les silhouettes de la nuit [Angelus][Terminé]

Harmonia et sa capital. Aux yeux de Selemba il s'agissait d'un lieu des plus charmant, bariolé, réunion de toutes les ethnies. Un labyrinthe d'âme et de battisses uniques. Et dans cette ville, une homme à la carrure d'ours cheminait paisiblement. Ce dédale était le sien, un univers dans lequel il se localisait sans peine. Une porte. Banale. Si ce n'est une plume d'aigle posée sur le palier. L'homme se passa une main dans les cheveux et remit en place sa cape sombre mouchetée par le temps. Inutile de frapper à la porte. Seulement entrer. À son deuxième pas dans la demeure presque vide de tout ameublement il se figea. Un sifflement, une lame.

C'est la 654eme que tu évites de me ficher en plein cœur, Selemba.
Je sais. Exactement une de plus que la dernière fois que tu avais un travail à me proposer, soit deux de plus que l'avant dernière et 653 que la toute première, Torell.

N'importe quel intrus aurait marqué un instant d'hésitation devant l'elfe. Elle était transpirante, appuyée sur les mains et ses pieds se rapprochant le plus possible de sa tête alors que ses jambes se moquait du grand écart qui se contentait d'un 180°. Sans avoir besoin de toucher la lame du poignard fiché dans le mur, l'homme savait qu'elle était humide. D'un geste désinvolte il l'arracha au mur et se dirigea vers la jeune elfe. Cette dernière ouvrait la bouche comme un chien réclamant sa friandise. Le colosse s'agenouilla et tendit sans gestes brusques la lame... que Selemba saisit entre ses dents, tranchant vers l'extérieur. Baissant doucement mais surement son bassin, Selemba se retrouva les jambes à quelques centimètres de sol et parfaitement parallèles à ce dernier. Pliant les coude, elle retrouva un appui ''normal'' et se redressa pour écouter Torell.

''Les affaires se compliquent...
Ne tourne pas autour du pot. Quelle tête ?
Yoru Mehal. Ton cousin...
Je ne suis plus une Mehal, ne l'oublis pas. Son sang et le mien sont peut être semblables mais ça ne m'unit en rien à cette famille. Je suis Selemba Impériale maintenant. Je m'occuperai de lui.
D'ailleurs je me suis souvent posé la question, pourquoi ''Impériale'' puisque tu fuis la noblesse ?
Parce que j'ai le chic pour me fourrer dans des histoires incroyable. ''

Un silence s'installa mettant mal à l'aise Torell. Certes sa tueuse favorite ne faisait plus partie de cette famille mais il lui demandait de tuer un des siens. Néanmoins, il était presque certains qu'elle préférait s'en charger que de laisser quelqu'un d'autre accomplir le travail.

''En parlant d'histoire incroyables, j'ai entendu parler d'une furie brune aux yeux dépareillés aurait brisé le nez d'un gueux ayant cherché à l'approcher alors qu'elle dansait sur une table. Tu semble mieux communiquer avec les rythme des tamtam que lorsque tu chantes dis moi.
Tu me connais, ne m'approche pas qui veut.
Prétentieuse, va ! Argawen te signal que sont invitation à diner tien toujours.
Tout comme mon refus. ''

Le colosse éclata d'un rire à faire trembler la bâtisse. Torell était l'intermédiaire de trois autres tueurs. Il était parfait. Discret, efficace et assez intimidant pour que l'on soit certain que le client paierait. Sans famille ou amis proches autres que ses tueurs, il avait perdu le sens du touché suite à un accident. Insensible à la torture donc.

Je vais devoir te laisser Furie, tu y trouveras les informations habituelles, déclarât-il en lui tendant un simple rouleau de parchemin. Comment saurais-je que tu es de retour ?
Comme d'habitude. La plume d'aigle sera sur la gauche.

Dès qu'elle fut seule la jeune femme ouvrit le parchemin. Sans même lire les formalités, politesse et somme promise elle repéra directement l'information qui l'intéressait : la localisation de la cible. Elle n'avait même pas à se déplacer. Il fallait seulement attendre la nuit.

--------------

La nuit. Un monde de mystères où les ombres s'allongent et les râles s'amplifient. Un monde ou l'anxieux devient le terrorisé et le furtif devient maître. Avec un clin d'œil pour sa compagne la lune notre ombre plaça un masque sur le haut de son visage. Selemba aimait tout ce qui était mystères. Tout ce qui était secrets. Torell avait bien travaillé, il y avait même une carte. Les deux sabres croisés dans son dos et les poignards alignés sous sa cape. Impossible de déterminer qui elle était. Courant de toits en toits l'elfe fit un bond spectaculaire pour se laisser tomber dans le vite. Une gouttière. Elle la crochète laissant balancer son corps pour se donner de l'élan et atterrir sur la plate forme suivante. Direction le manoir. L'avantage des grandes demeures c'est qu'elles disposent de nombres d'ouvertures spacieuses. Un seul carreau brisé suffit à atteindre la poignée de la fenêtre. Deuxième étage couloir ouest. Sixième porte.
C'était simple. Un seul vigile. Un coup sur la tête avec la poignée de la dague. Selemba retint le corps avant qu'il ne s'écroule et le déposa sans bruit. La proie eut moins de chance. Gorge tranchée, comme d'habitude.
Ménageant son effet l'elfe sorti par la grande porte, les laissant ouverte. Elle avait juste oublié un détail. Les chiens. Elle comprit vite son erreur lorsque le grondement d'un molosse fit trembler les broussailles sur sa droite. Courir. Vite. À toute vitesse la jeune femme fit un bond sur le coté. Quelques mètres pour atteindre l'arbre. Sachant délibérément que comme ça elle n'y arriverait pas, le tueuse fit demi tour, effectua un bond par dessus le canidé pour repartir dans le sens inverse. Grimpant sur ce portail qu'elle avait fuit il y a des années, la voleuse couru le long du mur narguant son poursuivant.
Ce dernier fou de rage fit un bond phénoménal tentant de la saisir entre ses mâchoire et fut accueillit par un coup de pied des plus vicieux. Mettant fin à ce jeu, Selemba regagna la rue où elle continua de courir, certaine que le chien avait sonné l'alerte.
Un seul regard en arrière alors qu'elle courrait et elle ne vit pas l'autre silhouette qui avançait dans l'autre sens. 3.. 2... 1 impact. Avant qu'elle ne puisse comprendre ce qu'il lui arrivait elle se contorsionna avec une vivacité inhumaine et atterrit sur ses quatre membres tel un gros chat aux aguets. L'inconnu était grand, ténébreux. Pal en couleur mais avec un certain charisme. Sans afficher d'hostilité la jeune femme n'esquissa pas un mouvement mais resta sur ses gardes, prête à dégainer sabres et poignards.

Du sang. Partout. Des corps, des morceaux de chaire jonchant le sol, souillant ses mains. Le fluide vital imbibant sa cape. Lorsque larme empala un milicien derrière elle la jeune femme tenta de repousser le meurtrier. Pas pour elle. Pour Eux. Tout ces morts innocents. Un dernier milicien fonça vers eux, avant que l'homme ne réagisse Selemba lui décocha un violent coup de point dans le front. Ce dernier manqua de perdre l'équilibre mais l'elfe lui crocheta les jambes, il s'écroula. Inconscient ou du moins hors d'état de nuire. L'espionne s'était placée entre le soldat et l'homme pour sauver ce premier en bloquant ce second. Encore essoufflée Selemba se retourna vers ce jeune homme sans ôter le masque qui lui cachait la partie supérieur du visage.

''Salut toi.''

L'elfe dû se retenir pour ne pas faire les gros yeux. Un personnage peu commun. L'oreille de Selemba s'agita. Au loin on approchait. La section que l'homme venait de tuer n'était qu'une patrouille, ils devaient avoir réussi à transmettre une alerte. Sans hésiter ou se soucier de l'épée géante, l'Ombre se saisit du bras de son compagnon d'infortune et se mit à courir sans le lâcher. Une poigne de fer dans un gant de velou... dans un gant de fer. Trois rue plus loin l'elfe bifurqua avec une vivacité inhumaine. Que l'homme ne soit pas en train de s'emmêler les jambes montrait bien qu'il n'était pas humain. S'arrêtant d'un coup sec, Selemba plaqua l'homme contre le mur et maintient sa main sur la bouche de se dernier. Aux frémissement des oreilles, sous sa masse de cheveux, on pouvait deviner qu'elle situait des bruits inaudibles pour la plupart. Quand toute menace fut écartée elle relâcha l'inconnu (avec un profond soupir) ; presque surprise qu'il ne l'ai pas haché menu.

''C'est dans vos habitudes de saluer les inconnus en cavales avec une épée plus grande qu'eux à la main ? ''

Ses yeux vairons le scrutaient comme pour retenir jusqu'aux coutures de ses vêtements. En vérité elle jugeait l'éventuelle menace. Bien qu'il ne se montra pas hostile avec elle, l'elfe ne pouvait ignorer qu'il venait de massacrer des hommes, sans la moindre raison, sous ses yeux. Elle jugea ses compétences physiques, la manière dont il pouvait l'attaquer. Il était plus grand qu'elle et sans doute musclé pour réussir à manier une telle arme. En apparence détendue la jeune femme était en vérité une boule de nerfs.

Assommer un garde? Pourquoi ne pas le tuer? Tu avais réagi très vite, serrant mon poignet. Une poigne dure, je ne m'y attendais pas, mais aucun signe de danger dans tes gestes à mon égard. Et peu de temps c'était passé, mais je me trouvais à courir main dans la
main avec cette inconnue, a laquelle je ne voyais pas le visage. Question bête, pourquoi m'emmener, me protéger? Un attroupement de garde plus nombreux s'étaient approché il y a peu de temps, et c'est pour ca que tu fuis? Grotesque. Sa vitesse de course démontrait bien qu'elle n'était pas humaine. D'après l'odeur d'ailleurs, je dirais qu'il s'agit d'une elfe. Stoppe nettement sa course avant de s'appuyer sur un mur. Sa main s'approche dangereusement, j'examine la position, l'angle. Pas de danger d'après moi. Elle la pose sur ma bouche. Des gardes passent devant nous, je souris, elle a surement du sentir mes dents pointues sur sa main. J'essaye d'avancer, elle me plaque à nouveau sur le mur. Protéger des humains, bien un truc d'elfe ca... J'avais dématérialisé mon épée avant de me lancer dans cette folle course, c'était peut-être une mauvaise idée. J'avais encore faim et toi, tu m'empêche de manger. Je n'allais pas tuer cependant, le fait que tu m'aie emmené veut sûrement dire que tu me témoigne de l'intérêt, a moin que tu veuille toujours protéger ces sacs a viandes. Interessante rencontre, la première depuis ma venue ici à vrai dire. Il n'y a plus de bruits autour de nous, tu soupires longuement, essayant de reprendre ta respiration. Tu me lâche le bras, te positionne face à moi.

- C'est dans vos habitudes de saluer les inconnus en cavales avec une épée plus grande qu'eux à la main ?

Je ne répondais pas, quelque chose me turlupinait. Je me rapproche de toi, lève très lentement ma main. Tu n'appréhende pas de danger, tu as raison. Passe la main dans tes cheveux, prend délicatement ce masque dans la main. L'enlève non moins délicatement et découvre ton visage, tu es une très belle femme. Je souris à présent, une future amie, espéreront, tellement belle que j'en oublierais pourquoi je suis ici.

- J'aurais trouvé paradoxal de demander a une femme masquée qui elle est.
Tu ne répondais pas. Je souris de plus belle.
- Je m'appelle Kaine, enchanté.
Te tend ma main, que tu saisis à nouveau.
- Si cela ne te dérange pas à présent, j'entends faiblement la milice et j'ai encore un petit creux.
T'adresse un clin d'œil avant de me retourner et de marcher lentement.

Et ce chemin, sera pavé de sang, que tout le monde ici repende ma rumeur. Que tout le monde reste cloîtrés chez eux de peur de me croiser au coin d'une rue. Que tout le monde craigne mon nom. Que mes victimes me supplient de les achever quand je leur dévorerait les entrailles. Et le ciel virera a jamais au rouge, coloré de la mort et de l'hémoglobine des humains, la terre brûlera et enfin je serais...

- Attends !

L'inconnu ne répondit pas immédiatement. Il approche doucement sa main du visage de l'elfe. Selemba le laissa faire, surveillant jusqu'au moindre de ses mouvements. Aucune agressivité. D'un geste (que la tueuse ne put s'empêcher de juger plein de sensualité) l'homme glissa sa main dans la chevelure à la couleur indéfinissable et ôta le masque. Chaque geste était lent. Pas de timidité. L'inconnu attendait seulement le consentement muet de l'elfe, lui laissant à chaque instant l'opportunité de garder l'anonymat.

''J'aurais trouvé paradoxal de demander a une femme masquée qui elle est. Je m'appelle Kaine, enchanté. Il souriait selon les expressions de son interlocutrice comme un lecteur devant un livre dont le dénouement lui plait. L'elfe avait la désagréable impression de ne pas être le seul maître du jeu et ce constat la mettait presque mal à l'aise. La majorité est prévisible, ele sait comment il vont réagir. Ce n'était pas le cas avec cet homme.
Moi de même.''

Kaine... cela pouvait sonner comme un prénom, la jeune femme ne se comprit pas qu'il s'agissait du nom. Et puis qu'importe. Comme un limier l'elfe renifla comparant l'odeur à celle des humains. Elle n'avait pas l'odorat suffisamment développer pour en tirer la moindre conclusion mais était certaine qu'il n'était pas de ces derniers. Se souvenant des dents qu'elle avait put sentir lorsqu'elle avait plaqué sa main contre la bouche de Kaine, l'idée d'un vampire germa dans son esprit. Impression qui fut renforcer quelques secondes plus tard.

''Si cela ne te dérange pas à présent, j'entends faiblement la milice et j'ai encore un petit creux. ''

Le clin d'œil de Kaine hérissa la jeune femme. Il s'éloignait déjà. Selemba l'imagina visualisant un délicieux carnage ou se repaître des miliciens. Une démarche si lente qu'elle en était inquiétante et une assurance promettant souffrances.

''Attends ! Entre l'aboiement et le cris. Selemba se plaça devant l'homme, à seulement un mètre ou deux. Un sabre dans chaque main. Il est hors de question que tu touches à ces hommes. Les innocents ne paient pas les folies d'autrui. Pour cela il faudrait avant me passer sur le corps.''

*Et soyons logiques, tu as peut être une grosse épée mais il ne sont pas forcément dépourvus de magie.* Pour une fois la demoiselle se contenta d'offrir seulement une partie de sa pensée. Elle ne désirait pas spécialement combattre ce type mais il était hors de question qu'elle le laisse faire. Alors qu'elle tuait ? Oui mais pas sans raisons et jamais sans juger.

Qu'elle déception de se faire interrompre son monologue intérieur, pour si peu en plus. C'est une bonne célérité que tu as là, pour te trouver devant moi en si peu de temps. La lune éclairait parfaitement ton visage, tu étais encore plus belle. Comme c'était prévisible, je n'avais aucune envie de tuer ces gardes en réalité, j'étais rassasié. Aucune envie non plus de déclencher un combat à mort au milieu de cette rue, je ne pensais pas que tu réagirais aussi violemment. C'est amusant de voir ta rage à défendre ce qui doit être selon toi : une noble cause. Je ne peux m'empêcher de sourire, puis de reprendre mon chemin, passant à coté de toi en t'ignorant presque. Tu te replace face à moi avant de mettre un de tes sabres sur ma jugulaire. Tu crois donc pouvoir me tuer en me vidant de mon sang? Visiblement tu m'as mal évalué.

- Il est hors de question que tu touches à ces hommes. Les innocents ne paient pas les folies d'autrui. Pour cela il faudrait avant me passer sur le corps. Et soyons logiques, tu as peut être une grosse épée mais il ne sont pas forcément dépourvus de magie.

Tout cela en gros pour dire que tu m'interdira le chemin. J'ai effectivement du mal a comprendre ton intention à défendre ces tas de viandes. Mais après tout peu importe. C'est intéressant de constater que tu m'as emmené, pour ensuite ne plus me laisser partir. Une ferveur à toute épreuve pour m'empêcher de tuer, ne t'inquiète pas, je ne tuerais plus personne ce soir. C'est à mon tour de m'imposer à présent, non? Tu n'es pas la seule à posséder une célérité accrue. D'ailleurs tu as cligné des yeux, pour que je puisse me retrouver derrière toi, et au même instant fait apparaître devant toi cette immense épée te bloquant le chemin ainsi que les mouvements. Tu es en colère, cela ce voit à la frustration dont tu fais preuve quand tu vois que tu es à ma merci. J'approche doucement mon visage de ton oreille, prenant soin de respirer le parfum de tes cheveux, un doux mélange de douceur et de forte puissance contenue. Doucereux mélange.

- Tu tiens réellement à te battre pour sauver la vie de ces gens qui ne t'en seront jamais reconnaissants?
- Oui !

A l'instant même de ta prévisible réponse, l'épée qui te tenait prisonnière se dispersa dans l'air, te laissant libre de mouvements. Au même moment j'éclatais de rire, il fallait dire que c'était cocasse que tu fasse exactement tout ce que j'aurais pu prévoir. Ne sentant aucune animosité à se battre de ta part, je t'ai laissé me plaquer à nouveau sur le mur, la pointe de ta lame sur ma gorge à présent, c'est mieux. Tu semblais frustrée par ce que je venais de faire, je pouvais voir dans ton regard également, une certaine peur due à l'incompréhension de mes gestes. Ce n'est pas grave, je pense que tu as compris que je n'ai aucunement l'intention de te faire du mal, mais engendrer la crainte était trop tentant à mon goût. Ta lame commençait à me rentrer dans la gorge, on pouvait sûrement voir un mince filet de sang dégouliner de mon cou. Mais tout cela ne m'avais pas empêché de rire.

- Qu'est-ce qui te faire rire?
- C'est magnifique cet instinct de protection, j'adore ça et je le respecte.

Ta lame s'écarte, tu fais de même. J'avais arrêté de rire mais gardais quand même un sourire sur mon visage. Avant de reprendre ce à quoi je pensais depuis le début de notre rencontre.

- Bien, si tu ne peux me laisser partir, que dirais tu de te promener un moment en ma compagnie?

Une seconde. Une seule. Et Kaine disparut de son champ de vision. Elle aurait été capable de se retourner si son cerveau n'avait pas focalisé sur un seul détail. Des plus futile soit dit en passant. Il n'était pas un vampire, les capacité d'un vampire se rapprochaient de celles des elfes. Et le fait que son cerveau s'active à démêler son problème la monopolisa une seconde. Une seconde de trop. L'elfe se raidit en sentant son adversaire dans son dos. Apparaissant une fois de plus, la lame vient la bloquer, la prenant en tenaille entre elle et Kaine. Frémissante de rage, Selemba cherchait à s'éloigner de l'épée (pour peu que l'on puisse appeler une chose de cette taille une épée), s'appuyant contre Kaine. Ce dernier semblait se délecter de ce moment de supériorité. L'elfe entièrement à sa merci. N'esquissant pas le moindre mouvement, Selemba sentit le visage de Kaine s'approcher de sa nuque puis de son oreille.

'' Tu tiens réellement à te battre pour sauver la vie de ces gens qui ne t'en seront jamais reconnaissants? Selemba se rendit compte qu'elle contractait les mâchoires suffisamment fort pour l'empêcher de parler dans un premier temps.
- Oui !

Sa voix était rauque. Aussi vite qu'elle était apparue l'épée disparue devenant immatérielle ou poussière, je ne saurait vous le dire. Sans hésiter ou laisser son cerveau la monopoliser une nouvelle fois, l'Ombre poussa violemment Kaine contre le mur le plus proche. N'importe qui de normal en garderai un certain souvenir. Mais lui... il riait. Le regard de l'elfe se tenta d'incompréhension et elle pressa sa lame contre la gorge de Kaine. Chacun son tour. Elle aurait aimé pouvoir prétendre que c'était pour être certaine qu'il n'avancerait pas mais en vérité elle était frustrée. Frustrée parce qu'elle, une dominatrice compulsive, s'était retrouvée dans une situation ou elle ne maîtrisait clairement aucun élément.

''Qu'est-ce qui te fait rire ? Elle aurait voulue se lancer dans une tirade sur le fait que quelqu'un méprisant la vie des innocent n'est qu'une larve corrompue mais elle savait que si elle ouvrait la bouche elle n'arriverait pas à aligner ses mots.
- C'est magnifique cet instinct de protection, j'adore ça et je le respecte. Charlatan ! Selemba n'en croyait pas un mot néanmoins elle ne riposta pas. Bien, si tu ne peux me laisser partir, que dirais tu de te promener un moment en ma compagnie? ''

La jeune elfe ne répondit pas immédiatement. Elle rengaina prudemment ses deux sabres puis ramassa son masque qu'elle avait lâché quand Kaine avait parlé d'aller déchiqueter les autres. Alors enfin elle se tourna vers cet être des plus étrange.

''Très bien. Mais c'est seulement pour m'assurer que tu restes sage.''

Mensonge. Enfin... omission d'information. Ce type intriguait notre espionne et elle était d'une nature très... trop curieuse. Direction la chope en folie. De toute manière où aller ailleurs ? Rester dans les rues n'était pas une solution et l'emmener chez elle... hors de question. C'est le géran qui allait être content ! Juré, elle resterait sobre (cette fois).

- Très bien. Mais c'est seulement pour m'assurer que tu restes sage.

Une réponse malheureusement mal assurée et hésitante, qui laissait croire un mensonge. Après tout, ce qui c'était passé devait être très frustrant pour toi, qui avait l'air de tout vouloir contrôler. Et je dirais également peut-être a tort de ne jamais rien laisser paraître, je changerais cela. Ramassant son masque avant de ranger ses lames, la tempête est passée dira-t-on. Tu as l'air un peu désorientée, moi je ne fais que sourire lorsque tu me regarde. Pour preuve tu as fait deux aller-retours vers l'endroit ou tu avais laissé ton masque, peut-être pensais-tu avoir oublié quelque chose. Pour moi ce n'est que la preuve de ton désappointement, toi qui a l'air si minutieuse à première vue. Quand tu eus fini tu scruta a nouveau tes armes, pour te rendre compte que, eh oui, il te manque une dague. Tu ne l'as apparemment pas vu, pendant que tu t'étais baissé pour ramasser ton masque. C'était seulement une plaisanterie voyons. Tu t'alarma et te remis a regarder autour de toi, l'air légèrement énervée. Je ne pus m'empêcher de lâcher un rictus nerveux, qui te fit te retourner d'un coup vers moi l'air méchante. Effectivement je la tenait devant moi, la faisant bouger de droite a gauche, avec un sourire malicieux. Tout cela dans le seul but de te faire comprendre que même si je pouvais te tuer à tout instant, je n'en avais aucunement l'intention. Tu t'avançais vers moi l'air légèrement énervée. Puis quand tu compris enfin mes intentions tu souris à ton tour. Enfin, j'ai envie de dire. C'était amusant de constater à quel point cette plaisanterie avait détendu l'atmosphère. Tu repris ta dague d'un geste vif, plus la rangea a nouveau dans son fourreau.

- Je te laisse me guider, je suis nouveau ici.

Tu te contenta de m'adresser un rapide sourire, que tu essayais de cacher dirais-t-on. Amusant. Comme je ne sentais plus aucune animosité entre nous, je me permis de me rapprocher de toi pendant que tu marchais dans une direction que je n'avais pas encore prise. Me permettant plus encore, ressentir à nouveau tes cheveux. Il y a peu de choses qui me plaisaient réellement mais cette odeur était... Sublime, il fallait le dire. Tu me repousses à nouveau, me prétendant trop proche, peut-être étais-ce vrai. Tu ne comprend pas, qu'il n'y a aucune autre raison que ton odeur qui me pousse à m'approcher d'aussi près, je n'ai pas réellement envie de mourir. Ainsi la soirée se poursuivi, nous avions l'air d'avoir marché plusieurs heures, quand je me souvint enfin de quelque chose. Je la stoppe en la prenant par l'épaule, avant de me mettre tout près d'elle presque tête contre tête. Aucune animosité de ce coté là, je veux juste voir ta réaction.

- Tu ne m'a toujours pas dit ton nom

Sentant qu'il lui manquait quelque chose l'elfe revient sur ses pas. Une boucle d'oreille. Son œil avisé repéra vite le bijoux d'argent. S'assurant qu'il ne lui manquait rien d'autre, la tueuse caressa ses poignards d'un doigt. Il lui en manquait un. Se retournant comme une furie à la recherche du reflet de la moindre lame. Un seul indice laissé derrière elle est n'importe qu'elle créature à l'odorat aiguisé pouvait la retrouver. Être négligeant c'était signer son testament. En se tournant vers Kaine elle remarqua son sourire narquois et l'arme avec laquelle ses doigts faisaient mumuse. Un sourire espiègle naquit sur le visage de l'elfe. Elle était joueuse. Surtout quand le jeu contenait un élément dangereux. Et Kaine était cet élément. Se glissant sans hésitation dans les ruelles, Selemba prit les devant de leur petite expédition. L'inhumain se tenait près d'elle. Trop près. Elle n'était pas le moins du monde timide mais l'image d'un vampire salivant sur sa gorge s'imposa à son esprit. D'un coup de coude gentillet elle le força à s'écarter. D'un point de vu extérieur on aurait dit qu'elle repoussait des avances. Selemba s'arrêta d'avancer dès qu'elle sentie la poigne de Kaine sur son épaule? Il la fit pivoter pour être en face et avança son visage comme pour la scruter.

Tu ne m'a toujours pas dit ton nom. l'espionne eut un sourire rusé qui aurait put sembler trompeur. Ne dévoile jamais plus d'information que tu n'en as sur l'autre.
- Demander l'identité d'une femme masquée ne te semblait pas paradoxal ? Je me nomme Selemba.

Cette réponse devait le satisfaire. Sans lui laisser le temps de réagir, son sourire s'élargit et elle s'échappa de l'emprise de ce curieux. Ils ne marchèrent pas bien longtemps avant d'arriver devant une bâtisse anormalement éclairée et bruyante. La chope en folie (\o/). Selemba poussa la porte et fut presque étonnée qu'on ne lui accorde pas plus d'attention. À cette heure tout les groupes étaient formés, on ne regardait plus l'entrée pour voir si un ami ou une éventuelle proie entrait. La jolie petite serveuse vint les placer, elle n'avais hésité qu'un instant en reconnaissant Selemba. Dès qu'elle disparue entre les table, l'elfe commença son compte à rebours avec un regard en coin pour Kaine.

12, 11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, 0. Tien, il ne vient p... Je n'ai rien dis. Au moment où elle allait prononcer le ''pas'', un homme avait surgit des cuisines et se dirigeait vers eux. Selon les apparences il était prés à les virer. Chase. Un des responsables de la taverne. Malgré les apparences, l'elfe et lui entretenait un lien amical.
Selemba !!!
-Juré, je ne danse pas, ne casse ni nez ni chaise, je ne provoque personne et je reste sobre.
-Tu as intérêts, je ne vais pas pardonner tout tes écarts.
- J'ai le droit de boire quelque chose ou me dessécher sur place est une clause du contrat ?
-Tu fais ce que tu veux tant que l'ambiance ne dégénèrent pas par ta faute.''

Et il repartit comme il était venu. S'informant de ce que désirait boire Kaine, elle le laissa un instant pour aller chercher les boissons au bar. Dans ce genre de bâtisses, ses instincts de tueuse était comme morts. Il le fallait bien. Ses armes étaient toutes restées au pied de leur table, soigneusement cachées sous la cape. Elle fut donc incapable de remarquer que tout le long de son déplacement, une paire d'yeux avides ne l'avait pas lâché. Revenant à table, une chope dans chaque main, elle effectua un petit tour sur elle même pour voir si elle parvenait à ne pas reverser la moindre goutte. Loupé. De peu. Une petite gouttelette avait atterrit sur sa joue. L'essuyant avec son doigt quelle porta à ses lèvres, elle reprit sagement place en face de Kaine.

''J'ai une question. Qu'es-tu pour te mouvoir aussi rapidement, ricaner quand les gens te compressent contre un mur et désirer croquer un homme ou deux ? ''

Elle avait la tête légèrement orientée vers la gauche de tel sorte que son œil turquoise était bien plus visible que le mauve.

- Demander l'identité d'une femme masquée ne te semblait pas paradoxal ? Je me nomme Selemba.

C'était curieux mais sur le moment la seule chose à laquelle j'ai pensé était : Mais quel drôle de nom. Commentaire que je me suis copieusement empêché d'énoncer audiblement. Ensuite le fait que tu n'aies pas voulu révéler ton nom de famille viens sûrement du fait que moi-même je ne l'ai pas fait. De plus, étant donné ta démarche et ton air légèrement hautain combiné à cette assurance et à cet air très vaguement sauvage, tu semble d'après moi, venir d'une riche famille. Famille qui t'as sûrement rejetée ou l'inverse car être tueuse à gage ne leur plairait sûrement pas. Comment je le sais? Tu as pointé ta dague sur ma jugulaire, j'ai pu y sentir un bon nombre de sangs différents, alors ne joue pas les protectrices de la race humaine avec moi. Nous reprîmes le chemin. Marchâmes peu de temps avant de croiser une masure éclairée et bruyante. Tu t'arrête, voila un lieu bien calme et discret pour discuter tu as raison. Mais après tout je n'avais pas mon mot à dire. Nous entrons dans le lieu sentant la sueur et la bière. Jusque là je ne l'avais pas remarqué mais tu avais toujours un œil sur moi, sûrement pas par peur mais pour bien t'assurer que je ne me fasse pas la malle. Amusant. C'est cependant en gardant cet œil sur moi que tu n'as pas vu l'homme ivre à la table devant laquelle tu es passée. L'homme en question qui avait tendu sa main vers tes fesses. Heureusement que je peux me vanter d'avoir de bon réflexes, et un poignet brisé, un. Fallait aussi avouer que c'était tentant, mais je le penserais sans le dire. Nous nous assoyons à petite table, qui pourrait difficilement accueillir plus de deux personnes. Guidé par une serveuse humaine, que je devais bien, au sens propre du terme, trouver très appétissante. L'elfe avait toujours un œil sur moi, et un air qui semblait vouloir dire "regarde bien".

- 12, 11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, 0. Tien, il ne vient p... Je n'ai rien dis

Un homme surgis des cuisines, et s'avançait vers nous à une vitesse alarmante, d'instinct je commençais à matérialiser le manche de mon épée. Manche qui fut immédiatement partit en poussière lorsque je pus voir que l'homme en question avait un regard coléreux mais cependant mal assuré. Avant qu'il prenne la parole toujours mal assurée.

- Selemba !!!
-Juré, je ne danse pas, ne casse ni nez ni chaise, je ne provoque personne et je reste sobre.
-Tu as intérêts, je ne vais pas pardonner tout tes écarts.
- J'ai le droit de boire quelque chose ou me dessécher sur place est une clause du contrat ?
-Tu fais ce que tu veux tant que l'ambiance ne dégénèrent pas par ta faute.

Ainsi deux chose me vinrent à l'esprit : premièrement elle semblait être une habituée de cet endroit, elle doit donc connaître quelque personnes ici, cela ne veut sûrement pas dire qu'elle m'a tendu une embuscade, mais qu'elle doit sûrement se sentir en sécurité au cas ou je l'attaquerais. Ce qui d'ailleurs était grotesque mais passons. Ensuite j'avais pu remarquer le regard de beaucoup de gens pas très commode dans les environs. Le fait est que je n'étais pas un surhomme, pour ainsi dire, et que je ne pouvais sûrement pas me défendre contre autant de gens. Mais après tout ça pourrait être amusant. Je resterais donc sur mes gardes. Je n'avais pas remarqué qu'elle m'avait demandé quelque chose, je lui demanda donc poliment et d'un air enjoué de répéter. Ce que je veux boire? Mhh, quelque chose de fort. Elle partit donc en direction du bar. Quelqu'un derrière moi en avais profité pour glisser sa tête près de mon oreille et de murmurer quelque chose qui pourrais ressembler à "mignonne ta copine". Cet homme n'avait pas de chance, ce soir je chasse et elle était ma proie. J'abandonnai donc toute simagrée, air enjoué et compagnie pour m'adresser à l'homme de la façon la plus sincère que je pouvais. Plusieurs personne l'avaient senti, cette aura de furie qui avait émerge de mon corps à ce moment précis, tellement forte qu'elle aurait effrayée un dragon. C'est donc avec un air des plus froids et convaincants que je m'adressai a l'homme.

- Tu la fermes et tu te retourne.

Elle était devant moi, je n'avais pas vu qu'elle était revenue, elle l'avait senti aussi, cette aura. Décidant de l'ignorer, elle s'asseyait comme si de rien était avant de prendre la parole à son tour.

- J'ai une question. Qu'es-tu pour te mouvoir aussi rapidement, ricaner quand les gens te compressent contre un mur et désirer croquer un homme ou deux ?
- Tu n'as qu'à te dire que je ne suis un simple quidam un peu fou qui aime se faire martyriser par les belles femmes.
Avant que tu ne reprenne la parole
- Et toi? je ne t'imaginais pas danser sur des tables, casser des nez ou encore te rendre ivre morte

Puis prend une gorgée avec un sourire.

En sécurité ? Ici ? Si l'elfe avait put lire dans les pensées de son interlocuteur elle aurait éclaté de rire. Les ennemis étaient aussi nombreux que les amis. Mais les rancunes sont tenaces et les camarades de beuverie ne le sont généralement que pour un soir. Parfois une nuit, mais passons. En revenant elle ne chercha pas à comprendre ce que voulait l'homme que Kaine venait de refouler. Ça lui était égal. Sentant l'aura de son compagnon de hasard, l'elfe eu envie de lâcher un ''je tremble'' mais elle préféra faire comme si de rien n'était. Elle était joueuse mais compris vite que ça ne lui était pas destiné.

''Tu n'as qu'à te dire que je ne suis un simple quidam un peu fou qui aime se faire martyriser par les belles femmes. Et toi ? je ne t'imaginais pas danser sur des tables, casser des nez ou encore te rendre ivre morte. Selemba éclata de rire. Un rire franc et bruyant, pas spécialement chantant mais élégant.
- Merci du compliment. Ces trois faits sont pourtant mes passes temps favoris. Et les plus officiels. La jeune femme fit un clin d'œil à Kaine, faisant référence à leur rencontre. Je ne suis pas seulement froide, menaçante et violente... je n'ai rien dit. Je suis presque toujours violente. Mais j'ai aussi un coté plus... social et la majorité de ses moments se déroulent entre ses murs. Mais je dois avouer que j'ai parfois du mal à me contrôler.

Social... sensuel aurait bien mieux convenue. Mais allez dire à un inconnu, qui a déjà repoussé quelques réactions devant le corps de l'elfe, qu'elle se déhanchait sans le moindre scrupule et cassait le nez de ceux qui approchaient. Il l'avait surement comprit. En parlant de nez cassé l'elfe sentit un regard posé sur elle. Sans doute depuis un moment pour qu'elle le remarque dans ce lieu ou ses instincts tombaient dans une sorte de sommeil. Un homme. Le regard fixe. Il la dévorait du regard. Oh non, il ne la contemplait pas. Il se voyait lui arracher la gorge à coups de dents. Haineux. Le nez fracassé, il était le seul de sa tablée de 5 personnes à être dans un silence complet. Petit à petit ses camarades suivirent son regard jusqu'à Selemba. L'elfe fixait l'homme dans les yeux dans une attitude de défit. Nul n'avait besoin de parler. Leur dialogue était sourd mais les menaces étaient claires.

*Tu vas me le payer.*
*Il ne fallait pas t'approcher.*
*Une catin qui refuse qu'un homme l'approche ? Tu te fous du monde.*
*Pas un homme; une ordure.*

Les cinq regards allaient entre Selemba et Kaine. Un déclic se fit dans son esprit. Elle finit sa choppe, pressa Kaine de faire de même et lui chuchota:

''C'est le moment de filer, nous allons peut être être suivis. Écoute moi, laisse-toi faire et ne dégaine pas ta chose géante à tout va''

Laissant plus que nécessaire sur la table, l'elfe sortie entrainant son camarade. L'idée qu'il désire rester sans elle dans la taverne ne l'avait pas effleurée. Ni même celle de le lâcher. Dès que l'air frai entra dans ses poumons, elle repassa sa ceinture contenant les fourreaux de ses poignards ainsi que sa cape et ses sabres. Le masque resta soigneusement caché.

''On ne peut pas les tuer. Les conflits sont fréquents entre eux et moi, je serait de suite montrée du doigt. Et ils veulent sans doutes me rendre la pareille. Il va falloir les semer''

Une plaisanterie de mauvais goût. L'elfe ne s'était pas trompée, le groupe les suivait bel et bien. Selemba savait qu'elle devrait presque protéger cet homme pour écarter tout les soupçons. Mais il la répugnait.

Et l'atmosphère était agréable, je crois bien que pour la première fois de ma vie je passais ce que l'on appelait "du bon temps". Même si la réalité est bien plus subtile que cela. Comment en suis-je arrivé là? Peut-être bien que je cache sous ce masque jovial en fin de compte, comme je l'ai dit, la réalité est bien moins joyeuse. Je souriais niaisement après avoir fini ma choppe cul sec et de l'avoir reposée sur la table. Je sentais toujours le regard d'une table en particulier sur ma nuque, mais décidant de me focaliser sur la jolie inconnue devant, après tout c'était préférable. J'appréhendais déjà sa réponse. Comme quoi il ne faut jamais se fier aux apparences, je vus de nombreuse personnes faire des geste amicaux à l'elfe à son entrée ici, mais également beaucoup d'autre garder le silence et se contenter de la regarder froidement. Et puis elle éclata littéralement de rire, ce qui je dois bien l'avouer, me surpris. Un rire puissant malgré que Selemba soit assez frêle, classe malgré tout. Puis elle se calme et rétorqua de la manière la plus simple possible, à laquelle je ne détectais aucun mensonge, ni aucune envie de dissimuler quoi que ce soit.

- Merci du compliment. Ces trois faits sont pourtant mes passes temps favoris. Et les plus officiels.

Elle me fit un clin d'œil, le premier acte que je pourrais considérer d'amical envers moi, je souriais.

- Je ne suis pas seulement froide, menaçante et violente... je n'ai rien dit. Je suis presque toujours violente. Mais j'ai aussi un coté plus... social et la majorité de ses moments se déroulent entre ses murs. Mais je dois avouer que j'ai parfois du mal à me contrôler.

En effet, je voyais ton regard approbateur, tu savais que je le savais sûrement déjà, j'avais aussi entendu ta conversation avec le tavernier. Je ne l'imaginais tout de même pas à ce point, et encore tu ne m'avais pas tout dit. Mais je ne suis pas tout rose non plus et je devais bien avouer que je ne comprenais pas réellement pourquoi tu me dissimulais certaine chose. Et puis son visage se figea, vers un homme qui était à la table qui m'observait depuis tout a l'heure. Les cinq hommes présents à cette table n'avaient pas l'air commode et nous fixaient avec un regard de défi. Je m'apprêtait à me lever et à leur proposer d'aller dehors en ma compagnie pour régler ce souci : l'alcool me met toujours en appétit. Mais la jeune elfe avait englouti sa choppe avant de se rapprocher de moi pour me chuchoter quelque chose.

- C'est le moment de filer, nous allons peut être être suivis. Écoute moi, laisse-toi faire et ne dégaine pas ta chose géante à tout va

Puis elle se leva, laissant une somme rondelette sur la table. Puis elle se dirigea vers la sortie en me tirant par le col quand je ne marchais pas assez vite. Une fois sorti, elle remis sa ceinture sur laquelle étaient ses armes autour de sa taille avant de parler cette fois de vive-voix.

- On ne peut pas les tuer. Les conflits sont fréquents entre eux et moi, je serait de suite montrée du doigt. Et ils veulent sans doutes me rendre la pareille. Il va falloir les semer

Et cela semblait vrai, étant donné que le petit groupe de personne qui nous observaient auparavant semblaient être sorti peu après nous, et se trouvaient à une petite distance de la ou nous étions. Je ne compris pas tout de suite pourquoi l'idée de fuir était si attrayante pour elle, et puis je compris. Je pris ce qu'elle avait dit pour une demande indirecte, enfin je savais très bien que ce n'était pas le cas mais il me fallait une excuse. Et donc je m'en donnerais à cœur joie. L'elfe me tirais par la manche, sûrement pour dire que je devais me presser. Je ne le comprenais pas comme cela.

- J'ai bien compris ce que tu as dit, ne bouge pas.

Et d'un mouvement fluide et rapide dont j'avais le secret, je choisis un homme au hasard dans le groupe de cinq, apparaissant derrière lui. Les autres ne semblaient rien avoir remarqués. Le saisis par la nuque avant d'entrer à nouveau dans la taverne, l'homme a bout de bras. Puis le plaqua sur un mur avant de mordre fortement sa gorge, laissant sortir sa précieuse hémoglobine dans ma bouche, un peu alcoolisée mais pas trop mal. Il se débattait vainement, jusqu'à que je sente sa précieuse vie s'échapper de son corps, et sentir son épiderme devenir froide et blanche. Puis je me tournais vers l'assemblée de personne qui étaient tous retournés vers la scène. La bouche pleine de sang. Et parla d'une voix forte et claire, pleine d'agressivité.

- J'ai tué cet homme, et les cinq autres incluant la femme sont les suivants, quelqu'un a quelque chose à y redire?!

Ainsi la salle était devenue silencieuse, les regards effarés semblaient s'atténuer peu à peu, puis tout le monde repris sa conversation, comme si de rien n'était. Peut-être de la peur, ou du je-m'en-foutisme, ou alors les deux. Mais je ne comptais pas tuer Selemba, cela lui fera juste une bonne couverture pour mes victimes. Je me retournais à présent vers les quatre autres hommes, prêt à engager un sanglant combat, sanglant pour eux.

Dans la tête de Selemba un plan simple pris place. Elle pouvait fuir dans un premier temps en les égarant dans les ruelles. Puis utiliser vitesse, obscurité, discrétion et leur état légèrement aviné pour les terroriser. Pas les tuer, juste les traumatiser. Surgir du noir pour leur laisser miroiter son masque aux motifs d'argent. Effleurer de ses doigts fins leur cou et leur poitrine et sentir leur peau se piqueter de frissons. Se contenter de faire courir ses ongles sur leurs artères plutôt qu'une lame. Peut être faire saigner la lèvre de l'un d'eux lors d'un baiser ?
Mais non. Kaine en décida autrement. Elle pensait qu'il allait être docile puisqu'il avait affirmé avoir compris. Elle songeait au coin idéal pour accomplir son petit manège quand un bruit étouffé agita ses oreilles. Elle se retourna. Rapide. 4 hommes. Et le cinquième ? La porte de bistrot ouverte. Selemba dû raisonner un moment avant de comprendre ce qui se passait. Le silence c'était fait dans l'établissement. Sans entendre distinctement ce que Kaine disais elle aurait juré que c'était des menaces. Ainsi il la disculpait. Mais pourquoi ? Selemba faisait rarement les choses si elle n'y trouvait pas un quelconque avantage. Pour des inconnus, cela va de soit. Selemba attendait sans bouger. Si bien que lorsqu'il revint, seul, un des hommes avait attrapé le bras de l'elfe qui ne cillait pas. D'un geste brutal elle tordit le poignet de cet homme qui la lâcha assez vite pour le sauver. L'air semblait saturé. Le genre de détail que la tueuse n'arrive jamais à ressentir. S'adressant à Kaine elle railla :

''Les choses semblent souvent en venir à la tuerie en ta compagnie. Je n'ai pas envie de me salir les mains, donne-t-en à cœur joie si c'est ce que tu veux. ''

un sourire mesquin étira ses lèvres. Elle s'approcha de celui qui avait encore un nez en piteux état, souvenir de la bohémienne. Ce dernier tétanisé la laissa s'approcher tout près. Il était grand. Elle se mit sur la pointe de pieds et lui susurra assez fort pour que tous puissent entendre :

''Tu aurais dut ramper comme une larve à mes pieds tant qu'il en était encore temps. J'aurais peut être fait quelque chose pour t'aider. Trop tard. l'homme eut un air dédaigneux.
-Tu crois que tu sais faire quelque chose d'autre que de te trainer sur les tables, catin ?''

Et sans se vexer elle lui tourna le dos. Fixant Kaine dans les yeux elle lui demanda seulement :

''Je sais que tu arriveras à me retrouver si tu le désires. Probablement à tout de suite, je ne pense pas qu'ils te prennent beaucoup de temps.''

Et en adressa un ultime coucou elle s'enfonça dans la ruelle. Une forme de test. Kaine reviendrait-il ? Les tuerait-il ? Probablement. Mais qui sait. Et puis elle n'avait ni envie d'assister à ce spectacle ni de se salir.

- Les choses semblent souvent en venir à la tuerie en ta compagnie. Je n'ai pas envie de me salir les mains, donne-t-en à cœur joie si c'est ce que tu veux.

Quelle déception. En un instant mon amusant jeux avait pris une apparence de vendetta sadique de ma part, guidée par une maîtresse. J'espérais qu'elle essayerait de m'en empêcher. J'espérais qu'elle prendrait part au jeu comme elle l'avait si bien fait auparavant. Elle esquissait un sourire carnassier, elle savait ce qui leur arriverais, et cela l'arrangeait. Pour quelqu'un qui m'a tant tanné à protéger les humains, dès qu'elle estime que ceux-ci le méritent elle laisse faire. En réalité si je les tue, elle aussi aura leur sang sur les mains. Et je dus faire un nouveau plan de jeu, celui-ci perdait de sa superbe, sans le magnifique instinct de protection de l'elfe. Une chose encore plus dérangeante, elle avait l'air tellement sûre d'elle à présente, je représente un si beau moyen de se venger à son gout? J'étais déçu, mais tout n'était pas perdu. Je voyais comment la suite de la soirée se déroulerait, et je savais que j'en saignerait. Ainsi les 4 hommes ne bougeaient plus, j'en vus même un se retenir de vomir en voyant les pitoyables restes de son ami dans la taverne. Je vus également deux hommes de la masure emporter le cadavre en dehors, l'air dégouté. Et puis l'elfe s'approcha d'un des hommes qui avait le nez en piteux état. Elle s'approchait de plus en plus près, et l'homme se retourna vers moi par deux foi comme pour voir si je la protègerait en cas d'attaque. Elle était toute proche de lui, l'homme étant plus grand qu'elle. Elle du se mettre sur la pointe des pieds pour lui murmurer quelque chose à l'oreille, quelque chose que je n'entendis pas même si elle s'exprima assez fort. L'homme rétorqua avec une voix pleine de haine, mais je n'entendis pas non plus. Et puis elle se tourna vers moi.

- Je sais que tu arriveras à me retrouver si tu le désires. Probablement à tout de suite, je ne pense pas qu'ils te prennent beaucoup de temps

Je soupirais. Cela m'avait ôté toute envie de me battre contre ces hommes. L'un deux avait d'ailleurs foncé vers moi. Je l'avais esquivé avant de le pousser vers l'autre homme du coté opposé, sur lequel il alla lourdement s'écraser. Celui avec le nez en piteux état ne bougeait pas, il appréhendait ce que je pourrais faire, il puait la peur. Des hommes étaient sorti de la taverne, comme pour observer ce qui pourrait ce passer. En un instant j'étais devenu une bête de foire, cela me déplaisait fortement. Les quatre hommes avaient sorti leurs armes, et s'apprêtaient à s'en servir. Ils m'encerclaient, dague a la main, en position d'attaque. Mais moi, je n'avais pas de temps à perdre. Ils avaient foncés vers moi mais au même moment j'avais fait un bon d'une bonne hauteur, pouvant observer deux d'entre eux se poignarder entre eux. Avant de retomber avec légèreté non loin de là. L'un d'eux tomba sur le sol, sûrement mort vu que le poignard de son ami l'avait touché en plein cœur. Tandis que le deuxième boitillais légèrement, il avait eu de la chance. Ils retentèrent leur chance en fonçant à nouveau en ma direction, je pris le premier arrivé par les épaules avant de le retourner et de le mettre en face du deuxième. Ce qui eut pour effet de les tuer tout les deux, poignardés eux-mêmes à la poitrine. Quand au troisième, je m'étais le plus simplement du monde déplacé à coté de lui avant de saisir fortement sa tête. Et d'un geste sec, je l'avais éduqué. Je courrais à présent dans la direction que l'elfe avait prise auparavant, et la retrouva quelque rues plus loin, marchant lentement dans l'ombre. Je la rattrapa et la plaqua fermement sur un mur à coté d'elle.

- Après tout nous sommes pareils, deux monstres assoiffés de sang.
Je pris sévèrement son visage dans ma main pour la forcer à me regarder.
- Ces hommes, tu les à tués aussi, ils étaient à peu près innocents non? Alors raconte, qu'est-ce que cela fait?
Elle m'observait fermement à présent, sévèrement en désaccord avec mes dires.
- Après tout ce que tu as dit, j'y croyais sais-tu? En réalité tu n'as aucune volonté de protéger.
Je m'approche tout près de son visage.
- Tu es un monstre comme moi.

Cela semblait l'avoir enragée, je dis ca par rapport à la vive douleur que je venais de ressentir au niveau de ma cuisse gauche. Je riais, cela devait vraiment être un acte désespéré. Je regardais la partie douloureuse de mon corps. La pointe d'une dague y était enfoncée, elle devait sûrement vouloir m'écarter, cela devait sûrement vouloir dire également que mes dires l'avaient réellement dérangée. Après tout je ne comptais pas en arriver là. Je riais toujours aux éclats, et puis je me tut. Je m'approchais tellement près de l'elfe que sa dague était entièrement entrée dans ma cuisse, la douleur pour moi était bien présente, mais elle n'avait aucune signification. Et puis je ne savais pas si c'était un acte qui se voulait vraiment meurtrier ou alors une bête perte de contrôle. Étant tout proche de l'elfe, je pus lire dans son regard une pointe de tristesse mal avisée. C'était encore un test. Apparemment même quelqu'un comme moi, si il lui disait une chose qu'elle n'acceptais pas, la toucherait. C'était une victoire inavouable pour quelqu'un comme moi. Mais pour la suite, je m'en excuserait, cela nuirait à l'amitié. M'approchant de son visage un peu effrayé, comme si elle appréhendait ma réaction. Je passa mon visage vers sa joue, puis vers son oreille, puis murmura.

- Mais en réalité cela ne me dérange aucunement.

L'elfe pouvait situer Kaine dans la ruelle grâce au bruit de ses pas. Vifs, presque impulsifs. Il avait fait vite. Le combat avait du être bâclé devina Selemba. Frustration. De quoi ?
De se retrouver à nettoyer pour l'elfe ? Ce serait logique et c'était en parti l'effet voulu. Parce que l'espionne était exaspérée de le voire charcuter X ou Y, alors elle s'amusait en transmettant sa frustration. De n'avoir aucun défit à relever et de ne pas la voire lui hurler dessus pour qu'il leur laisse la vie sauve ? Ces types l'encombraient plus qu'autre chose. S'en débarrasser l'arrangeait et elle n'était pas certaine que Kaine allait vraiment les tuer. Apparemment si. Peu importe, la perte était minime. Kaine retourna brutalement et la plaqua contre le mur. Sous le choc une bonne partie de l'air que contenait les poumons de l'elfe. Elle s'attendait certes à une réaction mouvementé mais pas à ce point. Par réflexe sa main se saisit d'une dague. L'inconnu saisit le visage de l'elfe pour l'obliger à le regarder dans les yeux. Même sans ça elle l'aurait fait.

Après tout nous sommes pareils, deux monstres assoiffés de sang. Ces hommes, tu les à tués aussi, ils étaient à peu près innocents non? Alors raconte, qu'est-ce que cela fait ? Après tout ce que tu as dit, j'y croyais sais-tu? En réalité tu n'as aucune volonté de protéger. Tu es un monstre comme moi.

Devant les mots de Kaine, Selemba sentie une violente envie de lui cracher aux visage la faire saliver. Elle chercha à le repousser. Trop lourd. Sans réfléchir elle planta la dague dans la cuisse de jeune homme. Douloureux, long à cicatriser mais pas mortel et suffisamment clair pour que le message passe. Cependant elle regretta vite son geste. Trop arrogante pour retirer la lame elle se contenta d'une moue désinvolte et le laissa même enfoncer la dague plus profondément.

Mais en réalité cela ne me dérange aucunement.

Ah oui ? Alors pourquoi réagir ainsi ? La jeune femme retira la lame, jugeant que c'était le moment et qu'elle ne servait à rien. Il aurait dut hurler de douleur. Même elle qui serrait habituellement les dents pouvait encore grimacer au souvenir d'une blessure de ce genre.

Saches une chose Kaine, je ne suis pas comme toi. Ces hommes étaient des crevures, des violeurs, des déchets. Leur mort n'attristera personne. Les miliciens pouvaient avoir des familles et étaient d'honnêtes personnes œuvrant pour le bien commun et la sécurité des innocents. Ce que je fais pour l'argent, il le font pour autrui et pour l'honneur. Ce ne sont pas les même personnes. Alors oui, cela je les protégerai autant qu'il les faudra. Et je n'ai pas le sang des ivrognes sur les mains, tu as choisis de les tuer. Point.

Elle n'avait peut être pas tout à fait raison. Peut importe, elle ne changerai pas d'avis et n'importe qui devrait bien vite le comprendre.

Ambiance : Smooth&Fear

Et cette douleur gagnait en puissance, un délicat signe d'absolution par le sang. En réalité j'adorais cela, mais il est de certaines choses que l'on se doit de garder pour soi. En tout cas j'appréciais de plus en plus cette soirée. Qui plus est ce sang froid qui dégoulinait à présent sur la main de l'elfe avait pris une autre couleur. Et cette couleur, elle pouvait en être fière, signifiait que je m'amusait vraiment. Non moins amusant il est vrai que la réponse de la jeune femme. Je suis le seul, le seul qui décide qui meurt et qui vis, je t'ai laissé m'en empêcher car cela avait l'air intéressant et je ne m'étais vraiment pas trompé. Tellement d'angles différents pour te tuer, tellement d'autres pour te charmer, mais ce n'était ni le moment ni le jour pour cela, ton heure n'est pas venue et ne viendra pas avant longtemps. Comment je le sais? Je le sais c'est tout. Je souriais encore, son discours clamé haut et fort en signe d'une évidente maîtrise de soi et d'une foi à toute épreuve en ses dires, j'en frissonnait. Et je ne pouvais qu'en frissonner, après tout, je ne suis qu'un humble serviteur je n'ai pas le droit d'avoir mes propres opinions, mais que pouvais-tu en savoir? Je ne t'ai pas menti tout à l'heure, j'adore et je respecte ta façon de penser. Ainsi ma vulgaire enveloppe me permettait bien peu de chose si je puis dire, mais je te montrerais volontiers un tour de passe-passe. C'est ainsi que je contractais tout mes muscles à leur paroxysme, obligeant la blessure à se refermer temporairement. Avant de sourire vicieusement à la femme devant moi et de lui montrer la blessure du doigt, et oui, il n'y a plus rien. Nécromancer m'énonçait clairement qu'il ne voulait pas que je lui dise quoi que ce soit, c'est donc dans une murmure a peine audible que j'énonçai à mon tour.

- Yes, my Lord
Et de reprendre la parole, plus forte cette fois-ci.
- Curieuse tournure que prend cette soirée, n'est-ce pas? Cocasse, même.
Avant de rire plus fort encore, d'un rire que moi même j'eus trouvé malsain.
- On dirait le compte de la colombe et la crapaud, la colombe ne se fera jamais corrompre par le crapaud quoi qu'il dise ou fasse, mais le crapaud ne renonce pas.

Cette ambiance est curieuse n'est-ce pas? Elle émane de toi, comme si tu pensais encore que quelque chose de grave allait se produire, mine de rien cela altérais ton odeur qui n'était plus aussi sublime qu'avant. Mêlé à la peur qui bien que succincte restait présente. Pas une peur de moi à proprement dite, mais tu semblais enfin comprendre certaines chose à mon propos sans que je n'aie besoin de te les dires. Quel intérêt aurais-je après tout à tuer et à saccager? Moi-même aucun, il ordonne et j'obéis. Et ce sourire omniprésent sur mon visage que je voulais quand même y laisser paraître un soupçon de malhonnêteté ne t'avais pas trahi. Je me demandais à présent en tout cas comment se terminera cette soirée. Je reculais enfin, tu haletais légèrement. Puis comme si de rien n'était, t'invitais à continuer à marcher à mes côtés. Mais malgré tout ce que tu as pu dire ou sous-entendre tu ne pourras pas m'empêcher de tuer, à moin que toi même décide d'y mettre un terme ici et maintenant. Ce que tu ne feras pas, tu n'as aucune solution. Je pensais que tu continuais ce chemin en ma compagnie démoniaque car tu espérait peut-être vouloir me raisonner. Proposition à laquelle je n'avais bien entendu rien à redire, à condition que l'on m'y autorise le cas échéant. Après avoir marché plusieurs mètres, voyant que tu ne semblais toujours pas résolue à prendre la parole, ce que je pouvais comprendre, je sentais cette abominable incertitude dans tes yeux. Je décidais donc de la reprendre à mon tour, la saisissant doucement par les épaules, sans réaction défensive de sa part curieusement.

- Ainsi donc je suppose que tu es intriguée, mais crois le ou non je n'ai aucun problème à parler de moi tant que l'on m'y autorise, je n'aime pas les mystères. Demande et je répondrais, sache que je ne mens... Jamais.
Un clin d'œil amical de ma part.

Et l'ordre que je reçu me fit rire sur le moment, bien qu'il n'y avait sûrement aucune matière à plaisanter sur le moment pour la jeune femme. Un ordre que moi-même avait du mal à comprendre étant donné sa nature, mais le Maître étant omniscient je supposait que cela devait avoir une raison profonde. Je m'exécutais. Je me trouvais toujours face à elle et venait de finir de parler. C'est ainsi que je m'étais dangereusement approché de ses lèvres, peut-être étais-ce la surprise, l'incompréhension, mais en aucun cas ce que le Maître avait pu penser, quoique. Je n'avais donc reçu aucune résistance, mais même si la tentation était grande, l'ordre lui était clair. Je m'arrêtais tellement près que je pouvais sentir ses lèvres effleurer les miennes. Avant de reculer.

- Intéressant

Les yeux vairons de la jeune femme suivirent le doigt de l'homme désignant sa cuisse. Intacte. Il ne restait de cette blessure, pourtant profonde, qu'une entaille dans ce costume taché de sang. Alors que les yeux de l'elfe s'écarquillèrent entre effroi et ébahissement. D'un doigt fin et étonnamment chaud, elle effleura la peau de l'inconnu pour s'assurer qu'elle n'était pas victime d'une illusion de base. Ses deux sens étaient en accords : plus la moindre entaille. Si elle était victime d'un songe, il n'était pas des plus faibles. Il valait mieux espérer que la plaie Deux solutions. Soit son corps se régénérait assez rapidement. Soit il disposait d'un objet/allié capable de soigner les blessures. La possibilité d'un allié était la plus dérangeante. Et si jamais elle était en fâcheuse position il lui faudrait prendre cet élément en compte et sans savoir si la plaie était refermée en surface ou complétement cicatrisée. La seconde qu'il fallut à l'elfe pour déduire tout ses éléments s'acheva et elle se ressaisit, observant Kaine d'un air neutre. En parfaite comédienne elle glissa une lueur admiratrice dans son regard. Elle aurait pu tromper n'importe qui mais un petit quelque chose en elle lui clama qu'il ne serait pas dupe. Et alors ? Et si elle voulait jouer ? Un petit sourire mesquin naquit sur ses lèvres mais Kaine eu soudainement un air absent et sembla murmurer à lui même.

''- Yes, my Lord. Sa voix grimpa d'un ton alors qu'il s'adressa, cette fois-ci, franchement à la jeune femme. Curieuse tournure que prend cette soirée, n'est-ce pas? Cocasse, même. On dirait le compte de la colombe et du crapaud, la colombe ne se fera jamais corrompre par le crapaud quoi qu'il dise ou fasse, mais le crapaud ne renonce pas.''

Le rire qu'il déploya avait quelque chose du rire satanique que l'on imagine dans les récit ou le méchant se délecte d'une situation. Les nerfs à vifs, l'elfe s'obligea à se calmer. Par un fabuleux contrôle, elle parvint à évacuer la tension de ses muscle et ralentir son souffle. À moins de posséder la capacité de lire dans les pensées, nul (et pas même cet homme qui semblait devine bien des choses) ne pouvait comprendre à quel point son esprit était aux aguets alors que son corps affichait tout le contraire. A son tour elle se permit un petit rire mais qui n'avait rien de sadique, juste moqueur.

''Comme si j'avais besoin de qui que ce soit pour me souiller de bave ou me rouler dans la bout. J'ai ma façon de traiter les innocents mais mon âme n'a rien de noble et blanc monsieur du crapaud. ''

Comme si Kaine ne venait pas de tuer et la jeune femme de lui planter un couteau dans la jambe. En effet, une soirée cocasse. Elle se baladait au bras d'un tueur sans crainte de se faire éviscérer. Et il en faisait autant. Se serait pourtant si simple d'essayer. Quelques questions flottaient dans sa tête. Entre le doigt passé sur l'ancienne plaie et la subite meilleur humeur de Selemba, Kaine dû comprendre qu'elle se posait des questions qu'elle taisait.

''Ainsi donc je suppose que tu es intriguée, mais crois le ou non je n'ai aucun problème à parler de moi tant que l'on m'y autorise, je n'aime pas les mystères. Demande et je répondrais, sache que je ne mens... Jamais.
- C'est pour cela que tu te définis comme ''un quidam aimant se faire martyriser''. Et puis-je savoir depuis quand et de qui le grand et fort Mr Crapaud a besoin d'une autorisation pour parler de lui ? Quant au mensonge, elle grimaça de façon comique et poursuivit, je ne peux que te croire sur parole.''


Le clin d'œil du jeune homme lui valu un sourire séducteur de la demoiselle. Réflexe pas très innocent. Kaine rit. La jeune elfe ne comprit pas pourquoi mais l'idée que ce fut à cause d'une petite voix dans sa tête ne l'effleura pas. Le surnom ''Mr Crapaud'' était purement moqueur. l'effronterie quelque peu puérile de la demoiselle était peut être l'origine de ce rire ? Bref, le pourquoi du comment importait peu à Selemba. Sans crier gare, le visage de Kaine s'approcha du sien. Se ne fut que lorsque le souffle du jeune homme s'insinua entre ses lèvres tant il était près, que l'elfe eu l'impression qu'il jouait avec elle. Elle ne frémit pas, une étincelle joueuse dans le regard. Le jeune homme recula légèrement. Assez pour que leurs lèvres ne s'effleurent plus. Quelques mèches de ses cheveux chatouillèrent le front de la jeune femme.

Intéressant.

De quoi ? Sans vraiment réfléchir ou comprendre ce qui lui passait par la tête, Selemba s'avança, réduisant à néant le peu d'écart qui avait subsisté. Les lèvres de Kaine ne rencontrèrent pas celle de l'espionne mais plutôt... ses dents. Avec un sourire narquois l'elfe passa sa langue sur sa canine d'où ne perlait la moindre goutte de sang. Elle ne voulait pas le blesser, juste lui montrer qu'elle n'était pas une peluche, s'amuser et le surprendre.

Oui, très intéressant même.

- Oui, très intéressant même

Elle ne me quittait pas des yeux, j'aurais même pu dire non sans humour qu'elle avait un regard de défi. Défi à propos de quoi? Mon imagination déferlait d'image de moi en train de faire maintes et maintes choses à cette jeune elfe. Ce qui devenait intéressant d'ailleurs, on ne peut pas dire que je sois l'archétype même du joli type sympathique qui trouve tout le monde à son goût mais celle-ci avait quelque chose, quelque chose d'inhabituel. Je repensais à mon choix et encore une fois je me respectais de l'avoir eu, ne pas la tuer était nettement plus intéressant. Elle me rappelait vaguement cette Lucinienne que j'eus rencontré quelque jours plus tôt, et dont notre batifolage n'avait pas duré longtemps, en même temps, me montrer sa nuque en me proposant d'y morde n'était pas vraiment un choix de bonne qualité. Enfin bref, ma cuisse recommençait à s'ouvrir et je ne possédait aucune compétence en matière de chirurgie, mais tant qu'à faire, je suis en droit de supposer que tout acte commit est en droit de se faire réparer avec un peu de volonté. Moi qui avait prévu de finir mon travail en retard ce soir, tout cela prendra bientôt une tournure assez cocasse. Puis d'abors je n'avais aucune envie de redonner un aspect humain a un cadavre écrasé par un morceau de citadelle que j'eus détruit pendant mon combat avec cet affreusement laid loup-garou. Vous en auriez envie vous? Sérieusement? Un sourire carnassier se dessinait sur mon visage. Un sourire qui, cette fois sincère, prouvait à lui seul la fierté que pouvait avoir cette femme postée devant lui, toujours les yeux dans les yeux.

- Je pense que nous avons atteint tout deux notre quota de placage sur les murs, tu ne crois pas?

Une réaction faciale que prendrais pour un "oui". Un tremblement que je prendrais pour un "j'ai froid". En effet, il était plutôt inhabituel que la température aie baissé d'autant en si peu de temps. Puis je compris, elle était là elle aussi, guettant le moindre instant d'inattention de ma part, ben bravo, beau boulot Angy... Puis ma vision devint rouge, encore une fois. Et finalement elle apparut, la même qu'a chaque fois, après toutes ces années. L'elfe ne la voyait pas bien entendu, et devait se demander pourquoi je fixait ainsi le sol. Le sol qui pour moi, était devenu rouge et visqueux, hémoglobine. Elle s'approchait, plus près, toujours plus près. Avant de s'arrêter devant moi, ainsi quelque secondes, je pu à nouveau entrevoir ses yeux jaunes, qui rappelaient ceux du serpent. Je voyais l'elfe, qui à présent, soufflait de l'air condensé, elle-même semblait sentir que quelque chose n'allait pas. Eh oui ma belle, welcome to my nightmare. la petite fille était à présent juste devant moi, entre moi et l'elfe. Sans dire un seul mot, elle pleura, puis me pris dans ces bras. Je n'avais plus aucune force dans le corps, comme soumis à une faim extrême, ce qui m'empêcha de la repousser. La douleur était insupportable, sans blague, je ne sais pas si on vous a déjà ouvert le crâne pour vous y introduire des lames de rasoirs puis secouer le tout très fort. Je tomba à genou, la tête dans les mains, avant de vomir à terre. Inhabituel et peu classe, vous me direz. Puis je me suis rendu compte que ce n'était pas une remontée habituelle, j'avais vomis mon propre sang, que se passe-t-il? Puis la fillette disparu, emportant avec elle ma vision floutée et pourpre. La nuit reprenait sa température habituelle, comme si rien ne s'était passé, sauf peut-être cette mare rouge qui bordait les pieds de l'elfe.

Me relevant l'air de rien, essuyant ma bouche d'un revers de main sous le regard outré de l'elfe avant de sourire à nouveau. J'étais faible et j'avais l'impression que plus rien ne parcourait mon corps. Se mouvoir dans ces conditions allaient être compliquées, surtout que la blessure à ma jambe s'était réouverte et saignait abondamment, me laissant de plus en plus sans forces. Je n'eut que le temps de me retenir sur l'elfe qui se tenait toujours devant moi, avant de m'écrouler à nouveau genoux à terre devant elle.

- Je me suis bien amusé.

Pour enfin m'évanouir.

[HRP : desolé c'est court :/ ¨]

Ces deux individus formaient un tableau animé de méfiance et de défi. Tout deux certains de pouvoir tuer l'autre. Tout deux certains de pouvoir survivre à ces dialogues décousus et ces menaces muettes. Quelle arrogance. Selemba était persuadée qu'ils étaient su une sorte de toila d'araignée géante. Si l'un bouge, l'autre le sens. Si l'un fait un geste menaçant, l'autre n'hésitera pas à le stopper. Du genre définitivement. L'elfe avait un regard de défis, narguant cet énergumène. C'était un jeu. Dangereux, même mortel. Mais délicieux. Un sourire carnassier étira les lèvres de Kaine, si semblable à celui de la demoiselle qu'ils pourraient passer pour un duo de fous furieux.

"Je pense que nous avons atteint tout deux notre quota de placage sur les murs, tu ne crois pas ?
- Oui, je pense aussi. La prochaine fois, si je désire t'immobiliser, je te plaque contre le sol. "

Sa voix était un vague ronronnement amusé aux sonorités sadiques et pourtant doucereuses. Lui, fixa le sol. Les yeux écarquillés. Comme si il fixait une menace qu'elle était incapable de voir. Mauvais. Selemba grimaça, reculant d'un demi pas sans lâcher le visage de son compagnon des yeux. Si cette menace se faisait plus pressante, il aurait forcément des mimiques faciales le signalant. Et là, elle n'hésiterai pas à fuir si cette menace restait invisible. On ne peut combattre ce que l'on ne voit pas. Alors il valait mieux semer le danger. Mais rien ne vint. La nuit restait silencieuse hormis quelques chants de soulards. Une sauvage impression que l'air s'était rafraichi. D'un coup, d'un seul. Le regard vairon fut traversé d'un éclaire de panique. Kaine tomba à genoux. Crachant tripes et boyaux au sens propre du terme. De l'hémoglobine macula le sol de pierre. L'Ombre se courba à moitié, prête à empêcher cette idiot de s'étouffer dans son propre sang. Mais il se redressa. L'air de rien. Alors elle aussi déplia son corps pour le fixer comme un virus bien étrange. La blessure qu'elle lui avait affectueusement infligé à la jambe s'était rouverte, teintant le pantalon de ce ''quidam''. Elle haussa un sourcil. Cela changeait la donne. Si il ne pouvait refermer ses plaies que pendant un temps, il avait plus cherché à l'intimider qu'autre chose. Il n'était donc pas capable de se redresser si elle lui tranchait la gorge. Mieux. Incapable de tenir debout, il s'affaissa comme une marionnette dont on aurait sectionné les fils. La tueuse le retint juste à temps.


Je me suis bien amusé.

l'Ombre ne comprit pas immédiatement. Une mimique étrange déforma ses traits lorsque la tête de Kaine dodelina mollement entre ses bras. Sans connaissance. Super. Elle avait maintenant un fou furieux inconscient dans ses bras. Elle qui haïssait jouer la nounou. Si elle le laissait ici, il pouvait mourir si il était pris de nouveaux vomissement ou se faire attraper par la milice. Si elle l'embarquait, il connaitrait son domicile. Elle se savait la force de le transporter jusque là mais pas la naïveté de croire qu'il jugerait avoir une dette envers elle. De plus, elle n'en avait pas grand chose à faire qu'il vive ou meurt. Un sourire de requin prit place sur son visage. La demoiselle chargea le corps sur ses épaules. Bien plus forte qu'une humaine, elle avait néanmoins un petit problème : les jambes de cette asperges tapaient contre les sienne à chaque pas qu'elle faisait, l'énervant au point de lui donner l'envie de les dévisser. Une ruelle sombre, étroite. Du genre ou seul un chien irait se loger. Presque pas de lumière, loin des grandes avenues. Parfait. L'elfe le déposa là. Comme on se débarrasse d'un objet indésirable et trop encombrant. D'une ordure. Le fouillant les poches, elle ne trouva qu'un peu d'alcool et quantité de fioles de sang. La boisson et deux fioles devinrent ses possessions.

''Ici la milice ne te trouvera pas. Je ne te tue pas. C'est ta récompense pour m'avoir distraite cette nuit. Et j'espère qu'un jour nous nous recroiserons. Je te ferais peut être la peau à l'occasion. ''

Elle savait qu'il ne l'entendait pas. Néanmoins il y avait de fortes chances pour que quelque part, au fond de lui, il devine ces paroles. L'elfe s'accroupit devant ce corps qu'elle avait assis afin qu'il ne s'étouffe pas. Presque avec tendresse, elle plaça sa main sous le menton de Kaine et l'embrassa. L'Ombre se redressa. Couvrit son regard d'un masque noir. Aux motifs d'argent.

''Moi aussi je me suis bien amusée, Chaton.''

Et elle s'évanouit dans le nuit. Tel un mirage qui n'était jamais passé par là. Cauchemar.

Les xps ont été attribués