À la recherche du chat perdu [Terminé]

Encore perdue, une nouvelle fois ; décidément elle aimait bien explorer mais n’avait aucune notion de la direction qu'elle prenait, toujours guidée par son instinct, lequel, pour la plupart du temps, finissait par la mettre dans un beau pétrin. La forêt était très dense, des arbres tellement hauts qu'on ne pouvait voir les sommets. Malgré la pluie la jeune femme n'avait pas froid puisque c'était très chaud. Quelques minutes passées elle avait entendu des sons étranges, comme des murmures, on pourrait presque dire que les arbres se parlaient entre eux. La végétation était d'une beauté incomparable, les plantes et les fleurs d'une diversité étonnante.

Un miaulement vint la sortir de ses pensées. Mais qu'est-ce qu'un chat pouvait bien faire en pleine forêt ? Probablement perdu, si elle pouvait mettre la main sur se minet, Sollama pourrait avec un peu de chance sortir de ce bois, un chat a beaucoup plus le sens de l'orientation qu'elle. Enfin, même une limace en aurait plus eu ; mais ca c’est une autre histoire.

Elle l'entendait mais aucun moyen de le voir, avec toutes ces branches et ces feuilles qui bloquaient le passage. Heureusement elle aperçut des traces. Mettant en pratique l’art du pistage, appris du vieil hermite, il lui fut facile de lire ces dernières. Mais il pleuvait, par contre ; il fallait donc faire vite avant que la pluie ne les efface toutes. Sollama fût un peu surprise en se penchant afin d'observer dans quelle direction se dirigeait le félin. Après un instant elle tomba sur des empreintes d’humains. Plus fraiches, celles-ci. Ce chat devait susciter un intérêt particulier chez quelqu’un. Par conséquent, il suscita soudainement l’intérêt de Sollama. Ça n’est pas de la curiosité, mais plutôt un besoin de savoir ; oui c’est ça !

Puis si une personne trainait dans le coin, peut-être qu'elle pourrait lui indiquer la sortie. Elle suivit les traces une demi-heure environ. Il y avait un énorme buisson qui lui bloquait le chemin, quand elle écarta les branches, un jeune homme se tenait debout, seul. Il se retourna vers elle d'un mouvement brusque, par réflexe elle se cacha et allant même jusqu'a retenir son souffle. L'homme continua à marcher, il fallait qu'elle aille lui parler sans le surprendre ni lui donner une mauvaise impression, ce n'était pas le moment de se battre puisque sa blessure au dos était encore fraiche de quelques jours.

Enfin décidée à sortir de son trou, elle se leva puis se dirigea vers le jeune homme. Bien entendu, son pieds accrocha une racine et elle se mit à tituber de façon incontrôlable ; ne pouvant reprendre le pied elle tenta de s’appuyer, d’arrêter sa descente avec sa lance. Ce qui n’eut pour effet que de l’empêcher de tomber sur ses genoux avec un semblant de grâce. Nooon, elle avait opté pour le grand jeu : perdre racine et se foutre sa propre lance dans les jambes, effectuant un atterrissage facial parfait dans la plus grosse et visqueuse flaque de boue dans dix lieues. Ow !... Eh merde ! Ah mon dos, ow, merde !

Le jeune homme se retourna pour voir une femme pleine de boue, se relever comme un ressort relâché, lance à la main et tentant de faire déguerpir un toupet de boue qui lui divisait le visage en soufflant dessus.

Qui va là ?
dit-elle, son expression changeant lentement en un visage qui trahissait son étonnement à ses propres mots. Pourquoi ais-je dis ça ? C’est pas mal con. Il doit me trouver pas mal conne. Je suis pleine de boue comme une vraie conne. Merde ce que j’ai l’air conne.

J'suis l'grand méchant loup, ça se voit pas ? Je mange tous les sales gosses des environs et les femmes acariâtres. J'étais sûr que tout le monde le savait pourtant. Et vous, vous êtes qui ? Le souper ?Je crois que j'ai plus faim.

Il fallait l'avouer, c'était de sa faute; comment concevoir une seule seconde que cet étranger lui fasse confiance, n'importe qui avec un peu de logique aurait fait deux choses ; soit l'attaquer ou se moquer d'elle. Heureusement pour la jeune femme, la première options n'était pas de mise. Sollama rangea sa lance et tandis la main.

Désolée pour cette présentation fort peu convenable, je m'appelle Sollama Larok, je suis une Lucinienne et je suis perdue!

L'air dans cette fôret était humide... lourd; il ne fallait pas beaucoup d'effort pour se retrouver en sueur, en plus avec la boue qui lui recouvrait le visage c'était encore plus difficile de respirer. Une partie de son bandeau n'était pas taché alors elle en profita pour se nettoyer le visage avec. Son linge était encore sale mais au moins elle avait plus l'air d'une humaine qu'un monstre sorti des marais.

Si vous pouviez m'indiquer comment sortir d'ici, je vous en serais très reconaissante. Dit-elle à l'homme avec un semi sourire.

Au même moment un miaulement retentit... ce chat ne devait êre qu'a quelques mètres, c'était certain. Il ne s'aggissait pas juste du fait d'être perdue , ce chat, sans trop savoir pourquoi, elle voulait le suivre, curieuse de savoir ou il pouvait aller dans cette forêt. Les animaux de compagnie n'étaient pas sa plus grande connaissance mais ce qui était sur, c'est qu'un petit chat ne s'anventuerais jamais dans une imense forêt seul. Il devait forcement savoir ou il allait, peut-être y avait-il une maison dans les parages ou qu'il suivait quelqu'un.

Je doit en avoir le coeur net se dit-elle

Il l'observa ranger son arme, un goût amer dans la bouche. Il n'aimait jamais quand ses théories s'effondraient. Et n'appréciait donc que modérément les humains qui étaient si propices à des changements de ce genre. Se remettre en question était vraiment quelque chose de détestable. Mais quand on avait tord, c'était la seule chose à faire.

Désolée pour cette présentation fort peu convenable, je m'appelle Sollama Larok, je suis une Lucinienne et je suis perdue!

Lucinienne... Perdue... sur Lucina... Ça, c'était fort. "Bonjour, je suis chez moi et je me suis paumé. Vous qui êtes un étranger, pouvez-vous m'aider à retrouver mon chemin ?". Oui, c'était exactement ça. Elle se nettoya en vitesse avant d'ajouter en souriant :

Si vous pouviez m'indiquer comment sortir d'ici, je vous en serais très reconnaissante.

Bah voilà. Elle l'avait dit. Elle espérait réellement qu'il la sorte de ce pétrin alors qu'il ne connaissait absolument pas cette forêt. Enfin, ce n'était pas tout à fait exact. Il connaissait toutes les forêts dans la mesure où elles avaient à peu près le même mode de fonctionnement. Mais c'était bien la première fois qu'il mettait les pieds ici. Donc impossible pour lui d'atteindre une destination quelconque volontairement. Évidemment.
Un miaulement retenti un peu plus loin. Encore ce foutu chat. Qu'est-ce qu'il pouvait bien venir faire dans cette forêt ? Il tourna la tête vers la jeune femme. Ses yeux brillaient de curiosité. Normal. C'était une fille. Une humaine qui plus est. Pas beaucoup de point positifs... Il se décida à lui répondre un peu moins froidement que la dernière fois.

- Je m'appelle Elio. Mais... venant d'Harmonia et ayant débarqué dans cet endroit pour la première fois, je crains de ne pouvoir vous être très utile. Ceci dit, le meilleur moyen de sortir d'une forêt et d'aller tout droit... Je suppose que vous finirez bien par vous repérer une fois sortie... Donc je propose d'aller par là.

Il indiqua du menton la direction d'où provenait le miaulement. Ses oreilles mentaient rarement. Mais dans cet endroit, rien n'était moins sûr. Il sortit les mains de ses poches pour croiser les bras et fixa l'inconnue avec un regard insistant, histoire qu'elle se décide rapidement. Certes, il n'avait actuellement que ça à faire. Mais c'était chiant et il n'avait pas envie de perdre son temps à faire des choses inutiles. Donc le plus vite serait le mieux.

Wow quelle logique ce mec! "Continues tout droit et tu vas bien finir par sortir.", Mince alors, je n'y avait pas pensé du tout se dit-elle d'un air sarcastique.
Il fallait bien partir d'une façon ou d'une autre, alors elle se mise en route à travers l'épaisse végétation, se servant de sa lance pour couper les grosses branches qui lui bloquaient le chemin. Elle jeta un coup d'oeil derrière elle pour voir si Elio la suivait; effectivement, il était bien derrière elle.

Je croit qu'il ne me fait pas confiance; se dit-elle.

La pluie avait cessé, mais le temps humide était encore plus désagréable, elle aurait tout donné pour trouver un lac ou une rivière histoire de se tremper. Avec sa chance légendaire, elle ne compta pas trop sur une telle éventualité. Elle réalisa soudainement que, bien que trempée jusqu'aux os, elle était assoifée. Heureusement, certaines plantes avaient l'air assez creuses pour qu'elle puisse arracher une feuille et boire l'eau qui s'y trouvait. Bon ce n'était pas tout à fait la fontaine d'eau minérale qu'elle souhaitait mais au moins elle n'allait pas mourir de soif.

Une délicieuse effluve lui chatouilla les narines, on aurait dit du pain d'épice, une ôdeur qu'elle connaissait bien puisque sa mère lui faisait souvent des petits coeurs au four en pain d'épice. Comme un marin appellé par le chant d'une sirène, Sollama commença à accélérer le pas. Au fait elle courait presque. Son ventre émettait des sons qu'on pouvait entendre à des lieues.

La jeune femme déboucha dans une clairière. Au milieu s'y tenait une belle petite maison en bois rond qui avait l'air plus qu'acceuillante. De la fumée sortait de la cheminée, des fleurs ornaient le chemin en pierre menant à la porte de celle-ci. Un chat bleu avec des rayurres noires se léchait tranquillement sur le paillasson. Des papillons volaient autours des deux jeunes aventuriers, les oiseaux chantaient, l'endroit semblait paisible. Et de plus, ça sentait tellement bon, qu'elle ne pu s'empêcher d'avancer vers la maison, comme envoutée.

Elio ! Viens, dit-elle en se retournant vers son compagon.
on va sûrement pouvoir nous dire comment sortir d'ici!

Quoique, plus elle s'approchait de la maison et de l'odeur des épices. moins elle se préoccupait de retrouver son chemin. C'est que ça sentait drôlement, mais drôlement bon! Tout ce que la jeune femme voulait désormais c'était des petits gateaux en pain d'épice. L'eau à la bouche elle se retourna vers Elio et lui fît des signes un peu nonchalants afin de lui faire comprendre de la suivre mais repris son chemin vers la maisonée sans vraiment l'attendre.