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 La plus noble des créatures [Terminé]

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Flore Morinstal

Flore Morinstal


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MessageSujet: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptyVen 4 Mar - 18:09

La plus noble des créatures




    Une sorte d’ombre planait sur Soleriès. L’ombre de la nuit, probablement. Le ciel était parsemé de nuages, aussi noirs que la nuit elle-même. Les rues étaient désertes à cette heure tardive. Malgré le fait que la capitale soit considérée comme la ville la plus sûre des trois Mondes, il était tout de même dangereux de se promener à cette heure si tardive. On pouvait rencontrer n’importe qui au détour d’une maison. Et ces rencontres n’étaient pas toutes joyeuses…
    Cependant, bravant pour ainsi dire les rencontres non voulues, une silhouette encapuchonnée marchait en rasant les murs des maisons. Ses pas fluides et discrets étaient ceux de quelqu’un qui ne voulait pas être remarqué. On n’entendait à peine le bruissement de sa cape, seule onde sonore qui trahissait sa position véritable. On ne distinguait pas ses traits, cachés par cette capuche qui dissimulait sa tête. La véritable destination de la silhouette apparut plus tard, lorsque son pas sûre et déterminé s’arrêta devant la porte en bois d’une petite maison. Les volets étaient clos et on n’apercevait aucune lumière provenant de l’intérieur. Une main blanche apparut, sortant de sa cachette protectrice des longues manches de la cape. D’un coup sec, elle toqua une seule fois à la porte. Un coup précis et juste. Dans la minute qui suivit, la porte s’entrouvrit et une tête grisonnante apparut. L’instant d’après, la silhouette pénétrait dans l’humble demeure de celui qu’on appelait Le Sage.
    Le feu crépitait dans la cheminée, allongeant les ombres sur les murs de la pièce principale. Le maître des lieux était un petit homme, d’apparence très âgée. On ne savait pas s’il avait vieilli prématurément ou si, au contraire, cette apparence était la conservation d’un très grand âge. Ses épaules étaient voûtées constamment et il se déplaçait avec des gestes très lents, comme s’il voulait s’économiser à chaque mouvement. Ses cheveux blancs descendaient en des fils argentés jusqu’à ses épaules. Il s’appuyait sur une canne, mais dans ses yeux bleus, aussi profonds que ceux des océans, naviguait une étincelle de vitalité rarement vue. Ainsi, il personnifiait la maxime « l’habit ne fait pas le moine ».

    Mais revenons à la silhouette qui était entrée dans la maison, comme si elle refusait d’être reconnue. A pas de loup, elle s’était engouffrée dans la maison. Le Sage referma la porte derrière elle et d’un geste vif, se retourna. Il attrapa sa main droite qui pendant le long de son corps et releva la manche. Toujours de ce geste rapide et précis, il planta une aiguille dans la paume. Quelques gouttes de sang s’échappèrent tandis que la silhouette restait de marbre. Lentement, il porta la goutte de sang jusqu’à ses lèvres entrouvertes. Le silence s’installa, toujours brisé par les crépitements de la cheminée. Le Sage marcha alors jusqu’à celle-ci et attrapa la théière. Consciencieusement, il versa le thé dans deux gobelets.

    « Je ne t’attendais pas de sitôt Flore. »

    La jeune femme sourit derrière l’ombre protectrice de sa capuche. Puis, elle retira son long manteau, laissant ses longs cheveux blonds cascader le longs de ses épaules, jusqu’à ses reins. Ses yeux argentés exprimaient cet amusement qui lui était propre.

    « Encore une fois, poursuivit le vieillard, tu reviens vers moi. Que me vaut le plaisir de ta visite cette fois ?
    - Il ne s’agit d’aucune affaire personnelle. Autrefois, le Sage, tu fus le conseiller de mon défunt père. C’est pour cette raison que je m’en viens te rendre visite.
    - Seulement pour t’enquérir de ma santé ? Railla-t-il
    - En effet. »

    A nouveau, le silence. Puis, gracieusement, Flore se plia telle une liane et sa silhouette longiligne s’assit tranquillement face au vieil homme. Ils sirotèrent leur thé en silence, écoutant ce silence régénérateur. Elle ne craignait pas cette absence de son. Au contraire, il était rassurant de savoir qu’on était absolument seul.
    Les minutes s’écoulèrent patiemment. Ce fut le Sage qui brisa ce silence, une nouvelle fois.

    « Laisse-moi te conter une des aventures que j’ai vécu avec tes parents, à l’époque où ils étaient encore bien jeunes et où ils ne s’étaient pas retirés dans cette ferme sordide au Nord de Lucina. Cette époque lointaine où tout était possible, où la guerre n’existait pas, si ce n’est à l’intérieur de notre Monde. Tes parents rêvaient tous les deux d’aventures, d’aller explorer les confins de l’univers, de découvrir les plus beaux joyaux, d’affronter des créatures mythiques. »

    La jeune femme s’était redressé sur son coussin et avait posé ses coudes sur la table basse. Assise à même le sol, sur ces tapis aux couleurs vives et aux coussins multicolores, elle buvait chacune des paroles du vieil homme, écoutant avec la plus grande attention.

    « Alors que nous marchions depuis plusieurs jours, avec nos compagnons, nous avions été demandés par un petit village au Nord de Lucina. Une créature terrorisait la population. Ou du moins, avait élu domicile non loin des habitations. Ainsi, ton père, ta mère, nos six autres compagnons et moi-même avions pris la direction du lieu indiqué par les villageois. Après quelques épreuves, nous sommes tombés nez à nez avec la plus improbable des créatures : un griffon.
    Il se dressait, majestueux, devant nous. Aussitôt, ta mère cria qu’il fallait mettre à mort la bête pour récupérer la récompense : les temps étaient durs à cette époque. Mais ton père, plus fin observateur, nous avait arrêtés. Alors, derrière le griffon adulte qui se tenait, empreint d’une certaine noblesse, en sortit un autre, miniature. Ainsi, cela expliquait pourquoi le griffon défendait ce territoire.

    - Et ensuite ?
    - Ensuite, l’adulte nous a attaqués et nous avons dû nous défendre. Il avait une force et une agilité impressionnante, passant de la terre aux airs pour nous attaquer. Un combat acharné s’engagea pendant plus d’une heure. Lorsque finalement, nous nous sentîmes à bout de force, fatigués par les épreuves précédentes, le griffon cessa de lui-même la bataille. Il s’arrêta, droit et fier et nous contempla l’un après l’autre, droit dans les yeux. Alors, il déploya ses grandes ailes et s’éleva dans les cieux, empereur de cette partie insondable du Monde. Je le vois encore s’éloigner dans le soleil rougeoyant de la nuit. C’est la seule fois où j’ai pu en voir un de toute ma vie. »

    Il se tut. Flore ne répondit pas, perdue dans cet univers fantastique qui était celui de l’histoire qu’on venait de lui conter. Comme elle aurait aimé apercevoir un griffon. Au moins une fois dans sa vie.

    « Comme cela doit être fantastique de chevaucher une telle créature. »

    Elle soupira. Le vieil homme, fier de son histoire, contemplait la jeune et jolie demoiselle rêver elle aussi de ces grandes aventures. Soudain, ses yeux se rallumèrent de la flamme caractéristique de la jeunesse. D’une fois pleine de fougue, elle demanda :

    « A-t-on déjà dompté un griffon ? »

    Le Sage, versant à nouveau du thé, sembla réfléchir.

    « Je ne crois pas.
    - Alors je serais la première. »

    Déterminée, Flore se redressa d’un bond sous le regard bleu et impénétrable de son interlocuteur.

    « Ne sois pas si hâtive, Reine des glaces. Crois-tu donc que le Griffon se laissera si facilement dompter ? Allons, ce ne sont que rêves de jeunesse ! C’est une créature fière, courageuse, noble. Te laisserais-tu chevaucher comme un simple cheval, toi ? »

    Cette dernière question sembla soulever un point qu’elle n’avait jamais imaginé. Intriguée, elle resta au milieu de la pièce, les bras ballants. Oui, c’était en effet, une bonne question. Il fallait qu’elle y réfléchisse. Elle se retourna très lentement vers le vieil homme et d’une voix réfléchie et sérieuse, argumenta :

    « Le pacte que je souhaite créer dépasse tout cela. Le lien qui unit l’homme et l’animal dépasse l’entendement. Il s’agit d’une étrange relation entre ces deux protagonistes : chacun a besoin de l’autre et inversement. »

    Sans plus un mot, elle attrapa son long manteau et quelques minutes plus tard, elle était dehors, dans cette nuit noire et obscure, sa silhouette rasant les murs de pierres. Elle était décidée, comme toujours et rien au monde ne pourrait la faire changer ses plans.

    ***

    Cette fin d’après-midi n’était pas comme celle qu’on décrit habituellement dans ce beau pays de Lucina. Non, le soleil ne régnait pas en maître sur le ciel, son Empire habituel. Cet espace bleu qui défrayait l’imagination des poètes avait été couvert par une épaisse couche de nuages, grisâtres qui ne présageaient rien de bon quant à la journée du lendemain. La pluie tombait, alternant parfois entre de violentes trombes d’eau et parfois, une pluie si fine qu’elle était presque indétectable. Personne ne sortait par un temps pareil. Par moment, un vent léger balayait la plaine et les hautes herbes vertes se couchaient sur le passage momentané de ces tout petits ouragans.
    Flore avait quitté son long manteau et savourait les gouttes d’eau qui s’écoulaient le long de ses joues. L’eau avait un côté revigorant. Elle se sentait si bien sous cette pluie qui transformait la nature elle-même. Ravie de ce temps – oui, c’était paradoxal, mais notre chère demoiselle adorait se promener sous la pluie – elle flânait plus que marchait en réalité, caressant les herbes. L’espace était dégagé, si bien qu’elle pouvait parfaitement voir qu’elle était complètement seule. D’ailleurs, quel individu normalement constitué se promènerait dans un tel lieu par ce temps pourri ?

    Elle ne comptait pas les heures durant lesquelles elle se promena dans ce lieu fantastique. Finalement, après plusieurs heures de marche intensive, Flore put contempler dans son champ de vision la Ferme, au loin. Elle s’arrêta, mue par une légère hésitation. Très légère cependant, qui ne dura pas. Aussitôt, elle reprit sa route. La pluie continuait toujours de tomber. Lorsqu’elle ne fut plus qu’à quelques mètres de la maison, une pluie légère et fine se mit à ruisseler le long de ses joues. Elle se rapprocha encore du bâtiment principal, du moins celui qui semblait être destiné à l’habitation. Arrivée devant la porte, elle hésita une fraction de seconde. Devait-elle entrer directement, ou d’abord frapper ? Finalement, elle opta pour la première solution et tourna la poignée. La porte émit un léger grincement tandis que la jeune demoiselle se frayait un chemin jusqu’à l’intérieur. Elle referma soigneusement la porte et put alors contempler toute la pièce. Tout était affreusement… banal. Du moins, il n’y avait aucun détail qui alarmait notre chère Flore dans ce lieu. Si ce n’est peut-être les senteurs caractéristiques d’une ferme. Avec une touche de lavande, fragrance particulièrement douce et agréable. A gauche de l’entrée, était posée une immense cage dans laquelle somnolait un volatile, probablement un perroquet. D’ailleurs bien silencieux. Etait-ce donc le temps qui endormait ainsi toute la population ? Flore ne comprenait pas vraiment, puisqu’au contraire elle se sentait toute gaie avec cette pluie.
    Bref, n’apercevait toujours personne, elle commença par marcher un peu vers le centre de la pièce, jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive que des gouttes d’eau tombaient des points de ses cheveux, de ses vêtements, de tout son corps en réalité. Du coup, elle était en train de tremper le sol. Gênée, elle recula jusqu’à l’entrée, évitant de jouer les curieuses et de regarder de partout. D’une voix claire et nette, elle appela :

    « Il y a quelqu’un ? »


Dernière édition par Flore Morinstal le Dim 17 Avr - 13:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptySam 5 Mar - 22:48

Si la Plaine Verdoyante portait aussi bien son nom, c'était que le temps d'ordinaire plutôt clément sur Lucina était parfois suffisamment humide pour faire profiter toute cette végétation luxuriante des dons du ciel.
D'ailleurs ce dernier s'était peu à peu chargé de nuages menaçants à mesure que l'après-midi avançait et ils s'étaient tant et si bien rassemblés qu'une pluie fine puis drue avait fini par atteindre la Ferme des Passionnés.
Et bien sûr Loreley n'y avait pas échappé, il était donc rentré copieusement mouillé et curieusement son humeur avait semblé s'accorder à merveille avec le temps.


- Maudite pluie ! Je déteste la pluie !...

Après tout, en dépit de son apparence juvénile, le jeune homme était un des derniers représentants de la noble race des Cormyrs, prédateurs aux allures félines et à la férocité inégalée.
Et sans doute avait-il en commun avec les chats un dégoût pour le fait d'être trempé d'eau froide s'il pouvait l'éviter.
Aussi le maître des créatures avait-il pris le parti de se retirer dans la partie de la ferme où il résidait pour se sécher et se laver avec un peu d'eau chauffée sur le poêle pour se réchauffer.
Il enfilait des vêtements secs et se frictionnait encore la tête pour sécher ses cheveux couleur platine quand il redressa brusquement la tête.
Ses oreilles aiguisées captaient une mélodie presque rythmique : plic ploc plic plic ploc ploc...
Pas le moindre doute, c'était de l'eau qui tombait sur le plancher qu'il avait dû essuyer derrière ses pas, dans la pièce principale.
Ca voulait dire que quelqu'un venait de rentrer alors qu'il avait le dos tourné pour se réchauffer et il en eut confirmation en entendant une voix s'élever depuis la porte.


- Il y a quelqu’un ?

La voix était douce et féminine, pourtant le Cormyr poussa un soupir résigné.
De tous les endroits où une promeneuse surprise par une averse aurait pu atterrir en parcourant la Plaine Verdoyante, il avait fallu qu'elle atterrisse chez lui et vienne détremper son parquet où il aurait la joie et le plaisir de passer la serpillère à nouveau.
Encore une serviette autour de son cou, sa chemise qu'il n'avait pas encore pris la peine de refermer jusqu'au col, il se dirigea dans la pièce principale et adressa un sourire amusé à la jeune femme dont les vêtements dégouttaient doucement sur le sol.


- En effet !...

Le regard couleur azur du jeune homme à la chevelure de platine détailla sa visiteuse de haut en bas, de la racine des cheveux jusqu'au bout de ses chaussures, la nouvelle venue était trempée.
A en croire les petites flaques qu'il pouvait apercevoir jusqu'au centre de la pièce, manifestement elle s'était avancée pour voir s'il y avait quelqu'un avant de se replier vers la porte et d'appeler.
Le maître des créatures mit un peu sa mauvaise humeur de coté et il lui indiqua la porte par laquelle il venait d'entrer.


- Vous êtes complètement trempée ! Venez vous réchauffer avant d'attraper un rhume !...

Certes Loreley possédait le don de Bénédiction mais il l'employait assez souvent sur les résidents de la Ferme des Passionnés sans vouloir soigner une inconsciente qui se baladait sous la pluie sans même penser à se protéger sous son manteau.
Presque galamment, il conduisit la jeune femme auprès du poêle, lui avança une chaise et s'absenta quelques instants pour tirer d'un placard une serviette sèche avant de la lui tendre.
Alors seulement il décida de se présenter alors qu'il mettait une bouilloire sur le poêle.


- Je me nomme Loreley O'Conor, je suis le gérant de la Ferme des Passionnés. Qu'est-ce qui vous amène ici Mademoiselle ?...


Si elle lui apprenait qu'elle avait décidé d'aller faire une petite balade sous la pluie et de s'abriter à la première demeure qu'elle voyait, il n'était pas certain de rester galant très longtemps.
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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptyDim 6 Mar - 9:14

    Flore se sentait gênée, seule dans la pièce à tremper un parquet. Elle n’était jamais venue à l’intérieur de la bâtisse, étant toujours restée à l’extérieur. Enfin, pour la seule fois où elle était venue. Le parquet à ses pieds était trempé : contrite, elle regardait ses pieds à la manière d’une petite fille prise en flagrant délit à un endroit où elle ne devrait pas être. Soudain, une tête blonde apparut devant elle. La jeune femme releva la tête et contempla celui qui devait probablement diriger cet endroit. D’ailleurs, il lui rendit son regard et la détailla sans indulgence de la tête aux pieds. Flore n’aimait pas ça. Cependant, elle subit l’examen sans broncher. Elle était prête à mettre son orgueil de côté pour obtenir ce qu’elle désirait. Et si cela devait passer par bilan complet dressé par l’animalier, soit !
    La jeune femme se mit dont à mettre de côté sa fierté stupide et tenta de paraître amicale. Si pour une fois elle parvenait à ne pas parler d’un ton froid et calculateur…. Elle aurait bien aimé contempler droit dans les yeux son interlocuteur, le juger elle aussi, essayer de capter ses faiblesses, ses forces. Mais il n’était peut-être pas indiqué qu’elle se comporte comme ça. En tout cas, pour cette fois !

    Il l’invita à entrer et Flore remercia sa galanterie d’un sourire. Elle n’osa pas lui dire qu’il était peu probable qu’elle attrape un rhume. L’eau était son élément. Elle la maîtrisait comme on respire l’air autour de soi. Mais il était hors de question qu’elle le contredise. Flore s’assit sur la chaise qu’il tira pour elle et prit la serviette.

    « Merci. »

    Elle déplia soigneusement la serviette et se sécha sommairement, surtout la tête. Tordant ses cheveux de la couleur du blé dans la serviette, elle enleva ainsi une majeure partie de l’eau et par conséquent, ne mouillerait pas trop le plancher de la maison. La chaleur du poêle se diffusait progressivement et elle en sentait déjà les effets principaux. Tant que ça n’était pas brûlant, la chaleur lui convenait !
    Loreley O’conor, celui qui gérait la ferme, se présentait en bonne et due forme à la demoiselle. La question qu’il lui posa ensuite intrigua quelque peu la jeune femme. Les aventuriers n’étaient-il pas là pour lui demander des compagnons ? D’ailleurs, c’était la raison de la présence de la jeune femme, aujourd’hui même. Enfin, à moins qu’il ne pense à quelque autre idée obscure… Non, Flore n’était là pour le voler, pour le dépouiller, pour brûler sa ferme et autre idée absurde. Néanmoins, il ne semblait pas inquiet.

    Laissant de côté ses interrogations, la demoiselle entreprit dans un premier temps de se présenter correctement : il ne connaissait après tout pas encore son identité.

    « Mon nom est Flore Morinstal. Et une raison bien précise m’amène ici aujourd’hui. »

    Elle esquissa un doux sourire, se rappelant la scène de la veille dans la pièce surchauffée de la petite demeure de Soleriès.

    « Enfin, quand je dis une raison, je dirais plutôt une légende. »

    Elle se tut quelques secondes, cherchant ses mots pour exposer clairement la situation au maître de la ferme. Elle ne devait pas paraître trop envieuse et profiteuse, mais elle souhaitait en même temps lui montrer sa détermination inébranlable. Pour rien au monde elle ne reculerait et changerait d’avis.

    « Je cherche un compagnon fidèle, loyal, sur qui je pourrais compter. Enfin, ce compagnon, je sais déjà de quelle espèce il fera partie… »

    Il était temps qu’elle cesse de ménager cet effet d’expectative, cela en devenait ridicule.

    « Je cherche un griffon, avoua-t-elle enfin. La personne qui m’a conté une histoire à leur sujet m’a précisé qu’il s’agissait de créatures fières, nobles, courageuses et déterminées. Mais cela ne fait en aucun cas peur. »

    Elle leva les yeux sur Loreley, essayant par ce regard de lui montrer la sincérité de son cœur et la volonté caractéristique de la jeunesse qui l’animait. Elle n’était pas sûre d’arriver à le convaincre et encore moins sûre de parvenir à dompter un tel animal. Mais Flore était prête à relever le défi, à faire tout ce qui était en son pouvoir pour réussir.

    « Je sais exactement ce que vous allez dire, poursuivit-elle en baissant les yeux, ce n’est pas une créature qu’on peut dompter facilement. Elle ne se laissera jamais faire. Je pourrais parfaitement échouer. Vous tenterez de me décourager par n’importe quel moyen parce que peut-être vous souhaitez protéger cet animal. Ou alors c’est lui qui me tuera. Mais je ne renoncerais pas sans avoir au moins une fois tenté ma chance. Si je suis là aujourd’hui, c’est parce que je n’ai pas la moindre idée de l’endroit où je pourrais en trouver un. »

    Sans même s’en être aperçue, Flore s’était levée et la serviette qu’elle avait sur les épaules avait glissé lentement jusqu’à la chaise. Dans la lueur sombre de cette journée pluvieuse, son regard argenté semblait briller encore plus que d’habitude. Mais sa voix restait calme et posée, même si ses paroles étaient plus brûlantes que le feu lui-même.

    « Ce n’est pas une histoire de posséder quelque chose ou non. Il s’agit d’un pacte. Un marché conclut entre une créature et un être humain. Laissez-moi essayer de passer un contrat avec. Laissez-moi l’occasion d’approcher cet animal qui décuple mon imagination. »

    Sa voix se réduisit au silence. Voyant qu’elle s’était levée, la jeune femme se rassit doucement, et baissa les yeux. Parfois, la plus grande réserve en apparence cache une personnalité enflammée qui peut se découvrir en des circonstances impromptues.
    Tête tournée vers le sol, contemplant ses pieds et tortillant ses mains avec gêne, Flore attendait le verdict de l’animalier. Elle sentait une espèce de dureté émanant de lui, dans son attitude même, malgré le fait qu’il se soit montré extrêmement poli envers elle et galant, comme il sied à un homme d’honneur. Flore se sentait angoissée et attendit patiemment cependant le verdict face à son petit discours.
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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptyMar 8 Mar - 22:24

Loreley avait respectueusement gardé le silence tandis que la Lucinienne exposait l'objet de sa venue.
Flore, un prénom qui allait bien à la demoiselle à la chevelure d'or, à la beauté aussi délicate et fragile qu'un bouton de rose.
Mais pourtant ses yeux d'argent reflétaient une indicible détermination au fur et à mesure qu'elle parlait, elle semblait particulièrement décidée à se lier avec un griffon, quelques soient les difficultés.
Et l'animalier savait qu'elles seraient nombreuses : les griffons étaient des créatures redoutables, d'une force physique étonnante, au bec et aux serres acérées, capable de réduire en pièces n'importe quel adversaire trop hardi.
Alors se faire accepter comme cavalier par une bête aussi noble, c'était une véritable gageure.
Il ne s'agissait pas de dompter un griffon mais de gagner sa confiance jusqu'à ce qu'il vous accepte.
Le sifflement de la bouilloire brisa soudain le silence qui s'était installé après les derniers mots de la jeune femme et le Cormyr déplaça l'ustensile sur le poêle.
Il plongea une étrange boule contenant un mélange d'herbes dont il avait le secret dans la bouilloire et il tourna brièvement le dos à la jeune femme pour sortir une tasse d'un placard.
Après avoir patienté quelques instants, le soigneur versa le liquide ambré que contenait désormais la bouilloire dans la tasse avant de la tendre à son invitée.


- Tenez ! Ca va vous réchauffer !...

Loreley avait beau détester la pluie, étant donné sa vraie nature, il ne risquait pas réellement d'attraper un rhume.
Il attendit patiemment à ce que la jeune femme s'en saisisse puis il reposa son regard d'azur sur elle.


- Comme vous l'avez dit, les griffons font partie des créatures les plus nobles et les plus fières des trois mondes. Si vous m'aviez dit que vous vouliez en posséder un, je vous aurais éconduite. Aucune des créatures qui ont élu domicile à la Ferme des Passionnés n'est un objet que l'on peut acquérir.

Plus d'une fois, le Cormyr avait dû chasser ou jeter dehors des aventuriers trop imbus d'eux-mêmes, certains qu'il leur confierait des créatures mystiques ou puissantes sous prétexte qu'ils en avaient besoin.
Il n'était pas seulement un soigneur, il était aussi le gardien de ces lieux et le protecteur de chaque créature qui demandait asile à la ferme.
Il s'arracha à ses pensées sombres pour reprendre la parole avec un peu plus de douceur.


- Toutefois, passer un pacte avec un griffon n'est pas une chose facile. Croyez-moi !...

Sur ces mots, Loreley s'éloigna en direction de la porte et il se tourna brièvement en direction de Flore.


- Attendez-moi quelques instants, je reviens !...

Il laissa la Lucinienne seule seulement quelques minutes, il avait quelque chose à préparer et une créature à visiter en dépit du temps pluvieux.
Lorsqu'il revint, il portait sur ses épaules un vêtement de pluie, il avait une sacoche à l'épaule et il tenait un autre manteau de pluie de couleur bleue sur son bras.


- J'ai quelque chose à vous montrer. Suivez-moi s'il vous plaît !...

Le Cormyr attendit patiemment que la jeune femme revête le manteau pour lui ouvrir la porte.
Elle pourrait constater qu'il s'était absenté en partie pour effacer les traces de son passage humide dans la salle principale mais pas seulement, heureusement pour elle.
Il se saisit d'une lanterne et referma prudemment la porte derrière eux alors que la pluie descendait toujours drue sur son domaine.
Prudemment, il jeta sa capuche sur sa chevelure dorée et il guida son invitée à travers les bâtiments de la ferme jusqu'à une petite grange attenante à la basse-cour.
Vu le temps calamiteux, les voisins, coqs, poules et autres volatiles de tout poil étaient partis se coucher dans leurs pénates et un silence apaisant occupait le bâtiment.
Loreley accrocha la lanterne dans un coin et il s'agenouilla près d'un tas de foin, déposant sa sacoche auprès de lui.
Sans une hésitation, il tira un sachet contenant des lanières de viande fraîche et le secoua doucement avant de faire un geste vers les ténèbres de la pièce.


- Allons ! Pourquoi te caches-tu ? Viens !...

Il y eut quelques instants de silence mais une sorte de froufrou retentit derrière le tas de foin.
Et, prudemment, hésitant sur ses pattes encore frêles... un minuscule griffon fit son apparition à la lueur vacillante de la lanterne.
Pas à pas, il approcha du maître des créatures et c'est avec beaucoup d'hésitation qu'il vint se saisir du lambeau de viande qu'il lui tendait.
Un sourire tendre se dessina sur le visage de Loreley, comme il pouvait chérir chacun de ses pensionnaires !...

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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptyJeu 10 Mar - 10:37

    Un long silence s’était installé entre les deux protagonistes. Non, pas un silence empli de gêne comme on pourrait s’y attendre. Plutôt un long silence de réflexion, surtout du côté du maître animalier. Flore, quant à elle, était plutôt perdue dans ses angoisses. Que ferait-elle s’il la chassait ? Ou s’il riait d’elle ? Ou s’il la prenait pour une folle. Oui, elle était sans doute folle.
    Elle resserra les pans de la serviette autour de ses épaules. Non pas qu’elle ait froid, loin de là ! Mais plutôt comme une sorte de couverture protectrice.
    Finalement, ce fut une sorte de sifflement qui interrompit leur silence respectif. Loreley se leva et commença à introduire dans l’eau quelque chose qui ressemblait à du thé. Flore observa attentivement chacun de ses gestes. Il n’avait pas encore parlé. Puis, il versa le liquide dans une tasse qu’il tendit à la jeune femme. Hésitante, Flore s’en empara et attendit qu’il ait pris la sienne avant de tremper ses lèvres. Il semblait désireux de ne pas la voir attraper un rhume. Mais comment lui expliquer qu’elle n’avait pratiquement aucune chance de tomber malade, étant donné qu’elle vivait avec l’eau elle-même et que sa présence la rassurait et la rendait joyeuse. Enfin, cette sorte de thé était délicieuse. A la fois douce et sucrée, chose qui plaisait à Flore. Etait-ce de la vanille qu’elle sentait ? Ou de la framboise ? Elle n’aurait su avec précision décrire les composantes de ce liquide. Toutefois, il était excellent et elle remercia le maître des animaux par un sourire timide. Tandis qu’elle continuait de s’émerveiller silencieusement quant à la douceur de ce breuvage, le maître des animaux parla.

    - Comme vous l'avez dit, les griffons font partie des créatures les plus nobles et les plus fières des trois mondes. Si vous m'aviez dit que vous vouliez en posséder un, je vous aurais éconduite. Aucune des créatures qui ont élu domicile à la Ferme des Passionnés n'est un objet que l'on peut acquérir.

    Elle redressa immédiatement la tête et conserva la tasse entre ses mains qu’elle posa ensuite sur ses genoux. Ses paroles étaient dures et Flore accusa le coup. Elle sentait dans sa voix une dureté à l’encontre de ses personnes et peut-être même qui s’étendait sur tous les aventuriers des trois Mondes. Flore n’aimait pas cette colère muette et sombre. Avec quelqu’un d’autre, elle se serait redressée et aurait soutenu son regard avec fierté. Mais là, non. Elle se sentait en sa présence comme une petite fille qu’on gronde parce qu’elle a fait une bêtise. Oui, elle savait que ce n’était pas une chose aisée. Mais parfois, le désir de faire quelque chose supprime tous les autres, faisant en sorte qu’il n’y ait plus que cette pensée qui obnubilait son cerveau brillant. Aveuglé par ce désir, elle n’en écoutait plus la raison, plus les conseils, plus la prudence.
    Soudain, le maître se leva et marcha vers la porte, lui demandant d’attendre patiemment. Laissée seule dans la pièce, Flore approcha ses doigts blancs du feu et observa les reflets que les flammes y faisaient. Elle observa ses habits. Cela devait faire un petit moment qu’elle était ici finalement. Elle était complètement sèche, même ses longs cheveux blonds. Dommage, elle aimait bien sentir la pluie s’écouler le long de son visage.
    Le maître des animaux revint, portant un long manteau qui le couvrait de la pluie et en tendit un second à notre jeune aventurière. Elle n’aimait pas les manteaux. Mais si c’était le désir de Loreley, elle l’enfilerait pour ne pas descendre dans son estime. Elle se leva et laissa la serviette sur le dossier de la chaise, près du feu. Puis elle revêtit le long manteau bleu et suivit le maître. Passant par la pièce principale, elle constata qu’il avait retiré les traces de pas et que le carrelage était parfaitement sec. A nouveau, elle eut honte et voulut se répandre en excuse. Mais déjà il ouvrait la porte. Résignée, Flore se dit qu’elle s’excuserait plus tard. En attendant, elle suivit le maître dehors, relevant la capuche sur sa tête pour se protéger. Il tombait toujours une pluie fine et délicate. Un brouillard épais, annonçant la nuit prochaine, s’élevait sur la plaine.

    Le maître la guida à travers divers bâtiments que Flore contempla lentement, de manière discrète au fur et à mesure qu’ils avançaient. Finalement, ils s’arrêtèrent devant une immense bâtisse dans laquelle ils pénétrèrent. Flore resta à l’entrée du bâtiment, se demandant quelle surprise l’animalier lui réservait. Ce dernier s’était avancé et après avoir déposé sa lanterne de manière à éclairer tout le bâtiment, il s’agenouilla dans le foin et sortit de la viande de sa sacoche et invita son pensionnaire à venir récupérer la nourriture.
    Il y eut un silence.
    Soudain, sortant de sa cachette, une petite créature apparut et s’approcha timidement du maître des animaux. Les yeux de Flore s’agrandirent sous l’effet de la surprise et aucun son ne sortit de sa bouche. Elle resta silencieuse, dévisageant la créature. Restée près de la porte, Flore observa avec beaucoup d’attention le petit griffon s’emparer du morceau de viande et le manger. Sa voix ne fut qu’un murmure à peine audible :

    « C’est… C’est… »

    Elle ne parvint pas à finir sa phrase, encore sous le coup de la surprise. Elle eut un sourire, tendre et timide qui transforma son visage habituellement dur et froid en un visage plaisant au regard. Il semblait si craintif qu’elle n’osait s’approcher de peur de l’effrayer. Sa voix était douce et sans à coup.

    « J’ai du mal à y croire. »

    Appuyée contre le bois de la porte, elle semblait si surprise qu’on aurait dit qu’elle allait s’évanouir. Mais non, elle resta au contraire bien consciente et en des gestes très doux, déboutonna le long manteau et retira la capuche de laquelle ses longs cheveux blonds s’échappèrent en une cascade dorée. Elle soupira et son sourire s’agrandit, toujours tendre et témoignant d’une joie infinie.
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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptyJeu 10 Mar - 11:46

Loreley restait agenouillé auprès de son protégé, lui tendant délicatement chacune des lanières de viande qu'il avait préparées à son attention.
Mais le minuscule griffon était terriblement craintif et ce n'était pas la présence pourtant silencieuse de Flore qui allait le rassurer.
La petite créature avançait timidement son bec vers les lambeaux de viande non sans jeter des regards emplies de crainte dans ses yeux dorées vers la nouvelle venue et il tremblait parfois sur ses pattes en approchant le maître des créatures.
Au bout de quelques minutes silencieuses où il se concentrait sur le repas du jeune griffon, le Cormyr releva son regard couleur azur en direction de la Lucinienne.


- Je sais que vous souhaitiez rencontrer un griffon adulte pour tenter d'en faire votre compagnon. Je suis navré de vous décevoir mais celui-ci est le seul qui soit présent à la ferme en ce moment !...


La jeune femme à la chevelure d'or allait sans doute être très déçue de cette nouvelle, elle avait fait beaucoup de route pour rejoindre ces bâtiments isolés au beau milieu de la Plaine Verdoyante en quête du compagnon idéal.
Après tout, cet endroit était un refuge pour les créatures qui souhaitaient y élire domicile pour diverses raisons, pas un élevage et il fallait parfois que les aventuriers le comprennent.
Mais le maître des créatures avait peut-être une solution pour exaucer les voeux de sa visiteuse et l'occasion aussi de faire d'une pierre deux coups.
Prudemment, il approcha la main du plumage mordoré du jeune griffon.


- Regardez !...

La petite créature semblait apeurée par ce geste de Loreley mais le regard azur et le sourire qui signifiaient "Je ne te veux aucun mal" suffirent apparemment pour apaiser le jeune griffon jusqu'à ce qu'il pose délicatement sa main sur les plumes qui recouvraient sa partie antérieure.
Avec douceur, il les souleva et il montra à la Lucinienne quelque chose qui dut sans doute l'horrifier.
Il y avait à même la peau du petit griffon la marque récente de la cicatrisation d'une blessure, un coup d'épée sans le moindre doute.
Rien que voir à nouveau cette marque fit étinceler de colère le regard azur du Cormyr, s'il y avait bien une chose qu'il ne tolérait pas, c'était la lâcheté.


- Un marchand ambulant me l'a ramené hier, sanguinolent et à moitié mort. Heureusement, j'ai pu le soigner à temps !...


A vrai dire, le petit griffon ne devait sa survie qu'au don de Bénédiction du soigneur.
S'il n'avait possédé une telle capacité, nul doute que le magnifique petit animal devant lui serait passé de vie à trépas sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit.
Doucement, Loreley laissa retomber les plumes et se mit à caresser le jeune griffon comme s'il pouvait le réconforter de ce simple geste.


- Je ne sais ce qui s'est passé que par les dires de ce marchand. Apparemment, une petite bande de brigands a délogé la mère de son nid en capturant et en menaçant ce petit. Les femelles de cette espèce n'ont rien à envier aux humaines, elles préféreraient mourir que voir arriver quoi que ce soit à leurs petits !...

Avoir le petit griffon auprès de lui était encore plus dur pour Loreley, il devait cruellement manquer à sa mère.
Mais ce qui était encore plus dur, c'était de savoir qu'il ne pouvait pas intervenir, il ne pouvait quitter la ferme et tous ses habitants, encore moins avec un si jeune griffon à s'occuper désormais.
Mais peut-être que Flore voudrait l'aider, entre son désir de pactiser avec un noble représentant de la race des griffons et l'horreur qui devait lui soulever le coeur à l'histoire que le Cormyr s'empressa de poursuivre.

- Sous la menace, ils ont réussi à capturer cette femelle griffon mais, au lieu de relâcher ce petit, ils l'ont blessé à mort et l'ont laissé là à se vider de son sang pendant qu'ils partaient avec elle vers la Cité Lacustre ! Si j'avais été là, ils ne s'en seraient pas tiré comme ça !...

Non, ça c'était certain, il n'aurait pas hésité à reprendre sa forme initiale et à tailler en pièces sans autre forme de procès cette bande de lâches.
Loreley s'obligea à apaiser la colère qui le dévorait pour relever son regard azur en direction de Flore.


- Sauver la mère de ce petit sera peut-être votre seule chance de croiser un griffon adulte avant des années ! Mais je ne vous cache pas que c'est dangereux et qu'il est possible qu'elle vous rejette alors même que vous l'aurez aidée... C'est à vous de décider Flore !...


Il allait de soi que le geste de ces brigands à l'égard du jeune griffon qui se couchait maintenant sagement aux pieds de Loreley avait dû soulever le coeur de la jeune femme.
Mais serait-elle prête à mettre sa vie en danger pour sauver une créature qui ne lui témoignerait peut-être aucune reconnaissance ?
La Lucinienne était seule juge !...
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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptyVen 11 Mar - 23:18

    Flore resta dans l’ombre, appuyée contre la porte en bois. Jamais elle n’avait eu la chance d’apercevoir un griffon en vrai. La seule chose qu’elle avait vu, c’était la sculpture que lui avait donné le Sage. L’animalier semblait avoir oublié la présence de la jeune femme, momentanément du moins. Il semblait communiquer avec l’animal, de cette manière étrange et fascinante, comme si par un simple regard ils se disaient tout. Le petit griffon continuait de gober les morceaux de viande avec appétit, ne cessant cependant pas de regarder la Lucinienne, méfiant. Il semblait terrifié à l’idée qu’elle s’approche de lui.
    Finalement, Loreley se tourna vers Flore et s’excusa. Non, il n’y avait pas d’autre griffon. Bien entendu, maintenant, dit comme ça, ça paraissait plutôt évident. Elle s’était présentée à la Ferme avec un espoir de fou en réalité. C’était stupide de songer qu’elle aurait pu trouver un griffon adulte, lier un pacte avec lui et pouvoir repartir avec lui ? Oui, maintenant, après coup, ça paraissait vraiment crétin comme idée. Abattue sur le coup, la demoiselle ne se laissa pour autant pas démonter. Certes, elle aurait pu essayer de trouver un autre compagnon, une autre monture par exemple. Il y avait sans doute des chevaux qu’elle aurait pu regarder. Mais ça ne l’intéressait pas. Ce n’était pas le genre de défi qu’elle souhaitait relever. Elle voulait quelque chose de plus fort, de plus dur. Et puis, elle ne pouvait se défaire de sa fascination pour le griffon.

    Elle reporta son attention sur Loreley qui lui demandait de regarder. Avec beaucoup de douceur, il approcha sa main du petit griffon. Celui-ci tressaillit au moment où la main du soigneur entra en contact avec les plumes. Alors, apparut aux yeux de la jeune femme, une blessure sans aucun doute profonde et qui ne paraissait pas si ancienne que ça, bien qu’elle ait commencé à cicatriser. Elle lut dans le regard de Loreley une colère sourde et muette, à laquelle probablement Flore ne voudrait jamais avoir à faire. Le maître des animaux poursuivit son explication. Oui, elle avait vu juste, la blessure était récente. Rien qu’à la vue de la plaie, Flore ne pouvait retenir ce goût amer dans la bouche. Pourtant, elle avait vu des choses horribles sur des hommes. Elle-même avait déjà subie des blessures terribles et pas belles à voir. Mais là, c’était différent. Il s’agissait d’un petit animal, qui semblait sans défense. C’était atroce et abominable de penser que certaines personnes agissaient de cette manière. A moins que ces hommes aient des circonstances atténuantes : c’était une solution qui restait à ce stade envisageable.
    Loreley poursuivit. Non, il n’y avait pas de circonstances atténuantes. C’était lâche et terrible. Tuer une créature était parfois nécessaire, lorsque celle-ci s’attaquait aux hommes. Mais il est une chose qu’il ne faut pas faire, c’est s’attaquer aux bêtes qui ne veulent rien avoir avec les hommes. Elle était dégoûtée par ce genre de comportement. Si dégoûtée qu’elle détourna la tête. Mieux valait ne pas y penser après tout. Dans les paroles de l’animalier, la demoiselle sentait toujours cette colère qui montait progressivement, au fur et à mesure de l’histoire racontée.

    - Sauver la mère de ce petit sera peut-être votre seule chance de croiser un griffon adulte avant des années ! Mais je ne vous cache pas que c'est dangereux et qu'il est possible qu'elle vous rejette alors même que vous l'aurez aidée... C'est à vous de décider Flore !...

    Flore tourna subitement la tête vers Loreley. Il venait de lui tendre une perche. Finalement, la situation tournait. L’idée était intéressante. Si elle sauvait la mère de ce petit, peut-être aurait-elle une chance de rencontrer un griffon. Un adulte. Pour de vrai. Après, il y avait bien sûr la possibilité qu’elle la rejette. Sans compter le fait peut-être qu’elle pouvait aussi essayer de la tuer, malgré les tentatives de Flore pour lui sauver la vie… Rien n’était sûr.
    La seconde possibilité était que la mère refuse son aide. Oui, c’était envisageable et non négligeable. Et enfin, la troisième possibilité était que la mère accepte son aide et accepte de conclure un pacte avec la demoiselle. Mais là, c’était inespéré. Flore n’en demandait pas tant. Déjà le fait de pouvoir approcher de près le griffon et de l’aider… L’idée lui plaisait. Et puis, de toute manière, ça n’était pas bien de faire ce genre de choses contre un animal. Oui, c’était dangereux. Oui, elle risquait d’y perdre la vie. Mais la chance ne sourit-elle pas aux audacieux ? A Flore d’être audacieuse et de se créer une chance. La cité Lacustre ? Flore n’y était jamais allée. Sans doute ceux qui avaient capturés la mère prévoyaient-il de la revendre au marché noir. Une telle bête, cela devait probablement bien rapporter. Sans compter la rareté !
    Bref, il n’y avait plus à tergiverser. Remontant la capuche pour protéger ses longs cheveux de la couleur des blés, Flore se détourna du maître. Le griffon tremblait toujours en sa présence. Avisant par terre une plume qui avait sans doute été arraché au petit, elle se pencha et la ramassa soigneusement. Puis elle la mit dans sa poche avec délicatesse. Elle poussa la porte du bâtiment. Dehors, il pleuvait toujours.

    « Ne bougez pas, déclara-t-elle d’une voix calme. Je retrouverais le chemin seule. Désolée pour votre manteau si jamais je ne vous le ramène jamais. J’espère néanmoins qu’on se reverra d’ici peu. »

    Alors, elle s’engagea sous la pluie, refermant la porte derrière elle. Décidément, il pleuvait sur tout Lucina. Et ça n’était pas prêt de s’arrêter. Flore devinait que ce temps durerait sans doute pendant plusieurs jours encore. Elle s’enfonça dans la nuit tombante à travers la plaine, en direction de la cité.

    **

    Une brume fine recouvrait Lucina, accompagnée toujours de cette petite pluie. Les passerelles faites de rondins de la cité Lacustre étaient glissantes, très glissantes par ce temps humide. Ce temps était décidément pour servir la demoiselle. Ainsi, elle pouvait se promener avec son manteau sans que les gens ne s’interrogent sur son identité. Elle rasait les murs, cherchant sans cesse à obtenir des informations depuis quelques jours déjà.
    Mais, ça n’était pas chose aisée. D’abord, cette ville était pire qu’un labyrinthe. Les rues, les maisons, les portes : TOUT se ressemblait dans ce foutu endroit ! Finalement, Flore, après une journée de recherches vaines, décida qu’elle allait se trouver en premier lieu une chambre pour dormir, et ensuite un plan de la ville pour éviter de se perdre encore une fois. Lentement, dans une rue au hasard, Flore déambulait avec aisance, comme si elle n’avait absolument rien à se reprocher et de la manière la plus innocente qui soit. Finalement, elle se trouva une chambre. C’était une maison qui ressemblait parfaitement aux autres. Même couleur. Même charme traditionnel. Bref, rien de bien alarmant dans cette foutue cité. Le hall était simple et bien entretenu. Flore fit attention de ne pas mettre trop d’eau en arrivant, mais le manteau prêté par le maître des animaux protégeait très bien de ce temps. La dame qui tenait la boutique était déjà d’un âge avancé. Flore lui donnait comme ça la quarantaine environ. Quelque peu enveloppé, des lunettes et un visage bienveillant, elle sourit aussitôt à la jeune demoiselle qui ôtait sa capuche.

    « Bonjour, je souhaiterais une chambre s’il-vous-plait. »

    Elle avait un air las qui n’échappa pas à la maîtresse de maison.

    « Nos chambres sont très calmes la nuit, vous verrez. »

    Elle commença à remplir des papiers sans l’œil scrutateur de Flore. N’aimant visiblement pas les silences, elle brisa celui qui s’était installé entre elle depuis quelques secondes à peine.

    « Vous êtes au courant ?
    - Au courant de quoi ?
    - Et bien, il y a des rumeurs qui circulent.
    - Il y a toujours des rumeurs qui circulent. »

    Flore eut l’air légèrement exaspérée.

    « On raconte, poursuivit la femme en ignorant le regard courroucée de son interlocutrice, qu’un groupe de bandit est arrivé il y a quelques jours avec un griffon. Adulte ! Et surtout, vivant !
    - Où peut-on cacher un tel animal ?
    - Oh ! Il y a bien le quartier pauvre là-bas, au sud ! Toutes sortes de choses y trainent. Et des choses pas nettes ! Si vous vous mon avis, ce genre de personnes ne devraient pas être autorisées à entrer dans la cité… »

    Elle continua de bavarder, mais lorsqu’elle releva la tête des papiers qu’elle remplissait, la pièce était totalement vide. Aucune trace de la jeune femme blonde aux yeux argentés et purs comme l’acier.

    Flore avait quitté d’un pas pressé l’endroit où elle comptait dormir. Le sud était facile à trouver et une fois dans les quartiers pauvres, elle n’aurait aucun problème à repérer le griffon. Mais bon, pour l’instant, c’était presque trop facile. A la luminosité, elle jugea qu’il était le milieu de l’après-midi, peut-être un peu plus même ! Parfait ! Elle avait le temps avant que la nuit tombe de repérer les lieux et les personnes qui conservaient le griffon.
    Une dizaine de minutes plus tard, elle marchait dans des rues qui semblaient de plus en plus miteuses, voire même délabrées. Les maisons n’étaient plus aussi bien entretenues, certaines laissées à l’abandon. Il n’y avait presque personne à cette heure-ci et surtout, par ce temps de chien. Traînant dans les ruelles, au bord de l’eau, elle écoutait le moindre bruit.

    Soudain, dans une maison à droite, elle entendit du bruit. Vive, elle s’arrêta et écouta attentivement. Elle allait faire le tour pour voir. Cette bâtisse ne lui disait rien qui vaille. Soudain, devant la porte d’entrée, elle aperçut une personne. Elle savait que cette personne ne pouvait voir son visage puisqu’elle portait sa capuche. Elle passa comme si de rien n’était, sans lui accorder un regard et continua à marcher l’air de rien dans la ruelle. Puis, elle obliqua dans un cul de sac pour pouvoir réfléchir à la suite des évènements. Elle voulait visiter cette maison, persuadée qu’il y avait quelque chose à cacher. Vu d’ici, elle avait les proportions suffisantes pour cacher un griffon. Bref, il fallait voir. Restait à espérer qu’elle avait été discrète pour le moment… Son but étant d’entrer en douce.
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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptySam 12 Mar - 8:59

La Cité Lacustre était une belle ville, aux bâtiments de bois et aux passerelles harmonieuses, comme faite pour respecter la nature, soutenue par les piliers qui la maintenaient au-dessus des eaux calmes du Lac sans Fond.
Mais, sous la pluie de cette fin d'après-midi sombre, il en ressortait quelque chose d'inquiétant, voire de sinistre.
Les rues d'ordinaire animées semblaient plongées dans un calme étrange, les résidents et les visiteurs ayant préféré s'abriter de l'eau du ciel et passer un moment au calme auprès d'un bon feu et d'un plat chaud.
Flore devait donc se sentir bien seule dans cette ruelle à l'extrémité Sud de la cité, où les bâtisses environnantes semblaient avoir subi le poids du temps et de l'humidité ambiante sans que personne ait semblé s'en inquiéter.
La demeure qu'elle venait de contourner était grande, peut-être une ancienne boutique, toujours semblait-il qu'elle possédait une sorte de vaste cave.

Mais la jeune femme n'eut pas le temps de s'en assurer, les voix qu'elle avait captées un peu plus tôt lui semblèrent soudain plus proches et un rai de lumière attira son attention.
Il y avait une fente entre les planches autrefois bien cloutées et ajustées de la maison, la demoiselle au regard d'argent avait donc une chance de voir et d'entendre ce qui se tramait à l'intérieur de cette masure.
La lumière dansante qui paraissait par l'interstice était à la fois celle projetée par le feu de bois que les occupants avaient allumé pour se réchauffer de cette journée pluvieuse mais aussi de la lanterne qui éclairait la table où quatre compères jouaient aux cartes.
Apparemment, ils étaient tous humains, à la musculature plutôt saillante qui traduisait l'habitude de l'effort ou du combat.
Les armes posées auprès d'eux, hache, épée à deux mains, hallebarde et lance, faisaient d'ailleurs plutôt pencher la balance vers leur activité guerrière.
Les vêtements qu'ils portaient eux, de cuir et de tissu légèrement élimés par l'usure, montraient qu'ils ne roulaient pas toujours sur l'or.
Le plus jeune de la bande, un bandana rouge autour de la tête et un cure-dents au coin de la bouche, jeta un oeil dehors par la fenêtre avant de se gratter la tête tout en contemplant ses cartes.

- Saleté de pluie ! Il tombe des cordes depuis qu'on a débarqué dans la Plaine Verdoyante !...

L'homme à sa gauche ne s'inquiétait pas trop de ses cartes, il cassait la croûte en mordant avec appétit dans une cuisse de volaille qu'ils avaient dû faire rôtir sur le feu.
Il mâcha posément avant de faire passer sa bouchée avec une bonne rasade de bière et il s'essuya la bouche d'un revers de main, sa barbe noire rendue humide par ce geste.


- Au contraire, ça tombe à pic ! Avec toute cette flotte, tout le monde garde sagement son p'tit cul chez soi et nous on peut faire nos p'tites affaires sans être dérangés !...

Celui qui faisait face au jeune semblait le plus posé de la bande mais il avait une beauté qui avait quelque chose d'elfique bien qu'en dehors d'une longue chevelure claire et d'une taille élevée, il n'en ait aucun autre signe distinctif.
Il rangeait ses cartes calmement et il releva ses yeux bleus vers ses compères.


- Encore un peu de patience. A la nuit tombée, nous pourrons quitter cet endroit et livrer notre marchandise à notre commanditaire.

Un large sourire envahit le visage balafré de l'homme à sa gauche et son sourire s'agrandit encore en entendant un large cliquetis de chaînes dans les profondeurs de la masure.

- Bien dit Chef ! Une fois qu'on sera débarrassé de cette furie, à nous les pierres précieuses !...

Le bel homme hocha doucement la tête sans répondre et il étala ses cartes sur la table qui arrachèrent des cris de dépit et d'indignation à ses trois larrons.
Si Flore avait tout suivi de cette conversation, elle était riche de renseignements pour elle.
Apparemment, elle avait trouvé ceux qu'elle recherchait et le griffon capturé n'était pas loin, sans doute sous les pieds de ces quatre hommes, lourdement enchaîné dans la cave de cette masure.
Mais la situation était complexe, un homme qui montait la garde, ces quatre-là dans la pièce principale et rien ne disait que leur butin n'était pas sous bonne garde en dépit de ses entraves.
Et comment allait-elle rentrer ? L'unique porte était gardée, les brigands à l'intérieur avaient vue sur toutes les autres ouvertures et à moins de passer sous le socle de bois qui retenait la cité à même les eaux, il n'y avait guère d'autre chemin possible.
Comment allait-elle s'y prendre ?...
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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptyDim 13 Mar - 15:50

    Appuyée contre le mur de la ruelle suivant, Flore tâchait de calmer sa respiration pour pouvoir correctement réfléchir. Elle ne pouvait pas passer à côté de cet endroit louche sans y jeter un œil. Ça aurait été stupide. Oui, totalement stupide. Elle avait fait tout ce chemin pour trouver le griffon. Il n’était pas question d’abandonner maintenant. Il y avait un garde devant la porte d’entrée ce qui l’empêcher d’aller voir par les fenêtres ce qui se passait à l’intérieur. Et à moins de nager, il lui était impossible de contourner la bâtisse sans qu’il ne s’aperçoive de sa présence. Après, elle pouvait toujours passer par les toits. Mais c’était assez risqué. Si jamais il la voyait en train de faire ses acrobaties sur les tuiles… Sans compter que ça devait probablement être très glissant. Un mince soupir s’échappa des lèvres entrouvertes de la jeune femme. Bon, du coup, elle éliminait l’option de passer par le haut.
    Bon, elle n’avait pas vraiment de plan, là tout de suite maintenant. L’idée du jour étant de rentrer en douce dans la maison, fouiner, chercher au hasard et ensuite, si jamais elle ne trouvait rien, ressortir de la même manière, enfin, le plus discrètement possible. Si jamais elle trouvait le griffon… Ben… A ce moment, elle aviserait.

    Elle s’approcha du bord de l’eau, toujours cachée par le mur. Puis, s’allongeant contre les planches humides, elle regarda dessous les rondins qui formaient les passerelles. Sous les passerelles, se trouvaient diverses trappes, notamment sous les maisons. Visiblement, chaque maison en possédait une. Probablement pour les sorties d’urgence ou autre. Ah ! Voilà une chance de rentrer en toute discrétion. Bon, maintenant, trouver un moyen de se rapprocher de la trappe. Oui, elle en voyait une d’ici… Enfin, elle n’était pas sûre mais à priori, c’était bel et bien une trappe.
    Ensuite, le moyen de la rejoindre. Ben, il n’y avait pas trente-six milles solutions : c’était à la nage quoi ! Flore tenta de percer les mystères de ces eaux profondes dont on ne distinguait absolument pas le fond. Ça l’enchantait moyennement de nager là-dedans. On ne savait pas vraiment quels genres de trucs vivaient dans ces eaux. Bref, de toute manière, elle n’avait pas le choix. D’un simple geste, elle se débarrassa de son manteau qui glissa jusqu’à ses pieds. Elle vérifia qu’elle portait toujours la plume contre elle du petit griffon. C’était sans doute sa seule chance de se faire accepter par la mère, si tenter qu’elle en avait une ! Elle conservait cette preuve qui valait sans doute plus que la prunelle de ses yeux.
    Soupirant de son infortune, la jeune femme s’assit lentement au bord de l’eau et regarda l’endroit où elle allait devoir se glisser. Certes, elle aimait l’eau plus que tout… Mais franchement, ça ne faisait pas spécialement envie, là.

    A regret, elle se laissa glisser dans l’eau. Il y eut un bruit très léger, provoqué par sa chute. Ce fut tout. D’ailleurs, sans doute l’autre garde n’avait rien entendu à cause de la pluie qui tombait lourdement sur Lucina. L’eau était glaciale, mais Flore ne semblait même pas le remarquer. Aussitôt, elle plongea sous la surface, des fois que le garde l’ait repérée. Techniquement, elle n’avait aucun problème, pouvant respirer sous l’eau (ça lui était d’ailleurs vachement utile dans cette situation !). Avec aisance, elle nagea sous la passerelle et ressortit doucement la tête de l’eau. Puis, en quelques brasses délicates, elle s’aventura sous les maisons. Si sa mémoire était bonne…. C’était la maison juste à gauche ! Oui, ça devait être celle-là. Il y avait bel et bien une trappe, comme elle l’avait déduit.
    Cependant, quelque chose clochait. Elle aurait dû voir une cave qui s’enfonçait sous l’eau, étanche. Enfin, une pièce souterraine dans laquelle ils auraient enfermés le griffon… S’était-elle trompée de maison ? Non, son instinct lui soufflait d’aller voir plus en avant. Etait-ce de la magie ? Il était sûrement possible de créer une pièce artificiellement. L’un des bandits était peut-être magicien alors ? Flore se fustigea à rester calme. D’abord, elle n’était pas sûre d’être dans la bonne maison.

    * Il ne manquerait plus que je tombe sur une ménagère et ses huit enfants. *

    Arrivée sous la trappe, Flore leva les bras et attrapa la hanse en acier. Elle pria pour qu’elle ne soit pas verrouillée. Coup de chance ! Elle n’eut qu’à tourner la hanse et tirer pour que la trappe s’ouvre. Poussant un soupir de soulagement, elle s’accrocha aux bords et se hissa avec difficulté dans la maison. Elle n’avait jamais eu beaucoup de force dans les bras.
    Une fois enfin assise au bord de l’eau, la jeune femme regarda autour d’elle pour voir exactement où elle avait atterrit. La pièce dans laquelle elle se trouvait, ressemblait beaucoup à une cuisine. Du moins, une cuisine plus utilisée depuis belle lurette ! La table de travail était recouverte de poussière, et cela devait faire plusieurs années qu’elle n’avait pas été nettoyée, voire même utilisée. Les murs étaient humides, sales et froids, plus entretenus depuis longtemps. Autrefois, cela devait être une belle demeure, à en juger par les lambris et les chandelles. Petite mais coquette. A présent, sous les yeux de la jeune femme, ce n’était plus qu’une ruine.
    Dans la pièce d’à côté, coupée de celle-ci par une porte close, elle entendait les bruits d’une conversation. A pas de loup elle s’approcha, essayant d’éviter de faire grincer le parquet. C’était des voix d’hommes et au vu de l’état de la bâtisse, ils ne vivaient probablement pas là. Flore calma sa respiration et se colla contre le mur. Si l’un d’eux avait des sens magiques plus développés que la moyenne, il ressentirait probablement sa présence.

    Au-dessous de la bâtisse, Flore entendit un cliquetis de chaîne, bruit d’abord presque inaudible, qui devant de plus en plus assourdissant. Apparemment, c’était extrêmement bien insonorisé, puisqu’elle n’avait rien entendu depuis l’extérieur. Et si quelqu’un avait pu s’en rendre compte, depuis longtemps déjà un attroupement se serait formé. Les gens sont tous extrêmement curieux. Il fallait qu’elle trouve le moyen d’aller en bas, de trouver un passage qui menait à cette cave magique, indétectable depuis l’extérieur.
    Visiblement, la maison était composée de plusieurs étages. Elle était au rez-de-chaussée. La cuisine, dans laquelle elle se trouvait, communiquait avec la pièce principale. Mais, il y avait également un petit couloir qui menait à l’entrée… A moins de tenter de passer par là alors…

    * Espérons qu’ils ne m’aient pas déjà repérée… Auquel cas, ben ça risque de se corser. Je ne peux pas les affronter tous en même temps. Je ne suis pas assez forte. Mais pas question qu’ils enlèvent le griffon si c’est eux qui l’ont !*

    Elle se colla un peu plus au mur, pour écouter la conversation entre les quatre protagonistes à côté, remettant à plus tard l’élaboration d’un plan : elle ajusterait en fonction de ce qu’elle entendrait…
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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptyLun 14 Mar - 11:46

Une des plaisanteries fréquentes que les habitants de la Cité Lacustre faisaient à leurs visiteurs étaient de raconter qu’ils avaient tous l’eau courante.
Tous, sur les trois mondes, savaient à quel point il était parfois difficile de trouver de l’eau afin d’apaiser sa soif et encore davantage d’en profiter tous les jours, il fallait aller au puits, à la pompe, à la source et faire parfois des trajets éreintants et longs pour pouvoir ne serait-ce que se laver convenablement.
Mais rien de tout ça ici : dans chaque cuisine des maisons de bois, une trappe donnait directement sur l’eau limpide et calme du Lac sans Fond, les ménagères n’avaient donc plus qu’à se servir.
Ce petit confort expliquait sans doute pourquoi beaucoup de Luciniens avaient élu domicile dans cette cité de bois et d’eau labyrinthique.

En tous cas, cette trappe avait été providentielle à Flore car elle lui avait permis de s’introduire sans coup férir dans la demeure qui l’intéressait.
Mais son petit voyage sous l’eau lui avait permis d’entrevoir autre chose.
Il y avait sous la demeure, comme sous d’autres, ce qui ressemblait à une nasse d’osier extrêmement resserrée, comme une pièce cylindrique sous la masure.
Prodige des constructeurs de cette cité ou bien magie d’un sorcier maîtrisant à merveille la végétation, difficile de le dire mais peut-être était-ce une tradition de la ville de placer leur garde-manger sous la protection du lac.
Au moins, les poissons n’iraient pas chercher à leur voler de la nourriture, contrairement aux rongeurs qui parcouraient la Plaine Verdoyante voisine.

Pour l’instant, la Lucinienne avait autre chose à s’inquiéter que de l’architecture de la Cité Lacustre.
Elle avait réussi à pénétrer dans le repaire des chasseurs de griffon, elle savait où se situait la créature mais elle ignorait comment l’atteindre tout en échappant aux maîtres des lieux.
Dans l’immédiat, elle restait tapie dans ce qui avait été autrefois la cuisine de la demeure pour écouter et voir ce qui se tramait dans la pièce principale en restant à l’embrasure d’une porte.
Un fort cliquetis de chaînes et des glapissements en contrebas firent presque sursauter le cadet des malfrats et il poussa une exclamation d’exaspération en tentant de se concentrer à nouveau sur ses cartes.


- Quelle furie celle-là ! J’suis pas fâché qu’on s’en débarrasse tout à l’heure !...

Le barbu, lui, continuait à bâfrer mais, entre deux bouchées et une rasade de bière, il parvint à glisser, la bouche encore à moitié pleine.

- Au final, on aurait p’têt dû garder le petit ! Ca l’aurait fait s’tenir tranquille et on aurait p’tête gagné quelques joyaux supplémentaires !...

Le bellâtre qui semblait le chef de la petite bande sembla sur le point d’ajouter quelque chose mais il se ravisa soudain.
Le cœur de Flore dut faire un bond dans sa poitrine car il se tourna droit dans sa direction, son regard d’argent semblant fixer un point au-delà de la porte même.
L’avait-il vue ? Impossible de le savoir car il ne disait rien, il ne bougeait pas, il se contentait de fixer la porte, comme si ses yeux perçants tentaient de voir au travers.
Le balafré s’inquiéta du soudain silence qui était tombé sur la partie de cartes et il regarda successivement la porte, la table puis le bel homme avant d’hasarder :


- Chef ?...

Son supérieur ne sursauta pas ni se retourna brusquement vers lui, un vague sourire envahit son visage et il se leva doucement de sa chaise.

- Faites la prochaine partie sans moi, je reviens !...

L’homme à la chevelure blonde et au regard d’argent se dirigea dans un coin de la pièce que Flore ne pouvait pas voir de là où elle était.
S’absentait-il pour une quelconque raison ou bien l’avait-il repérée ?
Quoi qu’il en soit, dans le doute, elle devait faire vite désormais, ces hommes n’étaient pas stupides s’ils avaient pu prendre un griffon au piège.

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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptySam 19 Mar - 14:59

    La porte, presque complètement fermée laissait passer un rai de lumière qui venait inonder la cuisine sombre. Cette fente permettait également à Flore de suivre avec attention ce qui se passait dans la pièce d’à côté.
    A nouveau, il y eut un bruit sourd ponctué par les jurons d’un des bandits. Mais à ce stade précis, même si Flore avait de gros soupçons les concernant, elle ne pouvait pas exactement déterminer si la mère était réellement dans la caves de cette maison, ou si c’était un pur hasard, une banale coïncidence. Quoi qu’il en soit, il était peu probable que ces hommes soient là pour faire du commerce équitable. Elle retenait sa respiration, prenant garde à chacun de ses gestes. Si jamais ils la repéraient… Elle ne donnait dans ce cas pas cher de sa peau. Flore suivait leur conversation avec intérêt. Ils jouaient aux cartes, enfin à un jeu quelconque qu’elle n’avait pas spécialement identifié.
    Les deux hommes qui retenaient particulièrement son attention dans la pièce, étaient le plus jeune et le plus calme. Le plus jeune, car sa fougue caractéristique de la jeunesse pouvait représenter une menace potentielle en cas de problème. Les jeunes avaient toujours cette fâcheuse tendance de prendre des décisions irréfléchies et complètement absurdes. Si bien qu’il était probablement celui qu’elle craignait le plus.
    Le second homme contre qui elle n’aurait pour rien au monde souhaité affronter, était l’homme à la chevelure blonde, celui qui ressemblait curieusement à un elfe. Il était excessivement calme, imposant et chacun des membres du petit groupe semblait respecter infiniment cet homme. Probablement était-il le chef. De là où elle était, Flore ne distinguait pas tous les détails de leur apparence physique, n’ayant qu’un tout petit angle de vue offert par la fente de la porte.

    Elle capta alors la phrase suivante, celle qui l’interpella réellement.

    - Au final, on aurait p’têt dû garder le petit ! Ca l’aurait fait s’tenir tranquille et on aurait p’tête gagné quelques joyaux supplémentaires !...

    Interloquée quelques secondes, Flore mit du temps à réagir. Le petit… Est-ce que par le plus pur des hasards, elle ne s’était pas trompée de maison, mais était entrée exactement au bon endroit ? C’était miraculeux. Enfin, tout était relatif. Disons simplement qu’elle venait de bénéficier d’une chance inespérée.
    Ainsi, la mère griffon était bien ici, quelque part dans les sous-sols de la maison. Flore serra le poing jusqu’à ce que les jointures de ses doigts deviennent blanches. Mais ce ça n’était pas le moment de perdre le contrôle de soi-même. Les quatre types dans la pièce étaient sans doute très forts. Si elle le pouvait, Flore n’irait pas croiser le fer avec eux. Maintenant qu’elle était sûre de la présence de la mère griffon, elle allait pouvoir entrer en action.

    Concrètement, l’idée était de se faufiler à travers les couloirs, de chercher l’endroit où elle était retenue prisonnière et sortir le plus discrètement possible. Pour trouver la mère, elle n’aurait qu’à suivre les gémissements et le bruit incessant qui semblait provenir du sous-sol. Bref, il était temps de passer à l’action.
    Elle allait reculer à pas de loups, lorsque soudain, le visage du blond se tourna vers elle et ses yeux perçants s’arrêtèrent sur la porte. Flore sentit son cœur s’arrêter pendant un instant. Elle resta immobile, à la manière d’une statue et fit appel à son pouvoir d’invisibilité plus que limité pour se cacher. Elle savait qu’il n’était pas performant et jamais elle ne l’aurait employé pour rentrer dans la pièce par exemple. Mais là, dans la semi obscurité, derrière la porte, peut-être qu’il ne l’apercevrait pas. Le premier moment de stupeur passé, le cœur de la jeune demoiselle avait repris ses battements. De plus en plus vite. De plus en plus fort. Il tambourinait avec la vélocité de la jeunesse, mais mu également par un instant puissant : la peur. Elle n’aimait pas ce regard. Elle n’aimait pas ce visage. Elle n’aimait pas l’absence d’expression sur lui. Ainsi, elle ne bougea pas. Les secondes s’écoulèrent, semblant encore plus interminables que des minutes, voire même que des heures. Le temps semblait interminable.
    Mais non, lorsqu’il détourna son regard de la porte, il ne s’était écoulé peut-être que quinze secondes, au grand maximum. Un immense soulagement s’empara de la jeune femme qui put à nouveau respirer normalement. Mais ça n’était pas fini. L’homme se leva et se dirigea vers la porte. De là où elle était, Flore pouvait toujours le voir. Mais il disparut rapidement de son champ de vision. Et visiblement, il allait s’absenter pour un moment. L’avait-il repéré ? Quoiqu’il en soit, elle devait faire vite.

    Son pouvoir d’invisibilité ne la dissimulait pas bien. Elle était trop faible encore. Mais pour l’instant, elle avait deux avantages : premièrement, si elle rasait les murs, on devrait moins facilement la voir. Deuxièmement, la maison était plongée dans une semi pénombre qui allait aussi pouvoir la dissimuler. Bien sûr, il y avait les autres aspects techniques, comme son parfum, sa respiration et les bruits qu’elle pouvait émettre, comme le craquement sur le plancher.
    Elle ne devait pas traîner. Reculant progressivement, Flore s’éloigna de la porte et s’avança vers la seconde. Elle marchait plutôt rapidement, tout en essayant de se montrer la plus discrète possible. Au fond d’elle-même, elle avait très peur. Peur de plusieurs choses : la première, de ne jamais trouver l’entrée de la prison de la mère ; la seconde, d’être repérée ; la troisième, d’être rejetée par la mère et de ne jamais pouvoir sortir. Toutes ces possibilités multiples qui l’effrayaient particulièrement.

    * Droite ou gauche ? *

    Arrêtée devant le croisement, Flore ne savait pas par où aller. A gauche… c’était plus loin des hommes. Aussitôt elle tourna et continua de marcher dans le couloir à pas de loup. La maison n’était pas bien grande. Un étage seulement. Mais d’après les repérages qu’elle en avait fait à l’extérieur et aux abords de la cuisine, l’escalier se trouvait dans la pièce principale, endroit où les trois hommes restant semblaient se détendre.
    Le couloir était en bois simple, sans aucun ornement en particulier. Le plancher était abimé par endroit, par d’autre carrément cassé.
    Flore continuait de marcher contre le mur de gauche. Tout au fond de ce couloir, il y avait une porte. Faite dans le même bois que le reste du couloir, elle paraissait toutefois incongrue dans un endroit pareil. D’abord, elle était ornée de dessins, étranges motifs géométriques qui ne paraissaient pas avoir leur place ici. Ensuite, elle était plus grande que la normale. En fait, elle occupait tout le couloir. Voilà quelque chose de suspect ! Qui n’avait pas échappé à notre chère Flore.
    Elle s’approcha de la porte et appuya sa main contre la poignée. Rien à faire, c’était verrouillé. Il devait y avoir une clé quelque part. Oui, mais où ? Et puis, le temps pressait ! Sans compter le chef de la bande qui se baladait sans doute dans la maison. Et Flore savait parfaitement que son pouvoir d’invisibilité ne pourrait pas la protéger de lui… Mais alors pas du tout…
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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptyJeu 24 Mar - 16:13

L’ancienne maison bourgeoise aujourd’hui délabrée semblait un savant piège de bois autour de Flore.
Dans son dos, la salle où jouaient la fine équipe désormais amputée de leur chef qui errait dans la demeure, la cuisine par laquelle elle s’était introduite par la trappe qui donnait sur le lac.
Devant elle, le vaste couloir qui donnait sur tout un tas de petites pièces, des chambres, une pièce dédiée autrefois à la toilette, un cagibi poussiéreux où les balais et autres brosses entassés n’avaient pas servi depuis des lustres.
La pluie tombait encore sur les carreaux encore relativement intacts et rebondissait sur les planches usées, une mélodie permanente qui couvrait au moins le bruit de pas de la jeune femme infiltrée.
Ce qui avait retenu son attention, c’était une large porte ouvragée à l’extrémité de ce couloir mais, alors qu’elle tournait la poignée, elle eut la mauvaise surprise de constater qu’elle était verrouillée.
Pourtant, c’était peut-être son seul accès au sous-sol, son don d’invisibilité n’était pas assez développé pour qu’elle puisse passer par l’escalier dont elle apercevait le palier dans la salle principale, au nez et à la barbe des brigands.
Mais s’il y avait une chose que Flore avait de plus par rapport à cette petite bande, c’était une ouïe fine et elle perçut à temps que quelqu’un remontait les escaliers d’un pas lourd.
Les pas s’approchaient vite, elle n’avait que peu de temps pour se cacher du nouveau venu.
Heureusement, toutes les autres portes n’étaient pas verrouillées elles et la Lucinienne put se réfugier à temps dans une des pièces attenantes.
Les pas achevèrent de rejoindre le haut des marches cachées derrière cette porte et une clef tourna à l’intérieur du panneau de bois.
Alors une tête à la longue chevelure auburn apparut et le regard vert scrutateur d’un nouveau brigand, la trentaine passée dans de vieilles frusques qui avaient dû être autrefois un uniforme de garde harmonien, examina les alentours.

- C’est quoi ce foutoir, grogna-t-il en jetant un regard circulaire aux alentours, la main sur son sabre à son ceinturon.

C’était une mauvaise nouvelle pour Flore, il n’y avait pas quatre mais cinq brigands dans la maison.
Et comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, le chef de la petite bande réapparut dans le couloir, face à l’échevelé et le toisa de son regard clair.


- Qu’est-ce qui se passe Marg ?...

Le dénommé Marg avança en direction de ce qui semblait un demi-elfe maintenant que la Lucinienne pouvait le voir de près, non sans retirer la clef de l’intérieur de la porte.
Il jeta un regard autour de lui puis il baissa la tête sous le regard de son supérieur.


- Désolé Chef… Mais j’aurais juré que quelqu’un essayait d’entrer dans la cave !...


A son tour, le bellâtre observa toutes les portes entrouvertes de son regard clair, comme s’il était certain que quelqu’un se cachait là.
Pourtant, il rejoignit son compère et lui donna une tape dans le dos pour l’entraîner en direction de la salle.


- Qu’importe !... Allons, viens manger un morceau, tu dois être affamé par ton tour de garde !...

Le duo de brigands passa dans le couloir et disparut derrière la porte de la salle qui se referma à leur passage, tant et si bien que Flore ne pouvait plus entendre qu’un vague brouhaha.
Mais c’était peut-être sa seule chance : à en croire les vagissements, les coups de serres qui labouraient le sol et le cliquetis de chaînes, la captive qu’elle cherchait était sans doute dans ces profondeurs.
Il ne lui restait qu’à descendre ces escaliers et à aviser sur place… en espérant que les brigands resteraient bien sagement où ils étaient et ne viendraient pas la déranger dans sa tentative de sauvetage.
En tous cas, les escaliers lui étaient ouverts, elle pouvait désormais descendre en direction du sous-sol sans être dérangée par les bandits qui semblaient festoyer à l'étage.
Et dès qu'elle put mettre le pied à terre, l'objet de tous ses rêves, de tous ses désirs était sous ses yeux.
Un splendide griffon, à la tête et à l'avant du corps d'un fier aigle, à l'arrière d'un puissant félin, aux ailes fortes et gracieuses.
La créature était lourdement enchaînée, au cou, aux pattes, on avait lié son puissant bec avec une lanière de cuir mais, en dépit de ses entraves, la noble bête continuait à se débattre, labourant le sol de la cave de ses puissantes serres, comme si elle voulait déchiqueter tout ce qui passerait à portée d'elle.
Et son regard intelligent transperçait la nouvelle venue jusqu'à l'âme, elle la taillerait en pièces elle aussi si elle faisait mine d'approcher !...

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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptyDim 3 Avr - 20:06

    Dans le couloir lugubre, Flore se retrouvait devant la porte fermée à clé. Elle eut le sentiment d’être un peu idiote. Ben oui, dans une telle position, ça paraissait plutôt incongru. Mais il n’était pas question que la demoiselle se laisse décourager pour si peu. La clé devait bien être quelque part. S’évertuant à essayer de trouver un moyen de crocheter la serrure, Flore était obnubilée par ce qu’elle faisait.
    Ce fut une chance que la personne qui vint avait le pas lourd et n’était pas discret. Entraînée depuis son plus jeune âge en qualité d’espion et d’éclaireur, Flore ne perdait jamais son sang-froid dans ce genre de situation. Elle était rapide et agile, un peu comme un félin. Se faufilant à pas de loup, elle rasa les murs, prenant toujours soin à ce que son pouvoir d’invisibilité soit en place et se glissa dans une porte, vérifiant soigneusement d’abord qu’il n’y avait personne. Elle ne referma pas complètement cette dernière, laissant une fente afin de pouvoir suivre les évènements. La pièce dans laquelle elle s’était réfugiée ressemblait vaguement à une chambre. Les meubles étaient recouverts de draps blancs qui avaient pris la poussière au fil du temps. L’unique fenêtre avait été recouverte de planches en bois, clouées probablement depuis l’extérieur. Dans la pénombre, Flore distinguait pourtant parfaitement le visage du bandit.
    Il n’était pas comme les autres. Plus bourrus, plus méfiant. Un ancien garde. Voilà qui donnerait du fil à retordre à notre belle aventurière. Même si elle conservait un visage impassible, invisible d’ailleurs sous sa protection, son cœur battait la chamade et elle se demandait même par quel miracle tout le quartier n’entendait pas cet atroce martèlement. Le bandit s’était arrêté devant la porte et sa main s’était portée sur son sabre. Instinctivement, Flore leva son bras droit jusqu’à son épée. Elle faisait preuve d’une détermination froide et cruelle. Le tuer. Maintenant. Avant qu’il ne découvre sa présence et donne l’alerte. Le tuer d’un coup dans le dos, de manière lâche et silencieuse. Perverse et féline, telle était sa manière de faire lorsqu’elle était infiltrée quelque part. Elle allait s’élancer dans une action irréfléchie lorsque soudain, le chef de la petite bande apparut, rejoignant son compère d’un pas tranquille. Trop tranquille. Il ressemblait à un serpent prêt à mordre. Quoi qu’il en soit, son plan tombait à l’eau. Flore n’eut d’autre choix que de rester planquée dans la chambre, attendant tant bien que mal.
    Elle n’en était pas à sa première mission de ce genre. Et pourtant, elle se sentait un peu effrayée par tout ça. Pourquoi donc cette peur qu’elle ne ressentait normalement jamais ? Son double lui-même lui envoyait le sentiment de craindre la suite des évènements. Elle pouvait ressentir ses élans de peur, mêlé aux habituelles envies de tuer.

    Ils échangèrent quelques mots. Malgré les gestes rassurant du chef, la jeune femme à la longue chevelure dorée pouvait presque sentir ses interrogations muettes à l’encontre d’une éventuelle présence ici. Oui, plus aucun doute, il savait qu’elle était là. Ou du moins, s’il n’avait pas de preuves concrètes, il s’en doutait fortement. Les deux hommes s’éloignèrent progressivement vers la pièce principale dans laquelle ne tarda pas à résonner les rires de la beuverie de ces messieurs les gentilshommes.
    Finalement, elle entrouvrit la porte et se glissa à l’extérieur, respirant plus librement. C’était moins une, encore une fois. C’était toujours grisant cet aspect de la mission. Ce jeu de cache-cache excitant et formidable qui provoquait une poussée d’adrénaline. Quoi de mieux pour se mettre dans l’ambiance ?

    Mais passons outre les détails. Dorénavant, Flore avait la porte ouverte et l’accès lui était permis. Cet abruti de Marg avait oublié la clé dans la serrure. Une chance que cet homme soit idiot. Ça évitait à l’aventurière de crocheter la serrure, ce qui lui prendrait probablement du temps. D’un geste sec, elle tourna la clé dans la serrure et contempla l’escalier lugubre qui semblait mener dans les profondeurs abyssales. Pour que le bruit sonore n’alerte pas les bandits, elle referma rapidement la porte derrière elle. Hum. Il se dégageait une odeur de moisissure et l’humidité suintait littéralement des murs. Pas très engageant. Dans la cave, elle entendait les bruits.
    Les battements de son cœur s’accélérèrent à nouveau. Enfin. Oui, enfin elle allait en voir un, de près. Lentement, elle descendit la première marche. Le reste du monde sembla ne plus exister. Il n’y avait rien d’autre qui comptait en cet instant, hormis cette chance inespérée d’apercevoir un griffon de près. Lentement, elle descendait marche après marche, avec une lenteur désespérante. Arrivée sur le seuil de la cave, il se dressa enfin devant ses yeux. Le puissant animal contempla la nouvelle arrivante d’un regard glacé et s’arrêta de se débattre. Jamais Flore n’avait subie pareil examen ! Elle eut l’impression que son cœur était à découvert devant ce regard noble, ce port gracieux. Sa Moitié, en elle, se rebella contre cet examen. Mais la jeune femme ignora ses protestations. Pas aujourd’hui ; pas maintenant. Cet instant était trop mémorable pour qu’elle puisse laisser cette abomination le gâcher.
    Le Griffon était attaché par de lourdes chaînes en fer, retenant son cou, ses pattes et celles-ci, attachées aux murs eux-mêmes. Et malgré ça, malgré toutes ces entraves, rien aux yeux de la jeune femme n’arrivait à la cheville de cette noble créature. Alors, elle lui rendit son regard, avec cette même noblesse qu’elle voulait lui transmettre. Elle voulait lui montrer qu’elle n’était pas comme ces saoulards qui traînaient dans la pièce en haut. Qu’elle valait mieux qu’eux tous réunis et que même si ses actions n’étaient pas toujours justifiées par le bien, Flore possédait elle aussi une noblesse et la force de se mesurer à cet animal aux reflets mordorés.
    L’animal labourait avec acharnement le sol sous ses griffes acérées. Un simple coup transperçait sans aucun doute le corps de la jeune femme. Mieux valait pour le moment ne pas s’approcher plus près et attendre qu’elle trouve une solution. Le message qu’il lui avait transmis était clair : un seul faux pas et elle quitterait pour toujours ce monde. Parfait. A elle maintenant de prouver à l’animal qu’elle pouvait faire l’affaire et qu’elle allait l’aider à sortir. Seule l’entraide était possible dorénavant. Elle ne pouvait pas encore approcher.

    Lentement, avec des gestes calmes et sûrs pour ne pas effrayer la créature, Flore approcha sa main droite jusqu’à sa veste et ressortit la plume du petit griffon qu’elle avait ramassé avant de quitter la ferme et le Maître des animaux. Ses doigts se refermèrent sur la belle plume qu’elle tira lentement. Cela pouvait paraître insensé de parler à un Griffon. Ça n’était pas un animal de compagnie comme un chien ou un chat. Ce genre d’animaux domestiques faciles à amadouer. Mais il n’était pas insensé d’essayer. Alors Flore parla d’une voix douce et calme, remplie de tonalités apaisantes
    .

    « Je viens ici de la part de quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui t’attend. »

    Elle tendit sa main droite avec beaucoup de calme, tout en faisant attention de rester hors de portée de la mère enragée.

    « Il n’est pas mort, fort heureusement. Il a été sauvé juste à temps. Je viens ici de sa part. Je peux t’aider à sortir de là, mais je vais avoir besoin de ton aide aussi. »

    Oui, elle paraissait excessivement folle en cet instant, certes. Mais Flore avait toujours eu l’intime conviction que les animaux étaient dotés d’un sixième sens qui leur permettait de comprendre les paroles. Du moins, s’ils ne les comprenaient pas à proprement parlé, ils entendaient les différentes tonalités de la voix et savait reconnaître le dangereux et le bienveillant.
    Flore ne demandait rien de plus. Ce qui se passerait ensuite, elle s’en moquait. Elle voulait juste pouvoir avoir l’occasion de toucher le plumage raffiné de la créature, vérifier qu’elle n’était pas blessée et l’aider à sortir de là. Ensuite, elle la ramènerait à la ferme et la laisserait retrouver son petit.
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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptyLun 4 Avr - 16:18

Le regard du griffon n'avait pas lâché un seul instant la nouvelle venue, sans ciller.
Manifestement, la femelle se méfiait désormais tant des humains qu'elle se tenait sur ses gardes vis-à-vis d'une nouvelle traîtrise.
Mais elle se tendit encore et foudroya la Lucinienne de ses yeux perçants quand celle-ci lui présenta la plume qu'elle dissimulait sur elle.
Bien sûr, la mère reconnut instinctivement l'odeur de son petit mais même si elle saisissait le sens des paroles de l'humaine, qu'est-ce qui lui prouvait qu'elle n'avait pas pris cette plume sur le cadavre de sa progéniture ?

Oui, elle voulait peut-être la tromper pour mieux l'amadouer !...
Mais elle ne pouvait pas laisser passer un moyen de se sortir de cette souricière : si cette femme voulait l'utiliser, elle allait l'utiliser aussi.
La femelle griffon claqua péniblement son bec, maintenu clos de force par la lanière de cuir, et elle se débattit contre ces chaînes qui lui entravaient les ailes et lui blessaient les pattes en espérant se faire comprendre de cette bipède.
Si elle était sincère en prétendant vouloir l'aider, elle devait commencer par la défaire de ses entraves, une fois libre, elle ferait regretter à cette bande pathétique d'avoir voulu la capturer !...

Apparemment, l'humaine dont elle ignorait le nom avait compris qu'elle se tiendrait tranquille si elle décidait de la délivrer et elle s'approchait d'elle.
Néanmoins, la femelle griffon foudroya d'un regard noir la jeune femme quand elle posa la main sur ses plumes, elle n'était pas là pour la contempler mais pour la sortir d'ici.
Mais l'inconnue avait à peine commencé son oeuvre qu'une porte s'ouvrit à la volée.
Sans se faire entendre, le demi-elfe et toute sa bande avait descendu l'escalier de la salle jusque dans les profondeurs de la demeure pour mieux la surprendre.
Un sourire amusé se dessina sur le beau visage du chef des brigands en toisant Flore de bas en haut.


- Tiens, tiens... Voici donc la petite souris qui prenait un malin plaisir à m'échapper jusque là !...

Bien sûr, comme Flore s'en était douté, il avait ressenti sa présence car il avait l'oreille particulièrement fine mais sans pouvoir la localiser à cause de la pluie qui battait les murs de la masure, jusqu'à ce qu'il entende la porte de l'escalier grincer sous ses pas.
Déjà, ses hommes l'encadraient, des sourires sadiques ou bien des mines pathibulaires sur le visage, Marg fut le premier à ouvrir la bouche.


- Qu'est-ce qu'on en fait, Chef ?...

Le plus jeune de la bande déshabillait littéralement Flore du regard, tout en tâtant le tranchant de son arme.
Il avait des idées très claires mais peu reluisantes derrière la tête.


- On pourrait l'examiner de plus près, ainsi on saurait mieux quel accueil lui réserver !...

Les autres échangèrent un sourire amusé et le colosse de la bande, portant sa lourde hallebarde sans aucune peine, s'adressa à la Lucinienne en approchant d'elle.

- Désolé ma p'tite mais tu as mis ton joli nez où tu n'devais pas ! Si tu es gentille, on n'te fera pas trop d'mal !...

Flore était encerclée, prisonnière de cette cage de bois et d'eau, la femelle griffon toujours solidement entravée auprès d'elle, comment allait-elle se sortir de ce mauvais pas ?...
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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptyJeu 14 Avr - 17:34

    Finalement, la femelle griffon retrouva un certain calme. Elle parut réfléchir et peser le pour et le contre, chose assez extraordinaire pour une créature. Elle était réfléchie, avisée et certainement rusée. Flore était émerveillée par tant d’intelligence. Mais elle ne devait pas lui montrer son attitude béate. Rester sérieuse, froide, professionnelle en somme. Ses yeux argentés croisèrent le regard doré de la femelle. Comprenant qu’elle venait de lui accorder une chance, Flore s’avança doucement et posa ses mains sur le doux plumage mordoré, ne pouvant s’empêcher de sentir la douce texture. Alors, saisissant son épée qu’elle tira, elle l’abattit de toutes ses forces sur a chaîne. Rien à faire. C’était plutôt solide. Pour fragiliser ce précieux équilibre du métal, elle entreprit de geler la chaîne. C’était un test, il n’était pas sûr que cela marche. Lorsqu’elle pensa que les chaînes étaient plus fragiles, elle abattit à nouveau son épée de toutes ses forces. La glace craquela et se brisa sous l’impact, la chaîne volant en éclat.
    Mais, on interrompit son petit manège trop rapidement à son goût. La porte s’ouvrit à la volée, laissant apparaître le chef de la bande. Elle s’était fait piéger comme une débutante. La petite bande était présente au grand complet. Quel rassemblement ! Ils avaient mis les petits plats dans les grands !


    - Désolé ma p'tite mais tu as mis ton joli nez où tu n'devais pas ! Si tu es gentille, on n'te fera pas trop d'mal !...

    Son regard argenté n’exprimait absolument rien. Ni de la peur, ni de la tristesse et encore moins du dégoût. Elle les regarda bien en face, chacun à leur tour, prenant le temps d’examiner chaque parcelle de leur visage afin de se rappeler à quoi ils ressemblaient quand elle les prendrait elle-même au piège. La femelle griffon semblait à nouveau agité. Rassurante, Flore posa une main contre son épaule. Elle lui avait promis de la ramener à son petit, elle le ferait. Mais d’abord, elle allait devoir se débarrasser de la vermine. Le chef avait bel et bien ce beau visage particulièrement attirant, si on retirait son air cynique et sûr de lui. Le dénommé Marg était sans doute le plus calme des hommes qui contemplaient son corps menu à la manière de loup devant une carcasse en plein hiver. Le plus jeune surtout, semblait celui qui ne pouvait pas se contenir. Il tremblait légèrement et se rapprochait, n’attendant pas visiblement les ordres de son chef.
    Alors, Flore éclata d’un rire léger et presque cynique. Sa Moitié en elle trouvait ce nouveau jeu follement amusant et divertissant. Tant mieux, elle allait pouvoir s’amuser un peu et offrir un aperçu de ses talents d’actrice. Son rire cristallin s’évanouit dans le silence de la pièce. Les hommes la prenaient sans doute pour une folle, qu’importe ! Une colère sourde s’emparait d’elle au fur et à mesure qu’ils approchaient. Elle revoyait le petit griffon, blessée, torturé sous les yeux de la mère à présent attachée de cette façon ignoble, grotesque et lâche. Dernière preuve de leur lâcheté sans borne, c’était cette façon qu’ils avaient de l’encercler en espérant la prendre en étau, telle une biche traquée. Le plus jeune s’approchait déjà et n’était plus qu’à deux mètres d’elle. Rapide et agile, comme toujours, elle dégaina son épée et se plaça devant la mère de façon protectrice.
    Elle engagea donc le combat contre le plus jeune, sous les rires amusés des aînés.


    - Ahaaaa ! Vas-y gamin ! Si tu réussis, elle est à toi !

    Il semblait très jeune, peut-être même d’un an ou deux son cadet. Mais il fallait admettre qu’il se défendait plutôt bien. Il manquait certes un peu de force, mais il repoussait avec plus ou moins de facilité tous les coups les plus tordus qu’elle lui faisait. Flore avait toujours été une combattante des plus redoutables de par son agilité et sa rapidité. Elle virevoltait, tournoyait, dansait véritablement durant ses combats. Les petits coupes faiblards qui s’enchaînaient commençaient néanmoins à ennuyer la jeune demoiselle qui n’avait plus qu’une envie, finir au plus vite ce petit divertissement. Elle stoppa l’épée adverse par sa propre lame, et tandis qu’il reculait pour reprendre en puissance, elle lui assena un coup de pied qui eut pour effet de le déséquilibrer. Il allait perdre.
    Apparemment, ses coéquipiers avaient dû se faire la même réflexion que Flore car le dénommé Marg, celui qui ressemblait plus à une armoire à glace qu’à un homme, s’avança en brandissant sa propre épée. Si il y avait bien une personne à part le chef contre qui Flore aurait préféré éviter de se battre, c’était bien cet homme. Sa puissance paraissait effrayante et elle n’avait aucune envie de la tester de près… Elle recula donc pour reprendre sa position initiale, celle de défense. Marg se plaça devant le plus jeune qui se releva en crachant et grommela plusieurs injures peu flatteuses à l’encontre de la jeune dame.


    - Visiblement, on t’a sous-estimé ma jolie, s’exclama Marg.
    - Tuons-là, reprit le plus jeune visiblement agacé par sa défaite. Elle ne nous ait pas bonne à quelque chose.

    Flore n’avait pas envie de répondre. Elle était concentrée sur la tâche à venir. Lentement, elle fit appel à sa moitié, la laissant sortir de sa prison tout en la retenant. Elle allait avoir besoin de sa force combinée à la sienne pour gagner. Déjà les deux hommes s’avançaient. Le coup de pied porté au plus jeune n’avait pas été assez puissant bien sûr pour lui faire mal. La preuve, il avait déjà récupéré. Ce fut lui qui décida d’attaquer en premier, assenant des coups indirects, difficiles à parer. Puis il se recula légèrement. Et Flore n’eut pas le temps de profiter de cet instant de répit, car déjà Marg s’approchait d’elle et mettait toute sa force dans son unique coup. Flore leva son épée, y mit toute sa propre force, mais elle se sentit déséquilibrée et tomba lourdement sur le sol, sous les rires moqueurs de l’assistance. Marg se recula, décidant sans doute de prolonger ce combat amusant. Péniblement, la jeune femme se releva, comme si chaque infime mouvement lui coûtait un effort incommensurable. C’était vrai en un certain sens ; ses muscles étaient tout endoloris par la chute. Il paraissait évident à présent qu’elle ne tiendrait pas longtemps face à ce monstre et au jeune. Ils n’avaient qu’une chose à faire, la harceler de coups, tous plus rapprochés les uns que les autres, jusqu’à ce qu’elle devienne vulnérable et laisse entrevoir une ouverture. Flore s’étant relevée, le jeune s’attaqua immédiatement à elle, lui présentant le tranchant de sa lame. Mais il s’était tout de même passé quelque chose lorsque Flore était restée à terre et que les deux hommes avaient reculés. Oui, elle avait laissé le temps de libérer sa moitié. Cette dernière améliorait ses réflexes, la rendait plus agile et peut-être contribuait aussi à améliorer sa force. Finalement, Flore devenait une véritable bonne combattante que lorsqu’elle prenait le soin de libérer l’autre partie de Flore, celle qui vivait enfermée dans une prison spirituelle au fond de ce corps physique. Cette personne qui tout en étant issue de Flore elle-même était une autre entité. Plus sournoise, plus mesquine, plus réaliste aussi. Elle était exactement l’inverse de Flore, complétant alors celle qui n’était en réalité que moitié. Bien entendu, il était hors de question de la libérer totalement. Car il s’agirait d’un combat en elle-même qu’elle ne pourrait gérer.
    Mais revenons à l’instant présent et cessons ce léger retour en arrière de quelques secondes. Le plus jeune des bandits, donc, avait présenté à Flore le tranchant de sa lame. La jeune femme n’avait cependant pas épuisée toutes ses ressources. D’un sourire amusé, elle laissa se heurter sa propre lame contre l’autre. Ainsi repoussa-t-elle son adversaire. Il recula, surpris. Visiblement, il ne s’attendait pas à une telle répartie. Marg à son tour s’avança vers la jeune femme qui devenait de plus en plus féroce. Mais elle le repoussa lui aussi. Le combat s’éternisait. Alors, les deux assaillants multiplièrent leurs coups, jusqu’à ce que Flore n’eut plus le choix : elle devait simplement esquiver, contrer, esquiver contrer. Il lui était impossible d’attaquer.
    Comprenant que ce combat était dorénavant totalement fermé, Flore se recula et ramena ses bras vers elle. L’avantage qu’elle avait par rapport à ces deux idiots était la magie. Pas question de l’ignorer et de ne pas s’en servir.


    - PAS QUESTION !!!

    Il y eut un éclair orangé, pareil à la flamme et Flore se recula d’un bond, tombant en arrière juste devant le griffon. Elle avait senti contre sa peau la chaleur des flammes. C’était moins une. Lentement elle se redressa et chercha à voir d’où venait cette magie. Le chef de la bande, son visage ayant toujours des traits impassibles, dévisageait lentement la jeune femme. Ainsi, cette petite défense venait de lui. Impressionnant. Très impressionnant. Il avait pu prédire son attaque magique depuis son poste d’observation. Lui-même, d’ailleurs, semblait la maîtriser. Il ne faisait aucun doute que c’était un remarquable chef. Soucieux du bien-être de ses hommes, d’une puissance impressionnante et qui jugeait avec calme ses adversaires ou éventuels obstacles. Oui, Flore était particulièrement impressionnée. Or, comme chacun sait, il en fallait beaucoup pour émouvoir la jolie blonde aux yeux d’argent.

    - Belle contre attaque, apprécia-t-elle.
    - Ils t’ont visiblement sous-estimée. Elle préparait une attaque magique, ajouta-t-il à l’intention de ses hommes qui, ne comprenant pas le petit dialogue, se jetait des regards interloqués.
    - Chef, vous n’auriez pas dû intervenir, reprocha Marg.
    - Tu aurais été gelé sur place en quelques secondes, répondit-il. Moi-même j’ai failli me laisser prendre. Mais j’ai senti l’air se refroidir. Maîtrisant le feu, je sens ce genre de changement dans l’air. C’était sans doute une attaque puissante que tu préparais, poursuivit-il à l’intention de la jeune femme, car tu as été longue à la mettre en place. Plus longue que moi à faire cette attaque rapide et peu dangereuse. Tu es quelqu’un de puissant.

    Il se tut, laissant planer un léger silence afin qu’elle puisse digérer ses mots.

    - Rejoins-nous, proposa-t-il. Tu ferais l’affaire parmi nous. Nous te ferions gagner en puissance.

    Elle ne répondit pas tout de suite. Elle avait pour habitude lorsqu’elle parlait de devenir maîtresse de la situation. Cet instant de silence lui assurait un certain avantage. Il y avait deux choses à présent qu’il fallait mettre au point. La jeune disciple de l’Ordre s’avança d’un pas en direction du chef.

    - La première chose est que je suis déjà retenue quelque part. J’ai des obligations moi-même envers un groupe.

    Puis, elle revint vers le griffon.

    - La seconde chose est que jamais je ne rejoindrais quelqu’un qui se permet de torturer une créature juste pour le plaisir. C’est malsain et abominable. Et maintenant vous allez payer pour ça. Le prix que j’exige, c’est votre mort.
    - Et tu crois pouvoir nous tuer si facilement ?

    Elle éluda sa question.

    - Sais-tu comment on me surnomme ? Non, bien entendu, ceux qui entendent ce surnom meurent la plupart du temps. On m’appelle la Reine des glaces.

    Quelques flocons de neige voletèrent jusqu’au chef et s’écrasèrent contre son visage. Ils fondirent au contact même, de part la chaleur qu’il dégageait de son corps manipulant les flammes. Il haussa les sourcils. Alors, souriant, elle forma au-dessus de sa tête des piques de glace. Aussitôt, le chef se prépara à placer une barrière de flammes, se doutant bien que les pics se dirigeraient vers lui et ses hommes. Mais il se trompait. Les pics furent projetés contre le mur de la cave. Certains d’entre eux restèrent tout simplement plantés. D’autres s’enfoncèrent dans l’eau. Aussitôt, par les trous crées, l’eau s’écoula dans la cave. Visiblement, le chef comprit qu’elle était maître du lieu. Il cria à ses hommes :

    - SORTEZ ! IMMEDIATEMENT !

    Flore n’allait pas les laisser s’enfuir comme ça. Elle créa une barrière de glace, aussitôt détruite par le chef. Ce dernier fit face à la jeune femme. L’eau, toujours, s’écoulait et commençait progressivement à inonder la cave.

    Les deux combattants se firent face. Flore, la première attaqua. Elle créa magiquement une lance de glace qu’elle envoya alors. Mais grâce à un bouclier de flamme, le chef de la petite bande fit fondre la glace avant qu’elle ne l’atteigne. Il riposta soudainement, envoyant à son tour une lance enflammée. Mais Flore, aidée par sa moitié, veillait. Elle créa un rideau d’eau qui éteignit la flamme. L’eau ne s’écoulait pas assez vite au goût de Flore. Elle se rapprocha de la femelle griffon et la rassura doucement. Elle était toujours enchaînée.


    - Ne t’inquiète pas, je ne te laisserais pas te noyer.

    L’homme qui s’apparentait à un elfe éclata d’un rire sonore. Il envoya alors plusieurs boules de feu que Flore arrêta en contrant ses projectiles, par les siens, fait d’eau.

    - Tu ne peux rien faire, ajouta-t-elle. L’eau, calme et apaisante vient toujours à bout de la flamme.
    - Certes, mais changeons les quantités. Seras-tu capable de présenter autant de force et autant d’endurance que moi ?

    Son sourire s’agrandit et avec rapidité, il envoya un long jet de flamme en direction de la jeune femme. Serrant les dents et étouffant un cri, Flore, malgré sa rapidité eut du mal à répondre à cette attaque surprise. Elle-même fit jaillir l’eau, telle une fontaine. L’eau et le feu se rencontrèrent à nouveau dans une lutte acharnée. La jeune femme sentit la chaleur se rapprocher d’elle. Alors elle redoubla d’effort, employant toute son énergie à faire sortir cette eau précieuse et tandis que sa moitié souffrait avec elle, l’eau gagnait du terrain. Alors, elle le projeta en arrière dans cette force si puissante et si belle qui provenait de l’eau elle-même.
    A présent, ils avaient de l’eau jusqu’aux mollets. Alors, tandis qu’il se relevait, la jeune femme fit remonter l’eau dans la cave le long du corps du chef. Avant qu’il n’ait pu esquisser la moindre défense, elle gelait cette eau si précieuse. Immobilisé, seule sa tête dépassait de sa prison de glace. Ses yeux étaient agrandis par la stupeur. Elle avait gagné. Lentement, la demoiselle s’approcha, de cette démarche gracieuse et lente, celle du vainqueur, ayant d’abord rangée son épée dans son fourreau. Sa glace ne cèderait pas si facilement, il le savait. Elle savait également qu’il augmenterait sa température corporelle pour faire fondre la glace si elle lui en laissait le temps.


    - Tu as perdu, commenta-t-elle.
    - Pas encore.
    - Si. C’est fini.

    Elle s’éloigna alors vers le griffon et se concentra intensément, cherchant à sentir l’eau derrière le mur déjà fragilisé par l’assaut de ses pics. Contrôlant alors cette eau, elle entreprit de créer des vagues, faisant pression sur le mur. Lentement, mais sûrement, elles prirent du poids. Le temps pressait, elle savait déjà que la glace commençait à fondre derrière elle. Encore une vague. Juste une. La pression, de plus en plus forte, atteignit bientôt la force qu’il fallait. Le mur se fissura dans un grincement sonore. Le chef blêmit, mais Flore ne le vit pas, lui tournant le dos. Il devait accélérer la fonte. Il parvint à se délivrer au moment où la vague toucha le mur et que celui-ci céda. L’eau se déversa telle une vague géante dans la cave. Les mains tendues, Flore contrôlait toujours cette eau et créa une barrière protectrice autour d’elle et du griffon. Elle était fatiguée par cet effort. S’étant engouffrée dans la cave et détruisant tout sur son passage, l’eau se calma progressivement. Le sol en bois de la cave n’était plus que lambeau, sauf l’endroit que Flore avait protégé. Cette partie à laquelle était attaché le griffon. Et lorsque enfin l’eau s’apaisa, ayant manifesté sa colère, doucement, elle fit remonter à la surface le monceau de plancher. Elles respirèrent l’air frais, au milieu du lac, un peu éloignée du bord et des trottoirs flottants. Alors, manifestant enfin sa fatigue, Flore s’agenouilla et haleta. Il lui fallait du temps pour récupérer un peu. Elle n’était même pas sûre de pouvoir encore produire ne serait-ce qu’un pic de glace. Mais il fallait délivrer le griffon dorénavant. La demoiselle fatiguée se releva avec beaucoup de peine et détacha le nœud qui avait tenu fermé le bec de l’animal.

    - Doucement, c’est terminé. Pardonne-moi d’avoir été si longue.

    Mais la mère était particulièrement calme. Elle regardait longuement Flore. Cette dernière empoigna à nouveau son épée. D’un geste précis, elle gela la deuxième chaîne, avec beaucoup de mal. Ses mains tremblaient lorsqu’elle extirpa un filet d’eau de la mer bleue et ce fut pire lorsqu’elle gela la chaîne pour la fragiliser. Elle avait la sensation qu’elle allait s’écrouler sous la fatigue sans même parvenir à faire quoi que ce soit. Mais elle se donna du courage et réitéra avec la troisième chaîne. Puis avec la quatrième. Alors, prenant le peu de force qui lui restait, elle brisa la première, la seconde puis la troisième. Flore rangea son épée. Le griffon la regarda quelques secondes, une lueur d’interrogation dans les yeux. Alors, la jeune femme comprit que c’était maintenant ou jamais. D’un bon, elle sauta sur le dos de l’animal et se cala derrière les ailes.
    Aussitôt, la mère s’élança dans les airs. Flore accrochée au cou de la bête ferma quelques secondes les yeux. Elle était rapide. D’ailleurs, si Flore ne lui avait pas sauvé la vie, elle aurait juré qu’elle essayait de la désarçonner. Mais elle tenait bon, s’accrochant de toutes ses forces, enfin celles qui lui restait.

    Traversant la fine couche de nuages qui restait, la mère se stabilisa soudain et continua de voler plus paisiblement. Si elle avait accepté de garder la demoiselle, c’était parce qu’elle savait encore où se trouvait son petit.
    La jeune femme rouvrit lentement les yeux et contempla le spectacle qui s’offrait à elle. Le soleil couchant rougeoyait lentement, éclairant de ses rayons le plumage mordoré de la mère. Interloquée par ce spectacle d’une beauté rarement vue, Flore contempla doucement ce monde inconnu qui s’offrait à elle. La mère émit alors un léger cri, pour la rappeler à l’ordre.


    - Excuse-moi. C’est par là, indiqua-t-elle.

    ****


    La plaine verdoyante s’étendait sous elle. A présent, il faisait nuit noire. Mais apparemment, ça n’empêchait pas la mère de voir. La ferme des passionnés n’était plus très loin. Flore se pencha vers la tête du griffon tandis que le bâtiment apparaissait sous elle.

    - C’est ici.

    Alors, dans un bruissement d’ailes et de plumes, elle perdit de l’altitude et descendit en piqué proche du sol, frôlant les hautes herbes et les couchants sur son passage. Flore eut un rire léger tandis que la mère reprenait de l’altitude pour pouvoir se poser correctement. A quelques mètres seulement du pas de la porte, elle se posa dans un gracieux mouvement. Aussitôt, Flore descendit. Elle avait récupéré un peu d’énergie. La nuit était claire ce soir-là. Les étoiles brillaient de mille feux. Un temps magnifique par rapport à celui qu’il faisait quand elle était venu. C’était définitivement un endroit rêvé pour les animaux, un lieu magique et somptueux. Elle avança de quelques pas et appela.

    - Il y a quelqu’un ?

    Comme pour appuyer ce qu’elle disait, la mère émit un cri perçant qui résonna à travers la nuit.


Dernière édition par Flore Morinstal le Dim 17 Avr - 13:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptySam 16 Avr - 13:09

Loreley se hasarda hors de la grange où il se trouvait, le jeune griffon blotti contre sa poitrine, encore un lambeau de viande dans son bec qu’il avalait goulûment.
Il était certain d’avoir entendu appeler et son regard azur étincela dans les ténèbres nocturnes quand le Cormyr posa les yeux sur la blonde demoiselle, accompagné d’un splendide griffon.
Le soigneur adressa bien volontiers un sourire amusé à l’intention de sa visiteuse.


- Ravi de te revoir Flore. Je constate que ta quête a été couronnée de succès !...

Le bébé griffon, après avoir avalé sa bouchée, se rendit enfin compte de la présence maternelle et il jaillit littéralement des bras du jeune homme pour voleter jusqu’à sa mère.
Leurs retrouvailles étaient émouvantes, la petite créature se frottait aux plumes du cou de sa génitrice et ils échangeaient des piaillements où on pouvait deviner toute la tendresse qui les liait.
Puis passées ces effusions, la fière mère griffon posa son regard doré étincelant d’intelligence et de reconnaissance dans les pupilles azurées du soigneur.
Loreley haussa les épaules tandis qu’un léger sourire s’affichait sur ses lèvres.


- Nul besoin de me remercier. Je n’ai fait que mon devoir en tant que gardien de ces lieux !...

Il avait décidé de dédier sa vie à la protection de toutes les créatures, quelque soit leur origine et quelques soient leurs blessures, afin qu’elles trouvent leur bonheur, fut-ce dans ce havre de paix au cœur de la Plaine Verdoyante ou bien avec un compagnon qui leur ferait vivre mille aventures.
Une main sur une de ses hanches, il se mit à toiser Flore qui paraissait ravie d'assister à cette petite réunion de famille.


- Si quelqu’un mérite un remerciement, je pense que c’est cette charmante jeune fille qui était prête à tout pour voir un griffon de ses yeux, même au péril de sa vie !...

Son petit juché amoureusement sur son dos, la mère griffon planta ses pupilles dorées dans les yeux d’argent de la belle Lucinienne.
Son regard était profond et elle ne cillait absolument pas, comme si elle voulait sonder au plus profond de l’âme de celle qui était venue à son secours.
Puis, au bout d’un silence imposant, elle donna un coup de bec affectueux à la jeune femme, elle ne lui fit pas mal ni ne l’écorcha mais assez fort pour la faire reculer d’un pas ou deux.
Ce geste d’affection fit un peu rire Loreley, cette scène était pour le moins inattendu étant donné la nature fière de ces créatures qui dominaient les airs.


- Je crois qu’elle t’aime bien Flore !...

La femelle griffon se retourna vers son petit qui vint voleter à sa hauteur et il y eut une série de piaillements incompréhensibles pour la bretteuse tandis que le Cormyr suivait avec attention leurs échanges.
Puis, après de nouvelles caresses, le bébé griffon revint se blottir contre le soigneur qui s’empressa de relever la tête vers Flore qui pouvait s’inquièter que la créature à ses cotés rejette soudain cet enfant que le soigneur avait mis toutes ses forces à sauver.


- Il semble qu’elle tienne à t’accompagner en guise de remerciement Flore. Les griffons sont des créatures très fières, elle ne te quittera pas tant qu’elle ne jugera pas avoir remboursé sa dette auprès de toi !...

La belle jeune femme aux yeux d’argent devait être folle de joie, la créature qui peuplait ses rêves avait enfin décidé de faire route à ses cotés, n’hésitant pas à confier sa progéniture au gardien de la Ferme des Passionnés.
Loreley ne pouvait souhaiter qu’une chose désormais, que leur route soit paisible et leurs quêtes, quelles qu’elles soient, couronnées de succès.


[HRP : J'ai fait ma part Flore, tu as désormais auprès de toi le griffon que tu souhaitais tant. Tu es libre de poster suite à ce post ou bien avertis-moi par mp si tu veux en demander directement la clôture. Ravi d'avoir pu te rendre service ^^ ]
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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptyDim 17 Avr - 13:53

    Après la pluie de ces derniers jours, le ciel paraissait extrêmement paisible. D’un noir d’encre, il brillait de mille feux, éclairés par sa parure étoilée. Debout, dans la plaine verdoyante, Flore se tenait parfaitement droite, accompagnée du griffon dont elle avait sauvé la vie.
    Elle se sentait fatiguée après ces péripéties. Pour tout dire, elle était complètement vidée. Elle n’était même pas sûre de parvenir à produire ne serait-ce qu’un pic de glace. Oui, c’était certain elle manquait sacrément d’endurance. Elle avait à peine conscience de ce qu’il se passait et la suite des évènements lui importait peu. Pouvoir voler de cette manière, ça avait été une expérience plutôt fantastique. La jeune aventurière prendrait ensuite le temps de soigner les quelques égratignures récoltées pendant le sauvetage. Mais plus important, il était temps de réunir cette famille. Loreley mit du temps à apparaître enfin. Savait-il que c’était Flore qui arrivait ? Car il avait le petit griffon à ses côtés. Ou bien, c’était tout simplement le fruit du hasard. Dans tous les cas, il ne semblait pas si surpris de la revoir en vie. Simplement content de pouvoir réunir cette petite famille. Oui, sa quête avait été une réussite, mais non sans peine. Elle ne rêvait pour l’instant que d’une chose : un bon lit et un sommeil agréable dans une pittoresque auberge de Soleriès. Mais, malgré la fatigue, pour rien au monde elle n’aurait manqué ces retrouvailles.
    Lorsque la mère aperçut soudain son petit, ses yeux brillèrent et cette aura particulière des mères en compagnie de leur petit se dégagea dans l’atmosphère. Le petit accourut auprès de sa mère et se frotta longuement contre elle, trouvant enfin le réconfort tant attendu. Jamais Flore n’avait vu pareil chose. Elle songea à son père et au Sage qui lui avait conté cette histoire. Elle eut une petite pensée pour eux, comprenant enfin ce qu’ils avaient pu ressentir face à ce genre de créature.
    Dans l’obscurité de la nuit, Flore esquissa un sourire que personne ne vit, chacun étant trop occupé en cet instant. Ses yeux argentés brillèrent de cette lueur propre à la joie. Elle oublia la fatigue, le besoin de sommeil, ses égratignures et les bleus, seules traces de son combat plus tôt dans la journée.

    La jeune demoiselle n’eut pourtant plus le loisir de sourire béatement seule dans son coin. Loreley congratula Flore pour sa réussite et lui rendit tout le mérite. Quelque peu gênée, elle fixa obstinément le bout de ses chaussures, jouant avec la terre. Toute cette attention soudaine la rendait presque nerveuse.


    - Ce n’était pas grand-chose, protesta-t-elle faiblement.

    Lorsqu’elle releva la tête, elle aperçut la mère et croisa son regard doré. Elles se dévisagèrent mutuellement, pendant plusieurs minutes, sans même détourner le regard. Puis, dans un geste inattendu, elle s’approcha et la poussa affectueusement d’un coup de tête. Flore recula de quelques pas et sourit, avant de poser doucement sa main contre son cou et de caresser le doux plumage. Finalement, la mère émit une série de piaillements incompréhensible pour Flore, mais que le maître animalier suivait avec grand intérêt. Finalement, après les réponses du petit, la jeune femme vit ce dernier descendre du dos maternel et s’avancer vers Loreley pour revenir se blottir dans ses bras.
    Mais elle ne tarda pas à comprendre, puisque le maître des animaux se décida enfin à éclairer sa lanterne.


    - Il semble qu’elle tienne à t’accompagner en guise de remerciement Flore. Les griffons sont des créatures très fières, elle ne te quittera pas tant qu’elle ne jugera pas avoir remboursé sa dette auprès de toi !...

    Doucement, elle continua de caresser son cou, dans un geste très tendre.

    - Tu n’es pas obligée.

    Mais la mère ne bougea pas, plantée résolument aux côtés de la jeune femme. C’était cruel de séparer une mère de son petit. Oui, c’était décidément des créatures particulièrement fières. Par certains aspects, elles se ressemblaient. Ainsi donc, elle l’accompagnerait dans sa mission, sans se soucier de savoir si ses actes étaient justes ou non. Quelque part, c’était immensément rassurant.
    Enfin, elle ne devait jamais oublier que cette créature était libre et ne la suivait que par choix. Elle n’était pas réellement son maître, mais plutôt sa compagne de route. Finalement, Loreley lui avait appris certaines choses pendant cette quête. Elle tâcherait de s’en souvenir.

    Flore se tourna vers le maître des animaux.


    - Merci pour votre aide.

    Elle accompagna ses paroles d’un sourire léger. La mère émit un cri aigu dans la nuit, montrant son impatience. Flore comprenait qu’elle veuille quitter cet endroit rapidement. Probablement la perte de son petit la rendait quelque peu mélancolique et le seul réconfort qu’on lui apportait était le fait de le savoir entre de bonnes mains.
    La belle demoiselle sauta alors d’un bond sur le dos de son compagnon de route désormais. Lentement, elle se détourna du maître et prit alors son envol, déployant ses longues ailes.


    - Nous reviendrons le voir, Isis. Je te le promets.

    Elle eut un sourire en songeant au nom qu’elle venait de lui donner. Isis émit un piaillement approbateur. Elles s’élevèrent dans le ciel, prenant de la vitesse. Alors, elles firent demi- tour et survolèrent la Ferme des passionnés. Loreley n’était plus qu’un point à peine visible dans la noirceur de la nuit. Et ce fut sous ce ciel coiffé de sa parure argentée que leur nouvelle aventure se profila.
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MessageSujet: Re: La plus noble des créatures [Terminé]   La plus noble des créatures [Terminé] EmptyLun 18 Avr - 1:53

Flore Morinstal -> 14 xps
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Très beau Rp et voici des xps amplement mérité Wink !

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