Une nouvelle façon de tout voir avec une nouvelle arme [Terminé]

C'était l'après-midi, dans la jungle... Le soleil brillait et le vent soufflait des plus grands désespoirs pour donner un peu de froid. Les bestioles contemplaient un bâtiment qui lâchait des plus noirs des fumées. Enfin... c'était comme s'ils regardaient un spectacle désastreux et attendaient la trompette du dernier jugement ou plus exactement les martèlements du jugement dernier.

D'ailleurs, une bestiole en particulier était curieuse et voulait continuer sa route vers cette bâtisse, cependant très méfiante. Elle n'osait pas du tout continuer, prise de peur par les grands bruits que le marteau faisait, sans relâche, sans remords. Mais pourtant, l'animal semblait bien déterminée à avancer, quelque soit les raisons l'empêchant de rester calme. Mais elle se décidait : autant attendre que le forgeron aie fini son arme. Peu après, plus rien.

L'ombre des arbres commençaient à disparaître et ainsi la silhouette sautillante prendre forme. Maintenant découverte, on peut s'apercevoir qu'il s'agissait de Chocolat, qui essayait d'éviter de trébucher par un caillou. Proche de la forge, elle déglutit à l'idée de savoir quelle sinistre personne pouvait être le forgeron : peut-être un vieillard grincheux blasé, ou bien un renfermé qui n'oserait plus sortir, sinon qu'à rester chez lui à montrer son art. Rien que de l'imaginer pouvait la faire rire ou peur... Donc, elle n'eut pas recours à son imagination. Devant se trouvait les grandes portes. Il y avait un écriteau marqué "Veuillez sonner la cloche.". Par politesse de signaler sa présence, elle s'exécuta sans remarque et poussa les portes.

Quand elle entrait dans la forge, Chocolat sentait une odeur que le bois consumé par les flammes laissait. Étrangement, la fumée ne dégageait pas un parfum nauséabond, plutôt un parfum rassurant, comme si on était chez soi, à se réchauffer à côté de la cheminée. L'Harmonienne, en attendant le forgeron, contemplait les très belles armes bien affiner, les lames bien taillées... C'était impressionnant.

Mais en fait, pourquoi Chocolat était ici, elle qui était plutôt discrète avec son couteau et son écharpe inoffensif ? Peut-être la volonté de voir ainsi que les cauchemars ne lui feront peur... Et s'ils n'étaient pas la crainte, elle pouvait alors devenir plus forte... Ce qui pouvait donner du courage en plus pour posséder une autre arme... Évidemment, quand elle avait essayé une épée, l'adolescente n'avait jamais réussi à contrôler celle-ci, par habitude du couteau.

Enfin, autour d'elle se trouvait un véritable arsenal... Mais ce qui lui charma le plus était cette épée avec une grosse lame très bien faite, le centre noir et autour se trouvait un acier gris. C'était si superbe pour elle. Cependant, l'Harmonienne savait qu'elle n'aurait pas assez de force pour la porter, seul un grand costaud pouvait le faire... Ou bien, la fillette pouvait la porter avec ses deux mains et ainsi utiliser cet inconvénient comme une force... Néanmoins, elle attendit le forgeron de faire son apparition.

Invité

La cloche. J’attends la cloche. Un client. Calmement je pose mes outils de travail. Je remue les braises du feu, m’assurant que celui-ci ne s’éteindra pas. Je n’ai pas envie de voir du monde aujourd’hui, comme chaque jour. Mais un client est un client, je ne peux refuser de l’accueillir dans mon antre. Mes yeux s’illuminent, se reflétant avec intensité dans les flammes rougeoyantes. Aujourd’hui le temps est frais, un brouillard léger s’est abattu dans la jungle très tôt en matinée. Pendant longtemps j’ai écouté le chant des oiseaux, seuls rées compagnons à ma solitude. Voilà maintenant des heures que mon marteau mord le métal, le transformant peu à peu en œuvre d’art. Une œuvre d’art qui sèmera la mort, une œuvre d’art qui appellera toujours le sang par le sang. Je forge depuis une éternité des armes faites pour voler des vies. Je n’en tir aucun gloire mais j’en suis fière. Chacun dans ce monde à sa place, la mienne et d’aider le monde à s’entre tuer. À se défendre aussi. Et moi, combien de fois ais-je déjà tué ? Je n’en sais rien, je n’ai jamais compté.

La mort autant que la naissance est une étape nécessaire dans la vie. Je ne me prends pas pour une faucheuse, ou pour un ange noir ayant le devoir de semer la mort. Je ne crains simplement ni d’être tué, ni de tuer. Parfois je me demande si la mort ne m’a pas oublié, moi, le forgeron perdu au fond d’une jungle. Je devrais un jour l’appeler. Mais pour le moment j’ai toujours ma place dans le cycle de la vie.

La porte s’ouvre, le nouveau s’apprête à franchir la porte. Mes muscles brusquement s’animent d’une énergie nouvelle, je m’élance dans un bruit de tissu froissé vers un coin de la pièce. Sans ralentir la cadence je crochète une prise à hauteur des yeux sur le mur du fond. Je m’élance, j’étire mon corps avec souplesse. Ma cape m’entour comme des ailes. Pour peu je donnerais l’impression de voler. Avant que l’intrus n’entre de plein pied dans la pièce, je suis accroupi sur une des nombreuses poutres qui relient les murs entre eux. La pénombre me couvre, seuls mes yeux couleur de feu percent l’obscurité. En contrebas l’étranger s’approche, silencieux. Il n’est jamais venu ici. Je le ne le distingue que de dos, je laisse les odeurs et le silence percer l’âme du nouveau venu. Finalement il se retourne et je constate non sans amusement que ce n’est pas un homme mais une jeune fille. Un sourire apparaît sur mes lèvres.

Je me redresse en silence et je me mets à sauter de poutre en poutre, jusqu’à me retrouver juste au dessus de la demoiselle. Mes déplacements n’ont fais aucun bruit, mes pieds ont à peine frôlé le bois. Je l’épie, je l’observe. En bas le feu crépite faiblement, tout est calme et paisible. Alors qu’elle observe une de mes œuvres, je saute silencieusement à terre à moi de quelque mètre d’elle dans son dos. Mon regard est fixe, impénétrable. Je ne laisse passer aucun sentiment. Je me tien droit, de toute ma hauteur et j’attends qu’elle se retourne vers moi. Quand finalement elle se décide à faire demi-tour je suis immobile, comme statufié. Je lui laisse le temps d’analyser la situation, je ne suis pas pressé. Le temps n’a jamais été un ennemi pour moi. Il est le plus grand des artistes de notre ère, il permet au vent et aux forces de la nature de sculpter ce monde. Finalement ma voix s’élève, grave et autoritaire. L’étrangère ne peut voir mes lèvres sous ma cape. Mes paroles semble surgir de partout à la fois, comme si un esprit malicieux s’amusait à faire résonner la pièce.

« Bienvenue dans mon antre…Vous désirez ? »

Je ne bouge pas, j’attends.

Attaï Kaïgoshi

Chocolat regardait cette épée comme si elle avait trouvé un trésor. Seulement, l'adolescente sentait quelque chose... Le destin l'avait certainement lié avec cette arme. Quelle ironie, une liaison entre une personne qui ne souhaite pas la mort et un outil pour tuer. C'était stupide à croire mais c'était vrai. L'Harmonienne avait seulement soif d'une chose : la justice. Depuis qu'elle a rencontré telles personnes, elle a oublié le sens de ce mot. Qu'est-ce, maintenant, pour elle, la justice ?

Hélas, l'adolescente ne pouvait que regarder, la toucher serait la salir et cela provoquerait la colère du forgeron. Mais pourtant, elle avait tant envie de sentir cette lame... Au moment où Chocolat voulait le toucher, l'Harmonienne entendit une voix. Elle se retourna tout de suite, gênée. La jeune fille s'inclina pour saluer le vendeur d'armes afin de se montrer polie.

"Excusez moi de vous déranger... Mais pouvez vous me raconter comment avez vous fabriqué cette épée ?"

Curieuse de savoir l'histoire de cette lame, elle regarda en même temps le forgeron. Son visage caché, on ne pouvait juste apercevoir que ses yeux rouge cendre, pour une raison inconnue. Enfin, il ne ressemblait pas à un grand musclé, fier de sa musculature, lassé de toute visite. C'était tout une autre personne qui se dressait devant elle, quelqu'un d'autre que Chocolat ne pouvait imaginer.

Se retournant, après avoir caché son visage pour éviter de le montrer pour dire :

"Je sais que cela vous paraît stupide... Je veux savoir... Elle doit avoir une histoire, comme ça, non ? Tout a une histoire... Même les choses les plus imprévisibles. Surtout que... Pour être franche, je préfère que cette épée possède une passion, quelque chose qu'a comme but pour provoquer la mort... Peut-être la destruction... Peut-être pour libérer... Je ne sais pas mais peut-être qu'il y a quelque chose qui vous a permis de créer ce chef d'œuvre..."

Il était clair qu'elle essayait de paraître comme un client particulier, afin d'enlever cette monotonie qu'éprouvait peut-être le forgeron... Mais Chocolat était sérieuse, elle le voulait savoir, si cette épée était bien pour elle.

"C'est peut-être fou de ma part, étant encore une enfant, mais... Je voudrais acheter cette épée."

Voilà, c'était dit, le mal était passé pour l'Harmonienne. Maintenant, il s'agissait de voir la réaction de ce vendeur, s'il était coincé dans sa monotonie ou bien s'il voudrait exaucer le vœu, montrant ainsi qu'il créait ses armes avec art, passion...

Invité

Je l’observe. De bas en haut. Et de haut en bas. Une enfant. Une simple enfant. Qu’espère-t-elle donc en venant me voir ? Elle me paraît si frêle et si inoffensive, quelle arme pourrais-je donc bien lui donner ? Ou plutôt, quelle arme voudra bien avoir comme maître une petite fille ? Je m’interroge. Je suis silencieux. J’attends. J’observe. Je ne suis qu’un outil. La main qui forge l’arme. Mais ce n’est pas à moi à décider quel arme de je peux vendre à qui. Je suis le passeur. L’intermédiaire entre le maître et l’arme. Je ne suis rien. J’étais poussière et je reviendrai poussière. Je suis transparent, inodore, incolore. Et pourtant je suis là, toujours. Depuis la nuit de temps. Cette enfant ne m’intrigue pas. Si elle est ici c’est qu’elle se devait d’être là. Quelle arme l’a donc appelée à moi ? De qui vais-je devoir me séparer ? Ils sont tous mes enfants, mes chefs-d’œuvre. Je les vois chaque matin. Certains parte, d’autres arrive. Ainsi va la roue du temps.

L’enfant me montre une épée du doigt. Je marque un temps d’arrêt. Surpris, étonné même. Cette épée-là ? Est-ce bien celle-là ? Oui. Alors qu’il en soit ainsi. Je ne m’interposerais pas. Et puis Volac n’a peut-être pas tord. Lui aussi n’est qu’un enfant…Je suis toujours immobile, attentif, le regard fixe.

« L’œuvre et le maître garde jalousement le secret de leur union. »

Je n’ai pas à répondre à sa question. Les secrets que m’ont transmis les astres et la nature doivent rester des secrets. J’observe mais je ne transmets rien. Je ne fais pas partie de ce monde. Voilà que le jeune fille se retourne. Craint-elle mon jugement sur ses paroles ? Pourquoi donc ? Pourquoi me moquerais-je ? Je ne porte pas de jugement, je ne donne jamais mon appréciation. Mon esprit est au service du monde et non de ma personne.

Elle me parle d’histoire. De mort. Da passion. De destruction. De liberté. Elle cherche sa voix. Je souris. Je comprends mieux pourquoi cette épée la choisie. Elle a besoin d’un porteur et cette enfant un besoin d’un guide. Quel meilleur guide peut-elle trouver que cette arme ? Un guide sinistre, il est vrai. Mais si la voix de cette enfant est celle des ténèbres…Je médite d’avance le prix que je vais fixer. Je n’ai besoin de rien. Je n’ai jamais besoin de rien. Mon prix est toujours lié à la nature de l’arme et à sa puissance. Une épreuve, un test.

« Cette arme se nomme Volac. Selon la légende, Volac était un grand démon des enfers qui se présentait sous la forme d’un enfant aux ailes d’ange. Tu devras découvrir la suite de cette histoire pars toi-même, je ne suis pas un messager jeune fille. »

Elle tourne autour du pot. Elle hésite encore. Je suis patient. J’attends sa question. Je connais déjà la réponse à sa question. Elle cherche ses mots. Elle réfléchit. Je ne bouge pas, mes yeux braqués sur les siens. Je ne pense à rien, je ne tire aucune conclusion. Je suis fidèle à moi-même. Le feu de la cheminée se reflète dans mes yeux. Les flammes se ravivent légèrement, m’attirant inexorablement. Je finis par me mettre en mouvement, d’un pas souple et silencieux. Je contourne la jeune fille et me mets fasse à elle. Je m’empars de l’épée et commence à la balancer de gauche à droite, tel un pendule. Gauche. Droite. Gauche. Droite. Je ne dis rien. Elle sait que j’ai compris sa future question. Je n’ai pas besoin de le lui dire. Elle a compris

Enfin. La demoiselle m’explique vouloir posséder cette épée. Elle ne pose pas vraiment la question mais je décide de ne pas chicaner sur les mots. De toute façon cela ne ferait que retarder le moment fatidique. Cette épée ne m’appartient déjà plus. Volac a trouvé sa voix. Il ne me reste plus qu’à vérifier si son choix est judicieux. Tel est mon rôle. Depuis la nuit des temps.

L’épée s’immobilise. Je la balance sur mon épaule, la tenant de ma main gauche gantée par le manche. Je laisse le silence s’installer. Cette enfant sait-elle vraiment ce qu’elle désir ? Peut-être. Ou peut-être pas. Bah ! L’avenir me le dira. Car même si cette épée ne sera plus sous mon toit, j’en resterais le maître. Je garderais toujours un œil sur elle.

Je me décide. D’une geste calculé je laisse tomber le plat de la lame sur la paume de ma main droite. Ma main gauche se dérobe et je tends la manche vers la demoiselle. L’épée est particulièrement légère quoique grande. À croire qu’elle fut conçue pour une enfant.

« Tu veux cette épée ? Prend-la, je te la donne. »

Attaï Kaïgoshi

Devant l'imposante présence du forgeron, Chocolat écouta les paroles du marchand, qui répondait aux questions de cette première. Tout d'abord, la fabrication de cette épée n'est juste que secret entre l'arme et le fabricant. Combien de secrets devait-il garder alors ? Avec ces épées, haches, lances..., de nombreux messages devaient défiler dans sa tête. Enfin, il déclina l'identité de son épée. Volac, d'où les légendes content qu'il fut un démon à l'apparence d'un enfant aux ailes d'ange. Et ce fut la seule piste que lui donnait le forgeron, peut-être pour laisser Chocolat découvrir son histoire... Après tout, elle pouvait tout voir avec ses rêves.

Cette façon de tenir cette épée, comme si le temps se déroulait à partir de cette lame qui tournait comme une pendule. Après avoir demandé la possession de l'arme, le silence s'installa, à côté des deux protagonistes de cette scène. Chocolat attendait les paroles, avec un regard inquiet vers le bas, ses mains se serrant l'un à l'autre, patiente avant le verdict. Elle ne voulait pas vraiment regarder dans les yeux le forgeron, ne pensant pas avoir le mérite de regarder droit dans les yeux. C'est là qu'elle sursauta à la voix du marchand qui lui dit :

« Tu veux cette épée ? Prend-la, je te la donne. »

Elle fut surprise de cette décision, Chocolat leva sa tête subitement, essayant de rejeter la décision du forgeron, bien entendu, aucune voix ne sortait de sa bouche d'enfant. L'adolescente essaya de se calmer afin de retrouver ses esprits, étant donné qu'elle avait quand même peur de cette personne, le mystère oppressant régnant autour d'elle. La confusion hors d'elle, la fillette dit :

"Enfin... Je ne sais pas si je mérite votre générosité... Vous savez, je peux peut-être vous donner quelque chose comme remerciement... Bien que je sache que vous n'êtes pas cupide... Mais..."

Chocolat n'osait vraiment pas toucher cette épée.. Elle se lança. La fillette prit la manche puis essaya de la porter... Sans résultat. La lame pesait trop lourde pour elle et semblait trop frêle pour l'utiliser. Déçue par cela, son visage fut déformée par la tristesse, le regard vers le bas et les dents se serrant par la défaite. De toute façon, Chocolat pensait déjà que c'était peine perdue. Enfin, la fillette ne connaissait pas vraiment la vérité de l'histoire.

Voyant les yeux brillants du forgeron sur elle, Chocolat baissa la tête vers le côté, toujours avec cette mine triste.

"Ne me regardez pas comme si vous deviez ressentir de la compassion... Je n'en ai nullement besoin... Bien sûr, je n'ai rien contre vous."

Elle essaya de soulever l'épée. Même avec tout l'effort qu'elle pouvait donner, l'Harmonienne n'y arrivait pas.

Invité

Je la regarde. Je l’observe. Je souris. Instant presque émouvant que celui qui vient de se produire. Si dût moins j’ai des sentiments. Son regard attristé m’émerveille. Sa voix remplie de déception attise ma curiosité. Malgré la difficulté apparente de la situation je commence à comprendre. Cette jeune enfant va devoir beaucoup apprendre des armes et plus précisément de Volac. Un lien est peut-être déjà en place. Mais elle n’a visiblement aucune expérience des armes. Est-ce à moi de l’instruire ? Je ne suis pas professeur. Je suis forgeron. Et mon métier est de forger. Je tends mon esprit, j’écoute la lame. Elle me guide. Elle m’explique. Je me sens vibrer au même rythme qu’elle. Pendant une fraction de seconde l’échange passe. Pas de paroles. Pas de pensées ou d’image. Juste un sentiment. Une impression. Les armes ne sont pas vivantes. Mais elles peuvent être comprises. À condition de savoir les écouter. Ma voix se fait grave mais agréable.

« As-tu déjà essayé d’écouter le vent ou la pluie ? As-tu déjà tenté de comprendre ce que te disait le feu ou la terre ? Touche cette épée et écoute-là. Pas avec tes oreilles mais avec ton âme. Pour pouvoir la porter offre-lui ton âme jeune fille. »

Tel était le prix. Pour prétendre posséder une telle arme il fallait que l’arme vous possède. Un échange standard en quelque sorte. Si cette jeune demoiselle ne parvenait pas à toucher l’arme avec son âme alors elle ne pourra l’emporter. J’observe. J’attends. Passeur de mémoire. Passeur d’histoire. Passeur de magie. Je suis tel un prêtre qui scelle l’accord entre les deux époux. Mais ce n’est pas à moi de décider. Je ne décide jamais. Je ne suis qu’un figurant dans le ballet de la vie. Un être de passage. Un être que l’on croise rarement. J’aime à penser que je suis invisible pour la vie. Et pour la mort. Ma vie n’a aucune importance personnelle. Je vi pour le monde. Je ne suis rien. Mais brusquement l’envie me vient d’aider ma cliente. Je ne suis pas un monstre. Je ne suis pas un ange. Il est temps que Volac parte, je le sens. J’aide ma cliente. Comment puis-je le faire ? Cela ne se décrit pas. Cela se ressent. Comme si je venais de la prendre par la main, la guidant vers Volac. Je suis le passeur. Je passe. Peut-être a-t-elle ressentit pas présence. Peut-être pas. Cela n’a aucune importance.

Alors que le temps passe, une idée me passe par l’esprit. Mais bien sûr. Quoi de plus facile pour instruire que de raconter une légende ? D’un geste souple je reprends l’épée à deux mains, point dirigé vers le sol. Le sol est constitué d’un damier en pierre sombre. Solide. Très solide. Avec un léger haussement d’épaule je plonge l’épée jusqu’à la garde.

« Tu connais la légende du roi Arthur n’est-ce pas ? Si tu mérites cette arme tu seras capable de l’imiter. »

Être capable ne veut pas dire posséder. Jusqu’à preuve du contraire cette arme m’appartient toujours. Feignant de me désintéresser d’elle je me détourne de l’arme. Je m’approche en silence du ronfle. Il ronfle paisiblement dans la cheminée. Distraitement je retourne quelques braises à l’aide d’une pique en bois. Sans savoir pourquoi les être humains montrent toujours de meilleurs résultats quand les spectateurs ont le dos tournés. De toute façon leur histoire ne me concerne pas. C’est à elle de prouver qu’elle est digne de Volac. Et à Volac de l’accepter. Je sors une des lames chauffé à blanc depuis plusieurs heures au milieu du brasier. D’une main sûre je la pause sur l’enclume. Je m’empare d’un marteau. Le bruit régulier de mes coups de marteau emplisse rapidement la pièce rythmant les alentours d’un son réguliers et grave.

Attaï Kaïgoshi

Avec une ridicule prestation devant un seul spectateur, Chocolat n'osait pas du tout regarder ce dernier dans ses yeux brillants. La fillette voulait tout de suite abandonner, les doutes sur ses capacités se dissiper et laisser leur place à la frustration, plus grande que ses doutes. Elle ne souhaitait pas du tout partir mais... Se sentir incapable pouvait être un des pires sentiments pour elle. C'est là qu'intervint le forgeron.

« As-tu déjà essayé d’écouter le vent ou la pluie ? As-tu déjà tenté de comprendre ce que te disait le feu ou la terre ? Touche cette épée et écoute-là. Pas avec tes oreilles mais avec ton âme. Pour pouvoir la porter offre-lui ton âme jeune fille. »

Mais elle n'écoutait même pas. Chocolat refusait de voir l'échec, avec tout ce qu'elle voulait faire, si la fillette avait déjà perdu. Elle se retourna face aux armes qui étaient sur le mur, lâchant Volac. Si cela ne marchait pas, il valait mieux prendre une autre arme. Seulement, sa main droite ne voulait pas lâcher Volac, peut-être par envie de garder cette épée... En plus, Chocolat ne s'en était pas rendue compte. La présence derrière invisible mais néanmoins facile à sentir pour ceux qui restent prudents... Donc, pas pour la fillette. Tout à coup, l'épée échappa à sa main, prise par le forgeron, pris par une idée soudaine. Il avait planté Volac sur le sol, très résistant et dur. Que faire ? Eh bien...

« Tu connais la légende du roi Arthur n’est-ce pas ? Si tu mérites cette arme tu seras capable de l’imiter. »

La légende du roi Arthur... Bien sûr qu'elle la connaissait... Avec Excalibur. Hélas, c'était avec une autre épée bien plus démoniaque que cela... Volac, président des enfers, prêt à servir la discorde. Néanmoins, elle n'en avait aucune idée mais cette épée semblait la vouloir comme propriétaire et Chocolat était attirée par cette présence. Le forgeron parti refaire ses occupations. Curieuse d'essayer encore une fois, la fillette prit la garde de cette épée, sans se précipiter à sortir cette épée de son socle et attendit un moment... Durant cette attente, une voix dans sa tête se faisait entendre, la mine surprise de la petite fille montrant cela.

*Eh bien, beaucoup de temps pour avoir à capter ma voix. Tu m'entendais pas du tout ? Il faut attendre de préparer mon souhait... ce n'est pas avec la précipitation que tu arriveras, petite... Enfin, essaie maintenant... Je suis toi si tu m'entends... Tu seras moi dans quelques temps.*

Entendant cet appel, Chocolat essaya de tirer l'épée de toutes ses forces. On pouvait entendre ses gémissements désespérés sortir. Puis, elle arriva à porter cette épée.... Avec le damier. Très perplexe de ce qui venait d'arriver, l'Harmonienne restait sans voix. Sauf que ce n'était pas censé se dérouler comme cela. Volac soupira.

"Bon, désolé Attaï mais je suis obligé... Ce truc me fait mal."

L'épée détruit ce damier par... Aucune idée et pour une raison car... il avait "mal". Enfin, le principal était fait, Chocolat avait réussi à la porter sans grand mal... Seulement, elle savait que ça pouvait très bien la fatiguer à cause de ce poids. Mais elle aurait peut-être fini par y être habituée... Ou pas. Enfin, la fillette posa son épée délicatement, attendant un mot du forgeron.

"Merci... Pour l'aide que vous m'avez fournie."

Invité

Volac m’échappe peu à peu. Je le sens. Pourquoi elle ? A-t-elle vraiment quelque chose qui l’attire ? Ou ne peut-il simplement plus attendre ? Je ne sais pas. Cela ne me regarde pas. Je suis forgeron. Je créé les armes qui veulent être crées. Je ne suis pas psychologues des armes. Elles n’en ont d’ailleurs pas besoin. Elles ne sont pas humaines. Elles n’ont pas la faiblesse des mortels. Et moi ? Suis-je mortel ? Parfois je me pose la question. Mais la réponse n’a aucune importance. Aujourd’hui je suis ici parce qu’il en a été décidé ainsi. Demain de je sera là parce qu’il en aura été décidé ainsi. Je ne me m’appartiens pas. Qui peut prétendre l’être ? Je n’appartiens à personne. Quel mortel peut prétendre une telle affirmation ? Parfois je me demande pourquoi je n’ai jamais mal à la tête. Les autres pensent-ils comme moi ? Suis-je comme les autres ? Probablement pas. Quelqu’un est-il comme « les autres » ?

L’épée à bougé. Cette petite y est arrivée. Non sans aide plus que probablement mais elle y est arrivée. Je me retourne vers elle avec un sourire énigmatique sur le visage. Je ne puis affirmer que je suis fière d’elle mais un sentiment similaire se glisse en moi à mon plus grand étonnement. Je l’observe, silencieusement. Elle tien mal sont épée. Elle semble ne pas trop savoir quoi en faire. Je fais mine de n’avoir rien vu. Ma cliente à encore beaucoup à apprendre, beaucoup. Je ne vais pas commencer à la critiquer si brusquement. Se sera à elle à découvrir ses erreurs et ses bavures. Je me contente alors d’attendre. Je suis patient. Ce premier contact avec Volac semble l’avoir marqué. Je n’ai aucun souvenir de mon premier contact avec une arme. Depuis combien de temps suis-je dans le métier ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Un temps certain. Voire un certain temps. Ce dernier s’écoule entre mes doigts sans avoir de prise sur moi. Je n’ai jamais vraiment comprit pourquoi. Mais il en va ainsi et je l’accepte. Je suis le forgeron d’Harmonia et j’accepte depuis toujours la voie qui m’a été destinée. Ce n’est pas une corvée. Ni un plaisir. Je mon métier. Je ne crois pas au destin. Il faut néanmoins instaurer un équilibre sur le monde. Chaque rôle, chaque place doit être occupée. Du plus petits des serviteurs au plus grands des rois. Moi, je suis forgeron.

Je pose mon marteau sur l’enclume et je remets le fer fraîchement battu au milieu des braises. Je m’approche ensuite de ma cliente, le visage toujours aussi impassible et caché dans l’ombre de ma cape. La jeune fille me remercie. Je garde encore quelques instants le silence. Je connais d’avance ma réponse. Mais j’attends. Je laisse le temps faire son œuvre. Le vent façonne la terre. L’eau façonne le monde. Le temps façonne les gens. À nous de savoir l’écouter. À nous de lui consacrer une partie de notre vie. Finalement je me décide à reprendre la parole. Ma voix est grave et douce à la fois. Je prends le temps de prononcer chaque mot, chaque syllabe. Je prends le temps de vivre. D’exister.

« Je ne te vends pas cette arme car elle ne m’appartient pas. Elle n’appartient à personne. Si tu la désir il te faudra la séduire. Tu as encore beaucoup à apprendre petite. Tu apprendras. »

Je me détourne à nouveau et cette fois je retourne les braises du feu à main vives. Mes doigts gantés s’enfonce silencieusement dans les flammes. À nouveau mes pensées s’échappent, s’évadent. Le feu me fait rêver. Je ne peux cependant oublier la présence de ma cliente. Ma voix se fait alors plus distante, plus effacée.

« Mais il y cependant une condition si tu emportes avec toi cette arme…

…tu dois me faire la promesse qu’un jour –qu’importe l’heure ou la date- tu reviendras. Tu me ramèneras la tête d’un être pensant que tu auras tué de cette même lame que tu tiens en main. Entendons-nous bien : je ne veux pas une bête. Je veux un homme ou toute autre créature d’une même intelligence. »

Je reste les yeux rivés sur les flammes, mon esprit m’échappant peu à peu. Je viens de poser la condition à ma cliente. Mais ce n’est pas MA condition, c’est SA condition.

Attaï Kaïgoshi

Porter cette épée était cependant très difficile. Evidemment, si une grande lame était si légère, quelqu'un l'aurait déjà prise avant moi, pour n'importe quel but. Mais après tout, il s'agissait d'une épée démoniaque possédant une conscience. Mais quel être se cachait derrière cette lueur noire ? Quel caractère pouvait-il avoir ? Je ne savais pas.

Je voyais le forgeron s'approcher de moi. Qu'allait-il faire ? Me parler encore plus de Volac ? Aucune idée. Son visage caché, je ne pouvais savoir quelle chose allait m'attendre. Il me dit qu'il ne vendait pas cette épée, qu'il me le donnerait. C'était très gentil de sa part mais même devant un acte de gentillesse , il fallait montrer sa gratitude... Seulement, le forgeron voulait que je le fasse... Mais d'une autre manière.

"Mais il y cependant une condition si tu emportes avec toi cette arme…

…tu dois me faire la promesse qu’un jour –qu’importe l’heure ou la date- tu reviendras. Tu me ramèneras la tête d’un être pensant que tu auras tué de cette même lame que tu tiens en main. Entendons-nous bien : je ne veux pas une bête. Je veux un homme ou toute autre créature d’une même intelligence."

Oui... Il fallait ramener la tête d'une personne vivante... Oui... Moi qui n'était même pas capable déjà de couper la tête d'un monstre, ni même de le tuer. Le blesser serait même un acte de courage pour moi si je n'avais pas une raison de le faire. Encore, si c'était pour la bonne cause, je voudrais bien... Mais pour mon égo, je ne voudrais jamais... Je refuse de tuer !

Après ce qu'il disait, il n'y a plus aucun bruit... Enfin, dans mes oreilles... J'étais certainement choquée de ce que le forgeron m'avait donné comme objectif pour avoir la véritable puissance de Volac... J'avais oublié qu'il s'agissait d'une épée démoniaque... Et qu'il fallait bien un sacrifice. Ma tête était baissée, mes yeux regardaient le sol, mes dents se serraient face au choix que je devais faire...

"Il y a bien un autre choix que ça."

Ce silence s'était arrêté à ce moment-là. Avais-je dit quelque chose ? Je ne pouvais pas arrêter des maintenant. Il fallait que je le sache tout de suite.

"Je veux dire, je ne suis pas obligée d'aller jusqu'à prendre une vie... Non ? Je ne vois pas en fait..."

Là, tout à coup, j'avais eu l'impression que Volac m'avait donné un sort... Suite à un sifflement très aigu, ma tête commençait à me faire mal... Je n'arrivais pas à me stabiliser... J'étais à genoux, ne sachant que faire à ce genre de situation. Après que ce mal de tête ait disparu, je restai à genoux, sans comprendre la réaction de Volac...

Invité

Parfois je me demande d’où je viens. Suis-je un enfant des étoiles ? Sommes-nous tous des enfants des étoiles ? Nous sommes nés de la poussière et nous reviendrons poussière. C’est bien tout cela mais et moi ? Et mon âme ? Qui suis-je ? Où suis-je ? Où vais-je ? Après tout, cela n’a aucune importance. Je suis forgeron. Tel est mon métier. Ne pleurez pas mon sort. N’enviez pas mon sort. Je suis ce que je suis, j’ai ma place dans l’équilibre des mondes. Aussi sûrement que chaque rayon d’un roue est irremplaçable, mon rôle est irremplaçable. Je ne cherche pas à me venter, à dire que je suis le meilleurs forgeron de la région, du pays, du monde. Je suis LE forgeron. Je n’ai que dédain pour ma vie, qui, somme toute, est futile et sans importance. Si je n’existais pas un autre forgeron prendrait ma place. Néanmoins je suis là et personne ne m’ôtera mon rôle tant que les dieux ne m’auront pas rappelé à eux. Je suis indispensable mais pas irremplaçable.

Ma cliente est confuse. Sa voix est chevrotante, hésitante même. Elle me demande si ma condition est négociable ! Ma main se ressert sur la lame rougeoyante. J’en ai tué pour moins que ça. L’humour n’est pas ma première qualité et je n’apprécie guère que quiconque puisse remettre en cause mes dires. Les mots sont une chose précieuse que j’use avec parcimonie, jamais je ne les utiliserais sans être sûre de ce que j’affirme. Mes yeux s’anime d’une lueur féroce sans que je ne laisse rein paraître. Je suis le forgeron. J’édicte les règles. Mais je ne fais pas ma loi. Si cette jeune fille ne comprend pas la règle du jeu alors je la répéterai. Je ne tuerais point. Pas pour le moment.

« Il y en effet d’autres choix… »

Je contourne le feu pour atteindre l’immense soufflet suspendu au plafond. D’une geste sûre je m’empare d’une corde et tire dessus avec des gestes lent et puissant. Le soufflet se contracte peu à peu, recrachant un long souffle d’air frais qui ravive les flammes du feu et fais crépiter les braises. Dehors j’entends l’orage venir. Il se rapproche, mais sens ne me trahisse pas. Dans moins de trois minutes la pluie viendra frapper les tuiles de ma forge. Le pas lourd et impressionnant je me remets en face de ma cliente, les mains derrière le dos. Je plonge alors mon regard pour la première fois dans le sien. Je la laisse découvrir mes yeux aussi flamboyant que les braises, capable de figer un homme sur place. Mon visage lui reste caché, elle ne peut voir que mes iris, vide de toute expression.

« …Tu reposes cet épée, tu en choisi un autre ou t’en vas les mains vide. »

Rien de menaçant ou d’agressif. J’énonce les règles. À elle de choisir son chemin. Mes yeux se détourne, je retourne au fourneau et m’empares à main vive du fer rougeoyant. Je retourne les braises, encore et encore. Puis je reviens vers l’enclume, reprend le marteau et bas à nouveau le fer. Interminablement. Que va faire ma cliente ? Je n’en sais rien. Ça m’est égal. Je n’ai pas à choisir à sa place. C’est sa vie. Ces choix. Je ne suis que le passeur. Un simple passeur.

Attaï Kaïgoshi

J'arrivais à sentir le regard inexpressif du forgeron. Apparemment, il ne voulait pas changer son avis. Volac avait demandé une âme et rien d'autre. Quand il m'avait dit qu'il y avait d'autres choix, je ne sentais plus cet espoir de ne pas détruire une vie. Evidemment, l'autre choix était de prendre une autre arme ou bien de partir sans rien. Et j'allais rester dans l'impuissance.

Evidemment, ce n'était pas ce que je souhaitais. Non. Pas du tout. Si je ne pouvais payer ma dette envers ce forgeron sans argent, alors, il faudra payer avec une âme. Volac voulait montrer cela. Que certaines fois, le sacrifice est humain, qu'un humain peut avoir la puissance d'un démon. Et ce démon était le président des enfers, lui-même. Puis, cet acte me permettrait de ne plus hésiter. Même si je n'étais pas la juge pour les morts, j'étais l'exécutrice. Rien d'autre.

Je me relevai, en m'aidant de Volac. Puis je le pris pour le mettre sur mon dos. Ensuite, je me dirigeai vers le forgeron, lui qui m'avait appris la dureté que pouvait avoir une lame sur un esprit. Je faisais une révérence en tenant ma robe des deux et me baissant un peu puis la foudre frappa par hasard.

"Je vous remercie, maître forgeron... Je vous promettrai qu'un jour, moi, Chocolat Réviènn, reviendrait avec la tête de ma victime. Je vous paierais ma dette avec l'âme de cette dernière."

Je repartis en fermant la porte. Il commençait à pleuvoir. Quel contraste. Au départ, j'étais toute contente et le ciel était ensoleillé. Maintenant, je sentais une sorte de tristesse et le ciel voulait montrer de la compassion pour moi. Ce n'était pas nécessaire. Aucune larme ne sortait de mes yeux...

... Mais j'hésite encore.

"Volac... Avais-je fait ce qu'il fallait faire ?"

Invité

L’orage. Beaucoup de gens craignent les orages. Ils sont bruyants. Puissants. Mystérieux. Lumineux. J’aime les orages. C’est la plus belle manifestation de la force de la nature. La foudre frappe au gré de son envie, foudroie un arbre…ou un homme. Destin incertain. Cruel. Hasardeux. Juste. J’aime à penser que nous ne pouvons tout prédire, tout décider. Le hasard reste là. Quelque part. Toujours. Vous êtes-vous déjà demandez si le destin existait ? Je ne parle pas de croyance religieuse, je parle simplement de prédestination. Que notre vie serait écrite à l’avance, que nos choix ne sont que des illusions. Il m’arrive de me poser la question. Je m’interroge. Je me questionne moi-même. Mais après tout…qu’importe la réponse ? Que le destin existe ou non, je n’en reste pas moins Attaï Kaïgoshi, Maître des armes. Ainsi est faite ma vie. Ainsi l’ais-je choisie. Ou non. Je ne me lamente pas. Je ne pleure pas une vie que je n’ai pas eut. Je constate. Je médite. Je philosophe.

Le saviez-vous ? Il m’arrive en effet de philosopher. Oh loin de moi l’idée de vouloir me mesurer aux plus grands penseurs de notre époque ou passé. Je pense. C’est tout. Mes pensées s’évadent, comme trop souvent. Je suis seul dans ma forge. Ou presque. Certain en deviendrait fou. Moi je philosophe. À moins que la philosophie ne soit une marque de folie. Qui est fou qui ne l’est pas. Cruelle question de la poule et de l’œuf. Question de point de vue. Question d’opinion. Moi, je n’ai pas d’opinion. Je ne suis pas là pour en avoir une. Je suis là pour forger. Pour créer. Pour imaginer. Je ne suis qu’un pion dans ce monde complexe qu’est Harmonia. Être un pion n’a rien d’humiliant. C’est un rôle comme un autre. Qui a-t-il de plus glorieux à être un Esprit Créateur ? Lui aussi est un pion. Un simple pion. Rien d’autre. Il a sa place dans l’échiquier. Il a sa place dans la balance du temps.

Ainsi donc elle a décidé de prendre Volac. Je n’ai pas prit la peine de commenter son geste. Je me suis contenté d’un léger hochement de tête et d’un bref salut. Je ne connais pas la chaleur humaine. Je ne suis pas là pour en avoir. Elle à fait son choix. Hasard ou destin. Mon marteau frappe le fer, encore et toujours. Dehors l’orage gronde. J’entends le vent qui souffle sur le toi de ma forge. Il siffle, exprimant sa colère et sa hargne. Je l’écoute. Je suis silencieux. Le travail m’attend. Depuis quand suis-je ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Depuis une éternité

Attaï Kaïgoshi

Attention, les p'tits enfants, c'est l'heure de la notation d'Adamour !

Chocolat Réviènn : 8 xps

Attaï Kaigoshi : 10 xps (transmit au compte principal)

Lawl Attaï, fais attention aux fautes mon petit poussin Wink

EDIT BY ADMIN : Xps donnés !

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