivants de sa troupe en quelques minutes avant de faire le point sur ceux qui avaient relevé des traces.

Une fois de plus ce fut Gustav qui lui vint en aide en lui disant avoir trouvé des traces plus profondes en direction du Nord…comme si quelqu’un avait porté une lourde charge. Ils se lancèrent alors rapidement dans cette direction Yuan en tête fendant la végétation comme si elle n’existait pas alors que ses hommes couvraient ses arrières en tranchant tout ce qui gênait leur progression. Ils ne devaient plus être très loin et en effet des voix d’homme leur parvinrent : visiblement le compte avait récupéré deux des ses plus fidèles chevaliers qui tentaient de l’aider à fuir le secteur en lui apportant un cheval. Cela ne pouvait se passer ! Il devait les arrêter au plus vite et d’un signe de la main ils chargèrent sans pitié les importuns qui auraient mieux fait de fuir lorsqu’il en était temps.

Les deux soldats en armure lourde se défendirent vaillamment avec une hache pour le premier et un fléau pour le second : fléau qui vint pulvériser la tête d’un des maraudeurs de Yuan avant de celui-ci ne fasse trois trous dans la cuirasse de l’homme avec sa pointe meurtrière… Le second fut éliminé par Gustav la brute qui réussi dans un premier temps à donner un violent coup de hache dans le creux du coude qui tenait le bouclier pulvérisant les os du soldat qui hurla avant qu’un autre coup vienne enfoncer son casque de telle façon que son cerveau fut touché…

Il s’avança alors vers son ennemi…sa cible qui geignait au pied d’un arbre à quelques mètres d’eux…il se savait perdu et Yuan le toisa en train de tendre son épée dans sa direction d’un air moqueur :

- Ne vous inquiétez pas…vous n’aurez plus mal très longtemps : je vais vous accordez une mort rapide que vous ne méritez pas… J’irais exhiber votre tête sur une pique sur les remparts de votre propre château avec un message des plus explicites : votre mort sera une menace pour tous les nobles qui n’honorent jamais leurs contrats…

Le noble tenta bien une dernière manœuvre désespérée :

- Je...je vous donnerais l’or que vous voulez…tout ce que vous vou…

Yuan ne voulant pas en entendre plus donna un coup de pied dans la lame du noble avec sa botte et il la lâcha à bout de force…le demi-elfe envoya alors un puissant coup de taille avec sa lame latérale et celle-ci trancha proprement le coup du noble dans un horriblement craquement et sa tête bascula sur le sol sec de la forêt.

- Voilà une bonne chose de faite… Passez-moi un sac !

Un de ses hommes lui tendit alors un sac de jute et c’est avec un rictus de dégout que Yuan se pencha pour ramasser la tête par les cheveux et la plonger dans le dit sac qu’il referma rapidement.

- Messieurs je considère que notre contrat est terminé, les ennemis restants ne sont plus de notre ressort : je le considère comme bien trop dangereux et je vous conseille de partir au plus vite d’ici…

Il fouilla dans sa tunique et en sortit une grosse bourse remplie uniquement de pièces d’or qu’il tendit à Gustav.

- Voilà pour vous comme promis, je vous laisse vous débrouiller pour le partage et comme je l’avais dit vous pouvez récupérer tout ce que vous voulez sur les morts…sauf sur celui-là !

Il désignait le corps sans tête et ses hommes acquiescèrent en silence avant de prendre leur solde. Ils commencèrent à disparaitre dans le bois et le dernier fut Gustav qui se tourna vers Yuan au dernier moment avant de lui faire un salut militaire bien curieux dans un tel contexte :

- Ce fut un plaisir capitaine, j’espère retravailler sous vos ordres un jour.

Le demi-elfe réprima un sourire en le regardant disparaitre à son tour dans l’obscurité et après avoir attaché le cheval qui trainait toujours là il se pencha sur le cadavre pour le fouiller et voir s’il trouvait cette soi-disant carte…Il ne restait plus qu’à espérer qu’il n’allait pas devoir se battre contre un des deux voire les deux furieux qui n’étaient pas très loin…

Yuan était en train de fouiller le cadavre du comte alors que le combat devait avoir lieu un peu plus loin dans son dos du moins l’espérait-il. En attendant il surveillait la monture sur laquelle il avait déposé ses affaires pour prendre la fuite au plus vite dès qu’il en aurait fini. Yuan avait du mal à parvenir à ses fins puisque l’armure du noble s’était déformée et il n’arrivait pas à la retirer…tout ça pour un bout de papier probablement inutile et qu’il avait promis de ne pas emporter. C’est alors qu’il entendit un bruit de course dans les buissons dans son dos : quelqu’un venait … et rapidement qui plus est. Il ne voulait prendre aucun risque et donnant un coup de pied dans le cadavre sans tête il s’empressa de grimper sur ce maudit canasson en prenant soin de ne pas oublier son sac de toile contenant la fameuse tête qu’il était venu chercher.

Il détacha les rênes de l’animal de la branche à laquelle ils étaient attachés avant de frapper les flancs de l’équidé avec ses talons pour lui intimer l’ordre de partir au plus vite d’ici. Dans un premier temps cette sale bête se cabra en hennissant mais le demi-elfe tint fermement les rênes lui intimant l’ordre de se calmer et finalement il put enfin quitter le secteur au galop pour rejoindre la route un peu plus loin après avoir traversé un certain nombre de broussailles. Sa pire crainte était de voir surgir l’espèce d’énergumène qui avait tenté de le trahir…il semblait être un fou dangereux et Yuan ne voulait pas prendre le risque d’une confrontation.

Heureusement rien ne se produisit et bientôt seul le bruit des sabots de sa monture qu’il avait ramenée au trot venait rompre le calme de la nuit alors qu’il faisait route vers le château de son défunt ennemi. Il arriva à la bourgade qui l’entourait environ une heure avant le lever du Soleil et le demi-elfe commença par cacher son cheval dans un bosquet non loin du grand village par souci de discrétion. De même il laissa sa hallebarde sur place se contentant de ses deux dagues et du sac contenant la tête. Une fois prêt de la sorte il s’empressa de s’enfoncer dans les recoins les plus sombres entre les bâtiments n’hésitant même pas à se déplacer de toit en toit pour être tranquille : il allait faire un sacré exemple pour tous les bâtards dans le genre du comte.

Finalement il parvint près des douves du château de taille moyenne mais solidement bâti et bien entretenu et qui était le symbole de la tyrannie du noble et défunt possesseur de ces lieux. Finalement une fois qu’il eut noté la présence des gardes il se résigna à se mettre à l’eau pour atteindre le pied du mur sans alerter qui que ce soit. Commença alors le plus dur de l’affaire d’autant plus qu’il était fatigué et c’est en mettant toute son agilité elfique en action qu’il grimpa lentement mais surement le long de la paroi prenant appuis entre les pierres. Il fut assez rapidement au sommet non loin de la barbacane surplombant le pont-levis où le drapeau du comte flottait encore…un garde se tenait là et alors qu’il était encore accroché au merlon il sortit une des dagues de ses vêtements avant d’armer son bras et de lancer son arme droit dans le cou du garde à moitié endormi… Une fois qu’il eut rendu l’âme Yuan se hissa sur le chemin de ronde et couru vers la hampe alors que le Soleil commençait à lancer ses premiers rayons et que le village n’allait pas tarder à s’éveiller.

Il arracha rapidement l’emblème de son ennemi et sortit enfin la tête de celui-ci du sac pour la ficher sur la hampe afin que tout le monde puisse la voir d’ici quelques minutes. Une fois cela fait il s’empressa de courir vers le rebord du mur assez loin du pont et il sauta directement dans la douve en prenant soin de ne pas faire trop de bruit en crevant la surface des flots. Finalement il se hissa sur les berges avant de disparaitre dans les broussailles et quelques minutes plus tard le village s’animait déjà à l’annonce de la mort du tyran. Yuan toujours trempé eu un sourire narquois dans l’ombre de sa capuche et disparu en direction du bosquet de sa monture…vengé une bonne fois pour toute.

Yuan => 7xp's
Vaiarii => 6xp's
Jere' => 4xp's

Dommage de s'arrêter en chemin =/.
Bon courage pour la suite.

Edit by MdH : Xps Attribués

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