Purge [pv: Blaenyc Khân] [Terminé]

Comment dire exactement ou se trouvait Vaiarii, voyons voir. Vous voyez le centre de la ville? La place vivante avec de la musique , des chants, des marchands et une ambiance de carnaval? Bien pas là. En réalité il se trouvait à quelques mètres sous terre dans une cellule humide juste en dessous de cette place. Il avait maintenant la preuve que la cachots de sa majesté s'étendaient jusqu'aux fondations de la ville et étaient presque introuvables. Seules quelques voleurs et gamins de rues connaissaient l'entrée cachée de l'endroit qui était bien sûr, top-secret.

Une goutte d'eau, dans le meilleur des cas, tomba du plafond s'écrasant sur le bout du nez de notre héros. Il était bien en piteux état, assis sur le sol, la tête entre ses mains et le dos courbé. Non, il n'avait pas été torturé, non, on ne l'avait pas frappé, il baissait la tête presque honteux de lui-même. Il n'avait pourtant rien fait de mal... Laissez moi vous expliquer.

Le jeune magicien n'avait pas calculé l'étendue de ses choix à cette époque la; il avait participé à l'attaque de la ville, oui l'attaque; au départ juste pour se divertir, il avait découvert les massacres que pouvaient causer la guerre. Pris dans la grande bataille, il n'avait eu d'autre choix que de se défendre et de tuer des gardes, des créatures de défense.... ainsi qu'un jeune.

Il ne se souvenait pas très bien de la situation; pris dans le combat et dans tous les cris, il s'était précipité en avant vers la forme devant lui; ce qui se passa, il n'arrivait jamais à se rappeler. Il fut poussé sur le côté par une main puissante et s'était étalé contre ce garçon de son age; malheureusement, l'étranger avait reçu un coup de lame non calculé de Vaiarii et se laissa tomber à terre devant lui. Le Néko avait tué un garçon, sans faire exprés; tuer un innocent avait été un choc et il s'était enfuit dans la foret repassant la scène dans sa tête plusieurs fois et cherchant à tout prix si il devait être coupable de cette vie injustement prise?

Nous sommes maintenant quelques ans plus tard, Vaiarii est devenu quelqu'un d'autre et est prêt à payer pour ce qu'il a fait. C'est donc complètement consentant qu'il s'était fait mener en prison sous le prétexte d'avoir tué une autre personne, chose plus ou moins vraie. Il se disait naivement, que le prix à payer était de croupir dans cette cellule pendant un bon moment. Il voyait toujours la tête du pauvre garçon, un regard assez hautain mais plein de bonté, il avait semblé accepter le sort ultime sans problème se laissant porter par la mort jusqu'à l'autre monde.

CLAC! Vaiarii claqua ses doigts faisant résonner le bruit dans les cellules à côté, il avait une autre idée, ce n'était pas ici qu'il allait purger sa peine, mais devant les parents, la famille. Il devait trouver la famille pour s'excuser, si la mort l'attendait il.......bon il ne l'accepterait pas mais c'est égoistement qu'il pensait que le dire à la famille lui ôterait le poids d'une mort de ses épaules. Il se leva plutôt content de son idée en posant les mains sur les barreaux.

Ah, dilemme; tout casser ou demander gentiment aux gardes de le laisser sortir? Se persuadant que la force ne lui servirait à rien il essaya le moyen diplomatique:

-Y'a quelqu'un?

Sa voix disparut dans le long couloir sans aucune réponse. Voilà, il avait essayé, décidément les phrases n'aidaient pas beaucoup dans les parages. Il retroussa ses manches avec une lueur d'agressivité dans les yeux.

-Y'a quelqu'un?! Je préviens, à trois je fais tout sauter! Un, deux...

L'astre solaire était à son zénith. La splendide ville d'Equillios était véritablement pleine de vie. Entre les marchandeurs qui annonçaient leurs prix à en briser l'économie ainsi que leurs cordes vocales, ou encore les êtres de chair différente qui allaient et venaient, le tout dans un brouhaha spectaculaire, on voyait un être humain, affalé sur le sol, dos au mur, appuyé contre un tonneau sur sa gauche dans la pénombre d'une des nombreuses et étroites ruelles qui dessinaient la métropole. Il s'agissait probablement d'un jeune homme, à en voir sa carrure mince et son peu de pilosité faciale qu'il avait fièrement acquise au cours de ces derniers mois. Les passants pouvaient penser qu'il s'agissait d'un pauvre homme qui avait raté sa vie et qui méritait son sort. Ils le regardaient tous avec mépris ou indifférence, après tout... Ainsi se déroulait le paisible quotidien d'Equillios la magnifique.

On entendit un hennissement. Précisément ce son-là qui sortit brusquement le jeune vaurien de ses rêves. Un frisson parcourut son corps. Il oscilla sur place, relevant brusquement la tête et apportant sa gourde par réflexe à sa bouche mais... Plus rien. Il fit la moue, sentant que sa bouche était pâteuse. Il jura silencieusement et prit appui sur le tonneau pour se relever. Au final, on pouvait voir un jeune homme décoiffé dont le visage était légèrement noirci par la saleté. Il leva la tête, déduisant qu'il s'agissait d'un moment crucial de la journée. Il émergea de la ruelle, apparaissant au grand jour. Personne ne faisait attention à lui, certains l'évitaient même de très loin pour éviter d'attraper on-ne-sait-quelle-maladie. Lui, avait l'habitude ; ainsi il commença de déambuler, bifurquer, prendre des détours, peut-être à la recherche d'un indice sur quel était son devoir pour s'extirper de cette difficile routine où il était chose peu aisée d'obtenir à manger dans les règles. Le vol n'était sans doute pas la solution.

Arrivé dans un croisement des plus communs, il aperçut les geôles. Il les regarda un instant, se demandant les raisons de cet intérêt soudain pour les cachots. Il haussa un sourcil, se questionnant sur ce qu'on pouvait bien y trouver sous terre. Ce dont il était sûr, c'était que la fraîcheur y régnait. Son attention fut détournée par du raffut peu commun. On entendit une caisse se briser après avoir heurté le sol, suivit d'appels à l'aide. Quelqu'un courrait à vive allure, une espèce de butin sous le coude. De ce que ce jeune homme pût en apercevoir, cet individu avait les cheveux longs et une barbe longue de plusieurs centimètres dans lesquels des résidus de nourriture s'étaient incrustés. De surcroit, il portait une tunique grisâtre, miteuse, et avait les jambes dégagées et sales. Nul doute, c'était quelqu'un dans une situation pire encore. Il regarda l'homme au butin continuer sa course, sans même se soucier de l'arrêter. Cet homme avait faim et voulait survivre, c'était son droit.

Vinrent ensuite deux individus qu'on ne pouvait identifier à cause de leur armure étincelante. C'étaient les gardes de l'entrée des cachots que le pauvre homme toisait. Ils partirent à sa poursuite, voyant que personne d'autre n'était en mesure de faire quoi que ce soit ; les passants étaient simplement bousculés, et il valait mieux éviter d'avoir des contacts trop brusques avec la pauvreté ; on avait peur de la lèpre. Un éclair transcendant traversa ainsi l'esprit du grand garçon. Il profita de l'agitation pour se frayer un chemin et tenter une ouverture de la grille qui délimitait ces cachots par rapport au reste du monde. Il attrapa la poignée et la baissa timidement. Miracle, les deux gardes ne l'avaient pas verrouillée ; sans doute parce que les passages étaient fréquents. Il se faufila à l'intérieur à grande rapidité, refermant silencieusement la grille rouillée derrière lui. Il était maintenant dans la pénombre, si ce n'est presque, discernable pour quiconque tenait vraiment à distinguer le jeune homme. Mais les individus étaient trop occupés à leurs petites affaires personnelles. Rien de nouveau.

Mais alors qu'il eut refermé la petite grille, rongée par la rouille, il crut entendre une voix dans les profondeurs.

-Y'a quelqu'un?

Il tourna la tête en direction des escaliers. Ceux-ci étaient en colimaçon, éclairés par des torches murales. L'ambiance étaient clairement différente. En un simple geste de poignée, le jeune homme était passé d'un monde de lumières à un lieu des plus... ténébreux. Il s'y enfonça lentement, prenant garde de ne pas émettre le moindre son de par ses pas. Par chance, ses babioles n'étaient pas des plus sophistiquées et il arrivait à maintenir une discrétion certaine. Au fur et à mesure qu'il descendait, il appréciait un peu plus chaque seconde la fraîcheur qui régnait en ces lieux. C'en devenait frigorifique et humide. Son pouls commença à accélérer, conscient qu'il ne commettait pas nécessairement quelque chose de bon. Mais il s'arrêta au niveau d'une allée. Il fit alors face à une demi-douzaine de cellules qui se faisaient face. Il ne pouvait que voir le contenu des quatre premières cellules, celles-ci étant délimitées par des barreaux noirs, étendus jusqu'au plafond. Il progressa timidement, puis entendit :

-Y'a quelqu'un ?! Je préviens, à trois je fais tout sauter !

Quelqu'un parlait à quelques mètres, le jeune homme était désormais fixé.

Un, deux...

Il accéléra le pas, fouillant les cellules du regard et tomba face à face avec un jeune individu au visage fin, aux cheveux gris et... Avec deux oreilles de chat sur le crâne. Il haussa un sourcil, ne s'inquiétant plus de ce qu'il pouvait se passer à présent. Ce personnage l'intriguait vraisemblablement.

Pardonnez-moi, sire... Je recherchais juste un peu de fraîcheur, émit alors le jeune homme d'une voix enrouée et sèche.

Ses mains commençaient à bruler comme lui avait appris le dragon, les barreaux, assez vieux, 'aurait pas de mal à s'effriter sous la chaleur qu'il allait délivrer. Il respira un bon coup avant de commencer à chauffer le métal.

-Pardonnez-moi, sire... Je recherchais juste un peu de fraîcheur.

La surprise le stoppa net et il enleva ses doigts des barres en fer laissant apparaitre des formes de doigts sur les barreaux. Il leva la tête pour inspecter la silhouette qui se dessinait devant lui. Avec la lumière peu présente, il cru distinguer une homme, ou jeune-homme plutôt, assez fin avec un visage banal qui passe partout mais une chevelure tout autre. Il semblait complètement décoiffé et avait traîné peut-être un peu trop dans les rues au soir; un clochard peut-être.

-Sire, t'es bien marrant toi, crois moi, le terme est très mal choisis.

Vaiarii n'aimait pas ces mots ajoutés à un nom; chef, sire, majesté, conte, tout cela était frivole pour lui et il n'appréciait pas les gens qui tiraient de la fierté de ces sottises. De plus "sire", dans le meilleur des cas il serait traité comme un guerrier ou magicien, mais le terme employé était vraiment trop haut.
Il regarda un peu troublé l'humain; il avait promis de n'utiliser son pouvoir qu'en nécessité absolue ou alors devant personne, le gars le gênait vraiment et le Néko s'approcha doucement d'un barreau le chauffant délicatement avec la paume de sa main.

-Les barreaux ici, sont vieux, c'est nickel pour s'enfuir, dit il pour détourner l'attention.

La main brulante, il réussit à plier un barreau, assez pour passer à travers l'ouverture serrée et rejoindre son interlocuteur. Il s'approcha dangereusement de l'humain sans dire mot puis, au dernier moment, lui tendit sa gourde d'eau en souriant.

-Tu sembles en avoir besoin, allez , à la revoyure, dit il avec un signe en partant.

Plus il s'éloignait, et plus il se demandait comment trouver la garçon cherché; ça faisait longtemps et il n'avait aucune indication sur le nom ou prénom de la victime. Ayant une idée, il se retourna l'oeil lucide vers l'homme des rues

-Dis moi, connais tu la ville? Ou plutôt l'histoire de cet endroit, par exemple une éventuelle guerre ou attaque dit il subtilement. Je suis prêt à payer ou plutôt dans ton cas, à te payer à manger.

Vaiarii n'avait pas peur de l'homme, la peste, le rhum, la lèpre, tout cela nétait pas de son ressort et il espérait seulement ne jamais attraper ces maladies. Il resta devant lui en attendant une réponse, peut-être que cet homme allait l'aider après tout. Il lui tendit la main.

-Vaiarii, enchanté

- Sire, t'es bien marrant toi, crois moi, le terme est très mal choisis.

Blaenyc haussa un sourcil devant tant de mépris. Certes, cet individu, qui paraissait jeune de bien des années par rapport à lui, avait entièrement raison. Le terme "Sire" n'était pas d'un usage courant dans les classes populaires. Mais l'intention avait été tout autre. Comme une sorte de détour pour neutraliser quelconque agressivité, en fait. Il regarda l'enfant sobrement, baissant son sourcil gauche, alors que le détenu s'approchait à nouveau du barreau pour le tenir et... Chauffer le matériaux. Blaenyc n'avait plus l'énergie pour avoir peur. Il haussa de nouveau un sourcil. Il le regardait faire, modifiant peu à peu la droiture du barreau pour l'écarter et se faufiler à travers ceux-ci, laissant sa cellule vide, si ce n'est la présence d'un matelas sale et du seau à déjections. Blaenyc planta ses yeux dans ceux du garçon. Ils étaient gris, chose qu'il n'avait jamais vue auparavant. Fort de constater tant de choses surnaturelles, il finit donc par croire que le soleil lui avait infligé de sérieuses séquelles. Il continuait de toiser l'être aux oreilles de chats alors que celui-ci semblait s'approcher de lui comme s'il allait le charger ; un être débordant d'énergie, en somme. Mais ce dernier s'arrêta net devant Blaenyc, avec un sourire malicieux.

- Tu sembles en avoir besoin, allez, à la revoyure.

Pendant un instant, les yeux de Blaenyc pétillèrent. Il laissa sa raison de côté pour arracher au Néko la gourde qu'il lui tendait gentiment. L'homme aux cheveux en bataille la déboucha, renifla quelque peu le contenu pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'alcool voire d'urine dans ces conditions-là, puis la porta à sa bouche. Un flot de fraîcheur se déversa dans la gorge du jeune homme, fermant les yeux. C'était presque un instant de bonheur, pour lui. Il finit par la vider puis se focalisa sur son sauveur qui avait déjà parcouru quelques mètres et s'était arrêté net. Il haussa de nouveau un sourcil, voyant que le garçon semblait retenu par quelque chose, pensant qu'il renonçait à s’éclipser à cause du manque de civilité de Blaenyc. Mais visiblement pas. Le garçon fit volte-face, regardant Blaenyc avec un regard déterminé. Jamais le descendant des Khân n'eut connu pareil regard, pareille détermination, pareille hardeur, pareil désir de vivre ! Il haussa de nouveau un sourcil mais, cette fois, par stupéfaction et étonnement.

- Dis moi, connais tu la ville? Ou plutôt l'histoire de cet endroit, par exemple une éventuelle guerre ou attaque dit il subtilement. Je suis prêt à payer ou plutôt dans ton cas, à te payer à manger.

Il y eut un léger silence. Blaenyc baissa la tête, se demandant s'il était bon de se fier à ce jeune détenu qui n'en était plus un, qui allait finir en cavale, qui allait s'attirer des ennuis. Il entendit des bruits de pas, et une main se tendre à son encontre. Il fixa de nouveau le Néko droit dans les yeux, toujours avec la même expression faciale.

- Vaiarii, enchanté.

Le regard de Blaenyc devint alors plus expressif. Conscient que cet enfant l'avait aidé à se désaltérer, lui, le clochard, le vaurien, le marginal qu'on méprisait à travers toute la capitale - seuls quelques pauvres gens daignaient entamer quelconque conversation avec lui, à vrai dire - il leva sa main droite pour empoigner la sienne de façon cordiale, ne serrant pas peu l'emprise.

- Soyons bref, Vaiarii. Nous nous devons d'outrepasser les formalités dans un tel endroit. Regardez autour de nous. Il fait sombre, humide, et une odeur désagréable me monte au nez. Je préfère donc faire cela en bonne et due forme. Tout ce que j'ai à vous dire, c'est que vous n'aurez nul besoin de me payer quoi que ce soit, puisque je sais exactement ce que nous allons faire.

* Je ne sais pas si je dois me débarrasser de lui. Outre de l'eau et de la nourriture, qu'est-ce qu'il pourrait m'apporter ? A-t-il été arrêté pour meurtre ou pour simple larcin ? Dans quoi me suis-je emberlificoté ? Et puis, cet enfant prodige serait-il à même de mener à bien ce que je vais lui proposer ? *

- Pour vous remercier dûment de m'avoir fait don de votre eau, je vais vous faire sortir de là, peu importe le degré de criminalité qui vous qualifie. Ensuite, je répondrai à vos questions ; je ne puis rester là à rien faire face à la soif de connaissance d'une petite graine de votre trempe. Il nous faut attirer les deux gorilles du dessus céans, nous dissimuler quelque part, puis courir vers la sortie de ce misérable endroit. J'aime espérer que vous n'êtes pas peu endurant, puisqu'il faudra fort probablement nous attendre à quelque course poursuite où nous seront poursuivis par cette paire de gros mollets, ou bien par d'autres citoyens désespérés qui feraient tout pour servir cette capitale corrompue...

Il lâcha la main chaude du Néko, le fixant dans les yeux avec un air plus sérieux que jamais.

Le clochard semblait complètement surpris, n'avait il pas l'habitude que quelqu'un lui parle? Vaiarii ne connaissait pas son histoire et il serait impoli de lui demander d'ou il venait, tout ce qu'il voulait c'était de l'aide pour retrouver les parents inconnus.

- Soyons bref, Vaiarii. Nous nous devons d'outrepasser les formalités dans un tel endroit. Regardez autour de nous. Il fait sombre, humide, et une odeur désagréable me monte au nez. Je préfère donc faire cela en bonne et due forme. Tout ce que j'ai à vous dire, c'est que vous n'aurez nul besoin de me payer quoi que ce soit, puisque je sais exactement ce que nous allons faire.

Vaiarii remarqua d'abord la vousvoiement, bien que pas habitué à ce genre de terme, il se dit qu'un tel respect se devait réciproque et qu'au futur il ferait attention de ne plus tutoyer cet homme qui semblait, en fait, être beaucoup plus agé que lui. Le Néko regarda autour de lui, c'est vrai que l'endroit n'était pas charmant, mais ils n'avaient rien à craindre dans cet endroit, les gardes faisaient rarement une ronde et même si ils le faisaient, il ne faudrait pas longtemps au Lucien pour les neutraliser...ou alors s'en tirer sans problèmes.

L'homme en face de lui refusait payement et avait une idée en tête; surpris d'une telle audace, le magicien écouta attentivement en se demandant ce qui allait venir. Son interlocuteur lui promit de le sortir de là; Vaiarii retient un sourire à l'annonce, pas moqueur, mais il connaissait bien le quartier et les passages et une aide lui serait inutile, bon c'est l'intention qui compte. Il lui proposa un plan, lui qui voulait sortir la tête en première était bien déçu. Il allait riposter lorsqu'il remarqua le regard plus que sérieux de l'homme; ravalant sa fierté, le Néko accepta l'idée de fuite en subtilité, après tout, l'idée était amusante. Pour ce qui était de l'endurance, l'inconnu allait être bien surpris mais bon, il gardait sa vitesse pour la fin.

-Ca marche..après tout, un peu de subtilité ne fait de mal à personne non?

Sans plus de sermons, il se dirigea vers la sortie; ancien voleur, ses pas étaient inaudibles, pourtant il avait la désagréable sensation que le nouveau remarquait son aisance en mouvement; était il plus qu'un clochard? Les questions attendraient pour plus tard et ils s'affèrèrent à arriver à la sortie.

Deux gardes étaient posés devant l'entrée prêt à broyer quiconque s'approchant de la prison; avec un regard malicieux, le Néko sortit une dague accrochée à un fil coupant, regarda l'homme, puis la rangea.

-A la base ça serait plus simple de les éliminer. Pourtant je suis pas un barbare et je comprends qu'ils ne méritent pas la mort. Il se pencha un peu gêné, tout mon équipement ne sert qu'à tuer, je vais te...vous.. laisser faire la distraction ok?

Le Néko attendait que l'homme trouve un moyen de distraire les deux hommes, assez de temps pour s'enfuir. Maintenant qu'il y pensait, tout ce qu'il avait sur lui signifiait la mort: Dagues, magie, coups; il fut un peu embarassé de n'avoir quasiment rien qui lui qui permettait une évasion en discrétion, peut-être que son compagnon avait une idée

- Ça marche... Après tout, un peu de subtilité ne fait de mal à personne, non ?

Blaenyc haussa un sourcil pour la énième fois. Certes, il comprit que l'être aux oreilles de félin était enthousiaste, mais pourquoi était-il question de subtilité ? Il resta muet, pensant que le jeune homme devait simplement s'ennuyer mais, par dessus-tout, voulait faire des choses interdites. Après tout, pain dérobé éveille l'appétit. Mais le plus important : le néko semblait se plaire à l'idée de Blaenyc. Ce dernier pouvait apercevoir un petit sourire malicieux se dessiner sur les lèvres du Néko, à croire que celui-ci n'avait pas peur du danger et des évènements peu ordinaires. Ainsi, tous deux montèrent discrètement les escaliers, Blaenyc ayant pris les devants bien que s'apercevant de la grande discrétion de Vaiarii. A chaque marche que le duo gravissait, on captait peu plus de lumière naturelle. Ils continuaient de grimper l'escalier en colimaçon et s'arrêtèrent net lorsqu'ils virent les silhouettes de deux macquaques qui ne semblaient pas être les mêmes gardiens qu'il y a quelques instants. Ils substituaient la paire d'imbéciles qui avait décidé de poursuivre l'homme au butin. Cette idée inquiéta le jeune homme, qui s'essuya discrètement le front pour ne pas inquiéter le jeune garçon.

- A la base ça serait plus simple de les éliminer... Pourtant je suis pas un barbare et je comprends qu'ils ne méritent pas la mort. Il se pencha un peu gêné, tout mon équipement ne sert qu'à tuer, je vais te...vous... laisser faire la distraction, ok ?

Blaenyc eut un sursaut. Ses doutes se confirmèrent petit à petit. Il planta un regard coléreux dans les yeux argentés de ce jeune fougueux, fronçant légèrement les sourcils. Il avala sa salive, l'air fort désappointé et ne sachant que dire sur le moment puisqu'il ne s'agissait pas véritablement du moment opportun. De surcroit, on entendit à nouveau du raffut au dehors. Les deux hommes en armure qui se maintenaient initialement devant la grille des cachots revenaient à grand pas, légèrement essouflés. Blaenyc pointa son index sur sa bouche, faisant signe au Néko de se taire. Il regarda à nouveau au dehors, à l'affut. Les deux personnages, Situés à une douzaine de marches ci-bas, pouvaient entendre quelques paroles échangées :

- Eh, Bachibouzouk, c'est pas ton rôle à toi de t'occuper d'la vermine comme cestuy-là. Non seulement t'étais po d'garde pendant l'temps là, mais en plus tu l'as pas stoppé, l'saligaud !
- Ferme ton caquet, espèce de tas de bière ! C't'une grosse taloche que ça va être dans ton nez si tu m'mets d'mauvais poil. D'ailleurs Ya-Du-Bon et moi on va vadrouiller, je mets ma portion sur la table qu'y a rien eu d'puis not' absence !

Blaenyc plissa son front. Il regarda à nouveau le petit garçon avec des yeux ardents et lui attrapa fermement le bras pour l'entraîner à nouveau jusqu'aux cellules. Ils s'exécutèrent à pas de loup avant que les deux macquaques n'immergèrent, s'agitant sur la grille avec fureur. Blaenyc plaça Vaiarii contre un mur et plaça ses deux mains sur ses épaules, les tenant jusqu'à les broyer même, ceci pour s'assurer qu'il aurait toute l'attention de cette tête grise aux oreilles pointues.

- Écoutez-moi bien, le meurtre n'est pas une solution. Nous allons sagement patienter que ces tas de rouille débarquent céans, et nous allons tout simplement les mettre hors d'état de nuire puis subtiliser leur apparence. Ce que je vous propose, c'est d'ensuite de remonter, et d'annoncer aux deux autres gardes qu'il n'y avait bel et bien rien eu d'anormal. Vous vous sentez capable de faire d'adopter leurs manières ? Vous les avez entendu comme moi ? De surcroit, leur vocabulaire est des plus patois, c'est une pair d'idiots véritablement futiles qui ne font que servir la mauvaise cause. Je pense que cela ne sera pas difficile, mais si vous ne savez que dire, je m'occuperai de parler à votre place. Enfin, nous nous positionnerons devant les grilles, l'activité ayant repris sont court et ces deux molosses de substitution nous ayant confié la garde de ces geôles, et attendrons quelques instants avant de feinter la répétition d'une seconde ronde pour reprendre nos affaires et sortir au moment opportun... Nul doute que nous serons aperçus par quelconques villageois, mais les individus sont trop occupés à gagner du pain à la sueur de leur front, donc nous aurons des ennuis moindres tout au plus... Vous vous en sentez capable, jeune... homme ? Vous avez juste à les attraper à la gorge, la compresser un temps, ce qui bloquera leur respiration et les évanouira. Sans les tuer ! Et si vous savez tuer, vous savez assommer. Qui peut le plus peu le moins, j'en ai l'intime conviction...

Mais il se tut. Il avait parlé à une rapidité extrême, dans des murmures les plus discrets. Des pas résonnèrent, les deux gardes dont il était question allaient bientôt arriver. Blaenyc fronça les sourcils et fit signe à son acolyte de se placer de par et d'autre de l'entrée qui délimitait les cellules de l'escalier. Tout ce qu'ils avaient à faire, c'était les laisser progresser, puis se jeter sur eux et simplement les étouffer. Son pouls battait à vive allure ; cela faisait bien des années qu'il n'avait pas eu d'ennuis. Il toisa le Néko, comme pour lui dire "Ne me décevez pas". Et puis c'était un ultimatum : cet être était peut-être un meurtrier, il devait cependant s'en remettre à son aide s'il voulait s'échapper d'ici. Il fit quelques gestes des bras pour montrer au Neko comment s'y prendre : simplement passer son bras autour du cou, puis serrer une quinzaine de secondes jusqu'à ce que le garde ne se débatte plus.

Après avoir fait un effort dans ses actions et avoir décidé de marcher avec le plan de l'inconnu, il vit les yeux de l'homme en face lancer des éclairs de colère intense. Pourquoi? Il y avait beaucoup de possibilités à cette réaction et les trouver toutes lui prendrait un temps fou; renonçant à comprendre, il haussa les épaules et resta dans le silence le plus total.
A l'entrée, un bruit de pas se fit entendre; deux autres gardiens arrivèrent formant donc un groupe de quatre. La seule pensée qu'avait le Néko était une idée presque jouissif de voir comment le clochard allait se débrouiller pour trouver un plan. Faire diversion était facile, mais avec quatre la tâche devenait beaucoup plus subtile.

En écoutant bien il réussit à entendre les paroles des gardes; enfin, les entendre seulement car ils parlaient avec un accent extrêmement prononcé. Pas trop sur des détaills, il comprit qu'ils s'engueulaient sur le tour de garde ou quelque chose dans la sorte. La main du compagnon serra son bras fort en le tirant en arrière; n'ayant pas compris ce que les gardes disaient, Vaiarii se laissa faire complètement perdu, ils voulaient sortir mais..du mauvais sens? Confus il attendait une réponse et continua le chemin jusqu'au point initial.

Arrivé à la cellule, il fut pressé contre le mur avec les épaules compressés par l'humain. Sans pouvoir dire pourquoi, il avait l'impression de se faire attaquer et inconsciemment se prépara à se défendre contre l'inconnu bien étrange. Au lieu d'un coup, il recu une tirade en pleine figure, des paroles rapides et secs, presque des ordres du monsieur. La rapidité des phrases requerra toute son attention et il se concentra pour tout comprendre.

*Meurtre pas la solution? Ok. Ah, ils vont venir ici et faut une embuscade. Plan complet?*

Il était surpris que l'homme ait réussi à trouver un plan valable en si peu de temps; lui aurait du mal avec l'adoption de l'accent mais bon, il fallait faire avec. L'idée était de les assommer pour prendre leurs costume et essayer de feinter leurs amis pour sortir en toute discrétion. Le Néko regarda son accoutrement en maudissant le fait d'avoir besoin de porter une armure, il haîssait le métal froid posé contre lui et l'entrave de mouvement que ça lui faisait subir.
Sans plus d'explications; le clochard se plaça de l'autre côté de l'entrée en entendant des bruits de pas. De l'autre côté de l'ouverture, Vaiarii le voyait montrer comment étrangler un homme; il sourit presque en rigolant. L'humain n'avait vraiment aucune idée de qui il était, tant mieux. Se collant contre le mur, il vit les gardes passer devant eux sans les avoir repérés; c'était le moment idéal. Mettre son bras autour du cou et....zut.

Le garde de dos avait une armure qui montait jusqu'à la base du crane, la compression était impossible à réaliser. Le signifiant par geste à son ami, il haussa les épaules et lui fit signe d'assommer le sien tandis qu'il ferait de même.

Se rapprochant tel un fantôme près de sa cible, il tapa légèrement sur l'épaule droite de sa proie comme pour lui signifier sa présence.

-Quesque?

L'humain se retourna pour fixer son regard dans le sien. Heureusement pour notre héros, le garde avait un casque ouvert donc montrant son visage. Vaiarii resta immobile devant l'homme qui semblait surpris d'une rencontre comme celle-ci, puis enfonça son poing dans la mâchoire du garde. Bien sur pas un coup normal; au contact du menton, une flamme apparut sur la main de Vaiarii projetant l'homme en arrière. Il avait appris à mettre l'energie de sa magie dans ses coups rendant ses coups plus puissants. Avec un peu de chance, l'adversaire était seulement K.O
L'humain qui gisait à terre ne bougeait plus. Celui du clochard non plus, ils avaient réussi à faire selon le plan , enfin presque. Le Néko montra son garde au sol.

-Bien désolé, mais il avait une protection autour du cou. Attends un peu..

Il se rapprocha de l'homme a terre, lui enleva le casque qui semblait avoir pris un bon jeton, et plaça ses doigts au niveau de son cou. Il se relava en souriant:

-Il est vivant. C'était tout calculé, dit il visibement soulagé de la survie de l'homme

Sa façon de parler de la mort comme ça était bien léger pour la plupart des gens qui l'écoutaient mais bon, si vous connaissez Vaiarii, vous savez qu'il n'y a que très peu de sujets qui peuvent le mettre en colère ou mal à l'aise.

Après avoir enfilé le costume, bien trop grand pour lui soit dit en passant. Ils se dirigèrent vers la sortie pour rejoindre les deux autres gardes. Le Néko avait fait bien attention d'enfiler le casque, même complètement cabossé après la frappe donnée.
Ayant l'habitude de faire des choses plus ou moins loufoques, il aimait l'idée de passer inaperçu comme ça et il prit même plaisir au rôle qu'il allait jouer. Arrivé devant les deux autres, il frappa le clochard déguisé dans l'épaule.

-Et v'la spéce d'empoté. A force d'me faire tomber t'a tout casser mon casque.

Et oui, il fallait bien une éxcuse à la bosse qu'il avait. Croyez-moi, Vaiarii avait fait de son mieux pour essayer d'imiter l'accent, pourtant ça sonnait faux dans sa bouche et il espérait que son compagnon allait faire beaucoup mieux que lui et surtout , allait détourner l'attention de son costume bien trop grand.

Tout comme Vaiarii, Blaenyc s'apprêtait à attraper sa cible par le cou. Mais il fut tout autant désagréablement surpris par son coéquipier. Il grimaça, fermant les yeux. Il aurait dû observer cette paire d'andouilles plus attentivement lorsqu'il en avait l'occasion. Mais jamais il n'avait imaginé en arriver là, cela dit. Il lança des regards sur le Néko, peu rassuré. Celui-ci semblait avoir trouvé une idée de rechange également. Mais le doute régnait encore, Blaenyc craignait que ce garçon ne commette une grosse bêtise. A cet âge-là, on aime transgresser les règles, et lui-même n'y eut pas échappé. Ainsi aperçut-il Vaiarii approcher à pas discrets de sa cible, sans même émettre le moindre son. Blaenyc fut littéralement stupéfait par une telle discrétion. L'espace d'un instant, il se rendit compte à qui il avait affaire : un meurtrier, sans doute une marionnette à la solde d'on ne sait qui. Il fit de grands yeux lorsqu'il aperçut le garçon aux oreilles de chat tapoter la lourde épaule du garde dont il s'occupait.

* Mais qu'est-ce qu'il fait...? *

- Qu'est-ce que...?

A peine le garde ciblé par son camarade se retourna-t-il qu'il reçut un coup de poing lumineux et ardent dans la figure. Ce qui détourna littéralement l'attention du garde que Blaenyc devait mettre au tapis. Il en profita pour se placer à juste distance, sans faire de bruit, puis de s'accroupir pour lui saisir les mollets. Il tira de toutes ses forces, inhibant le plus de gémissements possible pour limiter le raffut en ces lieux, et se releva, emportant les jambes du garde avec lui pour le faire choir lourdement et couper sa respiration sous le choc. Ce qui sembla aboutir, si l'on excepta le gémissement que le gorille émit, surpris qu'on lui eût saisit les jambes de la sorte. Au final, on avait entendu un "Ouch!" étouffé. S'en suivirent de longues respirations, l'homme étant tombé sur le plexus cardiaque. Blaenyc profita du moment de faiblesse pour mettre son adversaire dos contre terre, non sans peine - son armure devait penser dans la demi-centaine de kilogrammes - et lui ôta son casque pour lui placer ses doigts et comprimer fortement ses carotides, empêchant l'air de remonter au cerveau et... simplement l'évanouir. Il tomba inconscient, tel un gros bébé qui tombait de sommeil. Blaenyc émit un soupir, ça n'était pas chose aisée... Il jeta de nouveau un œil vers son coéquipier qui pointait du doigt l'autre molosse avec un air incertain. Le jeune homme fusilla de nouveau le garçon du regard, attendant des explications.

- Bien désolé, mais il avait une protection autour du cou. Attends un peu...

Le pouls de Blaenyc se mit à battre bien plus fort encore. Il fut rebuté à l'idée d'avoir aidé quelqu'un à... Tuer. Non, ça n'était pas dans l'éthique qu'il voulait s'attribuer. Il se redressa, se hâtant en direction du jeune garçon et observa les dégâts. Juste un coup de poing. Il ferma les yeux, soulagé, puis en revint à son propre adversaire, sans même écouter le verdict positif de Vaiarii. Il inspecta la lourde armure que revêtait l'homme a Terre. Par chance, tous deux faisaient sensiblement la même taille. Il commença par lui soulever de nouveau les pieds pour lui ôter les solerets, non sans peine. Il grimaça à l'odeur qui s'échappa des pieds de la masse inconsciente. Entre temps, il prit soin d'échanger quelques regards avec la tête grise pour s'assurer qu'il s'exécutait tout autant. Et il le faisait très bien, même. L'homme en revint à sa tâche, se déchaussant de ses babouches légèrement trouées. Il enfila les protections qu'il venait d'ôter au corps inerte : elles lui allaient à ravir. Il esquissa un sourire en coin, tout en se dépêchant sur le gros du bas : les cuissots, genouillères et jambières, ces trois éléments étant attachés. Il fit la moue à l'idée de devoir s'en vêtir, c'étaient des accoutrement peu confortables et Blaenyc avait l'habitude d'habits légers. Mais il pressa la cadence pour ne pas causer de retard à son complice. Au final, il avait laissé le garde presque nu. Il s'agissait d'un homme très commun : potelé, mal rasé, et il puait le vin. Blaenyc se trouvait dès lors debout, abaissant le heaume de son casque et observant Vaiarii. Il sourit légèrement. En temps normal, il aurait ri à s'en rouler par terre étant donné l'effet burlesque de la chose : l'armure que son compagnon revêtait ne lui seyait que trop peu, mais le temps leur était compté.

Ils s'adressèrent un bref signe de tête, et Blaenyc reprit les devants comme à son habitude, et monta lentement les marches, l'air décontracté. Ils arrivèrent de nouveau à l'entrée du cachot, émergeant au grand jour et faisant face aux deux autres hommes qui semblaient fixer le Néko avec entrain, avec un poque plutôt conséquent sur le casque et... Une taille légèrement différente. Blaenyc tourna la tête en direction de son compagnon et se mordit quelque peu les lèvres. Il fit un signe discret au jeune garçon, pointant du doigt son propre casque pour qu'il fasse de même et ne se rende compte du creux.

- Et v'la spéce d'empoté. A force d'me faire tomber t'a tout cassé mon casque.

- Eh, la demi-portion, c'pas d'ma faute si tu regardes pas d'vant toi quand tu déboules les marches ! Lança Blaenyc d'un ton gras et moqueur à son camarade

Ainsi, il fit de nouveau face aux deux autres gardes et n'hésita pas à tapoter l'un des deux sur l'épaule droite, d'un geste sans retenue.

- Fichez l'camp, tas d'bières. L'autre fesse de rat et moi, on met des gros coups d'latte aux gueux, tout est maîtrisé. On s'enfile des quintes à n'en plus tenir debout ce soir. On s'retrouve à la Chope en folie, c'est ma tournée, vous êtes prévenus, bande de sacs-à-vin !

Les deux gardes échangèrent des regards. Visiblement, ils étaient étonnés d'une telle aise. Blaenyc avala sa salive, les regardant tour à tour. Puis la pair de gorilles haussa les épaules.

- Ce soir sans faute, Bachibouzouk. Sinon c'est la grosse fessée...!

Blaenyc grimaça, se demandait si les gardes ne vivaient pas un quotidien un peu trop joyeux entre hommes, et seulement entre hommes. Les deux individus ricanèrent bruyamment et tournèrent les talons. Blaenyc haussa de nouveau un sourcil, conscient de la chance qu'il avait de passer à côté d'une certaine séance pour le moins... Torride entre hommes. Il tourna de nouveau les talons et se dirigea vers le Néko, qui ressemblait plus à une statue sur laquelle les oiseaux ont l'habitude de lâcher leurs déjections qu'un gardien imposant.

- Parfait. Restons un instant ici, puis ne tardons pas. Ce serait fort dommage qu'ils émergent de leur sommeil... Lança-t-il à l'attention de Vaiarii.

Il imagina des scènes dépourvues de toute catholicité entre les gardes lorsqu'ils prenaient du bon temps. Honteux, il détourna le regard...

Essayant de joueur la carte de la marrade, ils essayèrent de paraître le plus décontractés possible, le clochard le faisait merveilleusement bien d'ailleurs et pendant un moment, le Néko se demanda si il n'avait pas trop l'habitude de prendre le personnage d'un autre. L'hybride, minuscule dans la carcasse, accepta les moqueries sans rien dire, de toute façon son accent ne lui permettait aucune réponse.

L'homme arriva même à leurs offrir une bière à la taverne du coin, bien que facile comme technique, Vaiarii retrouva une respiration normale en se disant que le tour était joué. Aucun garde ne refusait une tourné, pourquoi il le savait? Car croyez le ou non, le magicien avait l'habitude de travailler pour les gardes du peuple des lumières, assez difficile à admettre vu son actuel situation. En y réfléchissant, assommer les gardes d'un autre camp était considéré comme un acte de guerre; réalisant ce qu'il avait fait, il espéra que cet incident ne serait jamais connu par le roi d'ici.

- Ce soir sans faute, Bachibouzouk. Sinon c'est la grosse fessée...!

Heureusement que le Néko portait un casque cachant son visage car il était mort de rire. L'expression sur la tête de son compagnon était impayable et lui aussi trouvait la situation un peu...étrange. La garde d'ici devait être bien gai dans les périodes de fêtes..

Retenant son rire, il regarda les gorilles s'en aller vers le centre de la ville et le clochard baisser la tête. Les hommes étaient partis et le Néko ôta son casque avec les yeux pétillants en s'adressant à son compagnon.

-T'es vraiment trop fort! Imitation parfaite, toi tu pourrais faire espion facilement! En plus, la creme de la creme, t'as un coup avec eux, suis sur que tu veux que j'aille chercher plus d'information sur eux hein? Il finit avec un clin d'oeil moqueur et un éclat de rire.

Le fait d'être dehors et en sécurité temporelle lui faisait un bien fou, cela dit, il enleva son déguisement non sans soulagement. Beaucoup plus léger, il sauta sur place en remerciant le dieu de n'être pas resté dans cette prison plus longtemps. Il ne restait plus que le détail difficile maintenant.

-Viens on s'en va. Ne t'inquiètes pas je ne suis pas recherché par cette ville. En fait c'est moi qui me suis invité dans cette prison, je ne suis pas un tueur après tout.

Bon ok, cette dernière partie était un mensonge, mais il essayait vraiment de s'améliorer dans ce domaine, il trouvait juste que, en règle géneral, les gens à qui il ôtait la vie ne la méritaient pas tout simplement. Il commença à marcher dans a direction opposée des gardes pour aller en direction d'une auberge très sympa qu'il connaissait; il lui fallait un endroit calme de toute façon.

Libre de la cellule, le Néko marchait joyeusement comme à son habitude en sautillant presque sur place, cette démarche n'allait pas du tout avec son sentiment réel de la situation, se faire pardonner était une chose extrêmement difficile surtout vu les circonstances.

-On va manger ça nous fera du bien. Par contre je lacherais pas le morceau, il faut absolument me dire si tu connais une guerre qui s'est passé ici il y a quelque temps, j'ai quelque chose d'important à faire, mais il me manque des informations, tu crois pouvoir m'aider?

Le goût amer perdurant dans la bouche du jeune homme à l'idée de se faire "fesser" par ces deux tas de muscles, Blaenyc finit par les regarder s'éloigner avec grand soulagement. Il observa aux alentours, les rues s'étaient vidées ; les gens étaient probablement entrain de déjeuner, après tout. Il tourna la tête en direction de Vaiarii, qui ne supportait visiblement plus de se trimballer autant de carcasse. Alors que ce jeune garçon ôtait cet heaume ridicule et tout cabossé, Blaenyc en fit de même, la mine sobre. Il affichait un regard vide de sentiment en direction du Néko, alors que ce dernier, au contraire, semblait avoir la mine réjouie, amusée ; l'extase, en fait. Mais cette humeur réjouie qu'exprimait l'être aux oreilles pointues n'était pas partagée par Blaenyc. Ce dernier préférait garder son sérieux ; ils n'étaient pas dans une posture des plus aisées, après tout.

- T'es vraiment trop fort ! Imitation parfaite, toi tu pourrais faire espion facilement ! En plus, la crème de la crème, t'as un coup avec eux, suis sûr que tu veux que j'aille chercher plus d'information sur eux hein ? Insista finement le garçon.

Le jeune homme eut un rictus qu'il dissimula au possible. Il expira de désespoir. Comment un tel être pouvait avoir une soif de... Vivre, aussi forte ? Tout en se posant la question avec intérêt, Blaenyc s'approcha lentement de Vaiarii, qui semblait bien se moquer de lui. Le jeune garçon lui riait sans retenue au visage alors que lui, l'homme qui avait la dégaine d'un clochard, mal rasé, était impartial, de marbre. Il le regardait s'ôter de toute la carcasse, comme ça, en plein jour. Il renouvela une vérification des lieux. Il n'y avait vraiment personne. Enfin, il regarda une dernière fois l'entrée condamnée des cachots, puis ôta le lourd accoutrement qu'il avait emprunté au gardien, mais se permis de garder les solerets qui protégeaient plutôt bien ses pieds. Il plongea ses mains dans sa tête, exprimant un grand soulagement, content que ce moment éprouvant se soit enfin terminé.

- Viens on s'en va. Ne t'inquiète pas je ne suis pas recherché par cette ville. En fait c'est moi qui me suis invité dans cette prison, je ne suis pas un tueur après tout. avoua Vaiarii.

Il redressa la tête, voyant le Néko s'éloigner joyeusement. Il soupira silencieusement de nouveau mais ne refusa pas de le suivre. Il pressa le pas pour marcher à ses côtés, sans dire le moindre mot, sans même émettre le moindre son, la mine calme. De temps en temps, il lui arrivait de jeter des regards à cet étrange personnage, semblant apprécier la vie plus que quiconque. L'humeur de ce Néko contrastait fortement avec celle de Blaenyc. Il n'y avait plus le moindre mot pour exprimer la stupéfaction de ce dernier à voir ce bon enfant sautiller de joie. Cette fois, les passants fixaient davantage le Néko remplit de vie que le vaurien dans un état des plus piteux.

- On va manger ça nous fera du bien. Par contre je lâcherai pas le morceau, il faut absolument me dire si tu connais une guerre qui s'est passé ici il y a quelque temps, j'ai quelque chose d'important à faire, mais il me manque des informations, tu crois pouvoir m'aider ? Ajouta le Néko, visiblement inquiet...

Ainsi, tout en continuant de regarder devant lui, Blaenyc lui répondit d'un ton grave et on ne peut plus sérieux.

- Rien ne m'empêche de me séparer de vous, mon garçon. J'ai l'intime conviction que, le lendemain, on placardera des parchemins çà et là, affichant votre portrait et une bien maigre récompense pour quiconque vous retrouvera. Être à vos côtés constitue un danger. Vous dîtes que vous n'êtes pas un meurtrier, et pourtant, il y a quelques instants de cela, vous parliez d’éliminer ces gardes avec une indifférence des plus déconcertantes. Je sais que vous êtes un meurtrier et je vous ai libéré en pleine connaissance de cause. Je vous étais redevable, mais je désapprouve totalement vos convictions. Toutefois...

Il s'arrêta net juste devant un carrefour.

- ... Je ne puis rester là à rien faire, face à votre volonté de savoir, qui plus est celle d'un enfant. Allons déjeuner et converser, je prends rarement des décisions le ventre vide. Par contre, bien que je sois un piteux clochard qui pue la charogne des macchabées morts de faim...

Il plongea une main dans l'une de ses poches, et en extrait un petit sac mauve. Il le secoua d'un geste de main, laissant s'échapper un son métallique. C'était la bourse du gardien qu'il avait dépouillé.

- ... Je tiens à rester gentilhomme, peu importent les circonstances. Allons dépenser cet argent dûment, je redistribuerai ce qu'il en reste aux mendiants. Puisque vous n'êtes en rien identifiable, je vous suggère la chope en folie. C'est débordant de monde, je doute qu'il puisse nous arriver quoi que ce soit.

Il rangea soigneusement le petit sac dans son inventaire, puis s'approcha un peu plus du garçon, lui tendant sa main droite.

- J'allais oublier... Le moment est bien choisi, je crois. Appelez-moi Blaenyc... Blaenyc Khân. Conclut-il avec un petit sourire et le regard moins fâché que tout à l'heure.

Vaiarii attendait la réaction de l'homme, celui-ci semblait beaucoup moins joyeux que le jeune-hybride, l'age ou le mode de vie, peu importe, après tout, chacun a le droit de se comporter comme il veut. Le jeune préférait tout simplement l'émerveillement et la bonne humeur, ça lui permettait de passer la journée plus facilement et aussi de rencontrer de nouvelles personnes d'une façon plus aimable. Ce que dit l'interlocuteur était pourtant assez sombre.

Il était persuadé que l'ancien prisonnier serait recherché dans toute la ville et conservait son point de vue sur l'histoire du meurtrier. Pour ce qui est de la recherche , Vaiarii ne s'en faisait pas, se faire rechercher était plutôt, amusant en fait, et dans le pire des cas il ferait jouer ses relations pour le sortir d'un éventuel pépin. La façon que le clochard prononçait "meurtrier" lui faisait froid dans le dos, personne n'avait été aussi dégouté de la pratique mais malheureusement dans le monde ou il vivait, c'était plutôt chose courante même si il préferait ne pas en parler; changer de réputation allait être difficile pour lui.
Contre toute attente, l'homme accepta d'aller manger avec lui, même si il regrettait d'avoir des habits aussi piteux. En temps normal, le Néko l'aurait bien aidé à chercher des vêtements, mais il avait l'impression que même si il lui proposait des habits tout neuf, le clochard allait les refuser; il préféra donc ne rien dire et laisser passer la remarque.

En parlant de vetements, l'homme sortit une bourse volée de sa poche; Vaiarii avait envie de lui dire que pour quelqu'un d'aussi retissant envers le meurtre, il volait sans problème l'argent gagné par les autres, bon, en temps qu'ancien voleur il ne dit rien non plus à la vue de l'argent et continua d'avancer.

- J'allais oublier... Le moment est bien choisi, je crois. Appelez-moi Blaenyc... Blaenyc Khân.

Très mauvais avec les noms, Vaiarii se demandait combien de temps il allait retenir celui-ci plutôt compliqué. Il lui serra la main et partit vers la chope en folie.
L'endroit n'était pas vraiment dangereux et plutôt sympa pour un touriste quelconque, le Néko savait pourtant l'endroit beaucoup moins innocent que cela et beaucoup de trafic d'armes, de missions et de femmes se passaient aux tables de cet endroit. Ironiquement il savait aussi que la viande la bas était excellante donc pour lui, aucun problème d'y aller.

-Je veux pas paraître imposant ou quoique-ça soit mais, pour tes vêtements, si tu veux on pourra aller en chercher; c'est juste une proposition hein.

Il lui sourit sans attendre de réponse et fit le reste du chemin.

*La chope en folie, nous y voilà*

L'endroit n'avait pas changé d'un pouce, blindé de personnes comme d'habitude, le bois des poutres donnait une ambiance chaleureuse à la taverne et une luminosité plutôt bonne. Il entra avec sa nouvelle connaissance en espérant que l'accoutrement de Blaenyc n'allait pas poser problème. Trouvant une table au fond entre les clients, il s'installa à la chaise en faisant signe au serveur.
Celui-ci ne tarda pas à venir et jeta un coup d'oeil daidénieux à l'homme en face. Avant qu'il n'ait eu le temps de parler et de faire un commentaire, Vaiarii commanda rapidement pour éviter toute histoire.

-Deux viandes cuit à point avec légumes et deux bières....ça sera tout.

Le serveur hésita, puis partit vers les cuisines en criant la commande. L'hybride regarda son compagnon un peu désolé.

-J'ai commandé à ta..votre place, désolé mais vaut mieux pas attirer d'ennuis et les gens d'ici doivent pas être habitués à voir un homme de la rue comme vous.

Il sourit avant de se poser en arrière sur sa chaise. Blaenyc était vraiment mystérieux, le Néko se demandait si c'était bien poli de lui poser des questions sur son passé ou si ça ne se faisait pas...il verrait bien.

-Bon alors, dites moi, pourquoi tant de haine sur le sujet de la mort, j'veux dire; dans ce monde y'en à partout à chaque coin de rue des assassins, malheureusement j'suis désolé de vous le dire mais va falloir que tout ou tard vous tuiez quelqu'un....c'est la dure loi de ce monde.

Il attendit un peu pour voir la réaction de l'homme face à une telle annonce.

Blaenyc échangea une seconde poignée de main chaleureuse avec le Néko. Cette fois-ci, ça n'était en rien de la chaleur générée par les dons de l'enfant, mais de la chaleur humaine. Mais Blaenyc n'y prêta que peu attention. Il relâcha lentement la main du Néko et se positionna à ses côtés pour continuer leur marche jusqu'à la chope en folie. Certains passants commençaient à remplir de nouveau les rues, d'autres à s'engouffrer dans toutes sortes de tavernes, d'auberges... Il n'y avait effectivement pas de la place pour tout le monde. Dans sa marche, Blaenyc vérifiait constamment ses inventaires. Les larcins étaient très fréquents en ces lieux, et cela lui incitait à tapoter frénétiquement la bourse qu'il avait dérobée au gardien. D'un côté, il était un poil plus joyeux d'avoir pu s'extirper de cette routine où sa principale préoccupation était de boire. Là, il allait enfin se rassasier. Il afficha une mine plus déterminée, et on pouvait dès lors penser qu'en le regardant, il ne s'agissait pas d'un pauvre qui croupissait des heures dos au mur, reposé contre un fut, mais d'un aventurier qui appréciait la vie bien qu'il en eût vues des vertes et des pas mûres. Sauf que ça n'était pas le cas ; aussi Blaenyc ne s'en soucia guerre. Après tout, il avait la dégaine d'un enfant des rues depuis une demi-douzaine d'années. Sur le chemin, il aperçut une petite fontaine inoccupée. Il fit un petit détour, se dirigea lentement vers l'édifice qui disposait d'un récipient plutôt généreux, y plongea ses mains pour former un bol et s'éclaboussa vivement la figure avant de se la frotter énergiquement. Ses mains noircissaient à mesure qu'il se nettoyait. Il y plongea entièrement la tête, sans scrupule, sans craindre de ce qu'on pouvait penser de ces gestes-là. Puis il la releva, la secouant et éclaboussant les environs. Il pressa légèrement le pas pour rejoindre le Néko qui avait prit soin de ralentir la cadence.

- Je veux pas paraître imposant ou quoi que ce soit mais, pour tes vêtements, si tu veux on pourra aller en chercher ; c'est juste une proposition hein.

Blaenyc haussa un sourcil, avant d'inspecter sa carrure. Certes, il ne semblait pas aussi bien habillé que son camarade aux oreilles de félin, mais il tenait énormément à sa dégaine. Il se sentait en sécurité, sous cette armure qu'il portait depuis six ans. Il redressa la tête en direction de Vaiarii et haussa les épaules, l'air nonchalant. L'important, pour Blaenyc, n'était pas d'être présentable, mais bien dans un accoutrement qui lui permettait de se mouvoir le plus facilement possible tout en restant protégé, ceci le plus possible. Il ne répondit pas au jeune enfant, et se remit à marcher lentement, les mains ballantes. Il se dit qu'il obtiendrait lui-même réponses aux questions qu'il se posaient et qui concernaient cette étrange créature, si bien qu'elles fourmillaient et qu'elles ne voulaient qu'une chose : être prononcées. Mais il fallait choisir le moment opportun pour cela ; aussi s'arrêtèrent-ils net quand ils virent une enseigne. Pas n'importe quelle enseigne. Elle avait de loin la plus grande notoriété à travers toute la capitale, c'était un des lieux les plus fréquentés. Il s'agissait bien évidemment de la chope en folie. Il leva légèrement la tête, se souvenant de son enfance où il lui arrivait souvent d'avoir des déjeuners avec son frère. Parfois, ils croisaient des aventuriers ; ceuc-ci venaient même s'installer à leur table ; parfois, ils s'échangeaient des comptines, des chroniques, des récits. Un vent nostalgique parcourut Blaenyc. Il laissa s'échapper un soupir discret, et fit signe au Néko de faire profil-bas en ces lieux.

* La chope en folie... Nous y voilà. *

Ils franchirent le seuil de la porte. Le brouhaha était des plus intenses, qui plus est dans une salle aussi confinée. Ça puait la transpiration mêlée à l'alcool et l'urine. Mais les gens étaient heureux, ils partageaient de véritables moments ensemble, ils scindaient leur viande saignante qu'ils mastiquaient avec entrain. Ambiance qui n'avait pas changée ; Blaenyc n'avait pas eu l'habitude d'assister à de grands conflits en ces lieux. Il chercha du regard une table vide, au milieu de barbus soiffards qui haussaient le ton pour se faire entendre. Certains riaient de bon cœur, si bien qu'ils brisaient les tympans des voisins. Mais tout le monde s'en foutait. La seule chose qui était gratuite ici, c'était l'ambiance festive que les individus, qu'importe le poil dont ils sont faits, maintenaient en ces lieux. Il jeta un regard sur sa gauche, comme pour demander au Néko s'il apercevait un coin vide mais... il avait aussitôt disparu. L'homme aux cheveux ébouriffés eut un frisson, puis chercha de façon plus insistante, et aperçut une silhouette qui se démarquait par des petites oreilles de chat. Le garçon semblait avoir trouvé un lieu propice à leur déjeuner au milieu de cette foule bruyante. C'était un lieu quelque peu en retrait, où l'espace entre les tables était plus important et où les bonnes gens était un petit peu plus discrets. Il vit le Néko prendre place et se mettre à ses aises ; il le rejoignit, se faufilant un chemin à travers cette auberge bondée et se posa de même, se tenant désormais face à lui. Par chance, un aubergiste passa par là à l'instant. Il était trapu, avait un gros nez rond et rouge. Il avait une barbe longue d'un demi-mètre et tressée aux extrémités. Nul doute, c'était un nain. Et il affichait une mine réjouie par ses yeux plissés en forme de croissant de lune et ses grosses lèvres retroussées. L'hybride prit les initiatives, alors que Blaenyc restait les bras croisés, l'air pensif.

- Deux viandes, cuites à point, avec légumes et deux bières... ça sera tout.

Blaenyc exécuta son traditionnel haussement de sourcil. Ce jeune garçon ? Boire de la bière à son âge ? Peut-être était-ce une coutume différente, après tout. Il perdit son regard sur la table, alors que le nain cria mot pour mot la requête adressée par le Néko. L'homme croisa les bras, sentant son estomac grogner.

- J'ai commandé à ta... Votre place, désolé mais vaut mieux pas attirer d'ennuis et les gens d'ici doivent pas être habitués à voir un homme de la rue comme vous.

Blaenyc ne bougea pas d'un cil, si ce n'est son regard qui se posa sur celui du garçon. Il était conscient du manque d'aise qu'éprouvait ce dernier. Finalement, il se dit que cela ne servait à rien de contredire cet enfant sur des détails aussi futiles. Il ferma les yeux et fit un geste de main las, comme pour exprimer un "Cela m'indiffère, parlez comme bon vous semble.". En effet, il s'apercevait que le garçon hésitait entre le tutoiement et le vouvoiement. Blaenyc avait été habitué aux deux formes, mais il préférait utiliser de loin le vouvoiement pour quiconque faisant sa connaissance, et ça ne tenait qu'à lui. Au fond, il savait que cette demi-portion ne lui manquait pas de respect le moins du monde. Il détourna le regard, observant les gens bienheureux, savourant des mets de toutes sortes, vidant leur chope de bière blonde, éructant bruyamment par moment pour exprimer une quelconque euphorie. Puis il se focalisa de nouveau sur Vaiarii, qui semblait prendre également ses aises, dépourvu de toute inquiétude. Il était très souriant. Ce qui intriguait d'autant plus le jeune homme. Après tout, il faisait face à quelqu'un qui avait déjà ôté la vie. Puis l'hybride reprit un air un peu plus sérieux :

- Bon, alors, dîtes-moi, pourquoi tant de haine sur le sujet de la mort, j'veux dire ; dans ce monde y'en a partout à chaque coin de rue des assassins, malheureusement j'suis désolé de vous le dire mais va falloir que tout ou tard vous tuiez quelqu'un... c'est la dure loi de ce monde.

- Bien innocent que vous êtes... Et pourtant, vos paroles sont sûrement pleines de vérité. La capitale a subi un assaut. Il y a eu beaucoup de pertes humaines ; pour la plupart, ce furent des innocents. Ils baignaient dans leur sang, leur vie se sont arrêtée net alors qu'ils n'étaient en rien concerné par les conflits qui avaient lieu. Moi-même je n'étais pas concerné. Les seules pistes dont je dispose, c'est que l'Ordre Nouveau serait mêlé à ça ; que c'est à cause d'eux si des vies innocentes ont été sacrifiées. A quel prix ? Tout ça pour quoi ? Une page de livre... Qui semblerait très précieuse car convoitée par des êtres dépourvu de tout scrupule !

Il avait mit l'accent sur le dernier mot, plantant ses yeux dans ceux de l'enfant, pour qu'il comprenne que le plus grave n'était pas le larcin d'argent, mais bien le larcin de la pauvre vie d'un autre...

- Cela s'est passé il y a quelques temps. C'est derrière nous. Je ne compte plus les jours depuis que c'est arrivé. Le mal a été fait, il a laissé des cœurs en peine, tout ça pour... Un conflit d'intérêt pour ceux qui en ont trop et qui a de loin manqué de respect à ceux qui n'ont rien.

Il fut interrompu par l'aubergiste nain qui déposa bravement la nourriture que le Néko avait commandé à tout va. Blaenyc en profita pour sortir sa bourse, en extraire une mince poignée de pièce pour la refermer et la jeter en mouvement de cloche à l'aubergiste, suivi d'un "Gardez la monnaie." énergique. Il fixa ainsi du regard sa chope de bière, mousseuse, avec des bulles minuscules remontant à la surface. Il la saisit, oubliant temporairement son petit récit, et la tendit au Néko pour trinquer, soucieux des traditions que l'on exerçait durant un repas et... Ceci en toute circonstance.

Vaiarii était pétrifié, littéralement. Il réussit quand-même à trinquer avant d'avaler la bière d'un trait pour se calmer. L'ordre nouveau serait à la base d'une attaque? La même guilde qu'il avait proposé de rejoindre. Oui, il avait postulé pour entrer dedans estimant que la liberté des gens ne devaient pas être dirigée par des esprits, mais par la volonté. Complètement déboussolé, il détacha son regard de l'homme pour se fixer sur la table d'à côté.
Observer le comportement des gens était vraiment un passe-temps pour lui et dans ces circonstances, un bon moyen de retrouver de la répartie et de l'assurance.

Sur cette table se trouvait un homme et une femme; visiblement nouveau comme couple, ils se tenaient à une distance respectable l'un de l'autre et parlaient gentiment comme pour faire connaissance. Certainement de la haute bourgeoisie, le Néko remarqua tout de même quelques détails plutôt..croustillant.
L'homme parlait énormément, avait le regard fixe dans les yeux de la jeune femme et les pieds avancés sous la table, ses mains étaient posées sur le bois devant lui et ouverte, il devait très certainement apprécier très grandement la compagnie de la dame. Passons à elle justement.

Belle, brune, elle parlait aussi en répondant rapidement, mais avec une signification tout autre. Un bras était posé contre son corps comme pour faire barrière et son autre main se posait sur sa tempe voulant dire qu'elle réfléchissait tout en parlant. Ses jambes croisées pointaient vers la sortie, autant dire que l'homme n'avait aucune chance.
Le Néko cligna des yeux et revint vers Blaenyc en coupant un morceau de viande devant lui.

-Voyez mon point de vu monsieur, commença t'il en changeant complètement de ton et de comportement.

Son visage était plus sérieux et sa façon de parler beaucoup plus adulte, ceci arrivait que très rarement et seulement dans des circonstances comme celle-ci. C'est donc sans sourire qu'il continua sa phrase.

-Regardez le couple à côté, à premier vu d'oeil on pourrait dire qu'ils s'entendent très bien , pourtant ils ne se connaissent presque pas et l'homme ici voudrait beaucoup "en savoir plus" sur cette femme. Lui pense que c'est dans la poche; elle, de l'autre côté, pense qu'elle devrait s'en aller le plus vite possible.

A ce moment-là, la femme se leva sous le regard surpris de l'homme et partit bien rapidement de l'endroit en laissant le pauvre monsieur sur sa faim.

-Voyez? Tout ça pour quoi? L'homme pensait avoir fait bonne impression non? Il y a deux points de vue complètement diffèrent, un point de vue interne à la situation, et celui externe...ici le nôtre. Cette histoire de guerre de l'ordre nouveau est bien fachante, mais acceptez juste céci: Il existe peut-être, peut-être, une autre possibilité. Peut-être que cette guerre n'a pas été innutile comme vous le pensez, peut-être que cette page du livre cherché voulait dire la survie de milliers de gens, expliquant donc les pertes ici. Je ne suis du coté de personne, mais je veux juste préciser qu'il existe d'autres possibilités pour expliquer un massacre comme celui-ci.

Il stoppa, regarda l'homme et lui sourit. Le moment adulte était passé, il avait retrouvé l'éclat dans ses yeux, la joie de vivre et des mouvements plus libres dans ses paroles. Il mâcha la viande avec bonheur tout en parlant.

-Voilà pourquoi tuer n'est pas aussi mal que tu ne crois, enfin, dans certains cas. Peut-être qu'en tuant des hommes de milieux d'ou je viens, j'ai sauvé des dizaines de vies. Si ça se trouve, j'ai sauvé plus de vies que j'en ai ôté.

Naîf comme point de vue je vous l'accorde, mais d'un côté, dans un monde idéel, la thèse qu'il proposait n'était pas si folle que ça.

-En même temps, pour sauver votre famille, seriez vous capable de tuer une autre? Je crois que oui.

Faisant signe de sa main comme pour dire que ce qu'il disait n'était qu'une possibilité, il se remit à manger en lâchant une autre question plus banale cette fois-ci.

-Et sinon d'ou venez vous? Vous semblez plutôt âgée, sans vouloir dire de mal, et j'ai l'impression que vous n'avez pas vu beaucoup de choses dans votre vie, pas d'aventures en tout cas, je me trompe? Et sinon, pouvez-vous me dire ou je peux trouver, peut-être un monument aux morts de cette affreuse bataille, voir un peu l'étendue des dégâts..et retrouver quelqu'un.

Blaenyc heurta sa chope de bois à celle de Vaiairii, et commença à en boire quelques gorgées, regardant de temps à autre son interlocuteur... Qui semblait fort à l'aise avec l'alcool. l'homme fit la moue ainsi que des yeux ronds. Il ne s'imaginait pas véritablement se trimballer quelqu'un de pompette sur le dos. Mais il ne dit rien, comme à son habitude, et reposa sa chope encore bien emplie. Il sentit néanmoins qu'il n'aidait pas cet enfant à le mettre à l'aise, surtout lorsqu'il constatât que son attention était détournée. Il identifia la trajectoire du regard de Vaiarii. Celle-ci était portée sur deux citadins, plutôt aisés. Enfin, il se rappela que son repas était encore chaud : il attrapa délicatement ses couverts, se tenant droit, et découpant minutieusement sa viande. Ses bonnes manières étaient restées intactes. Alors qu'il porta un morceau à sa bouche, L'enfant aux oreilles de chat, qui semblait être le reflet de Blaenyc si l'on en croyait les mouvements et gestes, sembla littéralement changer d'attitude, de regard... Comme s'il allait se produire quelque chose de terrible. Blaenyc planta ses yeux dans les siens. Le Néko allait-il se jeter sur lui pour lui ôter la vie ? Blaenyc avait-il prononcé quelque chose de travers ? Il continua de le fixer d'un air normal, dépourvu de toute émotion, neutralisant les sentiments agressifs mais aussi les marques affectives qu'il avait eu l'habitude de témoigner à son frère. Il avala sa viande mâchée, porta à nouveau sa chope à sa bouche, puis la reposa délicatement, affichant toujours et encore la même expression faciale.

- Voyez mon point de vue monsieur, fit l'enfant, ayant adopté un ton plutôt grave, regardez le couple à côté, à première vue d’œil, on pourrait dire qu'ils s'entendent très bien, pourtant ils ne se connaissent presque pas et l'homme ici voudrait beaucoup "en savoir plus" sur cette femme. Lui pense que c'est dans la poche ; elle, de l'autre côté, pense qu'elle devrait s'en aller le plus vite possible.

Blaenyc détourna une fois de plus la tête en direction de ces personnages et dévisagea l'un d'eux. C'étaient des gens communs et ça n'était sûrement pas un couple. L'homme, qui avait la dégaine d'un riche agronome, aux cheveux bruns, fort bien coiffés - longs jusqu'aux aisselles et bouclés -, ayant des yeux globuleux, relativement propre - et c'en était presque insultant étant donné qu'on ne s'imposait aucune restriction vestimentaire voire hygiénique en ces lieux qui n'en restaient pas moins bien famés - était affalé sur sa petite chaise en bois, accompagnait de belles paroles par des gestes de mains élégants, très affirmés. Il était bien habillé, très bien habillé même. Il portait un manteau soyeux, d'un bleu éclatant et des collants blancs à motifs dorés. Quant à ses souliers, n'en parlons pas : talons noirs, c'en était presque une provocation pour lui de se trouver ici. Mais on comprit toutes ses attentions lorsque l'on aperçut son interlocutrice, jeune femme à la silhouette mince, brune, très belle. Ses oreilles pointues remontaient vers le haut, nous pouvions deviner qu'il s'agissait d'une elfe. Elle avait une fleur qui coiffait sa tête. Ses longs cheveux bruns descendaient très bas, à elle aussi. Elle était vêtue d'un magnifique bliaut verdâtre. C'était dame nature qui se dressait devant Blaenyc, appréciant un peu plus chaque seconde dès lors qu'il observait cette demoiselle si désintéressée. Elle se tenait l'index, visiblement gênée d'être importunée par cet homme qui semblait l'avoir suivie jusqu'ici. Ce lieu ne leur était pas favorable, il y avait un vacarme assourdissant et peut-être que l'elfe pensait que ce présomptueux et hardi être humain n'irait jamais jusqu'à la suivre céans. Blaenyc aperçut du coin de l’œil que Vaiarii continuait son argumentation, mais lui ne ratait pas une miette de la scène entre l'homme qui, lui, parlait des terres dont il était en possession et... Cette femme qui avait une posture défavorable, prête à se lever à n'importe quel moment. Et elle se leva, détalant à toute allure, bousculant quelques clients au passage, qui grognaient sur l'instant.

- Voyez ? Tout ça pour quoi ? L'homme pensait avoir fait bonne impression, non ? Il y a deux points de vue complètement différents, un point de vue interne à la situation, et celui externe... Ici le nôtre. Cette histoire de guerre de l'ordre nouveau est bien fachante, mais acceptez juste ceci : Il existe peut-être, peut-être, une autre possibilité. Peut-être que cette guerre n'a pas été inutile comme vous le pensez, peut-être que cette page du livre cherchée voulait dire la survie de milliers de gens, expliquant donc les pertes ici. Je ne suis du côté de personne, mais je veux juste préciser qu'il existe d'autres possibilités pour expliquer un massacre comme celui-ci.

Blaenyc avait fini de toiser l'agronome, qui restait là, tel un imbécile qui ne comprenait pas qu'il faisait preuve d'égoïsme pur et simple en parlant de sciences de la terre, de possessions. Il s'en retourna à son interlocuteur et, pour lui montrer qu'il était de toute ouïe, il se cambra sur la table, y posant ses coudes pour soutenir sa tête de ses deux poings. Il regardait le Néko lui sourire à nouveau, les pupilles quelque peu... dilatées. Etait-ce le fait d'avoir bu une bière aussi rapidement qui le faisait débiter ce genre de chose à tout va ? Il le regardait manger ; on aurait dit un scientifique étudiant minutieusement les fais et gestes d'un rat entrain de se faire les dents sur un morceau de fromage. Il n'était pas sûr, mais percevait une grande instabilité chez ce garçon.

- Voilà pourquoi tuer n'est pas aussi mal que tu ne crois, enfin, dans certains cas. Peut-être qu'en tuant des hommes de milieux d'où je viens, j'ai sauvé des dizaines de vies. Si ça se trouve, j'ai sauvé plus de vies que j'en ai ôtées. En même temps, pour sauver votre famille, seriez-vous capable de tuer une autre? Je crois que oui.

Blaenyc resta impartial, ne lâchant mot. Il s'en remis à son assiette, piquant de sa fourchette les divers légumes qui accompagnaient la viande qu'il avait déjà consommée. Il fit une grande bouchée, mâchant à bouche fermée, fixant Vaiarii avec la même humeur ; "rien de nouveau sous le soleil".

- Et sinon, d'où venez vous ? Vous semblez plutôt âgé, sans vouloir dire de mal, et j'ai l'impression que vous n'avez pas vu beaucoup de choses dans votre vie, pas d'aventures en tout cas, je me trompe ? Et sinon, pouvez-vous me dire ou je peux trouver, peut-être un monument aux morts de cette affreuse bataille, voir un peu l'étendue des dégâts..et retrouver quelqu'un.

Il avala sa bouchée et attrapa énergiquement sa chope pour la vider d'un trait.

- Vous parlez beaucoup. Ce n'est pas dérangeant en soi, mais comment voulez-vous que je puisse vous suivre si vous posez des questions sans être à même d'en attendre les réponses ? Pour reprendre depuis le début, sachez que je n'irai jamais qualifier cet acte barbare de juste. Et vous pensez que pour justifier la survie de milliers de gens, il faut sacrifier la vie d'autres ? Est-ce que chaque vie n'a pas la même valeur ? Vous pensez que le pauvre homme qui n'apporte rien à la société vaut cent fois moins qu'un riche fonctionnaire qui est payé à... Oh, j'en perds mes mots. Tuer n'est pas si mal que cela ? Vous voulez rire ? Je conçois qu'il soit parfois inévitable d'ôter la vie dans le cadre d'une légitime défense, mais tuer un congénère est un mal et absolu. Lorsqu'il s'agit de se défendre, j'appelle cela un mal pour un bien. Je n'ai jamais ôté la vie à qui que ce soit et je souhaite ne jamais le faire si cela est possible.

Il posa lourdement son coude gauche sur la table et pointa le jeune garçon aux cheveux gris de son index. On pouvait voir un ongle un peu noircit.

- Mais cela ne veut pas dire que je ne sais pas me défendre. Mon épée m'accompagne, me prête main forte dans mes névroses, sachez juste que je n'ai jamais été amené à tuer quelqu'un. Par contre, j'ai été enseigné par bien des individus marginaux quels gestes adopter pour se défendre. Ils m'ont servi pendant cet assaut, j'aurais pu y rester. Oui, je viens d'ici même, d'Equilious la resplendissante, et j'essaie de me faire une raison avant d'aller voir du pays. Je ne veux pas me limiter à découvrir des horizons juste pour le plaisir de découvrir des horizons. Bien sûr, il me faut un tel plaisir ; je suis un être humain, typiquement égoïste, avide de pouvoir, corrompu, qui pense à sa belle facette... Mais je veux aussi connaître les raisons, les vraies, d'un conflit. La guerre, certains sont seuls à la vouloir, elle frappe à la porte d'individus innocents qui n'ont rien demandé et dont on a du mal à se passer ; comme ce brave boulanger qui confectionne le pain dans lequel vous croquez, ou, ou... Ou ces porteurs de chaise que ces grinchards de nobliaux emploient, paient une misère et, par-dessus tout, ce qui est de loin le plus méprisable, c'est l'appelation qu'ils leur donnent : des mulets baptisés.

Blaenyc semblait avoir perdu son sang froid. Cela lui arrivait souvent de dévier sur des sujets de la sorte. En effet, peu de gens daignaient écouter cet homme, et il eut fallu que ce garçon soit le réceptacle d'une rancoeur humaine mal dissimulée. L'humain lacha un grand soupire, affichant une mine sombre.

- Pardonnez-moi, c'est peut-être le fait de dormir dehors depuis des années qui m'a rendu aigri. Mais c'est comme ça. Vous l'avez voulu. Finissez votre assiette, nous irons faire un tour au cimetière, calmement. C'est moins bondé, c'est calme... Et nous pourrons confronter nos points de vue en meilleure forme.

Il croisa les bras, détournant le regard et ayant retrouvé son humeur habituelle : froid, non souriant, sans émotion.

Vaiarii avait fini sa tirade "philosophique". C'était une première pour lui, débattre sur un sujet. Il avait horreur de confronter son point de vue à quelqu'un d'autre car, pour lui, une personne ayant une idée en tête ne la lâcherait pas qu'avec des mots rendant donc la conversation quasi inutile. Pourtant, le débit élevé de paroles changea l'homme en face, et il put le découvrir sous un autre profil.

Vaiarii fut d'abord critiqué par ses questions incessantes. Il sourit rieur sur ce point, c'était en effet une caractéristique de la population jeune, poser des questions sans attendre des réponses.

- Pour reprendre depuis le début, sachez que je n'irai jamais qualifier cet acte barbare de juste. Et vous pensez que pour justifier la survie de milliers de gens, il faut sacrifier la vie d'autres gens ? Est-ce que chaque vie n'a pas la même valeur ?

C'est exactement ce qu'il pensait , chaque humain à une valeur de vie...pas dans l'absolu, personne ne vaut quelqu'un d'autre, mais plutôt par les relations. Une mere trouvera plus de valeur dans son enfant que dans un adulte quelconque, tout dépendait du point de vue. Pourtant, il était d'accord avec l'homme, tuer était impardonnable et même si cette règle pouvait être..pliée, le geste restait quand-même irréparable et il était très bien placé pour le savoir.

L'homme continua sur le fait qu'il savait quand-même se défendre. Vaiarii avait évalué la force du clochard et était arrivé à la conclusion que Blaenyc avait du potentiel , malheureusement caché pour une raison encore inconnue, il savait aussi qu'il était capable de se débrouiller tout seul comme il avait pu le montrer près de la prison.

Mais la conversation devint intéressante à partir de la; mr.Khan déclara qu'il voulait découvrir le monde et être au courant de choses, voir ce qui existait au loin et participer dans la vie des autres, il voulait la vérité.

En disant ça, ses yeux avaient changés pour la première fois, il y avait une flamme d'envie qui naissait dedans; sa voix devenait plus ferme, ses mots plus secs.
Il avait fini par retrouver son calme en s'excusant, puis en retrouvant le regard mort qu'il avait avant. Le Néko resta immobile en le fixant, au bout d'un moment, il croisa son regard et parla avec gentillesse.

-Je crois que malgré mon âge, j'ai peut-être des choses à vous apprendre. Dites-moi juste ça, depuis combien de temps n'avait vous pas parlé avec quelqu'un comme ça, en défendant un point de vue?

Le Néko le regarda en lui faisant voir que se lacher comme ça avait été intéressant, puis finit sa viande sans parler. Vaiarii revoyait encore le désir d'apprendre dans les yeux de l'humain, il voulait lui donner cette chance. Quand Blaenyc eut fini sa viande, l'hybride l'emmena dehors à l'air frais. Il commençait à marcher vers le cimetière de la ville, le ventre bien remplis, puis lâcha, le plus naturellement au monde:

-Après le cimetière, tu viendras avec moi chercher le livre de cette guilde dont tu m'as parlé. Ne refuse pas. As tu déjà vu des fées, dragons, bandits, la mort, la peur? Je crois qu'il faudrait que tu commences et c'est décidé, tu viens avec moi demain matin, point. Bon, il est ou ce monument?

- Je crois que malgré mon âge, j'ai peut-être des choses à vous apprendre. Dites-moi juste ça, depuis combien de temps n'avait vous pas parlé avec quelqu'un comme ça, en défendant un point de vue ?

L'humain prit en compte l'attendrissement du Néko, mais resta de marbre. Il s'adossa de nouveau contre sa chaise, croisant les bras et détournant le regard. De temps en temps, il fixait la table à laquelle il siégait avec son compagnon pour ne pas être distrait. Par moment, il lui arrivait d'observer discrètement les autres occupants de la taverne. Ils avaient ce petit plus que Blaenyc voulait obtenir à tout prix, au plus profond de lui-même : ils voyaient du pays. Puis, voyant que le Néko se contentat de finir son assiette sans discuter, Blaenyc saisit de nouveau ses couverts pour racler ce qu'il pouvait rester dans son auge et y gober. Il avait perdu toute envie de saveur sur l'instant présent. Il fit un signe de tête à Vaiarii. Tous deux se levèrent et rabattèrent leur chaise contre la table. A travers la foulée assise, Blaenyc aperçut l'aimable nain qui fut leur hôte pendant cette demi-heure de plaisir. Il lui adressa une noble référence avant de franchir le seuil de la porte que le garçon tenait pour lui. Ses yeux furent de nouveau agressés par une lumière blanche. Il entama sa route, s'assurant que l'enfant aux oreilles félines se tenait bien à côté de lui. On aurait cru que, bien qu'il montrait le moins d'émotions possibles, il tenait à ce que cet enfant soit à ses côtés. Il détendit son visage à la sensation des légères brises fraîches qui semblaient le consoler de cette température torride. Effectivement, on avait beau se réfugier à l'ombre, la différence n'était pas des plus flagrantes. Alors qu'il marchait à rythme constant, il vit son acolyte s'exciter sur place, puis se positionner devant lui, marchant à reculons.

- Après le cimetière, tu viendras avec moi chercher le livre de cette guilde dont tu m'as parlé. Ne refuse pas. As tu déjà vu des fées, dragons, bandits, la mort, la peur ? Je crois qu'il faudrait que tu commences et c'est décidé, tu viens avec moi demain matin, point. Bon, il est ou ce monument ?

Blaenyc continuait d'avancer, toujours sans répondre, laissant le petit enfant sur sa faim. Il attendit simplement que celui-ci se remette à marcher calmement pour lui répondre en toute franchise :

- J'ai vu des fées et autres créatures imaginaires dans mes rêves, quand les gens en parlaient dans la rue. Je les ai aussi vues en fresques, j'ignore si elles sont fidèles à la réalité. Quant à la mort, quelle question... Je la vois bien trop souvent.

Il évita volontairement la question de la peur. Après tout, cet individu était bien plus jeune que lui. Et bien que Blaenyc ne disposait pas d'autant d'expérience, il ne devait pas se montrer faible. Bien au contraire. Alors qu'il réfléchissait quoi dire au Néko, il aperçut un homme, assis en tailleur, dos au mur, avec un béret sur le sol, contenant quelques pièces d'or. L'homme avait le teint bronzé. De profondes rides marquaient son visage. Ses yeux était inexpressifs et l'on pouvait deviner qu'il était atteint de cécité. Son accoutrement était commun aux pauvres hommes : une tunique de couleur brune, délavée, déchirée, dévorée par le temps. En fait, ce vieil homme semblait fixer quelconque objet, mais il en était rien. Il attendait que la bonté des gens l'aident à survivre. Blaenyc s'arrêta net, faisant signe au Néko de l'attendre et d'observer. L'humain plongea sa main droite dans sa poche la plus proche, où il avait prit soin de conserver le peu de pièces qu'il avait extraites de la bourse gracieusement offerte au nain de tout à l'heure. Il jeta cette pièce en forme de cloche droit sur le vieil aveugle. Ce dernier ne manqua pas de réagir et de l'attraper au vol, avant de baisser respectueusement la tête, sans émettre le moindre son. Il déposa son butin dans son petit chapeau noir, alors que le duo poursuivait sa route, échangeant quelques regards avec Vaiarii.

- Vous voyez ? Ce brave homme souffre bien plus que nous deux. Il est pauvre. J'ai l'intime conviction que malgré son handicap, il a fait de grandes choses ; son ouïe fine, sa dextérité ont parlé à leur place. Le silence est d'or là où la parole est d'argent, jeune homme. Je n'ai pas conversé avec quelqu'un comme ça depuis... Je ne compte plus les jours, en fait. Quant à votre décision de m'embarquer avec vous, sachez que mon libre-arbitre est bel et bien existant et que je suis susceptible de faire demi-tour à tout instant. Seulement, vous savez ce que je désire actuellement, vous savez ce qui me pousse à vous suivre... Vous êtes très enfantin, très impatient... Mais aussi très intelligent. Et je reconnais votre expérience comme bonne à partager.

Après quelques instants, ils finirent par arriver devant un endroit où les murs étaient suffisament hauts pour qu'on ne daigne voir ce qu'il y avait à l'intérieur. C'était un des quelques cimetières construits dans la capitale, discret, à l'abri de tout regard méprisant. Comme isolé du monde, dans sa tranquillité la plus absolue. Une grille opaque séparait la paire d'être vivant d'un milliers de corps inertes, reposant à perpétuité dans leur tombe. Blaenyc attendit devant, fixant le Néko, afin de savoir s'il avait son mot à dire.

Vaiarii marchait à reculons avec la mine rieuse; il allait emmener cet homme avec lui coute que coute, une expérience de voyager ne se refusait pas et ça serait un grand moment pour l'humain de découvrir des choses vraiment merveilleuses, fantastiques, mais aussi malheureusement tristes; c'était le prix à payer pour voir le monde, d'ou le détachement du Néko face à beaucoup de choses. Sachant qu'il valait mieux rester distant face aux évenements rencontrés, il savait que la comédie était le meilleur moyen de faire passer des choses difficiles à accepter, ça expliquait ses pitreries incessantes.

- J'ai vu des fées et autres créatures imaginaires dans mes rêves, quand les gens en parlaient dans la rue. Je les ai aussi vues en fresques, j'ignore si elles sont fidèles à la réalité. Quant à la mort, quelle question... Je la vois bien trop souvent.

Ahhh, un rêveur, poétique et intéressant, on pouvait voir certaines choses dans les rêves, mais trés rarement la réalité. Les fées qu'il avait rencontré n'était pas comme dans les livres, pas belles, pas généreuses ni lumineuses, elle avaient faillis lui enlever une jambe...vachement sympa comme petite bête. La meilleure surprise pourtant fut celle des dragons; les légendes parlaient d'eux comme des tueurs féroces sans coeur, pourtant, ayant côtoyé quelques-uns, il avait découvert quelques mots de leurs language, leurs façon de penser ainsi que des techniques bien a eux, mais aussi leurs sens de l'humour et leur hospitalité. Fée contre Dragon? Le dragon était plus sympathique pour l'instant.

Quant à la mort, il ne s'était pas bien exprimé, lui voulait dire LA Mort. Celle qui passe furtivement lorsque l'heure est venue; maintenant , peut-être allez-vous me dire qu'elle à une cape, une faux et est entièrement en os; mais celle qu'il avait vu était tout autre. Elle ressemblait à un jeune-homme, très chic avec toujours une cigarette à la bouche. Bref, passons.
Ils passèrent devant un clochard, aveugle apparemment, qui mendiait dans la rue. Blaenyc lui jeta une pièce qu'il rattrapa au plein vol avec une dexterité impressionnante, assez peu croyable. Khan à côté de lui semblait content de lui, son acte était bien aimable certes, mais le Néko avaient quand-même quelques doutes.

- Vous voyez ? Ce brave homme souffre bien plus que nous deux. Il est pauvre. J'ai l'intime conviction que malgré son handicap, il a fait de grandes choses ; son ouïe fine, sa dextérité ont parlé à leur place. Le silence est d'or là où la parole est d'argent, jeune homme. Je n'ai pas conversé avec quelqu'un comme ça depuis... Je ne compte plus les jours, en fait. Quant à votre décision de m'embarquer avec vous, sachez que mon libre-arbitre est bel et bien existant et que je suis susceptible de faire demi-tour à tout instant. Seulement, vous savez ce que je désire actuellement, vous savez ce qui me pousse à vous suivre... Vous êtes très enfantin, très impatient... Mais aussi très intelligent. Et je reconnais votre expérience comme bonne à partager

Vaiarii ne voulait pas lui dire qu'un clochard sur trois faisait partie de sa guilde comme récolteur d'informations, après tout, si le destin fait bien les choses, alors l'aveugle était bien réel et cette pièce allait l'aider à mieux vivre.

-Je sais que vous pouvez partir quand vous voulez, mais pourquoi rater une expérience aussi magique? De plus je devine que vous donneriez beaucoup pour voyager donc, j'estime qu'on peut s'entendre sur ce point.

Il lui sourit avant de faire face au cimetière. Ancien et bien caché, l'endroit était entouré de murs ne laissant comme entrée qu'un portail en fer forgé. Le Néko la poussa avant de rentrer dans le lieu sacré. Ici il ne disait rien; bien que peu croyant sur la vie après la mort, il ne souhaitait pas troubler le repos éventuel des corps ici et marcha directement vers le centre de l'endroit fantôme.

Le ciel était bleu, le temps sans vent, un oiseau récitait son chant sur une branche non loin de la donnant l'impression d'avoir arrêté le temps. Il était difficile de croire qu'un cimetière aussi calme pouvait résider dans une ville comme celle-ci. Entendant les graviers bouger sous ses pieds, il arriva vers une grande statue.
En marbre peut-être, elle représentait un homme, transpercé d'une lance. Sous l'oeuvre d'art glauque se trouvait une plaque en or. Des dizaines, non, des centaines de noms étaient inscrits en caractères magnifiques représentant tous les morts dans le conflit qui avait pris place. Chercher le garçon allait être impossible, il n'avait ni nom, ni image; autant chercher une paille dans une botte d'aiguilles, oui...c'est dur...

Pourtant suivant sa parole, il se mit à genoux et baissa la tête devant la statue comme pour montrer de l'humilité devant elle. Seule dans son monde, il s'excusa le plus justement possible.

*Pardonne moi*

Il resta peut-être trois minutes les yeux fermés à répéter cette phrase. Il se releva enfin, l'air solennel en regardant le ciel. Le poids de culpabilité était toujours là, il brulait ses épaules et l'excuse, bien que très légère, n'avait servit à rien. Pourtant, il n'était pas mécontent de sa visite ici; c'était , après tout, le mieux qu'il pouvait faire. Il commença à partir et croisa son compagnon.

-"Le silence est d'or là où la parole est d'argent", venez, on pars.

Sans dire plus, il repartit vers le centre de la ville toujours indécis que quoi faire, il ne pouvait pas s'excuser plus et aucune façon de retrouver les parents, il allait devoir d'arrêter là. Vaiarii se demandait quoi faire, son nouveau but? Il se tourna vers l'homme et lui tapa amicalement dans l'épaule

-Allez on se bouge! Après tout, demain va être mouvementé, j'vous conseille de prendre du repos, on sait jamais, si on croise une liche , va falloir courir et le dernier servira de manger pour le monstre.

Il rit en lui faisant un clin d'oeil. Il avait décidé, son nouveau but était de retrouver ce livre, avec Blanenyc

Les deux êtres immergèrent dans un lieu qui semblaient leur paraître à tout deux sacré. Les remparts semblaient affaiblir quelque peu le bruit de la foule au dehors. Dans cet espace, quelques individus circulaient lentement, la mine sombre et la tête penchée sur le devant, regardant sans cesse leurs pas lourds. Leur tristesse était sans doute la bienvenue et la plus justifiée qui soit, en ces lieux. Il suivit le Néko, qui semblait avoir prit les devants, ethousiaste à l'idée de se recueillir... Mais auprès de qui ? Il grimaça timidement lorsqu'il s'aperçut que son camarade n'avait pas l'air aussi pitre qu'au dehors. Enfin, il se contenta de le suivre lentement. On n'entendait que les bruits de pas dans la caillasse, ainsi que certains oiseaux qui chantonnaient en ce magnifique temps ; eux n'avaient probablement pas conscience de la mort, voilà tout. Tout en ayant détourné la tête vers ce qui semblait être un moineau, il focalisa de nouveau sur le Néko, visiblement prosterné devant une oeuvre d'art resplendissante : une statue représentait un homme, recroquevillé, empalé par ce qui semblait être un javelot. Cette arme représentait sans nul doute l'attaque qui était provenue de loin et inévitable. L'expression qu'il affichait n'était pas cette de la souffrance, mais plutôt une tristesse infinie mêlée à une incompréhension, se demandant ce qui avait bien pu lui arriver, ce qu'il avait mérité pour en arriver là. Enfin, il baissa les yeux sur la plaque qui recensait les victimes du conflit. Des noms qui ne lui disaient absolument rien. Puis enfin, ses yeux se posèrent sur l'enfant désolé, dont les oreilles de chats semblaient bien basses. Il se gratta la tête, se demandant ce qu'il était bon de faire sur l'instant présent. Il haussa les épaules et s'éloigna discrètement vers un recoin qu'il avait fréquenté quotidiennement il y a quelques temps de cela...

Blaenyc bifurquait sur les chemins frayés par les différentes pierres tombales occupant le cimetière, fixant l'une d'elle d'un regard imperturbable et imperturbé. Il semblait s'en rapprocher, empruntant quelques détours parce qu'il s'agissait quand même d'un dédale impressionnant. Il fit face à une tombe commune, extrêmement bien taillée par rapport aux autres, à croire que les obsèques avaient été plutôt bien investies pour le défunt qui reposait en paix. Sur cette pierre y étaient gravées des lettres. Elles laissaient une emprunte éternelle, prouvant l'existence de :

"Garrow Khân, né à Equilios, décédé à Equilios à l'âge de vingt-quatre ans.

Frère. Acolyte. Ami. Complice. Moitié."

Blaenyc inspecta les horizons du regard. Il ne pouvait voir Vaiarii à cause de toutes ces pierres tombales, il devina qu'il continuait d'implorer pardon. Il s'asseya en tailleur face à la tombe de ce Garrow, toujours aussi impartial.

- Ca y est. J'ai rencontré quelqu'un et je crois que je vais pouvoir m'échapper de cette fourmilière géante. J'aurais tant aimé que tu sois là. J'étais toujours là à te conseiller, à te rassurer... Mais tu me protégeais bien, aussi... ... Tu sais, j'ai fait mon deuil, mais je compte bien retrouver celui qui t'a fait ça. Je ne le tuerai pas. Il mérite pire que la mort. Je le ferai agenouiller de douleur devant ta tombe, et il sera bien plus sincère que moi encore lorsqu'il te présentera ses excuses... C'est tout ce qu'il mérite.

Il fixa longuement la tombe, se recroquevillant comme il le faisait autrefois. Après quelques instants, il se releva. Il ferma les yeux, pensant à son avenir incertain. Il voyait des horizons, des expériences, des rencontres, des choses hors du commun. Mais aussi du danger, des souffrances et des obstacles. Il ouvrit de nouveau les paupières, puis sortit de son sac un bouquet composé de fleurs diverses qu'il avait cueillies la veille. Elles n'avaient pas vraiment bonne mine, mais il se dit que c'était l'intention qui comptait.

- Repose en paix, Garrow.

Ainsi, il revint sur ses pas, croisant le Néko sur son passage.

- "Le silence est d'or là où la parole est d'argent", venez, on pars.

Blaenyc acquiesça promptement Vaiarii. Tous deux quittèrent cet endroit puis retrouvèrent peu à peu leur état normal au fur et à mesure qu'ils déambulaient dans la capitale. Le Néko, de nouveau tout sourire, lança à Blaenyc :

- Allez on se bouge! Après tout, demain va être mouvementé, j'vous conseille de prendre du repos, on sait jamais, si on croise une liche , va falloir courir et le dernier servira de manger pour le monstre.

Il regarda l'enfant chat détaler à la course, surpris. Blaenyc haussa un sourcil mais, cette fois, il ne sembla pas indifférent au petit jeu de Vaiarii. Il pressa le pas, courant, évitant les passants, histoire de ne pas perdre de vue le garçon plein d'énergie... C'était lui, l'énigme, l'indice qu'il cherchait depuis tant de temps !

(Désolé, j'ai un peu bâclé sur la fin. Je crois qu'on peut soumettre le fil de discussion aux modérateurs...)

Vaiarii Dazak > 11 xps
Blaenyc Khân > 11 xps

Très beau RP, vous vous méritez tous les deux cette note et bonne continuation Wink

!

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